Hoyningen-Huene

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Armoiries des von Hoyningen-Huene

La famille von Hoyningen-Huene est une ancienne famille de la haute noblesse allemande de la Baltique qui subsiste encore de nos jours. Elle fut au gré de l'Histoire une famille de la noblesse allemande, suédoise puis russe selon la puissance à la tête de la Baltique.

Expulsés par la révolution russe et les réformes foncières de la nouvelle république estonienne en 1919 lors de la grande nationalisation des biens fonciers de la noblesse germano-balte, les von Hoyningen-Huene sont, avec d'autres familles de la grande aristocratie russe, à l'origine de la vague massive de l'émigration de la noblesse russe qui quitte alors l'Empire pour l'Europe de l'Ouest: les von Hoyningen-Huene s'installent alors dans l'ouest de l'Allemagne, en Westphalie, et dans l'est de la France, en Alsace alors allemande, régions où la famille subsiste encore de nos jours.

Jusqu'à la veille de la révolution russe, les von Hoyningen-Huene formaient l'une des plus puissantes familles de la Baltique.

Les origines[modifier | modifier le code]

D'après les recherches de l'héraldiste Ernst Heinrich Kneschke (1798-1869), la famille est originaire de Westphalie, en Allemagne, avant de s'implanter en Courlande: les membres de la famille suivent en effet l'ordre Teutonique en Courlande au Moyen Âge et sont parmi les premières familles de la noblesse allemande à s'installer dans la Baltique.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le premier registre de la noblesse allemande, aujourd'hui édité à Limburg, fait mention le d'un certain Johann von Hoyningen dit Huene qui reçoit en fief des terres près de la Sessau (lv) et de la Aa: ce dernier se trouve être l'ancêtre des von Hoyningen-Huene d'Allemagne qui s'installent en Courlande. Il s'agit en effet du fils de Jost von Hoyningen-Huene, venu de Westphalie dans la seconde moitié du XVe siècle en Livonie et mort en 1480 dans une bataille contre les russes.

Armoiries des von Hoyningen-Huene

Leurs domaines ancestraux sont Aahof et Sessau en Courlande, bien qu'ils acquièrent plus tard également les fiefs de Feldhof, Jostan, Kleinbersteln, Subern, Simmeln, Zunzen et Großsatticken lors de la domination suédoise dans la Baltique. La famille est alors divisée en quatre branches: une en Courlande, deux dans l'actuelle Estonie et une dans l'île d'Ösel, laquelle s'en retournera plus tard en Allemagne de l'ouest et dans l'est de la France: il s'agit également de la dernière branche de la famille encore active de nos jours. Lors de l'annexion de la Baltique à l'Empire russe, la famille devient largement fidèle à la monarchie tsariste russe et agrandit ses domaines dans le gouvernement d'Estland et le gouvernement de Courlande, ainsi qu'en Livonie avec les fiefs d'Addita, Collef, Eckhof, Feldhof, Heimar, Jedefer, Katfel, Kelp, Pobbirzen, Rahden Wagninnen et Wannemeis. Elle possède aussi un domaine dans le gouvernement de Kherson au bord de la mer Noire et devient alors l'une des plus riches familles à l'ouest de l'Empire russe.

Barthold von Hoyningen-Huene est immatriculé avec ses frères le dans le registre de la chevalerie de première classe de la province (alors suédoise) de Courlande. Certains descendants s'installent ensuite en Lituanie. Ils s'engagent comme officiers dans l'armée polonaise et acquièrent des domaines en Lituanie. Otto Eberhard von Hoyningen-Huene qui est issu de la branche lituanienne de Lechts est immatriculé en 1780 dans les registres de la noblesse du gouvernement d'Estland. Ses cousins Georg (président de la Haute Cour de Livonie) et Hermann (major de l'armée impériale russe) de la branche de Fehlsen sont immatriculés en 1818 dans la noblesse du gouvernement de Livonie, ainsi que plus tard le baron Friedrich von Hoyningen-Huene en 1898. Le sénat impérial russe reconnaît leur titre de baron en 1862. Certaines branches retournent en Prusse au XIXe siècle, avec l'orthographe Hoiningen-Huene et se voient également reconnaître le titre de baron par le royaume de Prusse.

La fin de la dynastie balte[modifier | modifier le code]

À la suite de la grande nationalisation et des réformes foncières de la nouvelle république estonienne qui suivront la révolution russe, la famille von Hoyningen-Huene s'en retournera définitivement en Allemagne et dans l'est de la France et, au contraire d'autres familles de la noblesse germano-balte, ne se rétablira pas dans la Baltique à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Possiblement largement ruinée lors de son installation en Allemagne et en France après sa fuite de la Baltique pour fuir les persécutions qui se mettent en place contre l'ancienne "classe exploiteuse" comme se faisait alors nommer l'ancienne noblesse russe par les bolchéviques au pouvoir, la famille von Hoynigen-Huene se maintient dans les cercles de la haute société à travers de nombreuses alliances matrimoniales avec de riches familles de la haute bourgeoisie puis plus tard à travers le système éducatif de l'enseignement supérieur international.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Portrait du général Jakob von Hoyningen-Huene (peint par George Dawe), musée de l'Ermitage

Quelques domaines[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Peter Berlin, le « poster boy » d’un monde gay révolu », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )