Girafes de Dabous

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Girafes de Dabous en 1991

Les girafes de Dabous sont des gravures rupestres datées du Néolithique[1], situées du côté ouest du massif de l'Aïr, dans le centre du Niger[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Les gravures rupestres ont été découvertes en 1987 par l'archéologue français Christian Dupuy[3], et documentées par David Coulson en 1997 lors d'une expédition photographique sur le site[4].

Situation[modifier | modifier le code]

Les gravures se trouvent dans le désert du Ténéré, en bordure des montagnes de l'Aïr, au Niger, à environ 110 km au nord d'Agadez et à quelques kilomètres seulement de la route transsaharienne. Le rocher de Dabous est situé sur un petit affleurement rocheux de grès dans les premiers contreforts du massif de l'Aïr. Il existe des centaines d'autres gravures rupestres à proximité[5], mais elles sont nettement plus petites. On trouve également dans la région des restes de bois pétrifié.

Description[modifier | modifier le code]

Les gravures mesurent environ 6 m de hauteur et se composent de deux girafes sculptées dans le rocher de Dabous avec de nombreux détails. L'une des girafes est un mâle, tandis que l'autre, plus petite, est une femelle. Ce sont les plus grands pétroglyphes d'animaux connus au monde[2].

Datation[modifier | modifier le code]

Le Sahara durant sa période humide[6] : la végétation était de type savane arborée et la faune, attestée par les restes fossiles et l'art rupestre, comprenait des autruches, des gazelles, des girafes, des bovins, des rhinocéros, des éléphants, des hippopotames, des crocodiles

Ces gravures peuvent être datées entre 4000 et , pendant la période humide africaine, lorsque la région était moins aride et que le Sahara était une vaste savane[3].

Alentours[modifier | modifier le code]

Dans les environs, 828 images ont été trouvées gravées sur les rochers, dont 704 sont des animaux (bovins, girafes, autruches, antilopes, lions, rhinocéros et chameaux), 61 sont humaines et 17 sont des inscriptions en tifinagh[3].

Conservation[modifier | modifier le code]

Vers 2000, l'archéologue français Jean Clottes alerte la fondation Bradshaw[7] afin qu'elle se concentre sur la protection et la préservation de ce pétroglyphe en danger[8] en raison de la dégradation des gravures due à l'activité humaine. Un moulage des gravures a été réalisé[9],[8]. Une reproduction en aluminium est exposée à l'aéroport d'Agadez[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Patowary Kaushi, The Giraffes of Dabous, Amusing Planet, aout 2019
  2. a et b Dabous Giraffes, Niger, Atlas Obscura.
  3. a b c et d (en) Dabous, Niger, British Museum
  4. (en) Coulson David, Sub-Zone 3: Niger, in Rock Art of Sahara And North Africa, p.45-52, ICMOS, Vancouver, 2007
  5. « Ancient Masterpieces Found in the Sahara », sur archaeology.org (consulté le ).
  6. D'après Henri J. Hugot, Le Sahara avant le désert, éd. des Hespérides, Toulouse 1974 ; Gabriel Camps, « Tableau chronologique de la Préhistoire récente du Nord de l'Afrique : 2-e synthèse des datations obtenues par le carbone 14 » in : Bulletin de la Société préhistorique française vol. 71, n° 1, Paris 1974, p. 261-278 et Jean Gagnepain.
  7. Chef-d'oeuvre de l'art rupestre saharien. Les girafes il y a 8 000 ans
  8. a et b "(en) Rock Art of Giraffe Dabous Niger Dated at Approximately 9,000 Years Ago", Archaeology World,
  9. (en) Miller Ritchie W., Saving Ancient Rock Art in Niger, State Magazine, U.S. Department of State, septembre 2000

Liens externes[modifier | modifier le code]