Refaat Alareer

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Refaat Alareer
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Biographie
Naissance
Décès
(à 44 ans)
GazaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
رفعت رفيق سعيد العرعيرVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Université islamique de Gaza (licence (en)) (jusqu'en )
University College de Londres (maîtrise (en)) (jusqu'en )
Universiti Putra Malaysia (doctorat)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Œuvres principales
Gaza Writes Back (d), Gaza Unsilenced (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Refaat Alareer (en arabe : رفعت العرعير), né le à Gaza où il est mort le , est un écrivain, poète, professeur et activiste palestinien de la bande de Gaza. Il enseigne la littérature et cofonde l'organisation We Are Not Numbers, qui met en relation des auteurs expérimentés avec de jeunes écrivains de Gaza.

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Refaat Alareer naît en 1979 à Shuja'iyya dans la ville de Gaza[1]. Selon lui, grandir à Gaza signifie que « chaque geste que j'ai pris et chaque décision que j'ai prise ont été influencés (généralement négativement) par l'occupation israélienne[1] ».

Alareer obtient une licence en anglais en 2001 à l'Université islamique de Gaza et une maîtrise de l'University College de Londres en 2007[1]. Il obtient un doctorat en littérature anglaise à l'Université Putra Malaysia[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Alareer publie deux volumes de nouvelles palestiniennes, Gaza Unsilenced (2015) et Gaza Writes Back (2014). Dans une interview, Alareer déclare : « Gaza Writes Back était une tentative de fournir un témoignage aux générations futures[3]. » En 2007[4], il devient professeur à l'Université islamique de Gaza, où il enseigne la littérature du monde et l'écriture créative[5],[6]. Cela inclut l'œuvre du poète israélien Yehuda Amichaï, qu'il qualifie de belle mais de dangereuse[6]. Il cofonde l'organisation We Are Not Numbers[7], un programme de mentorat qui met en relation des écrivains de Gaza avec des auteurs de l'étranger[8].

Pendant la guerre Israël-Hamas de 2023, Alareer fait des apparitions médiatiques sur la BBC, Democracy Now! , et ABC News[9],[10],[11]. Immédiatement après l'attaque menée par le Hamas contre Israël en octobre 2023, il la qualifie de « légitime et morale » et déclare qu'elle était « exactement comme le soulèvement du ghetto de Varsovie[12] ». Il rejette également les allégations de violences sexuelles envers le Hamas après l'attaque du 7 octobre, les qualifiant de mensonges utilisés pour « justifier le génocide de Gaza[13] »[14].

Vie personnelle et mort[modifier | modifier le code]

Alareer et sa femme ont six enfants, dont les filles Amal (~ 8 ans) et Linah (~ 10 ans)[15]. Lors de la guerre de Gaza en 2014, Israël tue son frère Hamada, ainsi que le grand-père, le frère, la sœur et les trois enfants de sa femme Nusayba[15]. Pendant la crise israélo-palestinienne de 2021, Alareer écrit un article dans The New York Times dans lequel il raconte que lui et sa femme ont perdu plus de 30 proches[15].

Refaat Alareer est tué lors d’une frappe aérienne israélienne le 6 décembre 2023, à l'âge de 44 ans. Son frère Salah et son fils Mohammed, ainsi que sa sœur Asmaa et trois de ses enfants (Alaa, Yahia et Mohammed), font aussi partie des personnes tuées lors de la même frappe aérienne[16],[17],[7],[18].

Euro-Med Monitor, dirigé par le financier palestinien Ramy Abdu, publie un communiqué selon lequel Alareer aurait été spécifiquement ciblé par cette frappe aérienne, affirmant que l'appartement dans lequel Alareer se trouvait avec sa famille a été « bombardé chirurgicalement au sein du bâtiment où il se trouvait, selon des témoins oculaires et des récits familiaux corroborés. Cette hypothèse n’est pas vérifiable à ce jour, de même que les « menaces de mort en ligne et par téléphone qu’aurait reçues Refaat depuis des comptes israéliens. »[16]. Selon Tikun Olam (en), le cabinet de sécurité d'Israël (en) aurait ordonné l'assassinat d'Alareer en raison d'une blague de mauvais goût de ce dernier à propos d'une fake news israélienne prétendant qu'un combattant du Hamas avait mis un bébé dans un four[19],[20],[21]. La journaliste américaine Bari Weiss avait réagit véhément à cela (comme si la fake news était vraie) et Refaat Alareer avait déclaré le  : « Si je suis tué par des bombes israéliennes ou si ma famille est blessée, je blâme Bari Weiss et ses semblables. De nombreux soldats israéliens maniaques bombardant déjà Gaza prennent ces mensonges et ces calomnies au sérieux et agissent en conséquence. »[22],[23].

Dans sa dernière interview avant d’être tué, avec le bruit des bombes israéliennes en fond sonore, Alareer déclare qu’il se sent impuissant et que, même s’il n’avait pas d’armes, il se défendrait si les FDI venaient chez lui[24],[25].

Le , sa fille aînée, son petit-fils et son gendre sont tués dans le bombardement de leur maison d'Al Rimal par l'aviation israélienne[26],[27].

Hommages[modifier | modifier le code]

Le fondateur palestinien de l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'Homme (Euro-Med Monitor), Ramy Abdu, déclare que les soldats israéliens « ont pris pour cible, poursuivi et tué la voix de Gaza, l'un de ses meilleurs universitaires, un être humain, mon cher et précieux ami[28]. »

Le 8 décembre 2023, un internaute a publié sur X une traduction en chinois du poème If I must die. Des dizaines de personnes ont suivi son geste en traduisant le poème de Refaat dans leur langue maternelle, lui rendant ainsi hommage.[réf. nécessaire]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Renaat Alareer: Living under Israeli occupation », sur ANF News, (consulté le )
  2. « Refaat Alareer », American Friends Service Committee (consulté le )
  3. « The Story Behind ‘Gaza Writes Back’ », Palestine Chronicle, (consulté le )
  4. « Poet and scholar Refaat Alareer has been killed by an Israeli airstrike », sur Literary Hub, (consulté le )
  5. « Refaat Alareer » [archive du ], sur Palestine Book Awards (consulté le )
  6. a et b « In Gaza, a Contentious Palestinian Professor Calmly Teaches Israeli Poetry », The New York Times, (consulté le )
  7. a et b Dan Sheehan, « Poet and scholar Refaat Alareer has been killed by an Israeli airstrike », sur Literary Hub, (consulté le )>
  8. (en-US) AFP-Agence France Presse, « Palestinian Poet Refaat Alareer Killed In Gaza Strike », sur www.barrons.com (consulté le )
  9. « Refaat Alareer in Gaza: Israel’s "Barbaric" Bombardment Is Part of Ethnic Cleansing Campaign » [archive du ], sur Democracy Now!, (consulté le )
  10. « Refaat Alareer remarks on Gaza hospital blast », sur ABC News, (consulté le )
  11. « Hamas terror against Israel like ‘Warsaw Ghetto uprising’, says BBC guest » [archive du ], sur The Jerusalem Post, (consulté le )
  12. « Refaat Alareer: Palestinians mourn writer killed in air strike », sur BBC, (consulté le )
  13. « Palestinian poet Refaat Alareer killed in Gaza », sur The Guardian, (consulté le )
  14. « Tributes Pour In For Controversial Palestinian Poet Killed In Gaza » (consulté le )
  15. a b et c Refaat Alareer, « My Child Asks, ‘Can Israel Destroy Our Building if the Power Is Out?’ » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  16. a et b (en-US) Euro-Med Human Rights Monitor, « Israeli Strike on Refaat al-Areer Apparently Deliberate », sur Euro-Med Human Rights Monitor (consulté le )
  17. « Tributes pour in for Gaza’s ‘most prominent’ academic, killed in Israeli attack », (consulté le )
  18. Léa Masseguin, « Guerre Hamas-Israël: Refaat Alareer, le poète mort pour Gaza », Libération,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  19. Richard Silverstein, « BREAKING: Israeli Security Cabinet Orders Execution of Palestinian Poet, Because of a Joke », sur Tikun Olam, (consulté le )
  20. (he) Nir Hasson (he) et Liza Rozovsky, « טבח חמאס גרר הפצת סיפורי זוועות שלא כולם קרו במציאות. האמת קשה מספיק » [« Le massacre du Hamas a donné lieu à la propagation d'histoires d'horreur, qui ne se sont pas toutes passées dans la réalité. La vérité est déjà assez dure »], Haaretz,‎ (consulté le )
  21. Cédric Mathiot, Florian Gouthière et Jacques Pezet, « Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications », Libération, (consulté le )
  22. Jen Smith, « Palestinian professor previously published by the New York Times makes sick joke about claim Hamas BAKED baby in an oven », sur Mail Online, (consulté le )
  23. (en) Tamara Nassar, « Refaat Alareer was assassinated by Israel », sur The Electronic Intifada (en), (consulté le )
  24. Sofuoglu, « Who is Refaat Alareer, Palestinian poet, writer and academic? », Who is Refaat Alareer, Palestinian poet, writer and academic?, (consulté le )
  25. (en) « Who Was Dr. Refaat Alareer? Palestinian Poet and Scholar Killed by Israeli Airstrike », sur TimesNow, (consulté le )
  26. (en) « Daughter of martyr Al-Areer martyred along with husband, newborn baby in Israeli airstrike », Centre d'information palestinien, (consulté le )
  27. (en) Zeena Saifi, Kareem Khadder, Abeer Salman et Sana Noor Haq, « Daughter of prominent Palestinian poet killed in Israeli airstrike in Gaza », CNN, (consulté le )
  28. (en) Joseph Stepansky,Farah Najjar, « Israel-Hamas war updates: Gaza faces heavy Israeli bombardment » [archive du ], sur Al Jazeera, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]