« Masculinisme (idéologie) » : différence entre les versions

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Le mot est initialement un [[anglicisme]] issu des milieux universitaire et militant féministe [[Amérique du Nord|nord-américains]], où il désigne la {{Citation|domination des hommes}} aussi bien dans le milieu professionnel que dans les autres activités<ref name=Eder1911 />. Ainsi le masculinisme comme domination des hommes, sous forme de patriarcat ou de {{Citation|société des frères}}<ref name="2010_journals.openedition.org">{{lien web | url=https://journals.openedition.org/lectures/1256 | date=2010 | titre= Carole Pateman, Le contrat sexuel, La Découverte, coll. « textes à l'appui », 2010, 332 p., |isbn=9782707164292}}.</ref> est distinct des [[études de genre]] sur les [[masculinité]]s.
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D'après le sociologue [[Michel Dorais]] {{Citation|Si l'on définit le féminisme comme la critique et la promotion de la condition des femmes dans une perspective de rapports égalitaires entre hommes et femmes, on peut semblablement définir le masculinisme comme la critique et la promotion de la condition des hommes dans une perspective de rapports égalitaires entre hommes et femmes.}}<ref>{{Chapitre|prénom1=Michel|nom1=Dorais|titre chapitre=Pour une approche masculiniste|titre ouvrage=Des hommes et du masculin|éditeur=Presses universitaires de Lyon|collection=CRÉA|date=2021-08-09|isbn=978-2-7297-1027-9|lire en ligne=http://books.openedition.org/pul/10556|consulté le=2022-08-19|passage=193–203}}</ref>.


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Version du 19 août 2022 à 17:28


Le poing fermé dans le symbole est un symbole adopté par certains masculinistes.

Le masculinisme est d'une part l'ensemble des mouvements sociaux qui se préoccupent de la condition masculine et de « la défense des droits des hommes, de leur indépendance et de leurs valeurs »[1],[2] ; dans un autre contexte, il est l'idéologie de la domination masculine sur les femmes. Le masculinisme dans ce dernier sens s'oppose au féminisme, considère que la notion de patriarcat n'existe pas et que les femmes ont gagné au détriment des hommes, suivant un discours antiféministe réactionnaire. Les partisans de cette idéologie préfèrent parler d'hominisme, considérant que le terme de « masculinisme » serait un « néologisme créé à des fins de diabolisation »[3] .

Dans le domaine médical, le masculinisme caractérise l'« état d'un sujet féminin qui présente quelques-uns des caractères sexuels secondaires masculins » (aménorrhée, voix rauque, hirsutismeetc.).

Le masculinisme est généralement critiqué par les universitaires et les associations, la violence contre les femmes étant bien supérieure à celle subie par les hommes et leurs droits étant bien plus menacés dans une société toujours inégalitaire, le masculinisme ne serait qu'une forme d'antiféminisme visant à conserver le privilège masculin[Qui ?].

Définitions

Domaine social

Selon le Grand dictionnaire terminologique, même « si l'histoire du terme masculinisme commence au début du XXe siècle (et peut-être même un peu avant), celui-ci ne peut être défini de manière plus précise tant sa conception dépend de la personne qui l'utilise. Par exemple, il peut aussi bien désigner un mouvement qui revendique le retour et la consolidation des rôles dits masculins dans une société X, qu'un mouvement qui regroupe des hommes qui considèrent que leur masculinité peut être un obstacle à leurs droits parentaux, ou qu'une attitude relevant d'une idéologie patriarcale. »[4]

Pour Francis Dupuis-Déri, « du côté anglophone, le mot est employé le plus souvent pour désigner l’idéologie patriarcale ou une perspective masculine androcentrée. Du côté francophone, à partir des années 1990, le mot est de plus en plus fréquemment employé pour désigner un courant antiféministe »[5]. Avec la sociologue québécoise Mélissa Blais[a], le politologue écrit, en 2012, que le discours du masculinisme « affirme que les hommes sont en crise à cause de la féminisation de la société (en)[7] ».

Le mot est initialement un anglicisme issu des milieux universitaire et militant féministe nord-américains, où il désigne la « domination des hommes » aussi bien dans le milieu professionnel que dans les autres activités[8]. Ainsi le masculinisme comme domination des hommes, sous forme de patriarcat ou de « société des frères »[9] est distinct des études de genre sur les masculinités.

D'après le sociologue Michel Dorais « Si l'on définit le féminisme comme la critique et la promotion de la condition des femmes dans une perspective de rapports égalitaires entre hommes et femmes, on peut semblablement définir le masculinisme comme la critique et la promotion de la condition des hommes dans une perspective de rapports égalitaires entre hommes et femmes. »[10].

L'hominisme est considéré comme un synonyme du masculinisme[11]. Ce néologisme a été créé dans le début des années 2000 par le psychologue et sexologue québécois Yvon Dallaire, pour « se présenter comme étant au-dessus de la mêlée en se distanciant du féminisme et du masculinisme »[11]. Tout comme son synonyme, c'est une « idéologie hostile à l'émancipation réelle des femmes [qui] œuvre à la conservation du privilège des hommes et à leur position de pouvoir au sein de la société[12]. »

Domaine médical

Dans le domaine médical, le mot désigne l'état d'un sujet féminin qui présente des caractères sexuels secondaires masculins (pilosité faciale, voix grave, aménorrhée, atrophie mammaire)[13],[14],[15] « Il s'observe dans certaines tumeurs de l'ovaire, dans quelques cas de tumeurs surrénaliennes ou après traitement par des androgènes[13]. »

Histoire

En anglais, le terme masculinism fait son apparition en 1911 dans un périodique féministe, Freewoman, en tant que complément hypothétique de « féminisme » :

« Masculinism and feminism are relative terms, and when one is strong enough to equate the other both will become merged in a common doctrine of humanism[16],[8],[17]. »

« Masculinisme et féminisme sont des termes relatifs, et lorsque l'un sera suffisamment fort pour égaler l'autre, les deux fusionneront en une doctrine commune d'humanisme. »

Selon le Trésor de la langue française, la première attestation de « masculinisme » date de 1931 pour désigner une maladie chez la femme ayant des caractères sexuels masculins[15]. Le dictionnaire mentionne le terme prédécesseur « masculisme », attesté en 1902 dans le Nouveau Larousse illustré, « qui avait à l'origine le sens de « ensemble du sexe masculin, de ses conditions d'être, naturelles et sociales » par opposition à féminisme, dérivé par haplologie de masculin sur le modèle de féminisme ».

Hubertine Auclert, journaliste, écrivaine et militante féministe, emploie le terme en français en 1900 dans son essai Les femmes arabes en Algérie[18]. La philosophe féministe Michèle Le Dœuff, dans son livre de 1989 L’Étude et le Rouet, reprend le terme en affirmant l'avoir forgé[17]. Elle y écrit : « Pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y a qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgé le terme de masculinisme. » Selon le sociologue Léo Thiers-Vidal, « la notion de masculinisme a été introduite en France par Michèle Le Dœuff ». Il la décrit comme « l’idéologie politique gouvernante, structurant la société de telle façon que deux classes sociales sont produites : les hommes et les femmes. La classe sociale des hommes se fonde sur l’oppression des femmes, source d’une qualité de vie améliorée ». Il décrit la masculinité comme « un nombre de pratiques — produisant une façon d’être au monde et une vision du monde — structurées par le masculinisme, fondées sur et rendant possible l’oppression des femmes », et les hommes comme « les acteurs sociaux produits par le masculinisme, dont le trait commun est constitué par l’action oppressive envers les femmes »[19].

Selon Mélissa Blais, le masculinisme connaît trois phases de développement au xxe siècle. Dans les années 1980, il désigne à la fois des mouvements apparaissant en Amérique et en Europe occidentale, « à l’origine proféministes, [prenant] parfois la forme de groupes de parole qui visent à permettre aux hommes d’échanger au sujet des difficultés liées à la masculinité. », et des discours antiféministes et conservateurs. Dans les années 1990, ces mouvements opposés se développent. Dans les années 2000, le versant antiféministe se consolide, notamment grâce à la participation d'intellectuels, psychologues et militants antiféministes, qui mènent des actions et procès[20].

Depuis 2010, on assiste dans la presse à un glissement sémantique du terme, qui, tout en reprenant l'historique des mouvements masculinistes aux États-Unis et au Canada, fait un amalgame entre ce terme et des revendications de retour à plus de virilité[21] ou, au contraire, à la diminution des différences de genre[22].

Les men’s studies n'existent pas en tant que telles en France, ce qui est dû à une organisation de la recherche universitaire par département et non par sujet d'étude. Toutefois, des initiatives citoyennes — par exemple le podcast de Victoire Tuaillon Les Couilles sur la table[23] —, qui visent à analyser, discuter et proposer des pistes afin de comprendre les mécanismes de construction des masculinités (le genre) et les déconstruire lorsqu'elles sont nuisibles, tant pour les femmes et les non-binaires que pour les hommes[24].

Parmi les universitaires contribuant à ces études, le sociologue Éric Fassin et le philosophe Didier Eribon en France. La sociologue australienne R.W. Connell. classe ainsi les masculinités : hégémonique, complice, subordonnée, marginalisée[25].

Thématiques et revendications du masculinisme

Le masculinisme affirme dénoncer certains éléments des sociétés occidentales modernes. Le mouvement estime les sociétés discriminantes envers les hommes, notamment par une législation et une application des lois discriminatoires. Il dénonce ainsi des inégalités sur le droit de garde des pères, les conditions de travail plus pénibles et dangereuses, le paiement de services gratuits pour les femmes. Les lois seraient appliquées de façon plus sévère à l'égard des hommes, qui à délits égaux seraient condamnés à des peines de prison plus longues que les femmes, et plus souvent à des peines de prison ferme[26]. À titre d'exemple, les masculinistes dénoncent les fausses accusations d'abus sexuel, qu'ils estiment fréquentes[27],[28]. Selon Jean-Claude St-Amant, chercheur à l’université de Laval : « Oui, il y a des discriminations sur la base de la classe sociale où des hommes sont aussi victimes, mais ils ne le sont pas en tant qu’hommes »[3].

Au Canada, une revendication fréquente est la lutte contre le décrochage scolaire masculin[29].

Pour le docteur Virginie Martin, professeure à l’école Kedge Business School, les masculinistes rejettent le féminisme et la notion de patriarcat qui pour eux n’existe pas : « Ils assurent que ce siècle est éminemment féminin, que les femmes sont partout, et qu’elles ont gagné ». La notion de masculinisme ne peut être définie comme « un féminisme pour hommes » car si les discriminations envers les femmes sont prouvées par des études, il n'y en a pas pour la discrimination envers les hommes[3].

Critiques du masculinisme

Les masculinistes issus de « mouvements des pères » affirment vouloir une symétrie des sanctions des hommes et des femmes. Or, selon Pascale Vielle, sociologue directrice de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes entre 2004 et 2006, « la gravité des faits n'était pas symétrique », surtout en ce qui concerne la violence contre les femmes : « les violences ayant entraîné la mort ne concernent que les femmes pour la plupart ». Elle dénonce un entrisme auquel ont cédé ses successeurs : « les statistiques sont noyées, de sorte à ne pas fâcher les hommes ». Selon La Libre Belgique : « le masculinisme est une idéologie qui réfute la nécessité de lutte pour les droits des femmes. Selon eux, les féministes désirent prendre le pouvoir », ce qui est une « idéologie dangereuse ». Après les mouvements féministes des années 1970, il y a une réaction masculiniste dans les années 1980. Puis, avec le mouvement #MeToo en 2017 qui libère la parole des femmes sur les réseaux sociaux, apparaît une nouvelle réaction masculiniste, qui a parfois recourt au cyberharcèlement organisé, tel celui contre Marion Séclin en 2016. Pour Pascale Vielle « Il faut à tout pris éviter de présenter l’homme et la femme comme irréductiblement opposés et complémentaires afin d’éviter d’asseoir une domination. Le discours de la complémentarité permet de légitimer la domination des femmes. L'exaltation d'identités présentées comme antagonistes attise les conflits »[30].

Selon le sociologue Édouard Leport, les associations de pères « sont les représentantes les plus actives en France du mouvement masculiniste, dans le sens où ce sont des hommes qui se mobilisent en tant qu’hommes pour revendiquer plus de droits et d’avantages pour les hommes ». Ils prennent une posture féministe de « rhétorique », accusant la justice de favoriser les femmes alors que celle-ci favorise les demandes des pères. Il souligne que quand ces associations mettent en avant le faible taux de gardes alternées à 12%, elles ne précisent pas que « si les pères ne passent pas plus de temps avec leurs enfants, c’est qu’ils ne le demandent pas, qu’ils n’en ont pas envie. » Seuls « 2,6 % du total des enfants dont les parents se séparent voient leur résidence principale établie chez leur mère par le ou la juge alors que leur père demande une résidence alternée. »[31]

Selon l'anthropologue Lucie Jouvet-Legrand, dans un contexte du recul des droits des femmes dans des pays entre autres occidentaux, en véhiculant l'idée fausse et biaisée statistiquement qu'il y aurait une symétrie des violences conjugales entre hommes et femmes et donc que les hommes seraient victimes d'une injustice en les représentant comme coupables et non victimes, les masculinistes « pensent que les droits des femmes sont devenus, dans certains domaines, supérieurs à ceux des hommes et tentent de renverser les rôles en les victimisant. Le discours masculiniste est une idéologie qui vise à remettre en question les acquis des femmes et qui s’acharne à discréditer le féminisme »[32]. Selon le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion, « identifier clairement le masculinisme permet de comprendre qu’il s’agit d’un mouvement réactionnaire, composé d’activistes et d’une des formes les plus virulentes de l’antiféminisme. Le discours masculiniste critique les « excès » du féminisme et les « dérives » d’une société devenue égalitaire »[33].

Plusieurs militants féministes ou pro-féministes manifestent leurs craintes devant la « montée du discours masculiniste »[34]. En 1998, dans un article pour Nouvelles Questions féministes, Martin Dufresne, membre du Collectif masculin contre le sexisme, analysant des points qu'il considère constitutifs du discours masculiniste aux États-Unis et au Canada, retient que ce discours place les hommes en position de victimes et d'opprimés dans le but, croit Dufresne, de justifier « de nouveaux modes d'exercice de l'oppression des femmes par les hommes, en exploitant un discours libertaire ». Il s'efforce de montrer comment l'activité de pression et le discours du mouvement, centré sur la sphère familiale, a des effets sur les législateurs[35] et sur la criminalité sexiste[36].

Pour la chercheuse Pierrette Bouchard, en 2003, le masculinisme vise à défendre des privilèges masculins dans la société, au détriment des droits des femmes[37]. Rejoignant ces analyses, en 2009, Hélène Palma constate que le discours masculiniste est plus revendicatif que politique[C'est-à-dire ?] (ce qui rapprocherait les masculinistes du concept d'angry white male, ou « homme blanc en colère »)[réf. nécessaire]. Il vise en premier lieu à contester les dispositions post-divorce relatives aux enfants et aux pensions alimentaires, à nier les violences conjugales, à contester les statistiques sur ces violences et affirmer que les hommes seraient autant, voire plus battus que les femmes, et à contester le droit à l’avortement et à la contraception, ainsi qu'à remettre en cause le droit du divorce. Les moyens utilisés pour défendre le discours passent par le réseautage sur Internet, les pressions auprès des organes législatifs, l'entrisme dans les instances para-judiciaires et la médiatisation utilisant au besoin la calomnie ou l'intimidation. Selon elle, les résultats conduiraient non seulement à des modifications de la législation favorables aux thèses du petit groupe d'hommes revendiquant ces évolutions, mais interdiraient « de protéger les enfants de la violence d’un conjoint » et engageraient la « responsabilité pénale pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances » selon son analyse du procès de l’association SEDIRE[38].

Certains avancent que le masculinisme serait une démarche visant moins à défendre le droit des hommes qu'à lutter contre un féminisme ayant permis aux femmes « d'aller trop loin »[39]. Pour Mélissa Blais et Francis Dupuy-Déry, « il apparaît tout à fait ridicule (et scandaleux) d’affirmer que le féminisme est allé trop loin et que les hommes sont aujourd’hui sous le contrôle des féministes en particulier et des femmes en général »[40].

Selon Le Temps, les masculinistes « récupèrent les discours des féministes pour affirmer qu’à cause d’elles, les hommes sont devenus le nouveau sexe faible. Nostalgiques d’un patriarcat tout puissant, ils fédèrent de plus en plus d’adeptes ». Warren Farrell, professeur d'université considéré comme le père du mouvement masculiniste avec son livre de 1993 Le mythe de la domination masculine, pense que «Les hommes gagnent plus, mais les femmes ont une vie plus équilibrée. Elles ont tort de penser que parce que les hommes gagnent plus, ils ont plus de pouvoir». Le documentaire de Cassie Jaye The Red Pill met en avant les masculinistes les plus connus comme Paul Elam qui compare les «féminazies» au Ku Klux Klan et « la même complainte » des témoignages avec les statistiques « 75% des suicides sont commis par des hommes, 93% des victimes d’accidents de travail sont des hommes, sans oublier la garde des enfants, trop souvent confiée à la mère, etc ». Le sociologue Michael Kimmel qui ne nie pourtant pas le désarroi masculin et évoque les Angry white male dans un de ses ouvrages et pense que « le féminisme est bon pour les hommes » est très critiqué par les masculinistes. Selon Caroline Dayer, spécialiste en discrimination et enseignante à l’Université de Genève les masculinistes « ne veulent pas l’égalité mais imposer une vision figée des rapports sociaux, qui participe à la volonté de maintien des privilèges, et s’apparente à des logiques racistes. Leur idéologie se fonde sur l’androcentrisme, c’est-à-dire que seuls les hommes et leur point de vue comptent. Ce discours est d’autant plus saillant dans un contexte de crise, pour barrer les avancées vers l’égalité concrète.» Les « champions » des masculinistes sont Donald Trump et Eric Zemmour. Selon l’anthropologue Mélanie Gourarier «Faire croire à la disparition d’un âge d’or, d’une culture, d’une identité, est une ruse du pouvoir qui ne date pas d’hier. On trouve déjà des discours sur le masculin affaibli par les femmes au XVIIIe siècle, alors que les rapports de force ne se sont jamais inversés»[41].

Mouvements masculinistes

Internationaux

Le MRA

Le MRA, acronyme de Men's Rights Activists (« Activistes pour les droits des hommes »), est un mouvement de revendication sociale défendant les droits des hommes sur le modèle du féminisme (conférences, manifestations)[42].

Les incels

Le terme d'incels (en français « célibataires involontaires ») désigne une communauté s'étant développée sur Internet au sein de la Manosphère, notamment sur Reddit et 4chan. Ils se définissent comme frustrés de leur abstinence sexuelle non désirée et accusent les femmes d'être responsables de leur célibat, tout en affichant, pour une partie d'entre eux, de forts complexes sur leur physique. Au sein des communautés en ligne qu'ils fréquentent, la recherche d'une camaraderie et d'une écoute de la part de tiers se commue souvent en un radicalisme misogyne. La haine des femmes qu'ils entretiennent peut aller jusqu'à réclamer un droit au viol et les appels au meurtre y sont fréquents. Ils se matérialisent parfois, comme lors de la tuerie de Toronto en 2018[43],[44], ou celle d'Isla Vista en 2014[45]. Ils utilisent un vocabulaire bien spécifique, dénonçant, tout en se sectarisant, le système social émergent aux États-Unis dans les années 2000. Selon leur classification, les « Chads » désignent l'archétype du jeune homme sportif, musclé, stupide et mauvais garçon qui a du succès auprès des femmes, tandis que les « Stacys » désignent leur pendant féminin, c'est-à-dire l'archétype de la jeune femme désirable mais superficielle, généralement aisée et matérialiste, attirée par les « Chads »[46].

Les MGTOW

MGTOW pour « Men Going Their Own Way » (« Les hommes qui suivent leur propre chemin ») est une communauté en ligne masculiniste antiféministe et parmi les plus misogynes et promptes à menacer de violence physique. Ces hommes décrivent la société moderne féministe comme étant en leur défaveur au niveau économique aussi bien que sentimental. Ils ont décidé de bannir les femmes de leur vie pour se concentrer sur leur vie professionnelle qu'ils mettent en avant. Ce mode de pensée repose sur le fait qu'en coupant l'offre sexuelle et attentionnelle apportée aux femmes, les discriminations faites aux hommes par le féminisme disparaîtront. Ils estiment que le mariage est en défaveur de l'homme et mettent en avant la prostitution en alternative aux relations à long terme. Ils insultent les femmes sur les réseaux sociaux et les décrivent comme « un fardeau financier »[47],[48],[49],[50],[51].

France

En France, un masculinisme anti-féministe a principalement été diffusée et popularisée par Alain Soral et Éric Zemmour[52],[53],[54],[55].

Les Hommen

Une manifestation d'un groupe Hommen en 2013.

Les Hommen sont un groupe français de militants masculinistes, créé en mars 2013[56],[57], revendiqué « de droite, libéral et conservateur », proche du Printemps français[58], qui acquiert une certaine notoriété au moment où il manifeste son opposition au mariage entre personnes de même sexe[59],[60]. Le nom « Hommen » parodie celui des Femen ; ils en utilisent en effet les codes[61] en menant eux aussi leurs actions torse nus[62], mais masqués[58]. En janvier 2014, leur utilisation sur twitter du hashtag antisémite « quenelle » témoigne de leur attachement à la droite et divise les opposants au mariage des couples homosexuels[63]. Le blog Homen prône « un retour aux sources de la bonne et franche camaraderie, de la filiation et de la paternité »[64]. Selon le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, l'Hommen type « est un jeune catholique affirmé appartenant aux couches moyennes ou bourgeoises de la population française. Ils sont "sur le fil" entre droite de gouvernement et extrême droite ». Il note « un fort investissement du Bloc identitaire dans ce groupe, notamment en province ». Selon le politologue Erwan Lecœur, les Hommen sont certain « d’être du côté de la morale – chrétienne – à défaut d’être du côté du droit ou de la justice. C'est un mouvement réactionnaire, au sens propre du terme »[65].

Les associations de défense des droits des pères

SOS Papa est une association française qui entend défendre les intérêts des pères dans les situations conflictuelles de divorce ou de séparation[39]. Avec 16 000 adhérents et plusieurs actions très médiatisées en 2013[66], elle est la plus connue d'une vingtaine d'associations françaises qui poursuivent le même but: « SVP Papa », « SOS divorce », « Mouvement de la condition paternelle », « Les Papas = Les Mamans », etc.[67]. Quatre membres de SOS Papa ont été jugés en 2009 pour l’enlèvement d’un enfant, et l'un d'eux condamné à 6 mois de prison[68]. Ces associations soutiennent juridiquement les pères qui cherchent à obtenir la garde de leurs enfants ou qui contestent la pension alimentaire, et militent pour rendre systématique la garde alternée[39]. Elles revendiquent un droit à avoir un père et une mère au nom de l’« intérêt de l’enfant  », considérant que l'institution judiciaire « surféminisée » rend des jugements défavorables aux pères[69].

Notes et références

Notes

  1. Mélissa Blais est professeure associée à l'institut de recherches et d'études féministes (IREF) de l'Université du Québec à Montréal[6].

Références

  1. « masculinisme », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. « Masculinisme », sur L'Internaute (consulté le ).
  3. a b et c « Virilité, discriminations… Les masculinistes défendent leurs droits », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  4. « Grand dictionnaire terminologique - masculinisme », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  5. Francis Dupuis-Déri, « Le « masculinisme » : une histoire politique du mot (en anglais et en français) », Recherches féministes, Érudit, vol. 22, no 2,‎ , p. 97–123 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI https://doi.org/10.7202/039213ar, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Mélissa Blais », sur Institut de recherches et d'études féministes, Université du Québec à Montréal (consulté le ).
  7. (en) Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, « Masculinism and the Antifeminist Countermovement », Social Movement Studies, vol. 11, no 1,‎ , p. 21-39 (ISSN 1474-2837, DOI 10.1080/14742837.2012.640532, lire en ligne, consulté le ) : « Yet, a particular form of antifeminism has been at work for a number of years, more specifically, masculinism. Its discourse claims that men are in crisis because of the feminization of society »
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Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Masculinisme (idéologie).

Bibliographie

Sur les enjeux

Bibliographie sur les droits des hommes

  • Germain Dulac, Aider les hommes… aussi,
  • Mary Plard, Paternités imposées,
  • Yvon Dallaire, Homme et fier de l'être, Option Santé, 2001
  • John Goetelen, Marco Pietteur, La femme est-elle vraiment l'avenir de l'homme ?, 2006
  • Sophie Torrent, L'homme battu, Option Santé, 2001
  • (en) John Gordon, Playboy Press, The Myth of the Monstrous Male and Other Feminist Fallacies, New York, 1982
  • (en) Warren Farrell, Simon & Schuster, The Myth of Male Power: Why Men Are the Disposable Sex, New York, 1993
  • (en) David Thomas, William Morrow and Co., Inc., Not Guilty: The Case in Defense of Men, New York, 1993
  • (en) Paul Nathanson et Katherine K. Young, Spreading Misandry: The Teaching of Contempt for Men in Popular Culture, McGill-Queen's University Press, Montreal, 2001
  • (en) Jack Kammer, If Men Have All the Power How Come Women Make the Rules?
  • (en) Andrew Kimbrell, The Masculine Mystique
  • Josselin Tricou, « Entre masque et travestissement : Résistances des catholiques aux mutations de genre en France: le cas des "Hommen" », Estudos de Religião, vol. 30, no 1, janvier-, p. 45-76 lire en ligne

Filmographie

  • Cassie Jaye, The Red Pill (documentaire), États-Unis, 2016, 117 min.
  • Lorène Debaisieux, Sois père et tais-toi ! (documentaire), France, 2014, 52 min.
  • Bertrand Blier, Calmos, France, 1976.
  • Claudia Déjà, Drames de la séparation : Quand le père devient l’ennemi (documentaire), Allemagne, 2004, 52 min.
  • Myriam Tonelotto et Marc Hansmann, In Nomine Patris (documentaire), La bascule, France – Allemagne, 2005, 52 min.
  • Patric Jean, La Domination masculine (long métrage documentaire), Québec, 2009. — Comprend de nombreux entretiens avec des masculinistes québécois.

Articles connexes

Liens externes