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Le sénateur Athanase David, vers 1942-1948 (Bibliothèque et Archives Canada)

Louis Athanase David (Montréal, 24 juin 1882 - Montréal, 26 janvier 1953) est un avocat et un homme politique québécois. Secrétaire de la province de Québec de 1919 à 1936, il est le maître d’œuvre des importantes mesures sociales et culturelles du gouvernement Taschereau qui marquent des jalons importants dans l'histoire de l'intervention de l'État québécois dans les secteurs de l'éducation, de la santé et du bien-être, traditionnellement pris en charge par l'Église, de même que dans le développement d'une politique culturelle québécoise spécifique.

Famille, études et début de carrière[modifier | modifier le code]

Laurent-Olivier David (1840-1926), le père d'Athanase

Né à Montréal le 24 juin 1882, Athanase David est le fils de Laurent-Olivier David, avocat, journaliste, historien et homme politique. Il grandit dans un milieu libéral et côtoie de près Wilfrid Laurier, ami intime de son père.

Après des études classiques au collège Sainte-Marie et des études en droit à l'Université Laval à Montréal, il est admis au Barreau de la province de Québec le 7 juillet 1905. Il exerce quelques années le droit à Montréal, d'abord avec Édouard Montpetit et Arthur Vallée, avant de faire partie du cabinet Elliot et David[1].

Il épouse à Montréal, le 3 novembre 1908, Antonia Nantel (1886-1955), la fille de l'influent journaliste et homme politique conservateur Guillaume-Alphonse Nantel[1],[2]. Après leur mariage, celle-ci joue un rôle important dans le développement de la vie musicale montréalaise, d'abord à titre de membre du conseil exécutif du Montreal Orchestra (1930-1934)[3],[4], puis par sa participation à la fondation de l'Orchestre symphonique de Montréal (1934) [3],[5], enfin comme cofondatrice des Festivals de Montréal (en association avec Wilfrid Pelletier) en 1936, dont elle assume la présidence jusqu'en 1952[3],[6].

Parmi leurs enfants, l'un de leurs fils, le cardiologue Paul David, a fondé l'Institut de cardiologie de Montréal et a été sénateur. L'une de leurs filles, Simone David-Raymond, fondatrice de l'Hôpital Marie-Enfant, est membre de l'Ordre du Canada et grand-officier de l'Ordre national du Québec[7].

L'une de leurs petites-filles, Françoise David, fille de Paul David, est une militante féministe et altermondialiste, de même que l'un des porte-parole du parti Québec solidaire.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Athanase David fait son entrée en politique active sous la bannière libérale lors des élections provinciales de 1916 en se faisant élire député à l’Assemblée législative du Québec dans la circonscription de Terrebonne, qui avait été représentée par son beau-père Guillaume-Alphonse Nantel, pour le compte des conservateurs, de 1882 à 1900. Cette élection reconduit le premier ministre Lomer Gouin au pouvoir.

Après avoir été réélu sans opposition en 1919, il entre au cabinet de Gouin le 25 août 1919 à titre de secrétaire de la province[1], devenant, à 37 ans, le plus jeune ministre du cabinet. Il occupe également ce poste au sein du gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau, successeur de Gouin, de 1920 à 1936.

Louis-Alexandre Taschereau, premier ministre du Québec de 1920 à 1936

David est réélu comme député dans Terrebonne aux élections de 1923, 1927, 1931, puis grâce au vote de l'officier rapporteur (président d'élection) en 1935[1].

Le 11 juin 1936, Taschereau, déjà fortement contesté au sein de son parti par l'aile radicale, est contraint de démissionner à la suite de la mise au jour de scandales dans lesquels étaient impliqués son frère et plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement. Son successeur, Adélard Godbout, qui cherche à se dissocier du précédent gouvernement, ne conserve en poste aucun des ministres qui ont siégé avant 1935 au cabinet de Taschereau, même ceux dont l'intégrité était au-dessus de tout soupçon[8]. David, qui est ainsi du nombre des exclus, est remplacé au Secrétariat de la province par Charles-Auguste Bertrand le 27 juin.

Athanase David choisit alors de ne pas se représenter à l'élection de 1936[1] au cours de laquelle le parti libéral essuie une sévère défaite qui met fin à 40 ans de domination libérale au gouvernement.

Lors de l'élection de 1939, David se porte de nouveau candidat dans Terrebonne et est réélu, tandis que son parti est reporté au pouvoir. Godbout, qui ne veut toujours pas de lui comme ministre au sein de son nouveau cabinet, souhaite lui confier la présidence de l'Assemblée législative. David, Secrétaire de la province durant 17 ans et vedette des cabinets Taschereau, considère cette nomination à un poste honorable, mais relativement sans influence, comme une injure[9]. La situation se dénoue à quelques jours de l'ouverture de la session parlementaire, lorsque le premier ministre canadien, William Lyon Mackenzie King, sur l'intervention de Godbout, nomme David sénateur le 9 février 1940[9],[10]. Il démissionne de sa fonction de député le 14 février suivant pour siéger au Sénat, jusqu'à son décès en 1953[10],[1].

Oeuvre politique[modifier | modifier le code]

Le ministère qu'Athanase David dirige durant 17 ans, de 1919 à 1936, le Secrétariat de la province de Québec, avait pour fonction, lors de sa création en 1867, d'agir à titre de gardien du Grand Sceau de la province et de veiller à l'émission, la conservation et l'enregistrement des lettres patentes et des documents officiels. Au fil des ans, le Secrétariat est devenu l’organe gouvernemental en charge des diverses missions de l'État n'étant pas encore passées sous la responsabilité d'un ministère distinct. Les principaux secteurs d'intervention du Secrétaire de la province, au cours des années où David assume cette fonction, concernent l'éducation, la santé, les affaires sociales et la culture [11],[12].

Éducation et culture[modifier | modifier le code]

À titre de Secrétaire de la province, David fait adopter en 1922 par l'Assemblée législative la Loi pour encourager la production d'oeuvres littéraires ou scientifiques, qui « vise à favoriser l’avancement de la littérature et des sciences, à seconder les efforts des écrivains et à stimuler, par l’émulation, le goût des travaux littéraires et scientifiques »[13]. Cette loi instaure des prix (communément nommés prix David) décernés à des écrivains ou des chercheurs qui ont soumis les meilleures œuvres littéraires ou scientifiques aux concours de la province. Ces prix sont les ancêtres directs des Prix du Québec. C'est pour cette raison que le prix littéraire Athanase-David commémore son nom [14].


Santé et affaires sociales[modifier | modifier le code]

Le 19 mars 1921, Athanase David fait adopter par l'Assemblée législative la Loi sur l'assistance publique qui prévoit le partage des coûts d'hospitalisation et d'internement des malades, des indigents et des orphelins à parts égales entre le gouvernement provincial, les municipalités et les établissements de soins[15].


Implication culturelle et sociale[modifier | modifier le code]

Amateur de sport, il devient président du club de hockey des Canadiens de Montréal en novembre 1921 après son acquisition par Léo Dandurand, Joseph Cattarinich et Louis A. Létourneau et le demeure jusqu'à la revente du club, le 17 septembre 1935[16]. Pendant sa présidence, le club remporte la Coupe Stanley à trois reprises, en 1923-1924, 1929-1930 et 1930-1931[17].

En 1928, à l'instigation de l'Américain George Stallings, importante personnalité de la Ligue majeure de baseball, Athanase David persuade l'homme d'affaires montréalais Ernest Savard, un courtier en valeurs mobilières, de s'associer avec eux pour ressusciter le défunt club de baseball des Royaux de Montréal (Montreal Royals) (1897-1917) en rachetant la concession de Jersey City de la Ligue internationale pour 225 000 $. Savard se charge de rassembler les autres investiseurs montréalais tandis que David supervise la construction de l'édifice destiné à accueillir la nouvelle équipe, le Stade Delorimier qui doit être suffisamment vaste pour accueillir les nombreux spectateurs que les propriétaires espèrent attirer. Les travaux débutent en janvier 1928 et la partie inaugurale a lieu le 5 mai de la même année[18].

Partageant l'intérêt de son épouse pour le développement de la vie musicale montréalaise, il joue un rôle important dans la fondation de l'Orchestre symphonique de Montréal en 1934 pour lequel il obtient notamment une importante subvention du gouvernement du Québec[5]. Il est aussi cofondateur avec sa femme en 1939 des Festivals de Montréal[6].

Il est créé chevalier de la Légion d'honneur en 1923, officier en 1925 et commandeur en 1934[1].

Décédé à Montréal le 26 janvier 1953, il est inhumé dans le cimetière de Sainte-Agathe-des-Monts, le 30 janvier suivant[1].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Athanase David, En marge de la politique. Montréal : Lévesque, 1934. 181 p. (recueil de discours)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens et documents externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies et ouvrages de synthèse[modifier | modifier le code]

  • BROWN, William. Les fabuleux Royaux : Les débuts glorieux du baseball à Montréal. Montréal : Éditions Robert Davies, 1996.
  • DUPONT, Antonin. Taschereau. Montréal : Guérin, 1997 (réédition de DUPONT, Antonin. Les relations entre l'Église et l'État sous Louis-Alexandre Taschereau, 1920-1936. Montréal : Guérin, 1972). neu
  • GENEST, Jean-Guy. Godbout. Sillery : Septentrion, 1996.
  • GOW, James Ian. Histoire de l'administration publique québécoise, 1867-1970. Montréal / Toronto : Presses de l'Université de Montréal / Institut d'administration publique du Canada, 1986.
  • HAMELIN, Jean. Le Musée du Québec : histoire d'une institution nationale. Québec : Musée du Québec, 1991 (Cahiers de recherche (Musée du Québec), no 1). neu
  • LAURIN, Serge. Rouge, Bleu : la saga des Prévost et des Nantel. Chronique d’un siècle d’histoire politique dans la région des Laurentides. Sainte-Foy : Les Presses de l’Université Laval, 1999. [compte-rendu en ligne] neu
  • VIGOD, Bernard L., Taschereau. Sillery : Septentrion, [1996]. neu

Articles de périodiques et d'ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

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Articles de dictionnaires et d'encyclopédies[modifier | modifier le code]

Publications officielles[modifier | modifier le code]

Sites web[modifier | modifier le code]

Sites web gouvernementaux ou institutionnels
Sites web personnels

Notes et références de l'article[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Assemblée nationale du Québec, Notice biographique d'Athanase David.
  2. LAURIN, Serge. « Nantel, Guillaume-Alphonse », Dictionnaire biographique du Canada [en ligne].
  3. a b et c HUOT, Cécile. « Madame Athanase David », Encyclopédie de la musique au Canada [en ligne].
  4. McLEAN, Eric. « Montreal Orchestra », Encyclopédie de la musique au Canada [en ligne].
  5. a et b HUOT, Cécile, Gilles POTVIN et Claire RHÉAUME. « Orchestre symphonique de Montréal », Encyclopédie de la musique au Canada [en ligne].
  6. a et b HUOT, Cécile. « Les Festivals de Montréal », Encyclopédie de la musique au Canada [en ligne].
  7. MALISSARD, Pierrick. « La longue controverse de la vaccination antituberculeuse au Canada : le bacille Calmette-Guérin (BCG), 1925-1975 ». Canadian Bulletin of Medical History / Bulletin canadien d'histoire de la médecine, vol. 15, no 1 (1998), p. 108; Secrétariat de l'Ordre national du Québec, Répertoire des membres - Simone David-Raymond.
  8. GENEST, Jean-Guy. Godbout. Sillery : Septentrion, 1996, p. 95-96.
  9. a et b GENEST, Jean-Guy. Godbout. Sillery : Septentrion, 1996, p. 130-131.
  10. a et b Parlement du Canada, Fiche parlementaire de Louis-Athanase David
  11. GOW, James Ian. Histoire de l'administration publique québécoise, 1867-1970. Montréal / Toronto : Presses de l'Université de Montréal / Institut d'administration publique du Canada, 1986, p. 122-135, 146.
  12. HARVEY, Fernand. « La politique culturelle d'Athanase David, 1919-1936 », Les Cahiers des Dix, vol. 57 (2003), p. 36-37.
  13. Ministère de la Culture et des Communications du Québec. Historique des Prix du Québec, 2001, p. 3
  14. Ministère de la Culture et des Communications du Québec. Historique des Prix du Québec, 2001, p. 3-5, 21.
  15. LINTEAU, Paul-André, René DUROCHER et Jean-Claude ROBERT. Histoire du Québec contemporain. Tome 1: De la Confédération à la crise (1867-1929). Montréal : Boréal Express, 1979, p. 500-504.
  16. CHFANS, « Les Présidents de l'Histoire du Canadien : Athanase David » (Page consultée le 6 mars 2007)
  17. MARSH, James. « Canadiens de Montréal » et « Champions de la coupe Stanley 1892-1944 », dans L'Encyclopédie canadienne [en ligne].
  18. BROWN, William. Les fabuleux Royaux : Les débuts glorieux du baseball à Montréal. Montréal : Éditions Robert Davies, 1996, p. 25-29.


Références encore inutilisées[modifier | modifier le code]

Compléments :
1. Bibliographie

2. Témoignages contemporains

  • Lionel Bertrand, Mémoires : choses vues, entendues et vécues en politiques : de 1906-1958. Montréal : Éditions du Jour, 1972.
  • Lionel Bertrand, Quarante ans de souvenirs politiques. Sainte-Thérèse de Blainville : Editions L. Bertrand, 1976.
  • Hector Laferté, Derrière le trône : Mémoires d'un parlementaire québécois, 1936-1958. Sillery, Éditions du Septentrion, 1998. [Extraits en ligne, Google Livres]

3. Autres (vérifier pertinence)

  • [2] (conférence)
  • [3] (thèse)
  • [4] (résumé de communication lors d'un congrès)

4. Iconographie potentielle (droits à vérifier)

Iconographie[modifier | modifier le code]


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