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Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols

Album de Sex Pistols
Sortie 28 octobre 1977 (UK)
10 novembre 1977 (US)
Enregistré Octobre 1976
mars à juin 1977
Août 1977 aux Studios Wessex (Londres)
Durée 38:47
Genre Punk rock
Producteur Chris Thomas
Bill Price
Label Virgin

Albums de Sex Pistols

Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols (ou simplement Never Mind the Bollocks) est le seul album studio enregistré par les Sex Pistols. Les fans et les critiques le considèrent en général comme un album majeur dans l'histoire du rock en raison de l'influence durable qu'il a eu sur de nombreux musiciens de différents styles, en particulier du punk rock et d'autres styles qui en sont dérivés. Il est régulièrement cité dans des classements consacrés aux meilleurs albums rock ou punk. L'album est sorti le 27 octobre 1977 chez Virgin Records[1] sur fond de controverse à propos du terme vulgaire « bollocks » contenu dans le titre.

Des versions plus anciennes de la plupart des titres de l'album sont parues dans un bootleg intitulé Spunk, composé de démos enregistrées par le groupe entre 1976 et janvier 1977, qui est sorti peu de temps avant Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols.

Vue générale[modifier | modifier le code]

Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols est le seul album officiel sorti par les Sex Pistols pendant que Johnny Rotten faisait partie du groupe ; ces titres sont apparus par la suite sur de nombreuses compilations (le groupe s'étant séparé moins de trois mois après la sortie de l'album). L'album comporte les quatre singles du groupe sortis auparavant, à l'exception de leurs faces B. Plusieurs titres de l'album sont présents dans des versions différentes dans le film The Great Rock 'n' Roll Swindle, un faux documentaire plus ou moins inspiré par l'histoire des Sex Pistols, mais surtout centré sur leur manager (et véritable créateur du film), Malcolm McLaren.

La sortie de l'album au Royaume-Uni déclenche immédiatement la controverse. La première affaire judiciaire connue concerne le caractère « obscène » du titre et la poursuite engagée contre le directeur du magasin de disques Virgin de Nottingham (et le propriétaire du label Richard Branson) pour l'avoir exposé dans la vitrine du magasin (en vertu de la section 28 du Town Police Clauses Act de 1847, remplacé depuis par l'Indecent Displays (Control) Act de 1981). Le 24 novembre 1977, le Conseil de la Reine John Mortimer présente devant la Magistrates' Court de Nottingham des témoins experts qui démontrent que le mot bollocks n'est pas obscène, désignant à l'origine en vieil anglais un prêtre, et devant être simplement compris dans le titre dans le sens d'«  absurdités » (nonsense). Le président du tribunal se voit contraint de conclure en ces termes :

Much as my colleagues and I wholeheartedly deplore the vulgar exploitation of the worst instincts of human nature for the purchases of commercial profits by both you and your company, we must reluctantly find you not guilty of each of the four charges.

Les scandales suivants, encore plus importants, ne tardent pas : les paroles des chansons God Save the Queen et Anarchy in the U.K., ainsi la couverture concue par Jamie Reid pour le single God Save the Queen[2] sont perçus comme des attaques en règle de la monarchie britannique, de la société civile britannique, de ses institutions, de l'ordre social et de la moralité publique en général. Le guitariste Steve Jones et le chanteur Johnny Rotten ont tous deux insisté sur le fait que le groupe ne souhaitait pas critiquer la personne de la reine elle-même mais bien le gouvernement britannique dans son ensemble[3]. Quoiqu'il en soit, ces scandales ont certainement contribué au succès de l'album et du single.

La voix furieuse de Rotten, sa façon de chanter en exagérant son articulation et en évitant délibérément de chanter juste sont particulièrement originaux pour l'époque ; dans le même temps, l'utilisation de jurons et autres mots insultants dans les textes sont très choquants. Alternant hurlements et gémissements, il dénonce la mainmise des grandes entreprises, la vacuité intellectuelle généralisée, et l'hypocrisie politique, tandis que le guitariste Steve Jones lui répond en créant un véritable mur de sons avec ses guitares.

L'approche utilisée par le producteur Chris Thomas pour l'enregistrement de Never Mind the Bollocks se distingue de celle qui allait devenir la norme pour les albums punk rock. Plutôt que de s'efforcer de capturer un son brut ou live, Thomas s'oriente vers un son très clair et une palette sonore riche et élargie en utilisant le re-recording pour les pistes de guitares. À ce propos, il déclara : "Anarchy has something like a dozen guitars on it; I sort of orchestrated it, double-tracking some bits and separating the parts and adding them, et cetera ... It was quite laboured. The vocals were laboured, as well." La rage et l'énergie palpables dans l'album sont considérées comme des précurseurs du mouvement punk rock alors naissant.

Résultat des ventes et influence[modifier | modifier le code]

Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols a atteint la première place des UK Albums Charts, mais seulement la 106e au classement Billboard des ventes albums aux États-Unis lors de sa sortie initiale. Bien que l'album ne se soit que peu vendu en dehors d'Europe dans un premier temps, il finit par atteindre une réputation internationale, devenant par exemple disque d'or aux USA selon la RIAA en 1987 (soit 500 000 album vendus) puis disque de platine (1 000 000 de ventes) seulement quatre ans plus tard.

De même, d'importants critiques musicaux coinsidèrent que Never Mind the Bollocks a eu une importance décisive dans la formation du genre punk rock et dans celles d'autres styles de musique apparus ultérieurement. Ainsi en 1985, les auteurs du New Musical Express élisent Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols treizième meilleur album de tous les temps[4]. En 1993, les auteurs du même magazine l'élisent cette fois troisième meilleur album de tous les temps[5].

En 1987, dans le cadre de son vingtième anniversaire, le magazine Rolling Stone l'a placé en deuxième position de ses « 100 meilleurs albums des 20 dernières années ». En 2003, ce magazine avait déjà classé Never Mind the Bollocks à la 41e place de ses « 500 plus grands albums de tous les temps ».

En 1987, Rolling Stone magazine nomme Never Mind the Bollocks deuxième meileur album des vingt dernières années, seul le Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles le devançant. Ce même magazine le classe 41e de sa liste des 500 plus grands albums de tous les temps en 2003. Dans une interview en 2002, le journaliste de Rolling Stone Charles M. Young déclare :

Never Mind The Bollocks changed everything. There had never been anything like it before and really there's never been anything quite like it since. The closest was probably Nirvana, a band very heavily influenced by the Sex Pistols.[6]

Dans son livre de 1995 intitulé The Alternative Music Almanac, Alan Cross place l'album en sixième position de sa liste de 10 albums alternatifs classiques. En 1997, Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols termine en 24e position du sondage Music of the millenium à propos des plus grands albums de tous les temps organisé au Royaume-Uni par HMV Group, Channel 4, The Guardian et Classic FM[7]. En 1998, les lecteurs du magazine Q élisent Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols 30e plus grand album de tous les temps, et en 2000 ce même magazine le place en 10e position de sa liste des 100 meilleurs albums britanniques de tous les temps.

En 2001, le réseau VH1 a nommé Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols dix-septième meilleur album de tous les temps. L'album a également été classé en première position d'un sondage auprès des lecteurs du magazine Kerrang! à propos de s 50 meilleurs albums punks de l'histoire[8].

En 2006, l'album est choisi par Time magazine pour figurer dans sa liste des 100 meilleurs albums de tous les temps[9], et, la même année, NME l'élit quatrième meilleur album britannique de tous les temps[10].

Contenu de l'album[modifier | modifier le code]

L'album original sorti au Royaume-Uni (référence Virgin V2086) ne contenait que onze titres ; par la suite, le groupe a changé d'avis en décidant de créer une nouvelle version incluant Submission. Ce choix est intervenu alors que Virgin avait déjà commencé la production de la première version. Plutôt que de détruire ces copies, Virgin choisit de les publier quand même, dans un premier temps comme offres promotionnelles, puis commercialement afin de contrer un afflux soudain d'imports venus de France, où les Disques Barclay avaient sorti en mi-octobre une version 12-titres (dont Submission).

Suite à cela, Virgin avance la sortie de l'album au Royaume-Uni d'une semaine, et choisit de publier de nouvelles copies de la version 11-titres plutôt que d'attendre que la version 12-titres soit prête (on parle généralement de 50000 copies, toutefois certains collectionneurs estiment que ces chiffres officiels surestiment ce nombre). La plupart de ces disques incluent un poster ainsi que Submission sous la forme d'un single gratuit.

Certaines des copies 11-titres originales ont été importées de manière privée en Suède et vendues pendant quelques semaines dans un magasin de disques de Stockholm. Ces versions n'incluaient ni le poster ni le single Submission. Un article paru dans la presse locale met en garde les lecteurs contre l'achat de copies « défectueuses », leur conseillant d'attendre la sortie de la version 12-titres sur le point d'être pressée. L'article incluait également une déclaration de Virgin - Londres, qui expliquait que toute production et vente de ces versions avait stoppé, mais qu'un certain nombre de copies avaient filtré par erreur via la branche export de la société. Cette version vendue en Suède avait un dos blanc et portait les numéros de série A-1 et B-1.

La version 12-titres commence finalement à circuler au Royaume-Uni début novembre 1977.

À la suite de la confusion concernant le contenu de l'album, différentes variantes de la pochette arrière vendue au Royaum-Uni existent : complètement vide, avec Submission, sans Submission, et une version erronée incluant Belsen Was a Gas mais à laquelle manquent plusieurs titres, basée sur un projet précédent rejeté au cours de la conception de l'album.

Tous les titres cités ci-dessous sont crédités comme composés par Steve Jones/Glen Matlock/Paul Cook/Johnny Rotten, sauf ceux notés * qui sont de Jones/Cook/Rotten/Sid Vicious. Toutes les paroles sont de Rotten (paroles originales de Seventeen par Jones, paroles originales de Pretty Vacant par Matlock).

Version à 11 titres[modifier | modifier le code]

Face A[modifier | modifier le code]

  1. Holidays in the Sun – 3:22 *
  2. Liar – 2:41
  3. No Feelings – 2:56
  4. God Save the Queen – 3:20
  5. Problems – 4:11

Face B[modifier | modifier le code]

  1. Seventeen – 2:02
  2. Anarchy in the U.K. – 3:32
  3. Bodies – 3:03 *
  4. Pretty Vacant – 3:18
  5. New York – 3:07
  6. EMI – 3:10
  • Submission inclue avec la plupart des copies sous la forme d'un single seven-inch à une seule face (référence VDJ 24).

Version à 12 titres[modifier | modifier le code]

Face A[modifier | modifier le code]

  1. Holidays in the Sun – 3:22 *
  2. Bodies – 3:03 *
  3. No Feelings – 2:51
  4. Liar – 2:41
  5. God Save the Queen – 3:19
  6. Problems – 4:11

Face B[modifier | modifier le code]

  1. Seventeen – 2:02
  2. Anarchy in the UK – 3:31
  3. Submission – 4:12
  4. Pretty Vacant – 3:18
  5. New York – 3:05
  6. EMI – 3:10
  • Les pochettes des versions américaines (référence Warner Bros. BSK3147) et canadiennes (référence Warner Bros. KBS3147) son vertes sur fond rose ; l'ordre des titres God Save the Queen (en sixième position) et Problems (en cinquième position) est inversé.
  • La première version française (référence Disques Barclay 941 001) comporte les mêmes titres que la version britannique 11-titres avec en plus Submission à la fin de première face.

Participants[modifier | modifier le code]

Classement des ventes[modifier | modifier le code]

Album[modifier | modifier le code]

Année Classement Position
1977 UK Albums Chart 1 [11]
1978 Billboard 200 106

Certifications[modifier | modifier le code]

Organisation Niveau Date
BPI – Royaume-Uni Gold 17 novembre 1977
BPI – Royaume-Uni Platinum 15 janvier 1988
RIAA – États-Unis Gold 2 décembre 1987 [12]
RIAA – États-Unis Platinum 26 mars 1992 [12]
NVPI – Pays-bas Gold 1990

Rééditions[modifier | modifier le code]

Le 29 octobre 2007, Virgin Records lance une édition spéciale à l'occasion du trentième anniversaire de l'album dans un format vinyle 180 grammes. L'ensemble inclue égalament une version 7" de Submission et un poster, tout comme la version originale du 28 octobre 1977.

Virgin ressort également avant cette réédition les quatre singles du groupe, Anarchy in the UK, God Save the Queen, Pretty Vacant et Holidays in the Sun, en version vinyle 7".

Aux États-Unis, les mêmes opérations ont été menées par Warner Bros., qui détient toujours les droits américains de Nevermind the Bollocks.

Reprises[modifier | modifier le code]

Le groupe folk punk allemand Mr. Irish Bastard a travaillé à un album reprenant chaque titre de Nevermind the Bollocks, intitulé Never Mind The Bastards - Here Is Mr. Irish Bollocks. L'album complet n'est pas encore sorti, mais leur interprétation de God Save the Queen a été publiée dans une compilation en février 2012[13].

Le groupe Artichoke a sorti un album acoustique reprenant l'intégralité de l'album. L'album est sorti en 2006[14].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Jon Savage, England's Dreaming, Faber & Faber, London, (ISBN 0-571-22720-1), p. 414
  2. « The Sex Pistols - Never Mind The Bollocks », sur Sleevage (consulté le )
  3. Charles M. Young, « Classic Albums: Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols », Rolling Stone, Isis/Eagle Rock Entertainment,‎
  4. « NME », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎
  5. (en) « NME », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎
  6. {{docu | nom1 = Young | prénom1 = Charles M. | titre = Classic Albums: Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols | année = 2002 |éditeur = Isis/Eagle Rock Entertainment}}
  7. « Music of the Millennium », sur BBC News (consulté le )
  8. (en) « Kerrang! 50 Greatest Punk Albums Ever », sur Rate Your Music (consulté le )
  9. (en) « Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols » (consulté le )
  10. « NME », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎
  11. « Chart Stats » (consulté le )
  12. a et b « Gold & Platinum », RIAA (consulté le )
  13. (de) Dominik Heinrichs, « Mr. Irish Bastard: Verbeugung vor den Sex Pistols », Zillo Medieval, no 2,‎ , p. 37
  14. « Timothy Sellers on Outsight Radio Hours », Outsight Radio Hours (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Eric Weisbard et Craig Marks, Spin Alternative Record Guide, Vintage Books, (ISBN 0-679-75574-8)



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