Grotte du Pape

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grotte du Pape
Entrée de la grotte du Pape.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Commune
Massif
Vallée
Vallée du ruisseau de Pouy[Lequel ?]
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
50 m
Longueur connue
55 m
Période de formation
Occupation humaine
Patrimonialité
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Nouvelle-Aquitaine
voir sur la carte de Nouvelle-Aquitaine
Localisation sur la carte des Landes
voir sur la carte des Landes

La grotte du Pape, située sur la commune de Brassempouy, en Chalosse, dans le département français des Landes, est une grotte à gisement archéologique datant du paléolithique supérieur. Elle doit sa notoriété aux nombreux et exceptionnels objets d'ivoire retrouvés à l'entrée de la cavité : diadèmes, bouchon d'outre, pendeloques, Vénus paléolithiques dont La Poire mise au jour en 1892 et la célèbre Dame de Brassempouy découverte en 1894.

Situation[modifier | modifier le code]

Le site se trouve dans le sud du département des Landes, dans la vallée du ruisseau de Pouy, à environ 2 km ouest-sud-ouest du bourg de Brassempouy[1].

Description[modifier | modifier le code]

Ce réseau karstique creusé dans un calcaire éocène (Cénozoïque) par le ruisseau de Pouy, s'ouvre en quatre endroits sur un coteau calcaire. Chacune de ces quatre entrées a été occupée par l'Homme durant le Paléolithique supérieur : on trouve du nord au sud la grotte des Hyènes, la galerie du Mégacéros, l'abri Dubalen et la grotte du Pape.

Le terrain est trop acide pour avoir permis une bonne conservation de matières organiques[2]. Mais des pièces façonnées en os ont cependant été recueillies au moins à la grotte des Hyènes, datant de l'Aurignacien ancien[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

La grotte est découverte en avril 1880 à l'occasion de la réfection d'un chemin d’exploitation de carrières. Elle est fouillée une première fois en 1880 et 1881 par l'archéologue Pierre-Eudoxe Dubalen[n 1], puis de 1890 à 1892 par Joseph de Laporterie et Albert Léon-Dufour, enfin de 1894 à 1897 par Édouard Piette et J. de Laporterie[4].

En 1894, Joseph de Laporterie et Édouard Piette mettent au jour la célèbre sculpture dite Dame de Brassempouy[5],[6].

Plus récemment, le site est fouillé par Henri Delporte (1981 à 1994), qui s'intéresse aussi à la grotte des Hyènes[7] ; puis par Dominique Buisson (1995-1996), et par Dominique Henry-Gambier et François Bon (entre 1997 et 2004)[4].

Stratigraphie[modifier | modifier le code]

En avant de la grotte du Pape, les fouilles du XIXe siècle révèlent une occupation gravettienne, solutréenne et magdalénienne[4].

Le Gravettien est représenté par un assemblage de burins de Noailles, de pointes des Vachons et de microvachons, de pointes à cran, de lamelles à retouche marginale et de lamelles à dos[2].

Toutes les cavités de Brassempouy sont occupées à l'Aurignacien, mais seule la grotte du Pape a livré des vestiges du Gravettien[8].

Sur un secteur de fouille de la grotte appelé « l'Avenue », s'étend une couche stratigraphique importante, qui a subi un faible phénomène de glissement mais qui contient un mobilier archéologique constitué de Vénus dont certaines sont terminées et d'autres cassées au cours de la fabrication, ce qui indique la présence d'un atelier de fabrication de ces statuettes[9].

Protection[modifier | modifier le code]

La grotte du Pape est classée au titre des monuments historiques le [10]. Les grottes préhistoriques du Pouy, en totalité, avec leurs différentes cavités, l'abri Dubalen, la galerie du Mégacéros et la grotte des Hyènes sont inscrites par arrêté du [10], puis classées par arrêté du [11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pour Pierre-Eudoxe Dubalen, pharmacien et archéologue, voir « sa fiche », sur cths.fr.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Brassempouy, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  2. a et b Simonet 2011, p. 57.
  3. Tartar 2003.
  4. a b et c Simonet 2011, p. 58.
  5. Piette et de Laporterie 1894, p. 646–647.
  6. Dominique Henry-Gambier, « Brassempouy, archéologie », Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  7. Tartar 2003, paragr. 4.
  8. Simonet 2011, p. 60.
  9. (en) Randall White, « The Women of Brassempouy: A Century of Research and Interpretation », Journal of Archaeological Method and Theory, vol. 13, no 4,‎ , p. 250-303 (DOI 10.1007/s10816-006-9023-z).
  10. a et b « Grottes préhistoriques du Pouy », notice no PA00083930, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  11. Liste des objets immobiliers protégés en 2015, JORF no 95 du 22 avril 2016, texte no 55, NOR MCCC1610377K, sur Légifrance.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Delporte 1968] Henri Delporte, « Brassempouy : ses industries d’après la collection Piette (Musée des Antiquités Nationales) », Zephyrus, t. 18,‎ , p. 5-41 (lire en ligne [PDF] sur core.ac.uk, consulté en ).
  • [Goutas & Simonet 2009] Nejma Goutas et Aurélien Simonet, « Le secteur GG2 de la grotte du Pape à Brassempouy (Landes) : un dépôt intentionnel d’armes gravettiennes ? », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 106, no 2,‎ , p. 257-291 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Henry-Gambier et al. 2004] Dominique Henry-Gambier, Bruno Maureille et Randall White, « Vestiges humains des niveaux de l'Aurignacien ancien du site de Brassempouy (Landes) », Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris, vol. 16, nos 1-2,‎ , p. 49-87 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le ).
  • [Henry-Gambier et al. 2004] Dominique Henry-Gambier, François Bon, G. Gardère, Claire Letourneux, Romain Mensan et Yann Potin, « Nouvelles données sur la séquence culturelle du site de Brassempouy (Landes) : fouilles 1997-2002 », Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes, t. 23,‎ , p. 145-156 (lire en ligne [PDF] sur halshs.archives-ouvertes.fr, consulté le ).
  • [Merlet 1990] Jean-Claude Merlet, « Brassempouy : la collection De Laporterie au Musée de Dax », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 87, no 7,‎ , p. 201-205 (lire en ligne [sur persee]).
  • [O'Farrell 2005] Magen O’Farrell, « Étude préliminaire des éléments d’armature lithique de l'Aurignacien ancien de Brassempouy (nature article= XIVe congrès de l'UISPP, Liège, 2-8 septembre 2001 », ArchéoLogiques 1 « Productions lamellaires attribuées à l’Aurignacien : Chaînes opératoires et perspectives technoculturelles »,‎ , p. 395-412 (lire en ligne [PDF] sur academia.edu, consulté le ).
  • [Piette 1894] Édouard Piette et Joseph de Laporterie, « Les fouilles de Brassempouy en 1894 », Bulletins et mémoires de la société d'anthropologie de Paris, IVe série, t. 5,‎ , p. 633–648 (DOI 10.3406/bmsap.1894.5558, lire en ligne [sur persee]).
  • [Simonet 2011] Aurélien Simonet, « Le Gravettien du Chantier I de Brassempouy (Landes, France) », dans N. Goutas, L. Klaric, D. Pesesse et P. Guillermin (dir.), À la recherche des identités gravettiennes : actualités, questionnements et perspectives (Actes de la table ronde d'Aix-en-Provence, 2008), Société préhistorique française (no 52), (lire en ligne [PDF] sur hal.archives-ouvertes.fr), p. 57-66. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Simonet 2014] Aurélien Simonet, « Brassempouy (Landes). Présentation du site et des collections Dubalen et de Laporterie » (chap. 1), Bulletin e la Fédération Archéologique des Pyrénées occidentales et des Landes, no 6 (hors série) « Archéologie des Pyrénées occidentales et des Landes. Brassempouy. Les collections Dubalen et de Laporterie »,‎ , p. 7-17 (lire en ligne [PDF] sur hal.archives-ouvertes.fr, consulté en ).
  • [Simonet 2014] Aurélien Simonet, « Brassempouy (Landes). L’industrie lithique des collections Dubalen et de Laporterie » (chap. 2), Bulletin e la Fédération Archéologique des Pyrénées occidentales et des Landes, no 6 (hors série) « Archéologie des Pyrénées occidentales et des Landes. Brassempouy. Les collections Dubalen et de Laporterie »,‎ , p. 19-40 (lire en ligne [PDF] sur hal.archives-ouvertes.fr, consulté en ).
  • [Tartar 2003] Élise Tartar, « L'analyse techno-fonctionnelle de l'industrie en matière osseuse dite « peu élaborée ». L'exemple des pièces intermédiaires en os de l’Aurignacien ancien de la grotte des Hyènes (Brassempouy, Landes) », Préhistoires Méditerranéennes, no 12,‎ , p. 139-146 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le ). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Thiault 2001] Marie-Hélène Thiault 2001, « L'exploitation et la transformation de l'ivoire de mammouth : une étude technologique d'objets gravettiens de la grotte du Pape (Brassempouy, Landes) », Gallia Préhistoire, no 43,‎ , p. 153-174 (lire en ligne [sur persee]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]