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Dans sa définition classique, l'inférence est une opération logique portant sur des propositions tenues pour vraies (les [[prémisse]]s) et concluant à la [[vérité]] d'une nouvelle proposition en vertu de sa liaison avec les premières. C'est pourquoi l'inférence est souvent réduite à la [[déduction]] nécessaire dans laquelle la vérité des prémisses assure totalement la vérité de la [[conclusion]].
Dans sa définition classique, l'inférence est une opération logique portant sur des propositions tenues pour vraies (les [[prémisse]]s) et concluant à la [[vérité]] d'une nouvelle proposition en vertu de sa liaison avec les premières. C'est pourquoi l'inférence est souvent réduite à la [[déduction]] nécessaire dans laquelle la vérité des prémisses assure totalement la vérité de la [[conclusion]].


Cependant, selon certains théoriciens {{qui}}, la [[pensée]] n'opère pas sur des [[proposition]]s mais sur des signes. On est donc conduit, pour rendre compte de la [[sémiosis]], à élargir la notion d'inférence à des opérations portant sur des [[symbole]]s dicents (des quasi-propositions) et à remplacer la notion de [[vérité]] d'une [[proposition]] par celle de réalité d'une [[représentation]] pour un interprète particulier. Cette conception de l'inférence ouvre le champ à la description des opérations réellement effectuées dans la vie quotidienne et libère des contraintes imposées par le point de vue qui s'en tient uniquement à la production de vérités universelles, c’est-à-dire aux arguments valides. C'est ainsi que l'acte de poser une [[hypothèse]] qui consiste à tenir pour vraie, au moins provisoirement, une proposition n'entretenant aucun lien logique nécessaire avec les [[prémisse]]s aura droit de cité dans cette perspective. On l'observe en effet dans toute activité de recherche dont elle constitue la part d'invention possible. Cela nous conduira à distinguer trois types d'inférence : la [[déduction]], l'[[Induction (logique)|induction]] et l'[[abduction]]. Ce sont les trois types de raisonnement formalisés par [[Charles Sanders Peirce|Peirce]] en 1903.
Cependant, pour le [[Sémiologie|sémiologues]], tels que [[Peirce|Charles Peirce]], la [[pensée]] n'opère pas sur des [[proposition]]s, mais sur des signes. Ils proposent ainsi un modèle [[structuralisme|struturaliste]], centré sur les relations formelles du langage, qui s'inspire de la linguistique. En effet, pour [[Ferdinand de Saussure]], toute langue constitue un système au sein duquel les signes se combinent et évoluent d'une façon qui s'impose à ceux qui la manient. On est donc conduit, pour rendre compte de la [[sémiosis]], à élargir la notion d'inférence à des opérations portant sur des [[symbole]]s dicents (des quasi-propositions) et à remplacer la notion de [[vérité]] d'une [[proposition]] par celle de réalité d'une [[représentation]] pour un interprète particulier. Cette conception de l'inférence ouvre le champ à la description des opérations réellement effectuées dans la vie quotidienne et libère des contraintes imposées par le point de vue qui s'en tient uniquement à la production de vérités universelles, c’est-à-dire aux arguments valides. C'est ainsi que l'acte de poser une [[hypothèse]] qui consiste à tenir pour vraie, au moins provisoirement, une proposition n'entretenant aucun lien logique nécessaire avec les [[prémisse]]s aura droit de cité dans cette perspective. On l'observe en effet dans toute activité de recherche dont elle constitue la part d'invention possible. Cela nous conduira à distinguer trois types d'inférence : la [[déduction]], l'[[Induction (logique)|induction]] et l'[[abduction]]. Ce sont les trois types de raisonnement formalisés par [[Charles Sanders Peirce|Peirce]] en 1903.


== Exemples ==
== Exemples ==

Version du 2 janvier 2014 à 11:54

Modèle:Bandeau des inférences L'inférence désigne les actions de mise en relation d'un ensemble de propositions, aboutissant à une démonstration de vérité, de fausseté ou de probabilité, sous la forme d'une proposition appelée conclusion[1].

On distingue notamment les inférences déductives, inductives et abductives.

Dans sa définition classique, l'inférence est une opération logique portant sur des propositions tenues pour vraies (les prémisses) et concluant à la vérité d'une nouvelle proposition en vertu de sa liaison avec les premières. C'est pourquoi l'inférence est souvent réduite à la déduction nécessaire dans laquelle la vérité des prémisses assure totalement la vérité de la conclusion.

Cependant, pour le sémiologues, tels que Charles Peirce, la pensée n'opère pas sur des propositions, mais sur des signes. Ils proposent ainsi un modèle struturaliste, centré sur les relations formelles du langage, qui s'inspire de la linguistique. En effet, pour Ferdinand de Saussure, toute langue constitue un système au sein duquel les signes se combinent et évoluent d'une façon qui s'impose à ceux qui la manient. On est donc conduit, pour rendre compte de la sémiosis, à élargir la notion d'inférence à des opérations portant sur des symboles dicents (des quasi-propositions) et à remplacer la notion de vérité d'une proposition par celle de réalité d'une représentation pour un interprète particulier. Cette conception de l'inférence ouvre le champ à la description des opérations réellement effectuées dans la vie quotidienne et libère des contraintes imposées par le point de vue qui s'en tient uniquement à la production de vérités universelles, c’est-à-dire aux arguments valides. C'est ainsi que l'acte de poser une hypothèse qui consiste à tenir pour vraie, au moins provisoirement, une proposition n'entretenant aucun lien logique nécessaire avec les prémisses aura droit de cité dans cette perspective. On l'observe en effet dans toute activité de recherche dont elle constitue la part d'invention possible. Cela nous conduira à distinguer trois types d'inférence : la déduction, l'induction et l'abduction. Ce sont les trois types de raisonnement formalisés par Peirce en 1903.

Exemples

L'inférence implique le recours à l'interprétation, peu importe qu'il y ait une suggestion. Le principe est, quand on fait une inférence, que l'on rajoute une information à celle(s) fournie(s). Michel Saucet, dans son ouvrage sur la sémantique générale (ed. Courrier du Livre) propose une histoire :

« Imaginez, vous vivez en famille dans une maison. Devant la maison, une ambulance est arrêtée. »

En pensant à la scène, en vous imaginant en situation, il est peu probable que vous ne fassiez pas d'inférence. Par exemple que vous envisagiez que chez vous une personne est malade ou même que la voiture soit en panne. Il est peu probable que vous en restiez au seul constat. L'inférence est moins l'interprétation faite que le seul fait d'ajouter une information.

En pragmatique linguistique

La pragmatique est la branche de la linguistique qui s'intéresse aux éléments du langage dont la signification ne peut être comprise qu'en connaissant le contexte de leur emploi. Elle s'appuie en particulier sur la distinction introduite par le philosophe américain Paul Grice entre le sens pour le locuteur et le sens proprement linguistique des énoncés. L'inférence est, en pragmatique, un mécanisme cognitif par lequel le récepteur d'un message interprète, pour un contenu propositionnel donné, une signification supérieure à la somme de ce qui a été simplement énoncé. Pour ce faire, le récepteur du message fait intervenir des éléments de contexte intra- et extra-textuels, issus à la fois de l'entourage linguistique et de l'univers de référence des interlocuteurs. Un des objectifs pédagogiques à l'école primaire est d'aider les enfants à développer leur capacité à trouver les informations sous-tendues dans un texte à lire, c'est-à-dire leur apprendre à réfléchir à partir de ce qu'ils ont lu et compris.

Voir aussi

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Références

Bibliographie

  • Platt, J.R. (1964) Strong inference. Science 146:347-353
  • Raisonnement (Le), Pierre Oléron, Que sais-je ?
  • Atlas de la philosophie, Livre de poche, 1999