Makiko Tanaka

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Makiko Tanaka
田中 眞紀子
Illustration.
Makiko Tanaka en 2012.
Fonctions
Ministre de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie
du Japon

(2 mois et 25 jours)
Premier ministre Yoshihiko Noda
Gouvernement Gouvernement Noda
Prédécesseur Hirofumi Hirano
Successeur Hakubun Shimomura
Ministre des Affaires étrangères

(9 mois et 4 jours)
Premier ministre Jun'ichirō Koizumi
Gouvernement Koizumi I
Prédécesseur Yōhei Kōno
Successeur Jun'ichirō Koizumi (intérim)
Yoriko Kawaguchi
Directrice de l'Agence des Sciences et Technologies

(1 an, 1 mois et 9 jours)
Premier ministre Tomiichi Murayama
Gouvernement Gouvernement Murayama
Prédécesseur Mikio Omi (ja)
Successeur Urano Takeoki (ja)
Représentant du Japon

(9 ans et 21 jours)
Élection 18 juillet 1993
Réélection 20 octobre 1996
25 juin 2000
Circonscription 3e de Niigata (1993-1996)
5e de Niigata (depuis 1996)
Législature 40e, 41e et 42e
Prédécesseur Meguro Kichinosuke (ja)
Successeur Yukio Hoshino (ja)

(9 ans et 21 jours)
Élection 9 novembre 2003
Réélection 11 septembre 2005
30 août 2009
Circonscription 5e de Niigata
Législature 43e, 44e et 45e
Prédécesseur Yukio Hoshino (ja)
Successeur Tadayoshi Nagashima
Biographie
Date de naissance (80 ans)
Lieu de naissance Bunkyō, Tōkyō, Drapeau du Japon Japon
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Parti politique PLD (1993-2002)
Sans étiquette (2002-2009)
PDJ (2009-2016)
Père Kakuei Tanaka
Conjoint Naoki Tanaka
Diplômé de Université Waseda

Makiko Tanaka (田中 眞紀子, Tanaka Makiko?), née le à Bunkyō, est une femme politique japonaise. Son père est le Premier ministre Kakuei Tanaka, dont elle prend la place à sa mort à la Chambre des représentants du Japon. Elle y elle représente la préfecture de Niigata tout d'abord pour le Parti libéral-démocrate, puis pour le Parti démocrate du Japon. Elle est nommée au sein de plusieurs gouvernements depuis 1994, devenant notamment la première femme ministre des Affaires étrangères du Japon en 2001, dans le gouvernement Koizumi I.

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Tanaka en 1994, lors de son entrée dans le gouvernement Murayama.

Tanaka naît le à Bunkyō, un arrondissement de Tokyo[1]. Elle est la fille de l'ancien Premier ministre Kakuei Tanaka. Après avoir étudié dans le secondaire aux États-Unis, Makiko Tanaka est admise à l'université Waseda, au sein de l'école de commerce. Elle obtient son diplôme en 1968[2]. À cause des problèmes de santé de sa mère, elle agit en tant que première dame officieuse du Japon aux côtés de son père durant son mandat, de 1972 à 1974[2],[3].

Après le mandat de son père, elle travaille dans la société Broadcasting System of Niigata (en)[1], soutient la campagne électorale de son mari, Naoki Tanaka, avant de s'occuper de son père, affaibli par un accident cardio-vasculaire[2]. Elle travaille également dans la société de transports publics Echigo Kotsu (en), dont elle est vice-présidente[1], puis présidente[4].

Carrière électorale[modifier | modifier le code]

Entrée en politique et évolution au sein du PLD[modifier | modifier le code]

Elle commence sa carrière politique lors des élections législatives japonaises de 1993, où elle se présente dans le fief de son père récemment décédé, la troisième circonscription de la préfecture de Niigata[1]. Elle se présente sans l'investiture d'aucun parti, mais bénéficie de la popularité de son père[1]. Elle rejoint le Parti libéral-démocrate peu de temps après son élection à la Diète de Japon[5]. Elle rejoint alors le gouvernement Murayama en 1994, un an après son élection, un gouvernement de coaltion où elle occupe le poste de directrice de l'Agence des Sciences et Technologies, ancêtre de l'actuel ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie[5]. Elle est réélue lors des élections législatives japonaises de 1996 et de 2000, cette fois sous l'investiture du PLD et dans la cinquième circonscription de la préfecture de Niigata, suite à un redécoupage des circonscriptions[1].

Tanaka en 2001, en visite officielle à Pearl Harbor en tant que ministre des Affaires étrangères.

À la suite de ces élections, son style de prise de parole décontracté, informel, ainsi que son esprit vif font d'elle une figure politique très populaire au Japon[2]. Elle apporte son soutien à la candidature du réformiste Jun'ichirō Koizumi au poste de Premier ministre du Japon[2]. Une fois ce dernier élu, elle est nommée en 2001 au poste de ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement de Jun'ichirō Koizumi, première femme à occuper ce poste au Japon[2].

À ce poste, elle crée la polémique à cause de ses propos francs et réformistes, s'attaquant notamment à la corruption au sein même de la Diète et de son ministère[6], conduisant plusieurs membres de la Diète à lancer une motion lui empêchant de représenter le Japon aux Nations-Unies durant son mandat[2]. Elle est également la cible de critiques au sein de son propre parti, pour ses propos s'éloignant parfois de la ligne directrice gouvernementale[2]. Durant son mandat, elle entre en conflit à plusieurs reprises contre les bureaucrates de son ministère[6],[7], et fait face à des accusations de détournements de fonds[2],[5]. Elle est évincé du gouvernement Koizumi, et est remplacée par Yoriko Kawaguchi[8],[9], qui devient la deuxième femme à prendre la tête de ce ministère[10]. Elle démissionne également de son poste de députée, et est exclue du PLD pour une durée de deux ans[2].

Départ du PLD et carrière au Parti démocrate[modifier | modifier le code]

Tanaka en 2012, lors de sa nomination au gouvernement Noda.

Lors des élections législatives japonaises de 2003, Tanaka se présente à sa réélection, toujours dans la cinquième circonscription de la préfecture de Niigata, cette fois en tant qu'indépendante[11]. Elle est réélue grâce à ses partisans, qui voient en elle une réformatrice secouant la vie politique japonaise avec son franc-parler[2]. Elle est également réélue en 2005, puis rejoint le Parti démocrate du Japon en 2009, alors principale force d'opposition[2],[12]. Tanaka fait campagne en lors des élections législatives de 2009 sous leur investiture, et est à nouveau réélue à la Diète[2].

Du au elle est nommée ministre de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie dans le 95e Cabinet du Japon dirigé par Yoshihiko Noda[2]. Cette nomination est faite dans un espoir de profiter de la notoriété de Tanaka pour sauver le gouvernement Noda, alors en grande perte de popularité. De plus, Tanaka ayant des liens avec plusieurs dirigeants politiques chinois, cette nomination est également faite dans une optique d'apaisement après plusieurs conflits autour de la vente des îles Senkaku[13]. Elle effectue néanmoins plusieurs gaffes lors de son mandat, s'opposant encore une fois à son propre gouvernement sur certaines questions liées à l'ouverture d'universités au Japon[14].

Tanaka échoue à se faire réélire lors des élections législatives de 2012[15], et démissionne en conséquence de son poste de ministre, avec le reste du gouvernement[2],[16]. Elle annonce en 2014 ne pas souhaiter se représenter aux élections législatives de la même année[17].

Durant ses mandants parlementaires, Tanaka préside également plusieurs commissions à la Chambre des représentants du Japon, notamment la commission des affaires étrangères, ou la commission de l'éducation, de la culture, des sports, des sciences et de la technologie[18].

Retraite[modifier | modifier le code]

Le 21 septembre 2020, Tanaka fait partie des 56 signataires, dont son mari Naoki Tanaka et l'ancien Premier ministre japonais Yukio Hatoyama, d'une lettre adressée à 22 pays alliés à signer le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires des Nations unies de 2017[19].

Elle reçoit en 2022, toujours avec son mari, le Cordon de Printemps de l'Ordre du Soleil Levant, pour leurs contributions à la politique japonaise[20].

Tanaka reste impliquée dans la politique nationale, étant régulièrement consultée par des membres de la Diète, ou participant à des commissions visant à reformer la politique du pays[21],[22]. Elle continue à user de son franc parler pour commenter la vie politique japonaise, même après son retrait de la Diète, critiquant notamment les Premiers ministres Yoshihide Suga et Fumio Kishida[21],[23].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Durant ses différents mandats, Tanaka milite pour une meilleure intégration des femmes dans la société et la vie politique japonaise, et est notamment membre de la succursale japonaise de la société internationale pour le bien-être des femmes[1].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Tanaka est mariée à l'homme politique Naoki Tanaka, qu'elle épouse en 1969, et avec qui elle a un fils et deux filles[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (ja) « 外務大臣 : 田中 眞紀子 », sur Communiqué du Kantei (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) « Tanaka Makiko : Biography & Facts », sur Britannica (consulté le )
  3. (ja) « 田中真紀子など、総理の娘がファーストレディーを務めた例も », sur News Post Seven (en),‎ (consulté le )
  4. (ja) « 長岡の越後交通社長に伊比氏が昇格 田中社長は会長に », sur Nihon keizai shinbun,‎ (consulté le )
  5. a b et c (ja) « 女性大臣の系譜 写真特集 : 田中 真紀子 », sur Jiji Press (consulté le )
  6. a et b (en) Charles Scanlon, « Japan's controversial foreign minister », sur BBC, (consulté le )
  7. (ja) « 【この空しさは一体何だ!?~『真紀子』を消費してきたテレビの内側からのつぶやき~】 », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  8. (en) « Cabinet blow for Koizumi », sur BBC, (consulté le )
  9. (de) « Auf Außenministerin folgt Außenministerin », sur Der Spiegel, (consulté le )
  10. (en) « Aso makes sexist remarks, says foreign minister not ‘beautiful’ », sur Asahi shinbun, (consulté le )
  11. (en) The Associated Press, « World Briefing | Asia: Japan: Koizumi Critic Quits Party », sur The New York Times, (consulté le )
  12. (en) « LDP Makiko Tanaka signs up with DPJ », sur CCTV, (consulté le )
  13. (en) Kyodo News, « Noda shakes up Cabinet third time », sur The Japan Times, (consulté le )
  14. (en) « DPJ pressured Tanaka's reversal / Ruling party members wanted education minister to approve universities », sur Yomiuri shinbun, (consulté le )
  15. (ja) « 落選の田中真紀子氏「私の努力不足」 対立陣営「時代の終わり」 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le )
  16. (en) Masami Ito, « Nothing left for the election-gutted DPJ to do but rebuild », sur The Japan Times, (consulté le )
  17. (ja) « 「立候補は難しい」田中眞紀子氏が衆院選に不出馬 », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  18. (ja) « 田中眞紀子 », sur Kotobank (consulté le )
  19. (en) Toshiya Obu, « Letter calls on Japan, 21 other nations to ratify nuke ban treaty : The Asahi Shimbun », sur Asahi Shinbun, (consulté le ).
  20. (ja) « 春の叙勲「旭日大綬章」に田中眞紀子さん・直紀さん », sur NHK,‎ (consulté le )
  21. a et b (ja) « 首相、答えよ 田中真紀子元文科相×村上誠一郎元行革相 すり替え、安倍さんを踏襲/異論封じ込め「恐怖政治」に », sur Mainichi shinbun,‎ (consulté le )
  22. (ja) « 田中真紀子氏「国会議員になるのを差し控えて」 説明しない自民批判 », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  23. (ja) « ああ、永田町 現金配って「地盤培養」 「オヤジは出しました」と地方議員が要求 元外相・田中真紀子さん », sur Mainichi shinbun,‎ (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]