Aller au contenu

« Poème 101 de Catulle » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Denbert (discuter | contributions)
→‎Adaptations : Corrigé une étourderie
BuenosDiasFR (discuter | contributions)
Fonctionnalité de suggestion d’images : 1 image ajoutée.
Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée Tâche pour novices Suggéré : ajouter des images
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Fichier:Ave Atque Vale.jpg|vignette|Ave Atque Vale (illustration pour Carmen CI de Catulle), 1896, par Aubrey Beardsley.]]
Le '''poème 101 de Catulle''' est un poème [[Distique élégiaque|élégiaque]] en latin, écrit par le poète [[Rome antique|romain]] [[Catulle]]. Il s'adresse à son frère décédé, ou plutôt à ses {{citation|cendres silencieuses}}, les seuls restes de son corps.
Le '''poème 101 de Catulle''' est un poème [[Distique élégiaque|élégiaque]] en latin, écrit par le poète [[Rome antique|romain]] [[Catulle]]. Il s'adresse à son frère décédé, ou plutôt à ses {{citation|cendres silencieuses}}, les seuls restes de son corps.



Dernière version du 11 mars 2024 à 01:35

Ave Atque Vale (illustration pour Carmen CI de Catulle), 1896, par Aubrey Beardsley.

Le poème 101 de Catulle est un poème élégiaque en latin, écrit par le poète romain Catulle. Il s'adresse à son frère décédé, ou plutôt à ses « cendres silencieuses », les seuls restes de son corps.

Texte[modifier | modifier le code]

Vers Texte latin Traduction française
1 multas per gentes et multa per aequora vectus Transporté à travers tant de régions et tant d'océans,
2 advenio has miseras frater ad inferias je viens te rendre, mon frère, ces malheureuses offrandes
3 ut te postremo donarem munere mortis pour t'accorder un ultime office funéraire,
4 et mutam nequiquam alloquerer cinerem et je parlerai en vain à tes cendres muettes
5 quandoquidem fortuna mihi tete abstulit ipsum puisque le destin t'a arraché à moi.
6 heu miser indigne frater adempte mihi Hélas, mon pauvre frère, injustement soustrait à moi,
7 nunc tamen interea haec prisco quae more parentum à présent, ces choses de nos ancestrales mœurs
8 tradita sunt tristi munere ad inferias ne sont plus que les offrandes funèbres d'un triste office.
9 accipe fraterno multum manantia fletu Accepte-les, mouillées par toutes les larmes de ton frère,
10 atque in perpetuum frater ave atque vale et pour l'éternité, mon frère, au revoir et adieu.

Analyse[modifier | modifier le code]

Le ton du poème est marqué par le deuil et la tendresse, Catulle essayant de donner à ce frère qui a été enlevé prématurément ce qu'il a de mieux à lui offrir : un poème. Les derniers mots, « au revoir et adieu » (en Latin ave atque vale) comptent parmi les plus célèbres du poète ; une  traduction alternative du vers pourrait être « Salut à toi... et au revoir ».

Le mètre employé est le distique élégiaque, le plus fréquent dans la poésie amoureuse, par exemple dans les pièces adressées à Lesbie. Cependant, ce mètre était à l'origine utilisé par les poètes grecs pour exprimer le chagrin et la lamentation, ce qui en fait une forme très bien adaptée à l'expression de son deuil par Catulle.

C'est l'un des trois poèmes dans lesquels Catulle tente de composer avec la perte de son frère. Les autres poèmes sont les poèmes 65 et 68 bis. La cause du décès de son frère reste inconnue ; il serait mort avant l'an 57 av. J.-C. en Bithynie, région du nord-ouest de l'actuelle Turquie, près de la cité antique de Troie.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Le poème a notamment été adapté en 1803 par le poète italien Ugo Foscolo dans son sonnet In morte del fratello Giovanni (« Un dì, s'io non andrò sempre fuggendo / di gente en gente... »), qui commémore la disparition de son frère, Giovanni Foscolo.

Ce poème, dans la version anglaise d'Aubrey Beardsley, a été adapté par le compositeur Ned Rorem , sous le titre Catullus: On the Burial of his Brother.

Le groupe autrichien  Dargaard a également adapté ce poème en chanson sur son album Rise and Fall, sous le titre « Ave Atque Vale ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) C. E. Robinson, « Multas per gentes », Greece and Rome, vol. 12,‎ , p. 62–63.
  • (en) N. P. Howe, « The 'Terce Muse' of Catullus 101 », Classical Philology, vol. 69, no 4,‎ , p. 274–276 (DOI 10.1086/366109).
  • (it) Giuseppe Gilberto Biondi, « Il carme 101 di Catullo », Lingua e stile, vol. 11, no 3,‎ , p. 409-425.
  • (en) DF Bright, « Non Bona Dicta: Catullus' Poetry of Separation », Quaderni Urbinati di Culture Classica, vol. 21,‎ , p. 106–119
  • (en) E. Cederstrom, « Catullus' Last Gift to his Brother (c. 101) », Classical World, vol. 75, no 2,‎ , p. 117–118 (DOI 10.2307/4349341)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]