« Antiracisme » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Eshko Timiou (discuter | contributions)
 
(43 versions intermédiaires par 25 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Article mal proportionné|date=juillet 2021|motif=Certaines sections de l'article adoptent un point de vue uniquement centré sur des controverses et critiques de l'antiracisme français}}
{{Semi-protection longue}}
{{Article non neutre|date=juin 2021}}
[[Fichier:IhaveadreamMarines.jpg|vignette|[[Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté|Marche sur Washington]] du [[28 août|28]] [[Août 1963|août]] [[1963]] où [[Martin Luther King]] fait son discours historique ''[[I have a dream]].'']]
[[Fichier:IhaveadreamMarines.jpg|vignette|[[Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté|Marche sur Washington]] du [[28 août|28]] [[Août 1963|août]] [[1963]] où [[Martin Luther King]] fait son discours historique ''[[I have a dream]].'']]
L{{'}}'''antiracisme''', ou '''anti-racisme''', est l'opposition et la réprobation active et consciente aux doctrines, attitudes et réactions [[Racisme|racistes]], c'est à dire aussi bien [[Suprémacisme|suprémacisme raciale]] que l'ensemble des [[Discrimination|attitude inégalitaire d'hostilité]] à l'égard de l'altérité [[Ethnie|ethnique]].


L{{'}}'''antiracisme''', ou '''anti-racisme''', est l'opposition et la réprobation active et consciente aux doctrines, attitudes et réactions [[Racisme|racistes]], c'est-à-dire aussi bien au [[Suprémacisme|suprémacisme racial]] qu'à l'ensemble des [[Discrimination|attitudes inégalitaires d'hostilité]] à l'égard de l'altérité [[Ethnie|ethnique]].
Défendu comme une pensée politique, l'antiracisme désigne l'ensemble des pressions et actions politiques visant l’élimination du racisme dans les structures sociales, les institutions et les interactions entre les individus<ref>Labelle, M. (2015). ''[https://journals.openedition.org/remi/7255 Multiculturalisme, interculturalisme, antiracisme : le traitement de l’altérité]''. Revue européenne des migrations internationales, 31(2), 31-54.</ref>. Le projet antiraciste est celui d'une société [[Égalitarisme|égalitaire]]<ref>{{Article |prénom1=Jacqueline |nom1=Johnson |prénom2=Sharon |nom2=Rush |prénom3=Joe |nom3=Feagin |titre=Doing Anti-Racism: Toward an Egalitarian American Society |périodique=Contemporary Sociology |volume=29 |numéro=1 |date=2000 |issn=0094-3061 |doi=10.2307/2654935 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/2654935 |consulté le=2021-06-13 |pages=95–110 }}</ref>.

Défendu comme une pensée politique, l'antiracisme désigne l'ensemble des pressions et actions politiques visant l'élimination du racisme dans les structures sociales, les institutions et les interactions entre les individus<ref>Labelle, M. (2015). ''[https://journals.openedition.org/remi/7255 Multiculturalisme, interculturalisme, antiracisme : le traitement de l’altérité]''. Revue européenne des migrations internationales, 31(2), 31-54.</ref>. Le projet antiraciste est celui d'une société [[Égalitarisme|égalitaire]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jacqueline |nom1=Johnson |prénom2=Sharon |nom2=Rush |prénom3=Joe |nom3=Feagin |titre=Doing Anti-Racism: Toward an Egalitarian American Society |périodique=Contemporary Sociology |volume=29 |numéro=1 |date=2000 |issn=0094-3061 |doi=10.2307/2654935 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/2654935 |consulté le=2021-06-13 |pages=95–110 }}</ref>. Le 21 mars est la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.


== Histoire de l'antiracisme ==
== Histoire de l'antiracisme ==
[[Fichier:Blumenbach's five races.JPG|vignette|300x300px|Les cinq [[Race humaine|races]] de [[Johann Friedrich Blumenbach|Blumenbach]], théorie raciste fondatrice de l'[[anthropologie physique]].]]
[[Fichier:Blumenbach's five races.JPG|vignette|300x300px|Les cinq [[Race humaine|races]] de [[Johann Friedrich Blumenbach|Blumenbach]], théorie raciste fondatrice de l'[[anthropologie physique]].]]
{{Article détaillé|Racisme|Commerce triangulaire}}
{{Article détaillé|Racisme|Commerce triangulaire}}
La [[Suprémacisme blanc|hiérarchisation et la catégorisation des peuples]] est une pratique courante en Europe dès le {{XVIIIe siècle}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=Race - The history of the idea of race |url=https://www.britannica.com/topic/race-human |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2021-07-03}}</ref>. Dans les [[Empire britannique|colonies britanniques américaines]] les colons européens sont considérés comme « libres »<ref name=":0" /> tandis que les [[Amérindiens|peuples autochtones]] et les [[Afro-Américains|esclaves africains]] sont considérés comme sous-humains<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=White Americans' attitudes - Defeat and demise of the Native Americans of the Plains - National 5 History Revision |url=https://www.bbc.co.uk/bitesize/guides/z4bh47h/revision/4 |site=BBC Bitesize |consulté le=2021-07-03}}</ref>. On note des pratiques similaires dans d'autres empires européen de l'époque impliqués dans la [[Traites négrières|traite négrière]] soit la [[France]], l'[[Espagne]] et le [[Portugal]], les [[Pays-Bas]], le [[Danemark]] et la [[Suède]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Toute l'Europe a participé à l'esclavage", selon une chercheuse |url=https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/toute-l-europe-a-participe-a-l-esclavage-selon-une-chercheuse_2006881.html |site=LExpress.fr |date=2018-05-08 |consulté le=2021-07-03}}</ref>. L'esclavagisme était également une pratique courante dans le [[Civilisation islamique|monde musulman]] notamment dans l'[[Empire ottoman|Empire Ottoman]]<ref>{{Lien web |titre=L’esclavage dans l’Empire ottoman - Fondements juridiques et représentations - Herodote.net |url=https://www.herodote.net/Fondements_juridiques_et_representations-article-1732.php |site=www.herodote.net |consulté le=2021-07-03}}</ref> et dans les [[Sultanat de Sulu|sultanats de Sulu]], de [[Sultanat de Maguindanao|Maguindanao]] et [[Lanao du Sud|Lanao]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=James Francis|nom1=Warren|titre=Iranun and Balangingi : globalization, maritime raiding, and the birth of ethnicity|éditeur=Singapore University Press, National University of Singapore|date=2002|isbn=9971-69-242-2|isbn2=978-9971-69-242-1|oclc=51572722|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/51572722|consulté le=2021-07-03}}</ref>.
La [[Suprémacisme blanc|hiérarchisation et la catégorisation des peuples]] est une pratique courante en Europe dès le {{XVIIIe siècle}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=Race - The history of the idea of race |url=https://www.britannica.com/topic/race-human |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2021-07-03}}</ref>. Dans les [[Empire britannique|colonies britanniques américaines]] les colons européens sont considérés comme « libres »<ref name=":0" /> tandis que les [[Amérindiens|peuples autochtones]] et les [[Afro-Américains|esclaves africains]] sont considérés comme sous-humains<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=White Americans' attitudes - Defeat and demise of the Native Americans of the Plains - National 5 History Revision |url=https://www.bbc.co.uk/bitesize/guides/z4bh47h/revision/4 |site=BBC Bitesize |consulté le=2021-07-03}}</ref>. On note des pratiques similaires dans d'autres empires européens de l'époque impliqués dans la [[Traites négrières|traite négrière]] soit la [[France]], l'[[Espagne]] et le [[Portugal]], les [[Pays-Bas]], le [[Danemark]] et la [[Suède]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Toute l'Europe a participé à l'esclavage", selon une chercheuse |url=https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/toute-l-europe-a-participe-a-l-esclavage-selon-une-chercheuse_2006881.html |site=LExpress.fr |date=2018-05-08 |consulté le=2021-07-03}}</ref>. L'esclavagisme était également une pratique courante dans le [[Civilisation islamique|monde musulman]] notamment dans l'[[Empire ottoman|Empire Ottoman]]<ref>{{Lien web |titre=L’esclavage dans l’Empire ottoman - Fondements juridiques et représentations|url=https://www.herodote.net/Fondements_juridiques_et_representations-article-1732.php |site=herodote.net |consulté le=2021-07-03}}</ref> et dans les [[Sultanat de Sulu|sultanats de Sulu]], de [[Sultanat de Maguindanao|Maguindanao]] et [[Lanao du Sud|Lanao]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=James Francis|nom1=Warren|titre=Iranun and Balangingi : globalization, maritime raiding, and the birth of ethnicity|éditeur=Singapore University Press, National University of Singapore|date=2002|isbn=9971-69-242-2|isbn2=978-9971-69-242-1|oclc=51572722}}</ref>.


À cette époque, la [[pseudoscience]] et utilisée pour naturaliser et justifier l'inégalité et la hiérarchie raciale dans ces sociétés<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=United |nom=Nations |titre=L’idéologie du racisme : Un mauvais usage de la science pour justifier la discrimination raciale {{!}} Nations Unies |url=https://www.un.org/fr/chronicle/article/lideologie-du-racisme-un-mauvais-usage-de-la-science-pour-justifier-la-discrimination-raciale |site=United Nations |consulté le=2021-07-03}}</ref>. [[Carl von Linné|Carl Linnæus]], naturaliste suedois qui jette les bases de la [[taxonomie]] moderne, élabore en 1767 une classification des humains en différents sous-groupes basé principalement sur la [[Couleur de la peau humaine|couleur de leur peau]]<ref name=":1">{{Lien web |titre=Race humaine, couleur de la peau et génétique - Hominidés |url=https://www.hominides.com/html/dossiers/race.php |site=www.hominides.com |consulté le=2021-07-03}}</ref>. Cette théorie sera approfondie grâce une [[craniométrie]] de [[Johann Friedrich Blumenbach]]<ref name=":1" /> à la fin du siècle. Blumenbach est un [[Monogénisme|monogéniste]] et fervent défenseur de la [[théorie de la dégénérescence]], sa théorie veut qui veut que toutes les races soit des dégénérescence de la [[Caucasien (anthropologie)|race caucasienne]] originale. Blumenbach est considéré comme le père de l’[[anthropologie]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Johann Friedrich Blumenbach {{!}} German anthropologist |url=https://www.britannica.com/biography/Johann-Friedrich-Blumenbach |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2021-07-03}}</ref>. Ardent défenseur de la traite négrière, le philosophe et naturaliste allemand [[Christoph Meiners]] élabore, pour sa part, la théorie de hiérarchisation des races ; les « [[Caucasien (anthropologie)|caucasiens]] » sont au haut de la hiérarchie tandis que les africains et amérindiens au bas de la hiérarchie<ref name=":2">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Morgan |nom=Golf-French |titre=Beyond Heroes and Villains: Reassessing Racism in the German Enlightenment |url=https://ghil.hypotheses.org/339 |site=German Historical Institute London Blog |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Selon Meiners, les différentes races sont intrinsèquement inégales sur le plan physique, moral et intellectuel. La pensée raciste et [[Antisémitisme|antisémite]] de Meiners est grandement diffusée et a une grande influence sur les intellectuels et politiques allemands du {{XIXe siècle}}<ref name=":2" />.
À cette époque, la [[pseudoscience]] est utilisée pour naturaliser et justifier l'inégalité et la hiérarchie raciale dans ces sociétés<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=United |nom=Nations |titre=L’idéologie du racisme : Un mauvais usage de la science pour justifier la discrimination raciale|url=https://www.un.org/fr/chronicle/article/lideologie-du-racisme-un-mauvais-usage-de-la-science-pour-justifier-la-discrimination-raciale |site=United Nations |consulté le=2021-07-03}}</ref>. [[Carl von Linné|Carl Linnæus]], naturaliste suédois qui jette les bases de la [[taxonomie]] moderne, élabore en 1767 une classification des humains en différents sous-groupes basé principalement sur la [[Couleur de la peau humaine|couleur de leur peau]]<ref name=":1">{{Lien web |titre=Race humaine, couleur de la peau et génétique - Hominidés |url=https://www.hominides.com/html/dossiers/race.php |site=www.hominides.com |consulté le=2021-07-03}}</ref>. Cette théorie sera approfondie grâce une [[craniométrie]] de [[Johann Friedrich Blumenbach]]<ref name=":1" /> à la fin du siècle. Blumenbach est un [[Monogénisme|monogéniste]] et fervent défenseur de la [[théorie de la dégénérescence]], sa théorie veut qui veut que toutes les races soient des dégénérescences de la [[Caucasien (anthropologie)|race caucasienne]] originale. Blumenbach est considéré comme le père de l’[[anthropologie]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Johann Friedrich Blumenbach {{!}} German anthropologist |url=https://www.britannica.com/biography/Johann-Friedrich-Blumenbach |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2021-07-03}}</ref>. Ardent défenseur de la traite négrière, le philosophe et naturaliste allemand [[Christoph Meiners]] élabore, pour sa part, la théorie de hiérarchisation des races ; les « [[Caucasien (anthropologie)|caucasiens]] » sont au haut de la hiérarchie tandis que les africains et amérindiens au bas de la hiérarchie<ref name=":2">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Morgan |nom=Golf-French |titre=Beyond Heroes and Villains: Reassessing Racism in the German Enlightenment |url=https://ghil.hypotheses.org/339 |site=German Historical Institute London Blog |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Selon Meiners, les différentes races sont intrinsèquement inégales sur le plan physique, moral et intellectuel. La pensée raciste et [[Antisémitisme|antisémite]] de Meiners est grandement diffusée et a une grande influence sur les intellectuels et politiques allemands du {{XIXe siècle}}<ref name=":2" />.


Le racisme et l'esclavagisme sont également défendus par des gouvernements et des hommes politiques puissants. La [[monarchie britannique]], propriétaire de la [[Royal African Company|''Royal African Company of England'']], a enlevé et déporté des millions d'africains vers l'Amérique, soit plus que toute autre institution impliquée dans le commerce triangulaire<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Brooke |nom=Newman |titre=It’s Time for the British Royal Family to Make Amends for Centuries of Profiting From Slavery |url=https://slate.com/news-and-politics/2020/07/british-royal-family-slavery-reparations.html |site=Slate Magazine |date=2020-07-28 |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Thomas Jefferson, troisième [[président des États-Unis]] et propriétaire de centaines d'esclaves, croyait à la supériorité de la race blanche et s'est vigoureusement opposé à plusieurs motions abolitionnistes durant sa présidence<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Jefferson's Attitudes Toward Slavery |url=https://www.monticello.org/thomas-jefferson/jefferson-slavery/jefferson-s-attitudes-toward-slavery/ |site=Monticello |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Jefferson souhaitait également la déportation des noirs émancipés vers l'Afrique<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Jefferson's Attitudes Toward Slavery |url=https://www.monticello.org/thomas-jefferson/jefferson-slavery/jefferson-s-attitudes-toward-slavery/ |site=Monticello |consulté le=2021-07-04}}</ref>.
Le racisme et l'esclavagisme sont également défendus par des gouvernements et des hommes politiques puissants. La [[monarchie britannique]], propriétaire de la ''[[Royal African Company|Royal African Company of England]]'', a enlevé et déporté des millions d'africains vers l'Amérique, soit plus que toute autre institution impliquée dans le commerce triangulaire<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Brooke |nom=Newman |titre=It’s Time for the British Royal Family to Make Amends for Centuries of Profiting From Slavery |url=https://slate.com/news-and-politics/2020/07/british-royal-family-slavery-reparations.html |site=Slate Magazine |date=2020-07-28 |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Thomas Jefferson, troisième [[président des États-Unis]] et propriétaire de centaines d'esclaves, croyait à la supériorité de la race blanche et s'est vigoureusement opposé à plusieurs motions abolitionnistes durant sa présidence<ref name="monticello.org">{{Lien web |langue=en |titre=Jefferson's Attitudes Toward Slavery |url=https://www.monticello.org/thomas-jefferson/jefferson-slavery/jefferson-s-attitudes-toward-slavery/ |site=Monticello |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Jefferson souhaitait également la déportation des noirs émancipés vers l'Afrique<ref name="monticello.org"/>.


=== Opposition humaniste et religieuse à l'esclavagisme en Europe ===
=== Opposition humaniste et religieuse à l'esclavagisme en Europe ===
{{Article détaillé|Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade|Société des amis des Noirs}}
{{Article détaillé|Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade|Société des amis des Noirs}}
L'Église catholique romaine a appuyé la traite d'esclaves dès le {{XVe siècle}}. Le pape [[Nicolas V|Nicolas <abbr>V</abbr>]] a exigé en [[1455]] au roi [[Alphonse V (roi de Portugal)|Alphonse V du Portugal]] de « rechercher, capturer, vaincre [et] réduire [...] à un esclavage perpétuel» les peuples païens de l'Afrique subsaharienne<ref>{{Lien web |titre=Pope Nicolas V and the Portuguese Slave Trade · African Laborers for a New Empire: Iberia, Slavery, and the Atlantic World · Lowcountry Digital History Initiative |url=http://ldhi.library.cofc.edu/exhibits/show/african_laborers_for_a_new_emp/pope_nicolas_v_and_the_portugu |site=ldhi.library.cofc.edu |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Ces ordres seront renouvelés par les papes [[Calixte III|Calixte <abbr>III</abbr>]]<abbr>,</abbr> [[Sixte IV|Sixte <abbr>IV</abbr>]] <abbr>et [[Léon X]]</abbr> et constituerons le fondement moral de la [[Traites négrières|traite négrière]] et du [[Colonialisme|colonialisme européen]]<ref>{{Lien web |titre=CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Slavery and Christianity |url=https://www.newadvent.org/cathen/14036a.htm |site=www.newadvent.org |consulté le=2021-07-04}}</ref>.
L'Église catholique romaine a appuyé la traite d'esclaves dès le {{XVe siècle}}. Le pape [[Nicolas V|Nicolas {{V}}]] a exigé en [[1455]] au roi [[Alphonse V (roi de Portugal)|Alphonse V du Portugal]] de « rechercher, capturer, vaincre [et] réduire [] à un esclavage perpétuel » les peuples païens de l'Afrique subsaharienne<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Pope Nicolas V and the Portuguese Slave Trade · African Laborers for a New Empire: Iberia, Slavery, and the Atlantic World · Lowcountry Digital History Initiative |url=http://ldhi.library.cofc.edu/exhibits/show/african_laborers_for_a_new_emp/pope_nicolas_v_and_the_portugu |site=ldhi.library.cofc.edu |consulté le=2021-07-04}}</ref>. Ces ordres seront renouvelés par les papes [[Calixte III|Calixte {{III}}]], [[Sixte IV|Sixte {{IV}}]] et [[Léon X]] et constitueront le fondement moral de la [[Traites négrières|traite négrière]] et du [[Colonialisme|colonialisme européen]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Slavery and Christianity |url=https://www.newadvent.org/cathen/14036a.htm |site=newadvent.org |consulté le=2021-07-04}}</ref>.
[[Fichier:Official_medallion_of_the_British_Anti-Slavery_Society_(1795).jpg|vignette|{{citation étrangère|[[Am I Not a Man and a Brother?]]|langue=en}}, sceau de la ''[[Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade]]'' créé en 1787.]]
[[Fichier:Official_medallion_of_the_British_Anti-Slavery_Society_(1795).jpg|vignette|{{citation étrangère|[[Am I Not a Man and a Brother?]]|langue=en}}, sceau de la ''[[Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade]]'' créé en 1787.]]
Portés par des idéaux de liberté et de justice, plusieurs [[Lumières (philosophie)|philosophes des Lumières]] dénoncent l'esclavagisme et exigent son abolition dès la moité du {{XVIIIe siècle}}<ref name=":3">{{Lien web |titre=BnF - Parcours : L'esclavage |url=http://expositions.bnf.fr/montesquieu/themes/esclavage/parcours-pedagogique.htm |site=expositions.bnf.fr |consulté le=2021-07-06}}</ref>. C'est le cas de [[Montesquieu]], dans les [[Lettres persanes|''Lettres persanes'']] (1721) et ''[[De l'esprit des lois]]'' (1748), de l'[[Guillaume-Thomas Raynal|abbé Raynal]] dans ''[[Histoire des deux Indes]] (1770)'' et de [[Nicolas de Condorcet]], dans ''[[Réflexions sur l'esclavage des nègres]]'' (1781)<ref name=":3" />. D'autres figures importantes des lumières, comme [[Voltaire]], dénonce l’esclavage dans certaines œuvres tout en demeurant convaincu d'une hiérarchisation raciale très stricte à l'avantage de la race blanche<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=LA FRANCE |nom=PITTORESQUE |titre=Quand Voltaire justifiait l'esclavage et affichait un racisme bon teint |url=https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12652 |site=La France pittoresque. Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie |date=2015-07-18 |consulté le=2021-07-06}}</ref>.
Portés par des idéaux de liberté et de justice, plusieurs [[Lumières (philosophie)|philosophes des Lumières]] dénoncent l'esclavagisme et exigent son abolition dès la moitié du {{XVIIIe siècle}}<ref name=":3">{{Lien web |titre=BnF - Parcours : L'esclavage |url=http://expositions.bnf.fr/montesquieu/themes/esclavage/parcours-pedagogique.htm |site=expositions.bnf.fr |consulté le=2021-07-06}}</ref>. C'est le cas de [[Montesquieu]], dans les ''[[Lettres persanes]]'' (1721) et ''[[De l'esprit des lois]]'' (1748), de l'[[Guillaume-Thomas Raynal|abbé Raynal]] dans ''[[Histoire des deux Indes]] (1770)'' et de [[Nicolas de Condorcet]], dans ''[[Réflexions sur l'esclavage des nègres]]'' (1781<ref name=":3" />). D'autres figures importantes des lumières, comme [[Voltaire]], dénoncent l’esclavage dans certaines œuvres tout en demeurant convaincus d'une hiérarchisation raciale très stricte à l'avantage de la race blanche<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Quand Voltaire justifiait l'esclavage et affichait un racisme bon teint |url=https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12652 |site=La France pittoresque|date=2015-07-18 |consulté le=2021-07-06}}</ref>.


Il faut atteindre la fin du {{XVIIIe siècle}} pour voir naître en Europe une opposition organisée contre l'esclavage, principalement dans les milieux [[Protestantisme|protestants]]<ref name=":4">{{Article |prénom1=Jean-François |nom1=Zorn |titre=Le combat anti-esclavagiste chrétien au XIX e siècle |périodique=Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-) |volume=139 |date=1993 |issn=0037-9050 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/24297256 |consulté le=2021-07-06 |pages=635–652 }}</ref>. La première société anti-esclavagiste d'Europe, la ''[[Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade]]'', voit le jour en Angleterre en 1787. Elle est fondée par le réformateur [[John Wesley]], le député méthodiste [[William Wilberforce]] et le philanthrope [[quaker]] [[Thomas Clarkson]]<ref name=":4" />. L'année suivante est créée en France la [[Société des amis des Noirs]], par [[Jacques Pierre Brissot]], [[Étienne Clavière]] et l'[[Henri Grégoire|abbé Grégoire]].
Il faut attendre la fin du {{XVIIIe siècle}} pour voir naître en Europe une opposition organisée contre l'esclavage, principalement dans les milieux [[Protestantisme|protestants]]<ref name=":4">{{Article |prénom1=Jean-François |nom1=Zorn |titre=Le combat anti-esclavagiste chrétien au {{XIXe}} siècle |périodique=Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-) |volume=139 |date=1993 |issn=0037-9050 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/24297256 |consulté le=2021-07-06 |pages=635–652 }}</ref>. La première société anti-esclavagiste d'Europe, la ''[[Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade]]'', voit le jour en Angleterre en 1787. Elle est fondée par le réformateur [[John Wesley]], le député méthodiste [[William Wilberforce]] et le philanthrope [[quaker]] [[Thomas Clarkson]]<ref name=":4" />. L'année suivante est créée en France la [[Société des amis des Noirs]], par [[Jacques Pierre Brissot]], [[Étienne Clavière]] et l'[[Henri Grégoire|abbé Grégoire]].


=== Révoltes d'esclaves en Amérique et la révolution haïtienne ===
=== Révoltes d'esclaves en Amérique et la révolution haïtienne ===
{{Section vide ou incomplète}}
{{Section vide ou incomplète}}


Comme pour la plupart des [[Antilles]], l'économie des [[Treize Colonies|Treize colonies]] américaines s'appuie sur le travail d'esclaves d'origine africaine. Ces esclaves, enlevés et déportés de l'Afrique, sont soumis à une oppression brutale et continue et une privation étendue de leurs libertés<ref name=":5">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Henry Louis |nom=Gates |prénom2=Jr {{!}} Originally posted on The |nom2=Root |titre=The Five Greatest Slave Rebellions in the United States {{!}} African American History Blog |url=https://www.pbs.org/wnet/african-americans-many-rivers-to-cross/history/did-african-american-slaves-rebel/ |site=The African Americans: Many Rivers to Cross |date=2013-01-12 |consulté le=2021-07-10}}</ref>. Contrairement à l'image véhiculée dans l'historiographie américaine blanche du {{XIXe siècle}}, les esclaves ne sont pas des êtres « dociles », «facilement intimidé [et] incapable de complots d'envergure»<ref name=":5" />. De nombreux esclaves tenterons des révoltes au cours du {{XVIIIe siècle}}. Parmi les révoltes d'esclaves de l'époque on compte notamment la [[rébellion de Stono]] de 1739 dans la [[Province de Caroline du Sud]], l'[[Conspiration de New York|insurrection des esclaves new-yorkais de 1741]].
Comme pour la plupart des [[Antilles]], l'économie des [[Treize Colonies|Treize colonies]] américaines s'appuie sur le travail d'esclaves d'origine africaine. Ces esclaves, enlevés et déportés de l'Afrique, sont soumis à une oppression brutale et continue et une privation étendue de leurs libertés<ref name=":5">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Henry Louis |nom=Gates |prénom2=Jr {{!}} Originally posted on The |nom2=Root |titre=The Five Greatest Slave Rebellions in the United States {{!}} African American History Blog |url=https://www.pbs.org/wnet/african-americans-many-rivers-to-cross/history/did-african-american-slaves-rebel/ |site=The African Americans: Many Rivers to Cross |date=2013-01-12 |consulté le=2021-07-10}}</ref>. Contrairement à l'image véhiculée dans l'historiographie américaine blanche du {{XIXe siècle}}, les esclaves ne sont pas des êtres « dociles », « facilement intimidés [et] incapables de complots d'envergure »<ref name=":5" />. De nombreux esclaves ont tenté des révoltes au cours du {{XVIIIe siècle}}. Parmi les révoltes d'esclaves de l'époque on compte notamment la [[rébellion de Stono]] de 1739 dans la [[Province de Caroline du Sud]], l'[[Conspiration de New York|insurrection des esclaves new-yorkais de 1741]].

Les [[Caraïbes]] ont été elles aussi le lieu de nombreuses révoltes et insurrections d'esclaves durant la même période. Parmi les plus importantes on compte l'[[Insurrection des esclaves de Saint John de 1733|Insurrection des esclaves de St. Jan]] dans les [[Indes occidentales danoises]] en 1733 et l'établissement des [[Nègres marrons de Jamaïque|marrons de Jamaïque]], des communautés d'esclaves libres ayant combattu l'armée britannique durant la [[première guerre marrons]] en 1728, la [[révolte de Tacky]] en 1760 puis durant la [[seconde guerre marrons]] en 1795.


Les [[Caraïbes]] ont été elle aussi le lieu de nombreuses révoltes et insurrections d'esclaves durant la même période. Parmi les plus importantes on compte l'[[Insurrection des esclaves de Saint John de 1733|Insurrection des esclaves de St. Jan]] dans les [[Indes occidentales danoises]] en 1733 et l'établissement des [[Nègres marrons de Jamaïque|marrons de Jamaïque]], des communautés d'esclaves libres ayant combattu l'armée britannique durant la [[première guerre marrons]] en 1728, la [[révolte de Tacky]] en 1760 puis durant la [[seconde guerre marrons]] en 1795.
[[Fichier:Toussaint Louverture - Girardin.jpg|gauche|vignette|Le général [[Toussaint Louverture]], né esclave, révolutionnaire haïtien et grande figure du mouvements d'émancipation des colonies.]]
[[Fichier:Toussaint Louverture - Girardin.jpg|gauche|vignette|Le général [[Toussaint Louverture]], né esclave, révolutionnaire haïtien et grande figure du mouvements d'émancipation des colonies.]]
La [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]], décrétée le 26 août 1789 peu après l'établissement de la [[Première République (France)|Première république française]], est très mal reçu par les Blanc de [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]] qui s'opposent à percevoir comme égaux donner le droit de vote aux [[gens de couleur libres]].


La ''[[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]]'', décrétée le 26 août 1789 peu après l'établissement de la [[Première République (France)|Première république française]], est très mal reçue par les blancs de [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]] qui s'opposent à percevoir comme égaux et à donner le droit de vote aux [[gens de couleur libres]].
=== XXe siècle ===
{{Internationaliser|date=juin 2020}}
{{section à sourcer|date=mars 2011}}C'est dans un [[Contexte social|contexte]] d'[[après-guerre]] que la catégorisation du [[racisme]] se définit et ce, autour de trois axes principaux : les mouvements de [[Décolonisation|libération des peuples colonisés]], l'[[antisémitisme]] européen et les mouvements anti [[Ségrégation (sciences humaines)|ségrégations]] et anti [[apartheid]], ainsi que sous l'influence de penseurs tels que [[Jean-Paul Sartre]], [[Frantz Fanon]] et [[Claude Lévi-Strauss]]<ref name=":MichelineL">{{Ouvrage|nom1=Labelle, Micheline, 1940- auteur.|titre=Racisme et antiracisme au Québec : discours et déclinaisons|oclc=1132122753|lire en ligne=|consulté le=2020-01-21}}</ref>. L'[[Organisation des Nations unies|ONU]] joue un rôle important en 1945, puis en 1950, avec sa Déclaration sur les races et les préjugés raciaux<ref name=":MichelineL" />.


=== Abolitionnisme et lois Jim Crow ===
En France, l'antiracisme semble s'être développé avec notamment :
{{article détaillé|Ségrégation raciale aux États-Unis}}
{{...}}


=== Lois de Nuremberg et opposition au nazisme ===
{{...}}

=== Apartheid sud-africain ===
{{article détaillé|Apartheid}}
{{...}}

=== Mouvement américain des droits civiques ===
{{article détaillé|Mouvement américain des droits civiques}}
{{...}}

=== {{XXe}} siècle ===
{{Section à internationaliser|date=juillet 2021}}
La thèse de l’inégalité raciale est remise en cause dès [[1885]] au nom de critères scientifiques également avec le livre ''[[De l'égalité des races humaines]]'' de [[Joseph Anténor Firmin]], qui discute les publications racistes se présentant comme scientifiques,
La thèse de l’inégalité raciale est remise en cause dès [[1885]] au nom de critères scientifiques également avec le livre ''[[De l'égalité des races humaines]]'' de [[Joseph Anténor Firmin]], qui discute les publications racistes se présentant comme scientifiques,

C'est dans un [[Contexte social|contexte]] d'[[après-guerre]] que la catégorisation du [[racisme]] se définit et ce, autour de trois axes principaux : les mouvements de [[Décolonisation|libération des peuples colonisés]], l'[[antisémitisme]] européen et les mouvements anti [[Ségrégation (sciences humaines)|ségrégations]] et anti [[apartheid]], ainsi que sous l'influence de penseurs tels que [[Jean-Paul Sartre]], [[Frantz Fanon]] et [[Claude Lévi-Strauss]]<ref name=":MichelineL">{{Ouvrage|nom1=Labelle, Micheline, 1940- auteur.|titre=Racisme et antiracisme au Québec : discours et déclinaisons|oclc=1132122753|lire en ligne=|consulté le=2020-01-21}}</ref>.

L'[[Organisation des Nations unies|ONU]] joue un rôle important en 1945, puis en 1950, avec sa Déclaration sur les races et les préjugés raciaux<ref name=":MichelineL" />.
* la défense du capitaine [[Alfred Dreyfus]],
* la défense du capitaine [[Alfred Dreyfus]],
* le mouvement [[anticolonialisme|anticolonialiste]]<ref>Siblot P (1989) ''[https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1989_num_18_1_1448?pageid=t1_73 De l'anticolonialisme à l'antiracisme: de silences en contradictions]''. Mots. Les langages du politique, 18(1), 57-74.</ref>,
* le mouvement [[anticolonialisme|anticolonialiste]]<ref>Siblot P (1989) ''[https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1989_num_18_1_1448?pageid=t1_73 De l'anticolonialisme à l'antiracisme: de silences en contradictions]''. Mots. Les langages du politique, 18(1), 57-74.</ref>,
* le [[principe de l'égalité des races]] en 1919,
* le [[principe de l'égalité des races]] en 1919,
* l'antiracisme contemporain, depuis l'émergence de la seconde génération (Les Français issus de l'immigration maghrébine et subsaharienne) au tournant des {{nobr|années 1970}} {{nobr|et 1980}} :
* l'antiracisme contemporain, depuis l'émergence de la seconde génération (les Français issus de l'immigration maghrébine et subsaharienne) au tournant des {{nobr|années 1970}} {{nobr|et 1980}} :
** la lutte contre les violences policières et les homicides racistes de 1975 au milieu des {{nobr|années 1980}},
** la lutte contre les violences policières et les homicides racistes de 1975 au milieu des {{nobr|années 1980}},
** la lutte contre le [[Front national (parti français)|Front national]] et ses idées dans les {{nobr|années 1980}} {{nobr|et 1990}},
** la lutte contre le [[Front national (parti français)|Front national]] et ses idées dans les {{nobr|années 1980}} {{nobr|et 1990}},
** la lutte contre les « quartiers-ghettos » à partir des {{nobr|années 1990}},
** la lutte contre les « quartiers-ghettos » à partir des {{nobr|années 1990}},
** la lutte contre les discriminations raciales depuis la fin des {{nobr|années 1990}},
** la lutte contre les discriminations raciales depuis la fin des {{nobr|années 1990}},
** la luttes mémorielles à propos de la colonisation, des traites et de l'esclavage depuis 1998 et 2005.
** les luttes mémorielles à propos de la colonisation, des traites et de l'esclavage depuis 1998 et 2005.


== Évolution et diversité des conceptions et des actions de l'antiracisme en France ==
=== ''Black Lives Matter'' et l'antiracisme contemporain ===
{{article détaillé|Black Lives Matter|Manifestations et émeutes consécutives à la mort de George Floyd}}
Positivement et dans son sens le plus général, l'antiracisme souhaite que tous puissent vivre dans une ''société plurielle'', où nul n'aurait à souffrir de [[discrimination]] pour des raisons [[Ethnie|ethniques]]. Selon les lieux et les époques il est porté par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], des États ou d'autres collectivités, [[Organisation non gouvernementale|ONG]] est institutions, ou encore par des individus<ref>Meyran R (2000) ''[https://www.erudit.org/en/journals/nps/2005-v17-n2-nps948/011225ar.pdf Races et Racisme : Les ambiguïtés de l'antiracisme chez les anthropologues de l'Entre-deux-guerres{{pdf}}]'' | Gradhiva, (27), 63-76.</ref>.
{{...}}


== Définitions de l'antiracisme ==
=== Évolution des manifestations racistes ===
{{Section à recycler|date=juillet 2021}}
Selon Jean-Baptiste François, « les manifestations du rejet de l'autre ont évolué. Elles se fondent moins sur des critères biologiques que sur des aspects culturels ou religieux. Le racisme exprime davantage une peur de voir son identité remise en question par d'autres »<ref>''La Croix'', mercredi {{date-|4 septembre 2012}}, {{p.|2}}.</ref>{{refins}}.
Positivement et dans son sens le plus général, l'antiracisme souhaite que tous puissent vivre dans une ''société plurielle'', où nul n'aurait à souffrir de [[discrimination]] pour des raisons [[Ethnie|ethniques]]. Selon les lieux et les époques il est porté par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], des États ou d'autres collectivités, [[Organisation non gouvernementale|ONG]] et institutions, ou encore par des individus<ref>Meyran R (2000) ''[https://www.erudit.org/en/journals/nps/2005-v17-n2-nps948/011225ar.pdf Races et Racisme : Les ambiguïtés de l'antiracisme chez les anthropologues de l'Entre-deux-guerres{{pdf}}]'' | Gradhiva, (27), 63-76.</ref>.


Alors que les études portant sur le racisme se comptent par milliers, celles qui portent sur l’antiracisme en général<ref name="TaguiefAntiracisme1989">Taguieff P.A (1989) ''[https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1989_num_18_1_1449 Réflexions sur la question antiraciste]''. Lignes Revue, (12), 15-53.</ref>, dans l'éducation<ref>F. Ouellet et M. Page (dir.), ouvr. cité ; R. Grinter, « ''{{langue|en|Multicultural or antiracist education? The need to choose}}'' », dans J. Lynch, C. Modgil et S. Modgil (1992) {{langue|en|Cultural Diversity and the Schools, {{vol.|1}}: Education for Diversity: Convergence and Divergence, Londres, The Falmer Press}}, {{p.|95-111}} ; M. Mc Andrew, « L'éducation interculturelle au Québec dix ans après », Revue Impressions, cégep Saint-Laurent, {{date-|avril 1993}}, {{p.|5-7}}.</ref> ou face à tel ou tel [[groupe haineux]]<ref>Bataille P & Juteau D (1994) ''Les conduites des antiracistes militants et des groupes communautaires en réponse à l'activité des groupes haineux : une étude en Ontario et au Québec'', rapport remis à Multiculturalisme et Citoyenneté Canada, Ottaw.</ref> se comptent sur les doigts d’une seule main note en [[2019]] l'[[anthropologue]] [[Wiktor Stoczkowski]] (directeur d'étude à l'[[École des hautes études en sciences sociales|EHESS]]<ref>[https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/figures-ancestrales Figures ancestrales ; « Est-ce que les chercheurs deviennent parfois crédules en dépit de leur science, ou plutôt à cause de leur science ? » Dans un essai aussi original que déstabilisant l'anthropologue Wiktor Stoczkowski ose poser cette question sacrilège à propos d'un ancêtre : Émile Durkheim], {{date-|14/09/2019}}.</ref>).
Pour le sociologue [[Alain Mergier]]<ref>directeur du Cabinet Wei, cité par ''La Croix'', {{op. cit.}}</ref> : {{citation|Plutôt que sous la forme d'une idéologie, le racisme émerge bien davantage dans les milieux fragilisés comme une réaction aux expériences de la vie quotidienne : des différences dans les habitudes alimentaires ou des coutumes peuvent aboutir à un rejet brutal d'autres catégories de personnes jugées comme incompatibles}}.

Selon Magali Lafourcade, secrétaire générale de la [[Commission nationale consultative des droits de l'homme]] (CNDCH), Internet est « devenu un amplificateur » de l'expression raciste<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Comment le racisme s'est déplacé sur Internet |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/03/22/01016-20180322ARTFIG00204-comment-le-racisme-s-est-deplace-sur-internet.php |site=lefigaro.fr |date=22-03-2018|consulté le=10 août 2018}}.</ref>.

=== Rareté et diversité des analyses ===
Alors que les études portant sur le racisme se comptent par milliers, celles qui portent sur l’antiracisme en général<ref name="TaguiefAntiracisme1989">Taguieff P.A (1989) ''[https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1989_num_18_1_1449 Réflexions sur la question antiraciste]''. Lignes Revue, (12), 15-53.</ref>, dans l'éducation<ref>F. Ouellet et M. Page (dir.), ouvr. cité ; R. Grinter, « ''{{lang|en|Multicultural or antiracist education? The need to choose}}'' », dans J. Lynch, C. Modgil et S. Modgil (1992) {{lang|en|Cultural Diversity and the Schools, {{vol.|1}}: Education for Diversity: Convergence and Divergence, Londres, The Falmer Press}}, {{p.|95-111}} ; M. Mc Andrew, « L'éducation interculturelle au Québec dix ans après », Revue Impressions, cégep Saint-Laurent, {{date-|avril 1993}}, {{p.|5-7}}.</ref> ou face à tel ou tel groupes haineux<ref>Bataille P & Juteau D (1994) ''Les conduites des antiracistes militants et des groupes communautaires en réponse à l'activité des groupes haineux : une étude en Ontario et au Québec'', rapport remis à Multiculturalisme et Citoyenneté Canada, Ottaw.</ref> se comptent sur les doigts d’une seule main note en [[2019]] l'[[anthropologue]] [[Wiktor Stoczkowski]] (directeur d'étude à l'[[École des hautes études en sciences sociales|EHESS]])<ref>[https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/figures-ancestrales Figures ancestrales ; « Est-ce que les chercheurs deviennent parfois crédules en dépit de leur science, ou plutôt à cause de leur science ? » Dans un essai aussi original que déstabilisant l'anthropologue Wiktor Stoczkowski ose poser cette question sacrilège à propos d'un ancêtre : Émile Durkheim], {{date-|14/09/2019}}.</ref>.


L'antiracisme n'est pas un courant uniforme, et la notion de racisme est fluctuante dans l'Histoire avec par exemple selon [[Pierre-André Taguieff]] en [[1989]] : {{Citation|l'anti-esclavagisme devenu anticolonialiste ou assimilationiste}}, {{Citation|l'anti-antisémitisme, de l'antigermanisme retraduit en antifascisme, de l'anti-occidentalisme tiers-mondiste}}<ref name="TaguiefAntiracisme1989" /> :
L'antiracisme n'est pas un courant uniforme, et la notion de racisme est fluctuante dans l'Histoire avec par exemple selon [[Pierre-André Taguieff]] en [[1989]] : {{Citation|l'anti-esclavagisme devenu anticolonialiste ou assimilationiste}}, {{Citation|l'anti-antisémitisme, de l'antigermanisme retraduit en antifascisme, de l'anti-occidentalisme tiers-mondiste}}<ref name="TaguiefAntiracisme1989" /> :
* refuser les approches idéologiques et « biologisantes » mises en place au {{XIXe siècle}} et notamment reprises par le nazisme au {{XXe siècle}}, qui ont justifié<ref>G. Le Bon ((1895) ''[http://classiques.uqac.ca/classiques/le_bon_gustave/lois_psycho_evolution_peuples/le_bon_lois_psycho.pdf Loi psychologique de l'évolution des peuples{{pdf}}]'', Paris.</ref>{{,}}<ref>Alean M & Vacher de Lapouge (1899) ''L'Aryen. Son rôle social,'' Paris.</ref>{{,}}<ref> A. Fontenoing & A. de Gobineau (1940), ''Essai sur l'inégalité des races humaines'', Paris, Firmin-Didot [1852].</ref> des traitements inégalitaires jusqu'à des tentatives d'éradiquer des populations entières ([[génocide]], « [[Purification ethnique|purifications ethniques]] »), au motif qu'il existerait des « races » inférieures{{quoi|2}}<!-- sans doute un copier-coller d’un texte avec une référence -->, approche aujourd'hui totalement discréditée, scientifiquement, et institutionnellement ;
* refuser les approches idéologiques et « biologisantes » mises en place au {{XIXe siècle}} et notamment reprises par le nazisme au {{XXe siècle}}, qui ont justifié<ref>G. Le Bon (1895) ''[http://classiques.uqac.ca/classiques/le_bon_gustave/lois_psycho_evolution_peuples/le_bon_lois_psycho.pdf Loi psychologique de l'évolution des peuples{{pdf}}]'', Paris.</ref>{{,}}<ref>Alean M & Vacher de Lapouge (1899) ''L'Aryen. Son rôle social,'' Paris.</ref>{{,}}<ref>A. Fontenoing & A. de Gobineau (1940), ''Essai sur l'inégalité des races humaines'', Paris, Firmin-Didot [1852].</ref> des traitements inégalitaires jusqu'à des tentatives d'éradiquer des populations entières ([[génocide]], « [[Purification ethnique|purifications ethniques]] »), au motif qu'il existerait des « races » inférieures{{quoi|2}}<!-- sans doute un copier-coller d’un texte avec une référence -->, approche aujourd'hui totalement discréditée, scientifiquement, et institutionnellement ;
* ne pas traiter les individus selon leurs différences (culturelles, ethnique, religieuses), au contraire d'une nouvelle forme de racisme qui selon P-A Taguieff, souvent au nom du concept notamment mis en avant par le christianisme de « ''respect de l'autre'' »<ref name="TaguiefAntiracisme1989" />, parfois instrumentalisé par des individus ou groupes racistes<ref name="TaguiefAntiracisme1989" />, peut aboutir enfermer les individus dans leurs identités d'origine, éventuellement dans des quartiers susceptibles de devenir des [[ghetto]]s… ;
* ne pas traiter les individus selon leurs différences (culturelles, ethnique, religieuses), au contraire d'une nouvelle forme de racisme qui selon P-A Taguieff, souvent au nom du concept notamment mis en avant par le christianisme de « ''respect de l'autre'' »<ref name="TaguiefAntiracisme1989" />, parfois instrumentalisé par des individus ou groupes racistes<ref name="TaguiefAntiracisme1989" />, peut aboutir enfermer les individus dans leurs identités d'origine, éventuellement dans des quartiers susceptibles de devenir des [[ghetto]]s… ;
* mettre en valeur ces différences (culturelles…), par une [[discrimination positive]] ou un ''différentialisme culturel'' ;
* mettre en valeur ces différences (culturelles…), par une [[discrimination positive]] ou un ''différentialisme culturel'' ;
* refuser l'expression [[ostentatoire]] de spécificités socioculturelles ou religieuses.
* refuser l'expression [[ostentatoire]] de spécificités socioculturelles ou religieuses.


L'antiracisme s'inscrit souvent dans une attitude plus large d'[[altruisme]], de défense des [[liberté]]s, ou d'[[Anti-sexisme|antisexises]]<ref>Delphy C (2006) ''Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme''. Nouvelles questions féministes, 25(1), 59-83.</ref> et d'autres formes d'[[égalité des droits]], avec dans certains selon PA Taguieff des possibilités de dérives amenant à combattre une intolérance par une autre, au nom du Mal absolu, jusqu'à obtenir l'effet inverse<ref name="TaguiefAntiracisme1989" />.
L'antiracisme s'inscrit souvent dans une attitude plus large d'[[altruisme]], de défense des [[liberté]]s, ou d'[[Anti-sexisme|antisexises]]<ref>Delphy C (2006) ''Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme''. Nouvelles questions féministes, 25(1), 59-83.</ref> et d'autres formes d'[[égalité des droits]], avec dans certains selon Pierre-André Taguieff des possibilités de dérives amenant à combattre une intolérance par une autre, au nom du Mal absolu, jusqu'à obtenir l'effet inverse<ref name="TaguiefAntiracisme1989" />.


=== Commission nationale consultative des droits de l'Homme ===
Pour [[Philippe Raynaud]], l'antiracisme est pour la gauche, « à la fois un thème fédérateur et une source de divisions », car d'un côté l'antiracisme unit la gauche pour une cause jugée grande, à la manière de l'[[antifascisme]], mais de l'autre il divise les partisans de l'[[universalisme républicain]] et ceux du [[multiculturalisme]], il divise encore sur la place de l'Islam<ref name="raynaud" />. Les formes d'antiracisme sont parfois classées selon deux mots-clé : « diversité » et [[multiculturalisme]]<ref name="raynaud" />. Certaines personnes et associations revendiquent la [[discrimination positive]], tandis que d'autres s'y opposent.
Selon le rapport de la commission nationale consultative des droits de l'Homme de 1996, {{citation|L'antiracisme est au sens strict, un antiracialisme, qui revient à rejeter comme mal formées les catégories de la pensée raciale, à mettre en évidence la fausseté des propositions [[Racialisme|racialiste]]s (les hiérarchies raciales, par exemple) ou les [[sophisme]]s constitutifs des théories racialistes à prétention explicative}}<ref>''La Lutte contre le racisme et la xénophobie. 1996 - Exclusion et Droits de l'Homme'', rapport de la [[commission nationale consultative des droits de l'Homme]], éditions Documentation française, 1997, page 144.</ref>.


== Pratique antiraciste ==
=== Diversité des programmes d'action ===
=== Éducation ===
L'un des moyens d'œuvrer contre le racisme du quotidien (et des cours d'école parfois) est d'y faire réfléchir les élèves en le milieu scolaire<ref>Potvin, M., McAndrew, M., & Kanouté, F. (2006) ''L'éducation antiraciste en milieu scolaire francophone à Montréal: diagnostic et perspectives''. Ministère du Patrimoine Canadien/Chaire de recherche du Canada Éducation et rapports ethniques.</ref> et dès la maternelle<ref>Potvin M & Carr P (2008) ''[https://www.erudit.org/en/journals/ef/2008-v36-n1-ef2292/018097ar.pdf La « valeur ajoutée » de l’éducation antiraciste : conceptualisation et mise en œuvre au Québec et en Ontario{{pdf}}]'' | Éducation et francophonie, 36(1), 197-216.</ref>, au collège<ref>Tauvel J.P (1997) ''L'antiracisme à l'école : Sortir des incantations rituelles : Tensions au collège'' | Migrants formation, (109), 184-192.</ref>. [[Philippe Castel]]<ref>Chercheur en psychologie sociale à l'Université de Bourgogne, cité par ''La Croix'', {{op. cit.}} </ref> fait valoir que {{Citation|dès la [[École maternelle|maternelle]], l'enfant développe une compétence à distinguer les choses. C'est sans doute le moment le plus propice pour commencer à percevoir la différence sans en avoir peur ni la rejeter}}. L'antiracisme est l'une des valeurs de la république ([[Liberté, Égalité, Fraternité|liberté, égalité, fraternité]]…) et donc de l'école, lieu de [[socialisation]] et d'[[éducation civique]] ; le [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale]] a fait de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « Grande cause nationale 2015, mettant en avant l’impératif de « faire vivre » cette cause à travers un « parcours éducatif citoyen »<ref>[http://eduscol.education.fr/cid86337/du-16-au-21-mars-2015.html <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->].</ref>{{Référence non conforme}} ; En France après les attentats de {{date-|janvier 2015}}, l’[[Système éducatif en France|Éducation nationale]] a rappelé que c'est l’un des thèmes importants de l’action éducative<ref>Dhume F (2016) ''[https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01421720/document Comment l'antiracisme devint une «valeur de l'école]''.</ref>.
L'un des moyens d'œuvrer contre le racisme du quotidien (et des cours d'école parfois) est d'y faire réfléchir les élèves en le milieu scolaire<ref>Potvin, M., McAndrew, M., & Kanouté, F. (2006) ''L'éducation antiraciste en milieu scolaire francophone à Montréal: diagnostic et perspectives''. Ministère du Patrimoine Canadien/Chaire de recherche du Canada Éducation et rapports ethniques.</ref> et dès la maternelle<ref>Potvin M & Carr P (2008) ''[https://www.erudit.org/en/journals/ef/2008-v36-n1-ef2292/018097ar.pdf La « valeur ajoutée » de l’éducation antiraciste : conceptualisation et mise en œuvre au Québec et en Ontario{{pdf}}]'' | Éducation et francophonie, 36(1), 197-216.</ref>, au collège<ref>Tauvel J.P (1997) ''L'antiracisme à l'école : Sortir des incantations rituelles : Tensions au collège'' | Migrants formation, (109), 184-192.</ref>. [[Philippe Castel]]<ref>Chercheur en psychologie sociale à l'Université de Bourgogne, cité par ''La Croix'', {{op. cit.}}</ref> fait valoir que {{Citation|dès la [[École maternelle|maternelle]], l'enfant développe une compétence à distinguer les choses. C'est sans doute le moment le plus propice pour commencer à percevoir la différence sans en avoir peur ni la rejeter}}.


== Mouvements antiracistes en France ==
== Mouvements antiracistes ==
[[Image:Jielbeaumadier manif anti-fn paris 2014.jpeg|thumb|Manifestation antiraciste à Paris en 2014.]]
[[Fichier:Jielbeaumadier manif anti-fn paris 2014.jpeg|thumb|Manifestation antiraciste à Paris en 2014.]]{{Section à internationaliser|date=juillet 2021}}

=== France ===
{{Article détaillé|Antiracisme en France|Histoire des luttes antiracistes en France}}
En France, depuis la [[Incitation à la haine raciale|loi Pleven]] de 1972, les associations antiracistes peuvent se porter partie civile devant les juridictions pénales. Les plus connues sont [[SOS Racisme]] ({{nombre|9000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples]] (MRAP, {{nombre|5000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme]] (LICRA, {{nombre|5000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), la Ligue des droits de l'homme (LDH, {{nombre|10000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), etc.
En France, depuis la [[Incitation à la haine raciale|loi Pleven]] de 1972, les associations antiracistes peuvent se porter partie civile devant les juridictions pénales. Les plus connues sont [[SOS Racisme]] ({{nombre|9000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples]] (MRAP, {{nombre|5000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme]] (LICRA, {{nombre|5000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), la Ligue des droits de l'homme (LDH, {{nombre|10000|adhérents}}<ref name="monde racisme ablanc" />), etc.


La LICRA sous la présidence de [[Patrick Gaubert]] jusqu'en 2010 s'était focalisé sur la lutte contre l'[[antisémitisme]], ce qui, selon ''[[Le Monde]]'', avait réduit son influence médiatique<ref name="monde racisme ablanc" />. Idem pour le MRAP qui, selon la journaliste Élise Vincent, luttait beaucoup jusqu'en 2012 contre l'[[islamophobie]]<ref name="monde racisme ablanc" />.
La LICRA sous la présidence de [[Patrick Gaubert]] jusqu'en 2010 s'était focalisé sur la lutte contre l'[[antisémitisme]], ce qui, selon ''[[Le Monde]]'', avait réduit son influence médiatique<ref name="monde racisme ablanc" />. Idem pour le MRAP qui, selon la journaliste Élise Vincent, luttait beaucoup jusqu'en 2012 contre l'[[islamophobie]]<ref name="monde racisme ablanc" />.


L'antiracisme est l'une des valeurs de la république ([[Liberté, Égalité, Fraternité|liberté, égalité, fraternité]]…) et donc de l'école, lieu de [[socialisation]] et d'[[éducation civique]] ; le [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale]] a fait de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « Grande cause nationale 2015, mettant en avant l’impératif de « faire vivre » cette cause à travers un « parcours éducatif citoyen »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme |url=https://eduscol.education.fr/1695/semaine-d-education-et-d-actions-contre-le-racisme-et-l-antisemitisme |site=éduscol | éditeur=Ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Direction générale de l'enseignement scolaire |consulté le=2022-01-11}}.</ref> ; En France après les attentats de {{date-|janvier 2015}}, l’[[Système éducatif en France|Éducation nationale]] a rappelé que c'est l’un des thèmes importants de l’action éducative<ref>Dhume F (2016) ''[https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01421720/document Comment l'antiracisme devint une «valeur de l'école]''.</ref>.
=== Racisme antiblanc ===
{{Article connexe|Racisme antiblanc}}

Le cas du [[racisme antiblanc]] a longtemps divisé les associations antiracistes françaises. Alain Jakubowicz, le nouveau président de la LICRA, « mesure que le vocable de racisme anti-Blancs est équivoque car ceux qui l'utilisent viennent souvent de l'[[extrême droite]]. Mais on n'est plus dans les {{nobr|années 1980}}. La société a changé, le mouvement antiraciste n'a pas suivi ces évolutions, et nous avons perdu en crédibilité »<ref name="monde racisme ablanc" />. La LICRA se porte partie civile pour la première fois en 2012 dans le cas d'une de ces affaires, soutenue par le MRAP. SOS Racisme considère que tous les racismes « tout court » doivent être combattus, la [[Ligue des droits de l'homme (France)|LDH]] considère que le racisme antiblanc n'existe pas car « ça va banaliser l'idée que tout le monde est raciste ». Le [[Parti des Indigènes de la République|PIR]] pense que « les véritables racisés » sont les immigrés originaires des anciennes colonies françaises et leurs descendants<ref name="monde racisme ablanc">[https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/le-racisme-anti-blancs-divise-les-antiracistes_1781631_3224.html Le « racisme anti-Blancs » divise les antiracistes], Élise Vincent, lemonde.fr, {{date-|26 octobre 2012}}.</ref>. En Belgique, BePax considère qu'on ne peut pas parler de racisme anti-blanc car les populations majoritaires ne sont jamais la cible de discriminations structurelles. Il peut y avoir des insultes ou du harcèlement mais ce n'est pas du racisme en tant que tel<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le racisme « anti-blanc » n'existe pas ! |url=http://www.bepax.org/publications/analyses/le-racisme-anti-blanc-n-existe-pas,0000772.html |site=BePax |consulté le=2018-03-23}}.</ref>.

L'expression « racisme antiblanc », {{citation|qui bouscule la définition du racisme}}, est contestée comme racisme par la majorité de six chercheurs{{note|groupe=n|texte=Selon un article d'Elise Vincent du ''[[Le Monde|Monde]]'', publié en 2012, {{citation|Parmi ces spécialistes, une seule voix est discordante : celle de [[Pierre-André Taguieff]] […]}}<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/25/racisme-anti-blancs-la-formule-qui-fache_1781132_3246.html|auteur=Elise Vincent|titre=« Racisme anti-Blancs » : la formule qui fâche|site=lemonde.fr|date=25 octobre 2012}}.</ref>.}} en [[sciences sociales]] interrogés par une journaliste du Monde qui rappellent l'importance du contexte historique et [[Contexte social|social]]. Ils font ainsi une distinction conceptuelle entre le [[racisme]] des dominants {{incise|inscrit dans l'organisation sociale, il est systémique ou [[Racisme d'État#Définition contemporaine en Occident|structurel]]}} et l’existence de certains comportements individuels relevant de la haine raciale. Ces auteurs considèrent que la notion de racisme anti-Blancs n'est pas pertinente dans des sociétés où les Blancs sont en position de domination. Magali Bessone, professeure en [[philosophie politique]] à l'[[université Panthéon-Sorbonne]], écrit par exemple que cette notion n'est pas pertinente {{citation|dans des sociétés où les Blancs sont en position de domination. [Ce qui] n’empêche pas l’existence de comportements individuels que l’on peut désigner dans ce cas comme relevant de la haine raciale<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/13/racisme-la-couleur-demeure-un-marqueur-de-privileges_6015343_3212.html|auteur= Séverine Kodjo-Grandvaux |titre=Racisme : « La couleur demeure un marqueur de privilèges »|site=lemonde.fr|date=13 octobre 2019|consulté=11 janvier 2020}}</ref>}}. De même, [[Éric Fassin]] soutient que {{citation|lorsqu'on parle de racisme anti-Blanc, on revendique une conception purement individualiste, alors que le racisme repose sur des rapports sociaux. Le racisme est un phénomène de domination sociale, donc, par définition, il ne peut pas être symétrique}}<ref>{{Lien web|auteur=Louis Chahuneau|url=http://www.lepoint.fr/societe/une-association-reveille-le-debat-sur-le-racisme-anti-blanc-02-02-2018-2191529_23.php|titre=Une association réveille le débat sur le « racisme anti-Blanc »|périodique=[[Le Point]]|jour=2|mois=février|année=2018|consulté le=7 juillet 2018}}</ref>.

Pour Daniel Sabbagh, directeur de recherche au Centre de recherches internationales, {{citation|c’est uniquement si l’on opte pour la troisième conception – « systémique » – du racisme et si l’on exclut entièrement les deux autres que le « racisme anti-Blancs » en vient à constituer une contradiction dans les termes. Mais pourquoi faudrait-il privilégier cette option plutôt que de s’en tenir à une approche pluraliste? Le racisme est un phénomène multidimensionnel. Affirmer doctement que « le racisme anti-Blancs n’existe pas » exige d’évacuer purement et simplement deux de ses dimensions principales. La fin ne justifie pas les moyens. Plutôt que de servir sur un plateau à l’extrême-droite le « tabou » qu’elle ne manquera pas de faire fructifier à ses propres fins, mieux vaudrait traiter l’existence éventuelle d’un « racisme anti-Blancs » comme une question empirique, et non comme une aberration<ref>https://www.sciencespo.fr/research/cogito/home/le-racisme-anti-blancs-existe-t-il/</ref>.}}


=== Critiques en France ===
=== PublishingPaidMe ===
En juin 2020, face aux inégalités raciales concernant les rémunérations dans l'industrie de l'édition, l'écrivaine {{Lien|langue=en|trad=L.L. McKinney|fr=L.L. McKinney}} crée [[PublishingPaidMe|#PublishingPaidMe]] sur [[Twitter]] pour mettre en lumière cette inégalité<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mary Louise Kelly |titre=#PublishingPaidMe: Authors Share Their Advances To Expose Racial Disparities |url=https://www.npr.org/2020/06/08/872470156/-publishingpaidme-authors-share-their-advances-to-expose-racial-disparities |site=npr.org |date=2020-06-08 |consulté le=2024-05-01}}</ref>.
Des approches critiques des idéologies antiracistes ont été avancées :


== Critiques et oppositions à l'antiracisme ==
[[Alain de Benoist]], chef de file de la [[Nouvelle Droite]], considère que Taguieff « n'a pas eu de mal à montrer les faiblesses intrinsèques de cet antiracisme humanitaire et médiatique, commémoratif, juvénile et lacrymal » et les faiblesses conceptuelles intrinsèques des associations antiracistes<ref name="immig">[http://files.alaindebenoist.com/alaindebenoist/pdf/l_immigration_autrement.pdf L'IMMIGRATION AUTREMENT Intégration ou assimilation ?{{pdf}}], Revue ''Éléments'', {{p.|15}}</ref>. Taguieff met selon lui en évidence les « contradictions idéologiques » de l'antiracisme, son « inefficacité dûment constatée » et dénonce sa « stratégie cynique d'occupation du terrain médiatique » et sa « méthode de « diabolisation » de l'adversaire »<ref name="immig" />.
{{Section à internationaliser|date=juillet 2021}}


=== France ===
À la suite de la [[Conférence de Durban|Conférence de {{nobr romains|Durban II}}]] boycottée par plusieurs pays et où certaines délégations qualifient l'État israélien de raciste, [[Alain Finkielkraut]] dénonce l'antiracisme comme vecteur de la persécution et du [[fanatisme]] : {{citation|la persécution, le fanatisme contemporain ont une prédilection pour les atours de la lutte contre la discrimination et contre l'exclusion. On ne porte plus la croix gammée, on la colle sur ceux qu'on veut abattre.}} Dans cette perspective, l'antiracisme a perdu sa nature de rejet du [[racisme]] et devient une rhétorique artificielle qui sert à cacher les turpitudes des pays du [[Tiers monde]]<ref>[http://video.google.com/videoplay?docid=5075189418283154928 Alain Finkielkraut sur {{nobr romains|Durban II}}].</ref>. Finkielkraut définit l'antiracisme comme « l'idéologie de notre temps » qui réduit la complexité du monde pour ne dresser que « deux camps : les oppresseurs et les opprimés »<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-antiracisme-est-l-ideologie-de-notre-temps_819866.html « L'antiracisme est l'idéologie de notre temps »], entretien, lexpress.fr, {{date-|30 août 2004}}.</ref>. Il avance également que par un retournement historique l'[[antisémitisme]] « parle la langue de l'antiracisme »<ref>[http://www.actuj.com/2014-04/france/333-alain-finkielkraut-l-antisemitisme-contre-israel-parle-la-langue-de-l-antiracisme Alain Finkielkraut : « L'antisémitisme contre Israël parle la langue de l'antiracisme »], actuj.com, {{date-|23 avril 2014}}.</ref>. C'est un argumentaire proche que reprend [[Gilles-William Goldnadel]] pour qui l'antiracisme « a favorisé l’émergence du [[Communautarisme (idéologie)|communautarisme]] » en France et ses débordements<ref>[http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/07/23/31003-20140723ARTFIG00148-le-requisitoire-de-goldnadel-de-l-antiracisme-a-l-antisemitisme.php Le réquisitoire de Goldnadel : de l'antiracisme à l'antisémitisme], Gilles William Goldnadel, lefigaro.fr, {{date-|23 juillet 2014}}.</ref>.
En [[France]], des philosophes, sociologues, géographes et polémistes ont pris des positions contre l’antiracisme et les associations antiracistes françaises. Parmi eux, on compte [[Alain de Benoist]]<ref name="immig">[http://files.alaindebenoist.com/alaindebenoist/pdf/l_immigration_autrement.pdf L'IMMIGRATION AUTREMENT Intégration ou assimilation ?{{pdf}}], Revue d'extrême droite ''Éléments'', {{p.|15}}</ref>, [[Alain Finkielkraut]]<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-antiracisme-est-l-ideologie-de-notre-temps_819866.html « L'antiracisme est l'idéologie de notre temps »], entretien, lexpress.fr, {{date-|30 août 2004}}.</ref>{{,}}<ref name=":6">[http://www.actuj.com/2014-04/france/333-alain-finkielkraut-l-antisemitisme-contre-israel-parle-la-langue-de-l-antiracisme Alain Finkielkraut : « L'antisémitisme contre Israël parle la langue de l'antiracisme »], actuj.com, {{date-|23 avril 2014}}.</ref>, [[Paul Yonnet]]<ref name="Yonnet">Paul Yonnet, ''Voyage au centre du malaise français'', Gallimard, 1993.</ref>{{,}}<ref name=":7">[https://www.marianne.net/Paul-Yonnet-fin-de-partie_a209574.html Paul Yonnet, fin de partie…], marianne.net, {{date-|25 août 2011}}.</ref>{{,}}<ref>Alexandre Devecchio, « Paul Yonnet, mémoires d'outre-tombe », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du {{date-|29 septembre 2017}}, {{nobr|page 42}}.</ref>, [[Philippe Raynaud]]<ref name="raynaud">''L'extrême-gauche plurielle'', La fracture coloniale, Perrin, 2007, {{chap.|2}}.</ref> et [[Christophe Guilluy]]<ref name="Guilluy201704">[https://www.atlantico.fr/decryptage/3266241/christophe-guilluy--la-posture-antifasciste-et-antiraciste-de-la-france-d-en-haut-est-devenue-une-arme-pour-proteger-son-modele-face-aux-gens-d-en-bas-dont-on-delegitime-les-diagnostics-en-les-assimilant-a-du-populisme- Christophe Guilluy : "La posture antifasciste et antiraciste de la France d’en haut est devenue une arme pour protéger son modèle face aux gens d’en bas dont on délégitime les diagnostics en les assimilant à du populisme"], atlantico.fr, 27 avril 2017</ref>.


Ces intellectuels reprochent à l’antiracisme de nourrir un ressentiment et une logique victimaire<ref name="immig" />{{,}}<ref name="raynaud" />, d’ostraciser les [[classes populaires]]<ref name="Guilluy201704" /> et, par son incohérence<ref name="immig" />, de diviser la [[Gauche en France|gauche]] entre les partisans de l'[[universalisme républicain]] et ceux du [[multiculturalisme]]<ref name="raynaud" />. On reproche aussi aux associations antiraciste de faire le jeu de l’[[Extrême droite|extrême-droite]]<ref name="Yonnet" /> et de l’[[antisémitisme]]<ref name=":6" /> en remplaçant la [[lutte des classes]] par la lutte des « races »<ref name=":7" /> et en masquant les «turpitudes des pays du [[Tiers monde]]»<ref>[http://video.google.com/videoplay?docid=5075189418283154928 Alain Finkielkraut sur {{nobr romains|Durban II}}].</ref>. L’importance de la violence raciste en France est également minimisée et mise en perspective avec celle des États-Unis ou au Royaume-Uni<ref name="Guilluy201704" />.
[[Pascal Bruckner]] voit l'idéologie affichée par des régimes autoritaires - notamment à la tribune de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] - être propagée sous les apparences de la lutte contre le racisme<ref>{{fr}} [http://www.liberation.fr/monde/0101553570-l-antiracisme-nouvelle-ideologie-des-dictatures « L’antiracisme, nouvelle idéologie des dictatures. »], [[Pascal Bruckner]], ''Libération'' le {{date-|11/03/2009}}.</ref>. Il condamne également un « [[pathos]] antiraciste » qui empêcherait d'analyser la situation présente de la France<ref>[http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/01/07/31003-20150107ARTFIG00448-pascal-bruckner-cet-attentat-abominable-doit-nous-ouvrir-les-yeux.php Pascal Bruckner : « Cet attentat abominable doit nous ouvrir les yeux »], entretien, lefigaro.fr, {{date-|7 janvier 2015}}.</ref>.


Pour nombre de chercheurs et d'intellectuels, à l'instar du sociologue [[Eric Fassin]]<ref name="Fassin">[https://www.nouvelobs.com/idees/20210409.OBS42515/les-coupables-ce-sont-les-victimes-par-eric-fassin.html], nouvelobs.com, 9 avril 2021</ref> les attaques contre l'antiracisme relèvent souvent d'une "rhétorique réactionnaire" qui opère un renversement accusatoire.
Pour [[Paul Yonnet]], l'antiracisme peut consister à remplacer la [[lutte des classes]] par la lutte des « races ». Professant un différentialisme destructeur de l'[[assimilation culturelle]], l'idéologie antiraciste provoquerait en retour une [[Mouvance identitaire|réaction identitaire]] dont l'extrême droite serait bénéficiaire. En conséquence l'antiracisme nourrirait pour lui le [[racisme]]<ref name="Yonnet">Paul Yonnet, ''Voyage au centre du malaise français'', Gallimard, 1993.</ref>. Étudiant l'histoire de l'antiracisme et notamment de [[SOS Racisme]], Paul Yonnet condamne sévèrement le rôle joué par l'association qui, selon lui, a réintroduit la notion de [[race]] au cœur du débat national<ref>[https://www.marianne.net/Paul-Yonnet-fin-de-partie_a209574.html Paul Yonnet, fin de partie…], marianne.net, {{date-|25 août 2011}}.</ref>. Il conclut que la France est le seul pays où l'antiracisme a conquis l’appareil d’État et obtenu une telle influence dans les réseaux de pouvoir<ref name="Yonnet" />{{,}}<ref>Alexandre Devecchio, « Paul Yonnet, mémoires d'outre-tombe », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du {{date-|29 septembre 2017}}, {{nobr|page 42}}.</ref>.
==== Racisme antiblanc ====
Le cas du [[racisme antiblanc]] a longtemps divisé les associations antiracistes françaises. Alain Jakubowicz, le nouveau président de la LICRA, « mesure que le vocable de racisme anti-Blancs est équivoque car ceux qui l'utilisent viennent souvent de l'[[extrême droite]]. Mais on n'est plus dans les {{nobr|années 1980}}. La société a changé, le mouvement antiraciste n'a pas suivi ces évolutions, et nous avons perdu en crédibilité »<ref name="monde racisme ablanc" />. La LICRA se porte partie civile pour la première fois en 2012 dans le cas d'une de ces affaires, soutenue par le MRAP qui dit avoir « conscience des risques d'instrumentalisation ». SOS Racisme considère que tous les racismes « tout court » doivent être combattus, la [[Ligue des droits de l'homme (France)|LDH]] considère que le racisme antiblanc n'existe pas car « ça va banaliser l'idée que tout le monde est raciste ». Le [[Indigènes de la République|PIR]] pense que « les véritables racisés » sont les immigrés originaires des anciennes colonies françaises et leurs descendants<ref name="monde racisme ablanc">[https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/le-racisme-anti-blancs-divise-les-antiracistes_1781631_3224.html Le « racisme anti-Blancs » divise les antiracistes], Élise Vincent, lemonde.fr, {{date-|26 octobre 2012}}.</ref>.


De même, [[Éric Fassin]] soutient que {{citation|lorsqu'on parle de racisme anti-Blanc, on revendique une conception purement individualiste, alors que le racisme repose sur des rapports sociaux. Le racisme est un phénomène de domination sociale, donc, par définition, il ne peut pas être symétrique}}. Selon ''[[Le Point]]'' « le racisme anti-Blanc reste un cheval de bataille privilégié de l'[[extrême droite]]. »<ref>{{Lien web|auteur=Louis Chahuneau|url=http://www.lepoint.fr/societe/une-association-reveille-le-debat-sur-le-racisme-anti-blanc-02-02-2018-2191529_23.php|titre=Une association réveille le débat sur le « racisme anti-Blanc »|périodique=[[Le Point]]|jour=2|mois=février|année=2018|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>.
[[Philippe Raynaud]] critique la façon dont certaines formes d'antiracisme conduiraient à une réinterprétation intéressée de l'histoire de France et la nourriture du ressentiment dans une logique victimaire, qui trouverait en la personne de [[Dieudonné]] son porte-parole médiatique<ref name="raynaud">''L'extrême-gauche plurielle'', La fracture coloniale, Perrin, 2007, {{chap.|2}}.</ref>.


Daniel Sabbagh, directeur de recherche au [[Centre de recherches internationales]], « une stratégie antiraciste adéquate devrait inclure la diffusion d’informations exactes susceptibles de conduire à la révision et, en dernier ressort, à l’abandon de [[Race humaine|ces croyances fausses]]. Les groupes « [[Racisation|racisés]] » ou « [[Racialisme|racialisés]] » sont ceux indûment tenus pour des « races » au sens susvisé et maltraités en tant que tels. Leurs membres ne peuvent entièrement se soustraire à la « charge mentale » consistant à anticiper les réactions négatives potentiellement suscitées par leurs traits stigmatisés afin de mieux s’en prémunir. À l’inverse, « être blanc, c’est ne pas être obligé d’y penser ». Telle est même la quintessence du « [[Privilège blanc|privilège]] » inévitablement associé à cette position dans la hiérarchie raciale. »<ref>{{Lien web|auteur=Daniel Sabbagh|titre=Le « racisme anti-Blancs » existe-t-il ?|jour=16|mois=novembre|année=2020|url=https://www.sciencespo.fr/research/cogito/home/le-racisme-anti-blancs-existe-t-il/|éditeur=magazine ''Cogito'' ([[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po]])|consulté le=14 juillet 2021}}.</ref>.
Pour [[Christophe Guilluy]], la posture antiraciste comme la posture [[antifascisme|antifasciste]] est une manière aisée pour la [[France d’en haut]] de disqualifier tout diagnostic social, de se fermer aux revendications des classes populaires en les ostracisant. Devenue « une arme de classe », elle est sans rapport avec la réalité dans une France où le niveau de violence raciste reste très bas par rapport à la situation aux États-Unis ou au Royaume-Uni<ref name="Guilluy201704">[https://www.atlantico.fr/decryptage/3266241/christophe-guilluy--la-posture-antifasciste-et-antiraciste-de-la-france-d-en-haut-est-devenue-une-arme-pour-proteger-son-modele-face-aux-gens-d-en-bas-dont-on-delegitime-les-diagnostics-en-les-assimilant-a-du-populisme- Christophe Guilluy : "La posture antifasciste et antiraciste de la France d’en haut est devenue une arme pour protéger son modèle face aux gens d’en bas dont on délégitime les diagnostics en les assimilant à du populisme"], atlantico.fr, 27 avril 2017</ref>. Elle provoque enfin « un assèchement complet de la pensée » qui laisse en dehors du cadre de la réflexion la question sociale, celle des flux migratoires, de l’insécurité culturelle ou encore du modèle économique et territorial<ref name="Guilluy201704" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 121 : Ligne 137 :


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Adler F.H & Adler M.H (1997), ''[https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1997_num_125_3_2899 Différence, antiracisme et xénologique].'' L'Homme et la Société, 125(3), 59-67.
* Adler F. H & Adler M. H (1997), ''[https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1997_num_125_3_2899 Différence, antiracisme et xénologique].'' L'Homme et la Société, 125(3), 59-67.
* Balibar, É. (1996), ''Racistes et antiracistes''. Le Courrier de l'Unesco, 49(3), 14-16.
* Balibar, É. (1996), ''Racistes et antiracistes''. Le Courrier de l'Unesco, 49(3), 14-16.
* Benelli N, Delphy C, Falquet J, Hamel C, Hertz E & Roux P (2006), ''[https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2006-3-page-4.htm Les approches postcoloniales: apports pour un féminisme antiraciste]''. Nouvelles questions féministes, 25(3), 4-12.
* Benelli N, Delphy C, Falquet J, Hamel C, Hertz E & Roux P (2006), ''[https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2006-3-page-4.htm Les approches postcoloniales: apports pour un féminisme antiraciste]''. Nouvelles questions féministes, 25(3), 4-12.
* Correia, I. A. F. F., Brito, R., Vala, J., & Perez, J. (2001). Normes antiracistes et persistance du racisme flagrant : Analyse comparative des attitudes face aux Tziganes et face aux noirs au Portugal. {{lang|pt|Manuscrito não publicado}} ([https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=292692 résumé]).
* Correia, I. A. F. F., Brito, R., Vala, J., & Perez, J. (2001). Normes antiracistes et persistance du racisme flagrant : Analyse comparative des attitudes face aux Tziganes et face aux noirs au Portugal. {{langue|pt|Manuscrito não publicado}} ([https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=292692 résumé]).
* Costa, S. (2010). Au-delà du métissage. Antiracisme et diversité culturelle sous les deux gouvernements Lula. Problèmes d’Amérique latine, (4), 91-110 ([https://www.cairn.info/revue-problemes-d-amerique-latine-2010-4-page-91.htm résumé]).
* Costa, S. (2010). Au-delà du métissage. Antiracisme et diversité culturelle sous les deux gouvernements Lula. Problèmes d’Amérique latine, (4), 91-110 ([https://www.cairn.info/revue-problemes-d-amerique-latine-2010-4-page-91.htm résumé]).
* Gibb R (2003), ''[https://journals.openedition.org/jda/1999 Constructions et mutations de l'antiracisme en France].'' Journal des anthropologues. Association française des anthropologues, (94-95), 165-179.
* Gibb R (2003), ''[https://journals.openedition.org/jda/1999 Constructions et mutations de l'antiracisme en France].'' Journal des anthropologues. Association française des anthropologues, (94-95), 165-179.
* Eckmann M & Davolio M.E (2017), ''Pédagogie de l’antiracisme : Aspects théoriques et supports pratiques''. Éditions ies ([https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Hh5BDwAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA2&dq=antiracisme&ots=sa6wEzgE8J&sig=gbadkzTYqqQfCarS2YHrr4o-wfE résumé]).
* Eckmann M & Davolio M. E (2017), ''Pédagogie de l’antiracisme : Aspects théoriques et supports pratiques''. Éditions ies ([https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Hh5BDwAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA2&dq=antiracisme&ots=sa6wEzgE8J&sig=gbadkzTYqqQfCarS2YHrr4o-wfE résumé]).
* Gallissot R (1985) ''Misère de l'antiracisme : racisme et identité nationale, le défi de l'immigration'' ({{Vol.|1}}), Éditions de l'Arcantère.
* Gallissot R (1985) ''Misère de l'antiracisme : racisme et identité nationale, le défi de l'immigration'' ({{Vol.|1}}), Éditions de l'Arcantère.
* [[Philippe Raynaud]] (2007), ''L'extrême-gauche plurielle'', La fracture coloniale ({{chap.|2}}), éditions [[Autrement]].
* [[Philippe Raynaud]] (2007), ''L'extrême-gauche plurielle'', La fracture coloniale ({{chap.|2}}), éditions [[Autrement]].
Ligne 140 : Ligne 156 :


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
*[[Daltonisme racial]]
* [[Daltonisme racial]]
*[[Déclaration des droits de l'humanité (projet)]]
* [[Déclaration des droits de l'humanité (projet)]]
* [[Droits de l'homme]]
* [[Droits de l'homme]]
* [[SOS Racisme]]
* [[SOS Racisme]]
Ligne 148 : Ligne 164 :
* [[Racisme]]
* [[Racisme]]
* [[Black Lives Matter]]
* [[Black Lives Matter]]
* [[Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* [[Journée internationale Nelson Mandela]]
* [[Journée internationale Nelson Mandela]]
* [[Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale]]
* [[Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale]]

Dernière version du 1 mai 2024 à 20:15

Marche sur Washington du 28 août 1963Martin Luther King fait son discours historique I have a dream.

L'antiracisme, ou anti-racisme, est l'opposition et la réprobation active et consciente aux doctrines, attitudes et réactions racistes, c'est-à-dire aussi bien au suprémacisme racial qu'à l'ensemble des attitudes inégalitaires d'hostilité à l'égard de l'altérité ethnique.

Défendu comme une pensée politique, l'antiracisme désigne l'ensemble des pressions et actions politiques visant l'élimination du racisme dans les structures sociales, les institutions et les interactions entre les individus[1]. Le projet antiraciste est celui d'une société égalitaire[2]. Le 21 mars est la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.

Histoire de l'antiracisme[modifier | modifier le code]

Les cinq races de Blumenbach, théorie raciste fondatrice de l'anthropologie physique.

La hiérarchisation et la catégorisation des peuples est une pratique courante en Europe dès le XVIIIe siècle[3]. Dans les colonies britanniques américaines les colons européens sont considérés comme « libres »[3] tandis que les peuples autochtones et les esclaves africains sont considérés comme sous-humains[4]. On note des pratiques similaires dans d'autres empires européens de l'époque impliqués dans la traite négrière soit la France, l'Espagne et le Portugal, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède[5]. L'esclavagisme était également une pratique courante dans le monde musulman notamment dans l'Empire Ottoman[6] et dans les sultanats de Sulu, de Maguindanao et Lanao[7].

À cette époque, la pseudoscience est utilisée pour naturaliser et justifier l'inégalité et la hiérarchie raciale dans ces sociétés[8]. Carl Linnæus, naturaliste suédois qui jette les bases de la taxonomie moderne, élabore en 1767 une classification des humains en différents sous-groupes basé principalement sur la couleur de leur peau[9]. Cette théorie sera approfondie grâce une craniométrie de Johann Friedrich Blumenbach[9] à la fin du siècle. Blumenbach est un monogéniste et fervent défenseur de la théorie de la dégénérescence, sa théorie veut qui veut que toutes les races soient des dégénérescences de la race caucasienne originale. Blumenbach est considéré comme le père de l’anthropologie[10]. Ardent défenseur de la traite négrière, le philosophe et naturaliste allemand Christoph Meiners élabore, pour sa part, la théorie de hiérarchisation des races ; les « caucasiens » sont au haut de la hiérarchie tandis que les africains et amérindiens au bas de la hiérarchie[11]. Selon Meiners, les différentes races sont intrinsèquement inégales sur le plan physique, moral et intellectuel. La pensée raciste et antisémite de Meiners est grandement diffusée et a une grande influence sur les intellectuels et politiques allemands du XIXe siècle[11].

Le racisme et l'esclavagisme sont également défendus par des gouvernements et des hommes politiques puissants. La monarchie britannique, propriétaire de la Royal African Company of England, a enlevé et déporté des millions d'africains vers l'Amérique, soit plus que toute autre institution impliquée dans le commerce triangulaire[12]. Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis et propriétaire de centaines d'esclaves, croyait à la supériorité de la race blanche et s'est vigoureusement opposé à plusieurs motions abolitionnistes durant sa présidence[13]. Jefferson souhaitait également la déportation des noirs émancipés vers l'Afrique[13].

Opposition humaniste et religieuse à l'esclavagisme en Europe[modifier | modifier le code]

L'Église catholique romaine a appuyé la traite d'esclaves dès le XVe siècle. Le pape Nicolas V a exigé en 1455 au roi Alphonse V du Portugal de « rechercher, capturer, vaincre [et] réduire […] à un esclavage perpétuel » les peuples païens de l'Afrique subsaharienne[14]. Ces ordres seront renouvelés par les papes Calixte III, Sixte IV et Léon X et constitueront le fondement moral de la traite négrière et du colonialisme européen[15].

« Am I Not a Man and a Brother? », sceau de la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade créé en 1787.

Portés par des idéaux de liberté et de justice, plusieurs philosophes des Lumières dénoncent l'esclavagisme et exigent son abolition dès la moitié du XVIIIe siècle[16]. C'est le cas de Montesquieu, dans les Lettres persanes (1721) et De l'esprit des lois (1748), de l'abbé Raynal dans Histoire des deux Indes (1770) et de Nicolas de Condorcet, dans Réflexions sur l'esclavage des nègres (1781[16]). D'autres figures importantes des lumières, comme Voltaire, dénoncent l’esclavage dans certaines œuvres tout en demeurant convaincus d'une hiérarchisation raciale très stricte à l'avantage de la race blanche[17].

Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour voir naître en Europe une opposition organisée contre l'esclavage, principalement dans les milieux protestants[18]. La première société anti-esclavagiste d'Europe, la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade, voit le jour en Angleterre en 1787. Elle est fondée par le réformateur John Wesley, le député méthodiste William Wilberforce et le philanthrope quaker Thomas Clarkson[18]. L'année suivante est créée en France la Société des amis des Noirs, par Jacques Pierre Brissot, Étienne Clavière et l'abbé Grégoire.

Révoltes d'esclaves en Amérique et la révolution haïtienne[modifier | modifier le code]

Comme pour la plupart des Antilles, l'économie des Treize colonies américaines s'appuie sur le travail d'esclaves d'origine africaine. Ces esclaves, enlevés et déportés de l'Afrique, sont soumis à une oppression brutale et continue et une privation étendue de leurs libertés[19]. Contrairement à l'image véhiculée dans l'historiographie américaine blanche du XIXe siècle, les esclaves ne sont pas des êtres « dociles », « facilement intimidés [et] incapables de complots d'envergure »[19]. De nombreux esclaves ont tenté des révoltes au cours du XVIIIe siècle. Parmi les révoltes d'esclaves de l'époque on compte notamment la rébellion de Stono de 1739 dans la Province de Caroline du Sud, l'insurrection des esclaves new-yorkais de 1741.

Les Caraïbes ont été elles aussi le lieu de nombreuses révoltes et insurrections d'esclaves durant la même période. Parmi les plus importantes on compte l'Insurrection des esclaves de St. Jan dans les Indes occidentales danoises en 1733 et l'établissement des marrons de Jamaïque, des communautés d'esclaves libres ayant combattu l'armée britannique durant la première guerre marrons en 1728, la révolte de Tacky en 1760 puis durant la seconde guerre marrons en 1795.

Le général Toussaint Louverture, né esclave, révolutionnaire haïtien et grande figure du mouvements d'émancipation des colonies.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, décrétée le 26 août 1789 peu après l'établissement de la Première république française, est très mal reçue par les blancs de Saint-Domingue qui s'opposent à percevoir comme égaux et à donner le droit de vote aux gens de couleur libres.

Abolitionnisme et lois Jim Crow[modifier | modifier le code]

Lois de Nuremberg et opposition au nazisme[modifier | modifier le code]

Apartheid sud-africain[modifier | modifier le code]

Mouvement américain des droits civiques[modifier | modifier le code]

XXe siècle[modifier | modifier le code]

La thèse de l’inégalité raciale est remise en cause dès 1885 au nom de critères scientifiques également avec le livre De l'égalité des races humaines de Joseph Anténor Firmin, qui discute les publications racistes se présentant comme scientifiques,

C'est dans un contexte d'après-guerre que la catégorisation du racisme se définit et ce, autour de trois axes principaux : les mouvements de libération des peuples colonisés, l'antisémitisme européen et les mouvements anti ségrégations et anti apartheid, ainsi que sous l'influence de penseurs tels que Jean-Paul Sartre, Frantz Fanon et Claude Lévi-Strauss[20].

L'ONU joue un rôle important en 1945, puis en 1950, avec sa Déclaration sur les races et les préjugés raciaux[20].

  • la défense du capitaine Alfred Dreyfus,
  • le mouvement anticolonialiste[21],
  • le principe de l'égalité des races en 1919,
  • l'antiracisme contemporain, depuis l'émergence de la seconde génération (les Français issus de l'immigration maghrébine et subsaharienne) au tournant des années 1970 et 1980 :
    • la lutte contre les violences policières et les homicides racistes de 1975 au milieu des années 1980,
    • la lutte contre le Front national et ses idées dans les années 1980 et 1990,
    • la lutte contre les « quartiers-ghettos » à partir des années 1990,
    • la lutte contre les discriminations raciales depuis la fin des années 1990,
    • les luttes mémorielles à propos de la colonisation, des traites et de l'esclavage depuis 1998 et 2005.

Black Lives Matter et l'antiracisme contemporain[modifier | modifier le code]

Définitions de l'antiracisme[modifier | modifier le code]

Positivement et dans son sens le plus général, l'antiracisme souhaite que tous puissent vivre dans une société plurielle, où nul n'aurait à souffrir de discrimination pour des raisons ethniques. Selon les lieux et les époques il est porté par l'ONU, l'Unesco, des États ou d'autres collectivités, ONG et institutions, ou encore par des individus[22].

Alors que les études portant sur le racisme se comptent par milliers, celles qui portent sur l’antiracisme en général[23], dans l'éducation[24] ou face à tel ou tel groupe haineux[25] se comptent sur les doigts d’une seule main note en 2019 l'anthropologue Wiktor Stoczkowski (directeur d'étude à l'EHESS[26]).

L'antiracisme n'est pas un courant uniforme, et la notion de racisme est fluctuante dans l'Histoire avec par exemple selon Pierre-André Taguieff en 1989 : « l'anti-esclavagisme devenu anticolonialiste ou assimilationiste », « l'anti-antisémitisme, de l'antigermanisme retraduit en antifascisme, de l'anti-occidentalisme tiers-mondiste »[23] :

  • refuser les approches idéologiques et « biologisantes » mises en place au XIXe siècle et notamment reprises par le nazisme au XXe siècle, qui ont justifié[27],[28],[29] des traitements inégalitaires jusqu'à des tentatives d'éradiquer des populations entières (génocide, « purifications ethniques »), au motif qu'il existerait des « races » inférieures2[Quoi ?], approche aujourd'hui totalement discréditée, scientifiquement, et institutionnellement ;
  • ne pas traiter les individus selon leurs différences (culturelles, ethnique, religieuses), au contraire d'une nouvelle forme de racisme qui selon P-A Taguieff, souvent au nom du concept notamment mis en avant par le christianisme de « respect de l'autre »[23], parfois instrumentalisé par des individus ou groupes racistes[23], peut aboutir enfermer les individus dans leurs identités d'origine, éventuellement dans des quartiers susceptibles de devenir des ghettos… ;
  • mettre en valeur ces différences (culturelles…), par une discrimination positive ou un différentialisme culturel ;
  • refuser l'expression ostentatoire de spécificités socioculturelles ou religieuses.

L'antiracisme s'inscrit souvent dans une attitude plus large d'altruisme, de défense des libertés, ou d'antisexises[30] et d'autres formes d'égalité des droits, avec dans certains selon Pierre-André Taguieff des possibilités de dérives amenant à combattre une intolérance par une autre, au nom du Mal absolu, jusqu'à obtenir l'effet inverse[23].

Commission nationale consultative des droits de l'Homme[modifier | modifier le code]

Selon le rapport de la commission nationale consultative des droits de l'Homme de 1996, « L'antiracisme est au sens strict, un antiracialisme, qui revient à rejeter comme mal formées les catégories de la pensée raciale, à mettre en évidence la fausseté des propositions racialistes (les hiérarchies raciales, par exemple) ou les sophismes constitutifs des théories racialistes à prétention explicative »[31].

Pratique antiraciste[modifier | modifier le code]

Éducation[modifier | modifier le code]

L'un des moyens d'œuvrer contre le racisme du quotidien (et des cours d'école parfois) est d'y faire réfléchir les élèves en le milieu scolaire[32] et dès la maternelle[33], au collège[34]. Philippe Castel[35] fait valoir que « dès la maternelle, l'enfant développe une compétence à distinguer les choses. C'est sans doute le moment le plus propice pour commencer à percevoir la différence sans en avoir peur ni la rejeter ».

Mouvements antiracistes[modifier | modifier le code]

Manifestation antiraciste à Paris en 2014.

France[modifier | modifier le code]

En France, depuis la loi Pleven de 1972, les associations antiracistes peuvent se porter partie civile devant les juridictions pénales. Les plus connues sont SOS Racisme (9 000 adhérents[36]), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP, 5 000 adhérents[36]), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA, 5 000 adhérents[36]), la Ligue des droits de l'homme (LDH, 10 000 adhérents[36]), etc.

La LICRA sous la présidence de Patrick Gaubert jusqu'en 2010 s'était focalisé sur la lutte contre l'antisémitisme, ce qui, selon Le Monde, avait réduit son influence médiatique[36]. Idem pour le MRAP qui, selon la journaliste Élise Vincent, luttait beaucoup jusqu'en 2012 contre l'islamophobie[36].

L'antiracisme est l'une des valeurs de la république (liberté, égalité, fraternité…) et donc de l'école, lieu de socialisation et d'éducation civique ; le ministère de l'Éducation nationale a fait de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « Grande cause nationale 2015, mettant en avant l’impératif de « faire vivre » cette cause à travers un « parcours éducatif citoyen »[37] ; En France après les attentats de , l’Éducation nationale a rappelé que c'est l’un des thèmes importants de l’action éducative[38].

PublishingPaidMe[modifier | modifier le code]

En juin 2020, face aux inégalités raciales concernant les rémunérations dans l'industrie de l'édition, l'écrivaine L.L. McKinney (en) crée #PublishingPaidMe sur Twitter pour mettre en lumière cette inégalité[39].

Critiques et oppositions à l'antiracisme[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

En France, des philosophes, sociologues, géographes et polémistes ont pris des positions contre l’antiracisme et les associations antiracistes françaises. Parmi eux, on compte Alain de Benoist[40], Alain Finkielkraut[41],[42], Paul Yonnet[43],[44],[45], Philippe Raynaud[46] et Christophe Guilluy[47].

Ces intellectuels reprochent à l’antiracisme de nourrir un ressentiment et une logique victimaire[40],[46], d’ostraciser les classes populaires[47] et, par son incohérence[40], de diviser la gauche entre les partisans de l'universalisme républicain et ceux du multiculturalisme[46]. On reproche aussi aux associations antiraciste de faire le jeu de l’extrême-droite[43] et de l’antisémitisme[42] en remplaçant la lutte des classes par la lutte des « races »[44] et en masquant les «turpitudes des pays du Tiers monde»[48]. L’importance de la violence raciste en France est également minimisée et mise en perspective avec celle des États-Unis ou au Royaume-Uni[47].

Pour nombre de chercheurs et d'intellectuels, à l'instar du sociologue Eric Fassin[49] les attaques contre l'antiracisme relèvent souvent d'une "rhétorique réactionnaire" qui opère un renversement accusatoire.

Racisme antiblanc[modifier | modifier le code]

Le cas du racisme antiblanc a longtemps divisé les associations antiracistes françaises. Alain Jakubowicz, le nouveau président de la LICRA, « mesure que le vocable de racisme anti-Blancs est équivoque car ceux qui l'utilisent viennent souvent de l'extrême droite. Mais on n'est plus dans les années 1980. La société a changé, le mouvement antiraciste n'a pas suivi ces évolutions, et nous avons perdu en crédibilité »[36]. La LICRA se porte partie civile pour la première fois en 2012 dans le cas d'une de ces affaires, soutenue par le MRAP qui dit avoir « conscience des risques d'instrumentalisation ». SOS Racisme considère que tous les racismes « tout court » doivent être combattus, la LDH considère que le racisme antiblanc n'existe pas car « ça va banaliser l'idée que tout le monde est raciste ». Le PIR pense que « les véritables racisés » sont les immigrés originaires des anciennes colonies françaises et leurs descendants[36].

De même, Éric Fassin soutient que « lorsqu'on parle de racisme anti-Blanc, on revendique une conception purement individualiste, alors que le racisme repose sur des rapports sociaux. Le racisme est un phénomène de domination sociale, donc, par définition, il ne peut pas être symétrique ». Selon Le Point « le racisme anti-Blanc reste un cheval de bataille privilégié de l'extrême droite. »[50].

Daniel Sabbagh, directeur de recherche au Centre de recherches internationales, « une stratégie antiraciste adéquate devrait inclure la diffusion d’informations exactes susceptibles de conduire à la révision et, en dernier ressort, à l’abandon de ces croyances fausses. Les groupes « racisés » ou « racialisés » sont ceux indûment tenus pour des « races » au sens susvisé et maltraités en tant que tels. Leurs membres ne peuvent entièrement se soustraire à la « charge mentale » consistant à anticiper les réactions négatives potentiellement suscitées par leurs traits stigmatisés afin de mieux s’en prémunir. À l’inverse, « être blanc, c’est ne pas être obligé d’y penser ». Telle est même la quintessence du « privilège » inévitablement associé à cette position dans la hiérarchie raciale. »[51].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Labelle, M. (2015). Multiculturalisme, interculturalisme, antiracisme : le traitement de l’altérité. Revue européenne des migrations internationales, 31(2), 31-54.
  2. (en) Jacqueline Johnson, Sharon Rush et Joe Feagin, « Doing Anti-Racism: Toward an Egalitarian American Society », Contemporary Sociology, vol. 29, no 1,‎ , p. 95–110 (ISSN 0094-3061, DOI 10.2307/2654935, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) « Race - The history of the idea of race », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. (en-GB) « White Americans' attitudes - Defeat and demise of the Native Americans of the Plains - National 5 History Revision », sur BBC Bitesize (consulté le )
  5. « "Toute l'Europe a participé à l'esclavage", selon une chercheuse », sur LExpress.fr, (consulté le )
  6. « L’esclavage dans l’Empire ottoman - Fondements juridiques et représentations », sur herodote.net (consulté le )
  7. (en) James Francis Warren, Iranun and Balangingi : globalization, maritime raiding, and the birth of ethnicity, Singapore University Press, National University of Singapore, (ISBN 9971-69-242-2 et 978-9971-69-242-1, OCLC 51572722)
  8. United Nations, « L’idéologie du racisme : Un mauvais usage de la science pour justifier la discrimination raciale », sur United Nations (consulté le )
  9. a et b « Race humaine, couleur de la peau et génétique - Hominidés », sur www.hominides.com (consulté le )
  10. (en) « Johann Friedrich Blumenbach | German anthropologist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  11. a et b (en-US) Morgan Golf-French, « Beyond Heroes and Villains: Reassessing Racism in the German Enlightenment », sur German Historical Institute London Blog (consulté le )
  12. (en) Brooke Newman, « It’s Time for the British Royal Family to Make Amends for Centuries of Profiting From Slavery », sur Slate Magazine, (consulté le )
  13. a et b (en) « Jefferson's Attitudes Toward Slavery », sur Monticello (consulté le )
  14. (en) « Pope Nicolas V and the Portuguese Slave Trade · African Laborers for a New Empire: Iberia, Slavery, and the Atlantic World · Lowcountry Digital History Initiative », sur ldhi.library.cofc.edu (consulté le )
  15. (en) « CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Slavery and Christianity », sur newadvent.org (consulté le )
  16. a et b « BnF - Parcours : L'esclavage », sur expositions.bnf.fr (consulté le )
  17. « Quand Voltaire justifiait l'esclavage et affichait un racisme bon teint », sur La France pittoresque, (consulté le )
  18. a et b Jean-François Zorn, « Le combat anti-esclavagiste chrétien au XIXe siècle », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-), vol. 139,‎ , p. 635–652 (ISSN 0037-9050, lire en ligne, consulté le )
  19. a et b (en-US) Henry Louis Gates et Jr | Originally posted on The Root, « The Five Greatest Slave Rebellions in the United States | African American History Blog », sur The African Americans: Many Rivers to Cross, (consulté le )
  20. a et b Labelle, Micheline, 1940- auteur., Racisme et antiracisme au Québec : discours et déclinaisons (OCLC 1132122753)
  21. Siblot P (1989) De l'anticolonialisme à l'antiracisme: de silences en contradictions. Mots. Les langages du politique, 18(1), 57-74.
  22. Meyran R (2000) Races et Racisme : Les ambiguïtés de l'antiracisme chez les anthropologues de l'Entre-deux-guerres[PDF] | Gradhiva, (27), 63-76.
  23. a b c d et e Taguieff P.A (1989) Réflexions sur la question antiraciste. Lignes Revue, (12), 15-53.
  24. F. Ouellet et M. Page (dir.), ouvr. cité ; R. Grinter, « Multicultural or antiracist education? The need to choose », dans J. Lynch, C. Modgil et S. Modgil (1992) Cultural Diversity and the Schools, vol. 1: Education for Diversity: Convergence and Divergence, Londres, The Falmer Press, p. 95-111 ; M. Mc Andrew, « L'éducation interculturelle au Québec dix ans après », Revue Impressions, cégep Saint-Laurent, , p. 5-7.
  25. Bataille P & Juteau D (1994) Les conduites des antiracistes militants et des groupes communautaires en réponse à l'activité des groupes haineux : une étude en Ontario et au Québec, rapport remis à Multiculturalisme et Citoyenneté Canada, Ottaw.
  26. Figures ancestrales ; « Est-ce que les chercheurs deviennent parfois crédules en dépit de leur science, ou plutôt à cause de leur science ? » Dans un essai aussi original que déstabilisant l'anthropologue Wiktor Stoczkowski ose poser cette question sacrilège à propos d'un ancêtre : Émile Durkheim, .
  27. G. Le Bon (1895) Loi psychologique de l'évolution des peuples[PDF], Paris.
  28. Alean M & Vacher de Lapouge (1899) L'Aryen. Son rôle social, Paris.
  29. A. Fontenoing & A. de Gobineau (1940), Essai sur l'inégalité des races humaines, Paris, Firmin-Didot [1852].
  30. Delphy C (2006) Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme. Nouvelles questions féministes, 25(1), 59-83.
  31. La Lutte contre le racisme et la xénophobie. 1996 - Exclusion et Droits de l'Homme, rapport de la commission nationale consultative des droits de l'Homme, éditions Documentation française, 1997, page 144.
  32. Potvin, M., McAndrew, M., & Kanouté, F. (2006) L'éducation antiraciste en milieu scolaire francophone à Montréal: diagnostic et perspectives. Ministère du Patrimoine Canadien/Chaire de recherche du Canada Éducation et rapports ethniques.
  33. Potvin M & Carr P (2008) La « valeur ajoutée » de l’éducation antiraciste : conceptualisation et mise en œuvre au Québec et en Ontario[PDF] | Éducation et francophonie, 36(1), 197-216.
  34. Tauvel J.P (1997) L'antiracisme à l'école : Sortir des incantations rituelles : Tensions au collège | Migrants formation, (109), 184-192.
  35. Chercheur en psychologie sociale à l'Université de Bourgogne, cité par La Croix, op. cit.
  36. a b c d e f g et h Le « racisme anti-Blancs » divise les antiracistes, Élise Vincent, lemonde.fr, .
  37. « Semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme », sur éduscol, Ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Direction générale de l'enseignement scolaire (consulté le ).
  38. Dhume F (2016) Comment l'antiracisme devint une «valeur de l'école.
  39. (en) Mary Louise Kelly, « #PublishingPaidMe: Authors Share Their Advances To Expose Racial Disparities », sur npr.org, (consulté le )
  40. a b et c L'IMMIGRATION AUTREMENT Intégration ou assimilation ?[PDF], Revue d'extrême droite Éléments, p. 15
  41. « L'antiracisme est l'idéologie de notre temps », entretien, lexpress.fr, .
  42. a et b Alain Finkielkraut : « L'antisémitisme contre Israël parle la langue de l'antiracisme », actuj.com, .
  43. a et b Paul Yonnet, Voyage au centre du malaise français, Gallimard, 1993.
  44. a et b Paul Yonnet, fin de partie…, marianne.net, .
  45. Alexandre Devecchio, « Paul Yonnet, mémoires d'outre-tombe », Le Figaro Magazine, semaine du , page 42.
  46. a b et c L'extrême-gauche plurielle, La fracture coloniale, Perrin, 2007, chap. 2.
  47. a b et c Christophe Guilluy : "La posture antifasciste et antiraciste de la France d’en haut est devenue une arme pour protéger son modèle face aux gens d’en bas dont on délégitime les diagnostics en les assimilant à du populisme", atlantico.fr, 27 avril 2017
  48. Alain Finkielkraut sur Durban II.
  49. [1], nouvelobs.com, 9 avril 2021
  50. Louis Chahuneau, « Une association réveille le débat sur le « racisme anti-Blanc » », Le Point, (consulté le ).
  51. Daniel Sabbagh, « Le « racisme anti-Blancs » existe-t-il ? », magazine Cogito (Sciences Po), (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Antiracisme.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]