Goush Emounim

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Gush Emunim
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Fondation
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Idéologie

Le Goush Emounim (hébreu : גוש אמונים, Bloc [des] fidèles) est un mouvement politique et messianique israélien fondamentaliste d'extrême droite[1] créé afin d'établir des colonies juives en Cisjordanie palestinienne (la Judée-Samarie biblique)[2]. Bien que n'étant pas fondé de manière formelle comme organisation jusqu'en 1974 après la guerre du Kippour, le Gush Emunim émergea des conquêtes de la guerre des Six Jours de 1967, encourageant la colonisation de terres obtenues en se basant sur la croyance que, selon la Torah, Dieu la donna au Peuple juif[3]. Même si le mouvement n'existe plus officiellement, son influence reste perceptible dans la société israélienne[4],[5], tandis que le peuplement juif est devenu important en Judée et Samarie.

Affiliations politiques[modifier | modifier le code]

Le Gush Emunim était étroitement associé avec, et très influent auprès, du Parti national religieux (PNR). Ses membres (repris par les médias israéliens) se surnommaient eux-mêmes les Ne'emanei Eretz Yisrael (hébreu : נאמני ארץ ישראל), « ceux qui sont loyaux à la Terre d'Israël ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Gush Emunim fut fondé par les étudiants du rabbi Zvi Yehouda Kook en février 1974 dans le salon de Haim Drukman[6],[7], qui est aussi crédité du nom de baptême du mouvement[7]. En plus de Haim Drukman, le noyau idéologique et politique comprenait également d'autres disciples comme Hanan Porat, Moshe Levinger, Shlomo Aviner, Eleazar Waldman, Yoel Ben-Nun et Yaacov Ariel[8]. Zvi Yehouda Kook demeura le chef du mouvement jusqu'à sa mort en 1982.

Porteur de l'enseignement du Rav Kook qui avait produit le premier système philosophique original de la Palestine juive[9], ce mouvement de sionistes religieux ne parvint cependant pas à engendrer un réveil idéologique en Israël face au déclin de l'idéologie sioniste travailliste[10]. L'effort matériel exigé par la construction et la défense de localités juives au cœur de la Cisjordanie occupée, et le retrait du Sinaï puis de Gaza de milliers de Juifs avec destruction de leurs biens, exploitations agricoles, usines et écoles, ont aussi démotivé[10],[11]. Reste que les colonies israéliennes en Cisjordanie (Judée-Samarie) comptent plus de 100 000 Juifs dès 1992[12] et plus de 470 000 en 2022[13].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. FEIGE Michael, « Prier ou danser à Hébron. Fondamentalisme et contestation dans un lieu sacré », Ethnologie française, 2015/2 (Vol. 45), p. 235-244. DOI : 10.3917/ethn.152.0235. URL : https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2015-2-page-235.htm
  2. (en) Ehud Sprinzak, « Fundamentalism, Terrorism, and Democracy: The Case of the Gush Emunim Underground », Université hébraïque de Jérusalem (consulté le ).
  3. Des analyses sur le Gush Emunim ont été effectuées par David Newman. Voir (en anglais) : D. Newman, Gush Emunim, dans Encyclopaedia Judaica Decennial Yearbook, 1994, pp. 171-172. Keter Publishers ; D. Newman, Gush Emunim: Between Fundamentalism and Pragmatism, Jerusalem Quarterly, 39, 33-43, 1986 ; D. Newman, From “hitnachalut” to “hitnatkut”: The Impact of Gush Emunim and the Settlement Movement on Israeli Society, Israel Studies, vol. 10 (3), 2005. Voir aussi T. Hermann & D. Newman, Extra Parliamentarism in Israel: A Comparative Study of Peace Now and Gush Emunim, Middle Eastern Studies, 28 (3), 509-530, 1992.
  4. (en) Katherine Allen, « The Ideological Resonance of Zionist Fundamentalism in Israeli Society », Behavioral Sociology of Identity Conflict,‎ (lire en ligne).
  5. (en) Encyclopaedia Judaica : Volume 8, p. 145.
  6. (en) Ian Lustick, For the land and the Lord: Jewish fundamentalism in Israel, Council on Foreign Relations, 1988 p. 63.
  7. a et b (en) Gershom Gorenberg, The Accidental Empire: Israel and the Birth of the Settlements, 1967-1977, Times Books, Henry Holt & Co., 2006 p. 356.
  8. Voir Lustick p. 73.
  9. Yoram Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destin d'Israël, Éditions de l'Éclat, 2007, p. 389 (présentation en ligne).
  10. a et b Hazony, id., p. 391.
  11. (en) Greg Myre, « Israeli Security Forces Evict Jewish Protesters in Gaza », New York Times (consulté le ).
  12. Encyclopaedia Judaica : Volume 8, p. 145.
  13. France-info, Cisjordanie : Israël approuve près de 4 500 logements dans des colonies, 12/05/2022.

Liens externes[modifier | modifier le code]