Heinrich Grenser

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Johann Heinrich Wilhelm Grenser (né le à Lipprechtsroda (Thuringe) ; décédé le à Dresde) était un facteur allemand d'instruments à vent de la famille des bois exerçant de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le père de Heinrich Grenser est Johann Friedrich Grenser, frère cadet du célèbre flûtiste et facteur de bois Karl Augustin I Grenser (connu également sous le nom d'August Grenser[1]). Heinrich a été apprenti de 1779 à 1786 chez son oncle Karl Augustin Grenser, qui deviendra son beau-père. En 1789, Heinrich Grenser épouse la fille d’August, Henriette Regina Grenser.

En 1796, il reprend finalement l'entreprise familiale. Plus tard, comme son oncle, il portera le titre de « facteur d'instruments de la cour ». Son fils Heinrich Otto Grenser a ensuite repris l'entreprise, qui a continué à exister sous le nom de « Grenser & Wiesner » jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Dès 1793, Grenser invente une clarinette basse en forme de basson[2]. En 1808, il améliore le cor de basset, très populaire à l'époque, en le rendant droit au lieu d'être courbé, comme c'était la coutume jusqu'alors, et l'équipe également de 16 clés, ce qui permet, entre autres, de jouer de façon chromatique jusqu'au do grave[3]. Cette amélioration du cor de basset signe l'invention de la clarinette alto (en fa) attribuée aux travaux communs d'Iwan Müller et d'Heinrich Grenser [4],[5],[6]. Müller jouait sur une clarinette alto en fa en 1809 avec seize clefs.

Plus de 120 instruments de Heinrich Grenser ont survécu jusqu'à nos jours, dont une clarinette basse (Clarinette-Fagotte) à huit clefs construite à Dresde en 1793[7] (au musée de la musique de Stockholm (en)), de nombreux bassons, au moins un contrebasson, des flûtes traversières, des hautbois, des clarinettes et plusieurs cors de basset[8].

« Avec la mode croissante des ensembles d'Harmoniemusik, ainsi que des fanfares militaires, la demande d'instruments à vent augmente rapidement vers la fin du XVIIIe siècle et l'atelier des Grenser produit une grande variété de bois de toutes sortes, y compris des clarinettes, des cors de basset, des clarinettes basses, des hautbois, des cors anglais, des hautbois d'amour, en plus des flûtes, des bassons, des fagottini et des contrebassons, selon une liste compilée par Philipp Young[9],[8]. »

Après la mort de Heinrich Grenser en 1813, sa femme Caroline Grenser épousa en 1817 le compagnon d'atelier Samuel Gottfried Wiesner (1791-1868), qui reprit l'entreprise et perpétua la tradition des instruments distinctifs avec les marquages "GRENSER & WIESNER" puis "WIESNER" à partir de la première moitié du XIXe siècle. Wiesner a commencé à travailler à l'atelier en 1811 et a pris la tête de l'entreprise à partir de 1813, ne recevant sa propre concession qu'en 1826, lorsqu'il a enfin été officiellement autorisé à utiliser son seul nom de fabricant. Il se peut qu'il ait déjà omis le nom de Heinrich Grenser sur les poinçons après 1822, date du décès de Caroline, selon la correspondance commerciale[9].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « August Grenser », sur flutehistory.com, (consulté le ).
  2. Albert Rice, « La première musique pour la clarinette basse (1794) et les clarinettes basses construites par Heinrich et August Grenser », sur circb.info (consulté le ).
  3. (en) Colin Lawson, « The Basset Clarinet Revived », Early Music, Oxford University Press, vol. 15, no 4,‎ , p. 487–501 (JSTOR 3137598, lire en ligne [PDF]).
  4. Iwan Müller, Méthode pour la nouvelle clarinette & clarinette-alto suivie de quelques observations à l'usage des facteurs de clarinettes. Dédiée avec autorisation royale à Sa Majesté George IV roi des royaumes unis de la Gde Bretagne et d'Irlande par Iwan Muller, auteur de la nouvelle clarinette et clarinette alto membre de la Société philharmonique de Londres, correspondant de la quatrième classe de l'Institut royal des Pays-Bas., Paris, Gambaro, , 124 p. (BNF 43171098, lire en ligne).
  5. (en) F. Geoffrey Rendall, The Clarinet (second edition), Londres, Ernest Benn, , p. 145–146}.
  6. (en) Eric Hoeprich, The clarinet, New Haven et Londres, Yale University Press, (ISBN 0-300-10282-8), p. 132–135, 357.
  7. (en) « Clarinette basse, Heinrich Grenser (1793) - Numéro d'inventaire : M2653 », sur mimo-international.com (consulté le ).
  8. a et b (en) Phillip T. Young, « Inventory of Instruments: J. H. Eichentopf, Poerschman, Sattler, A. and H. Grenser, Grundmann », The Galpin Society Journal, Galpin Society, vol. 31,‎ , p. 100–134 (JSTOR 841193).
  9. a et b (en) Donna Christine Agrell, « Chapter 3 Grenser bassoons in Sweden », dans Repertoire for a Swedish bassoon virtuoso : approaching early nineteenth-century works composed for Frans Preumayr with an original Grenser and Wiesner bassoon, Lenden University, (lire en ligne), p. 69-93.

Liens externes[modifier | modifier le code]