Tony Tani

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Tony Tani
Description de cette image, également commentée ci-après
Tony Tani vers 1950.
Nom de naissance Shōtarō Ōtani
Naissance
Tokyo, Japon
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Décès (à 69 ans)
Tokyo, Japon
Profession Humoriste
Acteur
Chanteur
Maître de cérémonie
Tony Tani (à droite) avec l'actrice Yoshiko Hirose dans le film Le Profil de la ville (1953).
de g. à d. : Mariko Miyagi, Ichirō Arishima, Tony Tani et Torajirō Saitō sur le tournage de Koisuredo koisuredo monogatari (1956).

Tony Tani (トニー谷?), de son vrai nom Shōtarō Ōtani (大谷 正太郎, Ōtani Shōtarō?) ( - ), est un humoriste japonais des années 1950, à la fois acteur, chanteur et maître de cérémonie, connu pour son personnage de scène flamboyant qui tournait en dérision les stéréotypes japonais sur les Américains ainsi que l'influence de l'occupation américaine du Japon sur la culture japonaise[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Alors qu'il exerce comme maître de cérémonie sur les émissions de radio et dans les salles de danse[2], Tani développe un personnage de scène énergique qui s'exprime en mélangeant les conventions de langage archaïques des prostituées de luxe avec des répliques caustiques et des bribes anachroniques d'un jargon anglophone approximatif[3]. Il parodie le style américain avec des lunettes androgynes, une fine moustache à la Ronald Colman[4], et des costumes raides et une perruque, se faisant appeler Number One Handsome Boy. Il imite Spike Jones en jouant du jazz de manière satyrique, utilisant un soroban (boulier japonais) comme instrument de percussion pour ridiculiser les problèmes économiques du Japon d'après-guerre.

Tani se moque ouvertement de son public dans un style caustique qui plaît d'abord mais qui finit par fatiguer les gens et la presse, qui le critiquent pour son manque d'humilité après la libération tranquille de son fils enlevé en 1955. Sa popularité décline, tandis que les critiques sociaux japonais mènent la nation en réaffirmant l'identité culturelle indépendante du Japon, attaquant Tani comme étant un symbole de la « colonisation » américaine[1]. Au cours des années suivantes, il travaille à revitaliser sa carrière face à une résistance continue de la presse et de l'industrie du divertissement, y compris des producteurs d'émissions de télévision nostalgiques[1]. Il meurt d'un cancer du foie en 1987.

Filmographie partielle[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • Le mangaka Fujio Akatsuka s'est inspiré de Tani pour créer le personnage d'Iyami (dont le nom signifie « criard » ou « désagréable ») dans Osomatsu-kun.
  • Dans l'épisode Neitram, Méios et le Voleur aux Rêves ! de la série Pokémon de 2011 apparaît un personnage nommé Léon qui est une caricature physique de Tani avec des éléments comportementaux d'Iyami.
  • En 1987, Eiichi Ohtaki (en) produit l'album This is Mr. Tony Tani, une compilation d'enregistrements musicaux inédits de Tani, qui combinent des éléments de jazz, mambo, cha-cha-cha et de musique japonaise traditionnelle[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Kenji Hasegawa, « The Short-Lived Stardom of Tony Tani: America, Parody, and Popular Culture in Post-Occupation Japan », Journal of Tokiwanomori,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Edward Seidensticker, History of Tokyo 1867-1989, From EDO to SHOWA: The Emergence of the World's Greatest City, Tuttle Publishing, (ISBN 9781462901050).
  3. John Whittier Treat, The Rise and Fall of Modern Japanese Literature, The University of Chicago Press, (ISBN 978-0226811703), p. 162.
  4. Naoki Inose, Persona; A Biography of Yukio Mishima, Stone Bridge Press, (ISBN 9781611725247).
  5. « Japan in the 50s », sur Movement.radio, SAE Institute (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]