Modistes

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Les modistes (latin Modistae) constituent une école de grammairiens et de philosophes du langage actifs dans la seconde moitié du XIIIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, notamment à l'université de Paris. Leur nom vient du fait qu'ils désignent eux-mêmes les principes de la grammaire comme « modes de signifier » (modi significandi). Leur théorie est désignée aussi sous le nom de grammaire spéculative (grammatica speculativa, expression utilisée par Thomas d'Erfurt dans son traité).

La pensée des modistes[modifier | modifier le code]

L'objectif des modistes est de ne pas se contenter d'une grammaire normative décrivant les énoncés corrects, mais d'expliquer les fondements de la grammaire[1].

Ils ne s'intéressent pas à la signification, qui relève de la logique, mais aux règles de construction des énoncés. Ce faisant, ils affirment l'autonomie de la grammaire par rapport à la logique.

Les traités des modistes (en particulier celui de Thomas d'Erfurt) sont construits en trois parties :

  • le proemium, où les « modes de signifier » sont posés comme principes de la grammaire ;
  • l’etymologia, qui étudie les parties du discours ;
  • la dyasynthetica, qui correspond à la syntaxe.

Liste de modistes[modifier | modifier le code]

  • Martin de Dacie[2], auteur d'un traité De modis significandi (après 1255) et considéré souvent comme le premier des modistes.
  • Boèce de Dacie, auteur de Modi significandi sive quaestiones super Priscianum maiorem (vers 1270).
  • Jean de Dacie auteur de la Summa grammatica (1280).
  • Simon de Dacie auteur de Domus gramaticae (entre 1255 et 1270).
  • Raoul le Breton (Radulphus Brito).
  • Thomas d'Erfurt, auteur du Tractatus de modis significandi seu grammatica speculativa (fin du XIIIe siècle).
  • Siger de Courtrai, auteur d'une Summa modorum significandi.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La grammaire, qui était un art, doit devenir une science. En ce sens, les modistes se situent dans la lignée de Robert Kilwardby (1215-1279) et de son Commentaire sur Priscien Mineur.
  2. Les quatre grammairiens dits « de Dacie » sont des Danois.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Irène Rosier, La grammaire spéculative des modistes, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires de Lille, 1980. (ISBN 2-85939-145-2) (En ligne.)
  • (en) E. J. Ashworth, The Tradition of Medieval Logic and Speculative Grammar, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1977.
  • (en) G. L. Bursill-Hall, Speculative Grammars of the Middle Ages: The Doctrine of the partes orationis of the Modistae (coll. « Approaches to Semantics », 11), La Haye, Mouton, 1971.

Articles connexes[modifier | modifier le code]