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Transition démocratique en Tunisie

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Transition démocratique en Tunisie
Description de cette image, également commentée ci-après
Moncef Marzouki, président de la République, Mustapha Ben Jaafar, Président de l'Assemblée constituante et Ali Larayedh, chef du gouvernement, le 27 janvier 2014, promulguant la nouvelle constitution tunisienne adoptée la veille.

Date -
(3 ans, 11 mois et 16 jours)
Lieu Drapeau de la Tunisie Tunisie
Résultat Fin du régime de Ben Ali
Adoption d'une nouvelle constitution
Investiture de Béji Caïd Essebsi en tant que président de la République.
Chronologie
15 janvier 2011 Fouad Mebazaa est investi en tant que président de la République par intérim et reconduit Mohamed Ghannouchi en tant que Premier ministre.
27 février 2011 Suite à la pression populaire, Mohamed Ghannouchi démissionne et Béji Caïd Essebsi lui succède en tant que Premier ministre.
23 décembre 2011 Élection de l'Assemblée constituante tunisienne de 2011
12 décembre 2011 Élection de Moncef Marzouki en tant que président de la République à titre provisoire.
24 décembre 2011 Hamadi Jebali succède à Caïd Essebsi en tant que chef du gouvernement, après avoir formé son cabinet, avec le soutient de la Troïka
6 février 2013 Assassinat de Chokri Belaïd.
15 mars 2013 Ali Larayedh succède à Jebali en tant que chef du gouvernement et forme son cabinet.
25 juillet 2013 Assassinat de Mohamed Brahmi.
27 janvier 2014 Promulgation de la nouvelle Constitution adoptée la veille par les trois présidents.
29 janvier 2014 Mehdi Jomaa est investi en tant que chef du gouvernement après avoir été désigné pour le poste par le dialogue national.
21 décembre 2014 Tenue du second tour de la première élection présidentielle démocratique en Tunisie, à la suite de quoi Béji Caïd Essebsi est élu président face au président sortant Moncef Marzouki.
31 décembre 2014 Investiture de Béji Caïd Essebsi en tant que président de la République.

La transition démocratique en Tunisie (arabe : المرحلة الإنتقالية في تونس) a eu lieu en Tunisie, après la révolution du jasmin et la fuite du président Zine el-Abidine Ben Ali le . Elle se déroule du , date de l'investiture du président intérimaire Fouad Mebazaa au , après l'investiture de Béji Caïd Essebsi.

Cette période voit l'adoption, sous la présidence de Moncef Marzouki, d'une nouvelle Constitution en remplacement de la Constitution de 1959.

Contexte

Régime de Ben Ali

Révolution tunisienne

À partir du , après l'immolation de Mohamed Bouazizi, marchand ambulant maltraité par des policiers et ne supportant pas les injustices, une révolte populaire éclate[1]. Elle sera ensuite dénommée révolution du jasmin[2].

Le , soit près d'un mois après le début de la révolte, le président de la République tunisienne, Zine el-Abidine Ben Ali, fuit en direction de l'Arabie saoudite à bord de son avion[3]. Au même moment, le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, s'autoproclame président de la République par intérim[4].

Le lendemain, le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, est désigné pour assurer l'intérim présidentiel par le Conseil constitutionnel[5].

Échec du second gouvernement de Mohamed Ghannouchi

Le , le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, pourtant contesté, conserve son poste de chef du gouvernement mais nomme de nouveaux ministres[6].

Au même moment, de nombreux manifestants continuent de demander le départ du Premier ministre même si ce dernier a promis de mettre un terme à sa carrière politique après les prochaines élections[7].

Le , Mohamed Ghannouchi présente sa démission sous la pression de la rue[8]. Il est remplacé par Béji Caïd Essebsi[9].

Gouvernement de Béji Caïd Essebsi

Béji Caïd Essebsi est Premier ministre en 2011.

Béji Caïd Essebsi est nommé Premier ministre du gouvernement provisoire post-révolutionnaire, le 27 février 2011, en remplacement de Mohamed Ghannouchi forcé de démissionner sous la pression populaire[10]. Son gouvernement s'appuie d'abord sur le gouvernement précédent mais, à la suite de démissions de quelques-uns de ses membres, il annonce le 7 mars une liste de 22 ministres et de neuf secrétaires d'État tous sans appartenance politique comme il l'avait promis. Le président par intérim Fouad Mebazaa motive son choix sur le fait que Caïd Essebsi soit « connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie » et à « la vie privée impeccable ».

Le 4 mars 2011, Caïd Essebsi prononce un discours où il appelle à rompre avec la Constitution de 1959[11]. La veille, le président par intérim Fouad Mebazaa, avait appelé à l'élection d'une assemblée constituante, la qualifiant d'« entrée dans une nouvelle ère »[12]. Cette idée était notamment une revendication du Conseil de la protection de la révolution, collectif de partis politiques, de l'Union générale tunisienne du travail et d'organisations de la société civile[13]. Pourtant, élections, après de multiples rebondissements[14], sont ensuite repoussées au [15]. Les Tunisiens de l'étranger doivent voter pour leur part du 20 au 22 octobre[16]. La plupart des partis approuvent la nouvelle date, y compris Ennahdha, le Parti démocrate progressiste, le mouvement Ettajdid, Al Majd, le Parti communiste des ouvriers de Tunisie et le Parti social-libéral[17]. La raison de ce retard était la question des listes électorales pas encore prêtes.

Ces élections sont remportées par Ennahdha qui obtient la majorité relative des sièges.

Élection de l'Assemblée constituante

Régime de la Troïka

À la suite de l'adoption de la loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics, le secrétaire général d'Ennahdha, Hamadi Jebali, est nommé Premier ministre et forme un gouvernement de coalition avec le Congrès pour la République et Ettakatol[18]. C'est la Troïka.

Gouvernement Hamadi Jebali

Hamadi Jebali, premier chef du gouvernement de la Troïka.
Hamadi Jebali, premier chef du gouvernement de la Troïka..
Ali Larayedh, second chef du gouvernement de la Troïka.
Ali Larayedh, second chef du gouvernement de la Troïka..

Après avoir été élu président de la République tunisienne, Moncef Marzouki nomme Hamadi Jebali, secrétaire général et numéro deux du mouvement Ennahdha, au poste de chef du gouvernement le et le charge de former un gouvernement[19].

La composition du cabinet est soumise au président Marzouki puis à l'Assemblée constituante le 22 décembre. Le 23 décembre, celle-ci accorde sa confiance au nouveau gouvernement par 154 voix pour, 38 contre et 11 abstentions[20]. Le gouvernement prête serment devant le président Marzouki le lendemain[21] ; celui-ci prête serment le lendemain du vote, la cérémonie de passation des pouvoirs entre Jebali et Béji Caïd Essebsi, Premier ministre sortant, ayant lieu au Dar El Bey, siège du Premier ministère, le 26 décembre, en présence des membres du gouvernement ainsi que de leurs prédécesseurs.

Le , après l'assassinat de Chokri Belaïd, le chef du gouvernement Hamadi Jebali présente sa démission[22]. Il est remplacé par Ali Larayedh qui lui succède le 22 février suivant[23]. Ce dernier forme son gouvernement le [24].

Gouvernement de Ali Larayedh

Suite à l'assassinat de Mohamed Brahmi, Larayedh présente sa démission[25].

Assassinat de Mohamed Brahmi

Projet de Constitution de juin 2013

En juin 2013, un projet de Constitution est publié[26]. Certains opposants critiquent le fait que l'islam soit religion d'État et que la Constitution ne fasse pas allusion à l'égalité entre les hommes et les femmes.

Adoption de la nouvelle Constitution

Le , la nouvelle Constitution est adoptée[27].

Gouvernement Jomaa

Fichier:Mehdi Jomaa.jpg
Mehdi Jomaa, chef du gouvernement issu de l'accord de gouvernement de technocrates.

Mehdi Jomaa est nommé chef du gouvernement le [28]. Il forme son gouvernement le 29 janvier suivant[29].

Élections législatives et présidentielles et fin de la transition

En octobre 2014, Nidaa Tounes remporte les législatives[30]. Ensuite, Béji Caïd Essebsi, en tête du premier tour[31] puis remporte le la présidentielle face au président sortant Moncef Marzouki[32].

Moncef Marzouki quitte ses fonctions à l'issue de la passation de pouvoirs, organisée le 31 décembre, après la prestation de serment de Caïd Essebsi[33].

Notes et références

  1. http://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mohamed-bouazizi-l-immolation-qui-a-declenche-le-printemps-arabe_459202.html
  2. http://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mohamed-bouazizi-l-immolation-qui-a-declenche-le-printemps-arabe_459202.html
  3. http://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mohamed-bouazizi-l-immolation-qui-a-declenche-le-printemps-arabe_459202.html
  4. http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110114182051/
  5. http://www.lepoint.fr/monde/tunisie-fouad-mebazaa-nouveau-president-de-la-republique-par-interim-15-01-2011-129825_24.php
  6. http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20110127.OBS7053/tunisie-le-gouvernement-remanie-mais-ghannouchi-conteste.html
  7. http://www.lexpress.fr/actualites/2/nouvelles-manifestations-en-tunisie-contre-mohammed-ghannouchi_954945.html
  8. http://www.rfi.fr/afrique/20110227-tunisie-mohamed-ghannouchi-demissione-sous-pression-rue/
  9. http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110228092217/
  10. « Tunisie : le Premier ministre annonce sa démission », sur Le Figaro,
  11. http://www.babnet.net/kiwidetail-33362.asp
  12. (fr) « En Tunisie, une Assemblée constituante sera élue le 24 juillet », Libération, 4 mars 2011
  13. (fr) « Tunisie : une Assemblée constituante pourrait être créée », Le Monde, 1er mars 2011
  14. (en) « Government to stick to July 24 election date: Tunisian PM », People's Daily Online, 19 mai 2011
  15. (fr) « Tunisie : les élections reportées au 23 octobre », Les Échos, 8 juin 2011
  16. (en) « Campaigning begins in historic Tunisia poll », Agence France-Presse, 1er octobre 2011
  17. (en) « Majority of Tunisian political parties approve new election date », People's Daily Online, 10 juin 2011
  18. http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---Que-reste-t-il-encore-du-CPR-et-d%E2%80%99Ettakatol-dans-la-Tro%C3%AFka-,519,30259,1
  19. (fr) « Hamadi Jebali, numéro 2 du parti Ennahdha, nommé chef du gouvernement tunisien », Radio France internationale, 14 décembre 2011
  20. (fr) « L'Assemblée tunisienne accorde sa confiance au gouvernement », Le Monde, 23 décembre 2011
  21. (fr) « Tunisie : les membres du nouveau gouvernement ont prêté serment », Agence France-Presse, 24 décembre 2011
  22. http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2013/02/19/le-premier-ministre-tunisien-hamad-jebali-demissionne_1835181_1466522.html
  23. http://www.afrik.com/tunisie-ali-laarayedh-nomme-premier-ministre
  24. http://www.leaders.com.tn/article/la-composition-complete-du-gouvernement-d-ali-larayedh?id=10971
  25. http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/tunisie-le-premier-ministre-ali-larayedh-remet-sa-demission-311737
  26. http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/03/01003-20130603ARTFIG00330-la-nouvelle-constitution-tunisienne-est-enfin-prete.php
  27. http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2014/01/26/le-premier-ministre-tunisien-a-compose-son-gouvernement_4354757_1466522.html
  28. http://www.rfi.fr/afrique/20140110-tunisie-demission-premier-ministre-ali-larayedh-0/
  29. http://www.businessnews.com.tn/passation-des-pouvoirs-entre-ali-laarayedh-et-mehdi-jomaa,520,43888,3
  30. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/legislatives-en-tunisie-le-parti-laic-nidaa-tounes-remporte-l-election_1616912.html
  31. http://www.rfi.fr/afrique/20141125-tunisie-essebsi-tete-premier-tour-presidentielle-marzouki-nidaa-tounes/
  32. http://www.france24.com/fr/20141222-beji-caid-essebsi-remporte-second-tour-presidentielle-tunisie-moncef-marzouki-ben-ali/
  33. (fr) « Le nouveau président de la République Béji Caid Essebsi prête serment », Directinfo, 31 décembre 2014

Liens externes

Articles connexes