Ordre d'exécution

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Un ordre d'exécution est un document juridique ordonnant de procéder à l'exécution de la peine de mort. Il en détermine la date le plus souvent. Dans les pays où ce document existe, une exécution ne pourra pas être mise en œuvre sans lui, et sera dans le cas contraire considérée comme une exécution sommaire ou un assassinat.

Dans tous les pays disposant de la peine de mort, la procédure d'ordre d'exécution n'existe pas nécessairement. Si c'est le cas, elle peut donner à l'autorité exécutive ou judiciaire un pouvoir discrétionnaire concernant les suites à donner à une affaire capitale une fois que tous les recours ont déjà été rejetés, sans avoir à se prononcer sur une éventuelle commutation.

Une pratique courante dans certains États des États-Unis consiste à fixer une date d'exécution entre deux recours judiciaires, en sachant qu'elle sera annulée pour obliger l'accusé à épuiser le processus judiciaire. Une date d'exécution ne sera considérée comme sérieuse que si une Cour d'appel Fédérale a rejeté son recours.

Typologie

États où l'ordre est signé par le pouvoir exécutif

États où l'ordre est signé par le pouvoir judiciaire

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Un ordre d'exécution au Texas
  • Tous les autres États des États-Unis :
    • Dans bon nombre d'États cette mission revient à la juridiction suprême, ce qui est en revanche problématique dans certains États où le nombre de condamnés à mort se chiffre en centaines. En Ohio, un procureur avait déclaré que bien que vingt condamnés avaient épuisé le processus judiciaire, pour éviter d'engorger la haute juridiction, il ne requiert d'ordre d'exécution que contre 4 ou 5 condamnés en même temps jusqu'à ce que la Cour rende sa décision (qui prend du temps et qui n'est pas toujours positive).
    • Dans la plupart des États il s'agit du juge de premier ressort ou de son successeur. L'exemple le plus typique est le Texas où chaque juge ayant rarement plus d'un condamné dans cette situation, il peut y consacrer du temps et accéder à la requête plus rapidement.

Dans les États américains où l'ordre d'exécution n'est pas signé par le gouverneur, le pouvoir d'ordonner l'exécution n'est pas autant discrétionnaire : les juridictions concernées doivent légalement justifier le refus d'ordonner l'exécution par un recours sérieux ou un motif exceptionnel, indépendamment de leur avis concernant le fait que l'accusé mérite d'être exécuté ou non.

  • Inde.
  • Au Bangladesh, c'est également une juridiction de premier ressort qui arrête l'ordre d'exécution après avoir reçu, de la part du bureau du Procureur général, les archives prouvant que la Cour suprême du pays a rejeté l'appel du condamné. L'exécution a lieu 21 jours au plus tôt et 28 jours au plus tard suivant la réception de cet ordre par les autorités de la prison[2].
  • En Chine populaire, une fois que la chambre de la Cour populaire suprême a confirmé la condamnation à mort, le président de ladite cour doit signer et envoyer un ordre d'exécution à la juridiction locale où se trouve incarcéré le condamné, laquelle doit faire procéder à cette exécution dans un délai de 7 jours suivant la reception de cet ordre. Là encore, il ne s'agit pas d'un pouvoir discrétionnaire mais d'une simple obligation administrative[3].

États où l'ordre n'existait pas

Rejet de la grâce de Christian Ranucci
  • En France avant l'abolition de la peine de mort, la signature du rejet de la grâce, sur lequel il était mentionné que le chef de l'État « décide de laisser la justice suivre son cours », équivalait à un ordre d'exécution qui ne dit pas son nom, le Président de la République étant tout à fait conscient que le bourreau ferait son office dans les jours qui suivent. Contrairement à la grâce qui constitue juridiquement un décret, le rejet n'était pas soumis au contreseing. Si bien que Georges Pompidou dut menacer de démissionner pour empêcher général de Gaulle de faire exécuter Edmond Jouhaud[4].
  • Au Royaume-Uni où régnait le système des peines de mort automatiques, la date d'exécution laissait simplement un laps de temps nécessaire au gouvernement pour décider d'une éventuelle commutation.
    La formule consacrée au Royaume-Uni, que le ministre de l'intérieur écrivait de sa main sur le dossier du condamné en cas de rejet de la grâce, était sensiblement similaire à celle de la France : The law must take its course (« La loi doit prendre sa course »)[5].

Références

Liens externes