Hip-hop nigérien

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Rap nigérien
Origines stylistiques Hip-hop, musique traditionnelle nigérienne
Origines culturelles Milieu des années 1990 ; Niger
Instruments typiques Échantillonneur, boîte à rythmes, chant, rap

Le rap nigérien, ou hip-hop nigérien, désigne le mouvement hip-hop au Niger. Le genre se manifeste initialement par ses expressions graphiques et la dance vers le milieu des années 1980. Les groupes de dance rivalisent d'adresse lors de concours organisés par la télévision nationale ORTN durant les grandes fêtes. Ce sont entre autres Mazari, Home Boys, Gabero, SikasaÏ, et Génération 94. De ces breakdance posses seront issus les premiers « lanceurs de flow ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Le rap nigérien émerge au milieu des années 1990[1]. Entre 1993 et 1994, les groupes pionniers comme les Tod One, les Massacreurs, les Home Boy's, suivront entre 1994 et 1995, Lakal Kaney, Kaidan Gaskia, Wassika et Wongari se popularisent au Niger[1]. Il s'agit d'un mélange de différents langages parlés au Niger. La musique samplée est habituellement de nature joyeuse, mixée à de la musique traditionnelle locale, et bien plus agressive que les styles dances influencés par le hip-hop français, américain, et celui issu de l'Afrique de l'Ouest (en particulier le rap ivoirien).

La scène hip-hop du Niger est modérément lancée puis popularisée à l'échelle nationale. Elle se popularise massivement grâce à sa diffusion sur les radios et dans les salles de concert[1]. Les jeunes Nigériens insatisfaits utilisent ce genre afin d'extérioriser leur colère sur des sujets comme le mariage forcé, l'esclavage des enfants, la corruption, le SIDA, et la pauvreté[1],[2]. Les enregistrements locaux se vendent sous format cassette audio et CD. Les groupes locaux de hip-hop émergent et jouent à Niamey, la capitale, en 1998. Le premier album connu du genre est intitulé La voix du Ténéré de Lakal Kaney, publié en 2000[3].

Le début des années 2000 marque l'âge d'or du rap nigérien. Des artistes solo émergent, des groupes fleurissent sous la houlette du Centre Culturel Franco-Nigérien qui devient le « Temple du rap » et de producteurs qui sont pour la plupart des animateurs de télévision (Malloum Production). Les premiers clips sont réalisés dans les studios basiques de l'ORTN. Les artistes sont alors Wasswong, Lakal Kaney, Djoro G, DLM Outlaw, Tchakey (Gonga Familly), Sikasai, et DiEzz Di. Ces posses[Quoi ?] représentent Niamey. À environ 1 000 km de là, à Zinder, la deuxième ville la plus importante du pays, le mouvement est représenté par les groupes Black Power et Section H, notamment. Tous sont des rappeurs déterminés avec des textes riches et surtout en français. Le genre apparaît ensuite dans des programmes culturels pour l'UNICEF. En , l'UNICEF lance sa Scène Ouverte Rap[4], dans laquelle 45 nouveaux groupes entrent en compétition sur 300.

Après 2010[modifier | modifier le code]

L'an 2010 marque un tournant décisif dans le rap nigérien. Ce nouvel rap à l'instar du rap mondial s'est plutôt orienté vers l'egotrip. Le temps du rap conscient et engagé du début des années 2000 était révolu. Une nouvelle génération d'artistes venaient de naitre. Rares sont les anciens de la Old School qui ont pu tenir cette galère insoutenable car notons bien que le rap nigérien ne rapporte pas beaucoup de revenu, surtout si l'on n'est pas très connu sur la scène du hip hop au Niger.

Après 2020[modifier | modifier le code]

Le CCFN Jean Rouch de Niamey est resté le temple du rap au Niger. Pour laisser les traces de l'histoire du rap au Niger, un ancien de la "Old School" du groupe "Wasswong" (Frederic Pechot) devenu réalisateur a a produit un film documentaire "LILWAL". Le film retrace le début du mouvement hip hop au Niger et son impact sur la société. Le documentaire a été projeté en Première au Niger durant les Nuits du Hip Hop Nigérien les 22 et 23 octobre 2021 au CCFN de Niamey. La projection de film s'est tenue le 22 octobre en présence d'un public varié et le théâtre en plein air du CCFN était plein à craquer. Le lendemain, le même podium du CCFN (théâtre en plein air) a vu défiler sur scène les artistes de la "old school" cités plus haut avec ceux de la "New School". L'ambiance était folle, électrique et surtout nostalgique pour le public qui scandait les anciens tubes à tue-tête. Aujourd'hui, il existe une Association des artistes rappeurs présidée justement par le réalisateur du film Frederic Pechot qui croit fermement en l'avenir du hip hop Nigérien. Son film est projeté ce mois de Juillet 2022 au festival Wassa'n Africa en France.

Quelques rappeurs classés pas ordre mérite de la new school[modifier | modifier le code]

  • Escanor 227
  • DarkzaK (a arrêté le rap en 2020 à cause de la COVID-19 et de son bac)
  • Black-R
  • Djib 5 (fait partie du Processus Verbal)
  • Maejor Chamsy
  • MDM Crew
  • HAM D
  • Yasdi Maiwaka
  • Amiral JC
  • A-R Le Roi
  • Alradik Soldier
  • Ismo One
  • L'As Tito
  • Don Julios
  • Crazy Girls
  • Block S Crew
  • Processus Verbal
  • Oneens
  • Barakina
  • Scorpion
  • Ola boy
  • Jeranih
  • King Kml
  • 9MILLI-GVNG
  • Mirador

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Et rappe le Niger », sur RFI musique, Niamey, (consulté le ).
  2. Mahamadou Diallo, « VERNISSAGE DU 2E ALBUM DU GROUPE WASS-WONG. T-NIBON-C : un album très engagé », sur Le Républicain Niger, (consulté le ).
  3. « Historique du Hip Hop Nigerien », sur Nigerap, (consulté le ).
  4. « A la Présidence de la République » [PDF], (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]