Théorème taubérien de Hardy-Littlewood

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En mathématiques, le théorème taubérien de Hardy-Littlewood est un théorème taubérien reliant le comportement asymptotique d'une série à celui de la série obtenue via la méthode de la sommation d'Abel. Ce théorème est nommé en l'honneur de Godfrey Harold Hardy et John Edensor Littlewood qui l'ont démontré en 1914[1]:226. En 1930, Jovan Karamata en a donné une nouvelle démonstration bien plus simple[1]:226.

Énoncé[modifier | modifier le code]

Supposons que an ≥ 0 pour tout n, et que lorsque x1 on ait

Alors quand n tend vers ∞ on a

Le théorème est parfois énoncé avec des variantes, qui requièrent, à la place de an ≥ 0, que an = O(1), ou an ≥ −K pour une certaine constante K[2].

Démonstration de Jovan Karamata[modifier | modifier le code]

En 1930, Jovan Karamata a trouvé une courte démonstration du théorème en considérant les fonctions g telles que

Un calcul facile montre que cette propriété est vraie pour tous les monômes g(x)=xk et par conséquent est vraie pour tous les polynômes. Cela peut être alors étendu aux fonctions continues par morceaux (en utilisant notamment le théorème de Stone-Weierstrass et le fait que les an sont positifs. En particulier, la fonction g telle que g(t)=1/t si 1/e<t<1 et 0 autrement vérifie cette propriété. Mais alors pour x=e−1/N la somme Σanxng(xn) est a0+...+aN et l'intégrale de g vaut 1. Le théorème taubérien de Hardy-Littlewood s'en déduit alors.

Exemples[modifier | modifier le code]

Coefficients non positifs[modifier | modifier le code]

Le théorème peut être mis en défaut si les coefficients ne sont pas positifs. Par exemple, la fonction

est équivalente à 1/4(1–x) quand x tend vers 1, mais les sommes partielles de ses coefficients sont 1, 0, 2, 0, 3, 0, 4... qui ne peuvent être équivalent à une fonction linéaire.

Théorème des nombres premiers[modifier | modifier le code]

En 1915, Hardy et Littlewood ont développé une démonstration du théorème des nombres premiers utilisant leur théorème taubérien. Ils ont montré que

où Λ est la fonction de von Mangoldt et en ont conclu que

ce qui est une formulation équivalente du théorème des nombres premiers[3]:34–35[4]:302–307

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b E. C. Titchmarsh, The Theory of Functions, Oxford, Oxford University Press, , 2e éd. (ISBN 0-19-853349-7)
  2. (en) G. H. Hardy, Divergent Series, Providence, RI, AMS Chelsea, (1re éd. 1949), 396 p. (ISBN 0-8284-0334-1)
  3. G. H. Hardy, Ramanujan : Twelve Lectures on Subjects Suggested by his Life and Work, Providence, AMS Chelsea Publishing, (1re éd. 1940), 254 p. (ISBN 978-0-8218-2023-0)
  4. Władysław Narkiewicz, The Development of Prime Number Theory : From Euclid to Hardy and Littlewood, Berlin, Springer-Verlag, , 449 p. (ISBN 3-540-66289-8, lire en ligne)

Article lié[modifier | modifier le code]