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'''Ferhat Mehenni''', dit '''Ferhat Imazighen Imula''', est un [[homme politique]] et chanteur algérien, d'origine et d'expression [[kabyles]], né le {{Date|5|mars|1951}} à [[Illoula Oumalou]] ([[Algérie]]).


Il est le fondateur du [[Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie]] (MAK) et assume les fonctions de président du [[Gouvernement provisoire kabyle]].
Il est le fondateur du [[Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie]] (MAK) et assume les fonctions de président du [[Gouvernement provisoire kabyle]].

Version du 7 août 2015 à 22:50

Ferhat Mehenni
Illustration.
Ferhat Mehenni lors du rassemblement du 4 septembre 2011 sur le Parvis des Droits de l'Homme à Paris.
Fonctions
Président du Gouvernement provisoire kabyle

(13 ans, 11 mois et 25 jours)
Président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie

(10 ans, 3 mois et 15 jours)
Successeur Bouaziz Ait Chebib
Biographie
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance Illoula Oumalou (Algérie)
Nationalité algérienne
Parti politique Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie
Diplômé de Université d'Alger
Profession Chanteur, acteur politique

Ferhat Mehenni, dit Ferhat Imazighen Imula, est un homme politique et chanteur algérien, d'origine et d'expression kabyles, né le à Illoula Oumalou (Algérie).

Il est le fondateur du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) et assume les fonctions de président du Gouvernement provisoire kabyle.

Le drapeau berbère
Le drapeau berbère, symbole de la revendication identitaire.

Biographie

Fils d'un combattant de la guerre d'Algérie, Ferhat Mehenni entre à l'école primaire en janvier 1963 au centre de Chateauneuf, à Alger, qu'il quitte en 1965, pour celui de Larbaâ Nath Irathen où il reste jusqu'en 1969. Candidat libre au bac en 1972, il entre à l'Institut des sciences politiques de l'université d'Alger et découvre les différents courants idéologiques, berbéristes notamment, qui agitent la capitale. C'est de cette époque (octobre-novembre 1972) que date sa première rencontre avec celui qui deviendra son ami et compagnon de lutte, Saïd Saadi. Ensemble, ils participent à la publication d'une revue intitulée d'abord Taftilt « lumière » puis Itri « étoile », dans laquelle sont formulées des revendications culturelles et linguistiques.

En avril 1973, il participe au festival de la chanson algérienne, où il figure parmi les présélectionnés. Son groupe, inscrit sous le nom de Imazighen en provenance d'Illula Oumalou, deviendra par une faute de frappe Imazighen Imula. Avec d'autres chanteurs, Idir notamment, il contribue à la rénovation de la musique traditionnelle et pose la question de l'identité. Son répertoire est jugé subversif dans une Algérie muselée par le président Boumédiène. Il chante entre autres le déserteur de Boris Vian, l'Internationale en Kabyle. D'avril à juin 1976, il prend une part active aux débats houleux ayant précédé le référendum sur la Charte nationale en proclamant sa berbérité dans tous les meetings. Alors commencent ses démêlés avec la Sécurité militaire. Le 30 novembre, il est cueilli au saut du lit à la cité universitaire de Kouba, puis est relâché après une garde à vue de 24 heures.

Le printemps berbère

En avril 1980, il est l'un des artisans du printemps berbère de Tizi Ouzou. Arrêté le 16[1], il reprend ses activités d'animateur culturel avec Kateb Yacine dès qu'il retrouve sa liberté un mois plus tard, le 14 mai. Membre du Comité des enfants de chouhada, il est l'objet d'intimidations et de surveillance rapprochée. Son passeport lui est confisqué.

Le , il est parmi les fondateurs de la Ligue algérienne des droits de l'homme et membre de son comité directeur. Il est arrêté le 17 juillet chez lui à Azazga pour son appartenance à la ligue et pour avoir célébré en dehors des cortèges officiels l'anniversaire de l'indépendance. Incarcéré à la prison de Berrouaghia, il est jugé le 20 décembre 1985 et condamné à trois ans de prison plus une amende de 5 000 dinars. Après 21 mois d'emprisonnement, il est libéré le 27 avril 1987 par grâce présidentielle.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie

En novembre 1988, il lance un appel avec trois de ses camarades Mustapha Bacha, Mokrane Ait Larbi et Saïd Saadi à la tenue des assises culturelles amazigh (berbères) les 10 - 11 février 1989, à l'issue desquelles est proclamée la formation du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)[2] Membre de la direction de ce parti, Ferhat Mehenni devient secrétaire national à la culture et à l'histoire. Il est reconduit dans ses responsabilités lors du congrès constitutif du RCD, le 15 décembre 1989. Toutefois des différends vont l'opposer à Saïd Saadi et quitte la direction du RCD pour présider la coordination nationale du MCB, l'aile proche du RCD et rivale du MCB commissions nationales, proches du FFS.

Il a été le principal artisan du boycott scolaire déclenché en septembre 1994 par le Mouvement culturel berbère[3] et qui aboutit, une année plus tard, à la mise sur pied par le pouvoir algérien d'un Haut Commissariat à l'Amazighité.

Ferhat Mehenni va se retrouver dans la Airbus d'Air France détourné en décembre 1994 par des islamistes du GIA et en sortira traumatisé. Il reprend sa vie de chanteur en signant la même année à Paris un double album chansons d'acier, d'amour et de liberté « Tuɣac n ddkir » et chansons du Feu et de l'eau « Tuɣac n tmes d waman ».

Le Mouvement culturel berbère

En 1995, il renoue avec la politique à travers la création du MCB coordination nationale durant le boycott scolaire en Kabylie, en mars 1995, le clan présidentiel contacte Ferhat Mehenni, suite à l'enlèvement de Lounès Matoub, afin de négocier la reprise des cours : « Le général Betchine tenait à mettre fin au boycottage afin de s'assurer de la participation de la Kabylie aux élections présidentielle de 1995 ». En échange de concessions symboliques (création d'un Haut Conseil à l'amazighité chargé de « réhabiliter la culture berbère » et d'introduire la langue berbère dans les médias et l'enseignement », le régime obtient de Ferhat Mehenni qu'il appelle la Kabylie à mettre fin à la « grève des cartables ». Après avoir tenté, sans succès, de convaincre les animateurs du MCB-commissions nationales (tendance du Mouvement culturel berbère proche du FFS de Hocine Aït-Ahmed) de le suivre dans sa démarche, Mehenni annonce au journal télévisé qu'il vient de signer un accord avec le gouvernement et appelle les élèves de Kabylie à reprendre

Au mois de mai 1997, il démissionne du RCD pour cause de trahison envers les berbères, dit-il, explicitant : « Said Saadi a bien trahi la berbérité et la démocratie. II forme des gens contre les démocrates en général et le FFS en particulier ». En 1998, il sort un CD chez Izli intitulé : « Chants du feu et de l'eau ». Et depuis l'assassinat de Matoub Lounès, il a choisi d'être hors du jeu partisan même s'il continue de s'exprimer sur les grands problèmes de la société. Après son exil volontaire en France, il revient en janvier 1999 pour « redynamiser la mouvance culturelle berbère »

Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie

En 2001, suite aux violentes émeutes qui ont éclaté en Kabylie avril 2001 et avril 2002 (Printemps noir), il prôna comme solution à la sortie de crise dans laquelle se débat depuis l'indépendance de l'Algérie, l'autonomie régionale. À cet effet, il a fondé le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) au terme d'une réunion dans la commune de Makouda en Kabylie le 24 août 2001[3]. L'assassinat de son fils aîné Ameziane, le à Paris, qui n'a toujours pas été élucidé est selon lui très probablement lié à son engagement autonomiste[4].

Son intervention musclée lors du colloque Afidora à l'Assemblée nationale française, particulièrement médiatisée, a eu un important retentissement en Algérie. Il décrit les kabyles comme étant les « nouveaux juifs » et explique qu'il soutient l'intervention américaine en Irak par « solidarité avec les Kurdes »[réf. nécessaire][5].

Dans un communiqué publié le , Ferhat Mehenni, annonce qu’il est la cible d’un mandat d’amener. Cette décision est prise par un juge d’instruction quand celui-ci demande aux forces de l’ordre de lui présenter une personne mise en examen, y compris par la force. Ferhat Mehenni cite un article d’Algérie News du 16 mars. D’après ses dires, la justice aurait été saisie par les autorités locales à Tubirett (Bouira, une ville au sud-ouest de la Kabylie) au sujet d’une marche étudiante du 20 avril 2008 attribuée au MAK[6]. L'information n'a d'ailleurs fait l'objet d'aucun démenti de la part du ministère de la justice algérienne.

« Je me demande pourquoi ce n’est que près d’un an plus tard que cette instance judiciaire entreprend cette action contre moi, juste à la veille des élections présidentielles qui, au demeurant, ne passionnent personne au pays des Kabyles ? » s’interroge le leader autonomiste. En Kabylie, la totalité des organisations politiques appellent au boycott des présidentielles du 9 avril. Pour la première fois, les partis reconnus (FFS et RCD), les Aarchs (mouvement né durant les émeutes de 2001) et le MAK rejettent tous l’élection, même s’ils n’ont pas mis en place de stratégie commune. Le , le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie avait déjà fait mention d’intimidations contre trois de ses cadres.

Le Gouvernement provisoire kabyle

Ferhat Mehenni a formé le à Paris un «Gouvernement provisoire kabyle» (Anavaḍ Aqvayli Uεḍil en Kabyle)[7] [source insuffisante]. Ce gouvernement, se compose de neuf ministres.

Albums

  • L'Algérie a 20 ans
  • Chants berbères de lutte et d'espoir, 1981
  • Tuɣac n ddkir (Chants d'acier...d'amour, et de liberté), 1994
  • Chants révolutionnaires de Kabylie
  • Chants de feu et de l'eau, 1998
  • I tmurt n Leqvayel, (Hymne à la Kabylie), 2002[8]
  • Adekker d Usirem, (requiem et espoir), 2008
  • Tilelli i teqbaylit (Liberté pour la Kabylie), 2015

Bibliographie

Notes et références

Liens externes