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L'une des thématisations les plus connues d'un chariot de supermarché dans l'art est la sculpture critique de la consommation « Supermarket Lady » de l'artiste américain du [[pop art]], [[Duane Hanson]], de 1970.<ref>https://web.archive.org/web/20090414054353/http://www.ludwigforum.de/Sammlungen/hauptwerke/hanson.html</ref>{{,}}<ref>http://ludwigforum.de/museum/restauratorenwerkstatt/die-restaurierung-der-supermarket-lady-von-duane-hanson/</ref>
L'une des thématisations les plus connues d'un chariot de supermarché dans l'art est la sculpture critique de la consommation « Supermarket Lady » de l'artiste américain du [[pop art]], [[Duane Hanson]], de 1970.<ref>https://web.archive.org/web/20090414054353/http://www.ludwigforum.de/Sammlungen/hauptwerke/hanson.html</ref>{{,}}<ref>http://ludwigforum.de/museum/restauratorenwerkstatt/die-restaurierung-der-supermarket-lady-von-duane-hanson/</ref>


En 1983, le « Ein-Mann-Künstlergruppe » (groupe d'artistes d'un seul homme) ''Stiletto Studio,s'' a détourné un chariot de supermarché « égaré » en le transformant en un fauteuil en fil de fer ''[[cantilever]]'' « renversé » selon le principe de l'''[[objet trouvé]]''. En tant que simulation de design critique à l'égard du design et de la culture de consommation, l'œuvre intitulée ironiquement par Stiletto « ''[[Consumer's Rest]]'' [[Eames Lounge Chair|Lounge Chair]] »<ref name=CH>{{lien web|url=https://collection.cooperhewitt.org/people/18044611/ |titre=Stiletto Studios |auteur=Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum |consulté le=11 novembre 2022 |éditeur=Smithsonian Institution}}</ref>{{,}}<ref>https://web.archive.org/web/20161221203722/http://centuryofthechild.tumblr.com/post/28408868819/stiletto-studios-melina-the-artists-daughter</ref>{{,}}<ref>https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/c4roraA</ref>{{,}}<ref>https://web.archive.org/web/20180627113033/http://www.zfbk.de/portfolio/stiletto/</ref> se référait au fait que les meubles en fil de fer d'Eames et de Bertoia étaient déjà des adaptations suresthétisées de l'apparition contemporaine des chariots de supermarché aux [[États-Unis]] et donc déjà eux-mêmes des récurrences au contexte [[consumérisme|révolutionnaire de la consommation]] du style international en architecture et en design.<ref>Paragraphe ''Vom Klappstuhl zum Einkaufswagen'' dans Claudia Falter : "Einkaufen", p. 1007ff et ill. p. 1017, dans ''Im Designerpark | Leben in künstlichen Welten'', Kai Buchholz et Klaus Wolbert (Hrsg.), Häusser.media Verlag, Darmstadt, 2004, ISBN 3-89552-100-0</ref>
En 1983, le « Ein-Mann-Künstlergruppe » (groupe d'artistes d'un seul homme) ''Stiletto Studio,s'' a détourné un chariot de supermarché « égaré » en le transformant en un fauteuil en fil de fer ''[[Chaise cantilever|cantilever]]'' « renversé » selon le principe de l'''[[objet trouvé]]''. En tant que simulation de design critique à l'égard du design et de la culture de consommation, l'œuvre intitulée ironiquement par Stiletto « ''[[Consumer's Rest]]'' [[Eames Lounge Chair|Lounge Chair]] »<ref name=CH>{{lien web|url=https://collection.cooperhewitt.org/people/18044611/ |titre=Stiletto Studios |auteur=Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum |consulté le=11 novembre 2022 |éditeur=Smithsonian Institution}}</ref>{{,}}<ref>https://web.archive.org/web/20161221203722/http://centuryofthechild.tumblr.com/post/28408868819/stiletto-studios-melina-the-artists-daughter</ref>{{,}}<ref>https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/c4roraA</ref>{{,}}<ref>https://web.archive.org/web/20180627113033/http://www.zfbk.de/portfolio/stiletto/</ref> se référait au fait que les meubles en fil de fer d'Eames et de Bertoia étaient déjà des adaptations suresthétisées de l'apparition contemporaine des chariots de supermarché aux [[États-Unis]] et donc déjà eux-mêmes des récurrences au contexte [[consumérisme|révolutionnaire de la consommation]] du style international en architecture et en design.<ref>Paragraphe ''Vom Klappstuhl zum Einkaufswagen'' dans Claudia Falter : "Einkaufen", p. 1007ff et ill. p. 1017, dans ''Im Designerpark | Leben in künstlichen Welten'', Kai Buchholz et Klaus Wolbert (Hrsg.), Häusser.media Verlag, Darmstadt, 2004, ISBN 3-89552-100-0</ref>


Les chariots d'achat qui sont, de loin, les plus nombreux à être volés, non restitués et abandonnés en dehors de leur lieu d'implantation, sont cependant détournés par des réutilisateurs et seconds utilisateurs occasionnels, sans aucune intention artistique ou de critique culturelle [[Ready-made]], comme ''solutions d'urgence'' - entre autres comme [[improvisation|improvisations]]. (par exemple comme panier à linge), ou ''meuble nomade''<ref>[[Victor Papanek]] & Jim Hennessey (1973). ''Nomadic furniture: how to build and where to buy lightweight furniture that folds, collapses, stacks, knocks-down, inflates or can be thrown away and re-cycled'', New York, Pantheon Books. {{ISBN|0-394-70228-X}}</ref> universel pour le mobilier des [[sans-abri]], ou encore, au mépris du fait que les revêtements en zinc et en plastique des surfaces en fil métallique sont nocifs lorsqu'ils sont chauffés, comme barbecue ad hoc.
Les chariots d'achat qui sont, de loin, les plus nombreux à être volés, non restitués et abandonnés en dehors de leur lieu d'implantation, sont cependant détournés par des réutilisateurs et seconds utilisateurs occasionnels, sans aucune intention artistique ou de critique culturelle [[Ready-made]], comme ''solutions d'urgence'' - entre autres comme [[improvisation|improvisations]]. (par exemple comme panier à linge), ou ''meuble nomade''<ref>[[Victor Papanek]] & Jim Hennessey (1973). ''Nomadic furniture: how to build and where to buy lightweight furniture that folds, collapses, stacks, knocks-down, inflates or can be thrown away and re-cycled'', New York, Pantheon Books. {{ISBN|0-394-70228-X}}</ref> universel pour le mobilier des [[sans-abri]], ou encore, au mépris du fait que les revêtements en zinc et en plastique des surfaces en fil métallique sont nocifs lorsqu'ils sont chauffés, comme barbecue ad hoc.

Version du 14 novembre 2022 à 18:52

Chariot de supermarché
Type
Véhicule non motorisé (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Caractéristiques
Matériaux
Fonctionnement
Moteur
Énergie humaine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Utilisation
Usage
Rangées de chariots de supermarché

Un chariot ou charrette de supermarché, aussi appelé panier d'épicerie[1] au Canada, est un chariot, métallique ou en matière plastique, conçu pour faciliter le transport des marchandises achetées dans un supermarché ou d'autres types de magasins.

Caddie est une marque, propriété de la société française Ateliers réunis Caddie[2]. Le terme « caddie » est par antonomase entré dans le langage courant pour désigner un chariot de supermarché, bien que l'entreprise intervient régulièrement pour s'opposer à ce que le nom de ses produits soit utilisé comme tel.

Historique

Chariot en fil d'acier équipé d'un monnayeur à pièce ou jeton.

En 1936, Sylvan N. Goldman conçoit l'ancêtre du chariot de supermarché, pliable, afin de permettre aux clients de sa chaîne de supermarché de faire davantage d'achats[3] ; il permet de poser deux paniers, l'un au-dessus de l'autre[3]. Un exemplaire est depuis conservé à la Smithsonian Institution[3]. Sylvan Goldman est également l'inventeur du chariot à bagages.

En 1946, Orla E. Watson conçoit des prototypes de chariots encastrables horizontalement ; contrairement au chariot de Goldman, les paniers sont cette fois inclus au chariot. Ces chariots, d'une capacité de 40 litres[4], sont par conséquent plus rapides à ranger après emploi ou à sortir de leur rangement en vue de leur utilisation[3].

En 1948, l'entreprise de Goldman commercialise des chariots encastrables semblables à ceux conçus par Watson, à panier unique, plus grand. L'entreprise de Watson engage des poursuites contre celle de Goldman, mais en 1949, Watson accorde à Goldman une licence exclusive (à l'exception de trois licences déjà accordées) d'exploitation du brevet qu'il a déposé[3].

Les Ateliers Réunis, une entreprise fondée en 1929 par Raymond Joseph (décédé en 1984) et ayant son siège à Drusenheim, en Alsace, fabrique également des chariots de manutention, des poussettes de marché, etc. Caddie détient, dans les années 1980, environ 80 % du marché européen du chariot de supermarché.[réf. nécessaire]

Le premier chariot Caddie est créé dans les années 1960, en Alsace, pour le compte des premières enseignes de supermarchés ; il est composé d'un bâti à roulettes sur lequel on accroche deux paniers métalliques, lesquels sont ensuite remplacés par un panier soudé au bâti, dans sa forme actuelle.[réf. nécessaire]

Pouvant atteindre une capacité de 240 litres, soit 210 kg de charge utile pour le modèle Standard[5], un chariot parcourt en moyenne 28 000 km dans sa durée de vie (maximum 7 ans) à 2 ou 6 km/h, ce qu'il fait qu'il transporte 10 000 fois son poids de marchandises. Il est le plus souvent constitué d'une cage en fil d'acier ou parfois en plastique (ce qui le rend compatible avec la facturation automatique[6] par le moyen d'étiquettes RFID Radio-identification et de portiques dédiés), voire, XXIe siècle, en matériau composite (plus léger), comme le "C21" de Giat industries[4].

Pour lutter contre le vol, les chariots ont été dotés de monnayeurs pendant plusieurs décennies. Toutefois, le monnayeur nécessite une pièce d'un montant particulier, et pour éviter cette contraintes, d'autres technologies anti-vol sont développées[7].

Terminologie

Le nom « caddie »

Le mot anglais « caddie » (ou sa variante orthographique « caddy ») désigne à la base un garçon (un « cadet ») chargé de transporter les clubs de golf d'un joueur de golf, soit en portant le sac contenant les clubs, soit en tirant celui-ci sur un petit chariot. C'est ainsi que le « chariot de caddie », puis « caddie » tout court, est entré par la suite dans la langue française, et apparaît en 1952 dans le dictionnaire Le Robert sous cette définition : « petit chariot métallique pour transporter les denrées dans les libres-services et les bagages dans les gares ou les aéroports »[8].

En 1987, la société Ateliers réunis Caddie, qui fabrique entre autres des chariots de supermarché, dépose auprès de l'Institut national de la propriété industrielle la marque commerciale "Caddie",[8]. Elle déposera également le nom « Caddy ». Ces marques sont régulièrement renouvelées depuis[9]. L'utilisation de ces termes est donc soumise aux règles du droit des marques, qui exige qu'un signe conserve son caractère distinctif pour pouvoir prétendre à la protection et ne pas devenir un terme générique (à l'instar de « frigidaire » ou de « kleenex »).

La société Caddie intervient régulièrement pour protester contre les usages impropres de ses marques et s’opposer à ce qu’elles soient utilisées par antonomase comme synonymes de « chariot de supermarché ». Elle a notamment obtenu la condamnation de plusieurs journaux, comme Le Figaro ou Libération, pour avoir fait un tel usage de ce nom[8]. Elle a demandé fin 2009 au Figaro de préciser que le terme « caddie » ne peut être employé comme synonyme de « chariot de supermarché »[10].

L'utilisation du nom « caddy » pour la Volkswagen Caddy a été soumise à une autorisation des Ateliers réunis Caddie de la part de Volkswagen[11].

Adaptations

Le chariot de supermarché est généralement conçu pour asseoir un enfant face à la poignée et placer un casier de bouteilles sous le panier.

Il existe aussi des chariots pourvus d'un siège-bébé et d'autres adaptés aux personnes handicapées moteur, ainsi que des chariots de dimension réduite destinés aux enfants et généralement équipés d'un fanion permettant de les repérer à distance.

Les chariots et leur détournement dans l'art, le design, la société et la critique de la consommation

Dossier suspendu, conçu par Otl Aicher, fabriqué par Brüder Siegel, Leipheim
Diamond Chair de Harry Bertoia
Sans-abri avec un chariot de supermarché transfonctionnalisé et transformé à Paris
Sans-abri avec caddie transfonctionnalisé et transformé à Tokyo

Les fabricants de chariots libre-service comme Caddie, Wanzl ou Brüder Siegel ont entretenu depuis le lancement du chariot libre-service sur le marché d'intenses relations commerciales réciproques, directes et indirectes, avec des artistes, des graphistes, des designers industriels et de mobilier comme Charles Eames, Harry Bertoia, Verner Panton ou Rido Busse - non seulement pour le développement et l'amélioration de leurs propres chariots libre-service et articles de corbeille métallique, mais aussi à des fins publicitaires et de relations publiques. Olivier Mourgue[12], Otl Aicher, Stiletto et d'autres créateurs ont fait fabriquer des meubles en fil métallique ou des œuvres d'art par des fabricants de caddies.

L'une des thématisations les plus connues d'un chariot de supermarché dans l'art est la sculpture critique de la consommation « Supermarket Lady » de l'artiste américain du pop art, Duane Hanson, de 1970.[13],[14]

En 1983, le « Ein-Mann-Künstlergruppe » (groupe d'artistes d'un seul homme) Stiletto Studio,s a détourné un chariot de supermarché « égaré » en le transformant en un fauteuil en fil de fer cantilever « renversé » selon le principe de l'objet trouvé. En tant que simulation de design critique à l'égard du design et de la culture de consommation, l'œuvre intitulée ironiquement par Stiletto « Consumer's Rest Lounge Chair »[15],[16],[17],[18] se référait au fait que les meubles en fil de fer d'Eames et de Bertoia étaient déjà des adaptations suresthétisées de l'apparition contemporaine des chariots de supermarché aux États-Unis et donc déjà eux-mêmes des récurrences au contexte révolutionnaire de la consommation du style international en architecture et en design.[19]

Les chariots d'achat qui sont, de loin, les plus nombreux à être volés, non restitués et abandonnés en dehors de leur lieu d'implantation, sont cependant détournés par des réutilisateurs et seconds utilisateurs occasionnels, sans aucune intention artistique ou de critique culturelle Ready-made, comme solutions d'urgence - entre autres comme improvisations. (par exemple comme panier à linge), ou meuble nomade[20] universel pour le mobilier des sans-abri, ou encore, au mépris du fait que les revêtements en zinc et en plastique des surfaces en fil métallique sont nocifs lorsqu'ils sont chauffés, comme barbecue ad hoc.

Notes et références

  1. « panier d'épicerie », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française.
  2. « INPI – Service de recherche marques », sur bases-marques.inpi.fr (consulté le ).
  3. a b c d et e [PDF] Catherine Garndclément et Franck Cochoy, « Histoires du chariot de supermarché », sur cairn.info
  4. a et b Nicole Penicaut, « Le Caddie parcourt 28.000 km dans sa vie à 2 ou 6 km/h. Vie et maux des Caddies », sur libération.fr,
  5. [PDF] « Notice d'utilisation », sur caddie.fr (consulté le )
  6. « Polycart - 100% Compatible avec la Facturation Automatique par le Moyen d'Ètiquettes RFID », sur polycartgroup.com
  7. Marion Biosse Duplan, « Carrefour va supprimer le traditionnel jeton pour les chariots de course », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  8. a b et c « 50 000F pour un caddie. Libération est condamné pour avoir utilisé le mot, nom déposé », lire en ligne sur liberation.fr
  9. Par exemple le 11 juin 2007, sous le numéro 1.419.775.
  10. « Précision de la société Caddie », lire en ligne
  11. « Le nom Caddy est une marque déposée de la société Caddie S.A. et est utilisé par Volkswagen Commercial Vehicles avec l'aimable autorisation de Caddie SA. », dans Le nouveau Caddy
  12. http://design-recyclers.net/le-premier-caddie-de-lhistoire-du-design-a-avoir-ete-transforme-en-chaise/
  13. https://web.archive.org/web/20090414054353/http://www.ludwigforum.de/Sammlungen/hauptwerke/hanson.html
  14. http://ludwigforum.de/museum/restauratorenwerkstatt/die-restaurierung-der-supermarket-lady-von-duane-hanson/
  15. Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum, « Stiletto Studios », Smithsonian Institution (consulté le )
  16. https://web.archive.org/web/20161221203722/http://centuryofthechild.tumblr.com/post/28408868819/stiletto-studios-melina-the-artists-daughter
  17. https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/c4roraA
  18. https://web.archive.org/web/20180627113033/http://www.zfbk.de/portfolio/stiletto/
  19. Paragraphe Vom Klappstuhl zum Einkaufswagen dans Claudia Falter : "Einkaufen", p. 1007ff et ill. p. 1017, dans Im Designerpark | Leben in künstlichen Welten, Kai Buchholz et Klaus Wolbert (Hrsg.), Häusser.media Verlag, Darmstadt, 2004, ISBN 3-89552-100-0
  20. Victor Papanek & Jim Hennessey (1973). Nomadic furniture: how to build and where to buy lightweight furniture that folds, collapses, stacks, knocks-down, inflates or can be thrown away and re-cycled, New York, Pantheon Books. (ISBN 0-394-70228-X)

Voir aussi

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