Sanctions contre le Venezuela

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John Bolton et Steve Mnuchin annoncent des sanctions contre PDVSA

Les sanctions contre le Venezuela sont des sanctions économiques contre le gouvernement de Nicolás Maduro mises en place essentiellement par les États-Unis, l'Union européenne, le Canada, le Royaume-Uni, la Suisse, le Panama et le Mexique

Histoire[modifier | modifier le code]

Sous le mandat de Nicolás Maduro, les sanctions américaines s’accroissent dès 2013, après sa victoire à l'élection présidentielle, qui n’est pas reconnue par l'opposition et les États-Unis. En décembre 2014, le Congrès américain approuve la « loi publique de défense des droits de l’homme et de la société civile au Venezuela ». Le texte établit la possibilité de prendre des mesures unilatérales coercitives contre le pays dans les domaines économiques, financiers et commerciales. Le , le président des États-Unis, Barack Obama, signe l'ordre exécutif 13692 ; ce « décret Obama » considère le Venezuela comme « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis »[1]. Dans le même temps les États-Unis mettent en place des sanctions contre plusieurs responsables politiques vénézuéliens[2].

En , le Trésor américain annonce des sanctions contre 13 actuels et anciens hauts responsables gouvernementaux du Venezuela. Le secrétaire du Trésor des États-Unis, Steven Mnuchin ajoute : « Chaque personne qui participera à l'Assemblée constituante et qui affaiblit le processus démocratique au Venezuela doit savoir qu'elle s'expose à des sanctions américaines »[3],[4].

Les ambassadeurs des 28 pays de l’Union européenne (UE) ont donné leur feu vert le à l’adoption de sanctions, dont un embargo sur les livraisons d’armes, contre le Venezuela. Ces sanctions interdisent également aux entreprises européennes de livrer du matériel de surveillance électronique pouvant servir à réprimer l’opposition au régime du président Nicolas Maduro ; elles prévoient également la mise en place d’un cadre juridique permettant à l’Union européenne de placer ensuite sur sa liste noire des personnalités ou entités sanctionnées pour leur implication dans la répression[5].

À partir de 2017, les sanctions économiques des États-Unis interdisent presque complètement au Venezuela l'accès aux marchés financiers internationaux. En novembre 2017, le pays est déclaré en défaut de paiement partiel par les agences de notation Fitch Ratings et S&P Global[6].

En janvier 2019, les États-Unis imposent des sanctions à la société publique de pétrole et de gaz naturel vénézuélienne PDVSA[7]. Les sanctions empêchent PDVSA d’être payée pour ses exportations de pétrole aux États-Unis et gèlent 7 milliards de dollars d’actifs américains de PDVSA. John R. Bolton estime la perte attendue à l'économie vénézuélienne à plus de 11 milliards de dollars en 2019[7],[8]. La filiale américaine de PDVSA, Citgo, annonce en février qu’elle couperait officiellement les liens avec PDVSA afin de se conformer aux sanctions imposées par les États-Unis au Venezuela et de suspendre les paiements à PDVSA. Guaidó et l'Assemblée nationale nomment un nouveau conseil d'administration Citgo sous la présidence de Luisa Palacios[9].

Le 5 mars, les États-Unis annoncent des nouvelles sanctions visant 34 navires appartenant au PDVSA et deux compagnies, basées au Liberia et en Grèce, accusées de transporter du brut du Venezuela vers Cuba[10].

Le 17 avril 2019, le Département du Trésor des États-Unis impose des sanctions contre la Banque centrale du Venezuela[11].

Les représentants pro-Maduro du gouvernement vénézuélien sont aussi soumis à des restrictions pour accéder à des fonds dans des banques européennes[11]. La Banque d'Angleterre gèle les avoirs du gouvernement vénézuélien dans les banques du Royaume-Uni[12].

En avril 2024, le gouvernement américain annonce remet en place plusieurs sanctions qui avait été levée suite à un accord entre le gouvernement vénézuélien et son opposition pour la tenue de la prochaine élection présidentielle. Ce renouvellement de sanctions fait suite à l'invalidation de la candidature de María Corina Machado et de sa remplaçante Corina Yoris[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Venezuela : l’Assemblée constituante s'installe à Caracas », sur humanite.fr, (consulté le ).
  2. « Cuba dénonce les sanctions américaines contre le Venezuela », sur Radio-Canada, (consulté le ).
  3. « Venezuela: Washington annonce des sanctions contre 13 proches du pouvoir », sur Radio France internationale, (consulté le ).
  4. « Crise au Venezuela : sanctions américaines contre 13 Vénézuéliens », Le Point, (consulté le ).
  5. AFP, L’Union Européenne adopte des sanctions contre le Venezuela, Le Monde, .
  6. « Le Venezuela en défaut de paiement sur deux emprunts obligataires », sur Europe 1 (consulté le ).
  7. a et b Lee, Matthew and Deb Riechmann, « US hits Venezuela with oil sanctions to pressure Maduro », AP,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Lucia Kassai et Fabiola Zerpa, « Russia Comes to Maduro’s Rescue After U.S. Sanctions Hit », Bloomberg,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Ivanova Polina et Maria Tsvetkova, « Venezuela to move state oil firm PDVSA office from Lisbon to Moscow », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Gilles Biassette, « Venezuela : l’opposition lance l’« Opération Liberté » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b « Venezuela: Maduro juge "illégales" les sanctions américaines contre la Banque centrale », Le Point, (consulté le ).
  12. « Venezuela : l'opposition marque des points contre le régime chaviste », sur Le Figaro (consulté le ).
  13. « Les Etats-Unis réinstaurent les sanctions pétrolières contre le Venezuela » Accès libre, sur Le Monde,