Discussion:Emmanuel Allard

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Le Petit Marseillais, 3 août 1910[modifier le code]

Texte de l'article de couverture que lui a consacré Le Petit Marseillais, le 3 août 1910, aussi sur retronews

Je n'ai pas le temps d'en travailler les infos dans l'article, merci de prendre la relais Cordi-Allemand (discuter) 1 septembre 2020 à 19:46 (CEST)[répondre]

Mort de M. Emmanuel Allard, Maire de Marseille[modifier le code]

  • M. Emmanuel Allard, maire de Marseille, et dont on peut dire qu’il eut l’estime de tous les partis, est mort, hier, à 7 heures du matin, 50 rue Nationale, tout proche de la petite imprimerie où, en 1871, on alla lo solliciter pour qu'il mît sa généreuse activité au service des intérêts de la cité.
  • M. Emmanuel Allard fit, en effet, ses premiers pas dans la vie publique avec la municipalité Bory, élue en 1871 et non validée. Depuis cette époque, on peut dire, en ayant la certitude de traduire le sentiment unanime des Marseillais, que l’existence de M. Emmanuel Allard fut constamment conforme au programme qu’il s’était tracé de se dévouer aux intérêts de ses concitoyens, avec autant de modestie que de persévérance, sans autre souci que d’accomplir son devoir. Ce fut, dans toute l’acception du terme, un probe et un désintéressé. Par les temps où nous sommes, ces qualités constituent un brevet de noblesse respectable à tous égards. Les électeurs marseillais ne négligèrent aucune circonstance pour témoigner à M. Emmanuel Allard le grand cas qu'ils faisaient de sa personnalité, et ils le lui manifestèrent, chaque fois qu’il sollicita leurs suffrages, par d’impressionnantes majorités.
  • La carrière municipale de M. Emmanuel Allard aura été des plus laborieuses, des mieux remplies et, certainement, il est bien, peu d’hommes qui aient consacré aux affaires de la cité autant de temps que lui. Ses états de services en donnent une preuve si éloquente que tout commentaire serait superflu à cet égard. M. Emmanuel Allard, nous l’avons dit, fut élu pour la première fois en 1871. A cette époque,la commune de Marseille était divisée en dix-huit sections, élisant chacune deux conseillers municipaux. M. Allard fut élu, le 29 octobre, dans la 4e sec tion. L’élection n’ayant pas été validée, M. Allard fut réélu au scrutin de liste, cette fois, le 22 novembre de la même année.
  • En 1876, M. Emmanuel Allard est élu de nouveau avec M. Maglione, et nous le re trouvons adjoint en 1878. Sur ces entrefailes survinrent les événements du SacréCœur, motivés par la suppression des processions, si populaires à Marseille. En témoignage de protestation, des fidèles, en grand nombre, déposèrent, des couronnes au pied de la statue de Mgr de Belsunce. Des bagarres eurent lieu et des troubles graves se seraient produits si M. Emmanuel Allant n’avait pas eu la présence d'esprit de donner des ordres décisifs au commissaire central pour l’enlèvement des couronnes.
  • En 1879, M. Emmanuel Allard quitta la mairie pour faire place à la municipalité Ramagni ; mais il y revint, le 18 avril 1880, avec des élections partielles, et à la suite des élections générales de 1881, qui amenèrent à l'hôtel de ville la municipalité Brochier, dont il fut le premier adjoint. Cependant, des dissentiments s’étant élevés entre M. Emmanuel Allard et le maire M. Brochier, il démissionna avec six de ses collègues ; mais il fut réélu, à quelque temps de là, sur une liste de protestation dont il etait le chef de file.
  • Elu maire en 1884, M. Emmanuel Allard eut à supporter la terrible épreuve d’une épidémie cholérique, dont les ravages eurent pour conséquence de répandre la terreur parmi nos concitoyens. Mais M. Emmanuel Allard, admirablement secondé, parvint à ramener un peu de calme dans les esprits légitimement affolés et les mesures qu’il prit pour combattre le fléau eurent pour conséquence rapide de l’enrayer d’abord et, enfin, de le dominer. Le gouvernement reconnut les services éminents de M. Emmanuel Allard en lui attribuant la croix de la Légion d’honneur. Tout le monde applaudit à cet hommage, juste tribut rendu à l’abnégation dont M. Allard avait fait preuve, pendant de longs mois, en se prodiguant au chevet des malades et des moribonds. Le roi d’Italie fit, de son côté, remettre à M. Allard les insignes d’officier de sa Couronne. La municipalité de M. Allard fut dissoute le 26 mars 1887. par décret de M. Goblet, alors ministre de l’intérieur, rendu sur la proposition de M. le préfet Lagarde. Les motifs invoqués de cette dissolution se retrouvent dans un ordre du jour voté sur la proposition de M. Drouard, dans la séance du 18 du même mois, et ayant pour objet la commémoration de la Commune de 1871.
  • Cet ordre du jour fut voté par 20 voix contre 7, et M. Allard s’était rangé à l’avis de la majorité. MM. Flaissières et Cadenat, dont le premier est sénateur et le second député et adjoint au maire de Marseille, assistaient à cette mémorable séance.
  • M. Emmanuel Allard rentra dans le rang et de même que le consul romain Cincinnatus retournait, après la bataille, modestement à sa charrue, il réintégra sa petite imprimerie de la rue Nationale.
  • Il ne devait pas y demeurer longtemps tranquille et, en 1902, M. Chanot alla lui demander le concours de l’autorité qui s'attachait à son nom. II fut élu en juillet et il réintégra l'hôtel de ville en qualité de simple conseiller municipal, tandis que la municipalité de M. Flaissières en sortait. M. Emmanuel Allard fut réélu, avec M. Chanot, aux élections générales de 1904. Enfin, le 17 mai 1908, M. Emmanuel Allard fut élu maire de Marseille, au bénéfice de l’âge, et il présidait aux destinées de la ville et aux délibérations du conseil municipal actuel, lorsque la mort est venue le surprendre.
  • M. Allard était fatigué, depuis quelques mois, à la suite d’une bronchite. Mais les soins dont il était entouré laissaient espérer que le mal pourrait être enrayé. M. le docteur Courrier avait pris sur lui de rassurer la famille, et M. Emmanuel Allard, jusqu'à ces derniers jours, fit preuve d’une belle vaillance. Dimanche encore, il fit une promenade en voiture, à la suite de laquelle il dut s’aliter. Le mal alors domina la volonté et l'énergie de M. Allard et, hier matin, à la septième heure, il succomba à une attaque de cardiopathie, sans souffrance, sans agonie. Il s’éteignit dans le calme et la sérénité qui avaient présidé à tous les actes de sa vie, irréprochable d’intégrité.
  • M. Emmanuel Allard est le premier maire qui meurt en exercice de son mandat, depuis M. Rabatau, décédé en 1875. La municipalité se prépare à lui faire des obsèques solennelles et la population voudra s’associer à son dessein, en lui apportant le concours de son empressement et le témoignage de ses respectueuses sympathies.
  • Ces obsèques sont fixées à demain jeudi, 9 heures du matin. La levée du corps aura lieu à l’hôtel de ville, où le cortège funèbre se formera. En cette douloureuse circonstance, les membres de la famille de M. Allard voudront bien agréer l'expression de nos condoléances émues et l’assurance que nous nous associons à leur douleur. Ajoutons que le conseil municipal est convoqué en séance publique pour cet après-midi. Cette séance sera levée en signe de deuil.

Signé GASPARD GALY.