Chung Kuo, la Chine

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Chung Kuo, La Chine (titre original : Chung Kuo, Cina) est un film documentaire italien réalisé par Michelangelo Antonioni, sorti en France le .

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 1972, au plus fort de la Révolution culturelle maoïste, le gouvernement chinois invite Michelangelo Antonioni à réaliser un documentaire sur la Nouvelle Chine[1],[2]. Le cinéaste se rend pendant huit semaines avec une équipe de tournage à Pékin, Nankin, Suzhou, Shanghai, et dans la province du Henan. Il en résulte un monument de trois heures et demie, composé en trois parties.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Antonioni filme presque quatre-vingts plans par jour et décide de tourner la caméra à la main ou caméra à l’épaule afin de saisir des images sur le vif. En vingt-deux jours de tournage accordés, il aura 30 000 mètres de pellicule super 16 dont le quart environ fut monté[3].

Accueil[modifier | modifier le code]

Le documentaire fut dénoncé comme « grave incident anti-chinois » et « insolente provocation contre le peuple chinois »[4]. À la suite de cela, le film est interdit en Chine et dans les pays acceptant le diktat du gouvernement chinois. Mais le film serait en fait plutôt le prétexte pour une lutte intervenant à l’intérieur des structures du pouvoir : cela permet surtout à Jiang Qing, l'épouse de Mao Zedong, d’ébranler Zhou Enlai qui a autorisé ce tournage. Il faudra attendre 2004 pour que le film soit diffusé à Pékin, pour la première fois, dans le cadre d’une rétrospective sur Antonioni.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Haski, « Antonioni montre la Chine de Mao comme on ne la jamais vue », sur rue89, (consulté le )
  2. Pierre Haski, « Quand Mao décrétait Antonioni « ennemi de la Chine » », sur rue89, (consulté le )
  3. Régis Bergeron, Le cinéma chinois 1949-1983 (Tome 3), Paris: L'Harmattan, 1984, p. 29.
  4. Régis Bergeron, Le cinéma chinois 1949-1983 (Tome 3), Paris: L'Harmattan, 1984, p. 30.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Intention perfide et procédé méprisable. Critique du film antichinois tourné par Antonioni et intitulé La Chine, commentateur du Renmin Ribao, Editions en langues étrangères, Pékin, 1974

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]