Poterie de Safi
La poterie de Safi est un style de poterie et céramique originaire de la ville côtière de Safi, célèbre au Maroc et dans le monde pour son style et la qualité de ses produits, riches en couleurs et d'un design attrayant. Elles sont particulièrement utilisées comme objets décoratifs dans l'intérieur des maisons, donnant un côté oriental aux tables et aux pièces dans lesquelles elles sont entreposées.
Histoire[modifier | modifier le code]
Riche en matière première, Safi devient très prisée pour la qualité et l'abondance de son argile.
C'est en 1919, par un artisan algérien venu d'Alger, Boudjemaa Lamali, qu'est introduit à Safi le premier style de poterie traditionnelle à différents motifs. L'influence de Lamali s'est étendue à la plupart des céramistes de Safi, notamment Al-Sousi, Serghini Al-Taher, Abdelqader Leghrissi, et Mohamed Rbati Sentil. Grâce à son travail, Safi a pu acquérir une réputation de capitale marocaine de la céramique après Fès, représentant le Maroc dans de nombreuses expositions internationales. Originaire d'Alger et diplômé des Beaux-Arts de la ville, ainsi que de la Manufacture Nationale de Sèvres, Lamali s'est finalement établi à Safi après avoir gagné en expérience aux côtés de céramistes français dans des institutions prestigieuses comme le Louvre et le Musée de Cluny[1].
Il commence sa carrière au Maroc en supervisant les potiers de Safi sur la Colline des potiers. Un an plus tard, en collaboration avec le Service des arts indigènes, il y établit une école des métiers de céramique, la première du genre au Maroc et en Afrique. En plus de ses activités d'enseignement, il décore les pièces créées par les potiers Ismaïl Sayssi, Taybi Khullala, Larbi Khadjar, et bien d'autres. À son décès en 1971, il laisse derrière lui un vaste répertoire de 450 œuvres, dont la majorité a été collectée et préservée par le Musée national de la céramique de Safi[2].
Le centre de production, nommé « Quartier des potiers », ou « Colline des potiers » est classé comme Monument historique depuis 1920[3]. Près de 200 ateliers sont concentrés dans la « Colline des potiers » ; près de 2 000 artisans y travaillent, selon Africanews, en 2022[4].
Le style de Safi en matière de céramique se distingue de celui d'autres régions marocaines réputées dans ce domaine comme le Rif, Tamegroute, Meknès, Fès, etc.[5].
Musée[modifier | modifier le code]
Depuis 1990 existe sur le site le Musée national de la céramique, repris en 2018 par la Fondation nationale des musées[6].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Hommage au maître-céramiste, feu Boujemaâ Lamali », sur ALBAYANE, (consulté le )
- LE MATIN, « Le centenaire du céramiste Boujemaâ Lamali célébré à partir d’aujourd’hui au Musée national de la céramique », sur Le Matin.ma, (consulté le )
- http://www.safi-ville.com/monuments.php
- AfricaNews, « Maroc : la ville de Safi est célèbre pour ses céramiques colorées », sur Africanews, 2022-04-29cest14:50:59+02:00 (consulté le )
- « Voyage : à Safi, dans l’antre de l’atelier du potier Serghini – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- https://fnm.ma/musees-ouverts/musee-national-de-la-ceramique-de-safi/
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- (en) Hamid Triki et Thami Ouazzani, La colline des potiers: histoire d'une ville et de sa poterie, Lak International, (présentation en ligne).
- Nicolas Michel, « Voyage : à Safi, dans l’antre de l’atelier du potier Serghini », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Hajar Toufik, « Vidéo. La poterie de Safi est en crise, les artisans n'en peuvent plus », Le360, (lire en ligne)
- « Maroc : la ville de Safi est célèbre pour ses céramiques colorées », Africanews, (lire en ligne)
