Chemin de fer de l'île d'Oléron

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Chemins de fer de l'île d'Oléron
Image illustrative de l’article Chemin de fer de l'île d'Oléron

Type Voie ferrée d'intérêt local
Entrée en service 1904
Fin de service 1935
Longueur additionnée des lignes 41 km
Écartement des rails Métrique
Exploitant Compagnie des Chemins de fer économiques des Charentes

Le chemin de fer de l'île d'Oléron est une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique qui a été en service de 1904 à 1935[1], reliant le nord au sud de l'île d'Oléron en Charente-Maritime, à l'époque en Charente-Inférieure. Il était exploité par la compagnie des chemins de fer économiques des Charentes[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans le contexte de développement à la fin du XIXe siècle du chemin de fer et des lignes d'intérêt local, le Conseil Général de Charente-Inférieure donne son accord à la construction de la ligne en 1894[1].

La ligne principale allant de Saint-Trojan-les-Bains à Saint-Denis-d'Oléron est inaugurée le 25 avril 1904, en présence d'Emile Combes, président du Conseil, mais également maire de Pons et sénateur de Charente-Inférieure. L'embranchement de Sauzelle à Boyardville est lui inauguré le 17 mai 1904[3]. À l'époque le trajet du nord au sud du se parcourt en 2h20[4].

Dès 1904 quatre aller-retours circulent quotidiennement sur la branche principale, trois sur celle de Boyardville[1]. Quatre ans plus tard ce sont jusqu'à huit aller-retours quotidiens qui circulent, témoignant de l'intensité de l'activité.

À cause de la concurrence progressive de la route qui se développe progressivement sur l'île, le service voyageur est arrêté en 1934 et celui de marchandise en 1935[4].

Tracé de la ligne[modifier | modifier le code]

La ligne reliait les 2 communes aux extrémités de l'île sur un tracé de 37 km[5].Sur un peu moins de la moitié du parcours, la voie emprunte le bas-côté des routes ; pour le reste, elle est en site propre.

La ligne compte 28 arrêts du nord au sud dont les principaux villages : Saint-Denis-d'Oléron, Saint-Georges-d'Oléron, Sauzelle, Saint-Pierre-d'Oléron, Dolus-d'Oléron, Le Château-d'Oléron, La Chevalerie, Grand-Village, Petit-Village, Saint-Trojan-les-Bains.

Un embranchement de 5 km à Sauzelle permettait d'aller jusqu'à Boyardville[1].

Matériel et exploitation[modifier | modifier le code]

Les locomotives sont des Corpet-Louvet 030 Tender [4] comme le reste des chemins de fer économiques de Charente[6].

Le service comprend un service voyageur mais aussi de marchandises : huîtres et productions agricoles, mais aussi courrier[7].

Vestiges actuels[modifier | modifier le code]

Très peu d'infrastructures ont subsisté. Néanmoins l'ancienne gare de la Chevalerie a été rénovée en abri avec des photos illustrant le train de cette époque, et la gare de Boyardville est encore visible sur la route allant vers Sauzelle.

Ancienne gare de La Chevalerie

Une grande partie du terrassement a été reprise pour construire les routes actuelles, par exemple la D26E2 reliant Le Grand-Village à la Chevalerie alors que l'ancienne route passe par Petit-Village (aujourd'hui la D275)[8]. Plus récemment les pistes cyclables ont repris une partie du terrassement[4].

P'tit train de Saint-Trojan[modifier | modifier le code]

Un autre chemin de fer existe depuis 1963 sur la commune de Saint-Trojan-les-Bains : le P'tit train de St-Trojan, qui relie le village aux plages de Gatseau et de Maumusson. Cependant c'est un train touristique qui ne reprend aucun élément du tracé de 1904 et s'inspire plutôt du modèle du tramway de Royan qui circulait de l'autre côté du coureau d'Oléron entre Royan et Ronce-les-Bains[5]. Il est par ailleurs en voie étroite de 60 cm.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Charles Nadeau, « L’aventure ferroviaire sur Øléron », (consulté le )
  2. « Liste des chemins de fer secondaires en Charente-Maritime » (consulté le )
  3. Recueil général des lois, décrets et arrêtés, , 543 p. (lire en ligne), p. 278
  4. a b c et d « Un train nommé désir », sur Musée de l'île d'Oléron (consulté le )
  5. a et b Laurent Thomas, « Le petit train de l'île d'Oléron : un secondaire côté Océan », sur RailPassion, (consulté le )
  6. « Liste des locomotives Corpet » (consulté le )
  7. Poitou-Charentes au temps des promeneurs en canotier, éditions Milan, p. 20-21
  8. Photographies aériennes de la France de 1950 à 1965. (Géoportail) (lire en ligne), Le-Grand-Village-Plage