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Jennifer Grousselas

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Jennifer Grousselas
Jennifer Grousselas en 2022
Biographie
Naissance
(38 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française
Formation
Agrégation de lettres modernes
Activité
Poète, dramaturge, professeur de lettres
Autres informations
Distinction
Prix international de poésie francophone Yvan Goll
Œuvres principales
Égée ou le saut du roi ; De souffles et d'éveils ; Cuir ou violon ; Il nous fallait un chant

Jennifer Grousselas, née le 10 mai 1986 à Paris, est une poétesse et dramaturge française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études de philosophie et de lettres classiques, Jennifer Grousselas soutient un master de lettres modernes portant sur la dramaturgie au XVIIe siècle. Agrégée de lettres modernes, elle se consacre depuis 2009 à l'enseignement.

Sa première pièce, L'échappée belle[1], lauréate du comité de lecture Tout Public des Écrivains Associés du Théâtre (E.A.T), est sélectionnée pour la manifestation Vendanges précoces en Avignon 2013. Elle publie ensuite Égée ou le Saut du Roi aux Écritures Théâtrales du Grand Sud Ouest en 2014. Son monologue Perché sur un banc fera l’objet d’une lecture au théâtre de Nesle à Paris (le 26 octobre 2015), lors de la manifestation Petites formes en grande forme organisée par la comédienne Virginie Paoli et soutenue par les E.A.T.

En 2016, Jennifer Grousselas s'intéresse au spoken word. Performeuse, elle obtient le titre de vice-championne de France de Slam au Grand Slam National 2016. On voit en 2018 sa participation en tant que comédienne à l'oratorio du compositeur Jean-Philippe Baldassari, Oratorio di Petre Cutrate.

Elle se tourne depuis 2018 vers une autre forme de poésie, date à partir de laquelle elle commence à publier ses poèmes dans de nombreuses revues littéraires, à participer à plusieurs anthologies et à dévoiler ses tableaux (peintures à l'acrylique), restés jusque-là dans le domaine privé, dans le milieu littéraire parisien (la revue Poésie / première retiendra sa toile L'âge d'or pour la quatrième de couverture de son numéro 75[2] tandis que la revue Concerto pour marées et silence reproduit sa toile Métempsychose pour son numéro 13[3]).

Son premier recueil de poèmes, De souffles et d'éveils[4], préfacé par Emmanuel Moses, paraît en 2021 aux éditions unicité[5], dans la collection "Le metteur en signes" et figure sur la sélection du prix du premier recueil de poèmes de la Fondation Antoine et Marie-Hélène Labbé pour la Poésie et du prix Vénus Khoury-Ghata.

Elle publie en 2024 un deuxième recueil, Il nous fallait un chant[6] aux éditions Obsidiane, qui se voit décerner le prix international de poésie francophone Yvan Goll 2024.

Certains de ses poèmes ont déjà été traduits en anglais par Alexis Bernaut pour le Mouvement mondial des poètes (WPM), en espagnol par le poète argentin Pablo Urquiza pour la revue mexicaine Ablucionistas[7] et en arabe par le poète et traducteur palestinien Anas Alaili, qui fait également une présentation de sa poésie dans la revue culturelle palestinienne en ligne Fushah (فسحة )[8].

Poète invitée au Premier Festival Virtuel de Poésie Franco-Argentine (FVPFA)[9] organisé en juin 2020 par les éditions Abra Pampa et diffusé simultanément en France et en Argentine, Jennifer Grousselas participe à de nombreuses lectures à Paris, à Sète, ou encore à Montpellier (Maison de la Poésie Jean Joubert[10]).

Elle est membre du comité du Cercle Aliénor, Cercle de poésie et d'esthétique Jacques G. Krafft et du PEN Club français, association pour la liberté d'expression et de création et la défense des droits des écrivains, journalistes, éditeurs, traducteurs menacés ou emprisonnés dans le monde.

Réception de son œuvre[modifier | modifier le code]

Avant que Jennifer Grousselas n'ait publié son premier recueil, le poète et critique Laurent Fourcaut, dans la Revue internationale de poésie de Sorbonne Université, Place de la Sorbonne, fait remarquer "la complexe intrication des images" qui composent les poèmes de l'auteure, dont la lecture est pour lui "une communication d'inconscient à inconscient" [11]; il souligne la richesse du caractère pictural, souvent symbolique, parfois mythique de sa poésie.

Dans sa préface à De souffles et d'éveils, Emmanuel Moses, pour qui l'écriture de la poétesse se rattache "à cette haute tradition initiée par la poésie de Saint-John Perse", insiste sur la langue singulière de Jennifer Grousselas qu'il décrit comme "une langue ardente et assoiffée, rutilante et sauvage, une langue qui, plus qu'elle ne dit le monde, cherche à l'enchanter par une énergie qui tient du rite, de la magie, de la prière." Il dit encore à propos de la poétesse : "Elle donne à la langue française, dans ce recueil, un souffle et un éveil (...), elle en fait un chant sensuel, traversé de rythmes dansés, d'invocations aux accents chamaniques, qu'ils viennent d'Amérique du Sud ou des îles Caraïbes"[12].

Pour la poète suisse Anne Emmanuelle Volterra, qui s'intéresse, dans la revue Diérèse, à la dynamique contrastée de ce même recueil, la poésie de Jennifer Grousselas s'ouvre sur la quête d'une langue proférée comme "réminiscence d'un espace primitif", d'un espace "d'avant le langage et l'homme" pour chercher au fil du livre "un homme délivré de l'espace et du temps, l'homme d'un monde qui ne subissait pas encore la fragmentation, un homme originel, entier, qui n'est pas sans évoquer celui de la Genèse, ce chant de nostalgie à l'endroit d'une plénitude révoquée." La poète suisse voit dans ce premier recueil se dessiner in fine un programme poétique qu'elle traduit en ces termes :

Voici la mission que le poème assigne à la poésie : la réunification des contraires, de l'un et du multiple, de la vie et de la mort, l'abattement des limites. La poésie devient alors salut, rédemption, car elle est cette langue si ardemment recherchée qui dépasse l'éclatement et la finitude, seule capable de restaurer l'unité du monde[13].

L'éditeur et poète tchadien Nimrod dira dans la présentation qu'il fait de son deuxième recueil, Il nous fallait un chant, que la poète "écrit à partir de l'hémisphère Sud du poème, de la terre de Léopold Sédar Senghor à celle de Saint-John Perse, de celle de Mahmoud Darwich à celle de Pablo Neruda." Il ajoute combien, à la lecture de ce recueil, on peut entendre "sous des accents de tragédie antique", Jennifer Grousselas "revisit(er) verset, scansion et prosodie grâce à une langue-transe qui n'appartient qu'à elle[14]." Il nous fallait un chant est pour lui "un manifeste inspiré", "un chant d'une ampleur considérable" qui "s'affirme par un rythme souple, moiré, hypnotique" où "la musique noire et lumineuse du poème (…) exécute un pas de deux d'une danse somptueuse, qui creuse l'écart pour créer l'unité, hésitant pour mieux affirmer et affirmant pour mieux hésiter." "Le son, le pas, le sens", écrit encore Nimrod, y sont "emmêlés jusqu'au vertige".

Publications[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Égée ou le saut du roi, Éditions théâtrales du Grand Sud-Ouest, 2014
  • Cuir ou violon, éditions unicité, 2023

Poésie[modifier | modifier le code]

  • De souffles et d'éveils, éditions unicité, 2021
  • Il nous fallait un chant, éditions Obsidiane, 2024

Publications en revues et anthologies[modifier | modifier le code]

  • Les Cahiers du Sens no 28, Le nouvel Athanor « La voie / La voix », mai 2018, p. 53-55 ; p. 127-128 (ISBN 978-2-35623-081-2)
  • "Je cherche un silence", in Poésie / première no 73 "Entre ombre et lumière", avril 2019, p. 85 (ISBN 9791091584197)
  • "Le chant du Griffon" et "Madère", in Les Cahiers du Sens no 29, Le nouvel Athanor «L'impatience», Anthologie permanente, mai 2019, p. 134 à 136 ; p. 234 à 237 (ISBN 978-2-35623-088-1)
  • Génération Poésie debout[15], anthologie des nouvelles écritures poétiques, Francis Combes (éd.), Montreuil, Le Temps des Cerises, 2019, p. 104 à 117 (ISBN 9782370711700)
  • NUNC no 48, "Richard Rognet / Edmond Moirignot"[16], Réginald Gaillard (éd.), Éditions de Corlevour, septembre 2019, p. 8 à11 (ISBN 978-2-37209-069-8)
  • Terre à ciel, "Pourquoi? anthologie proposée par Florence Saint-Roche", [17] octobre 2019 (consulté le 1er novembre 2022)
  • "Nos chants dé-brisés" in Apulée no 5 "Les droits humains[18], Hubert Haddad (éd.), éditions Zulma, mars 2020, p. 347 (ISBN 9782843049415)
  • "Arborescences" in Concerto pour marées et silence, revue no 13, Colette Klein (éd.), juin 2020, p. 151 à 154 (ISBN 978-2-9563443-1-5)
  • Les Cahiers du Sens no 30, Le nouvel Athanor "Le silence", Anthologie permanente, 2e trimestre 2020, p. 140-141 (ISBN 978-2-35623-098-0)
  • "Mes ânes" et "Souvenir de feu" in Place de la Sorbonne no 10, Revue internationale de poésie de Paris-Sorbonne et de l'ESPE de Paris, Laurent Fourcaut (éd.), PUPS, août 2020, p. 64 à 66 (ISBN 979-10-231-0676-3)
  • "Les deux mains du monde", in Poésie / première no 76 "Harmoniques", septembre 2020, p. 92 (ISBN 9791091584227)
  • "Fugue", in Diérèse, poésie & littérature no 83 "Points d'escale", Daniel Martinez (éd.), septembre 2020, p. 198 à 203 (ISSN : 1290-1946)
  • Recours au poème, [19] Carole Mesrobian et Marilyne Bertoncini (dir.), novembre 2020 (consulté le 1er novembre 2022)
  • "Outre-Terre"[20], in Décharge no 188, Jacques Morin (dir.), novembre 2020, p. 142-147 (ISBN 979-10-91548-33-5)
  • "D'un vertige"[21], Ablucionistas, revista cultural internacional, Jorge Contreras (éd.), Tizayuca, Hidalgo, Mexico, janvier 2021
  • "G" in Le désir de la lettre[22], Bernard Chauveau Éditeur, Dominique Sampiero (dir.), mars 2021
  • "À vif", Poésie / première no 79 "L'inspiration", mai 2021, p. 100 (ISBN 979-10-91584-25-8)
  • "Mitose" et "Amours de loin", in Concerto pour marées et silence, revue, Poésie no 14, Colette Klein (éd.), mai 2021, p. 156 à 160 (ISBN 978-2-9563443-3-9)
  • "Les bâtisseurs", in Apulée no 6 "Changer la vie"[23], Hubert Haddad (éd.), éditions Zulma, mai 2021, p. 361-362 (ISBN 979-10-387-0038-3)
  • "Évidences", in Gustave[24] no 100, quinzomadaire de poésie, Stéphane Bataillon (dir.), Paris, La Septième Sphère, juillet 2021
  • "Parle-leur", in Phoenix, cahiers littéraires internationaux no 36, André Ughetto (dir.), juillet 2021, p. 66 à 69 (ISBN 978-2-919638-35-2)
  • Écrit(s) du Nord no 39-40, Éditions Henry[25], Jean Le Boël (dir.) octobre 2021, p. 32 à 35 (ISBN 978-2-36469-244-2)
  • "La blessure" et "Seuils" in Diérèse, poésie & littérature no 83 "Le Temps de dire", Daniel Martinez (éd.), hiver 2021-printemps 2022, (ISSN : 1290-1946)
  • "Fin de l'enfance" in Les Carnets d'Eucharis, Vibrations de langue et d'encre, Sur les routes du monde vol.III[26], Nathalie Riera (dir.), novembre 2021, p. 141 à 150 (ISBN 978-2-491778-01-9)
  • "Trop nombreux je suis" in Les Hommes sans épaules, Cahiers littéraires no 53[27], Christophe Dauphin (dir.), mars 2022, p. 194 à 199 (ISBN 978-2-912093-74-5)
  • "Toi" et "Qui ne connaît que sa naissance", in Concerto pour marées et silence, revue, Poésie no 15, Colette Klein (éd.), mai 2022, p. 55 à 58 (ISBN 978-2-9563443-4-6)
  • فسحة (Fushah), revue culturelle palestinienne, Anas Alaili (trad.), Haïfa, 9 juin 2022
  • "Au poète", in Revue de la Maison de la poésie Rhône-Alpes, Bacchanales N°68, Désobéissances, octobre 2022, p.66-67 (ISBN 978-2-36761-035-1)
  • "Fin de l'enfance, in Terres de femmes, La revue de Poésie & de critique d'Angèle Paoli, janvier 2024[28]

Critique[modifier | modifier le code]

  • "Une lecture, Loin de Damas d'Omar Youssef Souleimane"[29], Terre à Ciel (consulté le 1er novembre 2022)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'Echappée belle - Jennifer Grousselas », sur theatre-contemporain.net, theatre-contemporain.net (consulté le ).
  2. « Acrylique sur toile » (ill. Jennifer Grousselas), Poésie / première,‎ , p. 4ème de couverture (ISBN 9791091584210, ISSN 1259-4407)
  3. Concerto pour marées et silence, revue : Poésie, Colette Klein (no 13), (ISBN 9782956344315), p. 149
  4. « Jennifer GROUSSELAS - De souffles et d'éveils », sur editions-unicite.fr (consulté le ).
  5. « ROMANS - POESIE », sur editions-unicite.fr (consulté le ).
  6. Jennifer Grousselas, Il nous fallait un chant, Obsiiane, , 78 p. (ISBN 978-2-3814602-7-7)
  7. (es) « D'un vertige, Jennifer Grousselas », sur Ablucionistas, (consulté le )
  8. (ar) Anas Alaili, « وجهك المليء بالعوالم الصغيرةالشاعرة الفرنسيّة جينيفر جروسولاس ("Ton visage plein de petits mondes", la poétesse française Jennifer Grousselas.) », sur فسحة (Fushah), revue culturelle palestinienne,‎ (consulté le )
  9. (en) « Festival - abrapampaeditions », sur abrapampaeditions (consulté le ).
  10. « Maison de la Poésie Jean Joubert », sur Maison de la Poésie Jean Joubert (consulté le ).
  11. Laurent Fourcaut (dir.), « Notices sur les poètes : Jennifer Grousselas », Place de la Sorbonne, Sorbonne université presses, no 10,‎ , p.128-131 (ISBN 979-10-231-0676-3)
  12. Jennifer Grousselas, De souffles et d'éveils, éditions unicité, , 115 p. (ISBN 978-2-37355-622-3), p. 8-9
  13. Anne Emmanuelle Volterra, « Bonnes feuilles : Jennifer Grousselas, De souffles et d'éveils », Diérèse, Les Deux-Siciles, no 85 « Altérités »,‎ (ISSN 1290-1946)
  14. « Il nous fallait un chant, Jennifer Grousselas », sur lemanteauetlalyre, (consulté le )
  15. « Génération poésie debout », sur Le Temps des cerises (consulté le )
  16. Réginald Gaillard, « Nunc n°48 », sur Éditions de Corlevour (consulté le )
  17. « "Pourquoi ?", anthologie proposée par Florence Saint-Roch » Accès libre, sur Terre à ciel (consulté le )
  18. « Apulée # 5 — Les droits humains », sur Éditions Zulma, (consulté le )
  19. « Jennifer Grousselas, Arborescences, extraits », sur Recours au poème, (consulté le )
  20. Claude Versey, « Voix nouvelle : Jennifer Grousselas », sur Décharge Revue de poésie, (consulté le )
  21. « D'un vertige / Jennifer Grousselas / Fr/esp », sur Ablucionistas, (consulté le )
  22. « Le désir de la lettre », sur Bernard Chauveau (consulté le )
  23. « Apulée # 6 — Changer la vie », sur Éditions Zulma, (consulté le )
  24. Stéphane Bataillon, « Gustave, journal gratuit de poésie contemporaine. », sur Gustave (consulté le )
  25. Jean Le Boël, « Les Écrits du Nord », sur Éditions Henry (consulté le )
  26. Nathalie Riera, « Les Carnets d'Eucharis — Sur les routes du monde (Vol.II., 2019) », sur Les Carnets d'Eucharis, (consulté le )
  27. « Dossier : Edouard J. MAUNICK, le poète ensoleillé vif », sur Les Hommes sans Épaules, (consulté le )
  28. Jennifer Grousselas, « "Fin de l'enfance" in "Il nous fallait un chant" de Jennifer Grousselas », sur Terres de Femmes, la revue de poésie & de critique d'Angèle Paoli, (consulté le )
  29. Jennifer Grousselas, « Jennifer Grousselas, une lecture : Loin de Damas, d'Omar Youssef Souleimane », sur Terre à ciel, poésie d'aujourd'hui (consulté le )