Tirailleurs indochinois

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Armoiries des militaires indochinois au service de la France, 1887.

Issus de l'Indochine française, les tirailleurs indochinois furent recrutés au Laos, au Tonkin, en Annam et au Cambodge à partir des années 1880 lors de l'expédition du Tonkin. Ils furent dissous en 1946.

Certains tirailleurs indochinois formèrent les cadres des futures armée cambodgienne, armée laotienne et armée de la République du Vietnam. De même, certains choisirent les rangs du Việt Minh et du Pathet Lao.

Unités[modifier | modifier le code]

Tirailleurs tonkinois[modifier | modifier le code]

Tirailleur tonkinois en 1885.

Tirailleurs annamites[modifier | modifier le code]

Tirailleurs cambodgiens[modifier | modifier le code]

Tirailleurs indochinois[modifier | modifier le code]

Compagnie de tirailleurs indochinois à Fleury-sur-Aire, juin 1916.

Campagnes[modifier | modifier le code]

Participation à la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Tirailleurs indochinois chargeant des douilles d'obus à Breuil-sur-Vesle, 1916.

Nombre de travailleurs débarquent en France : 4 631 arrivent en 1915, 26 098 en 1916, 11 719 en 1917, 5 086 en 1918 et 727 en 1919[réf. nécessaire]. 6 000 soldats européens sont en outre rapatriées en France. 43 430 hommes sont ainsi incorporés dans l'armée française[réf. nécessaire], se répartissant comme suit :

Entrainement de tirailleurs indochinois au tir, vers 1916.

Les bataillons de tirailleurs indochinois qui ont combattu sont le 7e et le 21e en métropole et les 1re et 2e à l'Armée française d'Orient.

La 4e compagnie du 6e bataillon d'étapes, affectée à des travaux à Beauzée-sur-Aire (creusement de parallèles de départ sur le champ de bataille), participe à la bataille de Verdun. Elle est incorporée au 8e régiment de tirailleurs tunisiens qui monte à l'attaque le sur Douaumont et sur Haudremont[4]. Les pertes s'élèvent à cinquante hommes[réf. nécessaire], dont le capitaine Charlet[4].

À la bataille du Chemin des Dames, participe le 7e bataillon de tirailleurs indochinois, alors incorporés à la 12e division d'infanterie. Il est engagé du 5 au et déplore 195 morts, dont le commandant Dez. Il est ensuite incorporé au 67e régiment d'infanterie. Il combat également dans les Vosges en , entre Saint-Dié et Gérardmer, ainsi que dans le secteur Arnould (Gérardmer), de juin à . Le général Pénet adresse alors « au 7e bataillon indochinois (...) toute sa satisfaction pour les qualités militaires dont il a fait preuve »[5].

Lors de l'Offensive du Printemps, le 21e bataillon de tirailleurs indochinois se bat devant Reims en tenant La Neuvillette et Pont-Saint-Thierry, du 17 au [6].

Tirailleurs en janvier 1917 à Koritza en Albanie.

Un autre engagement a lieu pour le 1er bataillon de tirailleurs indochinois à Monastir, d'août à , avec la 122e DI[6], ainsi qu'au lac d'Ohrid avec le 175e RI. 61 pertes sont comptabilisées pour le 1er bataillon de tirailleurs indochinois[7]. Le 2e bataillon de tirailleurs indochinois participe à l'attaque sur Veliternë (Albanie), le , prenant le village dans lequel il demeure jusqu'en avril. 20 hommes décèdent[8]. Au lac d'Ohrid, en , le 2e bataillon indochinois résiste à la contre-attaque ennemie au prix de 35 soldats morts[9].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Des unités indochinoises des forces coloniales françaises se qualifièrent aussi durant la bataille de France où elles combattirent avec bravoure. Des soldats indochinois se distinguèrent dans la Meuse où la Wehrmacht subit de lourdes pertes.

En mars 1945, l'Armée impériale japonaise prend d'assaut la garnison française stationnée en Indochine composée essentiellement de tirailleurs indochinois. Les cadres français furent décimés lors de ce coup de force.

Après 1945, les ex-tirailleurs sont regroupés dans des compagnies de marche, qui sont rassemblées pour former le bataillon de marche indochinois en janvier 1948[10]. Les tirailleurs démobilisés forment l'ossature de l'Armée populaire vietnamienne, la guérilla indépendantiste[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 253.
  2. a et b Éric Deroo et Antoine Champeaux, « Panorama des troupes coloniales françaises dans les deux guerres mondiales », Revue historique des armées, no 271,‎ , p. 72–88 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
  3. Rives et Deroo 1999, p. 132-133.
  4. a et b Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 246.
  5. Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 247.
  6. a et b Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 249.
  7. Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 250.
  8. Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 251.
  9. Histoire militaire de l'Indochine 1930, p. 252.
  10. Jacques Sicard, « Le bataillon de marche indochinois (1948-1954) », Symboles & Traditions, no 157,‎ , p. 9-12 (lire en ligne)
  11. Ivan Cadeau, La guerre d'Indochine: de l'Indochine française aux adieux à Saigon, 1940-1956, Tallandier, (ISBN 979-10-210-1019-2, lire en ligne), chap. IV (« Le choix de la guerre et l’échec de la pacification »), p. 195-196

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne).
  • État-major des troupes d'Indochine, Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930), t. 2, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]