Robert Gay (physicien)

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Robert Gay
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Robert Gay (1962)
Naissance
Marseille, Bouches-du-Rhône
Décès (à 92 ans)
Bordeaux, Gironde
Nationalité Française
Diplôme
Docteur es Sciences de la Faculté des Sciences de l’Université de Paris (Sorbonne)
Profession
Professeur à l'Université de Bordeaux, Physicien, cristallographe
Activité principale
Directeur du Laboratoire de cristallographie de la Faculté des sciences de l’université de Bordeaux
Autres activités
Président de l’Association française de cristallographie (AFC)
Conjoint
Geneviève Heiblig
Descendants
3 filles, 3 fils

Robert (François, Pierre, Marie) Gay est un cristallographe français, né le à Marseille (France) et mort, à l’âge de 92 ans, le à Bordeaux (France).

De à , Robert Gay est nommé professeur (1951) et directeur du Laboratoire de Minéralogie de Bordeaux qui devient le Laboratoire de Cristallographie de la Faculté des sciences de l’université de Bordeaux en . Il est vice-président de la Société française de minéralogie et de cristallographie en . Il est président de l’Association française de cristallographie en et chevalier de la Légion d'honneur en .

Biographie[modifier | modifier le code]

Robert Gay est le fils de Léon (Louis, Maxime, Léon) Gay, professeur de chimie-physique à la Faculté des sciences de Montpellier et d’Hélène Tenaillon.

Il ne reste que quelques années à Marseille car son père Léon Gay est nommé professeur de chimie-physique à la Faculté des sciences de Montpellier. Son père est l’auteur d’un ouvrage sur la Dissociation électrolytique en trois volumes : t. 1 Méthode distillatoire[1], t. 2 Cryoscopie des électrolytes forts[2] et t. 3 Conductimétrie des électrolytes forts[3] (1934) (Hermann et Cie, Paris).

Robert Gay poursuit sa scolarité primaire et secondaire à Montpellier, puis des études supérieures en sciences naturelles à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris. Il obtient le titre d'agrégé des sciences naturelles. En , il épouse à Paris, Geneviève Heiblig. En 1943, il devient sous le parrainage de Charles Victor Mauguin et Jean Wyart membre de la Société française de minéralogie[4].

Le , il présente sa thèse à la Faculté des sciences de l’université de Paris (Sorbonne) pour obtenir le grade de docteur es sciences physiques[5]. La commission d’examen est présidée par Charles Mauguin. J Cabannes et Jean Wyart sont ses examinateurs.

Sa première thèse porte sur l' « Étude des phénomènes de précipitation par une méthode de diffusion. Applications minéralogiques ». Sa deuxième thèse est intitulée « Propositions données par la faculté. La structure cristalline des hydroxydes alcalins ».

Thèse de Robert Gay (1946) dédicacée de la main de l'auteur

De à , il est assistant à la Sorbonne. Il côtoie entre autres André Guinier, A.J. Rose et Hubert Curien. En , il est nommé assistant à la Faculté des sciences de Bordeaux, cours Pasteur. Le laboratoire de Minéralogie se trouvait au 3e étage, les fenêtres donnaient sur le cours Victor-Hugo, et les appareils à rayons X et le laboratoire photo se trouvaient dans les caves. En , il est nommé professeur titulaire et directeur du laboratoire de Minéralogie de l'université de Bordeaux..

En , Robert Gay est cofondateur du DEA de physico-chimie structurale de Bordeaux avec Raymond Calas, Jacques Jousseau-Dubien, Adolphe Pacault, Auguste Rousset. Les étudiants du DEA dotés d'une formation initiale en cristallographie pouvaient poursuivre leur études par une thèse de 3e cycle dans l'un des laboratoires de l'université de Bordeaux. Les étudiants de physique du solide (dir. Paul Hagenmuller), du CRPP (dir. Adolphe Pacault), de chimie organique (dir. Robert Lalande), de chimie analytique (dir. Jean-Claude Colleter), de spectroscopie infra-rouge (dir. Michel Couzi) et de géologie. Ils effectuaient alors des expériences au laboratoire de cristallographie.

En , le laboratoire achète une collection de près de 1 000 minéraux des Pyrénées, rassemblée par un amateur averti, E. Bonnel, qui vient augmenter la collection initiale du Laboratoire. En septembre , cette collection est mise en dépôt au Muséum d’histoire naturelle de Bordeaux où elle porte le nom de « collection Robert-Gay » en hommage à celui qui fut le principal artisan de sa constitution[6].

En , sous l'impulsion du doyen Brus, le laboratoire déménage sur le nouveau campus universitaire de Talence et devient associé au CNRS. D'équipe de recherche associée (ERA 06), il devient en laboratoire associé au CNRS (LA 144).

À Bordeaux, les cristallographes ont de gros besoins en calcul. Ils s'associent avec les mathématiciens en pour acquérir un IBM 1620, qui est installé au laboratoire de cristallographie. D'autres disciplines devenant clientes, un service de calcul de la Faculté est officiellement créé en 1967[7]. Au début des années 80, le laboratoire est doté d'un Mini 6-92 de CII-Honeywell Bull. Avec son groupe, il résout des structures atomiques de composés organiques[8].

Entre -, il publie son Cours de cristallographie, ouvrage de référence en trois volumes posant les bases de la cristallographie géométrique et physico-chimique et de la radiocristallographie. Il participe à l'écriture du volumineux Nouveau Traité de chimie minérale en 23 volumes publié sous la direction de Paul Pascal.

Entre 1945 et 1969, Robert Gay publie avec ses premiers collaborateurs, de nombreux articles scientifiques dans le Bulletin de Minéralogie et dans le Journal de Chimie Physique et de Physico-Chimie Biologique. Il contribue à établir les bases d'une méthode de détermination d'une structure cristalline par diffraction des rayons X. À partir de , il n'a plus souhaité signer les articles de son laboratoire mais assurait la soumission aux éditeurs après relecture. Il a ainsi soumis plusieurs centaines d'articles, la plupart à Acta Crystallographica et les Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, signés entre autres par Marc Alléaume, Yvette Barrans, Jean-Pierre Bideau, Louis Bonpunt, Georges Bravic, Micheline Breton, Bernard Busetta, Nguyen-Ba Chanh, Daniel Chasseau, José Clastre, Michel Cotrait, Christian Courseille, Christian Hauw, Jacques Gaultier, Yvette Haget, Michel Hospital, Jacques Housty, Pierre Marsau, Gilles Précigoux, Max Schvoerer. Durant cette période Robert Gay a été membre nommé du Comité national et de plusieurs RCP (Recherches coopératives sur programme) du CNRS.

En , il fait valoir ses droits à la retraite.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Gay, Robert, Cours de cristallographie. T.1 Cristallographie géométrique, Gauthier-Villars et Cie, , 253 p. (lire en ligne).
  • Gay, Robert, Cours de cristallographie. T.2 Cristallographie physico-chimique, Gauthier-Villars et Cie, , 232 p. (lire en ligne).
  • Gay, Robert, Cours de cristallographie. T.3 Radio cristallographie théorique, Gauthier-Villars et Cie, , 278 p. (lire en ligne).
  • Gay, Robert, « Structure cristalline des oxydes et des composés oxygénés », dans R. Gay, M. Haissinsky, J. Hoarau, M.L. Josien, W. Lucquin, H. Lumbroso, P. Mondain-Monval, A. Pacault, P. Pascal, R. Pointeau et G. Sourisseau, Nouveau traité de Chimie minérale - Oxygène, ozone, oxydes, eau oxygénée, la combustion, soufre, sélénium, tellure, polonium, vol. 13, Masson, (lire en ligne), p. 313-467.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gay, Léon; Jaulmes, R.P., Dissociation électrolytique t.1 Méthode distillatoire, (lire en ligne), p. 34
  2. Gay, Léon; Jaulmes, R.P., Dissociation électrolytique t.2 Cryoscopie des électrolytes forts, (lire en ligne), p. 55
  3. Gay, Léon; Lautié, R., Dissociation électrolytique t.3 Conductimétrie des électrolytes forts, (lire en ligne), p. 20
  4. « Séance du 11 mars 1943 », Bulletin de la Société Minéralogique de France, vol. 66, nos 7-12,‎ , p. 504-505 (lire en ligne)
  5. Gay, Robert, « Étude des phénomènes de précipitation par une méthode de diffusion. Applications minéralogiques »
  6. de La Noë, J., « Les collections scientifiques de l’université Bordeaux 1. Sciences et Technologies » (DOI 10.4000/insitu.1987, consulté le )
  7. Michel Grossetti; Pierre-Éric Mounier-Kuhn, « Les débuts de l'informatique dans les universités. Un moment de la différenciation géographique des pôles scientifiques français », Revue française de sociologie, vol. 65, nos 36-2,‎ , p. 295-324 (lire en ligne)
  8. (en) Ewald, P.P., « Fifty Years of X-Ray Diffraction: Dedicated to the International Union of Crystallography on the occasion of the commemoration meeting in Munich July 1962 », p. 453

Voir aussi[modifier | modifier le code]