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Rima Hassan

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Rima Hassan
Rima Hassan en avril 2024.
Fonctions
Présidente
Observatoire des camps de réfugiés (d)
depuis
Fondatrice
depuis
Biographie
Naissance
Nationalités
française (depuis le )
palestinienneVoir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour

Rima Hassan, née le dans le camp de réfugiés palestiniens de Neirab, près d'Alep (Syrie), est une juriste française d'origine palestinienne. Arrivée en France vers l’âge de 9 ans, elle est diplômée d'un master en droit international et fonde l’ONG Observatoire des camps de réfugiés en 2019 ainsi que le collectif Action Palestine France, en 2023.

Situation personnelle

Rima Hassan Mobarak naît le dans le camp de réfugiés palestiniens de Neirab, près d'Alep (Syrie)[N 1]. Elle est la dernière des six enfants d'une institutrice, née en 1958, et d'un militaire palestinien dont les parents ont été forcés à l'exil vers la Syrie lors de la création d’Israël en 1948, pendant la Nakba[1]. Sa grand-mère maternelle, issue d’une famille de notables syriens, les Hanano (on y compte Ibrahim Hananou, un des principaux contributeurs de l'indépendance syrienne opposé au mandat français) avait épousé un réfugié palestinien, et s’était installé avec lui dans le camp de Neirab[2]. Hassan grandit dans ce même camp[3]. Vers l'âge de 9 ans elle arrive à Niort, dans les Deux-Sèvres, avec sa sœur et ses quatre frères[4].

Rima Hassan obtient la nationalité française en 2010[1]. Après cela, elle cherche à se rendre en Palestine, mais elle est empêchée d'embarquer dans l'avion, ce qu'elle considère être une injustice et qui motive son engagement[3]. Quand la guerre éclate en Syrie, en 2011, Rima Hassan cherche à savoir ce qui se passe dans le camp de Neirab.[réf. nécessaire]

Après avoir obtenu en 2011 un baccalauréat scientifique au lycée de Niort, elle termine une licence de droit (à Évry puis à Montpellier) en 2014 ; elle part au Liban un an et termine son master en 2016 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[4]. Elle s'intéresse à la comparaison juridique entre l’Afrique du Sud et Israël dans un mémoire de master en droit international[5].

Parcours professionnel

Rima Hassan intègre l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en 2016[4] puis au bout de 18 mois, travaille à la Cour nationale du droit d'asile[6],[1] pendant six ans et jusqu'en 2023[3].

En 2019, elle fonde l'ONG Observatoire des camps de réfugiés[7],[8],[4],[9].

En 2023, dans le contexte des bombardements aériens de la bande de Gaza et de l'offensive terrestre sur ce territoire entrepris par Israël, après l'attaque du Hamas contre Israël du , Rima Hassan interrompt son contrat avec la Cour nationale du droit d’asile et renonce à un poste de chargée de plaidoyer sur les questions de migration proposé par Amnesty International[3]. À la place, elle va s'installer dans le camp de réfugiés palestiniens de Neirab, près d’Alep, « afin d'être proche de son peuple »[3], et crée le collectif Action Palestine France sur Telegram[1].

Jusqu'en , elle conseille aussi L'Oréal sur la diversité et les enjeux d’insertion des réfugiés[10].

Parcours politique

Lors des élections européennes de 2024, elle rejoint la liste de La France insoumise, où elle figure en septième place[11],[12], après avoir été aussi approché pour figurer sur la liste Les Écologistes mais en position non-éligible[13],[14].

Prises de position

Conflit israélo-palestinien

Rima Hassan défend la création d’un État binational démocratique en résolution au conflit israélo-palestinien, estimant qu'« il n’y aura pas de solution à deux États »[15],[10].

Déplorant le fait que les Palestiniens ayant été expulsés de leur pays natal ne puissent plus y retourner, Rima Hassan reprend en France l'usage du terme apartheid pour qualifier l'oppression de l'État d'Israël à l'égard des Palestiniens, un terme utilisé par les ONG de défense des droits humains[16],[3].

Guerre Israël-Hamas de 2023-2024

Dès le début de la guerre Israël-Hamas, elle affirme suite aux attaques du Hamas qu'il est « moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils »[3],[12], mais refuse l'injonction « politico-médiatique » à « transformer [cette] empathie naturelle en un soutien à l’État d’Israël »[3]. Elle condamne également « les crimes de guerre du Hamas », « l’impunité d’Israël », et le « génocide » des Palestiniens[1],[5]. Deux interventions en ce sens dans Mediapart et Blast « lui ont valu une cascade de menaces de mort par SMS »[16],[3].

Le 29 janvier, le président du CRIF l'accuse de « justifier les exactions du 7 octobre » du Hamas[17],[18],[19],[20] et l’animateur Arthur de « faire l’apologie du terrorisme », en proposant à ses 3 millions de followers[21] de se « donner rendez-vous à la grande soirée Forbes »[22],[19], le CRIF ne se joignant à Arthur que pour contester la remise de la distinction accordée en août[21]. Forbes annonce trois jours après que « les conditions ne sont plus réunies pour que la soirée se déroule bien ». Arthur et le CRIF se basent sur 9 secondes tweetées fin janvier[23], par des internautes[24], extraites d'un teaser vidéo de 2 minutes diffusé le même jour par Le Crayon, mais retiré immédiatement face à l'emballement sur Internet[24]. Le 13 mars, Arrêt sur images révèle que Rima Hassan, dans la partie de ce teaser coupée au montage, « hors contexte » et sans l'accord du média qui a réalisé l'interview[24], qualifie au contraire de « terroriste » l'action du Hamas et ne juge « légitime » l'existence du Hamas, vainqueur des élections de 2006[24], que pour dénoncer comme « illégitime » son attaque du 7 octobre. Rima Hassan porte plainte contre Arthur pour diffamation [25].

Distinctions

En août 2023, Forbes la classe dans les « 40 femmes d’exception qui ont marqué l’année et qui ont fait rayonner la France à l’international »[26],[16].

Notes et références

Notes

  1. Le décret de naturalisation indique « HASSAN (Rima), née le 28/04/1992 à Alep (Syrie), NAT, 2010 × 205018, dép. 079, Dt. 046/901 ».

Références

  1. a b c d et e Guillaume Gendron, « Rima Hassan, la Palestine à cœur et à cris » Accès payant, sur Libération, (consulté le ).
  2. Marie Vaton, « C’est l’histoire de Malak, héritière syrienne tombée amoureuse d’un charismatique Palestinien », sur L'Obs, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h et i Benjamin Barthe, « Rima Hassan, la Palestine chevillée au cœur », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  4. a b c et d « Rima Hassan : "L'intégration ne se dicte pas, elle se vit" », sur La Nouvelle République, .
  5. a et b Amélie Poinssot, « Rima Hassan : « Nous subissons une punition collective » » Accès payant, sur Mediapart (consulté le ).
  6. « En sol majeur - Rima Hassan Mobarak, au service des Réfugiés », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  7. « Rima Hassan, visage et contre-pouvoir des camps de réfugiés », sur Challenges, (consulté le ).
  8. Emmanuelle Vibert, « Rima Hassan, à l’origine de l’Observatoire des camps de réfugiés, se veut la voix des indésirables », sur Le Parisien, (consulté le ).
  9. « Rima Hassan : la voix des camps de réfugiés », sur À Priori(s) (consulté le ).
  10. a et b Alix L'Hospital, « Rima Hassan : les ambiguïtés d'une "Greta Thunberg" de la cause palestinienne », sur L'Express, (consulté le ).
  11. « Elections européennes 2024 : La France insoumise dévoile sa liste, la militante propalestinienne Rima Hassan en septième position » Accès libre, sur Franceinfo, (consulté le ).
  12. a et b Benjamin Barthe, « Rima Hassan, le choix de l’insoumission », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Pierre Maurer, « Européennes : avec Rima Hassan, LFI place la Palestine au cœur de sa campagne », Le Parisien, (consulté le ).
  14. chez Pol, « Européennes : les Ecologistes ont tenté de débaucher Rima Hassan » Accès payant, sur Liberation.fr, .
  15. Elsa de La Roche Saint-André, « Quelle est l’origine du slogan polémique «From the river to the sea» utilisé par les soutiens de la Palestine ? » Accès libre, sur Libération, (consulté le ).
  16. a b et c Anne Bernas, « Rima Hassan, juriste, dénonce «cet élan qui consiste à nuire aux paroles palestiniennes» », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  17. Thibaut Le Gal, « Européennes 2024 : Pourquoi Rima Hassan, militante pro-Palestine présente sur la liste LFI, fait-elle polémique ? », 20 Minutes, (consulté le ).
  18. Hadrien Mathoux, « Rima Hassan, activiste pro-Palestine au profil polémique, intègre la liste LFI aux européennes », Marianne, (consulté le ).
  19. a et b « Arthur réagit à la nomination de l’activiste anti-Israël Rima Hassan par Forbes », Times of Israel, (consulté le ).
  20. « La cérémonie Forbes en l’honneur des « 40 femmes de l’année » annulée après une polémique », Ouest-France, (consulté le ).
  21. a et b Benjamin Puech, « Violente passe d’armes entre Arthur et la militante franco-palestinienne Rima Hassan », sur https://tvmag.lefigaro.fr/, (consulté le ).
  22. Ju.M., « L’animateur Arthur fustige Forbes d’avoir choisi Rima Hassan parmi les femmes de 2023, la juriste lui répond », La Voix du Nord, (consulté le ).
  23. Paméla Rougerie, « Forbes : la cérémonie des « 40 femmes de l’année » annulée à cause de la présence de la militante Rima Hassan », Le Parisien, (consulté le ).
  24. a b c et d Robin Andraca et Alizée Vincent, « "Action légitime" du Hamas : autopsie de la polémique Rima Hassan », sur Arrêt sur images (consulté le )
  25. « Rima Hassan, qualifiée d’antisémite par Arthur, va déposer plainte pour diffamation », Le Parisien, (consulté le ).
  26. « Classement | 40 femmes Forbes | Rima Hassan », sur Forbes, (consulté le ).