Charles d'Argent de Deux-Fontaines

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Charles, Marie d'Argent de Deux-Fontaines[1],[2], né à Soissons le et mort au château de Bouville à Cloyes-sur-le-Loir, le , est un militaire et homme politique français.

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Fils de Jean-Baptiste Arnould d’Argent de Deux-Fontaines[3],[4],[5], lieutenant-colonel du Génie, lieutenant des maréchaux de France à Metz, et de sa seconde épouse Charlotte Françoise Jeanne de Proisy d’Eppes, il appartient à une famille de la noblesse d'ancienne extraction originaire du Hainaut[6],[7]. Sa mère appartient une famille de la noblesse chevaleresque de Picardie[8].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il entre à l'École polytechnique en 1806 puis devient lieutenant des gardes du corps du roi dans la compagnie écossaise commandée par le duc de Croÿ d'Havré, lors de la première Restauration. Il suit le roi à Gand pendant les Cent-Jours puis sert comme officier supérieur dans la maison militaire des rois Louis XVIII et Charles X[9]. Intendant des appartements du roi[10], il administre par ailleurs les biens du dernier prince de Condé[11].

Il est nommé maire de Cloyes en 1824 sur proposition du comte de Quatrebarbes, sous-préfet de Châteaudun, et décision du baron de Giresse-Labeyrie, préfet d'Eure-et-Loir. Il est titré baron par lettres patentes du roi Charles X en date du 28 janvier 1826[4],[5],[3] avec institution de majorat sur la terre et le château de Bouville apportés en dot le 14 octobre 1816 par son épouse Angélique-Charlotte Celier de Bouville[12], ( les majorats sont dissous par ordonnance le 14 avril 1839, en vertu de la loi du 12 mai 1835)[13]. Toutefois, comme son père sous l'ancien régime, il porte un titre de courtoisie de marquis[2],[14],[15].

Chef d'escadron de cavalerie[16], il démissionne de sa charge de maire le 18 août 1830 après la révolution de Juillet. Retiré dans sa terre de Bouville, à Cloyes-sur-le-Loir, il s'occupe de moderniser son exploitation sucrière[9],[17].

Élu au conseil municipal de Cloyes le 4 juillet 1840, il est nommé maire le 15 février 1841 par le baron de Jessaint, préfet d'Eure-et-Loir et confirmé lors des renouvellements triennaux de 1843 et 1846. Conseiller général du département d'Eure-et-Loir pour le canton de Cloyes-sur-le-Loir[18], en 1845, il est remplacé à la tête de la mairie le 28 mars 1848 par arrêté du sous-commissaire du gouvernement provisoire de la IIe République. Réélu au conseil municipal le 20 août 1848, il est élu député au Corps législatif par la première circonscription d'Eure-et-Loir contre le fils du Maréchal de Gouvion-Saint-Cyr, le 29 février 1852. Il siège parmi les défenseurs du nouveau gouvernement issu de la Constitution de 1852 jusqu'à son décès[9]. Le vicomte Reille lui succède au Parlement.

Il est inhumé au cimetière de Cloyes-sur-le-Loir[11].

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Une rue de cette commune porte son nom[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Vicomte Albert Révérend, Jean Tulard, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1814-1830, H. Champion, (lire en ligne), p. 55,
  2. a et b Charondas, A quel titre?, t. 36, (lire en ligne).
  3. a et b Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. 1, (lire en ligne), p. 304
  4. a et b Albert Révérend, Les familles titrées et anoblies au XIXe siècle : titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1814-1830, vol. I, Paris, H. Champion, (lire en ligne), p. 54.
  5. a et b Henri Jougla de Morenas, Raoul de Warren, Grand Armorial de France, t. 1 (lire en ligne), p. 225.
  6. « Arrêt de la Cour des aides de Paris du 18 août 1775 »
  7. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, , 31 p..
  8. René de La Tour du Pin-Chambly de La Charce, Anciennes Familles militaires du Laonnois, Laon, (lire en ligne), p. 15.
  9. a b et c Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français comprenant tous les membres des assemblées françaises et tous les ministres français depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889, t. 1, Bourloton, (lire en ligne), p. 90.
  10. David Higgs, Nobles, titrés, aristocrates en France après la Révolution (1800-1870), Liana Levi, (ISBN 2-86746-060-3), p. 319
  11. a et b Renée Lhôte, Les marquis d'Argent de Deux-Fontaines, maires de Cloyes-sur-le-Loir, Société Dunoise d'Archéologie, Histoire, Sciences et Arts,
  12. Bulletin des lois du royaume de France, (lire en ligne), p. 98.
  13. Bulletin des lois de la République franc̜aise, Numéros 408 à 438, (lire en ligne), p. 517.
  14. Archives départementales de l’Aisne, Cote 5Mi0103 (lire en ligne), p. 103
  15. Archives départementales de l’Eure-et-Loir, Cote 3 E 103/009 (lire en ligne), p. 74
  16. A. Fourcy, Histoire de l'École polytechnique, (lire en ligne), p. 425.
  17. « https://data.bnf.fr/fr/10734069/charles-marie_d__argent_de_deux_fontaines/ »
  18. Eric Anceau, Dictionnaire des députés du Second Empire, Presses Universitaires de Rennes, , p. 22
  19. « Voies portant le nom de Charles d’Argent », sur rues.openalfa.fr (consulté le )

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français comprenant tous les membres des assemblées françaises et tous les ministres français depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889, t. 1, Bourloton, (lire en ligne), p. 90 ;
  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. 1, (lire en ligne), p. 304 ;
  • Henri Jougla de Morenas, Raoul de Warren, Grand Armorial de France, t. 1, (lire en ligne), p. 225 [PDF] ;
  • Fernand de Saint-Simon, Etienne de Séréville, Dictionnaire de la noblesse française, , p. 118 ;
  • René Lhote, Les marquis d'Argent de Deux-Fontaines, maires de Cloyes-sur-le-Loir, Société Dunoise d'Archéologie, Histoire, Sciences et Arts, 2010.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]