Maurice Troillet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Maurice Troillet
Illustration.
Fonctions
Conseiller aux États

(11 ans, 11 mois et 28 jours)
Législature 32e à 34e
Conseiller national

(22 ans, 8 mois et 1 jour)
Législature 26e à 31e
Conseiller d'État du Valais

(40 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Le Châble
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Lausanne
Nationalité Suisse
Parti politique Parti conservateur populaire
Profession avocat, banquier[1]

Maurice Troillet, né le au Châble (originaire de Bagnes) et mort le à Lausanne, est un homme politique suisse, membre du parti conservateur populaire.

Il exerce une importante influence sur la politique valaisanne au milieu du XXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de François-Narcisse, paysan de montagne, banquier, juge de paix et député au Grand Conseil, et de Célestine Filliez[2]. Il est l'oncle de l'écrivain et poète Maurice Chappaz et le grand-oncle de la vigneronne Marie-Thérèse Chappaz[3]. Il est célibataire[3].

Il réalise son école secondaire à Saint-Maurice, Fribourg, Brigue et Einsiedeln où il obtient sa maturité en [4]. Il étudie ensuite le droit à l'université de Fribourg durant deux ans[4], à Munich et Paris[2]. Il se présente alors, en , à l'examen de notariat qu'il réussit[4],[5] puis à l'examen d'avocat, en , qu'il réussit également[4],[6]. En , quand la banque privée paternelle se transforme en banque de l'hoirie Maurice Troillet à Bagnes et Martigny, Maurice Troillet en devint l'unique fondé de pouvoir[2].

Il est à l'origine de la création de la coopérative Provins[7],[8].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Il est élu député au Grand Conseil valaisan lors des élections de [4],[2], puis président de la commune de Bagnes en [4],[2] mais doit se retirer de ce poste en à la suite de sa nomination comme préfet d'Entremont[4],[2]. Il est élu conseiller d'État en [4],[2] et y reste jusqu'en , il dirige le département de l'intérieur[2]. Responsable du développement économique, agricole et viticole du Valais, le conservateur progressiste Maurice Troillet s'efforce d'améliorer les conditions d'existence de la population rurale. Afin de conquérir de nouvelles terres arables, il fit voter des crédits pour la correction du Rhône et l'assainissement de sa plaine (assèchement des marais). Avant , on put ainsi gagner 37 500 hectares entre Brigue et le Léman. Maurice Troillet élabore la loi sur l'agriculture de , qui permet de fonder les écoles d'agriculture de Châteauneuf (commune de Sion) et de Viège. Par la loi sur les routes de , il encouragea la construction de routes dans les vallées latérales, pour empêcher l'exode de la population montagnarde qui tendait à abandonner les villages trop isolés. Maurice Troillet soutient la création d'associations et de coopératives facilitant l'écoulement de la production agricole (lait, fruits, légumes, vin). Membre du conseiller national (dont il est président en 1936-1937)[9] et conseiller aux États[9], il y défend l'agriculture et la viticulture[10].

Il s'affirme en défenseur de la ruralité et des régions de montagnes[1],[11].

Candidat au Conseil fédéral en , il est devancé par le Tessinois Enrico Celio[12] qui le bat par 117 voix contre 41[13].

Considéré comme « l'homme d'État le plus visionnaire du Valais du XXe siècle »[2],[14], il est également critiqué pour sa mainmise dans certains dossiers, considéré comme un dictateur par certains[1],[14],[13],[15],[16],[17]. Le député Gaspard von Stockalper dit, en séance plénière du Grand Conseil valaisan le  : « on ne peut pas rester honnête et collaborer avec Maurice Troillet »[13].

Après la politique[modifier | modifier le code]

Après son retrait du Conseil d'État en , il prend la tête du syndicat pour la réalisation du tunnel routier du Grand-Saint-Bernard et impose ce projet, malgré de vives et multiples oppositions. L'ouvrage est inauguré en , après la mort de celui qui reste l'homme d'État le plus visionnaire du Valais au XXe siècle[2].

Hommages[modifier | modifier le code]

Photo du Buste de Maurice Troillet à Sion
Buste de Mauriche Troillet à Sion

Cinq ans après sa mort, en , un buste à son effigie est érigé à Sion[18].

L'avenue menant à l'école d'agriculture de Châteauneuf, qu'il a créée, porte son nom[19],[20].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ouvrage collectif, Souvenirs et témoignages publiés à la mémoire de Maurice Troillet (1880-1961), promoteur et réalisateur du tunnel routier du Grand Saint-Bernard, Sion, , 159 p. (lire en ligne)
  • André Guex, Le demi-siècle de Maurice Troillet : Essai sur l'aventure d'une génération, t. I (1913-1931), Lausanne, Payot, , 312 p. (lire en ligne)
  • André Guex, Le demi-siècle de Maurice Troillet : Essai sur l'aventure d'une génération, t. II (1932-1952), Lausanne, Payot, , 344 p. (lire en ligne)
  • André Guex, Le demi-siècle de Maurice Troillet : Essai sur l'aventure d'une génération, t. III (1953-1970), Lausanne, Payot, , 256 p. (lire en ligne)
  • Maurice Troillet et André Donnet, Correspondance relative à l'adolescence de Maurice Troillet. : Cent cinquante-trois lettres (1889-1904), Martigny, , 298 p. (lire en ligne)
  • André Guex, Maurice Troillet : l'apprentissage d'un homme d'État (1905-1913), , 12 p. (lire en ligne), p. 535-546
  • André Guex, Pionniers Suisses de l'économie et de la technique Vol. 8 : Maurice Troillet (1880-1961), Zurich, Société d'études en matière d'histoire économique,

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Les hommes politiques et les bâtisseurs », sur valdebagnes.ch (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i et j Bernard Truffer (trad. Olivier Meuwly), « Maurice Troillet » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. a et b « La Fondation Maurice Troillet, Maurice Chappaz, Corinna Bille », sur chappaz.ch (consulté le ).
  4. a b c d e f g et h H. M., « Croquée sur le vif : L'adolescende de Maurice Troillet », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Canton du Valais : Décisions du Conseil d'État », Le Confédéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Nouvelles locales : Décisions du Conseil d'État - Pour Bagnes », Le Nouvelliste,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « 1930 : Le début de la coopération », sur provins.ch (consulté le ).
  8. Grégoire Baur, « Provins, la coopérative qui n’en est déjà plus une », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b « Maurice Troillet », sur parlament.ch (consulté le ).
  10. « Maurice Troillet : quand un Conseiller d'Etat cogne un député! », sur Valais Surprenant, (consulté le ).
  11. « Université populaire : L'ascension politique de Maurice Troillet », Journal de Sierre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Philippe Bender-Courthion, « Il y a cinquante ans, Maurice Troillet (1880-1961) », le Nouvelliste,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a b et c Laurent Nicolet, « Le siècle dans les cantons romands (II): Le Valais », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. a et b « Maurice Troillet », sur vslibre.wordpress.com, (consulté le ).
  15. Laurent Nicolet, « L'ami allemand de Maurice Troillet », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Pierre-Emmanuel Buss, « Marie-Thérèse Chappaz: «On peut cultiver la vigne sans produits de synthèse» », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Laurent Nicolet, « Un Valais réfractaire à l'industrie? », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Pour perpétuer le souvenir de M.Maurice Troillet », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Plusieurs personnalités répondent à nos questions à propos du buste rappelant le souvenir de Maurice Troillet », Feuille d'Avis du Valais,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Avenue Maurice Troillet », Journal de Sierre,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]