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=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|auteur=[[Farhad Khosrokhavar]]|titre=Radicalisation|éditeur=Éditions de la Maison des sciences de l’homme|date=2017|pages totales=192|lire en ligne={{Google Livres|UZNIDwAAQBAJ}}}}
* {{ouvrage|auteur=[[Laurent Bonelli]], Fabien Carrie|titre=La fabrique de la radicalité. Une sociologie des jeunes djihadistes français|éditeur=Le Seuil|date=2018|pages totales=311|lire en ligne={{Google Livres|fAJrDwAAQBAJ}}}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

Version du 16 septembre 2018 à 16:44

La radicalisation est un processus dynamique par lequel un individu accepte et soutient l’extrémisme violent de manière croissante[1]. Elle renvoie à un ensemble de gestes qualifiés d'« extrêmes » qui découlent d'une interprétation idéologique et littérale des principes d'un système, qu'ils soient politiques, religieux ou économiques. Selon The International Centre For The Study Of Radicalisation And Political Violence (ICSR), la radicalisation mène à « différents types d'activisme extrême, incluant le terrorisme[trad 1],[2] ».

Surtout depuis les attentats de 2015 en Ile-de-France, le terme est essentiellement associé à la violence djihadiste[3].

Débat

Depuis les attentats qui touchent la France en 2015, les chercheurs spécialistes de l'islam et du monde arabe s'opposent quant à l'interprétation du phénomène djihadiste.

D'un côté, le politologue Olivier Roy estime que ce dernier n'est pas la conséquence d'une « radicalisation de l’islam », mais d'une « islamisation de la radicalité », l'islam représentant l'une des dernières offres politiques disponibles « sur le marché de la révolte radicale »[4]. Ainsi, le malaise d’une génération utilise le djihadisme comme vecteur de sa révolte. Cette explication extrareligieuse est soutenue par l'anthropologue Alain Bertho[5].

Cette thèse est en revanche rejetée par les politologues François Burgat[6] et Gilles Kepel[7]. François Burgat y voit « une énième expression de ce mal qui ronge depuis des décennies notre capacité à construire une perception rationnelle de cet islam que l’on dit « politique » mais dont on s’évertue ensuite, sous d’innombrables prétextes, à dépolitiser – comme le fait l’approche culturaliste – les motivations supposées de ses acteurs »[6]. Gilles Kepel présente ce concept de radicalisation comme une « prénotion [...] d’origine américaine », « diffusée après les attentats du 11 septembre 2001 », « port[ant] la marque de l’école américaine des choix rationnels », qui aurait pour corollaire « la peur de « l’islamophobie » » : selon lui, « le couple « radicalisation - islamophobie » empêche de penser la manière dont le jihadisme tire profit d’une dynamique salafiste conçue au Moyen-Orient et porteuse d’une rupture en valeurs avec les sociétés européennes »[7].

Prévention

À la suite des attentats terroristes en France en janvier 2015, Sébastien Pietrasanta, député, a été chargé par le Premier ministre d'une mission portant sur la problématique de la sortie de radicalisation des individus en lien avec les filières djihadistes. Dans son rapport « La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme »[8], il fait état des dispositifs existants en France et à partir d'expériences étrangères, et en propose d'autres afin d'apporter des réponses à la déradicalisation. Plusieurs centres de déradicalisation sont créés en France à partir de 2015. Toutefois, leur efficacité en tant que moyen mis en œuvre pour lutter contre la radicalisation est remise en question[9]. Dans son article « Terrorisme et autres menaces » [10], le magistrat Jean de Maillard estime que les programmes de déradicalisation sont généralement considérés par les pouvoirs publics comme des solutions d’ensemble face au problème de radicalisation alors qu’ils constituent une réponse individuelle pour quelques cas bien déterminés.

Validité du concept

Antoine Jardin, ingénieur de recherche au CNRS, estime qu'« il ne s’agit pas d’un concept scientifique rigoureux. « Radicalité » est devenu un mot fourre-tout pour désigner vaguement ce qui est perçu comme une menace non maîtrisée et un label hasardeux des politiques publiques dans un contexte de montée de la violence djihadiste depuis les attentats commis en France par Mohammed Merah en 2012 »[11].

Notes et références

Références
  1. « Lignes directrices à l’intention des services pénitentiaires et de probation concernant la radicalisation et l’extrémisme violent », Journal du droit des jeunes, nos 351-352,‎ , p. 92–95 (ISSN 2114-2068, DOI 10.3917/jdj.351.0092, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Personnel de rédaction, « Projects → Radicalisation in Europe and North America: Parallels and Divergence », (consulté le )
  3. « Notre époque ou le «ventre mou» de la radicalité politique contemporaine », sur oeilsurlefront.liberation.fr, (consulté le ).
  4. « Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste » », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  5. « "Radicalisation de l'islam" ou "islamisation de la radicalité" ? (O. Roy, A. Bertho) », sur Arrêt sur images, (consulté le ).
  6. a et b François Burgat, « Réponse à Olivier Roy : les non-dits de « l’islamisation de la radicalité » », sur Rue89, (consulté le ).
  7. a et b Gilles Kepel, « «Radicalisations» et «islamophobie» : le roi est nu », sur Libération.fr, (consulté le ).
  8. La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme.
  9. « Un marché opaque de la déradicalisation est en train d’apparaître en France », Le Monde, 14 janvier 2016.
  10. « Terrorisme et autres menaces », sur Revue française de criminologie et de droit pénal, , vol. 6.
  11. Antoine Jardin, « Non, il n’y a pas 28 % des musulmans qui sont “radicalisés” en France », sur lemonde.fr, (consulté le ).
Traductions de
  1. « extreme types of activism, including terrorism »

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes