Aller au contenu

Francisation (lexicologie)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 août 2013 à 06:26 et modifiée en dernier par Nouill (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

La francisation désigne la transformation de mots d'une langue étrangère, par exemple les toponymes, pour qu'ils aient une consonance plus commune en français[1].

La francisation englobe les changements d'orthographe et de grammaire d'emprunts, l'usage préférentiel de calques, voire de néologismes originaux, afin d'obtenir un lemme qui respecte les traditions et règles de la langue française, d'ordre phonétique ou grammatical.

La francisation est généralement validée puis recommandée par les organismes officiels de terminologie de la langue française dans les pays francophones, comme la Délégation générale à la langue française et aux langues de France et l'Office québécois de la langue française[2].

Exemples de transformation orthographique :

Calque :

Néologisme original :

  • Courriel pour e-mail (usage popularisé au Québec et rendu officiel en France à partir de 2003[4]).
  • Pourriel pour spam
  • numéro d’urgence (22 septembre 2000) ou aide en ligne (28 juillet 2001) ou téléassistance (14 décembre 2004) au lieu de hotline
  • Biodégradable

Francisation par reproduction de sigles :

  • FAQ, de l'anglais Frequently Asked Questions, francisé en « foire aux questions »
  • GPS, de l'anglais Global Positioning System, francisé en « guidage par satellite » ou « géolocalisation par satellite »

Toponymie

Lorsqu'un nouveau territoire entrait dans le giron français, l'administration, surtout par le passé, a régulièrement francisé certains noms de lieux, de fleuves, de montagnes… pour mieux intégrer cette région. Cela concerne plutôt les régions périphériques, voire uniquement celles appartenant à une sphère linguistique (Alsace, Bretagne, Flandre, Roussillon (Pyrénées-Orientales), Occitanie, Pays basque, Savoie, Corse, etc.).

Cette francisation peut prendre plusieurs formes :

Adaptation On cherche à donner une simple allure française sans trop défigurer la graphie originelle, mais sans se préoccuper du sens initial
  • Sengeirac est devenue Saint-Geyrac (pourtant le nom occitan originel n'avait aucun lien avec un saint particulier)
  • d'innombrables Kroaz-hent bretons (croix de chemins, carrefours) sont devenus des Croissant
Traduction On traduit mot pour mot le nom originel, ce qui permet de conserver l'origine du nom ; toutefois, on rencontre fréquemment des méprises (étymologies fantaisistes), voire des erreurs, de traduction Sent Trían (Saint Trojan) est devenu Sainte-Trie comme Sant Sev (Saint Sev) est devenu Sainte-Sève (avec changement de genre)
Hybridation On ne traduit qu'une partie du nom, soit le suffixe, soit le préfixe, en conservant intact le reste du nom originel ; cela donne parfois lieu à des tautologies
  • La Balme est devenue La Balme-les-Grottes (« Balme » et « Grotte » ont tous les deux le même sens)
  • Col de Porte vient de Porta (« col étroit »), et donc veut dire « col du col »
  • le Tuchenn Gador (butte du trône) est devenu Signal de Toussaines (donc signe ou sommet de butte)
Transcription Il ne s'agit pas de francisation à proprement parler puisque la graphie initiale est conservée ; seule la prononciation est alors réellement francisée
  • Chamonix est prononcé « Tsamoni » en savoyard, mais en français on a tendance à dire « Chamoni », voire « Chamonixe ».
  • Ar Faou (la hêtraie), dont la graphie était phonétique, est resté Le Faou, mais prononcé « le fou »
Cacographie Des erreurs de copies ont pu subvenir, particulièrement lorsque des envoyés francophones pénétraient des régions parlant d'autres langues et que ceux-ci comprenaient mal les habitants de la région.
  • Capbreton provient du nom originel en occitan Cap Berton (prononciation « cabertoun »). La francisation Cap-Breton dénote une inversion du e et du r, puis ultérieurement les deux termes ont fusionné.

Références

  1. https://sites.google.com/site/famillesdemots/franc (fr)
  2. (fr) Dispositif d'enrichissement de la langue française en France.
  3. (fr) Henriette Walter, Dictionnaire des mots d'origine étrangère, Larousse, 1991, p. 251 : lune de miel n.f., traduction de l'anglais honeymoon, première lunaison qui suit le mariage, de honey, « miel », et de moon, « lune »; XIXe siècle. Le Webster's New World Dictionary of American English , 3rd College Edition, donne aussi comme origine possible le vieux norois (Old Norse) hjūnōttsmānathr, lit. wedding-night month.
  4. (fr) « La modernisation du Québec, (1960-1981). Le français, langue étatique. », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )

Liens internes