Alain Sarde

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Alain Sarde
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Andrée Gabriel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Alain Sarde, né le à Boulogne-Billancourt, est un producteur français de cinéma et de télévision parmi les plus prolifiques depuis les années 1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Fils de l'antiquaire Henri Sarde et de la mezzo-soprano Andrée Gabriel (Sâada) de l'Opéra de Paris[1], Alain Sarde est le frère du compositeur Philippe Sarde. La famille est juive, d'origine tunisienne.

Carrière de producteur[modifier | modifier le code]

Il crée sa première société de production, Sara Films, en 1975, et produit dans la foulée Le Locataire de Roman Polanski, Barocco d'André Téchiné, Une histoire simple de Claude Sautet et Des enfants gâtés de Bertrand Tavernier.

Aux côtés de sa collaboratrice Christine Gozlan, il a été le producteur de plus de 200 films avec nombre de metteurs en scène tels que Jean-Luc Godard (dont il produit tous les films depuis 1979), Jacques Doillon, Nicole Garcia, Coline Serreau, Alain Corneau, Philippe Garrel, Xavier Beauvois, Arthur Joffé, Arnaud Desplechinetc.

Ses dernières productions sont le fruit de collaborations avec Amos Kollek, Mike Leigh, Emir Kusturica et David Lynch.

Fondateur de la structure Sarde Films en 1983, il s'associe à Canal+ en 1990 et fonde Les Films Alain Sarde qu'il revend à StudioCanal en 2004. Les Films Alain Sarde administrent notamment la société Ciné Valse, qui a produit bon nombre des films de Bertrand Blier dans les années 1990[2]. Il est désormais producteur indépendant.

Commentaire[modifier | modifier le code]

« Alain Sarde est sans aucun doute le producteur français le plus prolifique, mais également le plus discret ou le plus secret. Près de deux cents films à son actif en moins de quarante ans de carrière », écrit le critique de cinéma Serge Toubiana en 2009, à l'occasion d'une rétrospective de ses films à la Cinémathèque française[3].

Accusations d'agressions sexuelles[modifier | modifier le code]

1997-1999[modifier | modifier le code]

Alain Sarde est visé en 1997 par une enquête pour agression sexuelle[4]. L'instruction réalisée par le juge d'instruction Frédéric Nguyen montre que le producteur a eu plusieurs relations sexuelles non tarifées avec des aspirantes actrices qui venaient le voir pour des raisons professionnelles. L'une d'elle décrit un « casting » dans lequel le producteur, après avoir décrit le film, lui demande de se déshabiller pour « qu'il vérifie la beauté de [son] corps » puis « d'aller [s']allonger sur le lit dans la chambre à coucher [...] il voulait faire l'amour avec [elle][5]. »

Il est mis en examen et écroué en préventive durant l'instruction[4]. Faute de preuve matérielle de contrainte durant les rapports sexuels, la nouvelle juge d'instruction ne retient pas la qualification de viol et rend une ordonnance de non lieu à l'encontre du producteur en 1999[6]. Jean-Pierre Bourgeois, responsable d'un réseau international de prostitution, qui a présenté les actrices au producteur, est condamné à 5 ans de prison.

2024[modifier | modifier le code]

En mai 2024, dans le magazine Elle, neuf femmes accusent Alain Sarde de viols et d’agressions sexuelles[7]. Les faits, qui n'ont fait l'objet d'aucune plainte, se seraient déroulés entre 1983 et 2003[8].

Pour plusieurs médias, ces témoignages s'inscrivent dans le cadre de la libération de la parole sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma français[9].

Filmographie partielle[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche BNF, en ligne.
  2. « Ciné Valse », sur unifrance.org (consulté le ).
  3. Serge Toubiana, « Rétrospective Alain Sarde - La Cinémathèque française » Accès libre, sur Cinémathèque française, (consulté le ).
  4. a et b « Le producteur de cinéma Alain Sarde est écroué pour viol », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon, Ministère de l'Injustice, Éditions Grasset, , 255 p. (ISBN 978-2-246-82751-1, présentation en ligne), p. 22 à 27.
  6. Marc Pivois, « Non-lieu pour Sarde et Fibak. Le producteur et le tennisman étaient soupçonnés de viols. », sur Libération (consulté le ).
  7. Alexandra Tizio, « Qui est Alain Sarde, le producteur accusé de violences sexuelles par 9 femmes ? » Accès libre, sur elle.fr, (consulté le ).
  8. Le HuffPost, « Alain Sarde, le producteur de Polanski, Doillon et Godard, accusé de viols et agressions » Accès libre, sur Le HuffPost, (consulté le ).
  9. Valentine Delétoille, « #MeToo : 9 femmes accusent le producteur Alain Sarde de harcèlement, agression sexuelle et viol », sur Madame Figaro, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]