« Droits de l'homme en république populaire de Chine » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Rambutobo (discuter | contributions)
→‎Système juridique : référence nécessaire
Rambutobo (discuter | contributions)
→‎Tibet : réécriture de la citation
 
(25 versions intermédiaires par 7 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
La conception des '''[[droits de l'homme]] en [[République populaire de chine|République populaire de Chine]]''' diffère de la conception occidentale des droits de l'homme. L'approche chinoise prend en compte la dimension collective dans laquelle s'inscrit les droits individuels - et place donc parfois le bien collectif avant le bien individuel - alors que l'approche occidental adopte une conception purement individualiste des droits fondamentaux.
La conception des '''[[droits de l'homme]] en [[République populaire de chine|République populaire de Chine]]''' diffère de la conception occidentale des droits de l'homme. L'approche chinoise prend en compte la dimension collective dans laquelle s'inscrit les droits individuels - et place donc parfois le bien collectif avant le bien individuel - alors que l'approche occidental adopte une conception purement individualiste des droits fondamentaux.


Cette dichotomie idéologique provoque de nombreux nœuds géopolitiques. De leur côté, les observateurs occidentaux ont qualifié de pauvre la protection des [[droits de l'homme]] en [[Chine]]. Parmi ces observateurs, on trouve notamment les États — en particulier les démocraties occidentales — ainsi que des [[organisation internationale|organisations internationales]] et des [[organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]]. Ceux-ci dénoncent des violations des droits de l'homme passées, notamment lors du [[Grand Bond en avant]], une politique qui a causé la mort de vingt à trente millions de [[Chinois (nation)|Chinois]] [[Sous-alimentation|sous-alimentés]], ou après les [[manifestations de la place Tian'anmen]] en [[1989]], lors de la répression qui a suivi et qui a fait de 400 à {{nombre|2000|morts}} et de {{formatnum:7000}} à {{nombre|10000|blessés}} (estimations).
Cette dichotomie idéologique provoque de nombreux nœuds géopolitiques. De leur côté, les observateurs occidentaux ont qualifié de pauvre la protection des [[droits de l'homme]] en [[Chine]]. Parmi ces observateurs, on trouve notamment les États — en particulier les démocraties occidentales — ainsi que des [[organisation internationale|organisations internationales]] et des [[organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]]. Ceux-ci dénoncent des violations des droits de l'homme passées, notamment lors du [[Grand Bond en avant]], une politique qui a causé la mort de vingt à trente millions de [[Chinois (nation)|Chinois]] [[Sous-alimentation|sous-alimentés]], ou après les [[manifestations de la place Tian'anmen]] en 1989, lors de la répression qui a suivi et qui a fait de 400 à {{nombre|2000|morts}} et de {{formatnum:7000}} à {{nombre|10000|blessés}} (estimations).


Du côté chinois, le gouvernement ne fléchit pas. Dans la durée, des progrès sont effectués en matière des droits de l'homme dans le pays, mais les autorités se veulent hermétiques à la pression des modèles occidentaux.
Du côté chinois, le gouvernement ne fléchit pas. Dans la durée, des progrès sont effectués en matière des droits de l'homme dans le pays, mais les autorités se veulent hermétiques à la pression des modèles occidentaux.
Ligne 10 : Ligne 10 :


Le gouvernement de la [[Chine]] a reconnu en principe l'importance de la protection des droits de l'homme et a pris des mesures pour mettre ses pratiques en conformité avec les normes internationales :
Le gouvernement de la [[Chine]] a reconnu en principe l'importance de la protection des droits de l'homme et a pris des mesures pour mettre ses pratiques en conformité avec les normes internationales :
* signature de la convention internationale sur des droits économiques, sociaux, et culturels en octobre [[1997]] (ratifiée en mars [[2001]]) ;
* signature de la convention internationale sur des droits économiques, sociaux, et culturels en octobre 1997 (ratifiée en mars 2001) ;
* signature de la convention internationale sur des droits civils et politiques en octobre [[1998]] (pas encore ratifiée) ;
* signature de la convention internationale sur des droits civils et politiques en octobre 1998 (pas encore ratifiée) ;
* libération de nombreux prisonniers politiques et religieux en 2002 ;
* libération de nombreux prisonniers politiques et religieux en 2002 ;
* acceptation d'action en partenariat avec des experts de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] dans les domaines de la torture, de la détention arbitraire et de la religion.
* acceptation d'action en partenariat avec des experts de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] dans les domaines de la torture, de la détention arbitraire et de la religion.
Ligne 19 : Ligne 19 :
En mars 2004, la [[Constitution de la république populaire de Chine de 1982|constitution chinoise]] a été amendée, ajoutant que {{Citation|l'État respecte et préserve les Droits de l'Homme}}<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Chris|nom1=Buckley|titre=China Approves Amendments On Property and Human Rights|périodique=The New York Times|date=2004-03-15|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2004/03/15/world/china-approves-amendments-on-property-and-human-rights.html|consulté le=2023-10-01}}</ref>. Malgré cela, de nombreuses violations aux droits de l'Homme demeurent<ref>[https://www.hrw.org/english/docs/2005/01/13/china9809.htm China], [[Human Rights Watch]] "In March 2004, China amended its constitution to include a promise to ensure human rights. Although the constitution is not directly enforceable in China, the amendment signals a growing acknowledgement of human rights. Despite efforts to strengthen the rule of law in China, the legal system itself remains a major source of rights violations. "</ref>. Face aux critiques sur les droits de l'Homme en Chine, la Chine publie en 2008 un rapport sur la situation des droits de l'Homme aux États-Unis en 2007<ref>[http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/13/content_7779839.htm Full Text of Human Rights Record of United States in 2007]</ref>.
En mars 2004, la [[Constitution de la république populaire de Chine de 1982|constitution chinoise]] a été amendée, ajoutant que {{Citation|l'État respecte et préserve les Droits de l'Homme}}<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Chris|nom1=Buckley|titre=China Approves Amendments On Property and Human Rights|périodique=The New York Times|date=2004-03-15|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2004/03/15/world/china-approves-amendments-on-property-and-human-rights.html|consulté le=2023-10-01}}</ref>. Malgré cela, de nombreuses violations aux droits de l'Homme demeurent<ref>[https://www.hrw.org/english/docs/2005/01/13/china9809.htm China], [[Human Rights Watch]] "In March 2004, China amended its constitution to include a promise to ensure human rights. Although the constitution is not directly enforceable in China, the amendment signals a growing acknowledgement of human rights. Despite efforts to strengthen the rule of law in China, the legal system itself remains a major source of rights violations. "</ref>. Face aux critiques sur les droits de l'Homme en Chine, la Chine publie en 2008 un rapport sur la situation des droits de l'Homme aux États-Unis en 2007<ref>[http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/13/content_7779839.htm Full Text of Human Rights Record of United States in 2007]</ref>.


La conjonction des [[Jeux olympiques d'été de 2008]] de [[Pékin]], et les [[Troubles au Tibet en mars 2008|manifestations au Tibet]] qui ont débuté quelques mois plus tôt et ont été sévèrement réprimées, ont été l'occasion de remettre au premier plan de la scène internationale la violation des droits de l'homme en république populaire de Chine.
La conjonction des [[Jeux olympiques d'été de 2008]] de [[Pékin]], et les [[Troubles au Tibet en mars 2008|manifestations au Tibet]] qui ont débuté quelques mois plus tôt et ont été sévèrement réprimées, ont été l'occasion de remettre au premier plan de la scène internationale la violation des droits de l'homme en république populaire de Chine. Le [[comité international olympique]] (CIO) opère une pression directe sur la Chine concernant ses engagements envers les droits de l'homme, ce à quoi le ministère chinois des affaires étrangères rétorque « les responsables du CIO adhèrent à la charte olympique, qui stipule de ne pas introduire de facteurs politiques hors de propos ». Les arrestations politiques en Chine augmentent avant les JOs car, selon Amnesty International, « Ils ont été arrêtés parce qu’ils avaient lié les droits de l’homme aux Jeux et sont sévèrement traités »<ref name="Nivelle2">Pascale Nivelle, « A Pékin, les JO se rapprochent, pas les libertés», dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 11-04-2008, {{Lire en ligne|lien=http://www.liberation.fr/actualite/monde/320604.FR.php}}</ref>.


En juillet 2015, 106 avocats, conseillers légaux et activistes des droits de l'homme ont été interrogés ou détenus dans le cadre d'une campagne de repression contre ce que les autorités chinoises qualifient de gang de crime organisé (comme Wang Yu, avocate de [[Falun Gong]])<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Jennifer|nom1=Duggan|titre=China targets lawyers in new human rights crackdown|périodique=The Guardian|date=2015-07-13|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2015/jul/13/china-targets-lawyers-in-new-human-rights-crackdown|consulté le=2023-10-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Tom|nom1=Phillips|titre=The case of Wang Yu, emblem of China's human rights crackdown|périodique=The Guardian|date=2015-09-02|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2015/sep/02/the-case-of-wang-yu-emblem-of-chinas-human-rights-crackdown|consulté le=2023-10-10}}</ref>.
En juillet 2015, 106 avocats, conseillers légaux et activistes des droits de l'homme ont été interrogés ou détenus dans le cadre d'une campagne de repression contre ce que les autorités chinoises qualifient de gang de crime organisé (comme Wang Yu, avocate de [[Falun Gong]])<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Jennifer|nom1=Duggan|titre=China targets lawyers in new human rights crackdown|périodique=The Guardian|date=2015-07-13|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2015/jul/13/china-targets-lawyers-in-new-human-rights-crackdown|consulté le=2023-10-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Tom|nom1=Phillips|titre=The case of Wang Yu, emblem of China's human rights crackdown|périodique=The Guardian|date=2015-09-02|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2015/sep/02/the-case-of-wang-yu-emblem-of-chinas-human-rights-crackdown|consulté le=2023-10-10}}</ref>.
Ligne 53 : Ligne 53 :
Dans son rapport de 2008, Amnesty International indique : « les personnes passibles de la peine capitale ne bénéficient pas de procès équitables. Les procès sont généralement marqués, entre autres, par l'impossibilité de bénéficier rapidement des services d'un avocat, par le mépris du droit à la présomption d'innocence, par l'ingérence des milieux politiques et par l'utilisation à titre de preuve de déclarations arrachées sous la [[torture]].»<ref name=":0">{{Lien web |titre=Condamnations à mort et exécutions recensées en 2008 |url=https://www.amnesty.org/fr/library/asset/ACT50/003/2009/fr/3cf69051-7cc0-47fe-848c-261acbf798df/act500032009fra.pdf |site=Amnesty.org |date=2009-03-24 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101205020436/https://www.amnesty.org/fr/library/asset/ACT50/003/2009/fr/3cf69051-7cc0-47fe-848c-261acbf798df/act500032009fra.pdf |archive-date=2010-05-12}}</ref>.
Dans son rapport de 2008, Amnesty International indique : « les personnes passibles de la peine capitale ne bénéficient pas de procès équitables. Les procès sont généralement marqués, entre autres, par l'impossibilité de bénéficier rapidement des services d'un avocat, par le mépris du droit à la présomption d'innocence, par l'ingérence des milieux politiques et par l'utilisation à titre de preuve de déclarations arrachées sous la [[torture]].»<ref name=":0">{{Lien web |titre=Condamnations à mort et exécutions recensées en 2008 |url=https://www.amnesty.org/fr/library/asset/ACT50/003/2009/fr/3cf69051-7cc0-47fe-848c-261acbf798df/act500032009fra.pdf |site=Amnesty.org |date=2009-03-24 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101205020436/https://www.amnesty.org/fr/library/asset/ACT50/003/2009/fr/3cf69051-7cc0-47fe-848c-261acbf798df/act500032009fra.pdf |archive-date=2010-05-12}}</ref>.


Le 30 juin 2020, la Chine adopte une loi controversée sur la sécurité nationale à [[Hong Kong]]. Cela fait craindre la répression de toute opposition politique dans l'ancienne colonie britannique<ref>{{lien web |titre=La Chine impose sa loi controversée sur la sécurité nationale à Hongkong |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/30/la-chine-adopte-une-loi-controversee-sur-la-securite-nationale-a-hongkong_6044645_3210.html |site=Le Monde |date=30 juin 2020 }}</ref>.
Le 30 juin 2020, la Chine adopte une loi controversée sur la sécurité nationale à [[Hong Kong]] visant à réprimander le « séparatisme », le « terrorisme », la « subversion » et la « collusion avec des forces extérieures et étrangères ». Ses opposants craignent que la loi permette la répression de toute opposition politique dans l'ancienne colonie britannique. Les autorités chinoises affirment que la loi ne s'appliquera qu'aux indépendantistes<ref>{{lien web |titre=La Chine impose sa loi controversée sur la sécurité nationale à Hongkong |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/30/la-chine-adopte-une-loi-controversee-sur-la-securite-nationale-a-hongkong_6044645_3210.html |site=Le Monde |date=30 juin 2020 }}</ref>.


=== Peine de mort ===
=== Peine de mort ===
{{Article détaillé|Peine de mort en république populaire de Chine}}
{{Article détaillé|Peine de mort en Chine}}


Les autorités chinoises refusent catégoriquement de partager publiquement le nombre de peines de mort et d'exécutions en Chine chaque année. Tous les chiffres avancés sont donc des estimations basées sur la taille de la population globale chinoise et sa population carcérale. L'« estimation basse » d'Amnesty en 2008 faisait état de 1718 personnes exécutés et 7003 condamnés à mort<ref name=":0" />.
Les autorités chinoises ne publient pas le nombre de peines de mort et d'exécutions en Chine chaque année<ref name="Nivelle22">Pascale Nivelle, « A Pékin, les JO se rapprochent, pas les libertés », dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 11-04-2008, {{Lire en ligne|lien=http://www.liberation.fr/actualite/monde/320604.FR.php}} ([https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Factualite%2Fmonde%2F320604.FR.php#federation=archive.wikiwix.com&tab=url archive])</ref>. Tous les chiffres avancés sont donc des estimations basées sur la taille de la population globale chinoise et sa population carcérale.


La Chine est le pays qui exécute le plus de prisonniers : 80 % des exécutions mondiales ont lieu en Chine, selon le rapport d'[[Amnesty International]] d'avril 2006<ref>{{lien web |langue=id |auteur1=Mike Chen |titre=Home |url=http://www.aidh.org/Pdemort/actu03.htm |site=aidh.org |périodique=ASIANABET |date=30-04-2022 |consulté le=14-04-2023}}.</ref>. Selon le secrétaire général de l'ONU, entre 1994 et 1999, la Chine, qui a la plus grande population du monde avec 1,3 milliard de personnes, était au septième rang quant au nombre d'exécutions effectuées par rapport à la population globale, derrière [[Singapour]], l'[[Arabie saoudite]], la [[Biélorussie]], la [[Sierra Leone]], le [[Kirghizistan]] et la [[Jordanie]]<ref>[http://web.amnesty.org/library/Index/ENGASA360012004 Singapour la pénalité de mort : Un péage caché des réclamations internationales d'amnistie des exécutions]</ref>. Selon [[Amnesty International]], les chiffres officiels sont minorés, d'autant qu'en Chine ces statistiques sont considérées comme des secrets d'État. L'organisation a déclaré que selon divers rapports, en 2005, {{nombre|3400|personnes}} ont été exécutées. En mars de cette année, un membre du Congrès national du Peuple a annoncé que la Chine exécute environ {{nombre|10000|personnes}} par an<ref>rapport international d'Amnesty de http://web.amnesty.org/report2005/chn-summary-eng sur la Chine</ref>.
Selon l'ONU, entre 1994 et 1999, la Chine était au septième rang des pays effectutant le pus de peines de mort, derrière [[Singapour]], l'[[Arabie saoudite]], la [[Biélorussie]], la [[Sierra Leone]], le [[Kirghizistan]] et la [[Jordanie]]<ref>[http://web.amnesty.org/library/Index/ENGASA360012004 Singapour la pénalité de mort : Un péage caché des réclamations internationales d'amnistie des exécutions]</ref>. Pour [[Amnesty International]], les estimations de l'ONU sont trop basses et la Chine garde ses exécutions secrètes pour cacher un nombre d'occurences beaucoup plus important. En 2005, Amnesty International fait état de {{nombre|3400|personnes}} exécutées en Chine, alors qu'un membre du Congrès national du Peuple<ref group="Notes">Membre du congrès qu'Amnesty International n'identifie pas ({{Lang-en|« a senior member of the National People’s Congress »}})</ref> aurait annoncé que la Chine exécute environ {{nombre|10000|personnes}} par an<ref>{{Lien web |langue=en |titre=China |url=http://web.amnesty.org/report2005/chn-summary-eng |site=Amnesty.org |date=2005 |consulté le=8 mars 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20060207110929/http://web.amnesty.org/report2005/chn-summary-eng |archive-date=7 février 2006}}</ref>. En 2006, l'association évalue à 80 % les exécutions mondiales (ou deux tiers d'entre elles<ref name="Nivelle2" />) ayant lieu en Chine<ref>{{lien web |langue=id |auteur1=Mike Chen |titre=Home |url=http://www.aidh.org/Pdemort/actu03.htm |site=aidh.org |périodique=ASIANABET |date=30-04-2022 |consulté le=14-04-2023}}.</ref>. Son « estimation basse » de 2008 fait état de 1718 personnes exécutés et 7003 condamnés à mort. La Chine est alors devenu le pays qui exécute le plus de condamnés à mort, loin devant l'[[Iran]] (estimation 346), l'[[Arabie saoudite]] (estimation 102), les États-Unis (37), le [[Pakistan]] (estimation 36) et l'[[Irak]] (estimation 34)<ref name=":0" />.


Certaines [[organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]] et plusieurs gouvernements étrangers s'inquiètent du nombre élevé de crimes passibles de la peine de mort, 68 en tout, y compris certains crimes tels que le détournement d'argent et la fraude fiscale.
Certaines [[organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]] et plusieurs gouvernements étrangers s'inquiètent du nombre élevé de crimes passibles de la peine de mort, 68 en tout, y compris certains crimes tels que le détournement d'argent et la fraude fiscale.
Ligne 67 : Ligne 67 :


En outre, la nature peu stable et souvent corrompue du système juridique chinois soulève des interrogations quant à l'application juste de la peine de mort<ref>[http://web.amnesty.org/pages/deathpenalty-stats2005-eng la pénalité de mort en 2005]</ref>.
En outre, la nature peu stable et souvent corrompue du système juridique chinois soulève des interrogations quant à l'application juste de la peine de mort<ref>[http://web.amnesty.org/pages/deathpenalty-stats2005-eng la pénalité de mort en 2005]</ref>.

=== Torture ===
{{Article détaillé|Torture en république populaire de Chine|Torture au Tibet}}

{{...}}


=== Transplantations d'organes et exécutions extrajudiciaires ===
=== Transplantations d'organes et exécutions extrajudiciaires ===
En 2006, les médias américains se sont fait le relais de l'information selon laquelle, suite à l'adoption récente de l'[[injection létale]] pour exécuter les mises à mort en Chine, les autorités s'adonneraient à la récupération et redistribution dans le milieu médical des organes des personnes exécutées. Les accusations, provenant d'Amnesty International Hong Kong, restent du niveau de la suspicion : Les familles des exécutés ne peuvent pas voir les corps après les exécutions, et les autorités pourraient tirer de juteux revenus de ce commerce. De son côté, la Chine a réaffirmé que le commerce d'organes était illégal dans le pays<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Calum MacLeod|titre=China makes ultimate punishment mobile|périodique=USA Today|date=15 juin 2006|lire en ligne=https://www.usatoday.com/news/world/2006-06-14-death-van_x.htm|archiveurl=https://web.archive.org/web/20070315000000*/https://www.usatoday.com/news/world/2006-06-14-death-van_x.htm|archivedate=16 février 2007}}</ref>{{,}}. Selon ''[[The Washington Times]] -'' un journal qui s'est distingué pour avoir souvent publié de fausses informations sur les services secrets américains - un journaliste chinois ayant fui son pays a affirmé, sous le pseudonyme Jin Zhong, avoir découvert des prisons secrètes sous certains complexes hospitaliers chinois qui servent de centres d'extraction d'organes des prisonniers<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=The Washington Times |nom=https://www.washingtontimes.com |titre=China harvesting inmates’ organs, journalist says |url=https://www.washingtontimes.com/news/2006/mar/23/20060323-114842-5680r/ |site=The Washington Times |consulté le=2023-10-07}}</ref>.
En 2006, les médias américains se sont fait le relais de l'information selon laquelle, suite à l'adoption récente de l'[[injection létale]] pour exécuter les mises à mort en Chine, les autorités s'adonneraient à la récupération et redistribution dans le milieu médical des organes des personnes exécutées. Les accusations, provenant d'Amnesty International Hong Kong, restent du niveau de la suspicion : Les familles des exécutés ne peuvent pas voir les corps après les exécutions, et les autorités pourraient tirer de juteux revenus de ce commerce. De son côté, la Chine a réaffirmé que le commerce d'organes était illégal dans le pays<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Calum MacLeod|titre=China makes ultimate punishment mobile|périodique=USA Today|date=15 juin 2006|lire en ligne=https://www.usatoday.com/news/world/2006-06-14-death-van_x.htm|archiveurl=https://web.archive.org/web/20070315000000*/https://www.usatoday.com/news/world/2006-06-14-death-van_x.htm|archivedate=16 février 2007}}</ref>.


Un proche du ministre chinois de la santé a officiellement admis, après des démentis, que des organes de prisonniers exécutés ont été transplantés et que les règlements étaient nécessaires pour « normaliser » cette pratique. Un Américain, dont la femme s'est déplacée à [[Shanghai|Shanghaï]] pour recevoir une telle greffe, a dit que les prisonniers devaient donner leur consentement avant que leurs organes puissent être prélevés<ref>[http://www.guardian.co.uk/china/story/0,,1756808,00.html Chine « employant des organes de prisonnier pour des greffes »] par David Fickling</ref>. Cependant, en juillet 2006, [[David Kilgour (homme politique)|David Kilgour]], un ancien membre du gouvernement [[Canada|Canadien]] et défenseur des Droits de l'Homme, et David Matas, avocat spécialisé dans les Droits de l'Homme, ont publié un rapport au sujet d'organes prélevés sur des membres du [[Falun Gong|Falun gong]]. Loin d'obtenir le consentement systématique, ce rapport affirme que la Chine assassinait de façon massive et secrètement des membres du Falun Gong, afin de vendre leurs organes à de riches patients - souvent étrangers; après le prélèvement, les corps des victimes auraient été incinérés pour détruire toute preuve<ref>[http://www.cbc.ca/canada/story/2006/07/06/china-falungong.html Un rapport affirme que la Chine prélève des organes de Falun Gong]</ref>. La Chine dément ces accusations.
Un proche du ministre chinois de la santé a officiellement admis, après des démentis, que des organes de prisonniers exécutés ont été transplantés et que les règlements étaient nécessaires pour « normaliser » cette pratique. Un Américain, dont la femme s'est déplacée à [[Shanghai|Shanghaï]] pour recevoir une telle greffe, a dit que les prisonniers devaient donner leur consentement avant que leurs organes puissent être prélevés<ref>[http://www.guardian.co.uk/china/story/0,,1756808,00.html Chine « employant des organes de prisonnier pour des greffes »] par David Fickling</ref>. Cependant, en juillet 2006, [[David Kilgour (homme politique)|David Kilgour]], un ancien membre du gouvernement [[Canada|Canadien]] et défenseur des Droits de l'Homme, et David Matas, avocat spécialisé dans les Droits de l'Homme, ont publié un rapport au sujet d'organes prélevés sur des membres du [[Falun Gong|Falun gong]]. Loin d'obtenir le consentement systématique, ce rapport affirme que la Chine assassinait de façon massive et secrètement des membres du Falun Gong, afin de vendre leurs organes à de riches patients - souvent étrangers; après le prélèvement, les corps des victimes auraient été incinérés pour détruire toute preuve<ref>[http://www.cbc.ca/canada/story/2006/07/06/china-falungong.html Un rapport affirme que la Chine prélève des organes de Falun Gong]</ref>. La Chine dément ces accusations.


=== Libertés politiques ===
=== Libertés politiques ===
La [[Chine]] est connue pour son intolérance à l'égard des dissidents. Ceux-ci sont régulièrement arrêtés et emprisonnés, souvent pendant de longues périodes et sans procès. Un rapport d'Amnesty International daté d'avril 2008 dénonçait la répression croissante contre les dissidents<ref name="Nivelle2">Pascale Nivelle, « A Pékin, les JO se rapprochent, pas les libertés», dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 11-04-2008, {{Lire en ligne|lien=http://www.liberation.fr/actualite/monde/320604.FR.php}}</ref>.
D'après la [[Fondation Dui Hua]], {{nombre|742|personnes}} auraient été arrêtées en 2006 pour « subversion du pouvoir de l'État », un chiffre qui aurait doublé en un an. Un rapport d'Amnesty International daté d'avril 2008 dénonçait la répression croissante contre les dissidents<ref name="Nivelle2" />.


Les {{Lesquelles|ONG|date=11 décembre 2023}} rapportent que des milliers de Chinois sont déportés sans jugement dans des camps de « rééducation par le travail<ref name="Nivelle2" /> », les [[Laogai]].
D'après la [[Fondation Dui Hua]], {{nombre|742|personnes}}<ref name="Nivelle2" /> auraient été arrêtées en 2006 pour « subversion du pouvoir de l'État ».

Les ONG rapportent que des milliers de Chinois sont déportés sans jugement dans des camps de « rééducation par le travail<ref name="Nivelle2" /> », les [[Laogai]].


Des cas de torture, de confessions obligatoires et de travail obligatoire sont largement rapportés. Les libertés d'assemblée et d'association sont extrêmement limitées{{Référence nécessaire}}.
Des cas de torture, de confessions obligatoires et de travail obligatoire sont largement rapportés. Les libertés d'assemblée et d'association sont extrêmement limitées{{Référence nécessaire}}.
Ligne 90 : Ligne 83 :
{{Loupe|Censure en république populaire de Chine|Censure d'Internet en république populaire de Chine}}
{{Loupe|Censure en république populaire de Chine|Censure d'Internet en république populaire de Chine}}


La Constitution chinoise de 1982 garantit la liberté de parole : les « citoyens de la république populaire de Chine apprécient la liberté de parole, d'assemblée, d'association, de défilé et de manifestation. » (''Article 35'')<ref name="Constitution">{{En}} [http://english.people.com.cn/constitution/constitution.html Constitution of the People's Republic of China]</ref>. Cependant, la [[censure]] est répandue en Chine. Le gouvernement intervient beaucoup dans les médias. La loi chinoise interdit l'[[indépendance (politique)|indépendance]] ou l'[[Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes|autodétermination]] pour des territoires que Pékin considère sous sa juridiction, ainsi que la remise en cause du monopole du Parti Communiste. Ainsi des références à la démocratie, au mouvement libre du Tibet, à Taïwan comme État indépendant, à certains organismes religieux et à ce qui peut remettre en cause la légitimité du parti communiste sont interdites.
La Constitution chinoise de 1982 garantit la liberté de parole : les « citoyens de la république populaire de Chine apprécient la liberté de parole, d'assemblée, d'association, de défilé et de manifestation. » (''Article 35'')<ref name="Constitution">{{Lien web |titre=Constitution of the People's Republic of China |url=https://english.www.gov.cn/archive/lawsregulations/201911/20/content_WS5ed8856ec6d0b3f0e9499913.html |site=english.www.gov.cn |consulté le=2023-12-11}}</ref>. {{Référence nécessaire|Certains sujets font cependant l'objet d'une censure active. La loi chinoise interdit l'[[indépendance]] ou l'[[autodétermination]] pour des territoires que Pékin considère sous sa juridiction, ainsi que la remise en cause du monopole du Parti Communiste. Des références à la démocratie, au mouvement libre du Tibet, à Taïwan comme État indépendant, à certains organismes religieux et à ce qui peut remettre en cause la légitimité du parti communiste sont interdites.|date=11 décembre 2023}}

{{Référence nécessaire|Très peu de films nord-américains ou européens (environ une dizaine chaque année) reçoivent l'autorisation d'être projetés dans les cinémas chinois, bien que la piraterie de ces mêmes films soit répandue|date=11 décembre 2023}}. Des réalisateurs de cinéma chinois trouvent un public à l'international mais restent bannis de diffuser en Chine, même si ces réalisateurs reconnaissent parfois que les sujets qu'ils évoquent peuvent facilement froisser la sensibilité des autorités chinoises (drogues, allégories politiques)<ref>[http://www.providencephoenix.com/archive/movies/97/07/24/MOON_BAR.html]</ref>. En 2006, les autorités interdisent les émissions mélangeant acteurs et personnages animés par ordinateur, une manœuvre qui vise à minimiser l'invasion des nouvelles émissions occidentales qui intègrent l'animation, et ce en vue de prioritiser sur le développement d'une industrie chinoise de l'animation<ref>{{Article|langue=en|titre=China Bans Cartoons With Live Actors|périodique=CBS News|date=23 février 2006|lire en ligne=http://www.cbsnews.com/stories/2006/02/23/entertainment/main1340800.shtml|archiveurl=https://web.archive.org/web/20060310102814/http://www.cbsnews.com/stories/2006/02/23/entertainment/main1340800.shtml|archivedate=10 mars 2006}}</ref>.


Internet est tout particulièrement surveillé par le gouvernement chinois. Récemment, des sites étrangers (ex : [[MSN]] de [[Microsoft]]) ont été critiqués pour favoriser des pratiques illégales ; certains termes y ont été interdits (ex : le mot « démocratie »). Très peu de films nord-américains ou européens (environ une dizaine chaque année) reçoivent l'autorisation d'être projetés dans les cinémas chinois, bien que la piraterie de ces mêmes films soit répandue<ref>[http://simonworld.mu.nu/archives/174463.php]</ref>{{,}}<ref>[http://www.providencephoenix.com/archive/movies/97/07/24/MOON_BAR.html]</ref>{{,}}<ref>[http://www.cbsnews.com/stories/2006/02/23/entertainment/main1340800.shtml]</ref>.
La censure s'appliquent également sur internet, essentiellement avec la censure de mots tabous et de sites d'informations occidentaux (dont Wikipédia)<ref name="Nivelle2" />. Récemment, des sites étrangers (ex : [[MSN]] de [[Microsoft]]) {{Pas clair|ont été critiqués pour favoriser des pratiques illégales|date=décembre 2023}} ; certains termes y ont été interdits {{Référence nécessaire|(ex : le mot « démocratie »)|date=11 décembre 2023}}.

En 2007, un avocat critique des droits de l'homme en Chine, Gao Zhisheng, est enlevé et battu. En mars 2008, un ouvrier chinois de 52 ans, Yang Chulin, écope de cinq ans de prison pour avoir diffusé une pétition sur internet critique des JOs et des droits de l'homme en Chine. En avril 2008, un citoyen chinois, Hu Jia, est condamné à trois ans et demi de prison pour avoir publié des critiques des jeux olympiques sur internet<ref name="Nivelle2" />.


=== Liberté de circulation ===
=== Liberté de circulation ===
Ligne 102 : Ligne 99 :


=== Liberté de religion ===
=== Liberté de religion ===
Pendant la [[révolution culturelle]] (1966-1976), des citoyens de toutes confessions religieuses ont été persécutés par les communistes; nombre d'édifices religieux ont été pillés ou détruits. Depuis, des efforts ont été faits afin de réparer, reconstruire et protéger les édifices religieux, les monuments historiques et culturels pour encourager le tourisme. Les critiques<ref>[http://wwwistp.murdoch.edu.au/publications/e_public/Case%20Studies_Asia/tourchin/tourchin.htm]</ref> affirment que les efforts faits pour réparer ou reconstituer les emplacements endommagés et détruits sont insuffisants<ref>[http://beijing.usembassy-china.org.cn/hr_report2005tib.html]</ref>.
Pendant la [[révolution culturelle]] (1966-1976), des citoyens de toutes confessions religieuses ont été persécutés par les communistes; nombre d'édifices religieux ont été pillés ou détruits. Depuis, des efforts ont été faits afin de réparer, reconstruire et protéger les édifices religieux, les monuments historiques et culturels pour encourager le tourisme. Selon les autorités américaines, les efforts faits pour réparer ou reconstituer les emplacements endommagés et détruits sont insuffisants<ref>{{Lien web |langue=en |titre=hr report 2005 |url=http://beijing.usembassy-china.org.cn/hr_report2005tib.html |site=Embassy of the United States |archive-url=https://web.archive.org/web/20170108004122/http://beijing.usembassy-china.org.cn/hr_report2005tib.html |archive-date=8 janvier 2017}}</ref>.


La constitution de 1982 garantit techniquement la liberté religieuse : les « citoyens de la république populaire de Chine apprécient la liberté de croyance religieuse. Aucun organe d'État, organisation publique ou individu ne peuvent contraindre des citoyens à croire ou ne pas croire à une quelconque religion ; on ne peut pas non plus faire de discrimination entre les croyants et les non-croyants. L'État protège les activités religieuses normales. Personne ne peut se servir de la religion pour favoriser des activités perturbant l'ordre public, altérant la santé des citoyens ou interférant avec le système d'éducation de l'État. Les corps religieux et les affaires religieuses ne sont sujets à aucune domination étrangère. » (''Article 36'')<ref name="Constitution" />.
La constitution de 1982 garantit techniquement la liberté religieuse : les « citoyens de la république populaire de Chine apprécient la liberté de croyance religieuse. Aucun organe d'État, organisation publique ou individu ne peuvent contraindre des citoyens à croire ou ne pas croire à une quelconque religion ; on ne peut pas non plus faire de discrimination entre les croyants et les non-croyants. L'État protège les activités religieuses normales. Personne ne peut se servir de la religion pour favoriser des activités perturbant l'ordre public, altérant la santé des citoyens ou interférant avec le système d'éducation de l'État. Les corps religieux et les affaires religieuses ne sont sujets à aucune domination étrangère. » (''Article 36'')<ref name="Constitution" />.
Ligne 117 : Ligne 114 :


==== Falun Gong ====
==== Falun Gong ====
[[File:2004-7-6-gao rongrong3.jpg|lang=fr|thumb|{{lien|Gao Rongrong}}, une [[Falun Gong]] pratiquant de la Chine, a été signalée torturée à mort en détention en 2005<ref>http://www.amnesty.de/umleitung/2006/deu03/031?lang=de%26mimetype%3dtext%2fhtml</ref>.]]
[[File:2004-7-6-gao rongrong3.jpg|lang=fr|thumb|{{lien|Gao Rongrong}}, une [[Falun Gong]] pratiquant de la Chine, a été signalée torturée à mort en détention en 2005<ref>{{lien web |langue=de |titre=China - Amnesty International Deutschland<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://web.archive.org/web/20170328020445/https://www.amnesty.de/umleitung/2006/deu03/031?lang=de&mimetype=text/html |site=amnesty.de via [[Internet Archive]] |consulté le=14-01-2024}}.</ref>.]]
{{Article détaillé|Persécution du Falun Gong}}
{{Article détaillé|Persécution du Falun Gong}}


Ligne 142 : Ligne 139 :
Le déséquilibre entre les sexes a pour conséquence la mise en place de trafic humain dans le cadre de la [[Prostitution en république populaire de Chine|prostitution en Chine]]. Ainsi en 2002, un homme a été condamné à mort pour avoir enlevé puis vendu une centaine de femmes à des chinois célibataires dans la province du [[Guangxi]]. Dans la province du [[Yunnan]] des dizaines de femmes ont pu être libérées avant d'être vendues à des réseaux mafieux de la prostitution. Elles étaient destinées à alimenter les lieux de prostitution comme esclaves sexuelles dans les centres urbains de l'Asie du Sud-Est. D'autres femmes devaient rejoindre [[Taïwan]] afin de s'y {{Citation|marier}}<ref>[http://www.info-avec.org/les-new-du-web/chine-et-inde-deux-pays-continents-a-la-derive…-sexuelle.html Chine un pays à la dérive sexuelle]</ref>{{,}}<ref>[http://tilz.tearfund.org/Francais/Pas+%C3%A0+Pas+61-70/Pas+%C3%A0+Pas+69/Le+trafic+humain.htm Trafic humain en Chine]</ref>.
Le déséquilibre entre les sexes a pour conséquence la mise en place de trafic humain dans le cadre de la [[Prostitution en république populaire de Chine|prostitution en Chine]]. Ainsi en 2002, un homme a été condamné à mort pour avoir enlevé puis vendu une centaine de femmes à des chinois célibataires dans la province du [[Guangxi]]. Dans la province du [[Yunnan]] des dizaines de femmes ont pu être libérées avant d'être vendues à des réseaux mafieux de la prostitution. Elles étaient destinées à alimenter les lieux de prostitution comme esclaves sexuelles dans les centres urbains de l'Asie du Sud-Est. D'autres femmes devaient rejoindre [[Taïwan]] afin de s'y {{Citation|marier}}<ref>[http://www.info-avec.org/les-new-du-web/chine-et-inde-deux-pays-continents-a-la-derive…-sexuelle.html Chine un pays à la dérive sexuelle]</ref>{{,}}<ref>[http://tilz.tearfund.org/Francais/Pas+%C3%A0+Pas+61-70/Pas+%C3%A0+Pas+69/Le+trafic+humain.htm Trafic humain en Chine]</ref>.


Le chef adjoint des services d'enquêtes sur les crimes indique qu'entre {{formatnum:30000}} et {{formatnum:60000}} [[enfant]]s disparaissent chaque année en Chine sans pouvoir indiquer toutefois le pourcentage attribué au trafic humain. En août 2009, le ministère chinois de la Sécurité publique a mis en place un programme pilote destiné à informer les populations migrantes de ce trafic<ref>[http://www.chine-informations.com/actualite/chine-nouveau-programme-pour-lutter-contre-le-trafic-humain_13823.html Chine informations ; Chine : nouveau programme pour lutter contre le trafic humain]</ref>.
Le chef adjoint des services d'enquêtes sur les crimes indique qu'entre {{formatnum:30000}} et {{formatnum:60000}} [[enfant]]s disparaissent chaque année en Chine sans pouvoir indiquer toutefois le pourcentage attribué au trafic humain.


=== Surveillance des ressortissants chinois ===
=== Surveillance des ressortissants chinois ===
Ligne 155 : Ligne 152 :
Le président chinois depuis 2012 [[Xi Jinping]] mène une sévère politique anti-corruption, menant à des sanctions contre un million de membres, l'exclusion de dizaines de milliers de cadres ainsi que plusieurs arrestations de hauts dignitaires, parfois interprétés comme des règlements de compte de rivalité politique. De son côté, l'ONG des droits de l'homme [[Human Rights Watch]] critique cette politique, qui repose sur un système opaque de détention et de torture (le ''shuanggi''), échappant à la justice ordinaire<ref>Cyrille Pluyette, « La lutte anticorruption de Xi tourne au supplice chinois », ''[[Le Figaro]]'', samedi 10 / dimanche 11 décembre 2016, page 9.</ref>.
Le président chinois depuis 2012 [[Xi Jinping]] mène une sévère politique anti-corruption, menant à des sanctions contre un million de membres, l'exclusion de dizaines de milliers de cadres ainsi que plusieurs arrestations de hauts dignitaires, parfois interprétés comme des règlements de compte de rivalité politique. De son côté, l'ONG des droits de l'homme [[Human Rights Watch]] critique cette politique, qui repose sur un système opaque de détention et de torture (le ''shuanggi''), échappant à la justice ordinaire<ref>Cyrille Pluyette, « La lutte anticorruption de Xi tourne au supplice chinois », ''[[Le Figaro]]'', samedi 10 / dimanche 11 décembre 2016, page 9.</ref>.


Le [[16 août]] [[2021]], une femme chinoise âgée de 26 ans, Wu Huan, a révélé qu'elle avait été détenue dans un centre secret chinois situé à Dubaï. Elle avait été enlevée d'un hôtel de Dubaï et maintenue captive par les autorités chinoises dans une propriété qui avait été transformée en prison ; elle y a vu deux autres prisonniers, des [[Ouïghours]]. C'est la première preuve que la Chine dispose d'un « site noir » en dehors de ses frontières. Le [[8 juin]] [[2021]], Wu Huan était libérée et demandait l'asile aux [[Pays-Bas]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Detainee says China has secret jail in Dubai, holds Uyghurs |url=https://apnews.com/article/china-dubai-uyghurs-60d049c387b99b1238ebd5f1d3bb3330 |site=Associated Press |consulté le=16 août 2021}}</ref>.
Le {{date|16 août 2021}}, une femme chinoise âgée de 26 ans, Wu Huan, a révélé qu'elle avait été détenue dans un centre secret chinois situé à Dubaï. Elle avait été enlevée d'un hôtel de Dubaï et maintenue captive par les autorités chinoises dans une propriété qui avait été transformée en prison ; elle y a vu deux autres prisonniers, des [[Ouïghours]]. C'est la première preuve que la Chine dispose d'un « site noir » en dehors de ses frontières. Le {{date|8 juin 2021}}, Wu Huan était libérée et demandait l'asile aux [[Pays-Bas]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Detainee says China has secret jail in Dubai, holds Uyghurs |url=https://apnews.com/article/china-dubai-uyghurs-60d049c387b99b1238ebd5f1d3bb3330 |site=Associated Press |consulté le=16 août 2021}}</ref>.


Le [[24 août]] [[2021]], dans une déclaration, une organisation indépendante basée à [[Genève]], [[EuroMed Droits]], appelle à une enquête immédiate sur la potentielle prison secrète chinoise de Dubaï et sur le rôle des Émirats arabes unis à ce sujet<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=EAU.. Des rapports sur la détention de Ouïghours dans une prison secrète suscitent des inquiétudes |url=https://euromedmonitor.org/fr/article/4581/EAU..-Des-rapports-sur-la-d%C3%A9tention-de-Ou%C3%AFghours-dans-une-prison-secr%C3%A8te-suscitent-des-inqui%C3%A9tudes |site=Euro-Mediterranean Human Rights Monitor |consulté le=24 août 2021}}</ref>.
Le {{date|24 août 2021}}, dans une déclaration, une organisation indépendante basée à [[Genève]], [[EuroMed Droits]], appelle à une enquête immédiate sur la potentielle prison secrète chinoise de Dubaï et sur le rôle des Émirats arabes unis à ce sujet<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=EAU.. Des rapports sur la détention de Ouïghours dans une prison secrète suscitent des inquiétudes |url=https://euromedmonitor.org/fr/article/4581/EAU..-Des-rapports-sur-la-d%C3%A9tention-de-Ou%C3%AFghours-dans-une-prison-secr%C3%A8te-suscitent-des-inqui%C3%A9tudes |site=Euro-Mediterranean Human Rights Monitor |consulté le=24 août 2021}}</ref>.


== Discriminations ==
== Discriminations ==
Ligne 163 : Ligne 160 :
=== Minorités ethniques ===
=== Minorités ethniques ===


Il y a 56 [[Groupes ethniques de Chine|groupes ethniques]] reconnues en Chine{{Référence nécessaire}}. L'article 4 de la constitution chinoise stipule que « toutes les nationalités en république populaire de Chine sont égales ». Le gouvernement a fait des efforts pour améliorer l'éducation ethnique et a augmenté la représentation ethnique dans le gouvernement local{{Référence nécessaire}}. Le gouvernement maintient qu'il met en place des politiques de [[discrimination positive]] envers les minorités ethniques, bien que les avantages de ces dernières soient contestés. Par exemple, certaines minorités seraient exemptes de la [[politique de l'enfant unique]] de la [[Chine]]{{Référence nécessaire}}. Cependant, le gouvernement a encouragé un nombre important de Chinois [[Han (ethnie)|Han]] à entrer dans des secteurs ethniques comme le [[Tibet]] et le [[Xinjiang]], particulièrement après l'adoption en 2000 du [[Programme de développement de l'Ouest]]<ref>[http://en.wikinews.org/wiki/Dalai_Lama%27s_representative_talks_about_China%2C_Tibet%2C_Shugden_and_the_next_Dalai_Lama Interview with Tashi Wangdi], David Shankbone, ''[[Wikinews]]'', November 14, 2007.</ref>. {{ref nec|Le gouvernement rappelle que cette politique a été conçue pour développer les régions occidentales sous-développées ; certains y ont vu un moyen de calmer certaines régions enclines au séparatisme}}. La loi chinoise est particulièrement dure envers les personnes accusées d'indépendantisme ou de séparatisme, pouvant aller jusqu'à la peine de mort, elle concerne principalement les [[Tibétains]], les [[Ouïghours|Ouïgours]]<ref>[http://www.unpo.org/content/view/8486/236/ East Turkestan: China's Muslims Suffering Unjustified Repression, Amnesty International Reports]</ref>, mais aussi les [[Mongols]] et les [[Mandchous]]. Actuellement, la Chine est connue pour maintenir une poigne militaire forte sur ces vastes régions du pays dans le but de supprimer le sentiment séparatiste, ainsi que pour garder la sécurité forte à la frontière, due aux frictions passées avec l'[[Inde]] et la [[Russie]].
Il y a 56 [[Groupes ethniques de Chine|groupes ethniques]] reconnus en Chine{{Référence nécessaire}}. L'article 4 de la constitution chinoise stipule que « toutes les nationalités en république populaire de Chine sont égales ». Le gouvernement a fait des efforts pour améliorer l'éducation ethnique et a augmenté la représentation ethnique dans le gouvernement local{{Référence nécessaire}}. Le gouvernement maintient qu'il met en place des politiques de [[discrimination positive]] envers les minorités ethniques, bien que les avantages de ces dernières soient contestés. Par exemple, certaines minorités seraient exemptes de la [[politique de l'enfant unique]] de la [[Chine]]{{Référence nécessaire}}. Cependant, le gouvernement a encouragé un nombre important de Chinois [[Han (ethnie)|Han]] à entrer dans des secteurs ethniques comme le [[Tibet]] et le [[Xinjiang]], particulièrement après l'adoption en 2000 du [[Programme de développement de l'Ouest]]<ref>[http://en.wikinews.org/wiki/Dalai_Lama%27s_representative_talks_about_China%2C_Tibet%2C_Shugden_and_the_next_Dalai_Lama Interview with Tashi Wangdi], David Shankbone, ''[[Wikinews]]'', November 14, 2007.</ref>. {{ref nec|Le gouvernement rappelle que cette politique a été conçue pour développer les régions occidentales sous-développées ; certains y ont vu un moyen de calmer certaines régions enclines au séparatisme}}.


En Chine, les [[Ouïghours]] sont victimes d'un [[Génocide culturel des Ouïghours|génocide culturel]] par les autorités chinoises visant à réprimander les ardeurs indépendantistes dans la région. Amnesty International y a inventorié des centaines de condamnations pour séparatisme ou terrorisme. Selon un rapport de [[Human Rights Watch]] de 2005, à partir de septembre 2001, sous couvert de la [[guerre contre le terrorisme]] initiée par l'administration américaine, les autorités chinoises renforcent leurs actions de répression à l'encontre des Ouïghours indépendantistes. Dans le contexte des Jeux olympiques de 2008, le 9 juillet 2008, la police chinoise fait une descente dans une planque d'indépendantistes Ouïghours et tue cinq d'entre eux. Selon l'association Ouïghour-américaine ({{Lang-en|Uighur American Association}} - UAA), les victimes n'étaient pas des indépendantistes, n'étaient pas armées, et auraient simplement pris la fuite quand la police lourdement armée a fait irruption dans leur appartement<ref>{{Lien web |titre=UNPO: East Turkestan: China's Muslims Suffering Unjustified Repression, Amnesty International Reports |url=https://www.unpo.org/content/view/8486/236/ |site=www.unpo.org |consulté le=2024-02-29}}</ref>.
=== Sida ===

{{Article détaillé|Sida en république populaire de Chine}}

{{...}}


=== Tibet ===
=== Tibet ===
{{Article principal|Histoire du Tibet depuis 1950}}

Le [[Tenzin Gyatso|{{14e}} Dalai Lama]], qui vit depuis [[1959]] en exil à [[Dharamsala]], en [[Inde]], a initialement revendiqué l'[[indépendance (politique)|indépendance]] du [[Tibet]]. Depuis [[1979]], pour répondre à l'ouverture de [[Deng Xiaoping]], il demande maintenant la pleine autonomie de l'ensemble du Tibet, comprenant le [[Ü-Tsang]], le [[Kham]] et l'[[Amdo]]<ref>[http://www.motherjones.com/news/qa/1997/11/thurman.html]</ref>. Les négociations entre le Dalai Lama, le [[administration centrale tibétaine|gouvernement tibétain en exil]] et le gouvernement chinois n'ont toujours pas débuté, bien que des contacts aient eu lieu entre des émissaires du Dalaï Lama et le gouvernement chinois<ref>[[Administration centrale tibétaine#République populaire de Chine|Contacts entre des émissaires du Dalaï Lama et le gouvernement chinois]]</ref>. Les commentateurs ont dit que les fonctionnaires chinois attendent la mort du Dalai Lama, croyant que les Tibétains ne poseraient plus de problème. Cependant, ils disent également que la mort du Dalai Lama peut aggraver la frustration des Tibétains, le sentiment politique tibétain devenant plus dangereux et violent, car le Dalai Lama a constamment plaidé pour des protestations [[non-violence|non-violente]]s contre la loi chinoise<ref>[http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/4942412.stm Fathoming Tibet's political future]</ref>.
Le [[Tenzin Gyatso|{{14e}} Dalai Lama]], qui vit depuis [[1959]] en exil à [[Dharamsala]], en [[Inde]], a initialement revendiqué l'[[indépendance (politique)|indépendance]] du [[Tibet]]. Depuis [[1979]], pour répondre à l'ouverture de [[Deng Xiaoping]], il demande la pleine autonomie de l'ensemble du Tibet, comprenant le [[Ü-Tsang]], le [[Kham]] et l'[[Amdo]]<ref>[http://www.motherjones.com/news/qa/1997/11/thurman.html]</ref>. Les négociations entre le Dalai Lama, le [[administration centrale tibétaine|gouvernement tibétain en exil]] et le gouvernement chinois n'ont toujours pas débuté, bien que des contacts aient eu lieu entre des émissaires du Dalaï Lama et le gouvernement chinois<ref>[[Administration centrale tibétaine#République populaire de Chine|Contacts entre des émissaires du Dalaï Lama et le gouvernement chinois]]</ref>. Les commentateurs ont dit que les fonctionnaires chinois attendent la mort du Dalai Lama, croyant que les Tibétains ne poseraient plus de problème. Cependant, ils disent également que la mort du Dalai Lama peut aggraver la frustration des Tibétains, le sentiment politique tibétain devenant plus dangereux et violent, car le Dalai Lama a constamment plaidé pour des protestations [[non-violence|non-violente]]s contre la loi chinoise<ref>[http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/4942412.stm Fathoming Tibet's political future]</ref>.


Plusieurs associations de Tibétains en exil se sont créées dans le but de promouvoir pacifiquement une amélioration des Droits de l'Homme au Tibet, comme l'association des anciens prisonniers politiques, le [[Gu-Chu-Sum Mouvement du Tibet]], le [[Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie]], le [[Congrès de la jeunesse tibétaine|Congrès de la Jeunesse tibétaine]] et l'[[Association des femmes tibétaines en exil|Association des Femmes Tibétaines en exil]]. [[Dharamsala]] est ainsi devenu le siège d'[[Liste d'associations de Tibétains en exil|associations des Tibétains en exil]] luttant pour la liberté du Tibet.
Plusieurs associations de Tibétains en exil se sont créées dans le but de promouvoir pacifiquement une amélioration des Droits de l'Homme au Tibet, comme l'association des anciens prisonniers politiques, le [[Gu-Chu-Sum Mouvement du Tibet]], le [[Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie]], le [[Congrès de la jeunesse tibétaine|Congrès de la Jeunesse tibétaine]] et l'[[Association des femmes tibétaines en exil|Association des Femmes Tibétaines en exil]]. [[Dharamsala]] est ainsi devenu le siège d'[[Liste d'associations de Tibétains en exil|associations des Tibétains en exil]] luttant pour la liberté du Tibet.


Selon Martin L. Lasater et Kenneth J. Conboy publiés dans la lettre du The Heritage Foundation, de 1950 aux années 1980, le régime communiste chinois aurait tué plus d'un million de Tibétains et détruit plus de 6.000 monastères. Les auteurs comparent l'Amdo (nord-est du Tibet) à un goulag. 250.000 militaires chinois seraient postés dans la région<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Lasater, Martin L.|auteur2=Conboy, Kenneth J.|titre=Why the World Is Watching Beijing's Treatment of Tibet|périodique=The Heritage Foundation|date=9 octobre 1987|lire en ligne=http://www.heritage.org/Research/AsiaandthePacific/EM177.cfm|archiveurl=https://web.archive.org/web/20060119060224/http://www.heritage.org/Research/AsiaandthePacific/EM177.cfm|archivedate=19 janvier 2006}}</ref>.
En avril 1991, le [[Tenzin Gyatso|{{14e}} Dalai Lama]] décrivait la situation comme suit : « Les nouveaux colons chinois ont créé une société alternative : un apartheid chinois qui, déniant aux Tibétains un statut social et économique égalitaire dans notre propre terre, menace de nous submerger et de nous absorber en définitive »<ref>BBC News (20 May 2008) [http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/1347735.stm ''Profile: The Dalai Lama'']</ref>.

Des sources indépendantes {{qui}} avancent des chiffres de {{nombre|5|à=5.5|millions}} de Chinois hans pour {{nombre|4.5|millions}} de Tibétains dans l'ensemble des régions tibétaines<ref>[http://wiki.idebate.org/index.php/Argument:Chinese_expansion_in_Tibet_is_a_real_threat_to_the_Tibetans Argument: China has aggressively transported ethnic Chinese into Tibet]</ref>{{,}}<ref>[http://www.c100tibet. org/Self-Determination_Reasons.html Ten Reasons to Support Tibetan Self-Determination]</ref>.


En avril 1991, le [[Tenzin Gyatso|{{14e}} Dalai Lama]] décrivait la situation comme suit : « Les nouveaux colons chinois ont créé une société alternative : un apartheid chinois qui, déniant aux Tibétains un statut social et économique égalitaire dans notre propre terre, menace de nous submerger et de nous absorber en définitive »<ref>BBC News (20 May 2008) [http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/1347735.stm ''Profile: The Dalai Lama'']</ref>. Selon l'association Committee of 100 For Tibet, la politique d'invasion du Tibet a mené une majorité d'âmes chinoises à vivre dans les régions tibétaines ({{nombre|5|à=5.5|millions}} de Chinois contre {{nombre|4.5|millions}} de Tibétains)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ten Reasons to Support Tibetan Self-Determination |url=http://www.c100tibet.org/Self-Determination_Reasons.html |site=www.c100tibet.org |consulté le=2024-04-08}}</ref>. Les populations non-Tibétaines seraient devenues majoritaires dans certaines villes tibétaines, y domineraient le marché de l'emploi, ce qui aurait un impact de facto sur l'exclusion économique des Tibétains<ref name=":1">{{Lien web |titre=Tibet untamed: why growth is not enough at China’s restive frontier |url=https://www.ft.com/content/c5166a3a-ff3d-11dc-b556-000077b07658 |site=www.ft.com |consulté le=2024-04-08}}</ref>.
Selon [[Andrew Martin Fischer]], la migration des non-tibétains au Tibet se serait concentrée dans les villes où les Tibétains sont devenus une minorité et où les migrants non-tibétains dominent l'emploi, aggravant l'exclusion économique des Tibétains dans le contexte du développement urbain rapide<ref>[http://www3.interscience.wiley.com/journal/121549240/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0 "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China]</ref>.


Un autre élément suggérant l'existence d'un apartheid réside dans le fait que les Tibétains, au contraire des Chinois han, ne peuvent obtenir de passeport et n'ont donc pas la possibilité de voyager légalement hors de Chine<ref name="Nouvel Obs-décembre">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20081213.OBS5281/recit_du_periple_dun_francais_a_travers_le_tibet.html Récit du périple d'un Français à travers le Tibet], Nouvel Obs, Carlo Blanco, 13 décembre 2008</ref>.
Un autre élément suggérant l'existence d'un apartheid réside dans le fait que les Tibétains, au contraire des Chinois han, ne peuvent obtenir de passeport et n'ont donc pas la possibilité de voyager légalement hors de Chine<ref name="Nouvel Obs-décembre">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20081213.OBS5281/recit_du_periple_dun_francais_a_travers_le_tibet.html Récit du périple d'un Français à travers le Tibet], Nouvel Obs, Carlo Blanco, 13 décembre 2008</ref>.
Ligne 187 : Ligne 178 :
En 2001, Jampal Chosang, à la tête d'une délégation [[Liste d'associations de Tibétains en exil|d'associations de Tibétains en exil]] ayant obtenu une accréditation pour participer à la [[Conférence de Durban]] sponsorisée par les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] a dénoncé {{Citation|une nouvelle forme d'apartheid}} au Tibet car la {{Citation|culture tibétaine, la religion, et l'identité nationale est considéré comme une menace}} pour la politique et le contrôle de Pékin<ref>{{en}} Paul Goble, [http://www.tew.org/archived/accreditation.html "China: Analysis From Washington -- A Breakthrough For Tibet"], ''[[World Tibet News]]'', 31 août 2001.</ref>. La ''Tibet Society'' du [[Royaume-Uni]] a appelé le gouvernement britannique à {{Citation|condamner le régime d'apartheid au Tibet qui traite les Tibétains comme une minorité sur leur propre terre et provoque une discrimination contre eux dans l'usage de leur langue, dans l'éducation, dans la pratique de leur religion, et dans les possibilités d'emploi}}<ref>[http://www.tibet-vigil.org.uk/wayforward.html "What do we expect the United Kingdom to do?"], Tibet Vigil UK, June 2002. Accessed 25 June 2006.</ref>.
En 2001, Jampal Chosang, à la tête d'une délégation [[Liste d'associations de Tibétains en exil|d'associations de Tibétains en exil]] ayant obtenu une accréditation pour participer à la [[Conférence de Durban]] sponsorisée par les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] a dénoncé {{Citation|une nouvelle forme d'apartheid}} au Tibet car la {{Citation|culture tibétaine, la religion, et l'identité nationale est considéré comme une menace}} pour la politique et le contrôle de Pékin<ref>{{en}} Paul Goble, [http://www.tew.org/archived/accreditation.html "China: Analysis From Washington -- A Breakthrough For Tibet"], ''[[World Tibet News]]'', 31 août 2001.</ref>. La ''Tibet Society'' du [[Royaume-Uni]] a appelé le gouvernement britannique à {{Citation|condamner le régime d'apartheid au Tibet qui traite les Tibétains comme une minorité sur leur propre terre et provoque une discrimination contre eux dans l'usage de leur langue, dans l'éducation, dans la pratique de leur religion, et dans les possibilités d'emploi}}<ref>[http://www.tibet-vigil.org.uk/wayforward.html "What do we expect the United Kingdom to do?"], Tibet Vigil UK, June 2002. Accessed 25 June 2006.</ref>.


À partir de 2005, les autorités chinoises renforcent leur politique nationaliste au Tibet avec un programme d'« éducation patriotique » enfreignant les principes de liberté de religion. Une ressurgence des revendications tibétaines a lieu en parallèle de la préparation de Jeux olympiques de 2008<ref name=":1" />.
Selon Martin L. Lasater et Kenneth J. Conboy :

{{Citation bloc|Si la question de la souveraineté du Tibet est ténébreuse, la question du traitement par la RPC des Tibétains est bien trop claire. Après avoir envahi le Tibet en 1950, les communistes chinois ont tué plus d'un million de Tibétains, détruit plus de {{formatnum:6000}} monastères, et a transformé la province du nord-est du Tibet, l'Amdo, en un goulag logeant, selon une estimation, jusqu'à dix millions de personnes. Un quart de million de troupes chinoises restent stationnées au Tibet. Par ailleurs, environ 7,5 millions de Chinois ont répondu aux encouragements de Pékin pour se délocaliser au Tibet ; ils sont maintenant plus nombreux que les 6 millions de Tibétains. Du fait de ce qui a été nommé l'apartheid chinois, les Tibétains ethniques ont maintenant une espérance de vie, un taux alphabétisation, et un revenu par personne plus bas qu'un habitants chinois du Tibet<ref>Lasater, Martin L. & Conboy, Kenneth J. [http://www.heritage.org/Research/AsiaandthePacific/EM177.cfm "Why the World Is Watching Beijing's Treatment of Tibet"], [[Heritage Foundation]], 9 October 1987.</ref>.}}


== Progrès économique et social ==
== Progrès économique et social ==
Ligne 200 : Ligne 189 :


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group="Notes"/>
=== Références ===
{{Références}}
{{Références}}


Ligne 216 : Ligne 208 :
* [[Système de crédit social]]
* [[Système de crédit social]]
* [[Système judiciaire en république populaire de Chine]]
* [[Système judiciaire en république populaire de Chine]]

=== Liens externes ===
{{trop de liens|date=mars 2012}}
* [http://www.china.org.cn/e-white/ White Papers of the Chinese Government] on [http://www.china.org.cn/e-white/7/index.htm Human Rights in China] and own assessments in progress.
* [http://news.xinhuanet.com/english/2005-12/12/content_3908887.htm Human rights can be manifested differently]
* {{HDR pays|CHN}}
* [http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2004/41640.htm US State Department's 2004 Human Rights Report on China]
* Réponse chinoise : [http://news.xinhuanet.com/english/2008-03/13/content_7779839.htm Full Text of Human Rights Record of United States in 2007]
* [http://jurist.law.pitt.edu/world/china.htm JURIST China - Chinese law, legal research, human rights]
* [http://www.betterworldlinks.org/china.htm Better World Links on Human Rights in China] and [http://www.betterworldlinks.org/tibet.htm Tibet]
* [http://www.olympicwatch.org/ Olympic Watch: Human Rights in China and Beijing 2008] - Campaign for human rights improvements in China before the 2008 Olympic Games
* [http://www.hrichina.org/ Human Rights In China] - International NGO based in New York and Hong Kong
* [https://www.hrw.org/asia/china.php Human Rights Watch : Chine et Tibet]
* [[International Freedom of Expression Exchange]] - [http://www.ifex.org/en/content/view/full/147/ monitors freedom of expression in China]
* [http://www.fmprc.gov.cn/eng/32280.html The Progress of Human Rights in China] - Statement by PRC Ministry of Foreign Affairs
* [http://english.peopledaily.com.cn/200406/02/eng20040602_145159.html Who shows more respect for human rights?] - Editorial published by the ''[[Le Quotidien du Peuple|People's Daily]]''
* [http://www.tiananmenvigil.org/ Tiananmen Vigil - Remember the victims of the June 4 1989 massacre] by lighting a candle in your window on June 3
* [http://asiadeathpenalty.blogspot.com Asia Death Penalty blog] focuses on the death penalty in Asia, including the People's Republic of China
* [https://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/06/05/j-accuse-le-regime-chinois-par-guy-sorman_1368309_3232.html J'accuse le régime chinois] par [[Guy Sorman]] dans [https://www.lemonde.fr/opinions/reactions/2010/06/05/j-accuse-le-regime-chinois-par-guy-sorman_1368309_3232.html#opened Le Monde]
* [https://fr.bitterwinter.org/ BITTER WINTER (Français)] - Un magazine sur les libertés religieuses et les droits de l’homme en Chine


{{Palette|Droits de l'homme en Asie}}
{{Palette|Droits de l'homme en Asie}}

Dernière version du 9 avril 2024 à 01:31

La conception des droits de l'homme en République populaire de Chine diffère de la conception occidentale des droits de l'homme. L'approche chinoise prend en compte la dimension collective dans laquelle s'inscrit les droits individuels - et place donc parfois le bien collectif avant le bien individuel - alors que l'approche occidental adopte une conception purement individualiste des droits fondamentaux.

Cette dichotomie idéologique provoque de nombreux nœuds géopolitiques. De leur côté, les observateurs occidentaux ont qualifié de pauvre la protection des droits de l'homme en Chine. Parmi ces observateurs, on trouve notamment les États — en particulier les démocraties occidentales — ainsi que des organisations internationales et des organisations non gouvernementales. Ceux-ci dénoncent des violations des droits de l'homme passées, notamment lors du Grand Bond en avant, une politique qui a causé la mort de vingt à trente millions de Chinois sous-alimentés, ou après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989, lors de la répression qui a suivi et qui a fait de 400 à 2 000 morts et de 7 000 à 10 000 blessés (estimations).

Du côté chinois, le gouvernement ne fléchit pas. Dans la durée, des progrès sont effectués en matière des droits de l'homme dans le pays, mais les autorités se veulent hermétiques à la pression des modèles occidentaux.

Situation[modifier | modifier le code]

Le rapport sur les droits de l'Homme du département d'État des États-Unis[Lequel ?], et d'autres études d'organisations non gouvernementales telles que Amnesty International[1][source insuffisante] et Human Rights Watch ont inventorié les violations de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, par le parti communiste chinois.

Le gouvernement de la Chine a reconnu en principe l'importance de la protection des droits de l'homme et a pris des mesures pour mettre ses pratiques en conformité avec les normes internationales :

  • signature de la convention internationale sur des droits économiques, sociaux, et culturels en octobre 1997 (ratifiée en mars 2001) ;
  • signature de la convention internationale sur des droits civils et politiques en octobre 1998 (pas encore ratifiée) ;
  • libération de nombreux prisonniers politiques et religieux en 2002 ;
  • acceptation d'action en partenariat avec des experts de l'ONU dans les domaines de la torture, de la détention arbitraire et de la religion.

Cependant, certaines organisations non gouvernementales[Lesquelles ?] affirment que pratiquement aucun acte n'a suivi ces promesses, et que, au contraire, le nombre d'arrestations augmentait. Selon ces mêmes ONG[Lesquelles ?], la RPC a toujours beaucoup de chemin à parcourir.[réf. nécessaire]

En mars 2004, la constitution chinoise a été amendée, ajoutant que « l'État respecte et préserve les Droits de l'Homme »[2]. Malgré cela, de nombreuses violations aux droits de l'Homme demeurent[3]. Face aux critiques sur les droits de l'Homme en Chine, la Chine publie en 2008 un rapport sur la situation des droits de l'Homme aux États-Unis en 2007[4].

La conjonction des Jeux olympiques d'été de 2008 de Pékin, et les manifestations au Tibet qui ont débuté quelques mois plus tôt et ont été sévèrement réprimées, ont été l'occasion de remettre au premier plan de la scène internationale la violation des droits de l'homme en république populaire de Chine. Le comité international olympique (CIO) opère une pression directe sur la Chine concernant ses engagements envers les droits de l'homme, ce à quoi le ministère chinois des affaires étrangères rétorque « les responsables du CIO adhèrent à la charte olympique, qui stipule de ne pas introduire de facteurs politiques hors de propos ». Les arrestations politiques en Chine augmentent avant les JOs car, selon Amnesty International, « Ils ont été arrêtés parce qu’ils avaient lié les droits de l’homme aux Jeux et sont sévèrement traités »[5].

En juillet 2015, 106 avocats, conseillers légaux et activistes des droits de l'homme ont été interrogés ou détenus dans le cadre d'une campagne de repression contre ce que les autorités chinoises qualifient de gang de crime organisé (comme Wang Yu, avocate de Falun Gong)[6],[7].

Conflit idéologique[modifier | modifier le code]

Position de la Chine[modifier | modifier le code]

Depuis la fin du XIXe siècle, le gouvernement chinois a prôné l'établissement d'un État fort pour assurer la prospérité économique et l'harmonie sociale. La conception chinoise des droits, telle qu'elle est formulée par des penseurs comme Liang Qichao, se concentre sur le devoir du citoyen d'assurer la prospérité de la Nation, et non sur le devoir de la Nation de garantir des libertés. La notion chinoise des droits de l'Homme inclut les droits et obligations collectives, et non seulement les droits et obligations individuels tels que valorisés dans la notion occidentale. Cela inclut des normes de qualité de vie, des mesures de santé et de prospérité économique. Les autorités chinoises ont toujours souligné « des droits positifs (matériels) » (par exemple nourriture, abri, vêtements) et non « des droits négatifs (immatériels) » (tel que le droit à la parole, l'expression, la liberté d'assemblée) comme droits fondamentaux devant être assurés par le gouvernement[8]. En analysant la situation des Droits de l'Homme dans sa propre nation ou à l'étranger, la Chine décide de tenir compte des tendances sociales telles que le crime et la pauvreté. En d'autres termes, le gouvernement chinois voit l'augmentation du niveau de vie des Chinois comme indicateur de l'amélioration de la situation des Droits de l'Homme ; il y a donc une différence significative des points de vue quant au contenu de la notion de Droits de l'Homme, rendant difficile la comparaison directe entre les analyses à partir des deux côtés.[réf. nécessaire]

Le gouvernement chinois reconnaît que la Chine rencontre des problèmes significatifs en matière de Droits de l'Homme, tels que l'accès impartial aux cours ou bien le recours à la torture. Cependant, le gouvernement rappelle que ces questions peuvent être et devraient être adressées au système politique de parti unique actuel, et que pousser à un changement fondamental serait malvenu, étant donné le risque du point de vue des gains économiques énormes que la RPC a accompli sur la dernière génération.[réf. nécessaire]

Officieusement, beaucoup de fonctionnaires chinois croient de manière injustifiée qu'en tant que pays en voie de développement, la Chine ne peut avoir les moyens de respecter les Droits de l'Homme comme le font les pays développés. Ils arguent du fait que beaucoup de pays occidentaux ont eux-mêmes négligé les droits de l'Homme (esclavage, travail des enfants) lors de leur ascension économique. Beaucoup de Chinois sont d'accord avec leur gouvernement sur le fait que la religion organisée est une menace pour le pays et la stabilité sociale : par exemple, la rébellion de Taiping, ayant des motivations religieuses, a causé des millions de morts. La méfiance commune envers les cultes est peut-être un héritage durable de ce conflit, ou bien le résultat de la propagande gouvernementale.[réf. nécessaire]

En avril 2009 la Chine a engagé un plan sur 2 ans afin d'améliorer la situation. Au préalable, il est indiqué que « le pays a une longue route devant lui pour améliorer la situation des droits de l'homme ». Mais il est promis une liberté d'expression accrue et une meilleure protection des citoyens : « L'État garantira les droits des citoyens à critiquer, donner leur avis, se plaindre et accuser les organes d'État et les fonctionnaires », tout en rappelant cependant que la Chine ne « copiera jamais le modèle occidental »[9]. Selon The New York Times, Xi Jinping aurait rédigé un texte en 2012 connu sous la dénomination « Document numéro 9 », où il invite les dirigeants politiques chinois à combattre la vision des droits de l'Homme à l'occidentale qu'il voit comme un prétexte d'invasion idéologique, politique et culturelle[10],[11].

Position des États-Unis[modifier | modifier le code]

Les États-Unis s'inspirent des théories de John Locke : un gouvernement ne peut exister que pour défendre les libertés individuelles. Ces droits ont été énumérés dans le Bill of Rights. Aussi, en aucun cas, un gouvernement ne peut violer ces droits fondamentaux. Les États-Unis ont souvent critiqué la Chine pour les avoir violés.

Les États-Unis ont déclaré qu'en dépit d'une certaine amélioration en 2003, et de signes encourageants de la part du gouvernement chinois, il restait beaucoup à faire.

En octobre 2010, concernant l'attribution du prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, Barack Obama déclare : « Le comité Nobel a choisi un porte-parole éloquent et courageux de la cause des valeurs universelles… Au cours des trente dernières années, la Chine a accompli des progrès spectaculaires… Cette récompense nous rappelle que la réforme politique n'a pas suivi le même rythme et que les droits humains doivent être respectés »[12].

Critiques[modifier | modifier le code]

Système juridique[modifier | modifier le code]

Le gouvernement chinois reconnait qu'il existe des problèmes concernant son régime juridique, notamment :
  • un manque de lois en général (et pas seulement concernant les droits civiques) ;
  • un manque de garanties juridiques en matière de procédure ;
  • des conflits de droits.

D'autres problèmes concernent le manque d'indépendance de la justice : en effet, les juges sont nommés par l'État et la justice n'a pas son propre budget. Ces problèmes ont entrainé une augmentation des cas de corruption et du nombre d'abus de la part de l'administration. Bien que le gouvernement reconnaisse ces problèmes, il doit encore trouver les solutions pour les résoudre.

Dans son rapport de 2008, Amnesty International indique : « les personnes passibles de la peine capitale ne bénéficient pas de procès équitables. Les procès sont généralement marqués, entre autres, par l'impossibilité de bénéficier rapidement des services d'un avocat, par le mépris du droit à la présomption d'innocence, par l'ingérence des milieux politiques et par l'utilisation à titre de preuve de déclarations arrachées sous la torture[13].

Le 30 juin 2020, la Chine adopte une loi controversée sur la sécurité nationale à Hong Kong visant à réprimander le « séparatisme », le « terrorisme », la « subversion » et la « collusion avec des forces extérieures et étrangères ». Ses opposants craignent que la loi permette la répression de toute opposition politique dans l'ancienne colonie britannique. Les autorités chinoises affirment que la loi ne s'appliquera qu'aux indépendantistes[14].

Peine de mort[modifier | modifier le code]

Les autorités chinoises ne publient pas le nombre de peines de mort et d'exécutions en Chine chaque année[15]. Tous les chiffres avancés sont donc des estimations basées sur la taille de la population globale chinoise et sa population carcérale.

Selon l'ONU, entre 1994 et 1999, la Chine était au septième rang des pays effectutant le pus de peines de mort, derrière Singapour, l'Arabie saoudite, la Biélorussie, la Sierra Leone, le Kirghizistan et la Jordanie[16]. Pour Amnesty International, les estimations de l'ONU sont trop basses et la Chine garde ses exécutions secrètes pour cacher un nombre d'occurences beaucoup plus important. En 2005, Amnesty International fait état de 3 400 personnes exécutées en Chine, alors qu'un membre du Congrès national du Peuple[Notes 1] aurait annoncé que la Chine exécute environ 10 000 personnes par an[17]. En 2006, l'association évalue à 80 % les exécutions mondiales (ou deux tiers d'entre elles[5]) ayant lieu en Chine[18]. Son « estimation basse » de 2008 fait état de 1718 personnes exécutés et 7003 condamnés à mort. La Chine est alors devenu le pays qui exécute le plus de condamnés à mort, loin devant l'Iran (estimation 346), l'Arabie saoudite (estimation 102), les États-Unis (37), le Pakistan (estimation 36) et l'Irak (estimation 34)[13].

Certaines organisations non gouvernementales et plusieurs gouvernements étrangers s'inquiètent du nombre élevé de crimes passibles de la peine de mort, 68 en tout, y compris certains crimes tels que le détournement d'argent et la fraude fiscale.

En comparaison, l'Inde, qui a pourtant une population presque aussi nombreuse que la Chine (1,1 milliard), a rarement recours à la peine de mort.

En outre, la nature peu stable et souvent corrompue du système juridique chinois soulève des interrogations quant à l'application juste de la peine de mort[19].

Transplantations d'organes et exécutions extrajudiciaires[modifier | modifier le code]

En 2006, les médias américains se sont fait le relais de l'information selon laquelle, suite à l'adoption récente de l'injection létale pour exécuter les mises à mort en Chine, les autorités s'adonneraient à la récupération et redistribution dans le milieu médical des organes des personnes exécutées. Les accusations, provenant d'Amnesty International Hong Kong, restent du niveau de la suspicion : Les familles des exécutés ne peuvent pas voir les corps après les exécutions, et les autorités pourraient tirer de juteux revenus de ce commerce. De son côté, la Chine a réaffirmé que le commerce d'organes était illégal dans le pays[20].

Un proche du ministre chinois de la santé a officiellement admis, après des démentis, que des organes de prisonniers exécutés ont été transplantés et que les règlements étaient nécessaires pour « normaliser » cette pratique. Un Américain, dont la femme s'est déplacée à Shanghaï pour recevoir une telle greffe, a dit que les prisonniers devaient donner leur consentement avant que leurs organes puissent être prélevés[21]. Cependant, en juillet 2006, David Kilgour, un ancien membre du gouvernement Canadien et défenseur des Droits de l'Homme, et David Matas, avocat spécialisé dans les Droits de l'Homme, ont publié un rapport au sujet d'organes prélevés sur des membres du Falun gong. Loin d'obtenir le consentement systématique, ce rapport affirme que la Chine assassinait de façon massive et secrètement des membres du Falun Gong, afin de vendre leurs organes à de riches patients - souvent étrangers; après le prélèvement, les corps des victimes auraient été incinérés pour détruire toute preuve[22]. La Chine dément ces accusations.

Libertés politiques[modifier | modifier le code]

D'après la Fondation Dui Hua, 742 personnes auraient été arrêtées en 2006 pour « subversion du pouvoir de l'État », un chiffre qui aurait doublé en un an. Un rapport d'Amnesty International daté d'avril 2008 dénonçait la répression croissante contre les dissidents[5].

Les ONG[Lesquelles ?] rapportent que des milliers de Chinois sont déportés sans jugement dans des camps de « rééducation par le travail[5] », les Laogai.

Des cas de torture, de confessions obligatoires et de travail obligatoire sont largement rapportés. Les libertés d'assemblée et d'association sont extrêmement limitées[réf. nécessaire].

Liberté d'expression[modifier | modifier le code]

La Constitution chinoise de 1982 garantit la liberté de parole : les « citoyens de la république populaire de Chine apprécient la liberté de parole, d'assemblée, d'association, de défilé et de manifestation. » (Article 35)[23]. Certains sujets font cependant l'objet d'une censure active. La loi chinoise interdit l'indépendance ou l'autodétermination pour des territoires que Pékin considère sous sa juridiction, ainsi que la remise en cause du monopole du Parti Communiste. Des références à la démocratie, au mouvement libre du Tibet, à Taïwan comme État indépendant, à certains organismes religieux et à ce qui peut remettre en cause la légitimité du parti communiste sont interdites.[réf. nécessaire]

Très peu de films nord-américains ou européens (environ une dizaine chaque année) reçoivent l'autorisation d'être projetés dans les cinémas chinois, bien que la piraterie de ces mêmes films soit répandue[réf. nécessaire]. Des réalisateurs de cinéma chinois trouvent un public à l'international mais restent bannis de diffuser en Chine, même si ces réalisateurs reconnaissent parfois que les sujets qu'ils évoquent peuvent facilement froisser la sensibilité des autorités chinoises (drogues, allégories politiques)[24]. En 2006, les autorités interdisent les émissions mélangeant acteurs et personnages animés par ordinateur, une manœuvre qui vise à minimiser l'invasion des nouvelles émissions occidentales qui intègrent l'animation, et ce en vue de prioritiser sur le développement d'une industrie chinoise de l'animation[25].

La censure s'appliquent également sur internet, essentiellement avec la censure de mots tabous et de sites d'informations occidentaux (dont Wikipédia)[5]. Récemment, des sites étrangers (ex : MSN de Microsoft) ont été critiqués pour favoriser des pratiques illégales[pas clair] ; certains termes y ont été interdits (ex : le mot « démocratie »)[réf. nécessaire].

En 2007, un avocat critique des droits de l'homme en Chine, Gao Zhisheng, est enlevé et battu. En mars 2008, un ouvrier chinois de 52 ans, Yang Chulin, écope de cinq ans de prison pour avoir diffusé une pétition sur internet critique des JOs et des droits de l'homme en Chine. En avril 2008, un citoyen chinois, Hu Jia, est condamné à trois ans et demi de prison pour avoir publié des critiques des jeux olympiques sur internet[5].

Liberté de circulation[modifier | modifier le code]

Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de « jeunes instruits » (les zhishi qingnian, abrégé en zhiqing) ont été déplacés par les dirigeants chinois à la campagne, en principe pour le reste de leurs vies, pour être rééduqués par des paysans[26].

Lorsque le citoyen chinois veut s'établir dans un nouvel endroit, il a besoin de la permission des autorités du lieu de départ et/ou de la destination. Un des objectifs de cette mesure est d'empêcher l'urbanisation à grande échelle. Le Huji (ou hukou), sorte de passeport intérieur, est utilisé pour les contrôles d'identité. Jusqu'en 2003, un programme intitulé Détention et Rapatriement, qui établissait des centres de détention pour les migrants vers les villes, était en place. Le citoyen chinois est toutefois libre de se déplacer et de voyager sur le territoire de la Chine continentale.

En raison de la politique « un pays, deux systèmes », les citoyens chinois doivent avoir la permission du gouvernement pour voyager vers les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao.

Liberté de religion[modifier | modifier le code]

Pendant la révolution culturelle (1966-1976), des citoyens de toutes confessions religieuses ont été persécutés par les communistes; nombre d'édifices religieux ont été pillés ou détruits. Depuis, des efforts ont été faits afin de réparer, reconstruire et protéger les édifices religieux, les monuments historiques et culturels pour encourager le tourisme. Selon les autorités américaines, les efforts faits pour réparer ou reconstituer les emplacements endommagés et détruits sont insuffisants[27].

La constitution de 1982 garantit techniquement la liberté religieuse : les « citoyens de la république populaire de Chine apprécient la liberté de croyance religieuse. Aucun organe d'État, organisation publique ou individu ne peuvent contraindre des citoyens à croire ou ne pas croire à une quelconque religion ; on ne peut pas non plus faire de discrimination entre les croyants et les non-croyants. L'État protège les activités religieuses normales. Personne ne peut se servir de la religion pour favoriser des activités perturbant l'ordre public, altérant la santé des citoyens ou interférant avec le système d'éducation de l'État. Les corps religieux et les affaires religieuses ne sont sujets à aucune domination étrangère. » (Article 36)[23].

Cette liberté est sujette à des restrictions :

  • les groupes religieux doivent être inscrits auprès du gouvernement ;
  • ils ne peuvent entretenir de liens avec des personnes ou organisations étrangères.

Le gouvernement justifie de telles restrictions par la volonté d'empêcher toute influence politique étrangère qui pourrait éroder la souveraineté chinoise, quand bien même les groupes concernés nient toute velléité d'interférer avec les affaires politiques.

Ceci a entrainé une politique de dissuasion à l'égard des pratiques religieuses qui, par définition, impliquent l'allégeance à un chef ou à une organisation spirituelle étrangère, (par exemple le catholicisme - voir l'Église catholique en Chine) bien que l'allégeance tacite à de tels individus et corps à l'intérieur de ces groupes ne soit pas rare. « Degrés variables d'une expérience religieuse non inscrite de groupes… d'interférence, de harcèlement, et de répression officiels. »[28]. Un autre problème est que les membres du parti communiste doivent être athées selon le règlement du Parti. En pratique, l'adhésion au Parti est exigée pour beaucoup de carrières à niveau élevé, donc l'athéisme.

À la fin janvier 2015, l'agence catholique UCA news annonce la mort de Mgr Cosmas Shi Enxiang, prélat emprisonné à cause de sa fidélité au Saint-Siège. Les autorités refusent alors de la confirmer officiellement et tentent même d'étouffer l'affaire. La famille de l’évêque, qui souhaite lui organiser des obsèques publiques, se voit refuser la restitution de sa dépouille[29].

Falun Gong[modifier | modifier le code]

Gao Rongrong (en), une Falun Gong pratiquant de la Chine, a été signalée torturée à mort en détention en 2005[30].

En juillet 1999, le gouvernement chinois a déclaré illégal le Falun Gong et a commencé à interdire ses activités à travers le pays. Le gouvernement prétend que ce groupe commet des actes illégaux. Les critiques du gouvernement sont basées sur l'augmentation du nombre des membres de cette organisation, en particulier des fonctionnaires du gouvernement, de la police et des dirigeants de l'armée. Une manifestation pacifique d'environ 10 000 membres du Falun Gong en 1999 à Zhongnanhai est supposée avoir été le déclenchement de la répression. Un site Web fait état de 2 840 morts. Durant le festival chinois du Nouvel An, cette organisation a été déclarée nuisible à la société et au peuple en général lorsque ses disciples réclamant une délivrance se sont immolés place Tian'anmen, ce qui a causé une dizaine de morts et plusieurs blessés.

Le gouvernement chinois affirme que le Falun Gong invente ces faits, que ses membres ne sont pas torturés, et ne font pas de grèves de la faim[31].

L'avocat chinois Gao Zhisheng dénonce les actes de torture envers les pratiquants du Falun gong par des membres du Bureau 610. L'avocat indique que les prisonniers subissent systématiquement des sévices sexuels[32]. Les critiques dénoncent la suppression du Falun Gong comme une violation de la liberté religieuse, et maintiennent que l'existence de la torture systématique des membres de Falun Gong est largement reconnue[33]. La question était un sujet de protestations quand le Président chinois Hu Jintao est venu aux États-Unis en 2006, bien que de telles protestations aient été censurées par la couverture médiatique chinoise de la visite[34]. En juillet 2006, un rapport coécrit par l'ancien ministre du conseil canadien David Kilgour et l'avocat David Matas spécialisé dans les droits de l'Homme ont exprimé de profondes inquiétudes à propos du fait que des prisonniers politiques chinois, en particulier adhérents du Falun Gong, « sont moissonnés » en vente lucrative d'organes à des acheteurs étrangers[35]. Le gouvernement chinois a écarté le rapport en le qualifiant de « sans fondement et décentré » et le Falun Gong de « gang de souillure de l'effort ».

En juillet 2015, Wang Yu, une avocate des droits de l'homme supposée assurer la défense d'un des membres du Falun gong, et qui s'était plainte de n'avoir ni le droit de parler à son client ni d'accéder au tribunal, est enlevée à son domicile et emprisonnée dans le cadre d'une répression visant plus d'une centaine d'avocats des droits de l'homme[36].

Politique de l'enfant unique (politique de la planification familiale)[modifier | modifier le code]

Bien que le gouvernement chinois soutienne que cette politique est nécessaire pour empêcher le surpeuplement, la politique de contrôle des naissances afin d'améliorer la qualité de la population, mieux connue sous le nom de Politique de l'enfant unique, est considérée comme moralement répréhensible par beaucoup d'observateurs étrangers ainsi que par certains Chinois. Ces derniers soulignent que cette politique favorise les avortements sélectifs et les abandons de nouveau-nés. On pense que ceux-ci sont relativement courants dans quelques régions du pays, même s'ils sont illégaux et punis par des amendes et des peines d'emprisonnement[37].

Cette politique a contribué significativement au déséquilibre des sexes en Chine : le rapport est de 118 nouveau-nés de sexe masculin pour 100 nouveau-nés de sexe féminin et encore doit-on tenir compte du fait que les naissances de filles sont moins souvent déclarées. On a aussi rapporté de nombreux cas d'avortements concernant des filles et de stérilisations obligatoires[38].

Certaines critiques remettent par ailleurs en cause l'efficacité de la politique de l'enfant unique. La diminution drastique de la fertilité chinoise a commencé avant que le programme ne commence en 1979 et semble donc due à des facteurs indépendants. La politique semble avoir eu peu d'impact sur les secteurs ruraux (représentant environ 80 % de la population), où les taux de natalité n'ont jamais chuté en dessous de 2,5 enfants par femme[39]. Néanmoins, le gouvernement chinois et d'autres estiment qu'au moins 250 millions de naissances ont été empêchées par cette politique[40]. En 2002, les lois liées à la politique de l'enfant unique sont modifiées pour permettre à des minorités ethniques et aux Chinois des milieux ruraux d'avoir plus d'un enfant. La loi est également adaptée dans les secteurs urbains pour permettre aux personnes elles-mêmes enfant unique d'avoir deux enfants (le gouvernement chinois n'a jamais reconnu le remaniement de cette politique).

Trafic humain[modifier | modifier le code]

Le déséquilibre entre les sexes selon l'âge.

Le déséquilibre entre les sexes a pour conséquence la mise en place de trafic humain dans le cadre de la prostitution en Chine. Ainsi en 2002, un homme a été condamné à mort pour avoir enlevé puis vendu une centaine de femmes à des chinois célibataires dans la province du Guangxi. Dans la province du Yunnan des dizaines de femmes ont pu être libérées avant d'être vendues à des réseaux mafieux de la prostitution. Elles étaient destinées à alimenter les lieux de prostitution comme esclaves sexuelles dans les centres urbains de l'Asie du Sud-Est. D'autres femmes devaient rejoindre Taïwan afin de s'y « marier »[41],[42].

Le chef adjoint des services d'enquêtes sur les crimes indique qu'entre 30 000 et 60 000 enfants disparaissent chaque année en Chine sans pouvoir indiquer toutefois le pourcentage attribué au trafic humain.

Surveillance des ressortissants chinois[modifier | modifier le code]

Un rapport publié par Human Rights Watch en juin 2021 révèle la surveillance du Parti communiste chinois exercée sur les étudiants pro-démocratie d'origine chinoise en Australie, avec des pressions psychologiques. Selon Sophie Mac Neill, spécialiste des questions australiennes de l'ONG, les responsables universitaires australiens manqueraient de diligence afin de faire appliquer la liberté académique des étudiants chinois, afin de conserver les frais de scolarités de ces étudiants[43].

Autres violations des droits de l'Homme[modifier | modifier le code]

D'autre cas de violation des droits de l'Homme en Chine sont dénoncés :

  • les ouvriers ne peuvent pas former leurs propres syndicats sur leur lieu de travail. Les points sur lesquels ces organismes peuvent défendre les droits des ouvriers chinois sont fortement contestés[44]. Bien que le gouvernement chinois ne s'immisce plus autant qu'il a pu le faire par le passé dans l'intimité des gens[45], il considère toujours nécessaire de surveiller et espionner ce que les gens disent en public.
  • les forums sur Internet sont strictement surveillés, de même que le courrier postal international (les lettres indésirables sont parfois « retardées » inexplicablement ou « disparues »).
  • la question des réfugiés de Corée du Nord est récurrente. La politique officielle est de les rapatrier en Corée du Nord, mais celle-ci n'est pas uniformément appliquée, et un nombre considérable de ceux-ci séjournent en Chine. Certains passent ensuite dans d'autres pays. Bien que l'expulsion des réfugiés politiques soit une violation du droit international, la situation des immigrés est périlleuse et leurs droits ne sont pas toujours protégés[46]. Certains d'entre eux sont trompés et exploités (mariage forcé, prostitution)[47].

Le président chinois depuis 2012 Xi Jinping mène une sévère politique anti-corruption, menant à des sanctions contre un million de membres, l'exclusion de dizaines de milliers de cadres ainsi que plusieurs arrestations de hauts dignitaires, parfois interprétés comme des règlements de compte de rivalité politique. De son côté, l'ONG des droits de l'homme Human Rights Watch critique cette politique, qui repose sur un système opaque de détention et de torture (le shuanggi), échappant à la justice ordinaire[48].

Le , une femme chinoise âgée de 26 ans, Wu Huan, a révélé qu'elle avait été détenue dans un centre secret chinois situé à Dubaï. Elle avait été enlevée d'un hôtel de Dubaï et maintenue captive par les autorités chinoises dans une propriété qui avait été transformée en prison ; elle y a vu deux autres prisonniers, des Ouïghours. C'est la première preuve que la Chine dispose d'un « site noir » en dehors de ses frontières. Le , Wu Huan était libérée et demandait l'asile aux Pays-Bas[49].

Le , dans une déclaration, une organisation indépendante basée à Genève, EuroMed Droits, appelle à une enquête immédiate sur la potentielle prison secrète chinoise de Dubaï et sur le rôle des Émirats arabes unis à ce sujet[50].

Discriminations[modifier | modifier le code]

Minorités ethniques[modifier | modifier le code]

Il y a 56 groupes ethniques reconnus en Chine[réf. nécessaire]. L'article 4 de la constitution chinoise stipule que « toutes les nationalités en république populaire de Chine sont égales ». Le gouvernement a fait des efforts pour améliorer l'éducation ethnique et a augmenté la représentation ethnique dans le gouvernement local[réf. nécessaire]. Le gouvernement maintient qu'il met en place des politiques de discrimination positive envers les minorités ethniques, bien que les avantages de ces dernières soient contestés. Par exemple, certaines minorités seraient exemptes de la politique de l'enfant unique de la Chine[réf. nécessaire]. Cependant, le gouvernement a encouragé un nombre important de Chinois Han à entrer dans des secteurs ethniques comme le Tibet et le Xinjiang, particulièrement après l'adoption en 2000 du Programme de développement de l'Ouest[51]. Le gouvernement rappelle que cette politique a été conçue pour développer les régions occidentales sous-développées ; certains y ont vu un moyen de calmer certaines régions enclines au séparatisme[réf. nécessaire].

En Chine, les Ouïghours sont victimes d'un génocide culturel par les autorités chinoises visant à réprimander les ardeurs indépendantistes dans la région. Amnesty International y a inventorié des centaines de condamnations pour séparatisme ou terrorisme. Selon un rapport de Human Rights Watch de 2005, à partir de septembre 2001, sous couvert de la guerre contre le terrorisme initiée par l'administration américaine, les autorités chinoises renforcent leurs actions de répression à l'encontre des Ouïghours indépendantistes. Dans le contexte des Jeux olympiques de 2008, le 9 juillet 2008, la police chinoise fait une descente dans une planque d'indépendantistes Ouïghours et tue cinq d'entre eux. Selon l'association Ouïghour-américaine (anglais : Uighur American Association - UAA), les victimes n'étaient pas des indépendantistes, n'étaient pas armées, et auraient simplement pris la fuite quand la police lourdement armée a fait irruption dans leur appartement[52].

Tibet[modifier | modifier le code]

Le 14e Dalai Lama, qui vit depuis 1959 en exil à Dharamsala, en Inde, a initialement revendiqué l'indépendance du Tibet. Depuis 1979, pour répondre à l'ouverture de Deng Xiaoping, il demande la pleine autonomie de l'ensemble du Tibet, comprenant le Ü-Tsang, le Kham et l'Amdo[53]. Les négociations entre le Dalai Lama, le gouvernement tibétain en exil et le gouvernement chinois n'ont toujours pas débuté, bien que des contacts aient eu lieu entre des émissaires du Dalaï Lama et le gouvernement chinois[54]. Les commentateurs ont dit que les fonctionnaires chinois attendent la mort du Dalai Lama, croyant que les Tibétains ne poseraient plus de problème. Cependant, ils disent également que la mort du Dalai Lama peut aggraver la frustration des Tibétains, le sentiment politique tibétain devenant plus dangereux et violent, car le Dalai Lama a constamment plaidé pour des protestations non-violentes contre la loi chinoise[55].

Plusieurs associations de Tibétains en exil se sont créées dans le but de promouvoir pacifiquement une amélioration des Droits de l'Homme au Tibet, comme l'association des anciens prisonniers politiques, le Gu-Chu-Sum Mouvement du Tibet, le Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie, le Congrès de la Jeunesse tibétaine et l'Association des Femmes Tibétaines en exil. Dharamsala est ainsi devenu le siège d'associations des Tibétains en exil luttant pour la liberté du Tibet.

Selon Martin L. Lasater et Kenneth J. Conboy publiés dans la lettre du The Heritage Foundation, de 1950 aux années 1980, le régime communiste chinois aurait tué plus d'un million de Tibétains et détruit plus de 6.000 monastères. Les auteurs comparent l'Amdo (nord-est du Tibet) à un goulag. 250.000 militaires chinois seraient postés dans la région[56].

En avril 1991, le 14e Dalai Lama décrivait la situation comme suit : « Les nouveaux colons chinois ont créé une société alternative : un apartheid chinois qui, déniant aux Tibétains un statut social et économique égalitaire dans notre propre terre, menace de nous submerger et de nous absorber en définitive »[57]. Selon l'association Committee of 100 For Tibet, la politique d'invasion du Tibet a mené une majorité d'âmes chinoises à vivre dans les régions tibétaines (5 à 5,5 millions de Chinois contre 4,5 millions de Tibétains)[58]. Les populations non-Tibétaines seraient devenues majoritaires dans certaines villes tibétaines, y domineraient le marché de l'emploi, ce qui aurait un impact de facto sur l'exclusion économique des Tibétains[59].

Un autre élément suggérant l'existence d'un apartheid réside dans le fait que les Tibétains, au contraire des Chinois han, ne peuvent obtenir de passeport et n'ont donc pas la possibilité de voyager légalement hors de Chine[60].

En 2001, Jampal Chosang, à la tête d'une délégation d'associations de Tibétains en exil ayant obtenu une accréditation pour participer à la Conférence de Durban sponsorisée par les Nations unies a dénoncé « une nouvelle forme d'apartheid » au Tibet car la « culture tibétaine, la religion, et l'identité nationale est considéré comme une menace » pour la politique et le contrôle de Pékin[61]. La Tibet Society du Royaume-Uni a appelé le gouvernement britannique à « condamner le régime d'apartheid au Tibet qui traite les Tibétains comme une minorité sur leur propre terre et provoque une discrimination contre eux dans l'usage de leur langue, dans l'éducation, dans la pratique de leur religion, et dans les possibilités d'emploi »[62].

À partir de 2005, les autorités chinoises renforcent leur politique nationaliste au Tibet avec un programme d'« éducation patriotique » enfreignant les principes de liberté de religion. Une ressurgence des revendications tibétaines a lieu en parallèle de la préparation de Jeux olympiques de 2008[59].

Progrès économique et social[modifier | modifier le code]

Les progrès économiques et sociaux enregistrés en Chine depuis 1978 ont permis d'améliorer les conditions de vie d'un grand nombre de Chinois en favorisant la mobilité sociale, et en augmentant la portée des libertés individuelles en particulier en matière de voyages, d'emplois, d'études et d'accès à l'information pour la nouvelle classe moyenne chinoise.

Ces dernières années, la république populaire de Chine a également adopté un nouveau droit pénal et un nouveau code civil qui garantissent de nouveaux droits aux citoyens chinois. [réf. nécessaire]

Des élections locales ont été organisées dans 80 % du million de villages que compte la Chine continentale. Toutefois les contestations ayant suivi ces élections - notamment dans le village de Taishi - laissent planer des doutes sur leur valeur. [réf. nécessaire]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Membre du congrès qu'Amnesty International n'identifie pas (anglais : « a senior member of the National People’s Congress »)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Chine-Préoccupations d'Amnesty
  2. (en-US) Chris Buckley, « China Approves Amendments On Property and Human Rights », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. China, Human Rights Watch "In March 2004, China amended its constitution to include a promise to ensure human rights. Although the constitution is not directly enforceable in China, the amendment signals a growing acknowledgement of human rights. Despite efforts to strengthen the rule of law in China, the legal system itself remains a major source of rights violations. "
  4. Full Text of Human Rights Record of United States in 2007
  5. a b c d e et f Pascale Nivelle, « A Pékin, les JO se rapprochent, pas les libertés», dans Libération du 11-04-2008, [lire en ligne]
  6. (en-GB) Jennifer Duggan, « China targets lawyers in new human rights crackdown », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  7. (en-GB) Tom Phillips, « The case of Wang Yu, emblem of China's human rights crackdown », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  8. les droits de l'homme peuvent être manifestés différemment
  9. « Pékin édicte son planpour les droits de l'homme », sur LEFIGARO, (consulté le )
  10. « Pékin s'en prend aux idées occidentales », Courrier international.
  11. (en) « Document 9: A ChinaFile Translation How Much Is a Hardline Party Directive Shaping China’s Current Political Climate? », 11 août 2013.
  12. Le Figaro des 9 et 10 octobre 2010 : Un prix historique pour un homme courageux page 8
  13. a et b « Condamnations à mort et exécutions recensées en 2008 » [archive du ], sur Amnesty.org,
  14. « La Chine impose sa loi controversée sur la sécurité nationale à Hongkong », sur Le Monde,
  15. Pascale Nivelle, « A Pékin, les JO se rapprochent, pas les libertés », dans Libération du 11-04-2008, [lire en ligne] (archive)
  16. Singapour la pénalité de mort : Un péage caché des réclamations internationales d'amnistie des exécutions
  17. (en) « China » [archive du ], sur Amnesty.org, (consulté le )
  18. (id) Mike Chen, « Home », sur aidh.org, ASIANABET, (consulté le ).
  19. la pénalité de mort en 2005
  20. (en) Calum MacLeod, « China makes ultimate punishment mobile », USA Today,‎ (lire en ligne [archive du ])
  21. Chine « employant des organes de prisonnier pour des greffes » par David Fickling
  22. Un rapport affirme que la Chine prélève des organes de Falun Gong
  23. a et b « Constitution of the People's Republic of China », sur english.www.gov.cn (consulté le )
  24. [1]
  25. (en) « China Bans Cartoons With Live Actors », CBS News,‎ (lire en ligne [archive du ])
  26. Génération perdue. Le mouvement d'envoi des jeunes instruits à la campagne en Chine, 1968-1980 de Michel Bonnin
  27. (en) « hr report 2005 » [archive du ], sur Embassy of the United States
  28. [2]
  29. AFP, « Chine: décès de l’évêque Shi, longtemps emprisonné pour sa fidélité au Vatican », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (de) « China - Amnesty International Deutschland », sur amnesty.de via Internet Archive (consulté le ).
  31. [3]
  32. Troisième lettre ouverte de Gao Zhisheng à Hu Jintao et Wen Jiabao Harmony, 2006 « les organes génitaux et les seins de presque chaque femme et l’appareil génital de chaque homme ont subi des sévices sexuels de la manière la plus vulgaire qui soit »
  33. [4]
  34. comment les accrocs dans Hu-Bush visitent le jeu en Chine par Anthony Kuhn. Le toutes les choses a considéré le, 21 avril 2006.
  35. [5]
  36. (en)She was a quiet commercial lawyer. Then China turned against her., The Washington Post, juillet 2008
  37. Researchers Urge China to Relax Its One-Child Family Planning Policy
  38. CNN - Chinese witness: Beijing forces sterilizations, abortions - June 11, 1998
  39. Overpopulation.Com » China’s One Child Policy
  40. BBC News | ASIA-PACIFIC | China steps up 'one child' policy
  41. Chine un pays à la dérive sexuelle
  42. Trafic humain en Chine
  43. « Australie : Pékin met en danger la liberté d’enseignement », sur Human Rights Watch, (consulté le )
  44. Human rights overview
  45. la longue marche à l'intimité
  46. HRW : Des Coréens du Nord en république populaire de Chine
  47. une absence de choix : L'exploitation sexuelle des femmes coréennes du nord en Chine par Norma Kang Muico, Anti-Esclavage 2005.
  48. Cyrille Pluyette, « La lutte anticorruption de Xi tourne au supplice chinois », Le Figaro, samedi 10 / dimanche 11 décembre 2016, page 9.
  49. (en) « Detainee says China has secret jail in Dubai, holds Uyghurs », sur Associated Press (consulté le )
  50. « EAU.. Des rapports sur la détention de Ouïghours dans une prison secrète suscitent des inquiétudes », sur Euro-Mediterranean Human Rights Monitor (consulté le )
  51. Interview with Tashi Wangdi, David Shankbone, Wikinews, November 14, 2007.
  52. « UNPO: East Turkestan: China's Muslims Suffering Unjustified Repression, Amnesty International Reports », sur www.unpo.org (consulté le )
  53. [6]
  54. Contacts entre des émissaires du Dalaï Lama et le gouvernement chinois
  55. Fathoming Tibet's political future
  56. (en) Lasater, Martin L. et Conboy, Kenneth J., « Why the World Is Watching Beijing's Treatment of Tibet », The Heritage Foundation,‎ (lire en ligne [archive du ])
  57. BBC News (20 May 2008) Profile: The Dalai Lama
  58. (en) « Ten Reasons to Support Tibetan Self-Determination », sur www.c100tibet.org (consulté le )
  59. a et b « Tibet untamed: why growth is not enough at China’s restive frontier », sur www.ft.com (consulté le )
  60. Récit du périple d'un Français à travers le Tibet, Nouvel Obs, Carlo Blanco, 13 décembre 2008
  61. (en) Paul Goble, "China: Analysis From Washington -- A Breakthrough For Tibet", World Tibet News, 31 août 2001.
  62. "What do we expect the United Kingdom to do?", Tibet Vigil UK, June 2002. Accessed 25 June 2006.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie et références en ligne[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]