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« Art urbain » : différence entre les versions

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L'art urbain en tant qu'initiative individuelle commence à s'épanouir en France à partir de [[Mai 68|Mai 1968]]<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/12/11/banksy-le-roi-du-graffiti-fait-du-cinema_1452167_3246.html Entretien avec Banksy] dans ''[[Le Monde]]'', {{date-|11 décembre 2010}}.</ref>. Cependant, en 1971, l'artiste [[Gérard Zlotykamien]] dessinait, à la bombe de peinture, des silhouettes fantomatiques dans l'immense chantier dit du « [[Les Halles|trou des Halles]] » à [[Paris]]<ref>Stéphanie Lemoine et Julien Terral, ''In situ : Un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours'', Éditions Alternatives, 2005, {{p.|157}}.</ref>. Après être intervenu sur le [[plateau d'Albion]] à coup de pochoirs, action totalement illégale, [[Ernest Pignon-Ernest]] exécute une fresque sur les murs de la [[Bourse de commerce de Paris|Bourse du commerce]]<ref name="A11">Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche à activer les lieux, à exacerber leur potentiel », entretiens avec Julia Zortea, {{date-|14 novembre 2011}} — [http://www.article11.info/?Ernest-Pignon-Ernest-Je-cherche-a Lire sur ''article11.info''].</ref>, également située aux Halles. Ces deux artistes n'ont reçu aucune commande, leurs actions étaient spontanées et rebelles<ref name="MD"/>.
L'art urbain en tant qu'initiative individuelle commence à s'épanouir en France à partir de [[Mai 68|Mai 1968]]<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/12/11/banksy-le-roi-du-graffiti-fait-du-cinema_1452167_3246.html Entretien avec Banksy] dans ''[[Le Monde]]'', {{date-|11 décembre 2010}}.</ref>. Cependant, en 1971, l'artiste [[Gérard Zlotykamien]] dessinait, à la bombe de peinture, des silhouettes fantomatiques dans l'immense chantier dit du « [[Les Halles|trou des Halles]] » à [[Paris]]<ref>Stéphanie Lemoine et Julien Terral, ''In situ : Un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours'', Éditions Alternatives, 2005, {{p.|157}}.</ref>. Après être intervenu sur le [[plateau d'Albion]] à coup de pochoirs, action totalement illégale, [[Ernest Pignon-Ernest]] exécute une fresque sur les murs de la [[Bourse de commerce de Paris|Bourse du commerce]]<ref name="A11">Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche à activer les lieux, à exacerber leur potentiel », entretiens avec Julia Zortea, {{date-|14 novembre 2011}} — [http://www.article11.info/?Ernest-Pignon-Ernest-Je-cherche-a Lire sur ''article11.info''].</ref>, également située aux Halles. Ces deux artistes n'ont reçu aucune commande, leurs actions étaient spontanées et rebelles<ref name="MD"/>.


Le street art, dû à sa marginalité (caractérisée par le choix du support en pleine rue et l'aspect éphémère de l’œuvre), s'oppose assez naturellement au marché de l'art puisque ne pouvant s’acquérir. Cependant, au début du {{s-|XXI}}, la tendance est plutôt à l'[[institutionnalisation]] du street art qui a sa place dans les galeries, les musées, les salles de ventes ou sur des façades monumentales<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sophie Pujas|titre=Street Art. Jeux éphémères|éditeur=Tana éditions|année=2016|passage=124-125|isbn=}}.</ref>. En France, la Fédération de l'Art Urbain<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Accueil|url=https://federationdelarturbain.org/|site=Fédération de l'Art Urbain|consulté le=2020-11-25}}.</ref> a ainsi été créée en {{date-|octobre 2018}} avec le soutien du ministère de la Culture. Parallèlement, ce même ministère a commandé une étude nationale sur l'art urbain<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Le M.U.R|titre=Étude nationale sur l'art urbain|éditeur=|date=2 décembre 2019|isbn=|lire en ligne=https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Documentation-scientifique-et-technique/Etude-nationale-sur-l-art-urbain}}.</ref>.
Le ''street art'', dû à sa marginalité (caractérisée par le choix du support en pleine rue et l'aspect éphémère de l’œuvre), s'oppose assez naturellement au marché de l'art puisque ne pouvant s’acquérir. Cependant, au début du {{s-|XXI}}, la tendance est plutôt à l'[[institutionnalisation]] du street art qui a sa place dans les galeries, les musées, les salles de ventes ou sur des façades monumentales<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sophie Pujas|titre=Street Art. Jeux éphémères|éditeur=Tana éditions|année=2016|passage=124-125|isbn=}}.</ref>. En France, la Fédération de l'Art Urbain<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Accueil|url=https://federationdelarturbain.org/|site=Fédération de l'Art Urbain|consulté le=2020-11-25}}.</ref> a ainsi été créée en {{date-|octobre 2018}} avec le soutien du ministère de la Culture. Parallèlement, ce même ministère a commandé une étude nationale sur l'art urbain<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Le M.U.R|titre=Étude nationale sur l'art urbain|éditeur=|date=2 décembre 2019|isbn=|lire en ligne=https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Documentation-scientifique-et-technique/Etude-nationale-sur-l-art-urbain}}.</ref>.


La part du street art dans le [[marché de l'art]] contemporain, en volume, augmente sensiblement, et certains de ces artistes vivants, dépassent, en termes de ventes, des artistes décédés<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Le marché du street art arrive à maturité|périodique=Le Monde|date=08/01/20|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/01/08/le-marche-du-street-art-arrive-a-maturite_6025127_1657007.html|pages=}}.</ref>.
La part du ''street art'' dans le [[marché de l'art]] contemporain, en volume, augmente sensiblement, et certains de ces artistes vivants, dépassent, en termes de ventes, des artistes décédés<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Le marché du street art arrive à maturité|périodique=Le Monde|date=08/01/20|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/01/08/le-marche-du-street-art-arrive-a-maturite_6025127_1657007.html|pages=}}.</ref>.


== Influence ==
== Influence ==
Dans l'art urbain, le street art puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la [[bande dessinée]] ou l'[[affiche]]. Selon [[Alain Weill (critique d'art)|Alain Weill]]<ref>Voir, par exemple, ''Le Design graphique : ABCDEF…'', coll. Découvertes Gallimard, Paris, 2003.</ref>, spécialiste de l'affiche<ref group="NB">À ne pas confondre avec son homonyme [[Alain Weill]], homme d'affaires du secteur des médias.</ref>, l'essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'[[après-guerre]] comme [[Raymond Savignac]], en France, que dans celles des dessinateurs de la [[contre-culture]] américaine tels [[Robert Crumb]] ou [[Vaughn Bodē]], tous deux figures de proue du [[comics underground]] depuis les années 1960.
Dans l'art urbain, le ''street art'' puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la [[bande dessinée]] ou l'[[affiche]]. Selon [[Alain Weill (critique d'art)|Alain Weill]]<ref>Voir, par exemple, ''Le Design graphique : ABCDEF…'', coll. Découvertes Gallimard, Paris, 2003.</ref>, spécialiste de l'affiche<ref group="NB">À ne pas confondre avec son homonyme [[Alain Weill]], homme d'affaires du secteur des médias.</ref>, l'essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'[[après-guerre]] comme [[Raymond Savignac]], en France, que dans celles des dessinateurs de la [[contre-culture]] américaine tels [[Robert Crumb]] ou [[Vaughn Bodē]], tous deux figures de proue du [[comics underground]] depuis les années 1960.


== Chronologie de l'art urbain ==
== Chronologie de l'art urbain ==
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** New York, [[Nathan Sawaya]] dispose son premier ''Hugman''.
** New York, [[Nathan Sawaya]] dispose son premier ''Hugman''.
** {{date|22|février|2003}} : ouverture par Space Invader de la galerie La Base 01 (Paris {{1er}}).
** {{date|22|février|2003}} : ouverture par Space Invader de la galerie La Base 01 (Paris {{1er}}).
** Mars : Paris, Galerie La Base 01, exposition [[Shepard Fairey]], suivie par ''The World of Kami'', consacrée à l'artiste éponyme qui a participé à la réalisation des fresques du street art du {{13e}} arrondissement de paris<ref>{{Lien web |auteur=Judith BURSZTEJN |titre=Le 13ème arrondissement de Paris, capitale du street art |url=https://www.monparisimmobilier.com/paris-13/le-13eme-arrondissement-de-paris-capitale-du-street-art/ |site=https://www.monparisimmobilier.com/ |date=28 Juin 2021 |consulté le=06 Janvier 2022}}</ref>.
** Mars : Paris, Galerie La Base 01, exposition [[Shepard Fairey]], suivie par ''The World of Kami'', consacrée à l'artiste éponyme qui a participé à la réalisation des fresques du ''street art'' du {{13e}} arrondissement de paris<ref>{{Lien web |auteur=Judith BURSZTEJN |titre=Le 13ème arrondissement de Paris, capitale du street art |url=https://www.monparisimmobilier.com/paris-13/le-13eme-arrondissement-de-paris-capitale-du-street-art/ |site=https://www.monparisimmobilier.com/ |date=28 Juin 2021 |consulté le=06 Janvier 2022}}</ref>.
* [[2004 en arts plastiques|2004]] :
* [[2004 en arts plastiques|2004]] :
** France : sortie du film documentaire ''Writers 1983-2003. 20 ans de graffiti à Paris'' de [[Marc-Aurèle Vecchione]].
** France : sortie du film documentaire ''Writers 1983-2003. 20 ans de graffiti à Paris'' de [[Marc-Aurèle Vecchione]].
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* Lundi {{date-|11 mai 2020}}: déconfinement en France.
* Lundi {{date-|11 mai 2020}}: déconfinement en France.
**Le lundi {{date-|25 mai}}, le collectif [[Admere]] installe à Périgueux un mémorial fait de pâtes alimentaires et de papier toilette, et dédié au confinement 2020<ref>https://www.francebleu.fr/infos/insolite/perigueux-un-memorial-du-confinement-en-pates-et-en-papier-toilette-1590417117</ref>{{,}}<ref>https://fr.news.yahoo.com/coronavirus-confinement-memorial-papier-toilette-paquets-pates-150650991.html</ref>{{,}}<ref>https://www.sudouest.fr/redaction/insolite/insolite-un-memorial-du-confinement-en-papier-toilette-et-en-pates-a-perigueux-1965286.php</ref>.
**Le lundi {{date-|25 mai}}, le collectif [[Admere]] installe à Périgueux un mémorial fait de pâtes alimentaires et de papier toilette, et dédié au confinement 2020<ref>https://www.francebleu.fr/infos/insolite/perigueux-un-memorial-du-confinement-en-pates-et-en-papier-toilette-1590417117</ref>{{,}}<ref>https://fr.news.yahoo.com/coronavirus-confinement-memorial-papier-toilette-paquets-pates-150650991.html</ref>{{,}}<ref>https://www.sudouest.fr/redaction/insolite/insolite-un-memorial-du-confinement-en-papier-toilette-et-en-pates-a-perigueux-1965286.php</ref>.
**'''James Colomina''' (né vers [[1975]]) est un street artist [[France|français]] d'origine [[Toulouse|toulousaine]]. « Street artiste humaniste », il est connu pour ses sculptures de personnages rouges réalisées à partir de moulages corporels qu'il place dans l'espace public de manière sauvage. Ses œuvres questionnent la société et le politique au travers d'une poésie corrosive Il a notamment placé des sculptures en France et à l'étranger : - à [[Paris]], le {{1er|jour}} de l'hiver 2020, il installe Emmanuel Macron<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Une sculpture d'Emmanuel Macron au milieu d'un campement à Paris |url=https://www.20minutes.fr/societe/2937047-20201221-paris-premier-jour-hiver-sculpture-emmanuel-macron-installee-campement-abri |site=www.20minutes.fr |consulté le=2021-12-15}}</ref> sur le quai Valmy sous une tente avec les sans abris, ou encore devant le [[Sénat (France)|Sénat]] à propos du consentement sexuel en 2021<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Sénat : sculpture de James Colomina sur le consentement sexuel |url=https://toutelaculture.com/actu/une-sculpture-de-james-colomina-sur-le-consentement-sexuel/ |site=Toutelaculture |date=2021-02-19 |consulté le=2021-12-15}}</ref>, ''L'enfant au bonnet d'âne'' dans une niche du [[pont Marie]] sous le Pont Mirabeau à Paris, mais aussi à Berlin ( East Side Gallery ) avec la petite Mandy pour célébrer la chute du Mur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Berlin : le Street Artiste James Colomina installe deux sculptures pour commémorer la chute du Mur |url=https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/street-art/berlin-le-street-artiste-james-colomina-installe-deux-sculptures-pour-commemorer-la-chute-du-mur-11165719/ |site=Connaissance des Arts |date=2021-11-09 |consulté le=2021-12-15}}</ref>
**'''James Colomina''' (né vers [[1975]]) est un ''street artist'' [[France|français]] d'origine [[Toulouse|toulousaine]]. « Street artiste humaniste », il est connu pour ses sculptures de personnages rouges réalisées à partir de moulages corporels qu'il place dans l'espace public de manière sauvage. Ses œuvres questionnent la société et le politique au travers d'une poésie corrosive Il a notamment placé des sculptures en France et à l'étranger : - à [[Paris]], le {{1er|jour}} de l'hiver 2020, il installe Emmanuel Macron<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Une sculpture d'Emmanuel Macron au milieu d'un campement à Paris |url=https://www.20minutes.fr/societe/2937047-20201221-paris-premier-jour-hiver-sculpture-emmanuel-macron-installee-campement-abri |site=www.20minutes.fr |consulté le=2021-12-15}}</ref> sur le quai Valmy sous une tente avec les sans abris, ou encore devant le [[Sénat (France)|Sénat]] à propos du consentement sexuel en 2021<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Sénat : sculpture de James Colomina sur le consentement sexuel |url=https://toutelaculture.com/actu/une-sculpture-de-james-colomina-sur-le-consentement-sexuel/ |site=Toutelaculture |date=2021-02-19 |consulté le=2021-12-15}}</ref>, ''L'enfant au bonnet d'âne'' dans une niche du [[pont Marie]] sous le Pont Mirabeau à Paris, mais aussi à Berlin ( East Side Gallery ) avec la petite Mandy pour célébrer la chute du Mur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Berlin : le Street Artiste James Colomina installe deux sculptures pour commémorer la chute du Mur |url=https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/street-art/berlin-le-street-artiste-james-colomina-installe-deux-sculptures-pour-commemorer-la-chute-du-mur-11165719/ |site=Connaissance des Arts |date=2021-11-09 |consulté le=2021-12-15}}</ref>


== Outils et techniques ==
== Outils et techniques ==
Le street art conjugue souvent différentes techniques : le [[graffiti]] utilise la bombe aérosol, le pochoir nécessite en général l'utilisation de peintures, le plus souvent aérosol ; l'affiche peut être le support de pochoirs<ref group="NB">Voir le travail de [[Blek le rat]].</ref>, etc.
Le ''street art'' conjugue souvent différentes techniques : le [[graffiti]] utilise la bombe aérosol, le pochoir nécessite en général l'utilisation de peintures, le plus souvent aérosol ; l'affiche peut être le support de pochoirs<ref group="NB">Voir le travail de [[Blek le rat]].</ref>, etc.


=== Les outils ===
=== Les outils ===
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== Styles ==
== Styles ==
Les artistes de street art ont en commun une activité (légale ou non) d'intervention urbaine. La principale distinction avec l'art du [[graffiti]], proche du [[hip-hop]] aux [[États-Unis]], est que les street artistes n'ont pas systématiquement recours à la lettre (comme c'est le cas dans les débuts de l'art du graffiti, le ''writing'' américain) et à l'outil aérosol, cher aux graffeurs.
Les artistes de ''street art'' ont en commun une activité (légale ou non) d'intervention urbaine. La principale distinction avec l'art du [[graffiti]], proche du [[hip-hop]] aux [[États-Unis]], est que les street artistes n'ont pas systématiquement recours à la lettre (comme c'est le cas dans les débuts de l'art du graffiti, le ''writing'' américain) et à l'outil aérosol, cher aux graffeurs.


Les buts sont variés : dans le cas du [[Graffiti|tagueur et du graffeur]], il s'agit principalement d'apposer son nom ou « blaze », puis d'y développer ses figures (Mode 2) ou ses abstractions ([[Futura 2000]]); dans le cas du street art, il s'agit d'une image, d'une signature visuelle, quelle que soit la méthode. On peut citer les affiches peintes de [[Jean Faucheur]], les sérigraphies d'[[Ernest Pignon-Ernest]], les pochoirs de [[Miss.Tic]] ou de [[Jef Aérosol]], les autocollants de [[Clet Abraham]] et les détournements de [[Jinks Kunst]] sur les panneaux de signalisation, les collages de [[Kim Prisu]], petites peintures uniques sur divers support, les peintures au pinceau de [[Jérôme Mesnager]], ou celles à l'aérosol de [[M. Chat]], ou bien encore les photographies d'[[Antonio Gallego]] ou en jouant avec les panneaux de signalisation, comme le fait [[Jinks Kunst]].
Les buts sont variés : dans le cas du [[Graffiti|tagueur et du graffeur]], il s'agit principalement d'apposer son nom ou « blaze », puis d'y développer ses figures (Mode 2) ou ses abstractions ([[Futura 2000]]); dans le cas du ''street art'', il s'agit d'une image, d'une signature visuelle, quelle que soit la méthode. On peut citer les affiches peintes de [[Jean Faucheur]], les sérigraphies d'[[Ernest Pignon-Ernest]], les pochoirs de [[Miss.Tic]] ou de [[Jef Aérosol]], les autocollants de [[Clet Abraham]] et les détournements de [[Jinks Kunst]] sur les panneaux de signalisation, les collages de [[Kim Prisu]], petites peintures uniques sur divers support, les peintures au pinceau de [[Jérôme Mesnager]], ou celles à l'aérosol de [[M. Chat]], ou bien encore les photographies d'[[Antonio Gallego]] ou en jouant avec les panneaux de signalisation, comme le fait [[Jinks Kunst]].


D'autres sont motivés par l'expression de messages. Leurs intentions sont politiques comme les membres du groupe [[VLP|VLP (Vive La Peinture)]] qui collent l'image de leur ''Zuman Kojito'' dans les rues de Paris, surmonté de bulles lui faisant dire des phrases fondamentales du type : « J'existe », « Je résiste », « Je suis un morceau d'utopie », etc. Leur identité visuelle reste cependant bien reconnaissable.
D'autres sont motivés par l'expression de messages. Leurs intentions sont politiques comme les membres du groupe [[VLP|VLP (Vive La Peinture)]] qui collent l'image de leur ''Zuman Kojito'' dans les rues de Paris, surmonté de bulles lui faisant dire des phrases fondamentales du type : « J'existe », « Je résiste », « Je suis un morceau d'utopie », etc. Leur identité visuelle reste cependant bien reconnaissable.
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Fichier:Hervé Youmbi, Cameroonian Heroes 02.JPG|''Cameroonian Heroes'' par [[Hervé Youmbi]] à [[Douala]] (2013).
Fichier:Hervé Youmbi, Cameroonian Heroes 02.JPG|''Cameroonian Heroes'' par [[Hervé Youmbi]] à [[Douala]] (2013).
Fichier:Lyon 6e - Rue de Créqui, Zoo Art Show 2, toilettes (2).jpg|''Zoo Art Show'' à Lyon (2020).
Fichier:Lyon 6e - Rue de Créqui, Zoo Art Show 2, toilettes (2).jpg|''Zoo Art Show'' à Lyon (2020).
Fichier:OPUR GRAFFITI STREETART 2022.jpg|Graffiti de OPUR, pièce picturale s'intégrant dans le street art par le mélange de lettres et de motifs colorés.
Fichier:OPUR GRAFFITI STREETART 2022.jpg|Graffiti de OPUR, pièce picturale s'intégrant dans le ''street art'' par le mélange de lettres et de motifs colorés.
Fichier:Hospital Street Art, Newtown (14554307988).jpg|Un [[Graffiti|« graff »]] à [[Newtown (Connecticut)]], photo prise en 2013.
Fichier:Hospital Street Art, Newtown (14554307988).jpg|Un [[Graffiti|« graff »]] à [[Newtown (Connecticut)]], photo prise en 2013.
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Version du 6 octobre 2023 à 15:07

Banksy : Well Hung Lover, peinture murale, Park Street (Bristol) en 2006.
Kevin Larmee devant sa peinture murale, à New York, en 1985.
"Antibuff" de OPUR à Paris en 2022.

L'art urbain, ou street art[1], est, à la fois, un mouvement artistique et un mode d'expression artistique, qui s'affirme ou se revendique ainsi à partir de la fin du XXe siècle.

« Aux origines illégales, subversives et éphémères, il s’agit en général d’œuvres ou productions plastiques prenant en compte le contexte de création de manière à le questionner, l'explorer, le marquer, le dégrader, le détourner ou le sublimer[2]. »

Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans l'espace public, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la peinture murale, le trompe-l'œil, le pochoir, la mosaïque, le sticker, l'affichage et le collage, la réclame ou les installations comme le tricot urbain. Certaines formes de performances peuvent même être incluses dans le concept d'art urbain[3].

C'est principalement un art éphémère vu par un large public.

Il ne doit pas être confondu avec l'art dans la ville, dans l'espace urbain ou public (en anglais public art), et tous les projets initiés par des institutions publiques, comme le Federal Art Project américain des années 1930 ou les expériences menées en France à partir des années 1960 et 1970.

Histoire

L'art urbain a une longue histoire multiple et relativement complexe. Cela s'explique d'abord par le sens longtemps figé que l'on donnait à des mots comme « art, beaux-arts, expression artistique », termes alors dévolus à des canons, des dogmes, des dispositifs réglementés ou contingentés. Ensuite, chemin faisant, et qu'une forme de reconnaissance et de récupération émergeait, on a assisté à une non différenciation des pratiques composant les arts urbains, qui ont été regroupées, selon C215, « sous le terme fourre-tout de street art » (2015)[4].

La pratique du graffiti est nécessairement ancienne, s'inscrivant parfois dans la lignée de l'art pariétal, comme le rappelle, non sans malice, Magda Danysz (2015), qui dit que « de la grotte de Lascaux aux hiéroglyphes, le graffiti existe depuis toujours ». Prenant du recul, elle fait cependant le constat historiographique suivant : « En 1942, un ouvrier américain nommé Kilroy, qui travaillait dans une usine de bombes basée à Detroit, écrit « Kilroy was here » (« Kilroy est passé par là ») sur les pièces détachées qui déroulent le long de sa chaîne de production. Assemblées, les bombes étaient ensuite larguées avec ce slogan ironique et vengeur, et Kilroy s’est vite taillé une belle réputation de patriote chez les soldats, qui en réponse écrivaient « Kilroy was here » sur les murs qu’ils croisaient »[5].

L'appropriation par le street art d'un lieu public « est né à la conjonction de mouvements esthétiques et d’un contexte socioculturel et économique propre au New York des années 1970[6]. Cependant, les premiers tags, signés Cornbread (en)[7] et Cool Earl, apparaissent à Philadelphie à la fin des années 1960. Le cas de Cornbread est particulier : ce jeune-homme s'amusait à signer de son nom des messages amoureux ciblant une seule personne un peu partout dans la ville[5].

« C'est aussi à cette époque que dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait de la disponibilité de peintures « émaillées » vendues sous la forme d'aérosols (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffiti a gagné une vocation esthétique. C'est ainsi qu'en 1969 on voit les véritables débuts du graffiti à New York, avec Taki 183, Frank 207, Phase 2, Barbara 62 et Eva 62, Stay High 149, Joe 136, Julio 204 et des dizaines d'autres[8]. Ainsi, « l'art s'est déplacé de l'objet spécialisé en galerie vers l'environnement urbain réel »[9]. »

L'art urbain en tant qu'initiative individuelle commence à s'épanouir en France à partir de Mai 1968[10]. Cependant, en 1971, l'artiste Gérard Zlotykamien dessinait, à la bombe de peinture, des silhouettes fantomatiques dans l'immense chantier dit du « trou des Halles » à Paris[11]. Après être intervenu sur le plateau d'Albion à coup de pochoirs, action totalement illégale, Ernest Pignon-Ernest exécute une fresque sur les murs de la Bourse du commerce[12], également située aux Halles. Ces deux artistes n'ont reçu aucune commande, leurs actions étaient spontanées et rebelles[5].

Le street art, dû à sa marginalité (caractérisée par le choix du support en pleine rue et l'aspect éphémère de l’œuvre), s'oppose assez naturellement au marché de l'art puisque ne pouvant s’acquérir. Cependant, au début du XXIe siècle, la tendance est plutôt à l'institutionnalisation du street art qui a sa place dans les galeries, les musées, les salles de ventes ou sur des façades monumentales[13]. En France, la Fédération de l'Art Urbain[14] a ainsi été créée en avec le soutien du ministère de la Culture. Parallèlement, ce même ministère a commandé une étude nationale sur l'art urbain[15].

La part du street art dans le marché de l'art contemporain, en volume, augmente sensiblement, et certains de ces artistes vivants, dépassent, en termes de ventes, des artistes décédés[16].

Influence

Dans l'art urbain, le street art puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la bande dessinée ou l'affiche. Selon Alain Weill[17], spécialiste de l'affiche[NB 1], l'essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'après-guerre comme Raymond Savignac, en France, que dans celles des dessinateurs de la contre-culture américaine tels Robert Crumb ou Vaughn Bodē, tous deux figures de proue du comics underground depuis les années 1960.

Chronologie de l'art urbain

Mur Peint par Fabio Rieti, Paris. Une réalisation Dauphin

On appelle « art urbain » les peintures murales contemporaines réalisées en extérieur, pour agglomérer aux productions artistiques reconnues par les institutions ou le marché de l'art celles issues de volontés individuelles. Appropriation de l'espace public, l'art urbain a fait l'objet de règlements depuis des temps reculés ; il est ainsi interdit de graver son nom sur les parois d'un monument, les enseignes et le collage d'affiches sont soumis à des autorisations. Au XIXe siècle, l'essor de la publicité entraîne l'emploi d'artistes pour peindre des images de réclames sur les murs aveugles[18]. La publicité murale entraîne le paiement d'une taxe, qui finira, au XXe siècle par en libérer les murs. En France, ce sont les affichages de la famille Dauphin fondés en 1921 par Eugène A. Dauphin, qui popularisent le mur peint. À la libération, son fils Jacques Dauphin placarde les affiches de la Libération dans la capitale française. En 1947, en raison de la conduite d'Eugène Dauphin (alias le « Colonel Duc » dans la Résistance), ce dernier obtient la concession des murs et des terrains en friche de la ville de Paris[19]. De nombreuses réalisations Dauphin sont ainsi créées en collaboration avec des artistes tout au long du XXe siècle[20].

À partir des années 1970, des artistes peignent sur ces surfaces libres en Europe et en Amérique. Invoquant la volonté de sortir des musées et des lieux privés pour s'adresser à l'homme de la rue, ces artistes cultivent des thèmes et des styles populaires, souvent liées à des revendications sociales (Dic. peinture). Les autorités le traitent comme graffiti quand il n'est pas autorisé, et pour cette raison, les peintres sont anonymes ou s'abritent sous un pseudonyme. Encore aujourd'hui, des artistes comme entre autres JR s'expriment dans les rues sur par des peintures murales à caractère souvent politique[21]. En 1967, Bill Walker entreprend à Chicago le monumental Wall of Respect qui provoque une flambée de réalisations murales[18].

Peinture murale à Sarrebruck inspirée de La Cène de Léonard de Vinci[22].

Années 1960-1970

Années 1980

Graffiti dans le quartier de Bushwick à Brooklyn en 2019
Graffiti dans le quartier de Bushwick à Brooklyn

Les wagons des métros et les panneaux d'affichage des grandes villes américaines se couvrent de tags, revendiquées par des writers depuis la fin de la décennie précédente, et souvent contresignés, orchestrant une sorte de bataille de territoires. Cette époque est aussi celle des premières galeries d'art qui tentent d'exposer en leurs murs ces modes d'expressions, et du renforcement d'un appareil législatif et répressif.

Années 1990

Fresque dans le jardin d'Embarthe à Toulouse.

Durant cette période, le devant de la scène est principalement occupé par le graffiti hip-hop. La propagation internationale se fait par la télévision ; Jérôme Mesnager rend compte de ses voyages en Afrique à Thierry Ardisson dans l'émission Lunettes noires pour nuits blanches en 1990.

  • 1990 : East Side Gallery, Mur de Berlin — la première peinture est de Christine Mac Lean en  ; suivie par Jürgen Grosse (Indiano), Kasra Alavi, Kani Alavi, Jim Avignon, Thierry Noir, Kim Prisu, Hervé Morlay, Ingeborg Blumenthal, Ignasi Blanch Gisberti, etc.
  • 1991 :
  • 1992
    • Février : métro musée du Louvre (Paris), 2e intervention de tag, la presse attaque le ministère de la Culture qui soutient ce mouvement.
  • 1997 :
    • While You Were Sleeping (Washington DC), 1er magazine sur le graffiti par Roger Gastman, né en 1977.
  • 1999 :
  •  : apparition télévisuelle de Space Invader lors d'une émission en clair sur Canal+, à laquelle participe également Miss.Tic.

Années 2000

Détournement de panneaux de Jinks Kunst en Irak à Erbil.

Années 2010

2013 - Graffiti sur le mur de clôture de l'auberge de la jeunesse à Mons (Hainaut) - Belgique.

Années 2020

2023 - Rue à Dégrès à Mons (Belgique).
  • Mars- : grand confinement mondial. Les murs des villes italiennes se couvrent d'un slogan tracé à la bombe : « Tutti a casa ».
    • Le vendredi , l'artiste JR s'exprime au sujet de la fermeture des musées par un collage sur le façade du Palais Strozzi (Florence, Italie) par un collage monumentale : La Ferita. Celui-ci a comme ambition d'ouvrir malgré tout le musée au public par un jeu d'illusion d'optique[52].
  • Lundi : déconfinement en France.
    • Le lundi , le collectif Admere installe à Périgueux un mémorial fait de pâtes alimentaires et de papier toilette, et dédié au confinement 2020[53],[54],[55].
    • James Colomina (né vers 1975) est un street artist français d'origine toulousaine. « Street artiste humaniste », il est connu pour ses sculptures de personnages rouges réalisées à partir de moulages corporels qu'il place dans l'espace public de manière sauvage. Ses œuvres questionnent la société et le politique au travers d'une poésie corrosive Il a notamment placé des sculptures en France et à l'étranger : - à Paris, le 1er jour de l'hiver 2020, il installe Emmanuel Macron[56] sur le quai Valmy sous une tente avec les sans abris, ou encore devant le Sénat à propos du consentement sexuel en 2021[57], L'enfant au bonnet d'âne dans une niche du pont Marie sous le Pont Mirabeau à Paris, mais aussi à Berlin ( East Side Gallery ) avec la petite Mandy pour célébrer la chute du Mur[58]

Outils et techniques

Le street art conjugue souvent différentes techniques : le graffiti utilise la bombe aérosol, le pochoir nécessite en général l'utilisation de peintures, le plus souvent aérosol ; l'affiche peut être le support de pochoirs[NB 2], etc.

Les outils

Les techniques

Entre autres :

Styles

Les artistes de street art ont en commun une activité (légale ou non) d'intervention urbaine. La principale distinction avec l'art du graffiti, proche du hip-hop aux États-Unis, est que les street artistes n'ont pas systématiquement recours à la lettre (comme c'est le cas dans les débuts de l'art du graffiti, le writing américain) et à l'outil aérosol, cher aux graffeurs.

Les buts sont variés : dans le cas du tagueur et du graffeur, il s'agit principalement d'apposer son nom ou « blaze », puis d'y développer ses figures (Mode 2) ou ses abstractions (Futura 2000); dans le cas du street art, il s'agit d'une image, d'une signature visuelle, quelle que soit la méthode. On peut citer les affiches peintes de Jean Faucheur, les sérigraphies d'Ernest Pignon-Ernest, les pochoirs de Miss.Tic ou de Jef Aérosol, les autocollants de Clet Abraham et les détournements de Jinks Kunst sur les panneaux de signalisation, les collages de Kim Prisu, petites peintures uniques sur divers support, les peintures au pinceau de Jérôme Mesnager, ou celles à l'aérosol de M. Chat, ou bien encore les photographies d'Antonio Gallego ou en jouant avec les panneaux de signalisation, comme le fait Jinks Kunst.

D'autres sont motivés par l'expression de messages. Leurs intentions sont politiques comme les membres du groupe VLP (Vive La Peinture) qui collent l'image de leur Zuman Kojito dans les rues de Paris, surmonté de bulles lui faisant dire des phrases fondamentales du type : « J'existe », « Je résiste », « Je suis un morceau d'utopie », etc. Leur identité visuelle reste cependant bien reconnaissable.

La plupart des artistes souhaitent avant tout s'exprimer et que leurs œuvres soient vues par la foule des usagers de l'espace public qui finit par mémoriser ses signatures visuelles, leur permettant d'accéder à une forme de célébrité individuelle à laquelle ils aspirent le plus souvent.

Il existe des exceptions. Yann Dumoget, par exemple, inverse la pratique du tag. Au lieu de réaliser des graffitis dans l’espace public, il demande au public de « graffiter » l’espace intime de ses propres peintures. D'autres, comme Cédric Bernadotte, questionnent l'espace public en proposant de se réapproprier un lieu avec des matériaux économiques et accessibles tels que la cellophane[60]. Dans les mouvements récents on trouve le mélange du graffiti et de la vidéo ; ainsi le travail d'un artiste comme Blu qui fait de l'animation dans la rue[61], et de nouvelles pratiques comme le flacking de l'artiste Ememem qui créé des "pansements pour trottoir"[62] insérés dans les nids-de-poule et autres entailles de la ville.

Galerie

Festivals et événements d'art urbain

Fresque de l'artiste ONSEPT, festival Underground Effect, Paris La Défense, 2015[48].

Les événements d'art urbain, réguliers et ponctuels, sont très nombreux et illustrent la richesse de ce mouvement mondial.

De nombreux événements ont été répertoriés par l'Étude nationale sur l'art urbain[63] et la Fédération de l'Art Urbain[64].

Quelques exemples :

  • Le Grenoble Street Art Fest est un festival d'art urbain qui se déroule depuis 2015 à Grenoble et son agglomération, situées dans le département de l'Isère.
  • L'Underground Effect est un festival annuel à Paris La Défense organisé par Projet Saato[65] et Street Art Addict[66] dans le cadre de l’Urban Week Paris La Défense[67].
  • Le Zoo Art Show est un festival d'art urbain établis à Lyon depuis
  • Peinture Fraiche Festival à Lyon depuis 2019 et KillArt festival à Barranquilla (Colombie) organisés par l'association TROI3, qui invite des artistes internationaux et locaux et développe des ateliers d'initiation aux techniques à l'œuvre dans l'art urbain.

En 1975, l'Académie Nationale des Arts de la Rue (ANAR) est cofondée par Maurice Cazeneuve, Jacques Dauphin, Christian Chavanon, Paul Delouvrier, Georges Elgozy, Roger Excoffon, Abraham Moles, ou encore André Parinaud[68]. Présidée par André Parinaud, l'association a pour but de promouvoir les arts de la rue.

Personnalités de l'art urbain

L'Étude nationale sur l'art urbain a également listé un certain nombre d'acteurs de l'art urbain établi sur le territoire français[69].

Statut juridique

Le statut juridique du street art est complexe et peut fortement varier selon les pays. La difficulté vient d'une part de ce que l'auteur est généralement anonyme, rendant impossible l'attribution de droits d'auteur ; et d'autre part du fait que la réalisation de l'œuvre est par nature illégale, mettant en cause sa pérennité même.

Notes et références

Notes

  1. À ne pas confondre avec son homonyme Alain Weill, homme d'affaires du secteur des médias.
  2. Voir le travail de Blek le rat.
  3. Voir Invader, Ememem et Morèje.
  4. Entré dans le Guinness Book comme le graffiti plus élevé au monde en 1996.
  5. Photographe américaine spécialiste du graffiti et coauteure de l'ouvrage référence Subway Art.

Références

  1. Stéphanie Lemoine, L'Art urbain - Du graffiti au street art, éditions Gallimard : « récemment rebaptisé street art ».
  2. Conseil d'administration de la Fédération de l'art urbain, « Notre vision de l'art urbain » Accès libre, sur federationdelarturbain.org, (consulté le ).
  3. (en) Mathieu Durguet, « The Performative Nature of Urban Art », Berlin Street Art,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Franck Renucci, Jean-Marc Réol, Catherine Perret et Monique Veaute, L'Artiste, un chercheur pas comme les autres, vol. 72, CNRS éditions, , 293 p. (ISBN 978-2-271-08813-0, OCLC 930694156).
  5. a b c et d « Aux origines du street art #1 : le graffiti new-yorkais (1942-1983) », entretien entre M. Danysz et Olivier Granoux, In: Télérama, [revu le ] — en ligne.
  6. Hugues Bazin, « L’argot graffiti ou l’art populaire comme rapport à l’art légitime », in Patrimoine, tags et graffs dans la ville, Ed. Bordeaux : SCEREN-CRDP, 2004, p. 201-207.
  7. « L'histoire du street art », sur Street Art Addict (consulté le )
  8. Photograffi(ti)es d'Expressions Murales : Pierres Philosophales (Volume 1), Collectif des 12 Singes, (lire en ligne).
  9. Allan Kaprow, in L'Art et la vie confondus, p. 261.
  10. Entretien avec Banksy dans Le Monde, .
  11. Stéphanie Lemoine et Julien Terral, In situ : Un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005, p. 157.
  12. a b et c Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche à activer les lieux, à exacerber leur potentiel », entretiens avec Julia Zortea, Lire sur article11.info.
  13. Sophie Pujas, Street Art. Jeux éphémères, Tana éditions, , p. 124-125.
  14. « Accueil », sur Fédération de l'Art Urbain (consulté le ).
  15. Le M.U.R, Étude nationale sur l'art urbain, (lire en ligne).
  16. « Le marché du street art arrive à maturité », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  17. Voir, par exemple, Le Design graphique : ABCDEF…, coll. Découvertes Gallimard, Paris, 2003.
  18. a et b « Les murs peints de la "réclame" à la "pub" », sur L'Histoire, .
  19. (en) Roger Parry, The Ascent of Media, Nicholas Brealey Publishing, , p. 147.
  20. « Dauphin archives ».
  21. « JR s'affiche à Paris », L'Express, .
  22. Cliché pris en .
  23. « Cession d'une "zone de sensibilité picturale immatérielle" à Michael Blankfort, Pont au Double, Paris,  », sur yvesklein.com.
  24. Stéphanie Lemoine et Julien Terral, op. cit., p. 157.
  25. (en) « ‘The History of American Graffiti:’ From Subway Car to Gallery », ,PBSO News Hour.
  26. (en) « SAMO© », sur al-diaz.com (consulté le ).
  27. (en) « The SAMO© Graffiti - photographed by Henry Flynt », sur henryflynt.org (consulté le ).
  28. Alexandra Kolossa, Haring, Taschen, 2009, (ISBN 9783836512558), p. 92.
  29. Denys Riout, op. cit., pp. 120-121.
  30. Denys Riout, op. cit., p. 115.
  31. Denys Riout, op. cit., p. 114.
  32. Denys Riout, op. cit., p. 129.
  33. Denys Riout, op. cit., p. 122.
  34. Denys Riout, op. cit., p. 117.
  35. « Style Wars (TV Movie 1983 - IMDb », sur imdb.com (consulté le ).
  36. Denys Riout, op. cit., p. 124.
  37. Denys Riout, op. cit., p. 123.
  38. Tristan Manco, Street Logos, Thames & Hudson, Londres, 2004, (ISBN 0-500-28469-5), 128 pages, p. 78.
  39. Site de l'artiste.
  40. (en) « John Hamon: The Enigmatic, Enduring Mystery of Paris» par Kala Barba-Court, .
  41. Graff it #1, p. 2 (de couverture) (ISBN 2-914714-00-9).
  42. « Bomb the System » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.
  43. Judith BURSZTEJN, « Le 13ème arrondissement de Paris, capitale du street art », sur https://www.monparisimmobilier.com/, (consulté le )
  44. « Le TAG au Grand Palais », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  45. « Quand les tagueurs s'attaquent au Grand Palais », Télérama,‎ (lire en ligne).
  46. Le tag au Grand Palais, Catalogue de l'exposition, , 304 p.
  47. Le Bains Douches - Résidences.
  48. a et b « Underground Effect #1 Paris – La Défense – Projet Saato », sur projetsaato.com (consulté le ).
  49. Voir sur culture.gouv.fr.
  50. « Street Art City : un ancien site industriel de l'Allier est devenu le paradis des graffeurs », sur Franceinfo, (consulté le )
  51. Association le M.U.R., Étude nationale sur l'art urbain, (lire en ligne), p. 96.
  52. « Street Art : à Florence, JR habille le Palais Strozzi d'un gigantesque trompe-l’œil », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  53. https://www.francebleu.fr/infos/insolite/perigueux-un-memorial-du-confinement-en-pates-et-en-papier-toilette-1590417117
  54. https://fr.news.yahoo.com/coronavirus-confinement-memorial-papier-toilette-paquets-pates-150650991.html
  55. https://www.sudouest.fr/redaction/insolite/insolite-un-memorial-du-confinement-en-papier-toilette-et-en-pates-a-perigueux-1965286.php
  56. « Une sculpture d'Emmanuel Macron au milieu d'un campement à Paris », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  57. « Sénat : sculpture de James Colomina sur le consentement sexuel », sur Toutelaculture, (consulté le )
  58. « Berlin : le Street Artiste James Colomina installe deux sculptures pour commémorer la chute du Mur », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  59. Types d'art dans l'histoire.
  60. Réappropriations de Cédric Bernadotte.
  61. « Street art : Blu réveille la bête »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), in Orbeat Magazine.
  62. « Ememem: le street artiste qui raccommode les trottoirs de Lyon avec couleurs, poésie et humour », sur Franceinfo, (consulté le )
  63. Association le M.U.R., Étude nationale sur l'art urbain, (lire en ligne), p. 124-127.
  64. « Liste des événements artistiques en France et à l'international en lien avec l'art urbain », sur federationdelarturbain.org (consulté le ).
  65. « Projet Saato », sur Projet Saato (consulté le ).
  66. « A propos », sur Street-art-addict.com (consulté le ).
  67. « Urban Week », sur Paris La Défense (consulté le ).
  68. Nationale des Arts de la Rue
  69. Association le M.U.R., Étude nationale sur l'art urbain (lire en ligne), p. 129-134.

Voir aussi

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Bibliographie

Filmographie

  • 1980 : Mur, murs d'Agnès Varda Film sur les murs peints de Los Angeles.
  • 2004 : Rock Fresh
  • 2005 : RASH, documentaire explorant la valeur culturelle de l'art urbain et du graffiti à Melbourne
  • 2008 : Bomb It, film documentaire sur le graffiti et l'art urbain à travers le monde
  • 2008 : Beautiful losers, film documentaire d'Aaron Rose et Joshua Leonard Avec Shepard Fairey, Barry McGee.
  • 2010 : Faites le mur !, documentaire réalisé par Banksy sur l'artiste Thierry Guetta
  • 2012 : Dégradation volontaire 2, film de référence sur le graffiti consacré au métro parisien Avec SEE hg mpv, ACE, Vices, Dixe, Sleez.
  • 2011 : Crimes of Minds, documentaire sur les coulisses du festival à Brest Des œuvres de street artistes comme Jef Aerosol, C215, Fin DAC, Liliwenn.
  • 2015 : Les Messages du street art, de la rue au musée, vidéo d'une conférence grandement illustrée de Christian Gerini (université de Toulon et Collège méditerranéen des Libertés,  ; consulter en ligne et sur sup-numérique.gouv.fr)
  • 2017 : Visages, villages, coréalisé par Agnès Varda et JR

Articles connexes

Liens externes