« Communauté des États indépendants » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
m Typographie
 
(35 versions intermédiaires par 23 utilisateurs non affichées)
Ligne 14 : Ligne 14 :
{{Légende|#98FB98|États observateurs}}
{{Légende|#98FB98|États observateurs}}
{{Légende|#000000|Anciens membres}}
{{Légende|#000000|Anciens membres}}
{{Légende|#FF0000|Parties de pays ex-[[soviétique]]s ayant fait sécession et faisant l'objet d'un conflit}}
{{Légende|#FF0000|Parties de pays ex-[[soviétique]]s ayant fait sécession ou faisant l'objet d'un conflit}}
{{Légende/Fin}}
{{Légende/Fin}}
| création = {{date|8|décembre|1991}}
| création = {{date|8|décembre|1991}}
Ligne 20 : Ligne 20 :
| type = [[Organisation intergouvernementale]]
| type = [[Organisation intergouvernementale]]
| siège = {{Drapeau|Belarus}} [[Minsk]]<ref>[http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/organisations/europe.shtml#c La Documentation française : les organisations en Europe. CEI].</ref>
| siège = {{Drapeau|Belarus}} [[Minsk]]<ref>[http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/organisations/europe.shtml#c La Documentation française : les organisations en Europe. CEI].</ref>
| langue = [[Russe]], [[arménien]], [[azéri]], [[biélorusse]], [[kazakh]], [[Kirghize (langue)|kirghize]], [[moldave]], [[ouzbek]], [[tadjik]] et [[turkmène]].
| langue = [[Russe]], [[arménien]], [[azéri]], [[biélorusse]], [[kazakh]], [[Kirghize (langue)|kirghize]], [[moldave]] ([[roumain]]), [[ouzbek]], [[tadjik]] et [[turkmène]].
| budget =
| budget =
| membre = {{Azerbaïdjan}} <br />{{Arménie}} <br />{{Biélorussie}} <br /> {{Kazakhstan}} <br />{{Kirghizistan}} <br />{{Moldavie}} (Procédure de retrait annoncé le 15 mai 2023)<ref name="point"/><br />{{Ouzbékistan}} <br />{{Russie}} <br />{{Tadjikistan}} <br />{{Turkménistan}} (État associé)
| membre = {{Arménie}} <br />{{Azerbaïdjan}} <br />{{Biélorussie}} <br /> {{Kazakhstan}} <br />
{{Kirghizistan}} <br />
{{Ouzbékistan}} <br />{{Russie}} <br />{{Tadjikistan}} <br />{{Turkménistan}} (État associé)
| titre dirigeant = Secrétaire exécutif
| titre dirigeant = Secrétaire exécutif
| dirigeant = {{Drapeau|Russie}} [[Sergueï Lebedev (homme politique)|Sergueï Lebedev]]
| dirigeant = {{Drapeau|Russie}} [[Sergueï Lebedev (homme politique)|Sergueï Lebedev]]
Ligne 31 : Ligne 33 :
}}
}}


La '''Communauté des États indépendants''' ('''CEI''' ; en {{lang-ru|Содружество Независимых Государств}}, {{Langue|ru|СНГ}}, [[Transcription du russe en français|transcription]] : ''Sodroujestvo Nezavissimykh Gossoudarstv''), parfois également appelée '''Confédération des États indépendants''', est une [[organisation intergouvernementale]] composée de neuf des [[Subdivisions territoriales de l'Union soviétique|quinze anciennes républiques soviétiques]]. Elle a été fondée par trois des États fondateurs de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], la [[Russie]], la [[Biélorussie]] et l'[[Ukraine]], par la signature les 7 et {{Date|8 décembre 1991}} à la [[résidence Viskouly]] à la [[forêt de Białowieża]], en Biélorussie, de l'Accord sur l'établissement de « '''l'Union des États souverains »''' (USG), également appelé Accords de Belovejskaïa. L'accord est ensuite modifié en Accord sur l'établissement de la « Communauté des États indépendants ».
La '''Communauté des États indépendants''' ('''CEI''' ; en {{lang-ru|Содружество Независимых Государств}}, {{Langue|ru|СНГ}}, [[Transcription du russe en français|transcription]] : ''Sodroujestvo Nezavissimykh Gossoudarstv''), parfois également appelée '''Confédération des États indépendants''', est une [[organisation intergouvernementale]] composée de neuf des [[Subdivisions territoriales de l'Union soviétique|quinze anciennes républiques soviétiques]]. Elle a été fondée par trois des États fondateurs de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], la [[Russie]], la [[Biélorussie]] et l'[[Ukraine]], par la signature les 7 et {{Date|8 décembre 1991}} à la {{lien|langue=be|trad=Віскулі|fr=résidence Viskouly}} dans la [[forêt de Białowieża]], en Biélorussie, de l'Accord sur l'établissement de « '''l'Union des États souverains''' » (USG), également appelé Accords de Belovejskaïa. L'accord est ensuite modifié en Accord sur l'établissement de la « Communauté des États indépendants ».


La création de la CEI a pour objectif d'acter la fin de l'existence de l'URSS en tant que « sujet du droit international et de la réalité géopolitique » et de préserver les liens entre les futurs nouveaux États.
La création de la CEI a pour objectif d'acter la fin de l'existence de l'URSS en tant que « sujet du droit international et de la réalité géopolitique » et de préserver les liens entre les futurs nouveaux États.
Ligne 43 : Ligne 45 :


== États participant aux activités de la CEI ==
== États participant aux activités de la CEI ==

;États membres
=== États membres ===
* {{Biélorussie}} (1991), État fondateur ;
* {{Biélorussie}} (1991), État fondateur ;
* {{Russie}}, (1991), État fondateur ;
* {{Russie}}, (1991), État fondateur ;
Ligne 50 : Ligne 53 :
* {{Kazakhstan}} (1991) ;
* {{Kazakhstan}} (1991) ;
* {{Kirghizistan}} (1991) ;
* {{Kirghizistan}} (1991) ;
* {{Moldavie}} (1991) ; (retrait annoncé le 15 mai 2023)
* {{Ouzbékistan}} (1991) ;
* {{Ouzbékistan}} (1991) ;
* {{Tadjikistan}} (1991).
* {{Tadjikistan}} (1991).
Ligne 59 : Ligne 61 :
}}
}}


;États associés
=== États associés ===
* {{Turkménistan}} (membre à part entière : 1991-1993 ; État participant : 1993-2007 ; État associé : depuis 2007). Le droit de vote lui est parfois accordé.
* {{Turkménistan}} (membre à part entière : 1991-1993 ; État participant : 1993-2007 ; État associé : depuis 2007). Le droit de vote lui est parfois accordé.


;États observateurs
=== États observateurs ===
* {{Mongolie}} (État observateur dans certains organes de la CEI<ref name="M">{{Lien web|langue=ru|titre=Грузия проиграла, а СНГ будет жить вечно!|traduction titre=La Géorgie a perdu, et de la CEI vivra pour toujours !|url=http://obozrevatel.com/news/2008/8/19/254266.htm|auteur1=Tatiana Gayzhevskaya|site=obozrevatel.com|date=19-08-2008}}.</ref>). Statut préliminaire de membre à part entière. Peut assister à certaines rencontres de la communauté.
* {{Mongolie}} (État observateur dans certains organes de la CEI<ref name="M">{{Lien web|langue=ru|titre=Грузия проиграла, а СНГ будет жить вечно!|traduction titre=La Géorgie a perdu, et de la CEI vivra pour toujours !|url=http://obozrevatel.com/news/2008/8/19/254266.htm|auteur1=Tatiana Gayzhevskaya|site=obozrevatel.com|date=19-08-2008}}.</ref>). Statut préliminaire de membre à part entière. Peut assister à certaines rencontres de la communauté.


;Anciens États membres de la CEI
=== Anciens États membres de la CEI ===
* {{Géorgie}} (1993-2009) : le 14 août 2008, à la suite de la [[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|guerre d’Ossétie du Sud]], le [[Parlement de Géorgie|parlement géorgien]] a voté la sortie de la République de Géorgie de la CEI<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Géorgie : la sortie de la CEI validée|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/08/14/01011-20080814FILWWW00423-georgie-la-sortie-de-la-cei-validee.php|site=lefigaro.fr|date=14 août 2008}}.</ref>, le retrait est effectif à partir du 18 août 2009<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La Géorgie se retire officiellement mardi de la Communauté des États indépendants|url=http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/la-georgie-se-retire-officiellement-mardi-de-la-communaute-des-etats-independants-18-08-2009-610012.php|site=leparisien.fr|date=18-08-2009}}.</ref>.
* {{Géorgie}} (1993-2009) : le {{Date|14 août 2008}}, à la suite de la [[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|guerre d’Ossétie du Sud]], le [[Parlement de Géorgie|parlement géorgien]] a voté la sortie de la République de Géorgie de la CEI<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Géorgie : la sortie de la CEI validée|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/08/14/01011-20080814FILWWW00423-georgie-la-sortie-de-la-cei-validee.php|site=lefigaro.fr|date=14 août 2008}}.</ref>, le retrait est effectif à partir du {{Date|18 août 2009}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La Géorgie se retire officiellement mardi de la Communauté des États indépendants|url=http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/la-georgie-se-retire-officiellement-mardi-de-la-communaute-des-etats-independants-18-08-2009-610012.php|site=leparisien.fr|date=18-08-2009}}.</ref>.
* {{Ukraine}} (1991-2018), État membre fondateur, participant actif, mais prenant ses distances à la [[Révolution ukrainienne de 2014|révolution de 2014]], et se retirant en 2018<ref>{{en}}[https://www.unian.info/politics/10123172-poroshenko-signs-decree-on-final-termination-of-ukraine-s-participation-in-cis-statutory-bodies.html « Porochenko signe un décret sur la fin définitive de la participation de l'Ukraine aux organes statutaires de la CEI »], sur UNIAN, le 19 mai 2018.</ref>.
* {{Ukraine}} (1991-2018), État membre fondateur, participant actif, mais prenant ses distances après la [[Révolution ukrainienne de 2014|révolution de 2014]], et se retirant en 2018<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Poroshenko signs decree on final termination of Ukraine's participation in CIS statutory bodies |url=https://www.unian.info/politics/10123172-poroshenko-signs-decree-on-final-termination-of-ukraine-s-participation-in-cis-statutory-bodies.html |site=unian.info |consulté le=2023-11-08}}</ref>.
* {{Moldavie}} (1991-2023), État membre fondateur, se retire en 2023 dans le contexte de l'[[invasion russe de l'Ukraine]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Moldavie quitte la CEI, la Gagaouzie veut ouvrir une représentation en Russie |url=https://www.courrierdesbalkans.fr/La-Moldavie-quitte-la-CEI-la-Gagaouzie-veut-ouvrir-une-representation-en-Russie |site=Le Courrier des Balkans |date=2023-05-20 |consulté le=2023-11-08}}</ref>.
* {{Moldavie}} (1991-2023), État membre fondateur, annonce de retrait annoncé le {{date|15 mai 2023}} suite à l'absence de progrès sur la [[Transnistrie]], la présence militaire russe sur son territoire et l'[[invasion de l'Ukraine par la Russie]] en 2022<ref name="point"/>.


== Statuts des États ==
== Statuts des États ==
Ligne 96 : Ligne 98 :
|align="left"| {{KGZ}} || 21 décembre 1991|| 6 mars 1992 ||12 avril 1994||Membre||Membre fondateur (depuis 2000)||15 mai 1992|| - ||Membre fondateur (depuis 2002)
|align="left"| {{KGZ}} || 21 décembre 1991|| 6 mars 1992 ||12 avril 1994||Membre||Membre fondateur (depuis 2000)||15 mai 1992|| - ||Membre fondateur (depuis 2002)
|-
|-
|align="left"| {{MDA}} || 21 décembre 1991||8 avril 1994||27 juin 1994||Membre||État observateur (depuis 2002)||Non ratifié ||Membre fondateur (depuis 1997)|| -
|align="left"| {{MDA}} || 21 décembre 1991||8 avril 1994||27 juin 1994||Membre à part entière (1991-2023), puis ancien membre (depuis 2023)||État observateur (depuis 2002)||Non ratifié ||Membre fondateur (depuis 1997)|| -
|-
|-
|align="left"| {{UZB}} ||21 décembre 1991 || {{1er}} avril 1992||9 février 1994||Membre||Membre (2006-2008), puis État membre auto-suspendu (depuis 2008)||15 mai 1992||Membre (1999-2005), puis ancien membre (depuis 2005)||Membre fondateur (depuis 2002)
|align="left"| {{UZB}} ||21 décembre 1991 || {{1er}} avril 1992||9 février 1994||Membre||Membre (2006-2008), puis État membre auto-suspendu (depuis 2008)||15 mai 1992||Membre (1999-2005), puis ancien membre (depuis 2005)||Membre fondateur (depuis 2002)
Ligne 117 : Ligne 119 :
=== Contexte de la création (1991) ===
=== Contexte de la création (1991) ===
[[Image:Soviet Union Administrative Divisions 1989.jpg|vignette|droite|Carte montrant les dernières divisions administratives des Républiques de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] (1989) avant [[Dislocation de l'URSS|sa dislocation]] (1991).]]
[[Image:Soviet Union Administrative Divisions 1989.jpg|vignette|droite|Carte montrant les dernières divisions administratives des Républiques de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] (1989) avant [[Dislocation de l'URSS|sa dislocation]] (1991).]]
Au cours de l’automne 1991, les républiques constituantes de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] proclamaient, l’une après l'autre, leur indépendance sans que le président soviétique [[Mikhaïl Gorbatchev|Gorbatchev]] ne tente de s’y opposer par la force.
Au cours de l’automne 1991, les républiques constituantes de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] proclament leur indépendance l’une après l'autre, sans que le président soviétique [[Mikhaïl Gorbatchev|Gorbatchev]] ne s’y oppose par la force.


{{Citation|Les liens économiques et culturels qui remontaient non seulement à l’époque soviétique, mais aussi impériale, ne pouvaient pas être supprimés si vite. Pour une nouvelle intégration, il fallait retravailler une question importante susceptible de servir de base à l’unité : la "menace commune"}}<ref name="G">Garik Galstyan, [https://books.google.be/books?id=xloPupJFz2MC&pg=PA211&lpg=PA211&dq=%22Communaut%C3%A9+des+%C3%89tats+int%C3%A9gr%C3%A9s%22&source=bl&ots=QLwkvcK7JP&sig=elLmmIT9q7OFZoScDMHwpIpfa5g&hl=fr&ei=1FYhSs_zC8OrjAfv4PDKBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7 ''Les intérêts géopolitiques russes dans la région caspienne''], p. 206.</ref>. C'est dans ce contexte que naquit la CEI.
{{Citation|Les liens économiques et culturels qui remontaient non seulement à l’époque soviétique, mais aussi impériale, ne pouvaient pas être supprimés si vite. Pour une nouvelle intégration, il fallait retravailler une question importante susceptible de servir de base à l’unité : la "menace commune"}}<ref name="G">Garik Galstyan, [https://books.google.be/books?id=xloPupJFz2MC&pg=PA211&lpg=PA211&dq=%22Communaut%C3%A9+des+%C3%89tats+int%C3%A9gr%C3%A9s%22&source=bl&ots=QLwkvcK7JP&sig=elLmmIT9q7OFZoScDMHwpIpfa5g&hl=fr&ei=1FYhSs_zC8OrjAfv4PDKBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7 ''Les intérêts géopolitiques russes dans la région caspienne''], p. 206.</ref>. C'est dans ce contexte que naquit la CEI.
Ligne 124 : Ligne 126 :
[[Image:RIAN archive 140800 Signing of Protocol on Establishing Commonwealth of Independent States.jpg|thumb|right|345px|Signature du [[protocole d'accord]] établissant la CEI, le 19 décembre [[1991]].]]
[[Image:RIAN archive 140800 Signing of Protocol on Establishing Commonwealth of Independent States.jpg|thumb|right|345px|Signature du [[protocole d'accord]] établissant la CEI, le 19 décembre [[1991]].]]


La CEI est une collectivité intergouvernementale de coopération dont l’identité politique et juridique reste floue. Elle a été créée [[Union des républiques socialistes soviétiques|en URSS]], 17 jours avant la [[Dislocation de l'URSS|dissolution de celle-ci]], le 8 décembre 1991, par le [[Accord de Minsk|traité de Minsk]], conclu entre [[Boris Eltsine]] (président de la [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|RSFS de Russie]]), [[Leonid Kravtchouk]] (président de la [[République socialiste soviétique d'Ukraine|RSS d’Ukraine]]) et [[Stanislaw Chouchkievitch]] (président du parlement de la [[République socialiste soviétique de Biélorussie|RSS de Biélorussie]])<ref name="accord">[http://colisee.org/article.php?id_article=560 ''La Communauté des États Indépendants''], Colisée, 23 juin 2003.</ref> qui publièrent à ce moment une déclaration selon laquelle l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] devait être dissoute. L’accord constitutif de la CEI était supposé faciliter l’accès à l’indépendance des républiques soviétiques et développer la coopération multilatérale.
La CEI est une collectivité intergouvernementale de coopération dont l’identité politique et juridique reste floue. Elle a été créée [[Union des républiques socialistes soviétiques|en URSS]], 17 jours avant la [[Dislocation de l'URSS|dissolution de celle-ci]], le 8 décembre 1991, par le [[Accord de Minsk|traité de Minsk]], conclu entre [[Boris Eltsine]] (président de la [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|RSFS de Russie]]), [[Leonid Kravtchouk]] (président de la [[République socialiste soviétique d'Ukraine|RSS d’Ukraine]]) et [[Stanislaw Chouchkievitch]] (président du parlement de la [[République socialiste soviétique de Biélorussie|RSS de Biélorussie]])<ref name="accord">[http://colisee.org/article.php?id_article=560 ''La Communauté des États Indépendants''], Colisée, 23 juin 2003.</ref>. Ils publièrent à ce moment une déclaration selon laquelle l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] devait être dissoute. L’accord constitutif de la CEI était supposé faciliter l’accès à l’indépendance des républiques soviétiques et développer la coopération multilatérale.


Le 21 décembre 1991, lors du [[Accords d'Alma-Ata|sommet d’Alma-Ata]], la CEI est élargie à l’[[Arménie]], à l’[[Azerbaïdjan]], au [[Kazakhstan]], au [[Kirghizistan]], à la [[Moldavie]], au [[Turkménistan]], au [[Tadjikistan]] et à l’[[Ouzbékistan]] alors que l’[[Ukraine]], la [[Russie]] et la [[Biélorussie]], elles, reçoivent le statut de ''membres fondateurs'' de la Communauté. De plus, le traité d’Alma-Ata, conclu lors de ce sommet et confirmant le traité de Minsk, stipule la création de deux organes exécutifs de la CEI (le Conseil des chefs d’État et des chefs de gouvernement). Lors du sommet d’Alma-Ata, un accord fut également conclu entre les quatre puissances nucléaires de la CEI (la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan) sur l’instauration d'un commandement unique des forces nucléaires stratégiques<ref name="accord" />. À cette occasion, un commandement militaire unifié fut également instauré. Ces accords assuraient ''[[de jure]]'' la continuité de fonctionnement ''[[de facto]]'' de l'exécutif politique et militaire de l'URSS qui, à ce moment, était toujours (pour encore trois jours) le [[sujet de droit|sujet]] de [[droit international public|droit international]] au sein duquel la CEI s'est constituée et élargie.
Le 21 décembre 1991, lors du [[Accords d'Alma-Ata|sommet d’Alma-Ata]], la CEI est élargie à l’[[Arménie]], à l’[[Azerbaïdjan]], au [[Kazakhstan]], au [[Kirghizistan]], à la [[Moldavie]], au [[Turkménistan]], au [[Tadjikistan]] et à l’[[Ouzbékistan]]. L’[[Ukraine]], la [[Russie]] et la [[Biélorussie]] reçoivent quant à elles le statut de ''membres fondateurs'' de la communauté. De plus, le traité d’Alma-Ata conclu lors de ce sommet et confirmant le traité de Minsk, stipule la création de deux organes exécutifs de la CEI : le conseil des chefs d’État et celui des chefs de gouvernement. Lors du sommet d’Alma-Ata, un accord fut également conclu entre les quatre puissances nucléaires de la CEI (la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan) sur l’instauration d'un commandement unique des forces nucléaires stratégiques<ref name="accord" />. À cette occasion, un commandement militaire unifié fut également instauré. Ces accords assuraient ''[[de jure]]'' la continuité de fonctionnement ''[[de facto]]'' de l'exécutif politique et militaire de l'URSS qui, à ce moment, était toujours (pour encore trois jours) le [[sujet de droit|sujet]] de [[droit international public|droit international]] au sein duquel la CEI s'est constituée et élargie.


=== L’évolution de la situation politique : chronologie (1991-2000) ===
=== L’évolution de la situation politique : chronologie (1991-2000) ===
[[Image:Yetsin Cholpon-Ata Aug2007.JPG|droite|vignette|Statue de [[Boris Eltsine]] au [[Kirghizistan]].]]


* Le 24 décembre 1991, la [[Russie]] est reconnue par les Occidentaux comme État continuateur de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et lui succède au [[Conseil de sécurité des Nations unies]].
* Le 24 décembre 1991, la [[Russie]] est reconnue par les Occidentaux comme État continuateur de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et lui succède au [[Conseil de sécurité des Nations unies]].
* Le 25 décembre 1991, [[Mikhaïl Gorbatchev|Gorbatchev]] (qui était alors encore président de l’URSS, mais sans pays, son pouvoir ne signifiant donc plus rien) démissionne de son poste de président de l’Union soviétique (après qu'Eltsine eut proclamé d'autorité, lors d’une séance au Parlement, la dissolution de l’Union soviétique et l’indépendance ''de facto'' de la Russie qu’il dirige désormais) et de son poste de secrétaire général du [[Parti communiste de l'Union soviétique|Parti communiste]], puis transmet à [[Boris Eltsine|Eltsine]], président de la Russie, le contrôle de l’armement nucléaire.
* Le 25 décembre 1991, [[Mikhaïl Gorbatchev|Gorbatchev]] (qui était alors encore président de l’URSS, mais sans pays, son pouvoir ne signifiant donc plus rien) démissionne de son poste de président de l’Union soviétique (après qu'Eltsine eut proclamé d'autorité, lors d’une séance au Parlement, la dissolution de l’Union soviétique et l’indépendance ''de facto'' de la Russie qu’il dirige désormais) et de son poste de secrétaire général du [[Parti communiste de l'Union soviétique|Parti communiste]], puis transmet à [[Boris Eltsine|Eltsine]], président de la Russie, le contrôle de l’armement nucléaire.
* Le 26 décembre 1991, le [[Soviet suprême]] se réunit et dissout formellement l’Union soviétique.
* Le 26 décembre 1991, le [[Soviet suprême]] se réunit et dissout formellement l’Union soviétique.
[[Image:CIS Map.svg|droite|vignette|La CEI avant l’adhésion de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] le 3 décembre 1993.{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#FFC0CB|États participants.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Image:CIS Map.svg|droite|vignette|La CEI avant l’adhésion de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] le 3 décembre 1993.{{Légende/Début}}
{{Légende|#AA3580|États membres ;}}
{{Légende|#FFC0CB|États participants.}}
{{Légende/Fin}}]]
* En janvier 1992, l'[[Équipe d'Union soviétique de football|équipe d'union soviétique de football]] devient celle de la [[équipe de la communauté des États indépendants de football|CEI]], équipe constituée des meilleurs footballeurs de 12 anciennes [[République socialiste soviétique|républiques soviétiques]] ayant accédé à l’indépendance après la chute de l’URSS.
* En janvier 1992, l'[[Équipe d'Union soviétique de football|équipe d'union soviétique de football]] devient celle de la [[équipe de la communauté des États indépendants de football|CEI]], équipe constituée des meilleurs footballeurs de 12 anciennes [[République socialiste soviétique|républiques soviétiques]] ayant accédé à l’indépendance après la chute de l’URSS.
* Le 20 mars 1992, la force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev<ref name="accord" />. Entre 1992 et 1993, les Russes interviendront, dans ce contexte, en [[Transnistrie (pays)|Transnistrie]], au [[Tadjikistan]], en [[Ossétie du Sud]] et en [[Abkhazie]].
* Le 20 mars 1992, la force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev<ref name="accord" />. Entre 1992 et 1993, les Russes interviendront, dans ce contexte, en [[Transnistrie (pays)|Transnistrie]], au [[Tadjikistan]], en [[Ossétie du Sud]] et en [[Abkhazie]].
Ligne 143 : Ligne 149 :
* En 1993, la Charte de la CEI a été adoptée et ratifiée par sept membres de la communauté (la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan). Cependant, l’unité politique de la CEI se révèle difficile à construire car l’Ukraine et le Turkménistan refusent d’accepter la Charte.
* En 1993, la Charte de la CEI a été adoptée et ratifiée par sept membres de la communauté (la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan). Cependant, l’unité politique de la CEI se révèle difficile à construire car l’Ukraine et le Turkménistan refusent d’accepter la Charte.
* Le 23 octobre 1993, la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] a été contrainte de demander l'adhésion à la CEI, en échange d'une intervention militaire russe devant stabiliser la situation politique en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
* Le 23 octobre 1993, la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] a été contrainte de demander l'adhésion à la CEI, en échange d'une intervention militaire russe devant stabiliser la situation politique en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
* En 1994, la CEI ne parvient pas à mettre fin au [[Guerre du Haut-Karabagh|conflit]] opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan à propos du [[Haut-Karabagh]] (1992-1994).
* En 1994, la CEI ne parvient pas à mettre fin au [[Guerre du Haut-Karabagh|conflit]] entre l’Arménie à l’Azerbaïdjan à propos du [[Haut-Karabagh]] (1992-1994).
* Entre 1994 et 1999, la CEI s’est trouvée paralysée. Par exemple, la brutalité de l’intervention russe en [[Tchétchénie]] ([[première guerre de Tchétchénie]] (1994-1996)) a remis en question le pouvoir unificateur de la Russie.
* Entre 1994 et 1999, la CEI se trouve paralysée. Par exemple, la brutalité de l’intervention russe en [[Tchétchénie]] ([[première guerre de Tchétchénie]] (1994-1996)) remet en question le pouvoir unificateur de la Russie.
* En 1994, face aux immobilismes de la CEI et aux difficultés économiques dues à l’éclatement de l'Union soviétique, certains pays issus de l’ex-URSS prennent des initiatives pour créer des unions plus poussées et plus dynamiques au sein de l’espace post-soviétique. Une partie des républiques de la CEI, notamment la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kirghizstan, plaident pour un niveau de rapprochement plus important que celui atteint au sein de la CEI. En effet, une proposition faite en 1994 par le président kazakh [[Noursoultan Nazarbayev|Nazarbayev]] envisageait la création d’une [[Union eurasiatique]] mais cette proposition ne fut jamais adoptée<ref name="enews.ferghana.ru">Nargiz Asadova, [http://enews.ferghana.ru/article.php?id=1994 ''An interview with Prime Minister of Kazakhstan Karim Masimov''], 4 juin 2007, p. 2.</ref>.
* En 1994, face à l'immobilisme de la CEI et aux difficultés économiques dues à l’éclatement de l'Union soviétique, certains pays issus de l’ex-URSS prennent des initiatives pour créer des unions plus poussées et plus dynamiques au sein de l’espace post-soviétique. Une partie des républiques de la CEI, notamment la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kirghizstan, plaident pour un rapprochement plus important que celui de la CEI. En effet, une proposition faite en 1994 par le président kazakh [[Noursoultan Nazarbayev|Nazarbayev]] envisage la création d’une [[Union eurasiatique]], mais cette proposition ne sera jamais adoptée<ref name="enews.ferghana.ru">Nargiz Asadova, [http://enews.ferghana.ru/article.php?id=1994 ''An interview with Prime Minister of Kazakhstan Karim Masimov''], 4 juin 2007, p. 2.</ref>.
* Le 2 avril 1996, la « [[Union de la Russie et de la Biélorussie|Communauté de la Russie et de la Biélorussie]] » est formée<ref name="union3">{{en}}{{pdf}} Audrius Zulys, [http://www.ceeol.com/aspx/getdocument.aspx?logid=5&id=816CEE9F-AFBF-4353-AD6A-E3F5D96FFDCB ''Toward a Union State of Russia and Belarus''], 2005, p. 149.</ref>.
* Le 2 avril 1996, la « [[Union de la Russie et de la Biélorussie|Communauté de la Russie et de la Biélorussie]] » est formée<ref name="union3">{{en}}{{pdf}} Audrius Zulys, [http://www.ceeol.com/aspx/getdocument.aspx?logid=5&id=816CEE9F-AFBF-4353-AD6A-E3F5D96FFDCB ''Toward a Union State of Russia and Belarus''], 2005, p. 149.</ref>.
* En 1996, l’Ukraine, la Géorgie et l’Azerbaïdjan forment ce qui deviendra le [[GUAM (alliance)|GUAM]].
* En 1996, l’Ukraine, la Géorgie et l’Azerbaïdjan forment ce qui deviendra le [[GUAM (alliance)|GUAM]].
Ligne 170 : Ligne 176 :
De plus, certaines élites nationales critiquent sévèrement la CEI (par exemple : « ''Commission de liquidation de l'URSS'' », « ''Club de présidents'' » ou « ''Enfant mort-né'' »), alors que d’autres la décrivent comme « le moyen de liquider pacifiquement l'URSS sans guerre sanglante ni [[catastrophe humanitaire]] à grande échelle »<ref name="H" />.
De plus, certaines élites nationales critiquent sévèrement la CEI (par exemple : « ''Commission de liquidation de l'URSS'' », « ''Club de présidents'' » ou « ''Enfant mort-né'' »), alors que d’autres la décrivent comme « le moyen de liquider pacifiquement l'URSS sans guerre sanglante ni [[catastrophe humanitaire]] à grande échelle »<ref name="H" />.


==== Renforcement de la CEI pour les uns ====
==== Renforcement de la CEI pour les uns ... ====
Une partie des républiques de la CEI, conduite par notamment la [[Russie]] et le [[Kazakhstan]], considère que la CEI est le moyen de parvenir à une intégration politique et économique plus poussée. Ces deux dernières, ainsi que la [[Biélorussie]] ont maintenu un rapport très important que ce soit au sein de la CEI mais aussi avec d'autres organisations comme l’[[Union de la Russie et de la Biélorussie|Union russo-biélorusse]], l’''[[Communauté économique eurasiatique|Eurasec]]'', l'[[Espace économique commun]] (comprenant l'[[Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan]]) et l’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]].
Une partie des républiques de la CEI, conduites par notamment la [[Russie]] et le [[Kazakhstan]], considèrent que la CEI est le moyen de parvenir à une intégration politique et économique plus poussée. Ces deux dernières, ainsi que la [[Biélorussie]], maintiennent un lien très important, que ce soit au sein de la CEI mais aussi avec d'autres organisations comme l’[[Union de la Russie et de la Biélorussie|Union russo-biélorusse]], l’''[[Communauté économique eurasiatique|Eurasec]]'', l'[[Espace économique commun]] (qui comprend l'[[Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan]]) et l’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]].


* Le 10 octobre 2000, les réformes de la CEI donnent naissance à une nouvelle communauté économique, l’''[[Communauté économique eurasiatique|Eurasec]]''.
* Le 10 octobre 2000, les réformes de la CEI donnent naissance à une nouvelle communauté économique, l’''[[Communauté économique eurasiatique|Eurasec]]''.
* Le 2 octobre 2002, les réformes de la CEI se poursuivent. L’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]] est créée à cette occasion.
* Le 2 octobre 2002, les réformes de la CEI se poursuivent. L’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]] est créée à cette occasion.


Depuis le 25 janvier 2006, sous l’impulsion de Moscou, la [[Communauté économique centre-asiatique]] est en cours de dissolution au sein de l’''Eurasec''.
Depuis le 25 janvier 2006, sous l’impulsion de Moscou, la [[Communauté économique centre-asiatique]] est dissoute au sein de l’''Eurasec''.


===== L'ouverture de la CEI à l'« étranger éloigné » =====
===== L'ouverture de la CEI à l'« étranger éloigné » =====
[[Fichier:Map of SNG 2008-2014.png|vignette|La CEI après la reconnaissance de l’indépendance de l'[[Abkhazie]] et de l’[[Ossétie du Sud]] par la [[Russie]] et le retrait de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] en août 2008 :{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#F6AE1B|États participants ;}}{{Légende|#009FC2|États associés ;}}{{Légende|#00FF00|États observateurs ;}}{{Légende|#DD3C26|Anciens États membres.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Fichier:Map of SNG 2008-2014.png|vignette|La CEI après la reconnaissance de l’indépendance de l'[[Abkhazie]] et de l’[[Ossétie du Sud]] par la [[Russie]] et le retrait de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] en août 2008 :{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#F6AE1B|États participants ;}}{{Légende|#009FC2|États associés ;}}{{Légende|#00FF00|États observateurs ;}}{{Légende|#DD3C26|Anciens États membres.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Image:CIS Map.svg|droite|vignette|La CEI après le retrait de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] le 17 août 2008.{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#FFC0CB|États participants.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Image:CIS Map.svg|droite|vignette|La CEI après le retrait de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] le 17 août 2008.{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#FFC0CB|États participants.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Fichier:Map of SNG 2008-2014.png|vignette|La CEI après la reconnaissance de l’indépendance de la [[République de Crimée]] par la [[Russie]] puis son rattachement à la Russie et le retrait conséquent de l'[[Ukraine]] en mars 2014 :{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#F6AE1B|États participants ;}}{{Légende|#009FC2|États associés ;}}{{Légende|#00FF00|États observateurs ;}}{{Légende|#DD3C26|Anciens États membres.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Fichier:Map of SNG 2008-2014.png|vignette|La CEI après la reconnaissance de l’indépendance de la [[Occupation russe de la république autonome de Crimée|République de Crimée]] par la [[Russie]] puis son rattachement à la Russie et le retrait conséquent de l'[[Ukraine]] en mars 2014 :{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#F6AE1B|États participants ;}}{{Légende|#009FC2|États associés ;}}{{Légende|#00FF00|États observateurs ;}}{{Légende|#DD3C26|Anciens États membres.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Image:CIS Map.png|droite|vignette|La CEI après le retrait complet de l'[[Ukraine]] le 19 mai 2018.{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#FFC0CB|États participants.}} {{Légende/Fin}}]]
[[Image:CIS Map.png|droite|vignette|La CEI après le retrait complet de l'[[Ukraine]] le 19 mai 2018.{{Légende/Début}} {{Légende|#AA3580|États membres ;}} {{Légende|#FFC0CB|États participants.}} {{Légende/Fin}}]]
Depuis les années 2000, la CEI s’ouvre à d'autres États que ceux de son « étranger proche »<ref group="N">L’« étranger proche » est une doctrine géopolitique russe visant les anciennes [[Union des républiques socialistes soviétiques|républiques soviétiques]] (sauf les [[Pays baltes|États baltes]] qui sont dans l’« étranger éloigné » de la Russie). Cette doctrine vise, en gros, à placer, à nouveau, l’espace post-soviétique sous la tutelle russe.</ref> tels la [[Mongolie]] (ancienne [[démocratie populaire]]) ayant déjà un statut d'« observateur ». En 2008, l'[[Afghanistan]] (ancien régime procommuniste) a émis le souhait de rejoindre l'organisation<ref name="M" />{{,}}<ref>{{fr}} ''Irina Tsaregorodtseva'', [http://translate.google.be/translate?hl=fr&sl=ru&u=http://www.rbcdaily.ru/2008/04/03/focus/333883&ei=5EYxSsrtIZfMjAfdmszfBw&sa=X&oi=translate&resnum=1&ct=result&prev=/search%3Fq%3Dhttp://www.rbcdaily.ru/2008/04/03/focus/333883%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26hs%3DnJU « Afghanistan et la CEI »], rbcdaily.ru, 3 avril 2008.</ref>.
Depuis les années 2000, la CEI s’est ouverte à d'autres États que ceux de son « étranger proche »<ref group="N">L’« étranger proche » est une doctrine géopolitique russe visant les anciennes [[Union des républiques socialistes soviétiques|républiques soviétiques]] (sauf les [[Pays baltes|États baltes]] qui sont dans l’« étranger éloigné » de la Russie). Cette doctrine vise, en gros, à placer, à nouveau, l’espace post-soviétique sous la tutelle russe.</ref>, tels la [[Mongolie]] (ancienne [[démocratie populaire]]) qui avait déjà un statut d'« observateur ». En 2008, l'[[Afghanistan]] (ancien régime procommuniste) a émis le souhait de rejoindre l'organisation<ref name="M" />{{,}}<ref>{{fr}} ''Irina Tsaregorodtseva'', [http://translate.google.be/translate?hl=fr&sl=ru&u=http://www.rbcdaily.ru/2008/04/03/focus/333883&ei=5EYxSsrtIZfMjAfdmszfBw&sa=X&oi=translate&resnum=1&ct=result&prev=/search%3Fq%3Dhttp://www.rbcdaily.ru/2008/04/03/focus/333883%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26hs%3DnJU « Afghanistan et la CEI »], rbcdaily.ru, 3 avril 2008.</ref>.


L’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]] fait de même avec son rapprochement avec l’[[Iran]] (également allié traditionnel de la Russie).
L’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]] fait de même, avec son rapprochement avec l’[[Iran]] (allié traditionnel de la Russie).


==== Dégagement de la CEI pour les autres ====
==== ... et désengagement de la CEI pour les autres ====
Pendant ce temps, une autre partie de la CEI, dont l’[[Ukraine]] est le chef de file, estime que c’est une organisation de transition préparant les différentes républiques à l’indépendance totale. À plusieurs reprises, les déclarations officielles de la CEI sont désavouées par plusieurs républiques (dont très souvent l’Ukraine).
Pendant ce temps, une autre partie de la CEI, dont l’[[Ukraine]] est le chef de file, estime que c’est une organisation de transition préparant les différentes républiques à l’indépendance totale. À plusieurs reprises, les déclarations officielles de la CEI sont désavouées par plusieurs républiques (dont très souvent l’Ukraine).


En 2005, le [[Turkménistan]] a fait connaître sa décision de dégrader sa participation aux affaires de la CEI. Selon certains, ce changement de situation marque le début de la fin de la CEI qui ressemble selon eux de plus en plus à un organe consultatif<ref name="H" />. En août 2005, le Turkménistan décide de devenir ''État associé''.
En 2005, le [[Turkménistan]] fait connaître sa décision de réduire sa participation aux affaires de la CEI. Selon certains, ce changement marque le début de la fin de la CEI, qui ressemble selon eux de plus en plus à un organe consultatif<ref name="H" />. En août 2005, le Turkménistan devient un ''État associé''.


En 2007, la CEI comptait donc onze membres à part entière.
En 2007, la CEI comptait donc onze membres à part entière.


Le {{Date|14|août|2008|en politique}}, à la suite des [[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|affrontements]] avec la [[Russie]], le Parlement de [[Géorgie (pays)|Géorgie]] a voté son départ de la CEI.
Le {{Date|14|août|2008|en politique}}, à la suite des [[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|affrontements]] avec la [[Russie]], le parlement de [[Géorgie (pays)|Géorgie]] vote son départ de la CEI.


Le {{Date|15|août|2008|en politique}}, l’[[Ukraine]] et la [[Moldavie]] évoquent l’éventuelle dénonciation des accords constitutifs de la CEI. Cependant, aucune mesure concrète n’est alors entreprise dans ce sens.
Le {{Date|15|août|2008|en politique}}, l’[[Ukraine]] et la [[Moldavie]] évoquent l’éventuelle dénonciation des accords constitutifs de la CEI. Cependant, aucune mesure concrète n’est prise dans ce sens.


Le {{Date|19|mars|2014|en politique}}, à la suite de la [[crise de Crimée]] ayant mené au rattachement de la péninsule à la Russie, l'Ukraine annonce qu'elle quitte l'organisation.
Le {{Date|19|mars|2014|en politique}}, à la suite de la [[crise de Crimée]] qui conduit au rattachement de la péninsule à la Russie, l'Ukraine annonce son retrait de l'organisation.


Le {{Date|19|mai|2018|en politique}}, l'[[Ukraine]] entérine la cessation de tout lien avec l'organisation.
Le {{Date|19|mai|2018|en politique}}, l'[[Ukraine]] entérine la cessation de tout lien avec l'organisation.

Le {{date|15 mai 2023|en politique}}, la [[Moldavie]] annonce le début d'une procédure pour quitter la CEI<ref>{{Lien web |langue=ro-RO |prénom=Veronica |nom=Fetco |titre=ULTIMA ORĂ/ R. Moldova a inițiat procedura de retragere din Adunarea Interparlamentară a CSI, anunță președintele Parlamentului |url=https://www.zdg.md/stiri/politic/ultima-ora-r-moldova-a-initiat-procedura-de-retragere-din-adunarea-interparlamentara-a-csi-anunta-presedintele-parlamentului/ |site=Ziarul de Gardă |date=2023-05-15 |consulté le=2023-05-15}}</ref>


== Institutions ==
== Institutions ==
=== Assemblée interparlementaire ===
=== Assemblée interparlementaire ===
L’Assemblée a été créée en mars 1995 par les dirigeants des Soviets suprêmes (parlements) des pays de la Communauté comme une institution consultative pour discuter des problèmes de la coopération parlementaire et élaborer des propositions par les parlements des États de la CEI. L'Assemblée se compose des délégations parlementaires des États membres de la CEI.
L’Assemblée a été créée en mars 1995 par les dirigeants des Soviets suprêmes (parlements) des pays de la Communauté. Elle est définie comme une institution consultative qui discute des problèmes de la coopération parlementaire et élabore des propositions par les parlements des États de la CEI. Elle se compose des délégations parlementaires des États membres de la CEI.


Les activités de l’Assemblée sont effectuées par l’Assemblée du Conseil qui comprend les dirigeants des délégations parlementaires. Le secrétariat de l’Assemblée, dirigé par le Secrétaire général, a été créé pour assurer les travaux de l’Assemblée interparlementaire, du Conseil et de ses commissions<ref>{{fr}} [http://translate.google.be/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.cisstat.com/eng/c3.htm&ei=8dNhSpT5Cp-5jAeTm439Dw&sa=X&oi=translate&resnum=1&ct=result&prev=/search%3Fq%3Dhttp://www.cisstat.com/eng/c3.htm%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26hs%3Dqk Assemblée interparlementaire].</ref>.
Les activités de l’assemblée sont conduites par l’assemblée du Conseil, qui comprend les dirigeants des délégations parlementaires. Le secrétariat de l’assemblée, présidé par le secrétaire général, est créé pour assurer les travaux de l’assemblée interparlementaire, du conseil et de ses commissions<ref>{{fr}} [http://translate.google.be/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.cisstat.com/eng/c3.htm&ei=8dNhSpT5Cp-5jAeTm439Dw&sa=X&oi=translate&resnum=1&ct=result&prev=/search%3Fq%3Dhttp://www.cisstat.com/eng/c3.htm%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26hs%3Dqk Assemblée interparlementaire].</ref>.


=== Comité consultatif de coordination ===
=== Comité consultatif de coordination ===
Le Comité consultatif de coordination est un organe permanent regroupant des représentants de chaque État-membre<ref name="organe" />.
Le Comité consultatif de coordination est un organe permanent qui regroupe des représentants de chaque État-membre<ref name="organe" />.


=== Comité économique interétatique ===
=== Comité économique interétatique ===
Ligne 265 : Ligne 269 :


== Domaine militaire ==
== Domaine militaire ==
[[Fichier:The Council of CIS Defense Ministers.jpg|vignette|Le conseil des [[Ministère de la Défense|ministres de la Défense]] de la CEI (Moscou, 2017).|alt=Onze hommes alignés debout face à l'objectif, la plupart en uniforme.]]
=== Commandement militaire unifié ===
=== Commandement militaire unifié ===
En 1991, à la chute de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], l’[[Armée rouge|armée soviétique]] fut démantelée entre les différents nouveaux États, selon l'origine nationale des contingents. C’est alors qu’un commandement militaire commun à tous les membres de la CEI fut instauré. Ce commandement unifié avait sous ses ordres l’ensemble des anciennes troupes soviétiques. En 1992, les derniers reliquats de l’armée soviétique stationnés dans les Républiques avaient été dissous et les dernières forces basées en [[République démocratique allemande|Allemagne orientale]], en [[Hongrie]], en [[Pologne]], en [[Tchécoslovaquie]], en [[Roumanie]], en [[Bulgarie]], en [[Lituanie]], en [[Lettonie]], en [[Estonie]], en [[Mongolie]] et à [[Cuba]] furent retirées progressivement de 1992 à 1994. En 1993, le commandement militaire commun est aboli.
En 1991, à la chute de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], l’[[Armée rouge|armée soviétique]] fut démantelée entre les différents nouveaux États, selon l'origine nationale des contingents. C’est alors qu’un commandement militaire commun à tous les membres de la CEI fut instauré. Ce commandement unifié avait sous ses ordres l’ensemble des anciennes troupes soviétiques. En 1992, les derniers reliquats de l’armée soviétique stationnés dans les Républiques ont été dissous. Les dernières forces basées en [[République démocratique allemande|Allemagne orientale]], en [[Hongrie]], en [[Pologne]], en [[Tchécoslovaquie]], en [[Roumanie]], en [[Bulgarie]], en [[Lituanie]], en [[Lettonie]], en [[Estonie]], en [[Mongolie]] et à [[Cuba]] furent retirées progressivement, entre 1992 et 1994. En 1993, le commandement militaire commun est aboli.


=== Commandement unique des forces nucléaires stratégiques ===
=== Commandement unique des forces nucléaires stratégiques ===
Ligne 273 : Ligne 278 :
=== Missions de maintien de la paix de la CEI ===
=== Missions de maintien de la paix de la CEI ===
{{article détaillé|Forces armées conjointes de la Communauté des États indépendants}}
{{article détaillé|Forces armées conjointes de la Communauté des États indépendants}}
Dès le début, des luttes intestines viennent paralyser le fonctionnement de la CEI. En effet, les rivalités ethniques et régionales, restées dans l’ombre sous l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|hégémonie soviétique]], éclatent au grand jour (guerres civiles au [[Tadjikistan]], en [[Ciscaucasie]], en [[Moldavie]] et en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] ; conflits inter-ethniques entre l’[[Arménie]] et l’[[Azerbaïdjan]] (''voir [[Guerre du Haut-Karabagh]]'')). Le 20 mars 1992, la force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev<ref name="accord" />. Les missions ''JPFK'', ''CISPFK'' et ''PFK'' de maintien de la paix débutent.
Dès le début, des luttes intestines viennent paralyser le fonctionnement de la CEI. En effet, les rivalités ethniques et régionales, restées dans l’ombre sous l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|hégémonie soviétique]], éclatent au grand jour : guerres civiles au [[Tadjikistan]], en [[Ciscaucasie]], en [[Moldavie]] et en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] ; conflits inter-ethniques entre l’[[Arménie]] et l’[[Azerbaïdjan]] (''voir [[Guerre du Haut-Karabagh]]''). Le 20 mars 1992, une force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev<ref name="accord" />. Les missions ''JPFK'', ''CISPFK'' et ''PFK'' de maintien de la paix débutent.


Les [[Forces armées conjointes de la Communauté des États indépendants|forces armées de la CEI]] sont composées de troupes venant de tous les États membres. Ces forces sont « dominées » par les [[Russie|Russes]] et sont d'ailleurs souvent contrôlées par des officiers russes. Les [[Forces armées de la Fédération de Russie|Forces armées de la fédération de Russie]] sont donc le noyau des forces armées de maintien de la paix de la CEI (des troupes russes stationnent dans la plupart des États membres de la CEI<ref>Gabriel Wackerman, ''La Russie en dissertations corrigés et dossiers'', Paris, Ellipses, 2007, p. 77.</ref> dans le cadre d'accord militaire, de la CEI ou de l’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]]). Ces missions de maintien de la paix servent ''de facto'' à maintenir une présence russe dans les régions concernées.
Les [[Forces armées conjointes de la Communauté des États indépendants|forces armées de la CEI]] sont composées de troupes venant de tous les États membres. Ces forces sont « dominées » par les [[Russie|Russes]] et sont souvent contrôlées par des officiers russes. Les [[Forces armées de la Fédération de Russie|Forces armées de la fédération de Russie]] sont donc le noyau des forces armées de maintien de la paix de la CEI (des troupes russes stationnent dans la plupart des États membres de la CEI<ref>Gabriel Wackerman, ''La Russie en dissertations corrigés et dossiers'', Paris, Ellipses, 2007, p. 77.</ref> dans le cadre d'accord militaire, de la CEI ou de l’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]]). Ces missions de maintien de la paix servent ''de facto'' à maintenir une présence russe dans les régions concernées.


Cependant, il est utile de préciser que le mérite d'une réelle puissance militaire ne revient pas à la CEI, mais à son « pendant armé », l’OTSC, qui est, elle aussi, « dominée » par les Russes.
Cependant, il est utile de préciser que le mérite d'une réelle puissance militaire ne revient pas à la CEI, mais à son « pendant armé », l’OTSC, qui est, elle aussi, « dominée » par les Russes.
Ligne 284 : Ligne 289 :
{{loupe|Tadjikistan#Tadjikistan indépendant}}
{{loupe|Tadjikistan#Tadjikistan indépendant}}


En 1992, l’extension du chaos afghan, ayant entraîné des affrontements entre les [[communisme|procommunistes]] et les [[islamisme|islamistes]] dans le Sud tadjik, provoque l’envoi de la {{201e|division}} d’[[infanterie]] russe prenant position sur les flancs du Pamir sous la bannière de la CEI<ref>[http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=chroniques&id=0199 « Géopolitique altaïque : l’OTSC et ses ambitions politico-militaires »], Fenêtre sur l'Europe, 14 juin 2008.</ref>. Les accrochages entre gardes-frontières russes et les rebelles islamistes sont nombreux au cours des années suivantes. Un cessez-le-feu a été signé en 1997 après que des dizaines de milliers de personnes eurent péri dans les violences.
En 1992, l’extension du chaos afghan, ayant entraîné des affrontements entre les [[communisme|procommunistes]] et les [[islamisme|islamistes]] dans le Sud tadjik, entraîne l’envoi au Tadjikistan de la {{201e|division}} d’[[infanterie]] russe, qui prend position sur les flancs du Pamir sous la bannière de la CEI<ref>[http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=chroniques&id=0199 « Géopolitique altaïque : l’OTSC et ses ambitions politico-militaires »], Fenêtre sur l'Europe, 14 juin 2008.</ref>. Les accrochages entre gardes-frontières russes et les rebelles islamistes sont nombreux au cours des années suivantes. Un cessez-le-feu est signé en 1997 après que des dizaines de milliers de personnes eurent péri dans les violences.


==== Mission ''CISPKF'' (1993-2008) ====
==== Mission ''CISPKF'' (1993-2008) ====
{{Article détaillé|Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud}}
{{Article détaillé|Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud}}


Après l’indépendance de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] en avril 1991, des séparatistes abkhazes réclament à leur tour un statut équivalent pour la région de l’[[Abkhazie]]. Cette situation mène à une guerre. Un accord de cessez-le-feu est signé en juillet 1993, entraînant le déploiement d'une mission de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] et de troupes russes d’interposition. Cet accord est violé quelques mois plus tard. À la suite d’un nouvel accord le 14 mai 1994, la CEI déploie sa force. Bien que la mission ait pour mandat de remplacer les troupes russes sur le terrain, celles-ci demeurent encore à ce jour le principal intervenant. Ces forces sont stationnées à la frontière géorgio-abkhazienne. Les Russes possèdent la totalité des effectifs et du commandement de cette force de maintien de la paix de la CEI ({{formatnum:2000}} soldats russes commandés par le Russe [[Evgueni Otchalov|Otchalov]])<ref>[http://www.operationspaix.net/-CISPKF- « Force de maintien de la paix sur la frontière géorgio-abkhazienne »], Université de Montréal.</ref>. Cette mission est réalisée en concert avec la mission ''MONUG'' de l’ONU<ref>[http://www.operationspaix.net/-MONUG- « Mission d’observation des Nations Unies en Georgie »], Université de Montréal.</ref>.
Après l’indépendance de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] en avril 1991, des séparatistes abkhazes réclament à leur tour un statut équivalent pour la région de l’[[Abkhazie]]. Cette situation mène à une guerre. Un accord de cessez-le-feu est signé en juillet 1993, entraînant le déploiement d'une mission de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] et de troupes russes d’interposition. Cet accord est violé quelques mois plus tard. À la suite d’un nouvel accord le 14 mai 1994, la CEI déploie sa force. Bien que la mission soit de remplacer les troupes russes sur le terrain, celles-ci demeurent encore à ce jour le principal intervenant. Ces forces sont stationnées à la frontière géorgio-abkhazienne. Les Russes possèdent la totalité des effectifs et du commandement de cette force de maintien de la paix de la CEI ({{formatnum:2000}} soldats russes commandés par le Russe [[Evgueni Otchalov]])<ref>[http://www.operationspaix.net/-CISPKF- « Force de maintien de la paix sur la frontière géorgio-abkhazienne »], Université de Montréal.</ref>. Cette mission est réalisée en concert avec la mission ''MONUG'' de l’ONU<ref>[http://www.operationspaix.net/-MONUG- « Mission d’observation des Nations Unies en Georgie »], Université de Montréal.</ref>.


La mission s’est achevée ''de facto'' depuis le retrait de la Géorgie de la CEI en août 2008<ref name="lol1">[http://fr.rian.ru/world/20081212/118833523.html « Caucase : la MONUG préoccupée par la concentration forces abkhazes à la frontière géorgienne »], [[RIA Novosti]], 12 décembre 2008.</ref>. La [[Russie]] a envoyé des troupes régulières en Abkhazie pour renforcer les forces collectives de maintien de la paix de la CEI<ref name="lol2">[http://fr.rian.ru/world/20080909/116645106.html « Des troupes russes stationneront en Abkhazie-Ossétie du Sud (Lavrov) »], RIA Novosti, 9 septembre 2008.</ref>.
La mission s’est achevée ''de facto'' depuis le retrait de la Géorgie de la CEI, en août 2008<ref name="lol1">[http://fr.rian.ru/world/20081212/118833523.html « Caucase : la MONUG préoccupée par la concentration forces abkhazes à la frontière géorgienne »], [[RIA Novosti]], 12 décembre 2008.</ref>. La [[Russie]] a envoyé des troupes régulières en Abkhazie pour renforcer les forces collectives de maintien de la paix de la CEI<ref name="lol2">[http://fr.rian.ru/world/20080909/116645106.html « Des troupes russes stationneront en Abkhazie-Ossétie du Sud (Lavrov) »], RIA Novosti, 9 septembre 2008.</ref>.


==== Mission ''JPKF'' (1992-2008) ====
==== Mission ''JPKF'' (1992-2008) ====
Ligne 303 : Ligne 308 :
{{loupe|République moldave de Transnistrie#Histoire}}
{{loupe|République moldave de Transnistrie#Histoire}}


Après l’accession de la [[Moldavie]] à l’indépendance en août 1991, une république est créée en [[Transnistrie (région)|Transnistrie]] (à majorité russe), la [[Transnistrie (pays)|république moldave de Transnistrie]] le 2 septembre 1990. Puis des violences éclatent entre les séparatistes et les nouvelles autorités moldaves dès novembre 1991. Après une offensive moldave en Transnistrie le 2 mars 1992 contre les Transnistriens (soutenus par les [[Cosaques]] et la XIV{{e}} armée russe présents en Transnistrie depuis la période soviétique), une force trilatérale de maintien de la paix ([[Russie|russe]], [[Ukraine|ukrainienne]], et transnistrienne) est déployée le 29 juillet 1992. Ces forces sont positionnées à la frontière moldavo-transnistrienne. Les Russes possèdent plus de la moitié des effectifs de cette force de maintien de la paix de la CEI (684 soldats russes contre 500 soldats transnistriens)<ref>[http://www.operationspaix.net/-JPKF,228- « Force conjointe de maintien de la paix sur la frontière moldavo-transnistrienne »], Université de Montréal.</ref> et conservent le commandement des troupes cosaques et de la XIV{{e}} armée.
Après l’accession de la [[Moldavie]] à l’indépendance en août 1991, une république est créée en [[Transnistrie (région)|Transnistrie]] (à majorité russe), la [[Transnistrie (pays)|république moldave de Transnistrie]] le 2 septembre 1990. Puis des violences éclatent entre les séparatistes et les nouvelles autorités moldaves dès novembre 1991. Après une offensive moldave en Transnistrie le 2 mars 1992 contre les Transnistriens (soutenus par les [[Cosaques]] et la {{XIVe}} armée russe présents en Transnistrie depuis la période soviétique), une force trilatérale de maintien de la paix ([[Russie|russe]], [[Ukraine|ukrainienne]], et transnistrienne) est déployée le 29 juillet 1992. Ces forces sont positionnées à la frontière moldavo-transnistrienne. Les Russes possèdent plus de la moitié des effectifs de cette force de maintien de la paix de la CEI (684 soldats russes contre 500 soldats transnistriens)<ref>[http://www.operationspaix.net/-JPKF,228- « Force conjointe de maintien de la paix sur la frontière moldavo-transnistrienne »], Université de Montréal.</ref> et conservent le commandement des troupes cosaques et de la {{XIVe}} armée.


Cependant, en 2007, la Moldavie a invité l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] à remplacer les forces russes de maintien de la paix présentes en Transnistrie par des observateurs civils. {{citation|Nous sommes inquiets face aux tensions qui perdurent dans la zone de sécurité (en Transnistrie), ce qui constitue une grave violation des droits civils fondamentaux. L’imperfection du mécanisme de paix existant nécessite sa transformation en mission civile multinationale jouissant d’un mandat international}}<ref name="moldavie">[http://fr.rian.ru/world/20071002/81914713.html « Après Tbilissi, Chisinau réclame le départ des soldats de la paix russes »], RIA Novosti, 2 octobre 2007.</ref>.
Cependant, en 2007, la Moldavie a invité l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] à remplacer les forces russes de maintien de la paix présentes en Transnistrie par des observateurs civils. {{citation|Nous sommes inquiets face aux tensions qui perdurent dans la zone de sécurité (en Transnistrie), ce qui constitue une grave violation des droits civils fondamentaux. L’imperfection du mécanisme de paix existant nécessite sa transformation en mission civile multinationale jouissant d’un mandat international}}<ref name="moldavie">[http://fr.rian.ru/world/20071002/81914713.html « Après Tbilissi, Chisinau réclame le départ des soldats de la paix russes »], RIA Novosti, 2 octobre 2007.</ref>.
Ligne 343 : Ligne 348 :
!Pays triés par le PIB-PPA par habitant (USD)<ref>Données extraites de ''The Economist - Pocket World in Figures'', 2011.</ref>
!Pays triés par le PIB-PPA par habitant (USD)<ref>Données extraites de ''The Economist - Pocket World in Figures'', 2011.</ref>
!Population 2013 (millions)
!Population 2013 (millions)
!PIB 2013 (milliards USD)<ref>{{Lien web|langue = en|titre = The World Fact Book|url = https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/rs.html|site = CIA|date = 2013|consulté le = 12 octobre 2014}}.</ref>
!PIB 2013 (milliards USD)<ref>{{Lien web|langue = en|titre = The World Fact Book|url = https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/russia|site = CIA|date = 2013|consulté le = 12 octobre 2014}}.</ref>
!PIB par habitant (USD PPA, 2013)
!PIB par habitant (USD PPA, 2013)
!Âge médian (ans, 2013)
!Âge médian (ans, 2013)
Ligne 372 : Ligne 377 :


== Domaine politique ==
== Domaine politique ==

=== Organisation d’observation électorale ===
=== Organisation d’observation électorale ===
En octobre 2002, lors des réformes de la CEI, l’Organisation de la surveillance des élections de la CEI (OSE-CEI) ({{lang-ru|Миссия наблюдателей от СНГ на выборах}}) voit le jour, à la suite d'une réunion des chefs d’États de la CEI. Lors de cette réunion, les chefs d’États ont adopté la Convention sur les normes d’élections démocratiques, les droits électoraux et libertés dans les États membres de la CEI. C'est un organisme ayant pour objectif de superviser les élections. L’OSE-CEI a déjà envoyé des observateurs électoraux pour les pays membres de la CEI.
En octobre 2002, lors des réformes de la CEI, l’Organisation de la surveillance des élections de la CEI (OSE-CEI) ({{lang-ru|Миссия наблюдателей от СНГ на выборах}}) voit le jour, à la suite d'une réunion des chefs d’États de la CEI. Lors de cette réunion, les chefs d’États adoptent la Convention sur les normes d’élections démocratiques, les droits électoraux et libertés dans les États membres de la CEI. La mission de cet organisme est de superviser le déroulement des élections. L’OSE-CEI a déjà envoyé des observateurs électoraux dans les pays membres de la CEI.


Le caractère démocratique de la finale de l'élection présidentielle [[Ukraine|ukrainienne]] de 2004, qui a suivi la « [[révolution orange]] » et la mise en puissance de l’ancienne opposition, a été interrogé par la CEI tandis que l’OSCE n’a pas trouvé de problèmes importants. C’était la première fois que des équipes d'observation de la CEI ont contesté la validité d'une élection en disant qu'elle devait être considérée « illégitime ». Le 15 mars, 2005, dans l’Agence d’information indépendante ukrainienne, [[Dmytro Svystkov|Svystkov]], un porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine, a annoncé que {{Citation|l’Ukraine a suspendu sa participation à la CEI et à l’Organisation de la surveillance des élections}}
Le caractère démocratique de l'élection présidentielle [[Ukraine|ukrainienne]] de 2004, qui a suivi la « [[révolution orange]] » et la mise en puissance de l’ancienne opposition, a été remis en question par la CEI, tandis que l’OSCE n’a pas trouvé d'anomalie importante. C’était la première fois que des équipes d'observation de la CEI contestent la validité d'une élection et la déclarent « illégitime ». Le 15 mars 2005, via l’[[Agence ukrainienne d'information indépendante|Agence d’information indépendante ukrainienne]], Dmytro Svystkov, un porte-parole du [[Ministère des Affaires étrangères (Ukraine)|Ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine]], annonce que {{Citation|l’Ukraine a suspendu sa participation à la CEI et à l’Organisation de la surveillance des élections}}.
{{Article détaillé|Relations entre l'Ukraine et la Communauté des États indépendants}}


La CEI a fait l’éloge des élections législatives en [[Ouzbékistan]], en 2005, comme {{Citation|légitime, libre et transparente}} tandis que l’[[Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe|OSCE]] a fait allusion aux élections ouzbèkes comme étant {{Citation|significativement plus courte pour les engagements de l'OSCE et autres normes internationales pour des élections démocratiques}}<ref>{{en}} Yelena Glumskova et Sergei Strokan, [http://enews.ferghana.ru/article.php?id=742 « Foreign observers differ in their evaluation of the election in Uzbekistan »], ferghana.ru, 29 décembre 2004.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.ln.mid.ru/brp_4.nsf/0/030111d3b474a94cc3256f790042f6f9?OpenDocument « Alexander Yakovenko, the Spokesman of Russia's Ministry of Foreign Affairs, Answers a Russian Media Question Regarding International Observers' Conclusions on Election Results in Ukraine and Uzbekistan »], Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation, 28 décembre 2004.</ref>. Les autorités moldaves ont refusé d’inviter des observateurs de la CEI lors des élections parlementaires moldaves de 2005, la Russie a critiqué l’action. Des dizaines d’observateurs biélorusses et russes ont été empêchés de parvenir à la Moldavie<ref>{{en}} Moldova Azi, [http://old.azi.md/news?ID=33324 « CIS Observers Outraged by Deportation of Colleagues »], old.azi.md, 7 mars 2005.</ref>.
En 2005, la CEI fait l’éloge des élections législatives en [[Ouzbékistan]], comme {{Citation|légitime, libre et transparente}}. De son côté, l’[[Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe|OSCE]] fait allusion aux élections ouzbèkes comme étant {{Citation|significativement plus courtes pour les engagements de l'OSCE et autres normes internationales pour des élections démocratiques}}<ref>{{en}} Yelena Glumskova et Sergei Strokan, [http://enews.ferghana.ru/article.php?id=742 « Foreign observers differ in their evaluation of the election in Uzbekistan »], ferghana.ru, 29 décembre 2004.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.ln.mid.ru/brp_4.nsf/0/030111d3b474a94cc3256f790042f6f9?OpenDocument « Alexander Yakovenko, the Spokesman of Russia's Ministry of Foreign Affairs, Answers a Russian Media Question Regarding International Observers' Conclusions on Election Results in Ukraine and Uzbekistan »], Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation, 28 décembre 2004.</ref>. Les autorités moldaves refusent d’inviter des observateurs de la CEI lors des élections parlementaires moldaves de 2005, la Russie a critiqué l’action. Des dizaines d’observateurs biélorusses et russes ont été empêchés de parvenir en Moldavie<ref>{{en}} Moldova Azi, [http://old.azi.md/news?ID=33324 « CIS Observers Outraged by Deportation of Colleagues »], old.azi.md, 7 mars 2005.</ref>.


Les observateurs de la CEI ont suivi les élections législatives de 2005, au Tadjikistan, déclarées {{Citation|légales, libres et transparentes}}. L’OSCE jugea le résultat comme faussé.
Les observateurs de la CEI ont suivi les élections législatives de 2005, au Tadjikistan, déclarées {{Citation|légales, libres et transparentes}}. L’OSCE juge le résultat comme faussé.


Peu de temps après, les observateurs de la CEI ont salué les élections législatives kirghizes de 2005 en tant que {{Citation|bien organisé, libre et équitable}}. À grande échelle, de violentes manifestations ont souvent éclaté dans tout le pays pour protester contre ce que l'opposition appelle {{Citation|les élections parlementaires truquées}}. En revanche, l’OSCE a déclaré que les élections en deçà des normes internationales dans de nombreux domaines<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Roman Kupchinsky|titre=CIS: Monitoring The Election Monitors|url=https://www.rferl.org/a/1058234.html|site=Radio Free Europe Radio Liberty|date=2 avril 2005}}.</ref>.
Peu de temps après, les observateurs de la CEI saluent les élections législatives kirghizes de 2005 comme {{Citation|bien organisées, libres et équitables}}. À grande échelle, de violentes manifestations éclatent dans tout le pays pour protester contre ce que l'opposition appelle {{Citation|des élections parlementaires truquées}}. En revanche, l’OSCE déclare que les élections sont en deçà des normes internationales dans de nombreux domaines<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Roman Kupchinsky|titre=CIS: Monitoring The Election Monitors|url=https://www.rferl.org/a/1058234.html|site=Radio Free Europe Radio Liberty|date=2 avril 2005}}.</ref>.


== Domaine culturel ==
== Domaine culturel ==
=== La langue russe ===
=== La langue russe ===
La [[Russie]] a demandé que la langue [[russe]] reçoive le statut de langue officielle dans l’ensemble des États membres de la CEI. Jusqu'à présent, le russe est une langue officielle dans quatre de ces États : la Russie, la [[Biélorussie]], le [[Kazakhstan]] et le [[Kirghizistan]]. Le russe est également considéré comme une langue officielle en [[Transnistrie (pays)|Transnistrie]], ainsi que dans la région semi-autonome de [[Gagaouzie]] en Moldavie. En [[Ukraine]], [[Viktor Ianoukovytch]] a été soutenu par Moscou comme candidat à l’élection présidentielle controversée de 2004. En effet, il avait déclaré son intention de faire du russe la deuxième langue officielle en Ukraine. Cependant, [[Viktor Iouchtchenko]], le vainqueur, n'en a rien fait, étant plus étroitement aligné avec la population de langue ukrainienne.
La [[Russie]] a demandé que la langue [[russe]] soit la langue officielle de l’ensemble des États membres de la CEI. Jusqu'à présent, le russe est une langue officielle dans quatre de ces États : la Russie, la [[Biélorussie]], le [[Kazakhstan]] et le [[Kirghizistan]]. Le russe est également une langue officielle en [[Transnistrie (pays)|Transnistrie]], ainsi que dans la région semi-autonome de [[Gagaouzie]] en Moldavie. En [[Ukraine]], [[Viktor Ianoukovytch]], le candidat de Moscou pour l’élection présidentielle controversée de 2004, déclara son intention de faire du russe la deuxième langue officielle de l'Ukraine. Ce que le vainqueur de l'élection, [[Viktor Iouchtchenko]], n'a pas fait, étant davantage en accord avec la population de langue ukrainienne.


== Domaine sportif (1992) ==
== Domaine sportif (1992) ==
=== Football ===
=== Football ===
L’[[équipe de la communauté des États indépendants de football|équipe de la CEI de football]] ({{lang-ru|Сборная СНГ по футболу}}) est une équipe provisoire (de janvier à juin 1992) constituée des meilleurs footballeurs de la CEI regroupant 12 anciennes [[République socialiste soviétique|républiques soviétiques]] ayant accédé à l’indépendance après la chute de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. Elle a été mise sur pied pour assurer la continuité de l'équipe d'URSS et disputer en juin 1992 la phase finale du [[Championnat d'Europe de football 1992|Championnat d'Europe]] pour laquelle l'équipe soviétique s'était qualifiée. L'équipe de la CEI cesse d'exister dès son élimination du tournoi, chacune des nouvelles républiques indépendantes constituant ensuite sa propre équipe nationale.
L’[[Équipe de la communauté des États indépendants de football|équipe de football de la CEI]] (en {{lang-ru|Сборная СНГ по футболу}}) est une équipe provisoire (de janvier à juin 1992) constituée des meilleurs footballeurs de la CEI. Elle regroupe 12 anciennes [[République socialiste soviétique|républiques soviétiques]] qui ont accédé à l’indépendance après la chute de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. Elle a été mise sur pied pour assurer la continuité de l'équipe d'URSS et disputer en juin 1992 la phase finale du [[Championnat d'Europe de football 1992|Championnat d'Europe]] pour laquelle l'équipe soviétique s'était qualifiée. L'équipe de la CEI a cessé d'exister dès son élimination du tournoi, chacune des nouvelles républiques indépendantes constituant ensuite sa propre équipe.


La [[Coupe de la CEI de football]] est une compétition annuelle de football entre les meilleurs clubs de pays membres de la CEI.
La [[Coupe de la CEI de football|coupe de football de la CEI]] est une compétition annuelle de football entre les meilleurs clubs des pays membres.


=== Jeux olympiques ===
=== Jeux olympiques ===
En 1992, lors des [[Jeux olympiques]] (à Albertville et Barcelone), les athlètes des États membres de la CEI ont concouru en tant qu’équipe unifiée pour la première et dernière fois. Depuis lors, les États membres de la CEI ont participé aux Jeux à titre individuel.
En 1992, lors des [[Jeux olympiques]] (à Albertville et à Barcelone), les athlètes des États membres de la CEI ont concouru en tant qu’équipe unifiée pour la première et dernière fois. Depuis lors, les États membres de la CEI ont participé aux jeux à titre individuel.


=== Jeux de la CEI ===
=== Jeux de la CEI ===
Ligne 402 : Ligne 409 :
[[Image:CIS Summit 20-22 June 2000-5.jpg|droite|vignette|Sommet de la CEI du 20 au 22 juin 2000.]]
[[Image:CIS Summit 20-22 June 2000-5.jpg|droite|vignette|Sommet de la CEI du 20 au 22 juin 2000.]]


Bien que la CEI ait peu de pouvoirs supranationaux (en effet, elle est purement symbolique), l’organisation possède des pouvoirs de coordination dans le domaine du commerce, des finances, de la législation et de la sécurité. Elle a également encouragé la coopération en matière de démocratisation et de [[coopération transfrontalière]] de prévention de la criminalité. En tant qu’organisation régionale, la CEI participe également aux [[Force de maintien de la paix des Nations unies|forces de maintien de la paix des Nations Unies]]<ref>{{en}}{{PDF}} [http://www.un.org/Depts/dpko/lessons/Regional%20Organizations.pdf « Regional organizations in UN peacekeeping activities »], Département des Opérations de maintien de la Paix, mars 1999.</ref>.
Bien que la CEI ait peu de pouvoirs supranationaux (elle est purement symbolique), elle possède des pouvoirs de coordination dans le domaine du commerce, des finances, de la législation et de la sécurité. Elle a également encouragé la coopération en matière de démocratisation et de [[coopération transfrontalière]] de prévention de la criminalité. En tant qu’organisation régionale, la CEI participe également aux [[Force de maintien de la paix des Nations unies|forces de maintien de la paix des Nations Unies]]<ref>{{en}}{{PDF}} [http://www.un.org/Depts/dpko/lessons/Regional%20Organizations.pdf « Regional organizations in UN peacekeeping activities »], Département des Opérations de maintien de la Paix, mars 1999.</ref>.


D’abord élaborée dans l'objectif d’instaurer une intégration économique, la CEI est devenue essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l’ex-[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], disposant d’un contenu économique, militaire et politique limité : de nombreux accords bilatéraux de libre-échange ont toutefois été signés entre les membres et les accords concernant des politiques extérieures ou de défense communes sont également fréquents au sein de cette organisation<ref group="N">Les sommets de l’OTSC et de l’''Eurasec'' ne sont pas comptés dedans. Seuls, les accords bilatéraux, trilatéraux, quadrilatéraux, unanimes et autres accords conclus dans le cadre de la CEI sont comptés ici.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.rian.ru/world/20090123/119767760.html « Medvedev en Ouzbékistan : accords de coopération diplomatique »], RIA Novosti, 23 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.rian.ru/world/20081009/117637715.html « Russie-Kirghizstan : vers le renforcement de la coopération militaire (président kirghiz) »], RIA Novosti, 9 octobre 2008.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.rian.ru/world/20090204/119984357.html « La Russie accordera à l’Arménie un crédit de stabilisation (Koudrine) »], RIA Novosti, 4 février 2009.</ref>.
D’abord élaborée dans l'objectif d’instaurer une intégration économique, la CEI est devenue essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l’ex-[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], disposant d’un contenu économique, militaire et politique limité : de nombreux accords bilatéraux de libre-échange ont toutefois été signés entre les membres. Les accords concernant des politiques extérieures ou de défense communes sont également fréquents au sein de cette organisation<ref group="N">Les sommets de l’OTSC et de l’''Eurasec'' ne sont pas comptés dedans. Seuls, les accords bilatéraux, trilatéraux, quadrilatéraux, unanimes et autres accords conclus dans le cadre de la CEI sont comptés ici.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.rian.ru/world/20090123/119767760.html « Medvedev en Ouzbékistan : accords de coopération diplomatique »], RIA Novosti, 23 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.rian.ru/world/20081009/117637715.html « Russie-Kirghizstan : vers le renforcement de la coopération militaire (président kirghiz) »], RIA Novosti, 9 octobre 2008.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.rian.ru/world/20090204/119984357.html « La Russie accordera à l’Arménie un crédit de stabilisation (Koudrine) »], RIA Novosti, 4 février 2009.</ref>.


Cependant, incapable de s’affirmer sur la scène internationale, en proie à des luttes intestines alimentées par les tendances ''hégémoniques'' de la [[Russie]] et ''sécessionnistes'' de certaines républiques, la CEI ne parvient pas à être le fer de lance d’une nouvelle unité économique et politique.
Cependant, incapable de s’affirmer sur la scène internationale, en proie à des luttes intestines alimentées par les tendances ''hégémoniques'' de la [[Russie]] et ''sécessionnistes'' de certaines républiques, la CEI n'est pas parvenue à être le fer de lance d’une nouvelle unité économique et politique.


Malgré ces échecs observés de la CEI, certaines anciennes républiques soviétiques sont restées cependant groupées en matière économique via l’''[[Communauté économique eurasiatique|Eurasec]]'', jusqu'à sa dissolution en 2015, et politico-militaire via l’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]]. Une intégration à long terme « [[Union européenne|à l’européenne]] » n’est pas encore totalement exclue pour une partie réduite de l’ancien espace soviétique. On ne peut que constater le fait que certaines républiques n’ont pas adhéré à ces organisations (l’[[Ukraine]]<ref group="N" name="non"/>, l’[[Azerbaïdjan]]<ref group="N" name="non">L’Ukraine, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan tentent de se dégager de la tutelle russe.</ref>, le [[Turkménistan]]<ref group="N" name="non"/>, la [[Moldavie]]<ref group="N">Bien que russophile, la Moldavie, à la suite des récents évènements en Ukraine, se retourne à 180° et cherche un partenariat avec l’UE et l’OTAN tout en restant proche de Moscou.</ref> et la [[Géorgie (pays)|Géorgie]]<ref group="N">La Géorgie, pro-occidentale, a totalement rompu avec ces organisations et la CEI, elle-même, lors de l’[[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|intervention russe]] en été 2008.</ref>). Certaines de ces républiques ont montré plus d’intérêt à adhérer à l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] et à l’[[Union européenne]].
Malgré ces échecs, plusieurs anciennes républiques soviétiques sont restées groupées en matière économique via l’''[[Communauté économique eurasiatique|Eurasec]]'', jusqu'à sa dissolution en 2015, et politico-militaire via l’[[Organisation du traité de sécurité collective|OTSC]]. Cependant, une intégration à long terme « [[Union européenne|à l’européenne]] » n’est pas totalement exclue pour une partie réduite de l’ancien espace soviétique. Certaines républiques n’adhèrent pas à ces organisations (l’[[Ukraine]]<ref group="N" name="non"/>, l’[[Azerbaïdjan]]<ref group="N" name="non">L’Ukraine, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan tentent de se dégager de la tutelle russe.</ref>, le [[Turkménistan]]<ref group="N" name="non"/>, la [[Moldavie]]<ref group="N">Bien que russophile, la Moldavie, à la suite des récents évènements en Ukraine, se retourne à 180° et cherche un partenariat avec l’UE et l’OTAN tout en restant proche de Moscou.</ref> et la [[Géorgie (pays)|Géorgie]]<ref group="N">La Géorgie, pro-occidentale, a totalement rompu avec ces organisations et la CEI, elle-même, lors de l’[[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|intervention russe]] en été 2008.</ref>). Quelques-unes ont montré de l’intérêt à adhérer à l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] et à l’[[Union européenne]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 427 : Ligne 434 :
* [[Économie de la Russie]]
* [[Économie de la Russie]]
* [[Communauté économique centre-asiatique|Organisation de coopération centre-asiatique]] (OCCA) et [[Organisation du traité de sécurité collective|GUAM]]
* [[Communauté économique centre-asiatique|Organisation de coopération centre-asiatique]] (OCCA) et [[Organisation du traité de sécurité collective|GUAM]]
* [[Géostratégie de la Russie]] et [[Émergence de la Russie comme superpuissance]]
* [[Géostratégie de la Russie]] et Émergence de la Russie comme superpuissance
* [[Partenariat oriental]] et [[Union eurasiatique]]
* [[Partenariat oriental]] et [[Union eurasiatique]]
* [[Équipe de la communauté des États indépendants de football|Équipe de la CEI de football]]
* [[Équipe de la communauté des États indépendants de football|Équipe de la CEI de football]]

Dernière version du 27 mars 2024 à 17:35

Communauté des États indépendants
Logo de l'organisation
  • États membres à part entière
  • États associés
  • États observateurs
  • Anciens membres
  • Parties de pays ex-soviétiques ayant fait sécession ou faisant l'objet d'un conflit
Carte de l'organisation
Situation
Création
Type Organisation intergouvernementale
Siège Drapeau de la Biélorussie Minsk[1]
Coordonnées 60° 30′ N, 102° 48′ E
Langue Russe, arménien, azéri, biélorusse, kazakh, kirghize, moldave (roumain), ouzbek, tadjik et turkmène.
Organisation
Membres Drapeau de l'Arménie Arménie
Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan

Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan
Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan
Drapeau de la Russie Russie
Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan
Drapeau du Turkménistan Turkménistan (État associé)

Secrétaire exécutif Drapeau de la Russie Sergueï Lebedev
Organisations affiliées Union économique eurasiatique et Organisation du traité de sécurité collective

Site web www.cis.minsk.by

La Communauté des États indépendants (CEI ; en russe : Содружество Независимых Государств, СНГ, transcription : Sodroujestvo Nezavissimykh Gossoudarstv), parfois également appelée Confédération des États indépendants, est une organisation intergouvernementale composée de neuf des quinze anciennes républiques soviétiques. Elle a été fondée par trois des États fondateurs de l'URSS, la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine, par la signature les 7 et à la résidence Viskouly (be) dans la forêt de Białowieża, en Biélorussie, de l'Accord sur l'établissement de « l'Union des États souverains » (USG), également appelé Accords de Belovejskaïa. L'accord est ensuite modifié en Accord sur l'établissement de la « Communauté des États indépendants ».

La création de la CEI a pour objectif d'acter la fin de l'existence de l'URSS en tant que « sujet du droit international et de la réalité géopolitique » et de préserver les liens entre les futurs nouveaux États.

Parmi les quinze ex-républiques soviétiques, douze rejoignent la CEI, dont quatre en date de 2023 (Géorgie, Turkménistan, Ukraine, Moldavie[2]) la quittent par la suite. Les trois ex-républiques soviétiques baltes sont les seules à ne jamais avoir rejoint la CEI. Elles intègrent en 2004 l’Union européenne et l’OTAN.

Conformément à ses actes constitutifs, les accords de Minsk puis d’Alma-Ata, la CEI est dépourvue de personnalité juridique internationale et n’est donc pas une organisation internationale au sens strict.

La CEI comprend également, dans son cadre, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et l’Union économique eurasiatique. Ces deux organisations ont tendance à s'émanciper de la CEI[N 1], même si les liens sont encore forts. L’objectif de ces deux organisations est de reprendre le processus d’intégration économique et politico-militaire au sein de l’espace post-soviétique, objectif non atteint par la CEI.

Drapeau de la Communauté des États indépendants.

États participant aux activités de la CEI[modifier | modifier le code]

États membres[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

États associés[modifier | modifier le code]

  • Drapeau du Turkménistan Turkménistan (membre à part entière : 1991-1993 ; État participant : 1993-2007 ; État associé : depuis 2007). Le droit de vote lui est parfois accordé.

États observateurs[modifier | modifier le code]

  • Drapeau de la Mongolie Mongolie (État observateur dans certains organes de la CEI[3]). Statut préliminaire de membre à part entière. Peut assister à certaines rencontres de la communauté.

Anciens États membres de la CEI[modifier | modifier le code]

Statuts des États[modifier | modifier le code]

Ce tableau reprend l’ensemble des organisations directement liées à la CEI (TSC, Eurasec) et indirectement liée (CEC, GUAM) ainsi que les adhésions à la CEI.

Pays Adhésion à la CEI Ratification de l’adhésion à la CEI (adhésion concrète) Ratification de la Charte de la CEI Statut actuel au sein de la CEI Participation à l’Eurasec, reprenant le programme économique de la CEI Ratification du traité de sécurité collective, reprenant le programme politico-militaire de la CEI Participation au GUAM, tentant de se dégager de la tutelle politico-militaire russe Participation à la Communauté économique centre-asiatique (CEC), tentant de se dégager de la tutelle économique russe
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 8 décembre 1991 10 décembre 1991 18 janvier 1994 Membre fondateur Membre (depuis 2000) 31 décembre 1993 - -
Drapeau de la Russie Russie 8 décembre 1991 12 décembre 1991 20 juillet 1993 Membre fondateur Membre fondateur (depuis 2000) 15 mai 1992 - Membre (depuis 2004)
Drapeau de l'Arménie Arménie 21 décembre 1991 18 février 1992 16 mars 1994 Membre État observateur (depuis 2003) 15 mai 1992 - -
Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan 21 décembre 1991 24 septembre 1993 14 décembre 1993 Membre - 24 septembre 1993, puis annulation en 1999 Membre fondateur (depuis 1997) -
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan 21 décembre 1991 23 décembre 1991 20 avril 1994 Membre Membre fondateur (depuis 2000) 15 mai 1992 - Membre fondateur (depuis 2002)
Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan 21 décembre 1991 6 mars 1992 12 avril 1994 Membre Membre fondateur (depuis 2000) 15 mai 1992 - Membre fondateur (depuis 2002)
Drapeau de la Moldavie Moldavie 21 décembre 1991 8 avril 1994 27 juin 1994 Membre à part entière (1991-2023), puis ancien membre (depuis 2023) État observateur (depuis 2002) Non ratifié Membre fondateur (depuis 1997) -
Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan 21 décembre 1991 1er avril 1992 9 février 1994 Membre Membre (2006-2008), puis État membre auto-suspendu (depuis 2008) 15 mai 1992 Membre (1999-2005), puis ancien membre (depuis 2005) Membre fondateur (depuis 2002)
Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan 21 décembre 1991 26 juin 1993 4 août 1993 Membre Membre fondateur (depuis 2000) 15 mai 1992 - Membre fondateur (depuis 2002)
Drapeau du Turkménistan Turkménistan 21 décembre 1991 26 décembre 1991 Non ratifié Membre à part entière (1991-1993), puis État participant (1993-2007), et ensuite État associé (depuis 2007) - Non ratifié - -
Drapeau de la Mongolie Mongolie - - Pas encore ratifié État observateur au sein de certains organes de la CEI - - - -
Drapeau de la Géorgie Géorgie 3 décembre 1993 3 décembre 1993 19 avril 1994, puis annulation en 2008 Membre à part entière (1993-2008), puis ancien membre (depuis 2008) - 9 décembre 1993, puis annulation en 1999 Membre fondateur (depuis 1997) État observateur (depuis ?)
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 8 décembre 1991 10 décembre 1991 Non ratifié Membre fondateur (1991-1993), puis État participant (1991-2018), puis ancien membre (depuis 2018) État observateur (depuis 2000) Non ratifié Membre fondateur (depuis 1997) État observateur (depuis ?)

Évolution historique[modifier | modifier le code]

Contexte de la création (1991)[modifier | modifier le code]

Carte montrant les dernières divisions administratives des Républiques de l’URSS (1989) avant sa dislocation (1991).

Au cours de l’automne 1991, les républiques constituantes de l’Union soviétique proclament leur indépendance l’une après l'autre, sans que le président soviétique Gorbatchev ne s’y oppose par la force.

« Les liens économiques et culturels qui remontaient non seulement à l’époque soviétique, mais aussi impériale, ne pouvaient pas être supprimés si vite. Pour une nouvelle intégration, il fallait retravailler une question importante susceptible de servir de base à l’unité : la "menace commune" »[8]. C'est dans ce contexte que naquit la CEI.

La création (1991)[modifier | modifier le code]

Signature du protocole d'accord établissant la CEI, le 19 décembre 1991.

La CEI est une collectivité intergouvernementale de coopération dont l’identité politique et juridique reste floue. Elle a été créée en URSS, 17 jours avant la dissolution de celle-ci, le 8 décembre 1991, par le traité de Minsk, conclu entre Boris Eltsine (président de la RSFS de Russie), Leonid Kravtchouk (président de la RSS d’Ukraine) et Stanislaw Chouchkievitch (président du parlement de la RSS de Biélorussie)[9]. Ils publièrent à ce moment une déclaration selon laquelle l’URSS devait être dissoute. L’accord constitutif de la CEI était supposé faciliter l’accès à l’indépendance des républiques soviétiques et développer la coopération multilatérale.

Le 21 décembre 1991, lors du sommet d’Alma-Ata, la CEI est élargie à l’Arménie, à l’Azerbaïdjan, au Kazakhstan, au Kirghizistan, à la Moldavie, au Turkménistan, au Tadjikistan et à l’Ouzbékistan. L’Ukraine, la Russie et la Biélorussie reçoivent quant à elles le statut de membres fondateurs de la communauté. De plus, le traité d’Alma-Ata conclu lors de ce sommet et confirmant le traité de Minsk, stipule la création de deux organes exécutifs de la CEI : le conseil des chefs d’État et celui des chefs de gouvernement. Lors du sommet d’Alma-Ata, un accord fut également conclu entre les quatre puissances nucléaires de la CEI (la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan) sur l’instauration d'un commandement unique des forces nucléaires stratégiques[9]. À cette occasion, un commandement militaire unifié fut également instauré. Ces accords assuraient de jure la continuité de fonctionnement de facto de l'exécutif politique et militaire de l'URSS qui, à ce moment, était toujours (pour encore trois jours) le sujet de droit international au sein duquel la CEI s'est constituée et élargie.

L’évolution de la situation politique : chronologie (1991-2000)[modifier | modifier le code]

  • Le 24 décembre 1991, la Russie est reconnue par les Occidentaux comme État continuateur de l’Union soviétique et lui succède au Conseil de sécurité des Nations unies.
  • Le 25 décembre 1991, Gorbatchev (qui était alors encore président de l’URSS, mais sans pays, son pouvoir ne signifiant donc plus rien) démissionne de son poste de président de l’Union soviétique (après qu'Eltsine eut proclamé d'autorité, lors d’une séance au Parlement, la dissolution de l’Union soviétique et l’indépendance de facto de la Russie qu’il dirige désormais) et de son poste de secrétaire général du Parti communiste, puis transmet à Eltsine, président de la Russie, le contrôle de l’armement nucléaire.
  • Le 26 décembre 1991, le Soviet suprême se réunit et dissout formellement l’Union soviétique.
La CEI avant l’adhésion de la Géorgie le 3 décembre 1993.
  • États membres ;
  • États participants.
  • En janvier 1992, l'équipe d'union soviétique de football devient celle de la CEI, équipe constituée des meilleurs footballeurs de 12 anciennes républiques soviétiques ayant accédé à l’indépendance après la chute de l’URSS.
  • Le 20 mars 1992, la force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev[9]. Entre 1992 et 1993, les Russes interviendront, dans ce contexte, en Transnistrie, au Tadjikistan, en Ossétie du Sud et en Abkhazie.
  • Le 5 mai 1992, la crise diplomatique entre la Russie et l’Ukraine à propos de la Crimée débute.
  • Le 15 mai 1992, sept États sur onze (la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie, le Tadjikistan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan) signent à Tachkent un traité de sécurité collective.
  • En juin 1992, l’équipe de football de la CEI disparaît après son élimination de l'Euro, l’équipe de Russie en est la principale héritière (voir 1992 en football).
  • En 1993, le commandement militaire unifié de la CEI est aboli.
  • En 1993, la Charte de la CEI a été adoptée et ratifiée par sept membres de la communauté (la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan). Cependant, l’unité politique de la CEI se révèle difficile à construire car l’Ukraine et le Turkménistan refusent d’accepter la Charte.
  • Le 23 octobre 1993, la Géorgie a été contrainte de demander l'adhésion à la CEI, en échange d'une intervention militaire russe devant stabiliser la situation politique en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
  • En 1994, la CEI ne parvient pas à mettre fin au conflit entre l’Arménie à l’Azerbaïdjan à propos du Haut-Karabagh (1992-1994).
  • Entre 1994 et 1999, la CEI se trouve paralysée. Par exemple, la brutalité de l’intervention russe en Tchétchénie (première guerre de Tchétchénie (1994-1996)) remet en question le pouvoir unificateur de la Russie.
  • En 1994, face à l'immobilisme de la CEI et aux difficultés économiques dues à l’éclatement de l'Union soviétique, certains pays issus de l’ex-URSS prennent des initiatives pour créer des unions plus poussées et plus dynamiques au sein de l’espace post-soviétique. Une partie des républiques de la CEI, notamment la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kirghizstan, plaident pour un rapprochement plus important que celui de la CEI. En effet, une proposition faite en 1994 par le président kazakh Nazarbayev envisage la création d’une Union eurasiatique, mais cette proposition ne sera jamais adoptée[10].
  • Le 2 avril 1996, la « Communauté de la Russie et de la Biélorussie » est formée[11].
  • En 1996, l’Ukraine, la Géorgie et l’Azerbaïdjan forment ce qui deviendra le GUAM.
  • En 1997, les tensions entre Kiev et Moscou diminuent lorsqu'un traité est conclu. Selon ce traité, la Russie reconnaît les clauses bilatérales du traité « Paix et Amitié » confirmant l'appartenance de la Crimée à l’Ukraine; l’ancienne flotte soviétique de la mer Noire et ses installations sont partagées entre l’Ukraine et la Russie, la base navale de la flotte de la mer Noire est située à Sébastopol, grâce à un bail qui expirera en 2017.
  • Le 2 avril 1997, la « Communauté de la Russie et de la Biélorussie » devient l’« Union de la Russie et de la Biélorussie ».
  • Le 29 avril 1998, Berezovski est nommé secrétaire exécutif de la CEI, il est également chargé de préparer les réformes « en profondeur ».

Charte de la CEI[modifier | modifier le code]

L’évolution de la situation politique (depuis 2000)[modifier | modifier le code]

Réunion de la CEI du 30 novembre au 1er décembre 2000.
  • En 2000, la Russie, victorieuse durant la seconde guerre de Tchétchénie (commencée en 1999), démontre son poids prédominant au sein de la CEI.
  • En 2000, une réforme des organes exécutifs de la CEI a été entreprise.

Bilan des instabilités politiques de 1991 à 2001[modifier | modifier le code]

Pour bien montrer l'instabilité politique de la CEI, il faut regarder les accords conclus jusqu'en 2001[12] :

  • parmi les 173 accords et traités demandant une ratification par les parlements nationaux, seuls 8 ont été mis en vigueur sur l’ensemble du territoire de la CEI ;
  • sur plus de 1 000 documents de tous types signés par les dirigeants, seulement quelques dizaines fonctionnent réellement.

Les rapports bilatéraux, trilatéraux et quadrilatéraux dans le cadre de la CEI deviennent peu à peu la forme la plus sûre de coopération.

De plus, certaines élites nationales critiquent sévèrement la CEI (par exemple : « Commission de liquidation de l'URSS », « Club de présidents » ou « Enfant mort-né »), alors que d’autres la décrivent comme « le moyen de liquider pacifiquement l'URSS sans guerre sanglante ni catastrophe humanitaire à grande échelle »[12].

Renforcement de la CEI pour les uns ...[modifier | modifier le code]

Une partie des républiques de la CEI, conduites par notamment la Russie et le Kazakhstan, considèrent que la CEI est le moyen de parvenir à une intégration politique et économique plus poussée. Ces deux dernières, ainsi que la Biélorussie, maintiennent un lien très important, que ce soit au sein de la CEI mais aussi avec d'autres organisations comme l’Union russo-biélorusse, l’Eurasec, l'Espace économique commun (qui comprend l'Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan) et l’OTSC.

  • Le 10 octobre 2000, les réformes de la CEI donnent naissance à une nouvelle communauté économique, l’Eurasec.
  • Le 2 octobre 2002, les réformes de la CEI se poursuivent. L’OTSC est créée à cette occasion.

Depuis le 25 janvier 2006, sous l’impulsion de Moscou, la Communauté économique centre-asiatique est dissoute au sein de l’Eurasec.

L'ouverture de la CEI à l'« étranger éloigné »[modifier | modifier le code]
La CEI après la reconnaissance de l’indépendance de l'Abkhazie et de l’Ossétie du Sud par la Russie et le retrait de la Géorgie en août 2008 :
  • États membres ;
  • États participants ;
  • États associés ;
  • États observateurs ;
  • Anciens États membres.
La CEI après le retrait de la Géorgie le 17 août 2008.
  • États membres ;
  • États participants.
La CEI après la reconnaissance de l’indépendance de la République de Crimée par la Russie puis son rattachement à la Russie et le retrait conséquent de l'Ukraine en mars 2014 :
  • États membres ;
  • États participants ;
  • États associés ;
  • États observateurs ;
  • Anciens États membres.
La CEI après le retrait complet de l'Ukraine le 19 mai 2018.
  • États membres ;
  • États participants.

Depuis les années 2000, la CEI s’est ouverte à d'autres États que ceux de son « étranger proche »[N 2], tels la Mongolie (ancienne démocratie populaire) qui avait déjà un statut d'« observateur ». En 2008, l'Afghanistan (ancien régime procommuniste) a émis le souhait de rejoindre l'organisation[3],[13].

L’OTSC fait de même, avec son rapprochement avec l’Iran (allié traditionnel de la Russie).

... et désengagement de la CEI pour les autres[modifier | modifier le code]

Pendant ce temps, une autre partie de la CEI, dont l’Ukraine est le chef de file, estime que c’est une organisation de transition préparant les différentes républiques à l’indépendance totale. À plusieurs reprises, les déclarations officielles de la CEI sont désavouées par plusieurs républiques (dont très souvent l’Ukraine).

En 2005, le Turkménistan fait connaître sa décision de réduire sa participation aux affaires de la CEI. Selon certains, ce changement marque le début de la fin de la CEI, qui ressemble selon eux de plus en plus à un organe consultatif[12]. En août 2005, le Turkménistan devient un État associé.

En 2007, la CEI comptait donc onze membres à part entière.

Le , à la suite des affrontements avec la Russie, le parlement de Géorgie vote son départ de la CEI.

Le , l’Ukraine et la Moldavie évoquent l’éventuelle dénonciation des accords constitutifs de la CEI. Cependant, aucune mesure concrète n’est prise dans ce sens.

Le , à la suite de la crise de Crimée qui conduit au rattachement de la péninsule à la Russie, l'Ukraine annonce son retrait de l'organisation.

Le , l'Ukraine entérine la cessation de tout lien avec l'organisation.

Institutions[modifier | modifier le code]

Assemblée interparlementaire[modifier | modifier le code]

L’Assemblée a été créée en mars 1995 par les dirigeants des Soviets suprêmes (parlements) des pays de la Communauté. Elle est définie comme une institution consultative qui discute des problèmes de la coopération parlementaire et élabore des propositions par les parlements des États de la CEI. Elle se compose des délégations parlementaires des États membres de la CEI.

Les activités de l’assemblée sont conduites par l’assemblée du Conseil, qui comprend les dirigeants des délégations parlementaires. Le secrétariat de l’assemblée, présidé par le secrétaire général, est créé pour assurer les travaux de l’assemblée interparlementaire, du conseil et de ses commissions[14].

Comité consultatif de coordination[modifier | modifier le code]

Le Comité consultatif de coordination est un organe permanent qui regroupe des représentants de chaque État-membre[15].

Comité économique interétatique[modifier | modifier le code]

Conseil des Chefs de gouvernements[modifier | modifier le code]

Le Conseil des chefs de gouvernement est un organe subordonné au Conseil des chefs d’États aux attributions plus techniques que politiques[15].

Conseil des Chefs d’États[modifier | modifier le code]

Présidents des pays de la CEI réunis à Bichkek en 2008.

Le Conseil des chefs d’États est l’organe suprême de la CEI adoptant les textes essentiels[15].

Ministère des Finances[modifier | modifier le code]

Secrétariat exécutif[modifier | modifier le code]

Le secrétariat exécutif est également appelé le Comité exécutif.

Noms Pays Dates
Ivan Korotchenia Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 26 décembre 1991-29 avril 1998
Boris Berezovsky Drapeau de la Russie Russie 29 avril 1998-4 mars 1999
Ivan Korotchenia (par intérim) Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 4 mars-2 avril 1999
Youri Iarov Drapeau de la Russie Russie 2 avril 1999-14 juin 2004
Vladimir Rouchaïlo Drapeau de la Russie Russie 14 juin 2004-5 octobre 2007
Sergueï Lebedev Drapeau de la Russie Russie depuis le 5 octobre 2007

Autres institutions de la CEI[modifier | modifier le code]

De nombreux comités, conseils et organes consultatifs complètent cette organisation[15].

Domaine militaire[modifier | modifier le code]

Onze hommes alignés debout face à l'objectif, la plupart en uniforme.
Le conseil des ministres de la Défense de la CEI (Moscou, 2017).

Commandement militaire unifié[modifier | modifier le code]

En 1991, à la chute de l’Union soviétique, l’armée soviétique fut démantelée entre les différents nouveaux États, selon l'origine nationale des contingents. C’est alors qu’un commandement militaire commun à tous les membres de la CEI fut instauré. Ce commandement unifié avait sous ses ordres l’ensemble des anciennes troupes soviétiques. En 1992, les derniers reliquats de l’armée soviétique stationnés dans les Républiques ont été dissous. Les dernières forces basées en Allemagne orientale, en Hongrie, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Roumanie, en Bulgarie, en Lituanie, en Lettonie, en Estonie, en Mongolie et à Cuba furent retirées progressivement, entre 1992 et 1994. En 1993, le commandement militaire commun est aboli.

Commandement unique des forces nucléaires stratégiques[modifier | modifier le code]

Le 21 décembre 1991, lors du sommet d'Alma-Ata, un accord est également conclu entre les quatre puissances nucléaires de la CEI (la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan) sur l’instauration d’un commandement unique russe des forces nucléaires stratégiques[9].

Missions de maintien de la paix de la CEI[modifier | modifier le code]

Dès le début, des luttes intestines viennent paralyser le fonctionnement de la CEI. En effet, les rivalités ethniques et régionales, restées dans l’ombre sous l’hégémonie soviétique, éclatent au grand jour : guerres civiles au Tadjikistan, en Ciscaucasie, en Moldavie et en Géorgie ; conflits inter-ethniques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan (voir Guerre du Haut-Karabagh). Le 20 mars 1992, une force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev[9]. Les missions JPFK, CISPFK et PFK de maintien de la paix débutent.

Les forces armées de la CEI sont composées de troupes venant de tous les États membres. Ces forces sont « dominées » par les Russes et sont souvent contrôlées par des officiers russes. Les Forces armées de la fédération de Russie sont donc le noyau des forces armées de maintien de la paix de la CEI (des troupes russes stationnent dans la plupart des États membres de la CEI[16] dans le cadre d'accord militaire, de la CEI ou de l’OTSC). Ces missions de maintien de la paix servent de facto à maintenir une présence russe dans les régions concernées.

Cependant, il est utile de préciser que le mérite d'une réelle puissance militaire ne revient pas à la CEI, mais à son « pendant armé », l’OTSC, qui est, elle aussi, « dominée » par les Russes.

Mission au Tadjikistan (1992-1997)[modifier | modifier le code]

En 1992, l’extension du chaos afghan, ayant entraîné des affrontements entre les procommunistes et les islamistes dans le Sud tadjik, entraîne l’envoi au Tadjikistan de la 201e division d’infanterie russe, qui prend position sur les flancs du Pamir sous la bannière de la CEI[17]. Les accrochages entre gardes-frontières russes et les rebelles islamistes sont nombreux au cours des années suivantes. Un cessez-le-feu est signé en 1997 après que des dizaines de milliers de personnes eurent péri dans les violences.

Mission CISPKF (1993-2008)[modifier | modifier le code]

Après l’indépendance de la Géorgie en avril 1991, des séparatistes abkhazes réclament à leur tour un statut équivalent pour la région de l’Abkhazie. Cette situation mène à une guerre. Un accord de cessez-le-feu est signé en juillet 1993, entraînant le déploiement d'une mission de l’ONU et de troupes russes d’interposition. Cet accord est violé quelques mois plus tard. À la suite d’un nouvel accord le 14 mai 1994, la CEI déploie sa force. Bien que la mission soit de remplacer les troupes russes sur le terrain, celles-ci demeurent encore à ce jour le principal intervenant. Ces forces sont stationnées à la frontière géorgio-abkhazienne. Les Russes possèdent la totalité des effectifs et du commandement de cette force de maintien de la paix de la CEI (2 000 soldats russes commandés par le Russe Evgueni Otchalov)[18]. Cette mission est réalisée en concert avec la mission MONUG de l’ONU[19].

La mission s’est achevée de facto depuis le retrait de la Géorgie de la CEI, en août 2008[20]. La Russie a envoyé des troupes régulières en Abkhazie pour renforcer les forces collectives de maintien de la paix de la CEI[21].

Mission JPKF (1992-2008)[modifier | modifier le code]

Depuis 1989, des combats opposent les indépendantistes de l’Ossétie du Sud aux forces gouvernementales de la Géorgie. Des troupes russes, géorgiennes et sud-ossètes sont déployées sur le terrain en litige depuis le . Ces forces sont positionnées en Ossétie du Sud. Les Russes possèdent moins de la moitié des effectifs et le commandement de cette force de maintien de la paix de la CEI (500 soldats russes contre 300 soldats géorgiens et 500 soldats sud-ossètes commandés par le Russe Marat Koulakhmetov (en))[22].

La mission s’est achevée de facto depuis le retrait de la Géorgie de la CEI en août 2008[20]. La Russie a envoyé des troupes régulières en Ossétie du Sud pour renforcer les forces collectives de maintien de la paix de la CEI[21].

Mission PKF (depuis 1992)[modifier | modifier le code]

Après l’accession de la Moldavie à l’indépendance en août 1991, une république est créée en Transnistrie (à majorité russe), la république moldave de Transnistrie le 2 septembre 1990. Puis des violences éclatent entre les séparatistes et les nouvelles autorités moldaves dès novembre 1991. Après une offensive moldave en Transnistrie le 2 mars 1992 contre les Transnistriens (soutenus par les Cosaques et la XIVe armée russe présents en Transnistrie depuis la période soviétique), une force trilatérale de maintien de la paix (russe, ukrainienne, et transnistrienne) est déployée le 29 juillet 1992. Ces forces sont positionnées à la frontière moldavo-transnistrienne. Les Russes possèdent plus de la moitié des effectifs de cette force de maintien de la paix de la CEI (684 soldats russes contre 500 soldats transnistriens)[23] et conservent le commandement des troupes cosaques et de la XIVe armée.

Cependant, en 2007, la Moldavie a invité l’ONU à remplacer les forces russes de maintien de la paix présentes en Transnistrie par des observateurs civils. « Nous sommes inquiets face aux tensions qui perdurent dans la zone de sécurité (en Transnistrie), ce qui constitue une grave violation des droits civils fondamentaux. L’imperfection du mécanisme de paix existant nécessite sa transformation en mission civile multinationale jouissant d’un mandat international »[24].

Protection des frontières[modifier | modifier le code]

Le 26 mai 1995, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'Arménie et la Géorgie signent à Minsk un traité de défense commune des frontières extérieures. L'Ouzbékistan, le Turkménistan, l'Azerbaïdjan, la Moldavie et l'Ukraine s'opposent à la présence de gardes russes sur leurs frontières.

Traité de sécurité collective[modifier | modifier le code]

Le 15 mai 1992, six États sur onze (la Russie, le Kazakhstan, l’Arménie, le Tadjikistan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan) signent un traité de sécurité collective (ou traité de Tachkent) — qui ne remporte pas un vrai succès (la Biélorussie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie se joindront aux signataires en 1993).

En 1993, Moscou, à la suite de l’abolition du commandement militaire commun de la CEI, propose la mise en place de quatre « zones de sécurité » sur le territoire de la CEI, tandis que sont relancées les propositions destinées à coordonner l’activité des services de sécurité des membres de la Communauté. Le TSC reprenait l’ensemble du contenu politico-militaire de la CEI, à l’exception des missions de maintien de la paix.

Le but du TSC fut, avant la création de l’OTSC, d'améliorer l’intégration militaire dans le cadre de la CEI.

En 2002, l’OTSC, une organisation internationale à vocation politico-militaire, regroupant certains États issus de la CEI, reprendra l’application du TSC lors des réformes de la CEI.

Domaine économique[modifier | modifier le code]

L'évolution de la situation économique (1992-2000)[modifier | modifier le code]

  • Le 13 mars 1992, un accord sur le partage de la dette extérieure de l’ex-Union soviétique (notamment Russie : 61,4 %, Ukraine : 16,37 %) est conclu.
  • L’unité économique de l’organisation est, elle aussi, rapidement affaiblie par la mise en place de douanes entre les républiques. De nouvelles négociations avec la Russie, premier fournisseur de l’ex-URSS, s’ensuivent ; celle-ci exige d’importants réajustements des prix préférentiels actuels, ce qui plonge les autres États membres dans la récession.
  • Face à la politique économique décidée à Moscou, certains membres de la Communauté veulent obtenir l’autonomie monétaire. Ainsi, en 1993, le Kirghizistan, ignorant les procédures de la CEI sur l’introduction de devises, émet sa propre devise, le som, ce qui favorise l’abandon par les autres républiques du rouble comme monnaie commune.
  • Le 24 septembre 1993, la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, la Géorgie signent à Moscou un accord-cadre d’union économique (l’« Union eurasiatique du charbon et du métal ») dans le but de développer la coopération économique et commerciale (l’Ukraine et le Turkménistan s'y sont associés). On appela dès lors la CEI comme une « Union énergétique ». Le 15 avril 1994, la Moldavie adhère à l’« Union eurasiatique du charbon et du métal ». Mais l’initiative resta lettre morte[12].
  • Le 24 avril 1994, le Comité inter-étatique économique, première structure supranationale dans la région, est créé, son siège est à Moscou.
  • Entre 1994 et 1999, la CEI s’est ensuite trouvée en paralysie.
  • Après une zone de libre-échange créée en 1992, une union douanière fut mise en place entre la Biélorussie et la Russie pour faciliter leurs échanges, en janvier 1995[25],[26].
  • En 1996, la Communauté des États intégrés, basé sur l’union douanière russo-biélorusse de 1995 et regroupant la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan, est créée. Elle consistait en une union douanière destinée à renforcer les échanges entre les 6 pays membres[27].
  • Le 16 octobre 1996, l’Arménie, l’Ukraine, la Russie, la Géorgie, le Kazakhstan, la Moldavie, le Tadjikistan créent un ministère des Finances de la CEI.
  • En 2000, une réforme des organes exécutifs de la CEI a été entreprise. La Communauté économique eurasiatique, basé sur la Communauté des États intégrés, est alors créé pour effacer les échecs de la CEI et former un véritable marché commun.

Communauté économique eurasiatique[modifier | modifier le code]

  • États membres ;
  • États membres auto-suspendus ;
  • États observateurs.

La Communauté économique eurasiatique, anciennement la « Communauté des États intégrés », est une organisation intergouvernementale de coopération économique, commerciale, douanière, technologique, monétaire, financière et énergétique regroupant des États issus de la CEI.

Situation économique actuelle[modifier | modifier le code]

Pays triés par le PIB-PPA par habitant (USD)[28] Population 2013 (millions) PIB 2013 (milliards USD)[29] PIB par habitant (USD PPA, 2013) Âge médian (ans, 2013) Croissance annuelle moyenne 1998-2008
Drapeau de la Russie Russie 143,5 2 113 18 100 38,9 6.8 %
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 9,5 69.24 16 100 39,4 7.5 %
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan 17,0 224.9 14 100 29,7 8.7 %
Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan 9,4 76.01 10 800 30,1 14.6 %
Drapeau du Turkménistan Turkménistan 5,2 40.56 9 700 26,6 14.9 %
Drapeau de l'Arménie Arménie 3,0 10.44 6 300 33,7 10.3 %
Drapeau de la Moldavie Moldavie 3,6 7.932 3 800 35,7 5.0 %
Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan 30,2 55.18 3 800 27,1 6.1 %
Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan 5,7 7.23 2 500 25,7 4.5 %
Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan 8,2 8.513 2 300 23,5 8.1 %
TOTAL CEI 235,3 2 613 7 093 31,4 8.65 %

Domaine politique[modifier | modifier le code]

Organisation d’observation électorale[modifier | modifier le code]

En octobre 2002, lors des réformes de la CEI, l’Organisation de la surveillance des élections de la CEI (OSE-CEI) (russe : Миссия наблюдателей от СНГ на выборах) voit le jour, à la suite d'une réunion des chefs d’États de la CEI. Lors de cette réunion, les chefs d’États adoptent la Convention sur les normes d’élections démocratiques, les droits électoraux et libertés dans les États membres de la CEI. La mission de cet organisme est de superviser le déroulement des élections. L’OSE-CEI a déjà envoyé des observateurs électoraux dans les pays membres de la CEI.

Le caractère démocratique de l'élection présidentielle ukrainienne de 2004, qui a suivi la « révolution orange » et la mise en puissance de l’ancienne opposition, a été remis en question par la CEI, tandis que l’OSCE n’a pas trouvé d'anomalie importante. C’était la première fois que des équipes d'observation de la CEI contestent la validité d'une élection et la déclarent « illégitime ». Le 15 mars 2005, via l’Agence d’information indépendante ukrainienne, Dmytro Svystkov, un porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine, annonce que « l’Ukraine a suspendu sa participation à la CEI et à l’Organisation de la surveillance des élections ».

En 2005, la CEI fait l’éloge des élections législatives en Ouzbékistan, comme « légitime, libre et transparente ». De son côté, l’OSCE fait allusion aux élections ouzbèkes comme étant « significativement plus courtes pour les engagements de l'OSCE et autres normes internationales pour des élections démocratiques »[30],[31]. Les autorités moldaves refusent d’inviter des observateurs de la CEI lors des élections parlementaires moldaves de 2005, la Russie a critiqué l’action. Des dizaines d’observateurs biélorusses et russes ont été empêchés de parvenir en Moldavie[32].

Les observateurs de la CEI ont suivi les élections législatives de 2005, au Tadjikistan, déclarées « légales, libres et transparentes ». L’OSCE juge le résultat comme faussé.

Peu de temps après, les observateurs de la CEI saluent les élections législatives kirghizes de 2005 comme « bien organisées, libres et équitables ». À grande échelle, de violentes manifestations éclatent dans tout le pays pour protester contre ce que l'opposition appelle « des élections parlementaires truquées ». En revanche, l’OSCE déclare que les élections sont en deçà des normes internationales dans de nombreux domaines[33].

Domaine culturel[modifier | modifier le code]

La langue russe[modifier | modifier le code]

La Russie a demandé que la langue russe soit la langue officielle de l’ensemble des États membres de la CEI. Jusqu'à présent, le russe est une langue officielle dans quatre de ces États : la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizistan. Le russe est également une langue officielle en Transnistrie, ainsi que dans la région semi-autonome de Gagaouzie en Moldavie. En Ukraine, Viktor Ianoukovytch, le candidat de Moscou pour l’élection présidentielle controversée de 2004, déclara son intention de faire du russe la deuxième langue officielle de l'Ukraine. Ce que le vainqueur de l'élection, Viktor Iouchtchenko, n'a pas fait, étant davantage en accord avec la population de langue ukrainienne.

Domaine sportif (1992)[modifier | modifier le code]

Football[modifier | modifier le code]

L’équipe de football de la CEI (en russe : Сборная СНГ по футболу) est une équipe provisoire (de janvier à juin 1992) constituée des meilleurs footballeurs de la CEI. Elle regroupe 12 anciennes républiques soviétiques qui ont accédé à l’indépendance après la chute de l’Union soviétique. Elle a été mise sur pied pour assurer la continuité de l'équipe d'URSS et disputer en juin 1992 la phase finale du Championnat d'Europe pour laquelle l'équipe soviétique s'était qualifiée. L'équipe de la CEI a cessé d'exister dès son élimination du tournoi, chacune des nouvelles républiques indépendantes constituant ensuite sa propre équipe.

La coupe de football de la CEI est une compétition annuelle de football entre les meilleurs clubs des pays membres.

Jeux olympiques[modifier | modifier le code]

En 1992, lors des Jeux olympiques (à Albertville et à Barcelone), les athlètes des États membres de la CEI ont concouru en tant qu’équipe unifiée pour la première et dernière fois. Depuis lors, les États membres de la CEI ont participé aux jeux à titre individuel.

Jeux de la CEI[modifier | modifier le code]

Une compétition multisports, les Jeux de la CEI, est créée en 2021.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Sommet de la CEI du 20 au 22 juin 2000.

Bien que la CEI ait peu de pouvoirs supranationaux (elle est purement symbolique), elle possède des pouvoirs de coordination dans le domaine du commerce, des finances, de la législation et de la sécurité. Elle a également encouragé la coopération en matière de démocratisation et de coopération transfrontalière de prévention de la criminalité. En tant qu’organisation régionale, la CEI participe également aux forces de maintien de la paix des Nations Unies[34].

D’abord élaborée dans l'objectif d’instaurer une intégration économique, la CEI est devenue essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l’ex-Union soviétique, disposant d’un contenu économique, militaire et politique limité : de nombreux accords bilatéraux de libre-échange ont toutefois été signés entre les membres. Les accords concernant des politiques extérieures ou de défense communes sont également fréquents au sein de cette organisation[N 3],[35],[36],[37].

Cependant, incapable de s’affirmer sur la scène internationale, en proie à des luttes intestines alimentées par les tendances hégémoniques de la Russie et sécessionnistes de certaines républiques, la CEI n'est pas parvenue à être le fer de lance d’une nouvelle unité économique et politique.

Malgré ces échecs, plusieurs anciennes républiques soviétiques sont restées groupées en matière économique via l’Eurasec, jusqu'à sa dissolution en 2015, et politico-militaire via l’OTSC. Cependant, une intégration à long terme « à l’européenne » n’est pas totalement exclue pour une partie réduite de l’ancien espace soviétique. Certaines républiques n’adhèrent pas à ces organisations (l’Ukraine[N 4], l’Azerbaïdjan[N 4], le Turkménistan[N 4], la Moldavie[N 5] et la Géorgie[N 6]). Quelques-unes ont montré de l’intérêt à adhérer à l’OTAN et à l’Union européenne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L’octroi d'une personnalité juridique à l’OTSC permet ainsi l’indépendance de cette dernière par rapport à la CEI.
  2. L’« étranger proche » est une doctrine géopolitique russe visant les anciennes républiques soviétiques (sauf les États baltes qui sont dans l’« étranger éloigné » de la Russie). Cette doctrine vise, en gros, à placer, à nouveau, l’espace post-soviétique sous la tutelle russe.
  3. Les sommets de l’OTSC et de l’Eurasec ne sont pas comptés dedans. Seuls, les accords bilatéraux, trilatéraux, quadrilatéraux, unanimes et autres accords conclus dans le cadre de la CEI sont comptés ici.
  4. a b et c L’Ukraine, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan tentent de se dégager de la tutelle russe.
  5. Bien que russophile, la Moldavie, à la suite des récents évènements en Ukraine, se retourne à 180° et cherche un partenariat avec l’UE et l’OTAN tout en restant proche de Moscou.
  6. La Géorgie, pro-occidentale, a totalement rompu avec ces organisations et la CEI, elle-même, lors de l’intervention russe en été 2008.

Références[modifier | modifier le code]

  1. La Documentation française : les organisations en Europe. CEI.
  2. (ru) « Гросу объявил о начале процедуры выхода РМ из Парламентской Ассамблеи СНГ », sur point.md,‎ .
  3. a et b (ru) Tatiana Gayzhevskaya, « Грузия проиграла, а СНГ будет жить вечно! » [« La Géorgie a perdu, et de la CEI vivra pour toujours ! »], sur obozrevatel.com,‎ .
  4. « Géorgie : la sortie de la CEI validée », sur lefigaro.fr, .
  5. « La Géorgie se retire officiellement mardi de la Communauté des États indépendants », sur leparisien.fr, .
  6. (en) « Poroshenko signs decree on final termination of Ukraine's participation in CIS statutory bodies », sur unian.info (consulté le )
  7. « La Moldavie quitte la CEI, la Gagaouzie veut ouvrir une représentation en Russie », sur Le Courrier des Balkans, (consulté le )
  8. Garik Galstyan, Les intérêts géopolitiques russes dans la région caspienne, p. 206.
  9. a b c d et e La Communauté des États Indépendants, Colisée, 23 juin 2003.
  10. Nargiz Asadova, An interview with Prime Minister of Kazakhstan Karim Masimov, 4 juin 2007, p. 2.
  11. (en)[PDF] Audrius Zulys, Toward a Union State of Russia and Belarus, 2005, p. 149.
  12. a b c et d Garik Galstyan, Les intérêts géopolitiques russes dans la région caspienne, 2007, page 209.
  13. (fr) Irina Tsaregorodtseva, « Afghanistan et la CEI », rbcdaily.ru, 3 avril 2008.
  14. (fr) Assemblée interparlementaire.
  15. a b c et d « La Communauté des États Indépendants (CEI) », Association France Oural, juin 1994.
  16. Gabriel Wackerman, La Russie en dissertations corrigés et dossiers, Paris, Ellipses, 2007, p. 77.
  17. « Géopolitique altaïque : l’OTSC et ses ambitions politico-militaires », Fenêtre sur l'Europe, 14 juin 2008.
  18. « Force de maintien de la paix sur la frontière géorgio-abkhazienne », Université de Montréal.
  19. « Mission d’observation des Nations Unies en Georgie », Université de Montréal.
  20. a et b « Caucase : la MONUG préoccupée par la concentration forces abkhazes à la frontière géorgienne », RIA Novosti, 12 décembre 2008.
  21. a et b « Des troupes russes stationneront en Abkhazie-Ossétie du Sud (Lavrov) », RIA Novosti, 9 septembre 2008.
  22. « Force conjointe de maintien de la paix en Ossétie du Sud », Université de Montréal.
  23. « Force conjointe de maintien de la paix sur la frontière moldavo-transnistrienne », Université de Montréal.
  24. « Après Tbilissi, Chisinau réclame le départ des soldats de la paix russes », RIA Novosti, 2 octobre 2007.
  25. (fr) « Union douanière de la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan », Бизнес в странах СНГ, 28 décembre 2006.
  26. « Chronologie de la Biélorussie », L'Express, 26 décembre 2006.
  27. « Où va la Russie ? », Bienvenue au Sénat.
  28. Données extraites de The Economist - Pocket World in Figures, 2011.
  29. (en) « The World Fact Book », sur CIA, (consulté le ).
  30. (en) Yelena Glumskova et Sergei Strokan, « Foreign observers differ in their evaluation of the election in Uzbekistan », ferghana.ru, 29 décembre 2004.
  31. (en) « Alexander Yakovenko, the Spokesman of Russia's Ministry of Foreign Affairs, Answers a Russian Media Question Regarding International Observers' Conclusions on Election Results in Ukraine and Uzbekistan », Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation, 28 décembre 2004.
  32. (en) Moldova Azi, « CIS Observers Outraged by Deportation of Colleagues », old.azi.md, 7 mars 2005.
  33. (en) Roman Kupchinsky, « CIS: Monitoring The Election Monitors », sur Radio Free Europe Radio Liberty, .
  34. (en)[PDF] « Regional organizations in UN peacekeeping activities », Département des Opérations de maintien de la Paix, mars 1999.
  35. « Medvedev en Ouzbékistan : accords de coopération diplomatique », RIA Novosti, 23 janvier 2009.
  36. « Russie-Kirghizstan : vers le renforcement de la coopération militaire (président kirghiz) », RIA Novosti, 9 octobre 2008.
  37. « La Russie accordera à l’Arménie un crédit de stabilisation (Koudrine) », RIA Novosti, 4 février 2009.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Communauté des États indépendants.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]