Poulet-bicyclette

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Vente ambulante de volailles à Boukombé, au nord-ouest du Bénin.

« Poulet-bicyclette » est une expression du français populaire d'Afrique subsaharienne pour désigner la volaille locale, non congelée et non importée, à la différence du poulet communément connu au Bénin sous le vocable de poulet-morgue[1]. Laissé en liberté et élevé en plein air dans la nature, c’est un animal rustique, à croissance très lente. Il est nourri à l’aide des végétaux issus des restes de récolte et de ménage[2].

Origine[modifier | modifier le code]

La mobylette remplace parfois la bicyclette, ici au Burkina Faso.
Transport motorisé au Bénin.

L'expression provient de la démarche rapide et saccadée du poulet[3]. Par ailleurs, le nom « poulet-bicyclette » rappelle que le poulet local court toute la journée comme une bicyclette à la recherche de sa nourriture et retourne dans son poulailler à la fin de la journée.

Une autre explication, souvent avancée, fait référence aux vendeurs de poulets qui se déplacent à vélo, du village vers le marché[4],[5], transportant parfois jusqu'à une vingtaine de volailles.

Autres appellations[modifier | modifier le code]

Le poulet-bicyclette est connu sous différents noms selon les pays[2] : poulet dur, grand-père des poulets du village (au Burkina Faso), poulet de brousse (en Côte d'Ivoire)[3], poulet local, etc.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le poulet-bicyclette est élevé dans un environnement naturel, il sort du poulailler le matin tôt et y revient au crépuscule. La chaîne de production n'utilise pas d'intrants tels que les hormones, les antibiotiques, les farines pour son alimentation. Sa croissance est lente, demandant plus de cent-vingt jours ; la viande est plus goûteuse et savoureuse que celle du poulet conventionnel à croissance rapide[réf. nécessaire].

Économie[modifier | modifier le code]

La production avicole locale d'Afrique de l'Ouest est en croissance depuis la fin du xxe siècle et le début du xxie siècle[6], s'appuyant notamment sur la demande croissante des marchés urbains[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Inter-réseaux Développement rural », sur www.inter-reseaux.org (consulté le ).
  2. a et b « Poulet dur ou poulet bicyclette : l'incomparable ! », sur Marché Afritibi - Épicerie exotique (consulté le ).
  3. a et b J. F. Huguin, « Recette de Côte d'Ivoire : le poulet bicyclette au riz et aux épices », sur Cuisine économique simple et savoureuse de J.F. Huguin (consulté le ).
  4. Loïc Depecker, « Poulet bicyclette  », dans Petit dictionnaire insolite des mots de la francophonie, Larousse, (ISBN 9782035894731), p. 21
  5. Abdoulaye Tao, « Burkina Faso. Touche pas à mon “poulet-bicyclette” !  », Courrier international,‎ (lire en ligne)
  6. chap. 10. Réponses de quelques chaînes de valeur « 10.1.3 Volaille », dans Croissance agricole en Afriques de l'Ouest. Facteurs déterminants de marché et de politique, FAO, (lire en ligne), p. 259
  7. « La chaîne avicole », Passerelle sur l’aviculture et les produits avicoles, FAO (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Loïc Depecker, « Poulet bicyclette », in Petit dictionnaire insolite des mots de la francophonie, Larousse, 2013, p. 21 (ISBN 9782035894731)
  • Abdoulaye Tao, « Burkina Faso. Touche pas à mon “poulet-bicyclette” ! », article du Pays, reproduit dans Courrier international, , [lire en ligne]
  • « Au Burkina-Faso le poulet bicyclette à toutes les sauces », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]