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Tout comme l'A330 MRTT (EC-3xx et MRTTxxx), l'appareil peut mettre plusieurs immatriculations provisoires avant sa livraison : EC-4xx en raison de l'assemblage final en Espagne ainsi que A4Mxxx pour l'appareil militaire. S'il est positionné à Toulouse pour les vols d'essai, l'immatriculation F-WWMx est également attribuée.
Tout comme l'A330 MRTT (EC-3xx et MRTTxxx), l'appareil peut mettre plusieurs immatriculations provisoires avant sa livraison : EC-4xx en raison de l'assemblage final en Espagne ainsi que A4Mxxx pour l'appareil militaire. S'il est positionné à Toulouse pour les vols d'essai, l'immatriculation F-WWMx est également attribuée.



Version du 28 janvier 2024 à 14:16

Airbus A400M
Vue de l'avion.
A400M de la Royal Air Force en vol à Newcastle en 2020

Constructeur Airbus Defense and Space
Rôle Avion de transport militaire
Statut En activité
Premier vol
Mise en service
Investissement 27,7 milliards d'euros pour 181 appareils
Coût unitaire 135 millions[1] d'euros
Nombre construits 174[2]
Équipage
3-4
2 pilotes, 1 chef de soute et 1 optionnel
Motorisation
Moteur EuroProp International TP400-D6[3],[4]
Nombre 4
Type Turbopropulseur, hélice 8 pales Ratier[3]
Puissance unitaire 11 620 ch[5] au niveau de la mer = 8 665 kW [3]
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 42,357[6] m
Longueur 45,091[6] m
Hauteur 14,675[6] m
Surface alaire 221,5 m2
Masses
À vide 80 000[7] kg
Carburant 50 500[4] kg
Maximale 141 000[4] kg
Performances
Vitesse de croisière 833 km/h
Vitesse maximale 882 km/h (Mach 0,72[9],[4])
Plafond 40 000 pieds[8] = 12 192 m
Rayon d'action À vide : 8 700 km
20 t de charge : 6 400 km
30 t de charge : 4 500[4] km
Le premier Airbus A400M lors de sa sortie d'usine à Séville, le 26 juin 2008.

L'Airbus A400M Atlas[10],[Note 1] est un avion de transport militaire polyvalent conçu par Airbus Defence and Space, entré en service en 2013[11]. Au , il totalise 178 commandes dont 115 livrées[12].

Le projet sélectionné en 2000 à l'issue d'un appel d'offres a connu de nombreux retards et surcoûts. Assemblé à Séville, il sort d'usine en juin 2008 mais ne sera finalement certifié pour un usage militaire qu'en .

Destiné à des missions de transport stratégiques et tactiques, l'A400M est capable de transporter jusqu'à 37 tonnes de fret sur 4 500 km. Ses commandes de vol électriques lui permettent d'être aussi maniable qu'un biréacteur de type Dassault Falcon 10, bien plus léger. Son cahier des charges le rapproche de l'Antonov An-70 ukrainien.

Histoire

Premières études

Paradoxalement, l'A400M, avion de transport européen, trouve son origine dans une collaboration transatlantique. En 1983, Aerospatiale, MBB, Bae et Lockheed créent le projet FIMA (pour Future International Military Airlifter). En 1985, plusieurs pays européens reprennent l'étude industrielle, l'adaptant à leurs besoins militaires. Ils forment ainsi l'International European Project Group ou IEPG.

En 1989, Lockheed se retire pour se concentrer sur la modernisation de son C-130 Hercules, qui aboutira à la naissance du C-130J Super Hercules. À la suite de ce départ, le projet est abandonné.

Du FLA à l'A400M

En 1993, huit pays (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Portugal, Belgique et Turquie) se mettent d'accord sur un cahier des charges (European Staff Target), qui correspond à un besoin français exprimé dès 1984, baptisé FLA pour Future Large Aircraft (en français ATF pour Avion de Transport Futur)[13],[14].

En , la filiale Airbus Military Company est créée pour répondre à l'appel d'offres avec un projet baptisé A400M. Les concurrents en lice sont alors l'Antonov An-70, le C130J de Lockheed-Martin et le C17 de Boeing. En , les nations européennes désignent officiellement l'A400M comme gagnant.

Par la suite, l'Italie se retire du projet au profit d'appareils C-130J Super Hercules et du plus léger C-27J, auquel elle participe. Le Luxembourg entre dans la liste des partenaires.

Le contrat est signé en puis ratifié le , après que les huit pays eurent finalisé leurs nombres de commandes respectifs pour un total de 180 exemplaires.

Organisations et consortiums

Turbopropulseur TP400-D6.

Les futurs acquéreurs sont représentés par l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (OCCAR), créée spécialement pour assurer le suivi du programme. Du point de vue industriel, c'est la société ADS qui gère la totalité du programme. Cette société de droit espagnol a pour actionnaires Airbus, CASA, la société turque TAI et la société belge FLABEL.

Le consortium Europrop International (EPI) est créé pour l'étude et la construction des moteurs TP400-D6 de l'A400M. Il est composé du Français Snecma, du Britannique Rolls Royce, de l’Allemand MTU Aero Engines et de ITP pour l'Espagne.

Cinq ans de la sortie d'usine à la certification

Le premier exemplaire fait sa sortie d'usine le à Séville[15]. Début , EADS reconnaît avoir ralenti la production de l'appareil dans l'attente du premier vol du turbopropulseur TP400[16] prévu pour équiper son appareil. Le , Thomas Enders, président d'Airbus, admettait que l'entreprise « n'est pas en mesure de construire l'avion[17] » et « qu'il vaudrait mieux annuler le programme plutôt que de s'enfoncer dans les difficultés[18]. » Cependant, les ministres de la Défense des pays partenaires du programme décidaient le de prolonger jusqu'à fin 2009 le moratoire avec Airbus[19].

Le , le président d'EADS Louis Gallois annonça le vol inaugural de l'A400M pour [20]. Le premier vol d'essai, initialement prévu pour fin 2008[21], a finalement eu lieu le à Séville[22], soit un retard de plus d'un an sur le programme d’alors, lui-même en retard par rapport au programme initial.

Le programme connaît une nouvelle étape le quand l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) lui octroie sa certification partielle. Airbus obtient la certification complète le [23].

Enfin, l'A400M obtient sa certification militaire le [24], à la suite de la recommandation du comité d'experts rassemblant sept pays du programme le . L'Armée de l'air française réceptionne le premier A400M le [25].

La cérémonie officielle, reportée, de remise du MSN007 (premier A400M à être livré à une armée de l'air) à l'Armée de l'air française se tient formellement à Séville le . Le MSN007 reprend ensuite le chemin de la base aérienne 123 Orléans-Bricy[26].

Retards et surcoûts

Le cockpit de l'A400M profite des nouvelles technologies développées pour l'A380.

Cinquante-six mois après la ratification du contrat, l’A400M devait faire son premier vol le et la France devait recevoir son premier A400M au bout de 77 mois, soit le , mais des difficultés techniques et politiques ont encore retardé le programme. Selon Domingo Urena, les délais négociés en 2003 étaient irréalistes au vu de la complexité du projet[27]. Le retard vient de plusieurs difficultés, rencontrées également sur d'autres projets européens (Galileo) en particulier des partenaires européens qui ont peiné à se mettre d’accord sur le partage industriel (application du principe du « juste retour »[28]) et qui ont ainsi retardé le lancement effectif du programme.

Ce retard entre en conjonction avec l'intensification de la déflation des flottes de transport militaires européennes essentiellement constituées de C-160 Transall et de C-130 Hercules, et ne sera pas sans difficulté pour les clients, en particulier pour l'armée française dont des milliers d'hommes sont déployés en permanence hors du territoire métropolitain.

Parallèlement, le , les ministres de la Défense de l'Union européenne décident la création d'une Flotte européenne de transport aérien (FETA) (regroupant 12 pays sur 27 sous l'autorité de l'Agence européenne de défense) ainsi que d'une unité multinationale de 118 A400M (regroupant l'Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg)[29]. Et au conseil informel de Palma-de-Majorque (24 et ), les ministres de la Défense de quatre pays décident une nouvelle étape pour « maximiser l’emploi des moyens aériens qui se raréfient. Les armées des différents pays [France, Allemagne, Belgique et Pays Bas] ne peuvent plus se permettre d’envoyer 3 avions sur la même destination à moitié plein »[30]. Durant la même année, les nations clientes se sont mises d'accord pour supporter les 5,2 milliards d'euros de surcoûts induit par les problèmes techniques liés à la motorisation et les retards, auquel se sont rajoutés 2 milliards d'euros supplémentaires[31]. Les nations clientes ont par ailleurs accordé un prêt de 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables gagées sur les futures exportations en échange et ont renoncé aux pénalités liées aux retards.

À son début, le programme A400M est estimé à un total de 20 milliards d'euros[32] avant d'être réévalué à l'été 2009 à 25 milliards d'euros[19], puis à 27,7 milliards d'euros en . (EADS prend à sa charge 1,8 milliard d'euros ce qui, ajouté aux 2,5 milliards d'euros déjà provisionnés par l'industriel, totalise une perte comptable de 4,3 milliards d'euros). Au total (clients + industriel), le programme de 20 milliards d'euros au départ atteint désormais 27,7 milliards d'euros (+ 7,7 milliards, soit + 38 %). Le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PWC) avait évalué le montant nécessaire pour mener le programme au bout (sans renier aucune capacité technique) à 31,3 milliards d'euros.

À la suite d'une charge supplémentaire de 2,2 milliards d'euros rajoutée à l'exercice 2016[31], notamment pour régler les problèmes de boîtes relais des réducteurs d’hélices de ses turbopropulseurs TP-400, Tom Enders, PDG du groupe Airbus, avait annoncé en son intention de rediscuter le partage des surcoûts liés aux retards de développement avec les états clients de lancement de l’A400M (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique, Luxembourg). En effet, certains pays comme l'Allemagne ont imposé des pénalités financières pour les retards. Un accord de principe fut annoncé par les nations clients le à la suite d'une conférence ministérielle à Madrid[33]. Finalement le , Airbus, l'OCCAR et les états clients ont signé une déclaration d’intention qui définit les termes d’un avenant au contrat[34],[35]. « L’accord avec nos clients est une étape importante dans la réduction des risques qui pèsent encore sur le programme A400M » s’est félicité Tom Enders[31],[33]. L'accord devant être finalisé durant l'année 2018. Il comporte une modification du plan de livraison ainsi qu’une feuille de route pour le développement et la qualification des capacités militaires finales de l’A400M[33].

Les comparaisons de coût unitaire des 180 avions commandés, avec le matériel américain de transport, font apparaître des chiffres très différents selon les années, presque du simple au double, suivant le taux de change euro/dollar, les surcoûts importants apparaissant finalement comme minoritaires dans cette augmentation globale. Voir le tableau suivant[36].

C-130J C-130J-30 A400M C-17 Euro / Dollar
Coût d'achat en 2001
(signature du contrat)
$ 100 M $ 102 M
(€ 111 M)
$ 225 M 0,92
Coût d'achat en 2007 $ 82 m[37] $ 250 M
Coût d'achat en 01/2010 $ 75,3 m[38] $ 195 M
(€ 130 M)
$ 250 M 1,50
Coût d'achat en 03/2010 $ 175 M
(€ 130 M)[Note 2]
1,35
Coût de maintenance, etc. /an $ 7,350 M $ 30 m[37]
Coût total sur 20 ans $ 230 M $ 364 - 422 M[Note 3] $ 850 m[37] 1,40
Coût total sur 30 ans $ 302 M $ 587 M $ 1150 M 1,40

Ces données et estimations montrent que le prix d'achat de l'A400M, actuellement relativement proche de celui du C-17, n'empêche pas le coût de l'A400M d'être environ deux fois plus faible que celui du C-17 sur 20 ou 30 ans, du fait d'un coût annuel d'utilisation élevé du C-17, et ce même avec un euro à 1,40 dollar.

Dates clés

Les principales dates du développement de l'A400M Atlas :

  •  : premier vol d'essai par MSN1 ;
  •  : vol d'essai dans le grand froid à Kiruna (−38 °C) ;
  •  : début de l'assemblage final du premier appareil pour l'Armée de l'air française (MSN7) ;
  •  : premier vol du cinquième et dernier prototype MSN6 ;
  •  : le roi Juan Carlos Ier d'Espagne devint le premier chef-d'État pilotant un des A400M. En qualité de pilote militaire, il effectue plusieurs manœuvres pendant 20 minutes[14] ;
  •  : certification par l'Agence européenne de la sécurité aérienne ;
  •  : succès de 300 heures d'essais F&R (Function & Reliability) par MSN6 en 32 jours, avec 52 vols visitant 10 aérodromes ;
  •  : début de la formation de 18 mécaniciens de l'Armée de l'air française à Séville ;
  •  : début de celle de 6 pilotes de cette armée à Toulouse ;
  •  : premier vol de MSN7 destiné à l'Armée de l'air ;
  •  : certification de type civil complet par l'Agence européenne de la sécurité aérienne ;
  •  : recommandation pour la certification militaire par le comité d'experts CQC (certification and qualitification committee) ;
  •  : première certification au standard militaire ;
  •  : livraison de MSN7 ;
  •  : arrivée de MSN7 à Orléans-Bricy à 14 h 35 ;
  •  : célébration officielle de la livraison de MSN7 à Séville, reportée en raison des vacances d'été ;
  •  : dernier vol de MSN1, par le même équipage du premier vol effectué le , accumulant 475 vols, soit 1 448 heures et 25 minutes[39] ;
  •  : livraison retardée de MSN8, initialement prévue au  ;
  •  : premier vol en mission opérationnelle de MSN8, d'Orléans à Bamako au Mali ;
  •  : livraison de MSN10, premier appareil avec cinq capacités améliorées ;
  •  : un A400M destiné à l'armée turque, encore en phase de test, s'écrase après son décollage de l'aéroport de Séville. L'accident fait 4 morts et 2 blessés ;
  •  : livraison du premier appareil capable d'effectuer le largage de parachutistes en chute libre par la rampe arrière (MSN19)[40] ;
  •  : début des vols d'essai sur la piste en herbe, à Écury-sur-Coole ;
  • juillet 2022 : passage de la qualification pour les terrains dits « sommaires » sur la piste en herbe de l’Armée de l'air à Ambérieu-en-Bugey[41].

Négociations, accord finalisé

À la suite de l'augmentation des coûts de développement du programme A400M, estimés initialement à 20 milliards d'euros, des négociations ont eu lieu entre EADS et les différents États pour financer un surcoût estimé à 11 milliards d'euros[42]. Lors de leur réunion de Palma de Majorque, les ministres de la Défense confirment leur intérêt dans le projet de l'A400M et entament des négociations sur la répartition budgétaire. La France confirme prendre en charge un quart de la part du financement à la charge des états (400 millions d'euros sur 1,5 milliard d'euros d'avances remboursables)[43]. Un accord définitif est conclu en , après débat au parlement allemand.

Un nouvel accord sur les spécifications est signé. Les premiers appareils seront livrés dans un standard de base 1.1 avec de simple capacité de transport, puis dans un second standard 1.2 disposant des premières capacités militaires dont le largage de parachutistes et de matériel. Un troisième standard 1.3 permettra de disposer des capacités de ravitaillement en vol. Les standards 1.4, 1.5 et 1.6 permettront de répondre à l'intégralité du cahier des charges, dont l'autoprotection et la navigation en suivi de terrain automatique[44],[45],[46],[36],[47]. Les premiers pays livrés, principalement la France et la Grande-Bretagne devront procéder au rétrofit des appareils réceptionnés aux standards intermédiaires.

De nouvelles dates de livraison sont annoncées, un quasi-accord est obtenu sur la répartition des surcoûts, évalués à 5,2 milliards d’euros dont 1,8 milliard d'euros déjà provisionnés par EADS dans ses comptes[48] :

  • 2 milliards à titre d’augmentation de prix, hors éventuelle dérive ultérieure pour tenir compte de l’augmentation des matières premières), et hors éventuelle réduction du nombre d’avions ;
  • 1,5 milliard à titre d’avances remboursables, même si EADS souhaite, pour ne pas augmenter sa dette dans ses comptes, que ces montants apparaissent plutôt comme une vente de technologies ; qui pourraient alors se traduire ultérieurement par des royalties sur les ventes à l’export[46].

Le calcul, à partir des chiffres donnés le par Hervé Morin, fait apparaître un coût unitaire de l’A400M pour la France de 130 millions, avec un mécanisme financier ayant fait l'objet de négociations qualifiées d'extrêmement difficiles. Et des avances remboursables sur le produit de ventes des avions à l’export alors que cet appareil sera confronté à un marché très concurrentiel[36].

Finalement, après des négociations particulièrement difficiles, les sept pays membres de l'Otan ont signé à Séville, le , le plan de financement. En effet, non seulement « l'A400M reste encore la meilleure solution pour les armées européennes », selon Thomas Enders, président d'Airbus, mais aussi 40 000 emplois dont 11 000 sur le sol français dépendent de cet appareil[48].

Le programme reste loin d'être rentable pour Airbus qui passe 551 millions d'euros de provision liée à l'A400M en 2014 tandis que le projet a alors encore besoin de 290 millions d'euros de charge dans le premier semestre 2015[49].

À la suite des difficultés successives du programme, Airbus décide en de déplacer la direction du programme de Toulouse à Séville. Ce qui concerne cent personnes environ, principalement des ingénieurs.

Plusieurs étapes de certification

Rampe d'accès à la soute d'un Airbus A400M.

La nomenclature airbus de l'A400M prévoit fin 2015 cinq standards de livraison; anciennement SOC 1 (Standard Operating Clearance 1), SOC 1.5, SOC 2, SOC 2.5, SOC3 ; rebaptisés Batch IOC (Initial Operating Clearance)[50].

Même si l'appareil assurera à terme un très bon service stratégique et tactique, il faudra attendre l'année 2018 pour disposer de toutes les certifications[51]. Ainsi, MSN008 avait besoin en 2014 d'un ordinateur portable supplémentaire pour son chargement, en attendant que sa console et son logiciel soient complétés[52] :

  • Batch IOC : MSN007, 008 et 009 ne peuvent effectuer actuellement que leur transport essentiel. Le MSN007 est en chantier pour passer au standard Batch 1 ;
  • Batch 1 : Les appareils du MSN010 au MSN014 furent améliorés avec leurs cinq capacités complémentaires de transport, et donc au maximum[53] ;
  • Batch 1+ : À partir du MSN015, plusieurs manœuvres supplémentaires sont autorisées dont les jumelles de vision nocturne, les transmissions satellitaires et les lances-leurres. En 2015, certains A400M seront construits avec la fonction partielle du ravitaillement et capables d'accomplir des missions aéroportées (largage de matériels et d'hommes)[54]. Le MSN019, livré le , peut effectuer le largage de parachutistes par ouverture retardée à haute altitude pour une dérive sous voile, uniquement par la rampe arrière. Cette fonction, enfin autorisée, fut déjà réalisée en Séville, le , par MSN003 et une équipe de dix parachutiste y compris Tom Enders, PDG d'Airbus[55]. Les vols transpolaires seront possibles à partir de 2016. En fait, du 1er au encore, MSN011 de l'Armée de l'air effectua ses vols d'essai au-dessus de l'Arctique afin d'examiner la condition du grand froid[52] ;
  • Batch 2 : À partir du MSN021 jusqu'au MSN031, le seul du lot destiné à la France et livré le [56]. Ces appareils bénéficient d'un transpondeur IFF Mode 4, de radios chiffrées, de câbles pour les sangles des parachutes utilisés lors des sauts avec ouverture automatique, et autorisent des sauts à ouverture retardée par la rampe et les portes latérales ;
  • Batch 2 particulier : Le MSN032 destiné à la Malaisie, premier client non européen ;
  • Batch 3 : À partir du MSN033 jusqu'au MSN 42. La France réceptionnera le MSN033 début 2016, puis le MSN037 dans l'année. Les apports de ce standard sont très importants : liaison L16, capacité tactique de largage par sangle d'ouverture automatique limitée à un côté uniquement, capacité de largage par gravité de matériels par palette de 1 000 à 1 500 kg, capacité de ravitailler en vol des chasseurs (que la DGA doit encore valider pour les Mirage 2000 et les Rafale), logiciels d'autoprotection DASS (Defensive aids Sub-System), système de gestion de soute pour responsable de la soute, contrôle des postes radio chiffrés ou non-chiffrés ;
  • le ravitaillement en vol des hélicoptères sera la dernière fonction développée ;
  • finalement, la mise au point de l'appareil sera parachevée en 2018. Le vol à basse altitude sera autorisé[57] tandis que les appareils profiteront d'un système de navigation de la nouvelle génération. Puis, le constructeur commencera à modifier les appareils déjà livrés, de sorte que tous les A400M puissent assurer entièrement leurs missions.

Il est certain qu'Airbus réussit à développer un appareil satisfaisant le transport logistique, jusqu'en 2015. Le , lors d'une conférence de presse à Séville, Fernando Alonso, nouveau patron, précise que 14 capacités[58] sur 32 présentées dans le programme sont déjà certifiées et sont disponibles[58].

En 2023, l'A400M atteignit déjà toutes les capacités prévues et conçues. Encore faut-il uniformiser la flotte. En effet, les premiers appareils ne sont pas capables de satisfaire toutes les fonctions. Les modifications de l'appareil sont tenues à Getafe, tout comme la production. Dans cette optique, il faut plusieurs mois de rétrofit, car parfois le changement de structure est nécessaire. En ce qui concerne la flotte française, cette uniformisation complète est prévue en 2027[59].

Commandes et production

Commandes

Pays utilisateurs :
  • Utilisateurs actuels
  • Futurs utilisateurs
Date Pays Livraison selon le contrat Première livraison Commandes Appareils livrés
(au )
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 2010 53[60],[61] 40[60]
Drapeau de la France France 2009 [25] 50[60] 22[62]
Drapeau de l'Espagne Espagne 2011 [63] 27[60] 14[60]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 2010 22[64],[60] 22[65],[66]
Drapeau de la Belgique Belgique 2018 22 décembre 2020 7[60] 7[60]
Drapeau du Luxembourg Luxembourg 2017 7 octobre 2020 1[60] 1[60]
Drapeau de la Turquie Turquie 2009 10[60] 10[60]
Drapeau de la Malaisie Malaisie 2013 4[67] 4[60]
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan 2024 ? 2[68] 0
Drapeau de l'Indonésie Indonésie ? ? 5[69] 0
Total 10 pays 181[60] 120[60]

Les premières commandes hors Europe ont été enregistrées en 2005 avec l'Afrique du Sud, la Malaisie et le Chili[70]. Le Chili n'a cependant pas confirmé sa commande, après les élections[71].

Le , l'Afrique du Sud a cependant annulé sa commande de 8 avions en raison de la hausse des coûts et des retards pris dans les livraisons[72]. Après 18 mois de négociations, le , un accord financier a été trouvé, Airbus Military a remboursé 321 M€ à l'Afrique du Sud, afin de compenser les avances versées en 2005[73].

Le , le Bundestag allemand a décidé de ne conserver que 40 appareils. Les 13 autres exemplaires de la commande ferme passée par l’Allemagne devront être revendus à un tiers[74]. La commande globale reste donc pour le moment de 181 appareils[60].

En , le PDG d'Airbus Fabrice Brégier annonça dans un entretien que le constructeur prévoit désormais 300 appareils de marché hors États-Unis et Chine. L'exportation en vue d'améliorer sa rentabilité est attendue, notamment dans les marchés d'Asie, du Moyen-Orient et d'autres pays européens, mais aussi aux États-Unis à long terme[75]. Pour le C-17, quant à lui, la ligne de production de Boeing, héritage de McDonnell Douglas, ferme en 2015[76].

Il est probable que le constructeur se concentre dorénavant sur le remplacement des C-130 et des C-17 vieillis auprès de l'United States Air Force, par des A400M[77]. De fait, en , Thomas Enders estimait dans un entretien qu'elle deviendra le plus grand client de l'400M au plus tard dans la prochaine décennie[78].

Airbus Défense n'enregistre aucune commande entre 2006 et 2017. L'un des candidats, l'Armée de l'air royale danoise examina certes les dossiers de l'A400M. Toutefois, en , son responsable déclara à Londres qu'elle ne préfère pas celui-ci en raison du coût supérieur au C-130J[79]. Ensuite, en octobre, l'un des responsables du constructeur, Pilar Albiac, annonça que l'Égypte pourrait en acquérir un certain nombre. Encore faut-il que soit confirmée l'information[80].

En automne 2015, MSN024 livré à la Royal Air Force en septembre fut choisi et chargé d'effectuer un tour de monde. L'équipe comptait 32 personnels, y compris quelques parachutistes britanniques. Dans l'optique de promouvoir l'exportation, ZM405 visita la Géorgie, les Émirats arabes unis, la Malaisie, la Corée du Sud, le Japon, les États-Unis ainsi que le Canada[81].

Fin 2015, l'Espagne serait en négociation avec Airbus Military afin de trouver des repreneurs pour environ la moitié de sa commande de 27 appareils[82].

L'Indonésie, après plus de cinq ans de négociations, commande cinq appareils en juillet 2021[83]. Le Kazakhstan commande deux appareils en septembre 2021[68].

Ligne de production