Vrbaïte

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Vrbaïte
Catégorie II : sulfures et sulfosels[1]
Image illustrative de l’article Vrbaïte
Vrbaïte, Crven Dol Mine, Allchar (Alsar), Roszdan, Macédoine, largeur de la capture : 0,8 mm
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique As8Hg3S20Sb2Tl4
Identification
Masse formulaire[2] 2 903,5 ± 0,16 uma
As 20,64 %, Hg 20,73 %, S 22,09 %, Sb 8,39 %, Tl 28,16 %,
Couleur noir, gris-noir, bleuté, rouge foncé; sur les sections polies, blanc bleuté avec des reflets internes rouges
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais Centré C
Classe cristalline et groupe d'espace Dipyramidale ;

{C 2/m 2/c 21/a}
Clivage Bon sur {010}
Cassure inégale/irrégulière à conchoïdale
Habitus pyramidal, tabulaire
Échelle de Mohs 3,5
Trait rouge pâle
Éclat submétallique à métallique
Propriétés optiques
Indice de réfraction n = 2,72-2,73
Biréfringence biaxial (+)
Dispersion optique r > v
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence opaque
Propriétés chimiques
Densité 5,27-5,33
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La vrbaïte est une espèce minérale du groupe des sulfures et plus précisément des sulfosels, de formule Tl4Hg3Sb2As8S20.

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

La vrbaïte a été décrite en 1912 par Bohuslav Ježek[3]. Elle fut nommée ainsi en l'honneur du professeur Karel Vrba (1845-1922), minéralogiste tchèque de l'université Charles de Prague.

Topotype[modifier | modifier le code]

  • Crven Dol Mine, Allchar (Alsar) Roszdan, Macédoine.
  • Les échantillons de référence sont déposés au :
Musée national de Prague en République tchèque (no 25292)
Mines ParisTech (École nationale supérieure des mines de Paris) à Paris en France
National Museum of Natural History de Washington DC aux États-Unis (n°R939).

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

  • La vrbaïte est un minéral de couleur noire, gris-noir, bleuté ou rouge foncé, et blanc bleuté avec des reflets internes rouges sur les faces polies. Elle se présente sous la forme de cristaux tabulaires sur {010} ou pyramidaux sur {111} ne dépassant pas 3 millimètres. Son éclat est submétallique à métallique, elle est opaque, se casse de façon irrégulière à conchoïdale et présente un clivage bon sur {010}. Sa dureté est de 3,5 et sa densité mesurée est de 5,27-5,33. Son trait est de couleur rouge jaunâtre pâle.
  • La vrbaïte contient du soufre (S), du mercure (Hg), du thallium (Tl) et de l'arsenic (As), elle est donc fortement toxique.

Il est nécessaire :

de toujours se laver les mains après l'avoir manipulée.
d'éviter d'inhaler les poussières produites lors de la manipulation et/ou de la cassure.
de ne jamais l'ingérer et/ou la lécher.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

La vrbaïte cristallise dans le système cristallin orthorhombique. Son groupe d'espace est {C 2/m 2/c 21/a} et sa classe de symétrie est 2/m 2/m 2/m ; Holoédrie orthorhombique.

  • Les paramètres de la maille conventionnelle sont : a = 13,18 Å, b = 23,23 Å, c = 11,22 Å, Z = 4 unités formulaires par maille, (volume de la maille, V = 3 435,24 Å3)
  • La masse volumique calculée est 5,29 g/cm3. (sensiblement égale à la densité mesurée)
  • Le pouvoir réflecteur des cristaux de vrbaïte vaut 28-30 % (580).

Propriétés chimiques[modifier | modifier le code]

  • La vrbaïte est composée de 28,16 % de thallium, 22,09 % de soufre, 20,73 % de mercure, 20,64 % d'arsenic et de 8,39 % d'antimoine.
  • Sa masse formulaire est de 2903,5 uma, soit 4,82 × 10−24 kg.

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Gîtologie
La vrbaïte est un minéral rare se trouvant dans les dépôts hydrothermaux avec d'autres sulfures d'arsenic et de thallium.
Minéraux associés
Réalgar, orpiment.

Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]

  • Voici tous les gisements de vrbaïte connus actuellement.
  • États-Unis
Thallium prospect (Lookout Pass), Little Valley, Comté de Tooele, Utah[4]
  • Groenland
Complexe Ilimaussaq, Narsaq, Groenland-Méridional[5]
  • Japon
Mine Yunosawa, Minami-Tsuagaru-Gun, Préfecture d'Aomori, Tōhoku, Honshū[6]
  • Macédoine
Crven Dol Mine, Allchar (Alsar), Roszdan[7],[8]
  • Russie
Gremuchka ore zone, Beshtau U deposit, Piatigorsk, Kraï de Stavropol, Ciscaucasie[9]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Bohuslav Ježek (1912), Ak. Böhmen, Roz.: 21.
  4. No reference
  5. Soerensen, H. (2001): The Ilimaussaq alkaline complex, South Greenland: status of mineralogical research with new results, Geology of Greenland Survey Bulletin 190, GEUS
  6. Kagaya, B. (1962) Journal of the Mining College, Akita University, Series A, 2, #2, 60-88.
  7. [Zeitschr.Kryst.Min.(1912) 51, 365-378; Rieck, B. (1993) - Famous mineral localities: Allchar, Macedonia, Mineralogical Record, 24 (6), 437-449]
  8. Christian Reweitzer
  9. Pekov, I. (1998) Minerals First discovered on the territory of the former Soviet Union 369p. Ocean Pictures, Moscow

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jezek (1912), Ak. Böhmen, Roz.: 21.
  • Jezek (1912), Zeitschr. Kryst. Min.: 51: 365-378.
  • Křehlik (1912), Zs. Kr. : 51: 379.
  • Frondel, Clifford (1941), American Mineralogist: 26: 25.
  • (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. I : Elements, Sulfides, Sulfosalts, Oxides, New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 834 p. (ISBN 978-0471192398), p. 484-485
  • Caye, R., P. Picot, R. Pierrot, and F. Permingeat (1967) Nouvelles données sur la vrbaïte, sa teneur en mercure. Bull. Soc. fr. Minéral., 90, 185–191.
  • American Mineralogist (1968): 53: 351.
  • Zeitschrift für Kristallographie (1971) : 134: 360-380.

Liens externes[modifier | modifier le code]