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Les Suessions - latin Suessiones - étaient un peuple gaulois de Gaule Belgique. Ils ont laissé leur nom à la ville de Soissons et au Soissonnais. Ils avaient pour clients les Meldes, les Silvanectes et les Viromanduens, et étaient étroitement liés avec leurs voisins, les Rèmes. Leur capitale avant la conquête romaine était Noviodunum ou Noviodunum Suessionum, que l'on situe à Pommiers. Après la guerre de Gaules, elle est probablement transférée sur le site de Villeneuve-Saint-Germain jusqu'à la fondation d'Augusta Suessionum, la future Soissons.

Leur territoire est encadré par celui des Rèmes, des Viromanduens, des Bellovaques, des Silvanectes et des Meldes, ces deux derniers étant peut-être à l'origine de simples pagus de la cité des Suessions[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Carte des peuples de la Gaule

L'étymologie du nom des Suessions n'est pas assurée et les scientifiques ont fait plusieurs propositions dont aucune ne s'impose.

Les Suessions vivant sur les rives de l'Aisne, on a proposé qu'ils tirent leur nom de la rivière, "Axona". Cette hypothèse, discutable, en fait le "peuple de la rivière Axona"

D'autres traductions ont été faites comme "Ceux qui se sont appropriés leur territoire", "Ceux qui ont fait leur le territoire de conquête" proposé par Françoise Bader. Cette analyse traduit la première syllabe du nom des Suessiones, Suess- comme étant une forme réfléchie comparable au latin sui[2]. Xavier Delamarre traduit suessiones par "Ceux qui ont six troupes". Léon Fleuriot parle de "Ceux qui sont riches en nourriture"[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Suessiones apparaissent dans les textes antiques avec la guerre des Gaules. Jules César est le premier à les évoquer dans ses commentaires. Toutefois Strabon, quelques décennies plus tard, raconte des évènements antérieurs à ceux rapportés par le conquérant.

La guerre des Cimbres[modifier | modifier le code]

Les Suessions appartiennent à la confédération des Belges qui repousse les Cimbres et leurs alliés Teuton, lors de l'incursion de ces derniers en Gaules vers -109 av. J.C.[4].

Par la suite ils semblent acquérir le leadership sur les peuples Belges. Sous le règne du roi Diviciacos, un homonyme du druide et homme politique éduen, il est possible qu'ils étendent également leur influence sur certains peuples de Bretagne[5].

La Guerre des Gaules[modifier | modifier le code]

En 57 av. J.C., leur hégémonie sur la gaule Belgique semble être contestée par les Bellovaques. Ceux-ci en effet réclame la direction militaire de la coalition montée contre César. Ce rôle sera néanmoins confiés au Suessions, en la personne de Galba, roi des Suessions et successeur de Diviciacos[5]. Toutefois Dion Cassius place un certain Adra à la tête de la coalition[6].

Lors de la réunion de la coalition, les Rèmes font défection et s'allient avec César. Cette défection est un revers important pour le peuple Suessions puisqu'ils partageaient avec les Rèmes une relations particulière. Selon César il s'agit de peuple frère, partageant nombres d'institutions, magistrats et chefs de guerre[7]. Les Rèmes vont soutenir Jules César tout au long de la guerre.

En réponse à la coalition belge, Jules César envoie un contingent éduens ravager le pays des Bellovaques puis s'installe en bordure de l'Aisne, à la frontière entre les Suessions et les Rèmes[8]. Les Belges, qui, à ce moment, assiégeaient Bibrax, finissent par marcher sur lui[9].

A la suite d'une première confrontation avec les troupes belges sur les rives de l'Aisne, Jules César marche sur la capitale des Suessions et l'assiège après un premier assaut infructueux. Galba offre alors la soumission de son peuple, donnant ses deux fils pour otage et déposant les armes. L'intervention des Rèmes semble leur obtenir des conditions de soumission plutôt généreuse[10]. De fait, il semble qu'un siècle plus tard ils ne soit pas soumis au tribut envers Rome[11]. Ils sont néanmoins placé sous la tutelle des Rèmes. Les peuples des Meldes et des Silvanectes, dont on soupçonne qu'il pourrait s'agir originellement de pagus des Suessions, pourraient avoir pris leur indépendance à cette occasion[1].

Les Suessions ne sont pas cités par César dans les contingents gaulois qui participent aux coalitions de 52 av. J.C.[12]. Si on a retrouvé des monnaies qui leurs sont attribuées à Alésia, elles sont en trop petit nombre pour prouver leur présence effective. (pas bcp, genre 1 ex. retrouver la ref.).

En 51 av. J.C., ils sont la cible d'une attaque de la part d'une coalition levée par les Bellovaques. Jules César intervient, à la demande des Rèmes, et obtient la reddition des troupes bellovaques et de leurs alliés[13].

Après la conquête[modifier | modifier le code]

Lors de la réorganisation de la Gaule par Marcus Vipsanius Agrippa, vers 30 av. J.C., les Suessions sont intégré à la province de Gaule Belgique. Ils se dotent également d'une nouvelle capitale, Augusta Suessionum. Leurs anciens clients ou pagus sont désormais indépendant, formant ainsi les cités Meldes et Silvanectes.

Selon Pline l'Ancien, ils ont un statut de cité libre[11], c'est à dire qu'ils ne sont pas tenu de payer un tribut à l'occupant romains. A cette occasion Pline mentionne un autre peuple, non libre, portant un nom à la sonorité proche et situé géographiquement à proximité des Suessiones, entre eux et les Viromanduens. Ce peuple, les Suaeuconi, est inconnu par ailleurs. Il est parfois considéré que les Catuslogues, également cités par Pline et également inconnus par ailleurs, sont un pagus d'une des grandes cités environnantes[14]. Il s'agit peut-être ici d'un cas similaire.

Au Ve siècle ap. J.C. La cité des Suessions fait partie de l'enclave gallo-romaine dirigée par Ægidius, puis rendue indépendante par son fils Syagrius, lequel fera de Soissons sa capitale. La cité des Suessions est ensuite sous le contrôle de Clovis à la suite de la bataille de Soissons. Elle est, dès lors, intégrée au royaumes francs.

Le territoire Suessions[modifier | modifier le code]

Étendue et limites[modifier | modifier le code]

Le territoire des Suessions est principalement centré sur la vallée de l'Aisne qui regroupe la grande majorité des agglomérations que l'on peut attribuer aux Suessions. Il est possible qu'ils aient contrôlé aussi une partie de la vallée de la Marne entre les territoires Meldes et Rèmes, mais aucune agglomération protohistorique d'importance ne vient confirmer ce fait. Il est également possible qu'avant la guerre des Gaules, les territoires Meldes et Silvanectes n'aient été que de simples pagus de la cité des Suessiones. Les Rèmes sont peut-être alors dans le même cas[1].

Agglomérations[modifier | modifier le code]

César parle d'une douzaine de villes pour le territoire des Suessions. Mais même en ajoutant celles trouvées sur les territoires Meldes, Silvanecte et Rèmes, on obtient un chiffre inférieur. Les oppida actuellement découvertes sur le territoire des Suessions au sens le plus strict sont :

  • l'Oppidum de Pommiers
  • l'Oppidum de Villeneuve-Saint-Germains
  • Augusta Suessionum
  • l'Oppidum de Saint-Pierre-en-Chastre
  • l'Oppidum de Montigny-l'Engarin
  • l'Oppidum d'Ambleny
  • l'Oppidum de Muret-et-Crouttes

Ressources[modifier | modifier le code]

traces de commerce et de travail du sel à villeneuve Saint Germain (à checker)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Stephan Fichtl, Les peuples gaulois, éditions Errance, 2012
  2. Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise : La Gaule des combats, éditions errance, 2012
  3. [1]site de l'arbre celtique - article des Suessions
  4. Strabon, Géographie, Livre IV, 4, 3
  5. a et b Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre II, 4
  6. Dion Cassius, Histoire Romaine, Livre XXXIX, 1
  7. Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre II, 3
  8. Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre II, 5
  9. Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre II, 7
  10. Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre II, 12
  11. a et b Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, Livre IV, 31
  12. Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre VII, 75
  13. Jules César, Hirtius, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre VIII
  14. Sophie Devillers , Stéphane Dubois , Etienne Mantel, Une agglomération antique sort de l'anonymat : Briga ressuscité, Revue Archéologique de Picardie, 2006

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