Syndrome mental d'hivernage

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Le syndrome mental d'hivernage, énoncé par J. Rivolier en 1954[1], est un trouble psychique découlant de situations d'isolement extrême. Ce syndrome a été quasi exclusivement étudié au près de personnes participants à des missions scientifiques dans des régions polaires (antarctique)[2],[3],[4].

Chez les personnes atteintes de ce syndrome, on constate des modifications du sommeil, des manifestations surtout dépressives, avec faible réactivité face à la vie en communauté, des problèmes relationnels, voire des altérations cognitives souvent liées à la dépression[1], ou au stress[5].

Différentes phases du syndrome mental d'hivernage[modifier | modifier le code]

Ce syndrome comporte trois phases[6] différentes.

La phase d'alarme[modifier | modifier le code]

Elle se caractérise par une confrontation à la réalité de la situation, des doutes sur le bien-fondé de la décision, des manifestations anxieuses et des idées de fuite (ex. : finalement je renonce, je refuse de me confronter à cette situation, je veux repartir).

La phase de résistance[modifier | modifier le code]

Ou autrement appelée phase de contestation, d’opposition, c’est l’une des réactions les plus fréquentes. Le sujet va tenter d’agir sur l’environnement social (le seul perçu comme modifiable) pour le modifier ou le contrôler. Cela peut se traduire par une situation d’agressivité, d’hostilité entrecoupée de phases anxio-dépressives. Cette contestation a pour fonction de donner à l’individu l’impression qu’il peut contrôler la situation, alors que la situation n’est pas contrôlable – condition climatique, condition sociale, condition environnementale.

La phase d'épuisement[modifier | modifier le code]

Ou autrement appelée phase de résignation/acceptation dans le sens où c’est une phase lors de laquelle vont s’installer des réactions d’indifférence et de passivité. L’individu admet son impuissance à vaincre ce qui l'oppresse.

Remédiation[modifier | modifier le code]

Il est possible de remédier à ce syndrome par le biais de thérapies cognitivo-comportementale ou par le biais d'activité de loisir qui semble être le moyen le plus efficace pour lutter contre les conséquences du stress négatif qu'engendre ce syndrome.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Adaptation psychosociale aux milieux d'exception : Définition de Adaptation psychosociale aux milieux d'exception », Psychologies,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) G. Daniel Steel, « Extreme and Unusual », dans Exploring the Last Continent, Springer International Publishing, (ISBN 9783319189468, DOI 10.1007/978-3-319-18947-5_17, lire en ligne), p. 361–377
  3. (en-US) HR Guly, « Psychology during the expeditions of the heroic age of Antarctic exploration », History of Psychiatry, vol. 23, no 2,‎ , p. 194–205 (ISSN 0957-154X et 1740-2360, DOI 10.1177/0957154x11399203, lire en ligne, consulté le )
  4. Gro Mjeldheim Sandal, Fons J. R. van deVijver et Nathan Smith, « Psychological Hibernation in Antarctica », Frontiers in Psychology, vol. 9,‎ (ISSN 1664-1078, PMID 30524340, PMCID PMC6256132, DOI 10.3389/fpsyg.2018.02235, lire en ligne, consulté le )
  5. Le défi du stress : l'isolement et le confinement font des ravages Science&Vie
  6. (en) Greg Décamps et Elisabeth Rosnet, « A Longitudinal Assessment of Psychological Adaptation During a Winter-Over in Antarctica », Environment and Behavior, vol. 37, no 3,‎ , p. 418–435 (ISSN 0013-9165 et 1552-390X, DOI 10.1177/0013916504272561, lire en ligne, consulté le )