Vide local

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Le Vide local est une région vaste et vide du milieu intergalactique, adjacente à notre propre Groupe local[1],[2]. Découvert en 1987 par R. Brent Tully et Rick Fisher[3], le Vide local est composé de trois secteurs distincts, séparés par des points de « filaments vaporeux »[2]. L'étendue précise de ce vide est inconnue, mais il est estimé avoir une dimension d'au moins 45 Mpc (150 millions d'années-lumière) de large[4] et une longueur pouvant aller jusqu'à 70 Mpc (230 millions d'années-lumière)[2]. Le Vide local semble contenir un nombre significativement moindre de galaxies que prévu par le modèle standard de la cosmologie[5].

Emplacement et dimensions[modifier | modifier le code]

Les vides sont le résultat de la façon dont la gravitation fait s'attirer et s'agglutiner la matière dans l'Univers, regroupant les galaxies dans des groupes et des amas, qui sont séparés par des régions en grande partie vides de galaxies[6].

Les astronomes ont remarqué que la Voie lactée se trouve dans une large et plate rangée de galaxies nommée le « Voile Local »[1], délimitant le Vide local. Le Vide local s'étend sur environ 60 mégaparsecs (200 millions d'années-lumière), commençant dans le coin du Groupe local[7]. La distance entre la Terre et le centre du Vide local serait d'au moins 23 mégaparsecs (75 millions d'années-lumière)[2].

La taille du Vide local est calculé grâce à une galaxie naine isolée et localisée à l'intérieur. Plus le vide est grand, plus il est vide. Plus la gravité y est faible et plus facilement la galaxie naine devrait s'échapper du vide pour aller vers des concentrations de matières[2]. L'énergie sombre a été suggérée comme une explication alternative à l'expulsion rapide de la galaxie naine[1].

Un précédent modèle de type bulle de Hubble, basé sur les vitesses mesurées de la supernova thermonucléaire, ou supernova Type 1a, propose un vide relatif centré sur la Voie Lactée. Une analyse des données (2011), cependant, indique que la poussière interstellaire a interféré dans les résultats, donnant des mesures erronées[8].

Effets sur les alentours[modifier | modifier le code]

Les scientifiques pensent que le Vide s'accroît et que le Voile local, qui constitue un des murs du Vide, s'éloigne de son centre à une vitesse de 260 kilomètres par seconde[6]. Les concentrations de matières s'attirent mutuellement, créant un vide plus large d'où la matière s'enfuit. Le Vide local est uniformément entouré par de la matière dans toutes les directions, à l'exception d'un secteur où il n'y a rien, ce qui a pour effet d'extirper plus de matière encore de ce secteur. L'effet sur la proche galaxie est étonnement important[2]. La vitesse d'éloignement de la Voie Lactée du Vide local est de 268 kilomètres par seconde[1],[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) David Shiga, « Dwarf-flinging void is larger than thought », NewScientist.com news service, (consulté le ).
  2. a b c d e et f (en) R. Brent Tully, Edward J. Shaya, Igor D. Karachentsev, Hélène M. Courtois, Dale D. Kocevski, Luca Rizzi et Alan Peel, « Our Peculiar Motion Away from the Local Void », The Astrophysical Journal, vol. 676, no 1,‎ , p. 184-205 (DOI 10.1086/527428, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. (en) R. Brent Tully et J. Richard Fisher, Nearby Galaxy Atlas, Cambridge University Press, (lire en ligne).
  4. a et b (en) Univ. of Hawaii Institute for Astronomy, « Milky Way moving away from void », astronomy.com, (consulté le ).
  5. (en) P. J. E. Peebles et Adi Nusser, « Nearby galaxies as pointers to a better theory of cosmic evolution », Nature, vol. 465, no 7298,‎ , p. 565-569 (DOI 10.1038/nature09101, lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b (en) I. Iwata, K. Ohta, K. Nakanishi, P. Chamaraux et A.T. Roman, « The growth of the Local void and the origin of the Local velocity anomaly », ASP Conference series, Astronomical Society of the Pacific, vol. 329 « Nearby large-scale structures and the Zone of avoidance »,‎ , p. 59-66 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  7. (en) Brent Tully (Présentation à l'Institute for Astronomy (University of Hawaii)), « Our CMB Motion: The Local Void influence » [ppt] (consulté le ).
  8. (en) Adam Moss, James P. Zibin et Douglas Scott, « Precision cosmology defeats void models for acceleration », Physical Review D, vol. 83, no 10,‎ , article no 103515 (DOI 10.1103/PhysRevD.83.103515, Bibcode 2011PhRvD..83j3515M, arXiv 1007.3725).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]