Raymond Tournay (médecin)

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Raymond Tournay
Sculpture du Docteur Raymond Tournay par Leslie Bevis Cubitt.
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Conjoint
Denise Frapier
Enfant
Jacqueline Tournay
Autres informations
Parti politique
Distinction

Raymond Tournay, né le dans le 3e arrondissement de Paris et mort le dans le 14e arrondissement de Paris, est un médecin phlébologue français et membre de l'Action française.

Présentation[modifier | modifier le code]

Raymond Tournay est le fils de Paul Tournay, médecin, et de Marthe Bourguignon. Il fait ses études au lycée Charlemagne[1],[2].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Raymond Tournay s'engage parmi les premiers Camelots du Roi en 1909 et participe aux chahuts étudiants lors de l'affaire Thalamas au point d'être condamné à un jour de prison et quinze francs d'amende pour avoir crié « À bas Thalamas ! »[3].

Lors de la crue de la Seine de 1910, il fait partie des équipes de sauveteurs composées de Camelots du Roi et ligueurs à Issy-les-Moulineaux et participe à la distribution de vêtements et de vivres au faubourg Saint-Antoine[4],[5].

En novembre 1910, il est de nouveau arrêté au cours d'une manifestation à l'Odéon et condamné à cinq francs d'amende[6].

Le 21 février 1911, il est encore une fois arrêté avec d'autres Camelots du Roi lors d'une protestation contre une pièce de théâtre d'Henry Bernstein à la Comédie-Française[7].

En 1912, Raymond Tournay, alors étudiant à la faculté de médecine de Paris, est exclu de tous les établissements de l'enseignement supérieur pendant six mois pour avoir manifesté lors d'un cours du professeur Nicolas au motif qu'il était un « protecteur des métèques »[8],[9].

En avril 1913, il devient secrétaire adjoint des Étudiants d'Action française à la suite de l'arrestation d'Henri Lagrange[10].

Lors des obsèques de Gaston Calmette en avril 1914, Raymond Tournay, étudiant en médecine et Camelot du Roi, est arrêté au cours d'une bagarre[11]. Il est condamné à six jours de prison et cinquante francs d'amende pour outrage à agents le 22 avril 1914 pour avoir crié : « Vous vous faites les complices d'un gouvernement d'assassins ! »[12].

Il n’en est pas moins exclu temporairement de l’Action française avec son camarade Henri Lagrange pour « activisme » le [13].

Durant l'entre-deux-guerres, il est nommé membre du comité directeur de l'Association Marius Plateau[14],[15]. Le , il est arrêté lors du défilé de l'Action française à la place des Pyramides[16]. Il contribue épisodiquement dans les périodiques Le Médecin[17] et L'Action française[18].

Raymond Tournay prend part à la manifestation du 6 février 1934 place de la Concorde. Son témoignage est entendu par la commission d'enquête chargée de rendre compte des débordements[19].

Médecin militaire pendant la Grande Guerre[modifier | modifier le code]

Lors de la Première Guerre mondiale, il est nommé médecin auxiliaire aide-major 2ème classe, au 131e régiment d'infanterie. Il sert plus tard dans un hôpital temporaire à Orléans, comme 1ère classe au 44e régiment d'infanterie. Il est blessé trois fois et reçoit cinq citations[20],[21]. Il est décoré de la médaille militaire en 1915[22],[23]. Pour son engagement jugé héroïque, il reçoit la Légion d'honneur en 1920[23].

Le , il se marie avec Denise Frapier à Saint-Jean-de-la-Ruelle[1].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant l'Occupation, il réclame un numerus clausus pour les Juifs dans la profession médicale. Sa fille Jacqueline se marie avec Pierre Wallois, externe des hôpitaux de Paris le 3 juillet 1943[24].

Pionnier de la phlébologie[modifier | modifier le code]

En 1929, il publie son livre Les varices, pratique des injections sclérosantes aux éditions Maloine dont le contenu fait le tour des connaissances de l'époque[25].

De 1937 à 1944, il est le secrétaire général de la Fédération des associations amicales des médecins du front[26].

En 1946, il est candidat au Conseil de l'Ordre des médecins où il arrive en cinquième position avant d'être déclaré inéligible du fait de ses activités sous l'Occupation[27]. Il est sanctionné d'une interdiction d'un an d'exercice de la médecine.

En 1947, il devient le président fondateur honoraire de la Société française de phlébologie puis participe à la création de l'Union internationale de phlébologie en 1959[25],[23]. Grâce à ses travaux et son dynamisme, le terme de « phlébologue » devient de notoriété publique.

Lors de son décès, plusieurs médecins rendent hommage à ses contributions dans le domaine[28]. La Société française de phlébologie crée un Prix Raymond Tournay en guise d'hommage[29].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le scorbut aux armées (1920)
  • Eczéma variqueux et injections sclérosantes (1928)
  • Les varices, pratique des injections sclérosantes (1929)
  • Varices et injections sclérosantes ; les substances employées ; choix de la solution (1930)
  • Apoplexie séreuse (1931)
  • De l'Emploi du morrhuate de soude dans le traitement sclérosant des varices (1933)
  • Allergie et traitement sclérosant. Avant-propos du Dr Hubert Jausion (1951)
  • Les Maladies des veines, clinique et traitements (1953)
  • La Sclérose des varices (1972)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b International Publications Service, Who's who in France, J. Lafitte, (ISBN 978-2-85784-014-5, lire en ligne)
  2. « Acte de naissance no 160 (vue 8/31) de Raymond Tournay du registre des naissances de l'année 1893 du 3e arrondissement de Paris » Accès libre (consulté le )
  3. L’Action française, (lire en ligne)
  4. L’Action française, (lire en ligne)
  5. L’Action française, (lire en ligne)
  6. L’Action française, (lire en ligne)
  7. L’Action française, (lire en ligne)
  8. L’Action française, (lire en ligne)
  9. L’Action française, (lire en ligne)
  10. L’Action française, (lire en ligne)
  11. Excelsior, (lire en ligne)
  12. Excelsior, (lire en ligne)
  13. L’Action française, (lire en ligne) :

    « MM. Henri Lagrange et Raymond Tournay ont été exclus de toutes les organisations et réunions d'Action française. Cette décision, prise par les Comités directeurs en date du 5 juin, a été motivée par des fautes contre la discipline, l'esprit et les principes directeurs de l'Action française. »

  14. Le Matin, (lire en ligne)
  15. Anne-Catherine Schmidt-Trimborn, La Ligue d'Action Française (1905-1936) : Organisations, Lieux et Pratiques Militantes, Université de Lorraine, (lire en ligne), p. 757-758
  16. Le Journal, (lire en ligne)
  17. « Le Médecin », sur Gallica, (consulté le )
  18. L’Action française, (lire en ligne)
  19. Paris-soir, (lire en ligne)
  20. Extraite de L’Association Amicale des Anciens élèves du lycée Charlemagne, 1920 à 1926, Paris, 419 p.
  21. Le Jour, (lire en ligne)
  22. Le Figaro, (lire en ligne)
  23. a b et c Phlébologie: bulletin de la Société française et de l'Union internationale de phlébologie, Expansion scientifique française, (lire en ligne)
  24. Le Matin, (lire en ligne)
  25. a et b P. Wallois, L'histoire de la sclérose des varices, Histoire de la Phlébologie, 2009, p. 75-78
  26. Emmanuel Debono, Le racisme dans le prétoire: Antisémitisme, racisme et xénophobie devant la loi, Humensis, (ISBN 978-2-13-081005-6, lire en ligne)
  27. Droit et liberté, (lire en ligne)
  28. « [Homage to Raymond Tournay 1893-1984. Reprints] », Phlebologie, vol. 38 Spec No,‎ , p. 1s–188s (ISSN 0031-8280, PMID 3883372, lire en ligne, consulté le )
  29. Phlébologie: bulletin de la Société française et de l'Union internationale de phlébologie, Expansion scientifique française, (lire en ligne)
  30. L’Action française, (lire en ligne)
  31. L’Action française, (lire en ligne)