« Skateboard » : différence entre les versions

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{{Infobox Objet
[[Fichier:Horizontal Skateboard.jpg|thumb|Un skateboard moderne de ''street'']]
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[[Fichier:Skateboardvintage70s.JPG|thumb|Un skateboard (''cruiser'') des années 1970 avec imprimé en fibre de verre]]
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[[File:E-GO longboard (15207951965).jpg|thumb|Un skateboard moderne de type ''longboard'']]
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Un '''skateboard'''<ref name="Larousse">De l'américain ''skateboard'' formé de ''skate'' « patin » et ''board'' « planche » [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/skateboard/73003 Dictionnaire Larousse]</ref> ({{IPA-en|skeɪt.bɔɹd|pron}}) ou '''skate'''<ref name="Larousse" />{{,}}<ref>Terme le plus courant chez les adolescents. (Calogirou, par. 12)</ref> ou plus rarement une '''planche à roulettes''' est un objet composé d'une planche (''deck'') sous laquelle sont fixés deux essieux (les ''trucks'') maintenant chacun deux roues, qui sont équipées de deux roulements à billes chacune<ref>Calogirou, par. 12)</ref>.
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[[Fichier:Horizontal Skateboard.jpg|vignette|Un skateboard moderne de ''street''.]]
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[[Fichier:E-GO longboard (15207951965).jpg|vignette|Un skateboard moderne de type ''longboard''.]]
Un '''skateboard'''<ref name="Dictionnaires">De l'américain ''{{lang|en|skateboard}}'', formé de ''{{lang|en|skate}}'', « patin », et ''{{lang|en|board}}'', « planche », voir {{Larousse|mot=skateboard|consulté le=2021-12-12}} et {{lien web |titre=skate-board |url=https://dictionnaire.lerobert.com/definition/skate-board |éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]] |consulté le=2021-12-12}}.</ref> ({{MSAPI|/skeɪt.bɔɹd/}}) ou '''{{lang|en|skate}}'''<ref name="Dictionnaires" />{{,}}<ref>Terme le plus courant chez les adolescents {{Harv|Calogirou|Touché|1995|texte=Calogirou et Touché 1995, §12}}.</ref> ou une '''planche à roulettes'''<ref name="FranceTerme">{{FranceTerme|planche à roulettes|fiche=SPOR198|consulté le=2021-12-12}}.</ref>{{,}}<ref name="GDT">{{GDT|planche à roulettes|fiche=8394985|consulté le=2021-12-12}}.</ref> est un objet composé d'un plateau (planche) sous lequel sont fixés deux [[Essieu|essieux]] (les ''{{lang|en|trucks}}'') maintenant chacun deux roues<ref>{{Harvsp|Calogirou|Touché|5=1995|texte=Calogirou et Touché 1995, §12}}.</ref>.
Un skateboard est utilisé comme moyen de déplacement ou pour réaliser des figures acrobatiques (''{{lang|en|[[tricks]]}}''), le plus souvent en environnement urbain, ou dans des espaces spécialement aménagés ({{lang|en|[[skatepark]]s}}).


Une personne utilise un skateboard en se maintenant debout en équilibre sur la planche et se propulse généralement par la poussée d'un pied sur le sol (''{{lang|en|push}}'') ou bien par une technique d'appuis alternés des deux pieds sur les bords de la planche (''{{lang|en|pumping}}'').
Un skateboard est utilisé comme moyen de déplacement ou pour réaliser des figures acrobatiques (''[[tricks]]''), le plus souvent en environnement urbain, ou dans des espaces spécialement aménagés ([[skatepark]]s).


Le '''skateboard''' est aussi la pratique de cet objet, généralement considérée comme un [[sport]], une activité récréative, une forme artistique ou un moyen de transport. Les pratiquants sont appelés « skateurs » ou « riders ».
Le '''skateboard''' est aussi la pratique de cet objet, généralement considérée comme un [[sport]], une activité récréative, une forme artistique ou un moyen de transport. Les pratiquants sont appelés « [[wikt:skateur|skateur]]s », « ''{{lang|en|[[wikt:rider|rider]]s}}'' » ou « [[wikt:planchiste|planchiste]]s »<ref>{{FranceTerme|planchiste|fiche=SPOR216|consulté le=2021-12-13}}.</ref>{{,}}<ref>{{GDT|planchiste|fiche=8412193|consulté le=2021-12-13}}.</ref>. Le verbe ''[[wikt:skater|skater]]'' signifie « pratiquer le skateboard ».


Les premiers skateboards apparaissent aux États-Unis comme un [[jeu d'enfant]], probablement dans les années 1950. Le skateboard est ensuite médiatisé en [[Californie]] à la fin des années 1950 par la communauté des surfeurs. La pratique encore marginale se popularise au milieu des années 1970, où il devient un phénomène de mode éphémère tant aux États-Unis qu'en Europe. À partir des années 1990, la pratique se confond avec la discipline du ''{{lang|en|street}}'' devenue dominante. Le skateboard devient également un phénomène culturel mondial, avec notamment une forte influence sur la mode vestimentaire des jeunes.
En 2009, le marché annuel du skateboard était estimé à 4,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euro) avec plus de 11 millions de pratiquants actifs dans le monde<ref>Montgomery, Tiffany (May 12, 2009). « [https://web.archive.org/web/20140812232423/http://www.shop-eat-surf.com/2009/05/the-state-of-the-skateboarding-industry/ The state of the skateboarding industry] »</ref> et 200 000 pratiquants en France (2010)<ref>Enquête pratique physique et sportive 2010, CNDS / direction des sports, INSEP, MEOS, cité dans http://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/la_pratique_des_activites_physiques_et_sportives_en_france.pdf</ref>.

En plus du ''{{lang|en|street}}'' pratiqué typiquement dans les espaces publics urbains, il existe d'autres disciplines moins connues du grand public : la [[Rampe (sport)|rampe]] (ou le ''{{lang|en|[[bowl]]}}'') pratiquée sur des modules artificiels aux pentes verticales, l'ancien ''{{lang|en|freestyle}}'' sur le plat, la descente (''{{lang|en|downhill}}''), pratique de vitesse sur des routes en pentes, ou plus récemment le ''{{lang|en|longboard dancing}}''. Diverses compétitions de ''street'' et de rampe/''bowl'' sont organisées depuis les années 1980, avec des skateurs professionnels, et ces deux disciplines sont au programme des Jeux olympiques depuis 2021.

En 2009, le marché annuel du skateboard était estimé à 4,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros)<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Tiffany Montgomery |titre=The state of the skateboarding industry |url=https://shop-eat-surf.com/2013/05/2009-05-the-state-of-the-skateboarding-industry/ |site=Shop-Eat-Surf |date=2013-05-13 |consulté le=2023-11-01}}.</ref> avec des pratiquants actifs généralement estimés entre 11 et 18 millions (2008)<ref name="Borden197">{{Harvsp|Borden|2019|p=197}}.</ref>. Les pratiquants seraient aux États-Unis 13 millions (2008)<ref name="Borden197" />, au Brésil presque 5 millions (2014)<ref name="20bresil" /> et plus de {{formatnum:200000}} en France (2010)<ref>Enquête pratique physique et sportive 2010, CNDS / direction des sports, INSEP, MEOS, cité dans {{Lien web |auteur=Jean-Benoît Dujol |directeur=oui |titre=La pratique des activités physiques et sportives en France |url=https://injep.fr/wp-content/uploads/2019/01/pratique-sportive-enquete2010.pdf |format=pdf |site=injep.fr |date=2010}}.</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==


=== Années 1950-1960 ===
=== Les origines variées ===
[[Fichier:Roller Skate (PSF).png|vignette|Patin à roulettes métalliques.]]
Les origines des premières planches munies de quatre roulettes sont mal connues. Des [[jeux d'enfant]] constitués d'une « boite » ou « planche » équipée de quatre roulettes ont été bricolés par différentes personnes en différents lieux des États-Unis. Dans la première moitié du {{s-|XX}}, d'autres engins à roulette étaient populaires parmi les enfants américains : les [[patins à roulettes]], les trottinettes bricolées avec une caisse de fruit et un patin (années 1910)<ref name="Borden" /> et les [[trottinette]]s manufacturées (années 1930)<ref name="Borden" />. À partir de 1945, le ''{{lang|en|Skeeter Skate}}'', planche à quatre grosses roues munie d'un guidon amovible, est équipé d'un axe (''{{lang|en|truck}}'') permettant de diriger l'engin par appui sur les carres<ref name="Borden">{{Harvsp|Borden|2019}}.</ref>.


L'usage d'une planche munie de quatre roulettes est attesté chez des enfants afro-américains de [[Washington (district de Columbia)|Washington]] au début des années 1950<ref name="Borden" />.
L'invention du skateboard n'est pas attestée et ses origines sont peut-être variées. Des [[jeux d'enfant]] constitués d'une « boite à roulettes » ou d'une « planche avec roulettes » ont certainement été bricolés par différentes personnes et dans différents endroits<ref name="Milos2013" /> ; à partir de caisses roulantes de marchandise, de patins à roulette ou de trottinettes.
Mais les premiers skateboards pourraient aussi avoir été expérimentés dès les années 1930 ou 1940 par des surfeurs de [[La Jolla]] (Californie)<ref name="Borden" /> ; des skates sont déjà produits en nombre et distribués auprès des surfeurs vers 1957<ref name="Borden" />. La pratique concerne seulement la descente de pentes (''{{lang|en|downhill}}'') et les petites roues métalliques se bloquent à la moindre aspérité de la route, provoquant la chute<ref name="Borden" />.


=== Années 1960 : le sidewalk surfboard ===
L'engin, dont la pratique a été médiatisée et s'est répandue ultérieurement, semble avoir été inventé en [[Californie]] à la fin des [[années 1950]], dans la communauté des [[surf]]eurs<ref name="Milos2013">Xiradakis Milos, « Faire (de) la planche en ville », Spirale, 2013/4 (N° 68), p. 17-23. DOI : 10.3917/spi.068.0017. [https://www.cairn.info/revue-spirale-2013-4-page-17.htm lire en ligne]</ref>. Cet engin est constitué d'une petite planche de surf sur laquelle sont fixées des roulettes, dénommé ''roll-surf'' (« surf roulant » en français) <ref name="ufa">Sébastien Cretin,'' La transmission des savoirs du skateboard à l'épreuve des nouvelles technologies de l'information et de la communication'', Thèse de sociologie, Université de France-Comté, 2007, p.62 [http://indexation.univ-fcomte.fr/nuxeo/nxfile/default/28f0b69b-02f0-4961-a7f9-fb8fc9eb59fa/blobholder:0/these_cretin.pdf lire en ligne]</ref>. Dérivant du surf, la pratique du skateboard reprend ainsi les valeurs des [[sports de glisse]] (marginalisation, rupture, [[fun]], rébellion, etc)<ref name="ufa"/>.
[[File:Nash Vintage 60's Wooden Deck Shark Skateboard.jpg|thumb|upright=0.6|Un « ''sidewalk surfboard'' », Nash Shark, années 1960.]]
L'engin, dont la pratique a été médiatisée, a été popularisé en [[Californie]] à la fin des [[années 1950]] par la communauté des [[surf]]eurs<ref name="Milos2013">{{Article|langue=fr|prénom1=Milos|nom1=Xiradakis|titre=Faire (de) la planche en ville|périodique=Spirale|volume=68|numéro=4|pages=17–23|date=2013|issn=1278-4699|doi=10.3917/spi.068.0017|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-spirale-2013-4-page-17.htm|consulté le=2024-03-10}}.</ref>, avec des pionniers comme Mickey Muñoz et Phil Edwards. Cet engin est constitué d'une petite planche sur laquelle sont fixées des roulettes, dénommée ''{{lang|en|roll-surf}}'' (littéralement « surf roulant » en français)<ref name="ufa">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Sébastien|nom1=Cretin|titre=La transmission des savoirs du skateboard à l'épreuve des nouvelles technologies de l'information et de la communication|éditeur=Université de France-Comté|nature ouvrage=Thèse de sociologie|année=2007|passage=62|isbn=|lire en ligne=https://www.theses.fr/2007BESA1019}}. </ref>. Dérivant du surf, la pratique du skateboard reprend ainsi les valeurs des [[sports de glisse]] (marginalisation, rupture, [[fun]], rébellion{{etc}})<ref name="ufa"/>.


A cette époque les planches sont en bois et lourdes, les trucks fixes, les roues en métal (puis en argile). La pratique est difficile et peu amusante, ce qui explique le manque d'engouement pour le skateboard (comparé au surf)<ref name="ufa"/>.
À cette époque, les planches sont en bois et lourdes, les ''trucks'' fixes, les roues en métal. Au début des années 1960 apparaissent les roues larges en [[céramique]] : plus accrocheuses et confortables sur le sol, elles facilitent aussi les virages et permettent les premières courbes. En 1969 apparait le premier ''tail'' relevé.


Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco<ref>[{{en}} [http://sensestreamz.com/Skatetown/VintageSkates.html Aloha! Vintage Skateboard Gallery]</ref> en 1956{{référence nécessaire}}. En 1959 est commercialisé le skateboard « Roller Derby »<ref name="ufa"/>.
Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco<ref>{{Lien web |titre=Humco Surfer! |url=https://alphasensory.com/Skatetown/HumcoSurfer2.htm |site=alphasensory.com |consulté le=2024-03-10}}.</ref> en 1956<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=EurekaWEB |nom=inventions |titre=Skateboard Humco (1956) |url=https://eurekaweb.fr/wp/skateboard-humco-1956/ |site=EurekaWEB - Les grandes inventions et innovations en continu |date=2018-10-07 |consulté le=2021-06-02}}.</ref>. En 1960 est commercialisé le skateboard « Roller Derby »<ref name="ufa"/>.


Très vite le skateboard sera surnommé « ''sidewalk surfboard'' » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 ''[[The Fortune Cookie]]'', une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant ''[[Tintin (périodique)|Le Journal de Tintin]]'' tire un article sur le roll'surf en mai 1966, montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, [[Claude Jutra]] réalise ''Rouli-roulant'', un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.
Très vite, le skateboard sera surnommé « ''{{lang|en|sidewalk surfboard}}'' » ou « {{lang|en|''roll-surf''}} », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 ''[[The Fortune Cookie]]'', une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant ''[[Tintin (périodique)|Le Journal de Tintin]]'' tire un article sur le {{lang|en|''roll'surf''}} en {{date-|mai 1966}}, montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, [[Claude Jutra]] réalise ''Rouli-roulant'', un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.


La première compétition est organisée en [[1963]] en Californie<ref name="ufa"/>. Le premier magazine, ''{{lang|en|[[:en:Skateboarder|Skateboarder]]}}'', est publié brièvement en 1964 et 1965.
La première compétition est organisée en [[1963]] en Californie<ref name="ufa"/>. À cette même date, les premiers skates font leur apparition en Europe et en France notamment, où la première compétition se tient en [[1965]]<ref name="ufa"/>. [[Arnaud de Rosnay]] s'illustre à l'occasion des éditions du championnat de France 1965, 1966 et 1967<ref name="ufb">Sébastien Cretin, ''op. cit.'', p.63 [http://artur.univ-fcomte.fr/SLHS/SOCIO/these/_192260_2.pdf Thèse en ligne] {{pdf}}</ref>. Jusqu'au début des années 1970, toutefois, le skate peine à se développer.
En 1963, les premiers skates font leur apparition en Europe et en France notamment, où la première compétition se tient en [[1965]]<ref name="ufa"/>. [[Arnaud de Rosnay]] s'illustre à l'occasion des éditions du championnat de France 1965, 1966 et 1967<ref name="ufb">{{Harvsp|Cretin|2007|p=63|id=}}.</ref>.


Toutefois, la pratique reste marginale et peine à se développer. Le skate est jugé difficile et peu amusant pour le grand public, ce qui explique le manque d'engouement comparé au surf<ref name="ufa"/>. À la fin des années 1960, concurrencée par d'autres modes, l'activité disparait rapidement et il devient même difficile d'acheter un skateboard<ref>[[Dogtown & Z-Boys]], 2001, documentaire.</ref>.
=== Années 1970 ===


=== Années 1970 : le skate grand public ===
En 1973, une innovation change la donne : le Californiens {{lien|fr=Frank Nasworthy|lang=en|trad=Frank Nasworthy}} met au point la roue en [[polyuréthane]] (un type de plastique résistant à l'abrasion) ; le skate moderne est né<ref name="ufb"/>. Le succès est immédiat et le phénomène devient mondial dès 1974 avec la vente de plusieurs millions de planches : 15 millions de skates vendus en [[1975]] aux États-Unis<ref name="ufc">Sébastien Cretin, ''op. cit.'', p.64 [http://artur.univ-fcomte.fr/SLHS/SOCIO/these/_192260_2.pdf Thèse en ligne] {{pdf}}</ref>. Le polyuréthane atténue en effet les vibrations provoquées par les aspérités du sol et accroît l'adhérence, ce qui améliore la maniabilité de la planche et favorise l'invention de nouvelles figures et du freestyle<ref>{{ouvrage|auteur=Corinne Dubreuil, Guillaume Dufau|titre=Skate|éditeur=Editions Milan|date=2017|passage=11}}.</ref>, dont les premières vraiment marquantes sont réalisées durant l'été 1975 à Los Angeles dans des piscines vides et des fosses de drainages, alors que sévit une sécheresse<ref name="LP">Gaëtane Morin, [http://www.leparisien.fr/sports/reconnu-sport-olympique-pour-les-jo-2020-le-skate-est-ne-en-1972-04-09-2018-7869057.php « Les pionniers du skate »], ''[[Le Parisien]] week-end'', 11 août 2018, p. 34-37.</ref>. Les premiers skateparks voient le jour<ref name="ufc"/>. tandis qu'une presse spécialisée émerge. En France, la discipline est reconnue comme sport par le ministère{{lequel}} en 1974<ref name="ufc"/>. 27 skateparks sont créés en France entre 1974 et 1978<ref name="ufd">Sébastien Cretin, ''op. cit.'', p.65 [http://artur.univ-fcomte.fr/SLHS/SOCIO/these/_192260_2.pdf Thèse en ligne] {{pdf}}</ref>.
[[Fichier:Bill_Mooney.jpg|vignette|Bill Mooney dans une piscine, années 1970.]]
Au début des années 1970, les marques Bennett et Tracker inventent les ''{{lang|en|trucks}}'' orientables, permettant des trajectoires en courbe<ref name="ufc" />.


En 1973, une innovation change la donne : les Californiens [[Frank Nasworthy]] et Bob Bahn mettent au point la roue en [[polyuréthane]] (une matière plastique) ; le skateboard moderne est né<ref name="ufb"/>. Le succès est immédiat et le phénomène devient mondial dès 1974 avec la vente de plusieurs millions de planches : 15 millions de skates vendus en [[1975]] aux États-Unis<ref name="ufc">{{Harvsp|Cretin|2007|p=64|id=}}.</ref>. Le polyuréthane atténue en effet les vibrations provoquées par les aspérités du sol et accroît l'adhérence, ce qui améliore la maniabilité de la planche et favorise l'invention de nouvelles figures et du [[#Freestyle|freestyle]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Corinne Dubreuil|auteur2=Guillaume Dufau|titre=Skate|éditeur=Editions Milan|année=2017|passage=11|isbn=}}.</ref>.
=== Années 1980 ===


Le dérapage en descente est popularisée par [[Cliff Coleman]], avec la technique d'appui d'un gant sur le sol (''{{lang|en|Coleman slide}}'') au milieu des années 1970, permettant de contrôler et freiner la planche à grande vitesse. Cette technique et ses dérivés permettent de skater de nouveaux environnements : pentes variées, routes à virages serrés et même route à trafic. Critiquée au début de la décennie, la pratique de la descente de routes montagneuses (''{{lang|en|downhill}}'') est peu à peu médiatisée et diverses petites courses illégales sont organisées en Californie<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Iain Borden |titre=Skateboarding and the City |sous-titre=A Complete History |éditeur= |année=2019 |pages totales=384 |passage=183 |isbn=978-1-4725-8348-2 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Hb-EDwAAQBAJ&pg=PA183&q=Cliff+Coleman}}.</ref>.
La discipline s'effondre au début des années 1980<ref name="ufd"/>. L'innovation, facteur très important, est plus que jamais à l'ordre du jour. Des stars tels que [[Natas Kaupas]] (inventeur du [[Wall ride]]) ou [[Mark Gonzales]] voient très loin : les mains courantes, les ''rails'', etc. Ils poussent leurs ''boards'' dans une nouvelle direction, plus folle. La pratique reste essentiellement urbaine, mais cette fois les skateurs utilisent au maximum la configuration de la ville. Si cette époque fait l'apanage de l'utilisation des ''rails'', la nouvelle génération de la fin des années 1980 montre également son niveau sur des ''gaps'' : des sauts d'espaces, de marches.


Durant l'été 1975 à Los Angeles, des figures marquantes sont réalisées dans des piscines vidées (''{{lang|en|pool}}'') et des fosses de drainage (''{{lang|en|ditch}}''), alors que sévit une sécheresse<ref name="LP">Gaëtane Morin, [http://www.leparisien.fr/sports/reconnu-sport-olympique-pour-les-jo-2020-le-skate-est-ne-en-1972-04-09-2018-7869057.php « Les pionniers du skate »], ''[[Le Parisien]] week-end'', 11 août 2018, p. 34-37.</ref>. La légende mentionne notamment l'épopée d'un groupe de surfeurs, les {{lang|en|[[Z-Boys]]}}, dont font partie [[Tony Alva]] (premiers ''aerials''), [[Jay Adams]] et [[Stacy Peralta]]. Cette pratique spectaculaire est à l'origine des disciplines de rampe et {{lang|en|bowl}}, mais aussi d'une nouvelle manière de skater « fluide et au ras du sol » ainsi qu'une image [[antisystème]] et élitiste<ref name="liveabout">[https://www.liveabout.com/brief-history-of-skateboarding-3002042 A Brief History of Skateboarding], liveabout.com</ref>.
En 1985, le film ''[[Retour vers le futur]]'' participe à populariser la culture skate. Urbaine, celle-ci est liée à des attributs vestimentaires (pantalons amples, baskets basses en toile, t-shirts graphiques) et musicaux. Dès 1976, [[Vans (entreprise)|Vans]] commercialise ses premières chaussures de skate<ref name="LP"/>.


Les innovations techniques et une production industrielle permettent une large diffusion du skateboard en Amérique du Nord et en Europe. Apparaissant comme un nouveau loisir à la mode et grand public, le skateboard rencontre un vif succès auprès des jeunes, avec une culture axée sur le fun (amusement) et un engouement pour les pratiques de saut, freestyle, slalom et descente. Les premiers [[skatepark]]s voient le jour<ref name="ufc"/>, tandis qu'une presse spécialisée émerge. En 1978, les pratiquants sont estimés à 11 millions aux États-Unis, 1,2 million en France<ref name="ufd" />.
Parallèlement, la pratique sur des rampes a de plus en plus de succès, devenant très vite à la mode.


En France, la discipline est reconnue comme sport en 1974 par le [[Ministère des Sports (France)|ministère des Sports]] et rejoint la [[Fédération française de surf|fédération de surf]]<ref name="ufc"/>. 27 skateparks sont créés en France entre 1974 et 1978<ref name="ufd">S{{Harvsp|Cretin|2007|p=65|id=}}.</ref>.
Apparaissent [[Mike Carroll]], [[Colin McKay]], [[Salman Agah]], des skateurs aujourd'hui moins médiatisés que des skateurs comme [[Tony Hawk]], [[Rodney Mullen]], mais toujours en activité.


=== Années 1990 ===
=== Années 1980 : le skate underground et trash ===
[[Fichier:1980sSkateboardMedrano.jpg|vignette|Planche des années 1980]]
[[Fichier:Rodney mullen air.jpg|vignette|gauche|Pratique de freestyle par [[Rodney Mullen]], 1988]]
[[Fichier:Bundesarchiv B 145 Bild-F079061-0026, Bonn, Gymnasium, Schüler auf dem Schulhof.jpg|vignette|Pratique du street (''slide'' sur un rail), Allemagne 1988]]
Effet de mode éphémère et sport jugé dangereux, la pratique, l'industrie et la presse du skateboard s'effondre au début des années 1980<ref name="ufd"/>. Aux États-Unis et en Europe, les skateparks publics sont abandonnés puis fermés<ref name="liveabout" />.


Le skate devient alors un loisir {{lang|en|[[Culture underground|underground]]}}. Les planches et la pratique évoluent vers un public restreint de passionnés, un esprit du ''{{lang|en|trash}}'' (« malsain ») et le rapprochement avec d'autres cultures urbaines revendicatrices (graffiti, musiques)<ref name="ufd"/>. Cette nouvelle culture est diffusée par le magazine ''{{lang|en|[[Thrasher Magazine]]}}'' (créé en 1981) avec sa devise « ''{{lang|en|Skate and Destroy}}'' ». Le shape typique des planches devient large, avec un {{lang|en|nose}} court et arrondi, un {{lang|en|tail}} large et surélevé, à l'exemple des productions de [[Powell Peralta]] et d'autres petites entreprises fondées par des skateurs.
Entre [[1992]] et [[1995]], le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique. Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveaux ''[[tricks]]'' : des ''flips'', se créent et s'améliorent, Salman Agah "invente" le ''switch'' (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers en quelque sorte).


L'apparition d'une technique de saut sans tremplin ni pied au sol, le ''{{lang|en|[[ollie]]}}'', révolutionne la pratique tant en rampe que dans la rue. Avec le {{lang|en|ollie}} sur le plat (1981), [[Natas Kaupas]] (inventeur du {{lang|en|[[wall ride]]}}) et [[Mark Gonzales]] innovent dans l'utilisation du mobilier et des espaces urbains<ref name="ufd"/>. C'est la naissance de la discipline du ''{{lang|en|[[street]]}}''<ref name="ufd"/> et son utilisation des mains courantes, des ''rails'', etc. Puis à la fin des années 1980, le franchissement des ''{{lang|en|gaps}}'' : des sauts d'espaces, de marches. Apparaissent [[Rodney Mullen]] (popularisateur du {{lang|en|[[kickflip]]}}), [[Mike Carroll]].
[[Rodney Mullen]] est principalement, avec Natas Kaupas, celui qui est à l'origine du skate moderne et qui a inventé une vingtaine de figures dont le [[kickflip]] et le [[heelflip]].


En 1985, le film ''[[Retour vers le futur]]'' participe à populariser cette nouvelle culture skate. Urbaine, celle-ci est liée à des attributs vestimentaires (pantalons amples, baskets basses en toile, t-shirts graphiques) et musicaux.
Après ces quelques années passées à parfaire leurs ''tricks'' (figures), les skateurs — imitant des stars comme [[Pépé Martinez]]— reviennent à leurs premières amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une nouvelle fois, les gros ''gaps'' et les handrails sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute nouvelle technique.


Parallèlement, la pratique sur rampes a de plus en plus de succès au début de la décennie, et répand de nouvelles manières de skater. De petites rampes en contreplaqué sont bricolées par des particuliers. Le {{lang|en|half-pipe}} est médiatisé par des compétitions et des skateurs de rampe se font connaitre, comme [[Tony Hawk]], [[Steve Caballero]], [[Colin McKay]]. Mais à la fin des années 1980, la pratique perd nettement en popularité au détriment du {{lang|en|''street''}}<ref>{{lien web|url=https://skatehistory.weebly.com/1980s.html|titre=1980's - Skateboard History|site=skatehistory.weebly.com}}</ref>.
Si la rampe, très à la mode dans les [[années 1980]], semble se marginaliser au début des [[années 1990]], celle-ci voit finalement se dessiner un ciel radieux. C'est l'époque, de [[Danny Way]] (considéré par certains comme le « plus grand ''ramprider'' de l'Histoire » ou encore le « maître de la vert' »), mais aussi de [[Rune Glifberg]], [[Bucky Lasek]], [[Tony Hawk]], [[John Cardiel]], [[Tony Trujillo]].


=== Années 1990 : le succès du ''street'' ===
L'année [[1998]] verra le début du festival [[Jamie Thomas]] — du nom de son créateur, un skateur qui créa également les marques Zero Skateboards, et Fallen Shoes — toujours en vogue aujourd'hui. Il fut connu et médiatisé grâce à la vidéo ''Welcome to Hell'' de la marque Toy Machine.
[[Fichier:BDO Vert Skate Jam @ McCallum Park (5 2 2012) (6971314297).jpg|vignette|Tony Hawk, 2012]]


Concurrencé par de nouveaux sports à la mode, comme le [[roller agressif]], le skate subit une brève crise au début des années 1990. Après quelques années discrètes, le succès du {{lang|en|''street''}} revient et la pratique ne cessera dorénavant de progresser à travers le monde. Le skateboard, et plus exactement la discipline sportive du {{lang|en|''street''}}, devient un phénomène culturel mondial.
=== Des années 2000 à aujourd'hui ===


Entre [[1992]] et [[1995]], le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique. Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveaux ''{{lang|en|[[tricks]]}}'' : des ''{{lang|en|flips}}'', se créent et s'améliorent, Salman Agah "invente" le ''{{lang|en|switch}}'' (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers en quelque sorte).
{{...}}

[[Rodney Mullen]] est principalement, avec Natas Kaupas, celui qui est à l'origine du skate moderne et qui a inventé une vingtaine de figures dont le {{lang|en|[[kickflip]]}} et le {{lang|en|[[heelflip]]}}.

Après ces quelques années passées à parfaire leurs ''{{lang|en|tricks}}'' (figures), les skateurs — imitant des stars comme [[Pepe Martinez]] (1973-2003) — reviennent à leurs premières amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une nouvelle fois, les gros ''{{lang|en|gaps}}'' et les {{lang|en|handrails}} sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute nouvelle technique.

À partir de 1995, la médiatisation mondiale des [[X Games]] crée un nouvel intérêt du grand public pour le skateboard. L'ancien skate rebelle et {{lang|en|underground}} fait place à un grand spectacle de performances sportives, suivi par des millions de personnes<ref name="weebly1990">{{lien web|url=https://skatehistory.weebly.com/1990s.html|titre=1990's - Skateboard History|site=skatehistory.weebly.com}}</ref>. En même temps, les skateurs professionnels deviennent les ambassadeurs du [[marketing]] de grandes marques (vêtements, chaussures) visant les jeunes consommateurs masculins<ref name="weebly1990" />.

Si la rampe, très à la mode dans les [[années 1980]], semble se marginaliser au début des [[années 1990]], elle demeure néanmoins une discipline importante dans les compétitions et la médiatisation du skate. C'est l'époque, de [[Danny Way]] (considéré par certains comme le « plus grand ''{{lang|en|ramprider}}'' de l'Histoire » ou encore le « maître de la vert' »), mais aussi de [[Rune Glifberg]], [[Bucky Lasek]], [[Tony Hawk]], [[John Cardiel]], [[Tony Trujillo]]. Au fil des années, la construction de skateparks ouvrira la discipline à de plus nombreux pratiquants<ref name="weebly1990" />.

=== Des années 2000 à aujourd'hui ===


[[Fichier:Skateboarding South American Beach Games 2019 – Mens' Street (31).jpg|vignette|Compétition de ''street'', Argentine 2019]]
Les décennies précédentes, les skateurs étaient majoritairement des jeunes garçons (15-20 ans) issus de la classe moyenne ou aisés<ref name="Calogirou2000" />. Ces dernières années sont marquées par le développement du skateboard féminin (sport, déplacement)<ref name="ffrs" />, dans les milieux modestes<ref name="Calogirou2000">Caligourou, [https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_2000_num_1226_1_3542 Le skateboard : une pratique urbaine sportive, ludique et de liberté], 2000</ref>, ainsi que l'émergence de pratiquants plus âgés (30-40 ans).
Les décennies précédentes, les skateurs étaient majoritairement des jeunes garçons (15-20 ans) issus de la classe moyenne ou aisés<ref name="Calogirou2000" />. Ces dernières années sont marquées par le développement du skateboard féminin (sport, déplacement)<ref name="ffrs" />, dans les milieux modestes<ref name="Calogirou2000">Caligourou, [https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_2000_num_1226_1_3542 Le skateboard : une pratique urbaine sportive, ludique et de liberté], 2000</ref>, ainsi que l'émergence de pratiquants plus âgés (30-40 ans).


Les pratiquants aux [[États-Unis]] étaient estimés à plus de 8 millions en 2006 et seraient 3 millions en 2014<ref name="goskate" />. Plusieurs indicateurs suggèrent un déclin de la pratique du skate comparé au début des années 2000, tant aux États-Unis qu'en Europe : baisse du nombre de pratiquants dans toutes les catégories d'âge, difficultés financières des industriels (DC Shoes, Quicksilver, Pacsun), fréquentation des skateparks, évolution des requêtes Google, fermeture de skateparks privés et de {{lang|en|skateshops}}, etc<ref name="goskate">goskate.com, [https://www.goskate.com/declining-popularity-of-skateboarding/ Death of skate ?], 2016</ref>.
À côté d'une pratique dominée par le ''street'', on assiste à une diversification ou un engouement des pratiques autour de la longboard et la miniboard<ref name="ffrs" />. En Amérique du Nord, la longboard semble particulièrement progresser en zone urbaine ou auprès de pratiquants âgés de 25-35 ans ; la progression des ventes était estimée à 15-25% par an<ref>https://journals.openedition.org/teoros/455</ref>.


Néanmoins la pratique du skateboard ne semble pas déclinante dans d'autres régions comme le Brésil, la Russie et l'Inde<ref name="goskate" />. Au [[Brésil]], avec presque 5 millions de pratiquants (2014)<ref name="20bresil" />, en majorité à [[São Paulo]], le skate est presque aussi populaire que la pratique du football<ref name="Borden197" />. De jeunes brésiliens se distinguent sur la scène internationale, tel [[Pedro Barros]], [[Luan de Oliveira]] ou [[Leticia Bufoni]]<ref name="20bresil">{{Lien web |langue=fr |titre=Le skateboard, l'autre sport populaire au Brésil |url=https://www.20minutes.fr/magazine/cultures-urbaines-mag/2424859-20140710-le-skateboard-l-autre-sport-populaire-au-bresil |site=www.20minutes.fr |date=2014-07-10 |consulté le=2023-11-01}}.</ref>.
De même la pratique de nouveaux engins voisins du skate s'est développée, à l'exemple du [[bladeboard]] et du [[Caster board|waveboard]]<ref name="ffrs">Fédération française roller et skateboard, « [https://ffroller.fr/les-disciplines/skateboard/ SKATEBOARD]</ref>, ou bien l'émergence à la fin des années 2000 du [[skateboard électrique]] comme moyen de transport. Le succès de nouveaux modèles de [[trottinette]] à partir des années 2000 crée des conflits d'usage dans les skateparks.


[[File:Electric skateboard(800,600,400watt).jpg|thumb|Skateboards électriques en 2012]]
En 2016, le [[Skateboard aux Jeux olympiques|skateboard est sélectionné pour les Jeux olympiques]] de 2020 à Tokyo.
À côté d'une pratique dominée par le ''{{lang|en|street}}'', on assiste à une diversification ou un engouement des pratiques autour de la {{lang|en|longboard}} et la {{lang|en|miniboard}}<ref name="ffrs" />, notamment la pratique de la promenade (''{{lang|en|cruising}}'') et de la descente. C'est aussi l'émergence d'une nouvelle discipline acrobatique vers 2005, le ''{{lang|en|longboard dancing}}'', inspirée par les vidéos d'Adam Colton<ref>Youtube, [https://www.youtube.com/watch?v=Ul9vxz2ks-s Longboarding Adams' Style]</ref> et Adam Stokowski<ref name=brief>{{Lien web |langue=en |titre=A brief history of longboards and longboarding |url=http://www.snowboardjones.com/a-brief-history-of-longboards-and-longboarding/ |site=snowboardjones.com/ }}. </ref>. En Amérique du Nord, la {{lang|en|longboard}} semble particulièrement progresser en zone urbaine ou auprès de pratiquants âgés de 25-35 ans ; la progression des ventes était estimée à 15-25% par an vers 2009<ref>{{article|url=http://journals.openedition.org/teoros/455|titre=Les nouveaux territoires du surf dans la ville|prénom1=Sylvain|nom1=Lefebvre|prénom2=Romain|nom2=Roult|date=1 septembre 2009|périodique=Téoros. Revue de recherche en tourisme<!--|issue=28-->|numéro=28-2|pages=55–62}}</ref>.
En vert, les méga-rampes apparaissent dans les années 2000 avec des figures aériennes de plusieurs secondes (''big air''), ainsi que des revêtements en caoutchouc et des bacs à mousse pour l'entrainement. Sur ce type de rampe est rentré le premier 1080<ref>Big air, dans Perrin-Houdon, ''Skateboard - 50 fragments de la planche à roulettes''</ref>.

De même la pratique de nouveaux engins voisins du skate s'est développée, à l'exemple du {{lang|en|[[bladeboard]]}} et du {{lang|en|[[Caster board|waveboard]]}}<ref name="ffrs">Fédération française roller et skateboard, « [https://ffroller.fr/les-disciplines/skateboard/ SKATEBOARD]</ref>, ou bien l'émergence à la fin des années 2000 du [[skateboard électrique]] comme moyen de transport.

À partir des années 2000, de nouveaux modèles de trottinette deviennent à la mode et sont utilisées pour des pratiques acrobatiques. Plus accessible, la [[trottinette freestyle]] concurrence le skate dans les pratiques de {{lang|en|''street''}} ou de rampe, et les conflits d'usage se généralisent dans les skateparks. En France, la trottinette devient majoritaire dans les skateparks et la pratique du skate aurait diminué (2013)<ref>Le Monde, [https://www.lemonde.fr/sport/article/2013/05/09/pourquoi-la-trottinette-n-est-plus-ringarde_3174808_3242.html Pourquoi la trottinette n'est plus ringarde], 2013</ref>.

En 2016, le [[Skateboard aux Jeux olympiques|skateboard est sélectionné pour les Jeux olympiques]] de 2020 à Tokyo. C'est une évolution vers la normalisation de la pratique, qui ne fait pas consensus parmi les skateurs<ref>{{Article |auteur1=Catherine Pacary |titre=Le skate ne veut pas s’enchaîner aux anneaux olympiques |périodique=[[Le Monde]] |date=10-05-2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sport/article/2018/05/10/le-skate-ne-veut-pas-s-enchainer-aux-anneaux-olympiques_5297017_3242.html |consulté le=07-04-2023}}.</ref>.


== Éléments d'un skateboard ==
== Éléments d'un skateboard ==
{{ancre|Skateboard (objet)}}
Un ''skateboard'' peut être acheté complet (entièrement assemblé) ou bien en pièces détachées.


=== Le plateau ===
Un ''skateboard'' se compose de plusieurs pièces distinctes, généralement choisies séparément et ensuite assemblées.
[[Fichier:A blue deck of a penny board.JPG|vignette|gauche|upright=0.5|Mini-cruiser de type « Penny » : plateau en plastique avec un shape ''fish'']]
=== La planche ===
[[Fichier:Globe Skateboard.jpg|vignette|Skate de ''street'' moderne avec un ''popsicle shape'', forme classique depuis de nombreuses années.]]
Il s'agit de l'élément principal. Il en existe de plusieurs formes et tailles, selon les disciplines pratiquées.


Les plateaux, encore appelés planches ou ''{{lang|en|decks}}'' ou ''{{lang|en|boards}}'' sont de formes et tailles variées ; selon les époques, les disciplines pratiquées, mais aussi la taille, le poids, la pointure de chaussures ou les préférences du pratiquant<ref name="deluxeDeck" />.
La planche moderne des disciplines du ''street'' et ''bowl'' est en bois ([[érable]] canadien le plus souvent pour les planches européennes) et composée de sept à douze couches fines. La largueur varie généralement de 7,4 pouces ({{unité|190|mm}}, utilisées généralement en ''street'') jusqu'à 9,5 pouces (pour le ''bowl''). D'autres critères que la largeur permettent de distinguer différentes planches et elles ont aussi des formes uniques (le concave).
Premièrement, le motif, lié à une marque ou encore à un skateur célèbre (pro-model), mais également la longueur et la courbure. Les bords et les arêtes des planches sont arrondis, mais généralement ces dernières deviennent coupantes à force d'usure. La planche est recouverte du ''grip'', une feuille adhésive « anti-dérapante » comparable à du papier de verre, indispensable pour certaines figures (''[[ollie]]'') et responsable de l'usure rapide des chaussures.


L'avant de la planche est appelé le ''nose'' (« nez » en anglais) côté le plus long du plateau et l'arrière de la planche se nomme le ''tail'' (« queue ») l'extrémité la plus courte du plateau. Sur la plupart des planches actuelles de street/bowl, il n'y a pas de réelle distinction entre l'avant et l'arrière de la planche.
L'avant de la planche est appelé le ''nose'' (« nez » en anglais), la partie intérmédiaire le ''wheelbase'', et l'arrière de la planche le ''tail'' (« queue »). Sur la plupart des planches actuelles de ''street''/''bowl'', il n'y a pas de réelle distinction entre l'avant et l'arrière de la planche.


Les planches contemporaines des disciplines du ''street'' et ''bowl'' ont une forme et des dimensions relativement standards. Le plateau est en bois ([[érable]] canadien le plus souvent pour les planches européennes), composée de sept à douze couches fines de bois séchées et collées (colle à base d'eau ou de résine époxy) puis compressées ([[contreplaqué]])<ref name="deluxeDeck">{{lien web|url=https://www.skatedeluxe.com/blog/fr/wiki/skateboarding/skateboard-wiki/decks-planches/|titre=Tout sur les Planches de Skateboard - Wiki - skatedeluxe Blog}}</ref>.
=== Les trucks ===
Depuis plusieurs années, le shape standard de la planche de ''street'' a la forme dite ''classic'' ou « ''[[popsicle]] shape'' », plutôt symétrique avec un nose et ''tail'' ayant pratiquement la même forme (''twin-tip'')<ref name="deluxeDeck" />. Les planches de bowl sont plus larges, avec parfois un shape ''old school'' (tail moins arrondi)<ref name="deluxeDeck" />. Plus récemment, des planches polyvalentes (''bowl-street'') ont adopté une forme intermédiaire dite « shaped deck »<ref name="deluxeDeck" />.
[[File:Skateboard-truck.jpg|thumb|Un ''truck'' de la marque ''Independent'']]
La courbure longitudinale (concave) varie selon les modèles et fabricants<ref name="deluxeDeck" />.
Il y en a deux par ''skate''. Ils sont vissés à la planche et servent de liaison entre la planche et les roues. Un ''truck'' est constitué d'une armature en [[Alliage d'aluminium pour fonderie|alliage d'aluminium]], d'axes en acier et d'une pièce en gomme.
La longueur varie entre 28 et 33 pouces (70-80 cm)<ref name="deluxeDeck" />.
La largeur varie généralement de 7,4 pouces ({{unité|190|mm}} (''street'') jusqu'à 9,5 pouces (''bowl'').


Les planches d'autres disciplines (''[[longskate|longboard]]'') ont des formes, dimensions et matériaux beaucoup plus variables, selon les pratiques ou les fabricants. Les matériaux peuvent être l'érable, le bambou, le plastique<ref name="deluxeDeck" />. La longueur peut varier d'une trentaine de centimètres pour les plus petites (''mini-cruiser'') à plus de 2 mètres pour les plus longues.
Il en existe également de plusieurs couleurs et allures, mais il ne diffèrent pas réellement de celui présent sur la photo. Le type de « gomme » plus ou moins dure et la force de serrage de l'écrou de l'axe déterminent la stabilité et la vivacité du skateboard.


<gallery>
Le terme axe (''kingpin'' en anglais) fait également référence à la vis autour de laquelle toutes les parties du ''truck'' viennent s'assembler : l'embase, le ''hanger'' (partie sur laquelle le ''[[Tricks (skateboard)#Slides et Grinds|grind]]'' se fait) et les « gommes ».
File:Sancheski.jpg|Planche avec shape ''old school''
File:Gordon Smith Aloha Blue Pintail 44 inches Longboard.jpg|Longboard avec un shape ''pintail''
File:E-GO longboard (15207951965).jpg|Longboard avec shape moderne
File:Becrux_W.jpg|Plateau de longboard
</gallery>


D'autres éléments distinguent les planches, notamment les ''[[skate graphics]]'', la décoration graphique. La planche en bois est généralement recouverte du ''grip'', une feuille adhésive « anti-dérapante » comparable à du papier de verre, indispensable pour certaines figures (''[[ollie]]'') et responsable de l'usure rapide des chaussures.
Il existe des variantes de trucks, à l'exemple des trucks à suspension favorisant l'absorption de chocs<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Avenue Trucks – High Performance Suspension Skate Trucks|url=http://avenuetrucks.com/|site=avenuetrucks.com|consulté le=2017-10-26}}</ref>, ou des trucks de [[carveboard|surfskate]] facilitant les virages.

=== Les ''trucks'' ===
[[Fichier:Skateboard-truck.jpg|vignette|gauche|Un ''truck'' de la marque ''Independent'']]
[[Fichier:Globe Front Clear Grip Tape Bamboo TOP.JPG|vignette|Détail de la fixation ''drop through'' d'un ''truck longboard''.]]

Un ''truck'' est un ensemble de pièces mobiles servant de liaison entre la planche et deux roues. Il y en a deux par skate, vissés à la planche. Un ''truck'' est constitué d'une armature en [[Alliage d'aluminium pour fonderie|alliage d'aluminium]], d'axes en acier et de pièces en gomme.

Il existe différentes variantes de ''trucks'', notamment par la largeur (écartement des roues) ou le système de fixation à la planche (''top mount'' ou ''drop through''), mais ils ne diffèrent pas beaucoup de celui présenté sur la photo ci-contre. La forme et le type de « gommes » (''bushings'') plus ou moins dure et la force de serrage de l'écrou de l'axe déterminent la stabilité et la vivacité du skateboard.

Le terme axe (''kingpin'' en anglais) fait également référence à la vis autour de laquelle toutes les parties du ''truck'' viennent s'assembler : l'embase, le ''hanger'' (partie sur laquelle le ''[[Tricks (skateboard)#Slides et Grinds|grind]]'' se fait) et les « gommes ».

Il existe des variantes de ''trucks'', à l'exemple des ''trucks'' à suspension favorisant l'absorption de chocs<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Avenue Trucks – High Performance Suspension Skate Trucks|url=http://avenuetrucks.com/|site=avenuetrucks.com|consulté le=2017-10-26}}</ref> ou bien des ''trucks'' de [[surfskate]] facilitant les virages serrés.


=== Les roulements à billes ===
=== Les roulements à billes ===
[[File: Number-608 miniature bearings.jpg|thumb|Des roulements à billes]]
[[Fichier: Number-608 miniature bearings.jpg|vignette|Des roulements à billes de skate]]
Ce sont tous des [[Roulement à billes|roulements à billes]]. Il existe plusieurs types de qualité, classés selon les normes [[Annular bearing engineer council|ABEC]] qui vont de 1 à 9. Les ABEC1 étant des roulements bas de gamme peu performants mais solides, les ABEC3 et 5 sont les plus courants, solides et rapides tandis que les ABEC7 et 9 ont tendance à être moins solides, mais bien plus rapides. Beaucoup de marques actuelles ne tiennent plus vraiment compte de ces standards pour leurs roulements haut de gamme. Une planche nécessite huit roulements (deux par roue). Les roulements sont le plus souvent espacés par un pallier (petit cylindre métallique qui sert à faciliter le glissement entre l'axe et le roulement).
Il existe plusieurs types de qualité de [[Roulement à billes|roulements à billes]]. De la cage aux billes, certains sont en acier chromé, acier inox, ou céramiques , et souvent classés selon la norme [[Annular bearing engineer council|ABEC]] qui vont de 1 à 9. Les ABEC1 étant des roulements bas de gamme peu performants mais solides, les ABEC3 et 5 sont les plus courants, solides et rapides tandis que les ABEC7 et 9 ont tendance à être moins solides, mais bien plus rapides. Beaucoup de marques actuelles ne tiennent plus vraiment compte de ces standards pour leurs roulements haut de gamme. Une planche nécessite huit roulements (deux par roue).

Le [[Roulement mécanique#Montage des roulements|montage des roulements]] se fait à l'aide de rondelles et d'une [[Entretoise#Mécanique|entretoise]], petit tube métallique assurant l'espacement des deux roulements.

L'absence de culture mécanique et de compréhension du rôle majeur de cette pièce en France fait qu'elle est souvent omise par les pratiquants.


=== Les roues ===
=== Les roues ===
[[Fichier:Стритборд Streetboard колёса 60мм.jpg|vignette|Roues de ''street'']]
En [[polyuréthane]], elles ont un diamètre qui peut varier de 45 à 60 mm pour les modèles les plus courants. En général les roues de petit diamètre sont préférées par les skateurs de ''street'' car elles offrent plus de réactivité au skateboard en abaissant le centre de gravité de la planche qui entre donc plus rapidement en contact avec le sol lorsque le skateur fait son ''trick''. Les roues de grand diamètre offrent au contraire une moindre réactivité mais une plus grande stabilité ainsi qu'une vitesse de ''ride'' plus élevée et sont généralement utilisées par les ''ramp-riders'' ou les skateurs qui aiment la vitesse. La dureté des roues varie également, les roues de « filmeurs » étant généralement assez molles afin de diminuer les vibrations et le bruit lié au roulement sur le sol dans le but d'améliorer la qualité du film. Enfin, les roulements sont insérés dans la partie centrale des roues. Celle-ci se trouve parfois renforcée par un cœur en matière plastique afin d'améliorer la durée de vie des roulements. Cette dureté est écrite avec un chiffre suivi d'un A correspondant à la [[dureté Shore]]. Il en existe plusieurs types: 92A (plus pour le ''street''), 95A, 99A et même 101A pour les plus durs (utilisés surtout pour les ''[[skatepark]]s'' ainsi que les ''slides'' en longskate).
En [[polyuréthane]], elles ont un diamètre qui peut varier de 45 à 60 mm pour les modèles les plus courants. En général les roues de petit diamètre sont préférées par les skateurs de ''street'' car elles offrent plus de réactivité au skateboard en abaissant le centre de gravité de la planche qui entre donc plus rapidement en contact avec le sol lorsque le skateur fait son ''trick''. Les roues de grand diamètre offrent au contraire une moindre réactivité mais une plus grande stabilité ainsi qu'une vitesse de ''ride'' plus élevée et sont généralement utilisées par les ''ramp-riders'' ou les skateurs qui aiment la vitesse. La dureté des roues varie également. Enfin, les roulements sont insérés dans la partie centrale des roues. Celle-ci se trouve parfois renforcée par un cœur en matière plastique afin d'améliorer la durée de vie des roulements. Cette dureté est écrite avec un chiffre suivi d'un A correspondant à la [[dureté Shore]]. Il en existe plusieurs types: 92A (plus pour le ''street''), 95A, 99A et même 101A pour les plus durs (utilisés surtout pour les ''[[skatepark]]s'' ainsi que les ''slides'' en longskate).


=== La visserie ===
=== La visserie ===
Des boulons (couple vis/écrou) sont utilisés pour faire tenir le skateboard aux trucks. Les vis peuvent être de longueurs différentes, selon que le skate possède des pads ou non. La taille classique de la visserie est de 1 pouce ({{unité|25.4|mm}}).
Des boulons (vis et écrou) ou parfois des clous sont utilisés pour fixer les ''trucks'' à la planche. Les vis peuvent être de longueurs différentes, selon que le skate possède des pads ou non. La taille classique de la visserie est de 1 pouce ({{unité|25.4|mm}}).


Pour serrer les vis (en acier) on utilise généralement une [[clé allen]] et une [[Clef (outil)|clé plate]] (taille 8). Les vis de couleurs différentes sont utiles afin de déterminer où se trouvent le ''nose'' et le ''tail''.


=== Éléments optionnels ===
Il existe une alternative aux vis, des clous prévus à cet effet qui permettent de se passer de boulons.


Différents éléments optionnels sont ajoutés selon les disciplines et préférences personnelles :
=== Les pads ===
Petits rectangles en plastique à placer entre le truck et la planche. Ils ont la même superficie que la base du truck avec une hauteur d'environ 1 ou {{unité|2|mm}}. Ils permettent l'absorption des vibrations du sol et l'amortissement des chocs et le surélevement des trucks pour accueillir des roues d'un plus gros diamètre pour éviter le ''wheel-biting'' (quand les roues touchent la planche) ; ces éléments sont optionnels.


* pads : petits rectangles en plastique à placer entre le ''truck'' et la planche. Ils ont la même superficie que la base du ''truck'' avec une hauteur d'environ 1 ou {{unité|2|mm}}. Ils permettent l'absorption des vibrations du sol et l'amortissement des chocs et le surélevement des ''trucks'' pour accueillir des roues d'un plus gros diamètre pour éviter le ''wheel-biting'' (quand les roues touchent la planche).
* rails : deux barrettes en plastique vissées sous la planche. Les rails limitent l'usure du plateau lors des slides
* ''lapper'' : protection plastique du ''kingpin'' du ''truck'' contre les chocs (grinding) ou l'accrochage aux obstacles
* ''copers'' : protection plastique du ''hanger'' de ''truck'' pour le grind.
* plaque de ''tail'' (''skid plate'') : protection plastique contre l'usure du dessous du ''tail''
* cale-pieds : pièces vissées au niveau du ''tail'' et du nose pour maintenir le pied en slalom
* frein : système de frein, généralement commandé par une pédale, sur certaines longboards.
<gallery>
File:Skyhook.JPG|Cale-pied (''skyhook'') sur un ancien skate de slalom
File:Brakeboard complete 2014-15.jpg|Pédale de frein sur une longboard
File:GONZ X VENTURE TRUCKS X OJ TEAM RIDERS X SCHMITT STIX (1) - SALT LAKE 1988 (2907727781).jpg|Un rail (rouge) vissé sous une planche de 1988
</gallery>


== Disciplines ==


== Types de pratiques ==
=== ''Street'' ===
[[Fichier:ExempleStreet.jpg|vignette|Saut au-dessus d'un obstacle, exemple de pratique moderne du ''street'']]
La pratique du ''[[street]]'' (« rue » en anglais) consiste principalement à réaliser des sauts et des figures (tricks) sur des mobiliers et éléments urbains (escalier, rampe, bordure). Mais le ''street'' inclut communément les tricks sur un espace dégagé et plat (''flat'') à l'identique de l'ancienne pratique du ''freestyle''<ref name="ufd"/>. Le ''street'' est typiquement pratiqué dans la rue, mais il peut être pratiqué dans des [[skatepark]]s dédiés, comportant des modules imitant le mobilier urbain : rampe, escalier, rail, box…


Depuis les années 1990, le ''street'' est la discipline la plus populaire et la plus pratiquée aux États-Unis et en Europe (environ 90% des skateurs<ref name="ufd"/>). Pour le grand public et les skateurs, la pratique du « skateboard » est ainsi souvent confondue ou rattachée par défaut avec celle du ''street''.


Le skate pratiqué dans les espaces publics peut créer des conflits d'usage avec les riverains. La pratique de rue est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation du mobilier urbain, d'insécurité (rassemblement de jeunes). Selon les pays et les villes, [[#Règlementation|des règlementations]] visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues<ref name="Brenac2015">Thierry Brenac, « [https://accident.hypotheses.org/files/2015/06/Article-Brenac-2015-06.pdf Sécurité et nouvelles pratiques de l’espace public : le cas des trottinettes, skateboards et autres engins à roulettes] », 2015</ref>. La création de skateparks pour le ''street'' est souvent considérée comme un moyen d'éloigner les skateurs des espaces publics.
=== Street ===
[[File:Skateboarder_jumping_over_a_cardboard_box_at_Skatepark_des_Ursulines_in_Brussels,_Belgium_(DSCF4497-cropped).jpg|thumb|Saut au-dessus d'un obstacle, exemple de pratique moderne du ''street'']]
La pratique du ''[[street]]'' (« rue » en anglais) consiste principalement à réaliser des déplacements et des figures (tricks) sur des mobiliers et éléments urbains (escalier, rampe, bordure). Mais le street inclut communément les tricks sur un espace dégagé et plat (''flat'') à l'identique de l'ancienne pratique du ''freestyle''. Le street est typiquement pratiqué dans la rue, mais il peut être pratiqué dans des [[skatepark]]s dédiés, comportant des modules imitant le mobilier urbain : rampe, escalier, rail, box...

Depuis les années 1990, le street est la discipline la plus populaire et répandue du skateboard. Pour le grand public ou les skateurs, la pratique du « skateboard » est ainsi souvent confondue ou rattachée par défaut avec celle du street.

Le skate pratiqué dans les espaces publics peut créer des conflits d'usage avec les riverains. La pratique de rue est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation du mobilier urbain, d'insécurité (rassemblement de jeunes). Selon les pays et les villes, [[#Règlementation|des règlementations]] visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues<ref name="Brenac2015">Thierry Brenac, « [https://accident.hypotheses.org/files/2015/06/Article-Brenac-2015-06.pdf Sécurité et nouvelles pratiques de l’espace public : le cas des trottinettes, skateboards et autres engins à roulettes] », 2015</ref>. La création de skateparks pour le street est souvent considérée comme un moyen d'éloigner les skateurs des espaces publics.


=== Rampe et bowl ===
=== Rampe et bowl ===


[[File:Sean_Goff_at_Fistral_Beach_2006_-_geograph.org.uk_-_215999.jpg|thumb|left|Sean Goff exécute une figure aérienne (''aerial'') sur une rampe (half-pipe).]]
[[Fichier:Sean_Goff_at_Fistral_Beach_2006_-_geograph.org.uk_-_215999.jpg|vignette|gauche|Sean Goff exécute une figure aérienne (''aerial'') sur une rampe (half-pipe).]]
[[Fichier:Bondi,_29_-_Skateboarder_-_Bondi_Beach,_2011.jpg|vignette|Figure aérienne (''grab backside air'') au-dessus de la margelle d'un bowl]]
La [[Rampe (sport)|rampe]], le [[bowl]], le half-pipe (ou parfois la « vert' » ou la « courbe ») consiste à réaliser des déplacements et figures sur des [[modules de skatepark]] constitués de pentes courbées plus ou moins hautes et verticales. Cette discipline a pour origine la pratique du skateboard dans les années 1970 dans des piscines californiennes vidées (''poolriding'').
La [[Rampe (sport)|rampe]], le [[bowl]], le half-pipe (ou parfois la « vert' » ou la « courbe ») consiste à réaliser des déplacements et figures sur des [[modules de skatepark]] constitués de pentes courbées plus ou moins hautes et verticales. Cette discipline spectaculaire a pour origine la pratique du skateboard dans les années 1970 dans des piscines californiennes vidées (''poolriding'').


Dans son déplacement, le skateur cherche les meilleures « lignes » (trajectoires) et réalise des transferts de poids sur sa planche (pompage) dans les zones de « transition » courbées entre le sol (''flat'') et le mur vertical (''vert''), afin de conserver ou augmenter sa vitesse. Une vitesse suffisante permet ensuite au skateur d'atteindre le rebord du module et de réaliser des figures en l'air (''aerial'') ou sur la bordure métallique (''coping'').
Dans son déplacement, le skateur cherche les meilleures « lignes » (trajectoires) et réalise des transferts de poids sur sa planche (pumping, carving) dans les zones de « transition » : courbes et plans inclinés. Ces transitions permettent au skateur de conserver ou augmenter sa vitesse sans mettre le pied au sol. Une vitesse suffisante permet ensuite au skateur d'atteindre le rebord supérieur du module (''coping'') et de réaliser des figures en l'air (''aerial'') ou sur la bordure métallique (''grinding'').


=== Freestyle ===
Les skates de rampe et bowl sont souvent légèrement plus large que ceux de street, avec des roues plus grosses. L'usage de protections (casque, genouillères, etc) est obligatoire dans certaines compétitions.
[[Fichier:1handstand.jpg|vignette|upright=0.7|gauche|''One-handed handstand'', 1989]]
[[Fichier:CPP Slide Jam July 2012.jpg|vignette|''Hang ten nose manual'' en longboard dancing, 2012]]
Le ''freestyle'' consiste à réaliser des figures sur un terrain dégagé et plat (''flat''). Inspirée par les figures acrobatiques du surf et de la [[gymnastique]] et les performances de l'[[athlétisme]], c'est l'une des plus anciennes pratique de skateboard. Le freestyle fut très populaire à certaines périodes entre les années 1960 et le début des années 1990, avec des figures emblématiques comme le saut en longueur (réception sur un second skate), le saut en hauteur (''hippie jump''), l'équilibre sur les mains (''hand stand'') et d'autres figures désignées depuis comme ''old school'' (« vieille école »)<ref>Voir en anglais ''[[:en:Freestyle skateboarding tricks|Freestyle skateboarding tricks]]''</ref>


De nos jours, certaines pratiques acrobatiques modernes, comme le ''longboard dancing'' ou le ''street'' sur le plat, peuvent être comparées au freestyle.
=== Descente ===


=== Longboard dancing ===
[[File:Kgb-Longboard.jpg|thumb|left|Virage dans une descente sur route]]
[[File:Longboarding.jpg|thumb|right|''Toeside Coleman grab slide'']]
La descente (''downhill'') consiste à descendre de longues routes le plus rapidement possible avec des planches de type longboard<ref name="ffrsDescente">https://ffroller.fr/les-disciplines/evenements-descente/</ref>. La discipline trouve un regain d'intérêt depuis les années 1990. Des compétitions officielles sont organisées depuis 2002, notamment sur des routes fermées avec une pente de l'ordre de 10%<ref name="ffrsDescente" />. Le record du monde de vitesse est une pointe à 147 km/h (2017)<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=nlvQ90G4Gmg Record de vitesse 2017] sur Youtube</ref>.


La pratique du ''longboard dancing'' consiste à réaliser des figures acrobatiques sur une planche très longue (''[[Longboard (skateboard)|longboard]]''), typiquement sur terrain plat et à faible vitesse. Le dancing est notamment caractérisé par des tricks et des mouvements fluides et artistiques (danse), des déplacements de pieds complexes sur la planche (''boardwalking'') inspirés du [[longboard (surf)|surf]]<ref name=brief/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://fulkit-skateboards.com/fr/83-dancing|titre=Longboards complets dancing|site=fulkit-skateboards.com}}</ref>.
Cette pratique nécessite une maitrise du positionnement du corps (aérodynamisme et contrôle) à grande vitesse. La technique fondamentale est le freinage glissant de type ''powerslide'', sorte de dérapage avec la planche et les roues perpendiculaires à la trajectoire, le dos (''backside/toeside'') ou le torse (''frontside/heelside'') face à la pente. Plusieurs variantes de ''slide'' existent : le ''stand-up slide'' réalisé debout, le ''sitdown'' accroupi, le ''Coleman slide'' avec un gant s'appuyant sur la route<ref>https://riders.co/en/longboard/slides/heelside-coleman-slide</ref>, le ''grab'' en tenant la planche, le ''check'' en bref coup de freinage, etc.


=== Descente et freeride ===
La descente nécessite des équipements de protection spécifiques contre les chocs et l'abrasion : casque intégral, [[Combinaison de moto|combinaison en cuir]], gants à ''puck'' (rondelle de glisse), genouillère renforcée, etc. Si le skate est l'engin le plus populaire pour la descente, la discipline peut également être pratiquée en roller, [[streetluge]] ou [[buttboard]]<ref name="ffrsDescente" />.


[[Fichier:Kgb-Longboard.jpg|vignette|gauche|Virage dans une descente sur route]]
=== Freestyle ===
[[Fichier:Longboarding.jpg|vignette|droite|''Toeside Coleman grab slide'']]
[[File:1handstand.jpg|thumb|upright=0.8|''One-handed handstand'', 1989]]
La descente (''downhill'', abrégé DH) consiste à descendre de longues routes montagneuses le plus rapidement possible avec des planches de type longboard<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Descente |url=https://ffroller-skateboard.fr/les-disciplines/evenements-descente/ |site=Fédération Française de Roller & Skateboard |consulté le=2024-03-03}}</ref>. La discipline trouve un regain d'intérêt depuis les années 1990. Des compétitions officielles sont organisées depuis 2002, notamment sur des routes fermées avec une pente de l'ordre de 10%<ref name=":0" />. Le record du monde de vitesse est une pointe à 147 km/h (2017)<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=nlvQ90G4Gmg Record de vitesse 2017] sur Youtube</ref>.
Le ''freestyle'' consiste à réaliser des figures sur un terrain dégagé et plat (''flat''). C'est l'une des plus anciennes pratique de skateboard et elle fut très populaire à certaines périodes entre les années 1960 et le début des années 1990, avec des figures emblématiques comme le saut en longueur, le saut en hauteur, l'équilibre sur les mains (''hand stand'') et d'autres figures désignées depuis comme ''old school'' (« vieille école »)<ref>Voir en anglais ''[[:en:Freestyle skateboarding tricks|Freestyle skateboarding tricks]]''</ref>.


Cette pratique nécessite une maitrise d'un positionnement du corps pour la vitesse, le « ''tuck'' », afin d'optimiser l'[[aérodynamisme]] et la stabilité<ref>{{lien web|url=https://riders.co/en/longboard/slides/downhill-tuck|titre=How to Downhill Tuck on a Longboard. Slides tricks - RIDERS|site=riders.co}}</ref>. La technique fondamentale est le freinage « glissant », le ''slide'', un dérapage avec la planche et les roues perpendiculaires à la trajectoire, le dos (''backside/toeside'') ou le torse (''frontside/heelside'') face à la pente. Plusieurs variantes de ''slide'' existent : le ''stand-up slide'' réalisé debout, le ''sitdown'' accroupi, le ''Coleman slide'' avec un gant s'appuyant sur la route<ref>{{lien web|url=https://riders.co/en/longboard/slides/heelside-coleman-slide|titre=How to Heelside Coleman Slide on a Longboard. Slides tricks - RIDERS|site=riders.co}}</ref>, le ''grab'' en tenant la planche, le ''speed check'', les ''tech slides'', etc.
De nos jours, certaines pratiques acrobatiques du ''longboard dancing'' ou du ''street'' sur le plat peuvent être comparées au freestyle.


[[Fichier:Freeride Skateboarding & Downhill Slides.webm|vignette|Vidéo de freeride]]
=== Freeride ===
La descente nécessite des équipements de protection spécifiques contre les chocs et l'abrasion : casque intégral, [[Combinaison de moto|combinaison en cuir]], plaque dorsale, gants à ''puck'' (munis d'une plaque de glisse), genouillère renforcée, etc. Si le skate est l'engin le plus populaire pour la descente, la discipline peut également être pratiquée en roller, ''[[streetluge]]'' ou ''[[buttboard]]''<ref name=":0" />.
{{...}}
Le ''freeride'' consiste à se déplacer rapidement, souvent dans des pentes, en réalisant de multiples manœuvres de freinages et virages dérapés (''slides'') ou de multiples virages coupés (''carving'').


Le ''[[freeride]]'' consiste à se déplacer, souvent dans des pentes, à la recherche de sensations de [[Sport de glisse|glisse]] et de belles courbes, en réalisant de multiples manœuvres de virages dérapés (''slides'') et virages coupés (''carving''). Les planches de freeride sont typiquement rigides, avec une longueur variant de 90 à 105 cm<ref>{{lien web|url=https://fulkit-skateboards.com/fr/81-descente-freeride|titre=Longboards complets descente & freeride|site=fulkit-skateboards.com}}</ref>.
Les planches dites de « ''carving'' » sont en général longues et flexibles (carving longboard), ou au contraire courtes et rigides ([[surfskate]]), et disposant d'un truck avant adapté permettant un virage plus serré

Le ''carving'' est une manière de skater en virages coupés qui rappelle le surf, à la recherche de courbes bien appuyées et bien fluides, généralement pratiquée sur des pentes modérées. Les planches dites de « ''carving'' » sont en général longues et flexibles (''carving longboard''), ou au contraire courtes et rigides ([[surfskate]]), et disposant d'un ''truck'' avant adapté permettant un virage plus serré


=== Slalom ===
=== Slalom ===
[[Fichier:Slalom.jpg|vignette|Compétition slalom, 1987]]
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{{...}}
Le slalom consiste à se déplacer rapidement entre des plots. Les planches étaient généralement courte et étroite (de type Penny), pour faciliter les virages nerveux et rapides. Si la discipline a été relativement populaire aux débuts du skate, la pratique du slalom n'est plus répandue.
Le slalom consiste à se déplacer rapidement entre des plots. Les planches sont généralement courte et étroite (de type Penny), avec des ''trucks'' très souples, pour faciliter les virages nerveux et rapides. Si la discipline a été relativement populaire aux débuts du skate, la pratique du slalom est peu répandue aujourd'hui<ref name="ufd"/>.


=== Dancing et boardwalking ===
=== Promenade et longue distance ===
[[Fichier:Kahuna Big Stick.jpg|vignette|Promenade en longboard, avec poussée au bâton (''land paddling'')]]
{{...}}
{{...}}
La promenade, balade ou le ''[[cruiserboard|cruising]]'' désigne l'usage du skateboard pour des déplacements. Munies de grosses roues molles, pour faciliter la vitesse et le roulement sur des sols irréguliers, les planches peuvent être de très petite taille (miniboard à l'exemple d'une [[Penny board]]) ou relativement longues (longboard dite « classique »).
Le ''dancing'' consiste à faire des mouvements de danse sur son longboard, ainsi que quelques figures (manual). Les planches dites « ''longboard dancing'' » ont un nose et un tail pour pouvoir effectuer des figures artistiques. elles sont aussi plus souples afin de maitriser totalement l'utilisation de la planches et tourner plus facilement.


L'endurance ou « LDP » (''long distance pushing'', « poussée de longue distance ») est une discipline consistant à parcourir de longue distance en skateboard, pour le voyage ou la performance sportive. Les planches d'endurance sont typiquement très basses, pour faciliter la poussée du pied<ref>{{lien web|url=https://fulkit-skateboards.com/fr/364-longboard-complet-endurance-ldp|titre=Longboard complet endurance ldp|site=fulkit-skateboards.com}}</ref>.
Le ''bordwalking'' consiste à réaliser des déplacements sur une longue planche, de manière comparables aux figures de surf sur longboard.

=== Promenade ===
{{...}}
La promenade, balade ou le ''cruising'' désigne l'usage du skateboard pour des déplacements. Munies de grosses roues souples, pour faciliter le roulement sur des sols irréguliers, les planches peuvent être de très petite taille (miniboard) ou relativement longues (longboard dite « classique »).


== Types de skateboard ==
== Types de skateboard ==
{{section à recycler|date=août 2019}}

Depuis son émergence, la configuration des éléments constitutifs du skateboard a évolué. Au fil des décennies, il s'est créé divers types de planches correspondant à des pratiques distinctes. Depuis plusieurs années, la pratique dominante est celle du ''street'' (tricks sur plat ou mobilier urbain), mais il existe d'autres type de planches et pratiques :
Depuis son émergence, la configuration des éléments constitutifs du skateboard a évolué. Au fil des décennies, il s'est créé divers types de planches correspondant à des pratiques distinctes. Depuis plusieurs années, la pratique dominante est celle du ''street'' (tricks sur plat ou mobilier urbain), mais il existe d'autres type de planches et pratiques :


* le ''[[cruiserboard]]'' ou ''miniboard'' ou ''[[Penny board|Penny]]'' planche très courte et à grosses roues. Utilisé par exemple pour les petits déplacements et la promenade (''cruising''), le slalom
* le ''[[cruiserboard]]'' ou ''miniboard'' ou ''[[Penny board|Penny]]'' planche très courte et à grosses roues. Utilisé par exemple pour les petits déplacements et la promenade (''cruising''), le slalom
* le ''[[longskate|longboard]]'' ou ''longskate'' : la planche ainsi que les trucks sont plus longs pour permettre plus de vitesse et de stabilité. Utilisé pour la descente (downhill), le slalom, la danse (''longboard dancing''), la promenade...
* le ''[[longskate|longboard]]'' ou ''longskate'' : la planche ainsi que les ''trucks'' sont plus longs pour permettre plus de vitesse et de stabilité. Utilisé pour la descente (downhill), le slalom, la danse (''longboard dancing''), la promenade…
* le ''[[surfskate]]'' : le truck avant facilite les virages serrés à plat et le pumping
* le ''[[surfskate]]'' : le ''truck'' avant facilite les virages serrés à plat et le pumping
* le ''buttboard'' : littéralement « planche à fesse » pour la vitesse en position allongée, qui évoluera vers la [[streetluge]]
* le ''buttboard'' : littéralement « planche à fesse » pour la vitesse en position allongée, qui évoluera vers la ''[[streetluge]]''
* la ''[[mountainboard]]'' : planche avec footstraps, 4 roues avec jantes et pneus.
* la ''[[mountainboard]]'' : planche avec footstraps, 4 roues avec jantes et pneus.
* la ''[[streetboard]]'' ou ''snakeboard''
* la ''[[streetboard]]'' ou ''snakeboard''
Ligne 173 : Ligne 254 :
Il existe des skateboard à moteur dédiés au déplacement, notamment le [[skateboard électrique]].
Il existe des skateboard à moteur dédiés au déplacement, notamment le [[skateboard électrique]].


Il existe des objets apparentés au skateboard à quatres roues :
Il existe des objets apparentés au skateboard à quatre roues :

* la ''[[Bladeboard]]'' : les roues sont en ligne
* la ''[[Bladeboard]]'' : les roues sont en ligne
* la ''[[Caster board|Waveboard]]'' : ''[[Caster board|Essboard]]'' ou ''[[Caster board]]'', seulement deux roues en ligne, planche très flexible
* la ''[[Caster board|Waveboard]]'' : ''[[Caster board|Essboard]]'' ou ''[[Caster board]]'', seulement deux roues en ligne, planche très flexible
* la ''[[Freeboard]]'' : innovation marque déposée aux USA (Freebord), 3 roues à l'avant, 3 roues à l'arrière
* la ''[[Freeboard]]'' : 3 roues à l'avant, 3 roues à l'arrière
* les ''[[Freeline skate]]'' : chaque pied a une mini-planche avec deux roues
* les ''[[Freeline skate]]'' : chaque pied a une mini-planche avec deux roues
* la ''Cut board'' : chaque pied a une mini-planche avec une roue
* la ''Cut board'' : chaque pied a une mini-planche avec une roue
Ligne 183 : Ligne 263 :
* le ''soleskate'' : la planche possède deux roues à l'avant, une seule à l'arrière.
* le ''soleskate'' : la planche possède deux roues à l'avant, une seule à l'arrière.


Il existe des jeux ou jouets inspirés du skateboard :
Il existe des jeux d'adresse inspirés du skateboard :
* le ''[[fingerboard]]'' : planche d'une dizaine de cm. de long, elle se manie avec les doigts
* le ''[[fingerboard]]'' : planche d'une dizaine de cm. de long, elle se manie avec les doigts
* la ''[[handboard]]'' : planche d'environ 27 cm. de long, elle se manie avec les mains
* la ''[[handboard]]'' : planche d'environ 27 cm. de long, elle se manie avec les mains


== Tricks ==
== Tricks ==
{{Article détaillé|Tricks}}
{{Article détaillé|Trick (skateboard)}}
[[Fichier:Skateboarder.jpg|thumb|''Frontside lipslide'']]
[[Fichier:Skateboarder.jpg|vignette|''Frontside lipslide'' sur rail incliné]]
{{section à recycler|date=août 2019}}
Il existe un grand nombre de figures, ou ''tricks.'' Pratiquement toutes les figures peuvent s'effectuer en nollie, en switch ou même en fakie. Le plus simple est le ''[[ollie]]'' (le saut) ou tout simplement le ''wheeling'' ou ''[[manual]]'' (rouler sur les deux roues arrière de la planche en restant en équilibre). Le ''ollie'' est le ''trick'' qu'un débutant doit apprendre s'il veut pouvoir évoluer. Pour passer à un autre niveau il faut réussir le ''kickflip'' ou le heelflip et ainsi avoir accès à une multitude d'autres tricks. Avant son invention, les premiers skateurs s'élevaient dans les airs en effectuant un ''[[boneless]]'' ou un ''no comply'', consistant à élever la planche en tapant du pied sur le sol, ou en agrippant la planche pour le boneless, et qui sont aujourd'hui considérés comme des ''tricks'' ''{{page h'|Old-school|old-school}}''. À présent, le ''ollie'' permet de sauter sans avoir besoin de toucher la planche avec les mains ni de mettre le pied au sol.
Voici la liste des tricks et leurs variantes les plus connus :

Figures de base :
*Ollie : simple saut.
*Ollie 180 : rotation à 180° du skateur et de la planche. Il en existe beaucoup de variantes (selon le sens de rotation (backside/frontside), le pied d'appel par rapport à la direction suivie par la planche (normal/fakie/switch/nollie).

*Shove-it : rotation à 180° du skate sous les pieds du skateur en frontside ou backside. il en existe une variante, le Pop shov-it, où la planche est popée comme pour un Ollie pour que la rotation soit effectuée dans les airs

Flip (rotation longitudinale) :
* Kickflip : figure populaire inventée par [[Rodney Mullen]] consistant à faire tourner la planche autour de son axe longitudinal dans le sens des aiguilles d'une montre pour un goofy et dans le sens contraire des aiguilles d'une montre pour un regular.
* Heelflip : rotation longitudinale de sens inverse du kickflip.

Ces variantes peuvent encore être complexifiées en changeant le pied d'appel ou le sens de déplacement du skateur (nollie, switch, fakie) ou en ajoutant une rotation du skateur en plus du trick.
* Slide (le fait de glisser sur une barre en prenant appuie sur le plateau et non sur les trucks) :
boardslide, lipslide, tailslide, noseslide, bluntslide, noseblunt, combo slide, crail slide, darkslide... Ces tricks sont réalisables en backside (lors du saut, le skateur a la barre dans le dos) ou en frontside (lors du saut, le skateur a la barre devant lui).
* Grind (le fait de glisser sur les trucks) :
* 50-50, 5-O (prononcer Five-O), nosegrind, smithgrind, feeblegrind, crookedgrind, overcrook, willys grind, over willys, hurricane...
* Grab (le fait d'attraper la planche en étant en l'air) : Nosegrab, tailgrab, indy, cannonball, melon, tweak, seatbelt, doublegrab, one foot, benihana, madonna, japan...


Un « trick » désigne une manœuvre ou une figure acrobatique. Dans plusieurs disciplines (''street'', ''longboard dancing''), la pratique régulière consiste à essayer d'exécuter complètement une figure (« rentrer un trick ») encore jamais maitrisée par le skateur, par de multiples tentatives (parfois pendant des mois). Une fois le trick maitrisé, le skateur considère qu'il fait partie de son répertoire personnel (surtout s'il a une preuve, comme une vidéo). Le skateur se consacre ensuite à l'apprentissage d'un autre trick encore plus difficile.
== Sport ou art ==
{{section à sourcer|date=juillet 2017}}
Le skateboard est-il un [[sport]] ou un [[art]] ? La question se pose dès que l'on désire aborder le style et la philosophie de la discipline. Un sport est une discipline mettant l'accent sur la performance, tandis qu'un art vise à atteindre un idéal esthétique, par une technique, un style propre. En tant qu'art, le skateboard se rapprocherait de la danse, en ce que la recherche de beauté se fait à travers le mouvement.


Toutes les figures peuvent s'effectuer avec des variations dans le but d'augmenter la difficulté. Par exemple, des variations de position des pieds (''nollie, switch''), en « marche-arrière » (''fakie''), sur seulement deux roues (''manual''), en saisissant la planche (''grab''), à la suite d'un autre trick, obstacle devant (''frontside''), obstacle derrière (''backside'').
Les systèmes d'évaluation des skateurs lors des compétitions montrent l'ambivalence de la discipline. Ainsi, à l'issue de son ''run'' (passage, prestation), le skateboarder sera jugé non seulement sur la technique et la performance, mais aussi sur la créativité et le style (l'esthétisme). Limité en temps, un run peut être comparé à un programme de [[patinage artistique]], avec toutefois des règles moins strictes et l'absence de dichotomie entre programme libre et programme imposé.


Dans la discipline du ''street'', la figure fondamentale est un saut avec la planche depuis le plat, dénommé [[ollie]]. Ce saut permet de surmonter des obstacles, de poser le skate sur du mobilier ou d'initier de nombreux autres tricks aériens, tels que des pivotements (''flip'') de la planche (''kickflip, heelflip, shove-it'') ou une rotation du skateur (''ollie 180''). Les interactions du skate avec un mobilier à la surface lisse (rampe d'escalier, bordure, marche d'escalier, coping de bowl, etc.) constituent de multiples tricks basés sur une « glissade » avec un appui du plateau du skate (''slide'') ou un appui des ''trucks'' (''grind'').
La plupart des adeptes de skate ne considèrent pas leur discipline comme un sport à part entière. Deux voies différentes, mais néanmoins complémentaires se dessinent donc, le skateboard est un sport à 100 % — tous les aspects de la discipline n'étant pas quantifiable en termes de performance — la pratique de la discipline comme objet esthétique visuel (en photographie notamment) se répand.


En ''longboard dancing'', de nombreux tricks sont constitués de déplacements ou « pas de danse » sur la planche : croisement de jambes (''cross step''), pivotements du skateur (''180 step''), pied touchant le sol, etc.
Le skateboard est généralement considéré comme un [[sport extrême]], même s'il peut être pratiqué à des niveaux bien différents. Il est aussi considéré comme un [[sport urbain]].


== Compétitions ==
== Compétitions ==


Des compétitions internationales et nationales sont régulièrement organisées depuis les années 1980 pour différentes disciplines du skateboard, bien que la pratique compétitive concerne une minorité de skateurs. Ces compétitions prennent la forme de circuits (World Cup Skateboarding, Association of International Skateboarders) ou d'évènements compétitifs isolés (''contest''). Sont distingués notamment les disciplines de ''street'', de rampe ou bowl, de freestyle<ref>(Calogirou)</ref> ; et pour la longboard les disciplines de downhill, slalom, dancing<ref>Voir http://www.cns-l.fr</ref>. Les compétitions internationales et leur médiatisation favorisent la professionnalisation des meilleurs skateurs, par les récompenses financières et le sponsoring de marques d'équipement ou de vêtements.
Des compétitions internationales et nationales sont régulièrement organisées depuis les années 1980 pour différentes disciplines du skateboard, bien que la pratique compétitive concerne une minorité de skateurs. Ces compétitions prennent la forme de circuits ou d'évènements compétitifs isolés (''contest''). Sont distingués notamment les disciplines de ''street'', de rampe ou bowl, de freestyle<ref>(Calogirou)</ref> ; et pour la longboard les disciplines de downhill, slalom, dancing<ref>Voir http://www.cns-l.fr</ref>. Ces dernières années, les deux circuits professionnels majeurs étaient la [[Street League Skateboarding]] (SLS, discipline du ''street'') et le circuit du [[Vans Park Series]] (discipline du bowl)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=5 bonnes raisons de suivre les circuits pros de skateboard : les Vans Park Series et la Street League |url=https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Skateboard/Actualites/5-bonnes-raisons-de-suivre-les-circuits-pros-de-skateboard-les-vans-park-series-et-la-street-league/1019144 |site=L'Équipe |date=2019-05-07 |consulté le=2024-03-03}}</ref>.
Les compétitions internationales et leur médiatisation favorisent la professionnalisation des meilleurs skateurs, par les récompenses financières et le sponsoring de marques d'équipement ou de vêtements.


En France, le skateboard est rattaché depuis 1997 à la [[Fédération française de roller et skateboard]] et compte très peu de pratiquants fédérés (de l'ordre de 2000). Un circuit annuel de Championnat de France (street, bowl) est organisé<ref>http://skateboard-france.fr/championnat-de-france-2019/</ref>.
En France, le skateboard est rattaché depuis 1997 à la [[Fédération française de roller et skateboard]] et compte très peu de pratiquants fédérés (de l'ordre de 2000). Un circuit annuel de Championnat de France (''street'', ''bowl'') est organisé<ref>{{lien web|url=http://skateboard-france.fr/|titre=Championnat de France Skateboard 2020|site=Skateboard France}}</ref>.


Pour les Jeux olympiques de 2020, les disciplines de skateboard retenues sont le street et le « park terrain » (bowl), en partenariat avec la [[World Skate]] et le circuit professionnel [[Street League Skateboarding]] (SLS)<ref>http://skateboard-france.fr/haut-niveau-infos-generales/</ref>.
Pour les [[Jeux olympiques d'été de 2020]], les disciplines de skateboard retenues sont le ''street'' et le « ''park terrain'' » (''bowl''), en partenariat avec la fédération [[World Skate]] et le circuit professionnel [[Street League Skateboarding|SLS]] (''street'')<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Haut Niveau - infos générales |url=http://skateboard-france.fr/haut-niveau-infos-generales/ |site=Skateboard France |consulté le=2024-03-03}}</ref>.


== Risques ==
== Risques ==
[[File:Vert (sport) (181091710).jpg|thumb|Le port de protections (casques, genouillères, coudières...) diminue fortement les risques de blessure.]]
[[Fichier:Vert (sport) (181091710).jpg|vignette|Le port de protections (casques, genouillères, coudières…) diminue les risques et la gravité des blessures<ref name="injuryLongboard" />.]]
Le skateboard est généralement considéré comme un [[sport extrême]] ; il est notamment intégré aux [[X Games]], ce qui contribue à lui donner une image de sport à risques.


Le skateboard est généralement considéré comme un [[sport extrême]] ; il est notamment intégré aux [[X Games]], ce qui contribue à lui donner une image de sport à risques. Néanmoins, selon une étude américaine de 2002 relative aux nombre de pratiquants, la pratique du skateboard apparait deux fois moins risquée (blessures) que celle d'un [[sport de contact]] comme le [[basket-ball]]<ref name="Brenac2015" />. Elle est deux fois plus risquée que celle du [[roller en ligne]]<ref name="Brenac2015" />.
Selon la littérature internationale sur les blessures des sports à roulettes, la grande majorité des blessures sont liés à des chutes (89% sur une étude d'un département français). Les autres circonstances sont les collisions avec des obstacles fixes (5%), avec un véhicule motorisé, avec un vélo ou d'autres pratiquants à roulettes<ref name="Brenac2015" />.


Selon la littérature internationale sur les blessures des sports à roulettes, la grande majorité des blessures sont liés à des chutes (89 % sur une étude d'un département français). Les autres circonstances sont les collisions avec des obstacles fixes (5 %), avec un véhicule motorisé, avec un vélo ou d'autres pratiquants à roulettes<ref name="Brenac2015" />.
De nombreuses publications suggèrent une faible proportion (0-5%) de collisions entre engins à roulettes et autres véhicules, mais les blessures sont alors les plus graves. Les collisions avec piétons sont rares<ref name="Brenac2015" />.


De nombreuses publications suggèrent une faible proportion (0-5 %) de collisions entre engins à roulettes et autres véhicules, mais les blessures sont alors les plus graves. Les collisions avec piétons sont rares<ref name="Brenac2015" />.
Sur les circonstances des blessures, une étude sur des skateboarders canadiens rapportent que « ''56% des cas résultent de chutes lors d’une progression normale, 2 % de chutes lors d’une descente, et 41 % de chutes lors de la réalisations de figures (sauts ou autres : tricks)'' »<ref name="Brenac2015" />.


Sur les circonstances des blessures, une étude sur des skateboarders canadiens rapportent que « ''56 % des cas résultent de chutes lors d'une progression normale, 2 % de chutes lors d'une descente, et 41 % de chutes lors de la réalisations de figures (sauts ou autres : tricks)'' »<ref name="Brenac2015" />. La pratique de la descente sur route à grande vitesse (et l'accrochage aux véhicules) semblent à l'origine de la majorité des accidents mortels<ref>Borden p.185</ref>.
Sur la nature des blessures, les études relèvent une prédominance des atteintes aux membres supérieurs (fractures), mais également des atteintes fréquentes aux membres inférieurs et à la tête (tête et face)<ref name="Brenac2015" />.


Sur la nature des blessures, les études relèvent une prédominance des atteintes aux membres supérieurs (fractures), mais également des atteintes fréquentes aux membres inférieurs et à la tête (tête et face)<ref name="Brenac2015" />. Une étude de 2014 révèle deux fois plus de blessures au crâne (fracture, traumatisme cérébral, hémorragie intracrânienne) et au cou chez les longboardeurs (23% des cas), et deux fois plus d'atteintes neurologiques sévères, et recommande l'usage du casque pour la pratique du longboard<ref name="injuryLongboard">{{lien web|url=http://www.injuryresearch.bc.ca/wp-content/uploads/2016/05/II-April-2016-Longboarding.pdf|titre=ER-Related longboarding and skateboarding injuries}}</ref>.
Selon une étude américaine de 2002 relative aux nombre de pratiquants, la pratique du skateboard apparait deux fois moins risquée (blessures) que celle d'un [[sport de contact]] comme le [[basket-ball]]<ref name="Brenac2015" />. La pratique du skateboard est néanmoins deux fois plus risquée que celle du [[roller en ligne]]<ref name="Brenac2015" />.


== Culture du skateboard ==
== Culture du skateboard ==


=== Anglicismes ===
=== Le skateboard et l'image ===
[[Fichier:Venice_Beach_Skateboarding.jpg|vignette|Un skateur à [[Venice (Los Angeles)|Venice Beach]].]]
{{Pertinence section|date=août 2019}}
Les vidéos qui ont marqué, à chaque génération, l'histoire du skateboard, témoignent du lien entre skateboard et images. Même si l'innovation dans les figures et leurs enchaînements est devenue la mesure de référence d'une bonne vidéo, l'aspect esthétique de cet enchaînement, l'impression générale rendue, et le style demeurent indispensables pour que celle-ci entre dans l'histoire. Elle est, en général, associée à une bande-son qui « colle » aux séquences de chaque skateboarder.
De par son origine [[États-Unis|américaine]], le vocabulaire lié à la discipline est truffé de néologismes directement empruntés à l'[[anglais]]. Au niveau même de son nom, le ''skateboard, '' souvent raccourcit en ''skate'', revendique ses origines anglophones, étant aujourd'hui plus utilisé que l'appellation originelle et officielle : la planche à roulettes<ref>Voir Calogirou par. 12</ref>.


On note la sortie du film ''[[Les Seigneurs de Dogtown]]'', de [[Catherine Hardwicke]], qui retrace l'évolution du skateboard à partir des années 1970 et des fondateurs d'une nouvelle discipline (le ''poolriding'') qui va révolutionner le skateboard : [[Jay Adams]], [[Stacy Peralta]] et [[Tony Alva]].
Il en va de même pour les noms des ''[[tricks]]'' (figures) : du ''[[varial flip]]'' au ''[[boardslide]]'', toutes les figures sont nommées à l'anglaise. Il n'est pas rare d'entendre un ''skateur'' qualifier une simple rotation de 360° de ''three-sixty'' (litt. « trois (cent) soixante »).


Les vidéastes de skate [[Ty Evans]] et [[Spike Jonze]], connus pour avoir réalisé la vidéo ''[[Yeah Right!]]'' sont les premiers à avoir franchi un cap au niveau de la réalisation des vidéos de skate. Ils utilisent des techniques et effets spéciaux de [[cinéma]], et filment maintenant avec des caméras HD.
Certains éléments ont une appellation double. Ainsi, dans un ''[[skatepark]]'', on n'hésitera pas à parler de « [[Rampe (sport)|rampes]] » (français), mais on précisera de quel type il s'agit en parlant de ''{{langue|en|half-pipe}}'' (anglais) et de ''{{langue|en|quarter-pipe}}'' (anglais). Dans d'autres cas, l'appellation anglaise côtoie l'appellation française sans que l'une prédomine sur l'autre forme (par exemple ''fifty-fifty (50-50)'' en anglais et « cinquante-cinquante (50-50) » en français).


=== Le skateboard et l'image ===
=== Mode vestimentaire ===
[[Fichier:Skaters1.jpg|vignette|gauche|Tenues variées, inspirées de différents styles des skateurs américains. Chine 2007]]
:{{citation|Aujourd’hui, je pense que quand les gens pensent au « look skater », ils pensent principalement aux Vans, aux pantalons Dickies, aux chemises en flanelle et aux petits bonnets}} - A. Castro<ref>{{lien web|url=https://i-d.vice.com/fr/article/ywq49v/le-skate-nest-pas-une-mode-enfin-un-peu-quand-meme|titre=« le skate n'est pas une mode » (enfin un peu quand même)|prénom=André-Naquian|nom=Wheeler|date=8 mars 2018}}</ref>


Les skateurs ne pratiquent pas avec une tenue spécifique de sport, mais avec des vêtements du quotidien permettant une aisance de mouvements. De par l'histoire du skateboard, ces vêtements sont ceux d'adolescents issus de milieux populaires californiens et d'une culture urbaine américaine.
Les vidéos qui ont marqué, à chaque génération, l'histoire du skateboard, témoignent du lien entre skateboard et images. Même si l'innovation dans les figures et leurs enchaînements est devenue la mesure de référence d'une bonne vidéo, l'aspect esthétique de cet enchaînement, l'impression générale rendue, et le style demeurent indispensables pour que celle-ci entre dans l'histoire. Elle est, en général, associée à une bande-son qui « colle » aux séquences de chaque skateboarder.
À partir des années 1980, avec le succès et la médiatisation de leur activité, les skateurs ne tardent pas à devenir prescripteurs de mode : leur style vestimentaire, le ''[[streetwear]]'', est graduellement repris par les jeunes et le grand public à travers le monde.
Rapidement de grands groupes de l'industrie du [[prêt-à-porter]] récupèrent cette tendance en investissant dans des [[:Catégorie:Marque de skateboard|marques prisées par les skateurs]], à l'exemple de la marque de chaussures [[Vans (entreprise)|Vans]]<ref name="Figaro">[[Le Figaro]], « [http://www.lefigaro.fr/mode-homme/2015/12/04/30007-20151204ARTFIG00253-quand-la-mode-surfe-sur-la-culture-skate.php Quand la mode surfe sur la culture skate], 2015</ref>.


Dans les années 1970, le style vestimentaire est inspiré par les surfeurs : short et couleurs vives, accessoires de surfeurs<ref name="modePerrin">« Mode » dans Emmanuel Perrin-Houdon , ''Skateboard - 50 fragments de la planche à roulettes''</ref>
On note la sortie du film [[Les Seigneurs de Dogtown]], de [[Catherine Hardwicke]], qui retrace l'évolution du skateboard à partir des années 1970 et des fondateurs d'une nouvelle discipline (le poolriding) qui va révolutionner le skateboard : [[Jay Adams]], [[Stacy Peralta]] et [[Tony Alva]].


[[Fichier:Vans classic.jpg|vignette|Paire de baskets [[Vans (entreprise)|Vans]] très utilisée par les skateurs dans les années 1980 et qui revient à la mode à partir de 2010.]]
Les vidéastes de skate [[Ty Evans]] et [[Spike Jonze]], connus pour avoir réalisé la vidéo ''[[Yeah Right]]'', sont les premiers à avoir franchi un cap au niveau de la réalisation des vidéos de skate. Ils utilisent des techniques et effets spéciaux de [[cinéma]], et filment maintenant avec des caméras HD.
Vers 1990, les skateurs diffuse un style de vêtements amples (inspiré par la culture rap), qualifié de ''Big pants, small wheels''<ref name="modePerrin" /> (littéralement « gros pantalon, petites roues »), constitué typiquement d'un t-shirt blanc siglé et long et d'un pantalon large (''baggy''), avec des marques comme [[Supreme (vêtements)|Supreme]] (1994) ou [[Blind (marque)|Blind]] (1989)<ref name="Figaro" />. Le style et les marques repris par le grand public, les skateurs se tournent vers d'autres styles ou la dissimulation des logos à la fin des années 1990<ref name="Figaro" />. Ultérieurement, se diffuse un style de vêtements serrés, avec des pantalons ''slim''<ref name="Figaro" />.

=== Mode vestimentaire ===
{{Section à sourcer|date=juillet 2017}}
[[Fichier:Vans classic.jpg|thumb|Paire de baskets [[Vans (entreprise)|Vans]] très utilisée dans les années 1980 et qui revient beaucoup à la mode à partir de 2010.]]


Moins visibles et plus âgés, les pratiquants de longboard sont parfois rattachés à la mode récente des [[hipster]]s californiens : chemise à motifs, barbe ou moustache, pantalon slim et attitude [[Cool (attitude)|cool]]<ref>{{lien web|url=https://www.stanforddaily.com/2015/01/28/considering-the-longboard/|titre=Considering the longboard.|date=28 janvier 2015}}</ref>.
La récupération par les médias de l'image de la planche à roulettes et la profusion des marques de skate (Black label, [[Enjoi (marque)|Enjoi]], [[Blind (marque)|Blind]], [[DVS Shoe Company|DVS]], [[World Industries]], [[Element (marque)|Element]], [[Chocolate (marque)|Chocolate]], [[éS Footwear|éS]],[[Lakai]], [[Supra]], [[etnies]], [[Jart]], [[Flip (marque)|Flip]], [[toy machine]], [[Girl Skateboards|Girl]], [[Globe (marque)|Globe]], [[Independent Truck Company|Independent]], [[Matix (marque)|Matix]], [[Osiris (marque)|Osiris]], [[Spitfire (marque)|Spitfire]], [[Venture]], [[Vinkel]], [[Volcom]], [[WESC]], [[Circle (marque)|Circle]], [[Cliché Skateboards]], [[Emerica]], Doble skateboards, [[Blend]] [[Matoël]], [[Baker Skateboard]], [[Anti Hero]], Soldier Brand, [[Vans (entreprise)|Vans]], [[Bones]], [[Altamont Apparel]], [[Carhartt]], [[DC Shoes|DC]], Quicksilver, Plan-B , [[BoardBreaker]], DGK, [[popular skateshop]], [[Darkstar]], [[Trauma (marque)|Trauma]] , {{Lien|fr=Alien Workshop|lang=en|trad=Alien Workshop|texte=Alien Workshop}}, Magenta, Perdu et tant d'autres) a également fait du « style skateur » une mode à part entière. En effet, les habitudes stylistiques des adeptes, issues des cultures populaires californienne et urbaine américaine, se voient reproduites par une multitude de jeunes, la plupart n'étant même pas intéressés par la pratique du skate. Cette nouvelle génération est vue d'un drôle d'œil par certains « véritables » skateurs, qui les qualifient alors de « poseurs ». Ce style s'étant développé en mode, l'attirail vestimentaire des skateurs coûte cher, ce qui mène quelquefois à des situations où seuls les « poseurs » portent réellement des habits de skate, tandis que les pratiquants n'en voient pas forcément l'intérêt. Mais il ne faut pas voir là-derrière une imitation désœuvrée ou une reproduction ridicule. La récupération de cette mode est une façon de montrer son adhésion à une façon de penser, plus encore qu'à une discipline en soi. L'esprit du skateboard a donc beaucoup inspiré la nouvelle génération, devenant un phénomène de société, et une référence parmi les jeunes.
[[Fichier:Sagging skater.jpg|vignette|225x225px|Un skateur pratiquant le [[sagging]]]]
Dans les années, 2000, le style « skateur » est caractérisé par des vêtements amples (influence Hip Hop) ou des vêtements serrés (influence Rock'n'Roll / Punk). La préférence est ainsi donnée aux t-shirts longs et aux pantalons « baggy », style que l'on qualifiera de « ''Big pants, small wheels'' » (littéralement grands pantalons, et petites roues) ou aux pantalons « ''slim'' » avec des chaussures fines et des T-shirt serré. Les pantalons sont, chez le skateurs, porté très souvent à la manière du [[sagging]].


Les chaussures de skate, quant à elles, sont très particulières. Conçues à l'origine pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins possible, avec de grosses semelles et munies de lacets épais, les "skate-shoes" sont désormais plus fines, privilégiant ainsi la sensibilité pour permettre aux skaters de réaliser des figures qui sont de plus en plus techniques.
Les chaussures de skate, quant à elles, sont très particulières. Conçues à l'origine pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins possible, avec de grosses semelles et munies de lacets épais, les "skate-shoes" sont désormais plus fines, privilégiant ainsi la sensibilité pour permettre aux skaters de réaliser des figures qui sont de plus en plus techniques.


À partir des années 2010, diverses marques de [[luxe]] tentent de s'attacher à la culture skate, afin de rajeunir leur image : [[Hermès International|Hermès]], [[Louis Vuitton Malletier|Louis Vuitton]], [[Kenzo (marque)|Kenzo]], [[Yves Saint Laurent (entreprise)|Saint Laurent]]<ref name="Figaro" />.
Depuis 2010, les skaters représentent souvent le style "à la mode". De nouvelles marques fleurissent autour de ce mouvement plus "hype" plus soigné, avec des marques comme Qhuit, Sixpack, Olow... La société a fait des skaters (à leur insu) "les gens branchés" du moment. Tatouées, Rock n' Roll, fêtards, ils représentent désormais une sorte de fantasme de liberté dans cette société qui tend à être de plus en plus normée.


=== Musique ===
=== Musique ===
[[Fichier:Hellfest2017SuicidalTendencies 09.jpg|vignette|[[Mike Muir]], chanteur du groupe californien [[Suicidal Tendencies]] (punk/heavy), est le frère de Jim Muir, skateur du groupe [[Z-Boys]]]]
{{Section à sourcer|date=juillet 2017}}
Selon les époques, divers courants musicaux ont été rattachés à la culture skateboard.
La culture musicale qui se trouve derrière le skateboard est le résultat d'une longue évolution, et est ainsi très diversifiée. Les styles de musique varient, vers Los Angeles on écoutera les chanteurs de [[rap]] de la côte Ouest (dit « West Coast »), alors qu'à New York on écoutera la musique de la côte Est (dit « East Coast »).


Vers 1975, lors de la mode du skateboard auprès du grand public, des styles musicaux très variés ont été accolés à l'image du skateboard par les médias généralistes et les publicitaires, à l'exemple du [[rock]] [[Musique de variétés|variété]] et du [[disco]]. Il semble néanmoins que les pratiquants assidus reliaient leur pratique du skate aux styles musicaux les plus agressifs de l'époque, notamment le [[heavy metal]] et le [[punk rock]]<ref name="Raveau">Raveau, [http://tests.le-site-du-skateboard.com/rock-that-fuckin-shit-skate-music-hardcore-et-skate-une-decennie-de-skate-rock/ Rock that fuckin’ shit, skate music. hardcore et skate: Une décennie de skate-rock], 2009</ref>.
Issu du [[surf]], discipline à la culture profondément [[rock 'n' roll]], le skateboard s'est ensuite développé dans la rue. Il n'y a pas de généralité absolue à faire. Le hip-hop est récupéré pour son appartenance à la ''street culture'' américaine, tandis que le rock rappelle l'euphorie des débuts. Néanmoins il semblerait que la plupart des skaters écoutent du [[rock]]. Mais il faut également noter que certains skateurs, pouvant être qualifiés de ''roots'' écoutent des genres musicaux différents, tels que le [[reggae]], le [[dub]] ou encore le [[ska]]. Une autre branche des skaters écoute du [[heavy metal|metal]]. Il semblerait toutefois que les deux styles de musiques les plus écoutés par les skateurs sont du Rap (hip-hop, rap US, etc.) ou du Rock (Rock'n'roll, Metal, Hard Rock, etc.)


Au début des années 1980 se réalisent des rapprochements entre des groupes de [[punk hardcore]] et l'univers du skate (''street'', rampe et freestyle) : groupes comprenant des skateurs, pochettes de disque dans le thème du skate, compilations de « skate rock », articles de ''Trasher'', engouement des adeptes de hardcore pour le skate, etc. Passion partagée ou opportunisme commercial, l'étiquette de « skate rock » apparait chez de nombreux groupes underground de hardcore, puis des groupes plus connus à l'exemple de [[Suicidal Tendencies]] (1982)<ref name="Raveau" />. Dérivé du [[punk californien]], un courant musical nommé [[skate punk]] (ou skatecore) apparait à cette époque.
Les Skateurs écoutant du Rap se caractériseraient en s'habillant avec des jeans baggie, et la plupart aimeraient skater de la "street" (les manuals, curbs, flips parfois très techniques...).
Tandis que ceux écoutant du Rock feraient plutôt de la "street" du genre hammer (Gros gaps, handrails...). Quant aux plus âgés d'entre eux, écoutant en général du Rock'n'Roll, pratiqueraient de la vert (les débuts du skate, années 1970) comme du bowl (qui étaient autrefois des piscines californiennes) et de la rampe.
Ceci étant tout de même qu'une image (les skateurs pratiquent ce qu'ils aiment, un skateur qui écoute du rap peut aimer du hammer et vice-versa).
La musique (dans les vidéos) a souvent une influence sur les jeunes skaters, qui parfois découvrent et s'ouvrent vers un nouveau genre musical. La musique de chaque ''part'' (section de vidéo), étroitement liée à l'image du skateur et de la marque, influencent certains jeunes qui se mettent à s'habiller comme le skateur qu'ils aiment bien et à écouter le même style de musique. Dans les vidéos on peut souvent voir que le skateur enchaîne ses tricks dans les temps. Lorsque le skateur fera un gap ou un trick au ralenti quand il replaquera, il le fera en même temps que la musique. Cela vient aussi des montages vidéos qui sont faits.


À partir de la fin des années 1980, des styles musicaux variés reprennent l'image du skateboard : le [[rap]] new-yorkais ([[Beastie Boys]]), le hardcore, le heavy metal ([[Metallica]], Boneless Ones), le rock grand public ([[Red Hot Chili Peppers]], [[INXS]])<ref name="Raveau" />.
Un style de musique apparenté au [[punk californien]], le [[Skatecore]], a pris un nom rappelant le skate.


Plus récemment, lors de grands contests, des styles différents semblent regroupés dans la notion de « skate rock », pour autant que les morceaux comportent quelques [[Riff (musique)|riff]] de guitare<ref name="Raveau" />. Dans les vidéos personnelles de skateurs (toutes disciplines confondues), les styles musicaux sont très variés et semblent plutôt rattachées aux goûts du skateur ou du réalisateur ; apparaissent ainsi une multitude de styles, tel que la folk, le jazz (''Video Days'' 1981), le reggae, la funk, la pop, l'electro, etc<ref>Voir par exemple [https://pitchfork.com/thepitch/1277-the-10-best-soundtracks-from-skateboarding-videos/ The 10 Best Soundtracks from Skateboarding Videos]</ref>.
Lors de compétitions ou sessions, dites AM (amateur) ou Pro (professionnel), il y aura toujours la présence de musique. La musique donne un rythme aux runs des skateurs, ils s'en inspirent et font preuve d'imagination. Tout combiné, le skateur, sa planche et la musique donne un résultat qui sera noté par les jurys. C'est pourquoi la musique joue un rôle assez important pour les runs des skateurs.

À partir des années 2010, les pratiques de longboard dancing illustrent des clips de styles variés ; electro ([[Skrillex]] 2017<ref>{{lien web |titre=Skrillex & Poo Bear - Would You Ever (Official Music Video) |url=https://www.youtube.com/watch?v=r-SurvChGFk |format=vidéo |site=YouTube |consulté le=02-06-2020}}.</ref>, [[Michael Calfan]]<ref>{{lien web |titre=Michael Calfan - Treasured Soul (Official Music Video) |url=https://www.youtube.com/watch?v=IAdUzo4XmLk |format=vidéo |site=YouTube |consulté le=02-06-2020}}.</ref>, [[Merk & Kremont]]), pop ([[Yall]]<ref>{{lien web |titre=YALL - Together (Official Video) |url=https://www.youtube.com/watch?v=ag_DlCaWRXU |format=vidéo |site=YouTube |consulté le=02-06-2020}}.</ref>)


=== Jeux vidéo ===
=== Jeux vidéo ===
{{Catégorie principale|Jeu vidéo de skateboard}}
{{Section à sourcer|date=juillet 2017}}
Plusieurs jeux vidéo ont tenté de recréer les sentiments que l'on peut éprouver en faisant du skateboard. Parmi ces jeux, on trouve entre autres :
Plusieurs [[jeux vidéo]] ont pour thème le skateboard.
* [[Top Skater]], un jeu d'arcade de simulation créé par [[Sega]] en 1997 qui n'est pas vraiment représentatif du skateboard pratiqué par la majorité puisqu'il s'agit de descente.
* [[Skate and Destroy]], sorti en février 2000 édité par [[Rockstar Games]], qui peine à reproduire les figures au niveau de l'ergonomie des boutons mais qui est amusant pour les chutes où le skater devient un pantin désarticulé.


Vers 1985, quelques rares jeux d'arcade offraient de courtes scènes avec un personnage sur un skateboard. Mais c'est en 1986 que sortent les premiers jeux ayant pour thème principal le skateboard, comme ''[[720°]]'' (Atari Inc, 1986), proposant les pratiques acrobatiques en skatepark, ''[[Skate Rock]]'' (1986), ''[[Electric Wonderland]]'' (1986)<ref name="senscritique">{{lien web|url=https://www.senscritique.com/liste/Skate_et_jeu_video_la_liste_complete/972296|titre=Skate et jeu video (la liste complète) - Liste de 154 jeux vidéo - SensCritique|site=www.senscritique.com}}</ref>. Plusieurs jeux de skate suivront les années suivantes, dont par exemple : ''[[Skate or Die!]]'' (1988), ''[[Top Skater]]'' (1997) ayant pour thème la descente, ''[[Skate and Destroy]]'' (Rockstar, 2000)<ref name="senscritique" />{{,}}<ref name="redbullgame">https://www.redbull.com/fr-fr/six-meilleurs-jeux-video-skateboard-tous-les-temps</ref>.
Mais le premier jeu de skateboard à avoir eu un gros succès est la série des ''[[Tony Hawk's Skateboarding]]'' développée par [[Activision]] et sortie en 1999 ; les personnages ont été créés à partir de skaters pro numérisés à l'aide de capteurs, ce qui ne devait surement pas être le cas sur ''Top Skater'' où les skaters ont leurs planches qui restent collées aux pieds. On n'avait jamais atteint ce réalisme dans un jeu de skateboard, tout est une reproduction de l'existant, les figures de bases, les vêtements, le matériels, certains spots. Seuls les enchainements interminables de figures que les joueurs créent peuvent souffrir d'un manque de réalisme, pour le plus grand plaisir de ces derniers. Ce jeu, de par sa diffusion, a énormément contribué à vulgariser les termes techniques de skateboard et le nom des pros auprès du grand public. En septembre 2007, [[Electronic Arts]] a publié un nouveau jeu de skate qui présente un gameplay qui imite bien les mouvements qu'on peut effectuer sur une planche.

* ''[[Skate (jeu vidéo)|Skate]]'' est un jeu vidéo de skateboard d'EA Sports sorti sur [[PlayStation 3]] et [[Xbox 360]] le 24 septembre 2007 aux États-Unis et le 11 octobre 2007 en France et en Europe. Une suite, ''intitulée Skate 2'', est sortie en 2008 ainsi qu'un dérivé pour [[Nintendo DS]] et ''Wii'' appelé ''Skate It''. Ce jeu a apporté ce qui manquait cruellement à ''Tony Hawk's Skateboarding''. Alors qu'auparavant le réalisme était essentiellement « visuel », ''Skate'' se rapproche d'une simulation (si on exclut le fait de jouer avec les mains !). Lorsqu'on jouait à ''Tony Hawk's Skateboarding'', les commandes servaient uniquement à se diriger et pour l'exécution de ''tricks'' (figures) si on lâchait la manette, le skater continuait sa route, chaque bouton correspondait à un type de figure différent. Ici le joueur fait face à de nouvelles difficultés, chaque poussée pour avancer doit être exécutée avec la manette. Ainsi, lorsqu'on se trouve a quelques mètres d'un obstacle, on doit gérer l'élan et se préparer à exécuter la figure comme si on était dans la rue. Le joueur doit apprendre à gérer l'espace comme dans la réalité, ce qui rend ce jeu excitant.
Le premier jeu de skateboard à avoir eu un gros succès est la série des ''[[Tony Hawk's Skateboarding]]'' (1999), considéré comme le meilleur jeu de skate mais aussi l'un des meilleurs jeux vidéo de l'époque<ref name="redbullgame" />. D'autres jeux ont été remarqués comme ''[[Disney's Extreme Skate Adventure]]'' (2003), ''[[Skate (jeu vidéo)|Skate]]'' (2007)<ref name="redbullgame" />, Skate 3 (2010).


=== Cinéma ===
=== Cinéma ===
Films dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :
Films dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :
* ''Skateboard'', film de George Cage, avec Tony Alva, Leif Garrett..., sorti en 1978
* ''[[Rouli-roulant]]'', film de [[Claude Jutra]], sorti en [[1966au cinéma|1966]].
* ''Le jardin des planches'', court-métrage de [[Monique Barrière]], 1977, France<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Jardin des planches |url=https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/il-va-y-avoir-du-sport-/le-jardin-des-planches |site=on-tenk.com |consulté le=2024-03-03}}</ref>.
* ''Skateboard'', film de George Cage, avec Tony Alva, Leif Garrett…, sorti en 1978.
* ''[[Skate Gang]]'', film de [[David Winters]], sorti en [[1986au cinéma|1986]].
* ''[[Skate Gang]]'', film de [[David Winters]], sorti en [[1986au cinéma|1986]].
* ''[[The Skateboard Kid]]'', film de [[Larry Swerdlove]], sorti en [[1993au cinéma|1993]].
* ''[[The Skateboard Kid]]'', film de [[Larry Swerdlove]], sorti en [[1993au cinéma|1993]].
* ''[[Rouli-roulant]]'', film de [[Claude Jutra]], sorti en [[1966au cinéma|1966]].
* ''[[Kids]]'', de [[Larry Clark]], sorti en [[1995]].
* ''[[Dogtown and Z-Boys]]'', documentaire de [[Stacy Peralta]], sorti en [[2001 au cinéma|2001]].
* ''[[Dogtown and Z-Boys]]'', documentaire de [[Stacy Peralta]], sorti en [[2001 au cinéma|2001]].
* ''[[Grind (film)|Grind]]'', de [[Casey La Scala]], sorti en [[2003]].
* ''[[Les Seigneurs de Dogtown]]'', de [[Catherine Hardwicke]], sorti en [[2005 au cinéma|2005]].
* ''[[Les Seigneurs de Dogtown]]'', de [[Catherine Hardwicke]], sorti en [[2005 au cinéma|2005]].
* ''[[À l'ouest de Pluton]]'', de [[Myriam Verreault et Henry Bernadet]], sorti en [[2009 au cinéma|2009]].
* ''[[Wassup Rockers]]'', de [[Larry Clark]], sorti en [[2006 au cinéma|2006]].
* ''[[Wassup Rockers]]'', de [[Larry Clark]], sorti en [[2006 au cinéma|2006]].
* ''[[Paranoid Park]]'', de [[Gus Van Sant]], sorti en [[2007 au cinéma|2007]].
* ''[[Paranoid Park]]'', de [[Gus Van Sant]], sorti en [[2007 au cinéma|2007]].
* ''[[Skate or Die]]'', de [[Miguel Courtois]], sorti en [[2008 au cinéma|2008]].
* ''[[Skate or Die]]'', de [[Miguel Courtois]], sorti en [[2008 au cinéma|2008]].
* ''[[Grind (film)|Grind]]'', de [[Casey La Scala]], sorti en [[2003]].
* ''[[À l'ouest de Pluton]]'', de [[Myriam Verreault]] et [[Henry Bernadet]], sorti en [[2009 au cinéma|2009]].
* ''[[Kids]]'', de [[Larry Clark]], sorti en [[1995]].
* ''[[Street Dreams (film)|Street Dreams]]'', de Chris Zamoscianykb sorti en 2009.
* ''[[Danger Dave]]'', de Philippe Petit, sorti en 2014.
* ''[[Danger Dave]]'', de Philippe Petit, sorti en 2014.
* ''[[Danger Dave]]'', de Philippe Petit, sorti en 2014.
* ''[[Street Dreams (film)|Street Dreams]]'', de Chris Zamoscianykb sorti en 2009
* ''[[90's]]'', de [[Jonah Hill]] sorti en 2018.
* ''[[90's]]'', de [[Jonah Hill]] sorti en 2018.
* ''[[Skate Kitchen]]'', de [[Crystal Moselle]] sorti en 2018.
* ''[[Skater Girl]]'', de [[Manjari Makijany]] sorti en 2021.


== Le skate pro ==
=== Littérature ===
Livres dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :
{{...}}
* ''[[Franky Snow]]'', de [[Buche (dessinateur)|Buche]] sorti en 1999.
Voir [[:Catégorie:Skater professionnel|Catégorie:Skater professionnel]]
* ''[[Paranoid Park (roman)|Paranoid Park]]'', de [[Blake Nelson]] sorti en 2006.
* ''[[Ada & Zangemann|Ada & Zangemann : Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise]]'', de Matthias Kirschner et Sandra Brandstätter sorti en 2021.


== Règlementation ==
== Règlementation ==
[[Fichier:No skate-boarding, Priory Park, Great Malvern - geograph.org.uk - 1340734.jpg|vignette|Panneau d'interdiction du skateboard (Royaume-Uni)]]
[[Fichier:Grind-prevention.jpg|vignette|Éléments métalliques « anti-skate » fixés sur un muret, pour empêcher les glissades (grind)]]


La pratique du skateboard dans les espaces publics est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation (mobilier urbain), d'insécurité (rassemblement de jeunes), de danger (collision avec piétons ou automobiles)<ref name="Brenac2015" />.
[[File:No skate-boarding, Priory Park, Great Malvern - geograph.org.uk - 1340734.jpg|thumb|Panneau d'interdiction du skateboard (Royaume-Uni)]]
[[File:Grind-prevention.jpg|thumb|Éléments métalliques « anti-skate » fixés sur un muret, pour empêcher les glissades (grind)]]


Selon les villes, de nombreuses règlementations locales ou nationales visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues, les places publiques, sur la chaussée ou les trottoirs. Dans certains pays (France, Allemagne…), le skateboard n'est pas considéré comme un véhicule, et ses usagers n'ont pas le droit de circuler sur les routes ou les pistes cyclables.
La pratique du skateboard dans les espaces publics est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation (mobilier urbain), d'insécurité (rassemblement de jeunes), de danger (collision avec piétons ou automobiles)<ref name="Brenac2015" />.


Pour le chercheur Thierry Brenac, les interdictions du skateboard (en France) sont également motivées (au niveau local) par « ''une volonté de normaliser les conduites dans l'espace public, voire d'écarter une certaine population — jeune, peu consommatrice, et jugée susceptible de gêner ou d'effrayer les consommateurs et les touristes — d'espaces économiquement importants comme les secteurs touristiques et commerçants''<ref name="Brenac2015" />''.'' ».
Selon les villes, de nombreuses règlementations locales ou nationales visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues, les places publiques, sur la chaussée ou les trottoirs.


En raison des risques de chute mortelle ou de collision, de nombreuses villes américaines interdisent (fortes amendes) la pratique de la descente sur route<ref>Borden, p.185</ref>. D'autres types de règlementation (notamment municipales) peuvent s'appliquer au skateboard : délimitation des lieux de pratique (places ou quartiers interdits), port du casque, interdiction d'écouteurs musicaux, manière de skater (interdiction d'être attaché, etc), horaires<ref name="injuryLongboard" />.
Pour le chercheur Thierry Brenac, les interdictions du skateboard (en France) sont également motivées (au niveau local) par « ''une volonté de normaliser les conduites dans l’espace public, voire d’écarter une certaine population — jeune, peu consommatrice, et jugée susceptible de gêner ou d’effrayer les consommateurs et les touristes — d’espaces économiquement importants comme les secteurs touristiques et commerçants.''<ref name="Brenac2015" /> »

Ces interdictions sont parfois contestées par les skateurs à travers le slogan « ''{{lang|en|skateboarding is not a crime}}'' » (auto-collant, T-shirt), qui fait écho aux fréquentes verbalisations et arrestations de skateurs américains<ref>Helen Woolley, « ''Freedom of the city: Contemporary issues and policy influences on children and young people's use of public open space in England'' », 2006</ref> dans les années 1980 et au début des années 1990.


=== Règlementation en France ===
=== Règlementation en France ===
Le « skateur », lorsqu'il circule sur la voie publique, est un piéton au regard du code de la route. C'est en tous les cas le sens de la réponse du ministre de l'intérieur à une question écrite<ref>{{numéro|45849}} publiée au ''[[Journal officiel de la République française|Journal Officiel]]'' le 10 août 2004 page {{formatnum:6189}}</ref> posée par la députée [[Marie-Jo Zimmermann]] : {{citation|En l'absence de réglementation spécifique, les utilisateurs d'engins à roulettes sont, lorsqu'ils circulent sur la voie publique, assimilés à des piétons}}.


{{Article détaillé|Skateboard en France}}
À ce titre, le « skateur » est soumis {{citation|aux dispositions des articles R. 412-34 à R. 412-42 du code de la route}} poursuit le ministre. Il a donc l'obligation :
* d'utiliser les trottoirs [article R412-34],
* lorsqu'il emprunte la chaussée, de circuler près de l'un de ses bords. Hors agglomération et sauf si cela est de nature à compromettre sa sécurité ou sauf circonstances particulières, il doit se tenir près du bord gauche de la chaussée dans le sens de sa marche [article R412-36],
* de traverser la chaussée en tenant compte de la visibilité ainsi que de la distance et de la vitesse des véhicules [article R412-37],
* d'utiliser, lorsqu'il en existe à moins de {{unité|50|mètres}}, les passages prévus à son intention. Aux intersections à proximité desquelles n'existe pas de passage prévu à son intention, le skateur doit emprunter la partie de la chaussée en prolongement du trottoir [article R412-37],
* lorsque la traversée d'une chaussée est réglée par des feux de signalisation, le skateur ne doit s'engager qu'au feu vert [article R412-38],
* lorsque la traversée d'une chaussée est réglée par un agent chargé de la circulation, il ne doit traverser qu'à son signal [article R412-38],
* hors des intersections, il est tenu de traverser la chaussée perpendiculairement à son axe [article R412-39],
* il lui est interdit de circuler sur la chaussée d'une place ou d'une intersection à moins qu'il n'existe un passage prévu à son intention lui permettant la traversée directe [article R412-39],
* il doit contourner la place ou l'intersection en traversant autant de chaussées qu'il est nécessaire [article R412-39],
* lorsque la chaussée est divisée en plusieurs parties par un ou plusieurs refuges ou terre-pleins, le longboarder parvenu à l'un de ceux-ci ne doit s'engager sur la partie suivante de la chaussée qu'en respectant les règles prévues par les articles qui précèdent [article R412-40],
* le fait, pour tout skateur, de contrevenir aux dispositions de la présente section est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la première classe [article R412-43]. {{citation|Le montant de l'amende forfaitaire pour les contraventions au Code de la Route de la première classe commises par les piétons était fixé à 30 F par le Code de Procédure Pénale (R. 49). L'ordonnance n° 2000-916 du 19 septembre 2000 fixant la correspondance en euros des montants exprimés en francs dans les textes législatifs prévoyait l'équivalence : 30 F ≈ 4,5 €. Toutefois l'article R-49 du Code de Procédure Pénale réactualisé prévoit bien une amende forfaitaire de 4 €}}


En France, le skateur, lorsqu'il circule sur la voie publique, est un piéton au regard du [[Code de la route en France|code de la route]]. C'est en tous les cas le sens de la réponse du ministre de l'intérieur en 2004 à une question écrite<ref>{{numéro|45849}} publiée au ''[[Journal officiel de la République française|Journal Officiel]]'' le 10 août 2004 page {{formatnum:6189}}</ref> : {{citation|''En l'absence de réglementation spécifique, les utilisateurs d'engins à roulettes sont, lorsqu'ils circulent sur la voie publique, assimilés à des piétons''}}.
==== Cas de Paris ====
Certaines villes ont mis en place une réglementation spécifique. Ainsi à [[Paris]], les services de la [[préfecture de police de Paris|préfecture de police]] estiment que la pratique de la planche à roulettes est assimilée à un jeu dangereux, au sens de l'article 113 de l'ordonnance du Préfet de Police du 25 juillet 1862<ref>[http://www10.finances.gouv.fr/fonds_documentaire/dgccrf/boccrf/01_02/a0020017.htm Avis de la commission de la sécurité des consommateurs relatif à la pratique du patin à roulettes (roller quad), du patin en ligne (roller in line) et de la planche à roulettes (skateboard)] sur le site du Bulletin officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes</ref> et donc, par voie de conséquence, interdite à la fois sur les trottoirs et sur la chaussée.


Néanmoins, des règlementations locales (décrets municipaux) interdisent la pratique du skateboard (''street'', déplacement) dans l'espace public de nombreuses villes françaises, à l'exemple de Paris<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom= |nom= |titre=Le skateboard est interdit dans Paris |url=https://www.leparisien.fr/paris-75/le-skateboard-est-interdit-dans-paris-25-08-1998-2000215020.php |site=leparisien.fr |date=1998-08-24 |consulté le=2024-03-03}}</ref>, [[Aix-en-Provence]]<ref>http://www.aixenprovence.fr/IMG/pdf/Arrete710.pdf</ref>.
Il est également interdit d'utiliser sa planche à roulettes pour se déplacer. Pour la préfecture de police, {{Citation|ce type d'équipement ne peut être utilisé comme un moyen de déplacement}}.

La pratique du skateboard ne peut donc se faire que dans des lieux officiellement recensés par la Mairie de Paris. Les arrêtés des 3 février 1978 et 22 mars 1979 ont fixé la liste des emplacements où les utilisateurs peuvent s'adonner à cette activité.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

* {{ancre|Calogirou}} Claire Calogirou et Marc Touché, « Sport-passion dans la ville : le skateboard », Terrain, 1995 [http://journals.openedition.org/terrain/2843 en ligne]
Depuis les années 2000, des travaux et publications scientifiques traitent spécifiquement du skateboard, autour d'une thématique particulière (professionnalisation du skate, règlementation des municipalités). De nombreuses autres publications incorporent le skateboard dans l'objet de leur étude : urbanisme, sociologie des sports, culture et design contemporain, etc<ref>[[#Borden]]</ref>.

Ouvrages :
* {{ancre|Borden}} {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Iain|nom1=Borden|titre=Skateboarding and the city: a complete history|éditeur=Bloomsbury Visual Arts|date=2019|pages totales=384|isbn=978-1-4725-8345-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gA-GDwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|consulté le=2023-11-01}}.

Articles :
* {{ancre|Calogirou}} {{Article|langue=fr|prénom1=Claire|nom1=Calogirou|prénom2=Marc|nom2=Touché|titre=Sport-passion dans la ville : le skateboard|périodique=Terrain. Anthropologie & sciences humaines|numéro=25|date=1995-09-01|issn=0760-5668|doi=10.4000/terrain.2843|lire en ligne=https://journals.openedition.org/terrain/2843|consulté le=2023-11-01|pages=37–48}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Articles connexes ==
== Articles connexes ==
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* [[Engin de déplacement personnel]]
* [[Patinage à roulettes]] (ou Roller)
* [[Skateboard en France]]
* [[Physique de la planche à roulette]]
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=== Liens externes ===



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Version du 6 avril 2024 à 03:10

Skateboard
Type
Utilisation
Utilise
Un skateboard moderne de street.
Un skateboard (cruiser) des années 1970 avec imprimé en fibre de verre.
Un skateboard moderne de type longboard.

Un skateboard[1] (/skeɪt.bɔɹd/) ou skate[1],[2] ou une planche à roulettes[3],[4] est un objet composé d'un plateau (planche) sous lequel sont fixés deux essieux (les trucks) maintenant chacun deux roues[5]. Un skateboard est utilisé comme moyen de déplacement ou pour réaliser des figures acrobatiques (tricks), le plus souvent en environnement urbain, ou dans des espaces spécialement aménagés (skateparks).

Une personne utilise un skateboard en se maintenant debout en équilibre sur la planche et se propulse généralement par la poussée d'un pied sur le sol (push) ou bien par une technique d'appuis alternés des deux pieds sur les bords de la planche (pumping).

Le skateboard est aussi la pratique de cet objet, généralement considérée comme un sport, une activité récréative, une forme artistique ou un moyen de transport. Les pratiquants sont appelés « skateurs », « riders » ou « planchistes »[6],[7]. Le verbe skater signifie « pratiquer le skateboard ».

Les premiers skateboards apparaissent aux États-Unis comme un jeu d'enfant, probablement dans les années 1950. Le skateboard est ensuite médiatisé en Californie à la fin des années 1950 par la communauté des surfeurs. La pratique encore marginale se popularise au milieu des années 1970, où il devient un phénomène de mode éphémère tant aux États-Unis qu'en Europe. À partir des années 1990, la pratique se confond avec la discipline du street devenue dominante. Le skateboard devient également un phénomène culturel mondial, avec notamment une forte influence sur la mode vestimentaire des jeunes.

En plus du street pratiqué typiquement dans les espaces publics urbains, il existe d'autres disciplines moins connues du grand public : la rampe (ou le bowl) pratiquée sur des modules artificiels aux pentes verticales, l'ancien freestyle sur le plat, la descente (downhill), pratique de vitesse sur des routes en pentes, ou plus récemment le longboard dancing. Diverses compétitions de street et de rampe/bowl sont organisées depuis les années 1980, avec des skateurs professionnels, et ces deux disciplines sont au programme des Jeux olympiques depuis 2021.

En 2009, le marché annuel du skateboard était estimé à 4,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros)[8] avec des pratiquants actifs généralement estimés entre 11 et 18 millions (2008)[9]. Les pratiquants seraient aux États-Unis 13 millions (2008)[9], au Brésil presque 5 millions (2014)[10] et plus de 200 000 en France (2010)[11].

Histoire

Les origines variées

Patin à roulettes métalliques.

Les origines des premières planches munies de quatre roulettes sont mal connues. Des jeux d'enfant constitués d'une « boite » ou « planche » équipée de quatre roulettes ont été bricolés par différentes personnes en différents lieux des États-Unis. Dans la première moitié du XXe siècle, d'autres engins à roulette étaient populaires parmi les enfants américains : les patins à roulettes, les trottinettes bricolées avec une caisse de fruit et un patin (années 1910)[12] et les trottinettes manufacturées (années 1930)[12]. À partir de 1945, le Skeeter Skate, planche à quatre grosses roues munie d'un guidon amovible, est équipé d'un axe (truck) permettant de diriger l'engin par appui sur les carres[12].

L'usage d'une planche munie de quatre roulettes est attesté chez des enfants afro-américains de Washington au début des années 1950[12]. Mais les premiers skateboards pourraient aussi avoir été expérimentés dès les années 1930 ou 1940 par des surfeurs de La Jolla (Californie)[12] ; des skates sont déjà produits en nombre et distribués auprès des surfeurs vers 1957[12]. La pratique concerne seulement la descente de pentes (downhill) et les petites roues métalliques se bloquent à la moindre aspérité de la route, provoquant la chute[12].

Années 1960 : le sidewalk surfboard

Un « sidewalk surfboard », Nash Shark, années 1960.

L'engin, dont la pratique a été médiatisée, a été popularisé en Californie à la fin des années 1950 par la communauté des surfeurs[13], avec des pionniers comme Mickey Muñoz et Phil Edwards. Cet engin est constitué d'une petite planche sur laquelle sont fixées des roulettes, dénommée roll-surf (littéralement « surf roulant » en français)[14]. Dérivant du surf, la pratique du skateboard reprend ainsi les valeurs des sports de glisse (marginalisation, rupture, fun, rébellion, etc.)[14].

À cette époque, les planches sont en bois et lourdes, les trucks fixes, les roues en métal. Au début des années 1960 apparaissent les roues larges en céramique : plus accrocheuses et confortables sur le sol, elles facilitent aussi les virages et permettent les premières courbes. En 1969 apparait le premier tail relevé.

Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco[15] en 1956[16]. En 1960 est commercialisé le skateboard « Roller Derby »[14].

Très vite, le skateboard sera surnommé « sidewalk surfboard » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 The Fortune Cookie, une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant Le Journal de Tintin tire un article sur le roll'surf en , montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, Claude Jutra réalise Rouli-roulant, un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.

La première compétition est organisée en 1963 en Californie[14]. Le premier magazine, Skateboarder, est publié brièvement en 1964 et 1965. En 1963, les premiers skates font leur apparition en Europe et en France notamment, où la première compétition se tient en 1965[14]. Arnaud de Rosnay s'illustre à l'occasion des éditions du championnat de France 1965, 1966 et 1967[17].

Toutefois, la pratique reste marginale et peine à se développer. Le skate est jugé difficile et peu amusant pour le grand public, ce qui explique le manque d'engouement comparé au surf[14]. À la fin des années 1960, concurrencée par d'autres modes, l'activité disparait rapidement et il devient même difficile d'acheter un skateboard[18].

Années 1970 : le skate grand public

Bill Mooney dans une piscine, années 1970.

Au début des années 1970, les marques Bennett et Tracker inventent les trucks orientables, permettant des trajectoires en courbe[19].

En 1973, une innovation change la donne : les Californiens Frank Nasworthy et Bob Bahn mettent au point la roue en polyuréthane (une matière plastique) ; le skateboard moderne est né[17]. Le succès est immédiat et le phénomène devient mondial dès 1974 avec la vente de plusieurs millions de planches : 15 millions de skates vendus en 1975 aux États-Unis[19]. Le polyuréthane atténue en effet les vibrations provoquées par les aspérités du sol et accroît l'adhérence, ce qui améliore la maniabilité de la planche et favorise l'invention de nouvelles figures et du freestyle[20].

Le dérapage en descente est popularisée par Cliff Coleman, avec la technique d'appui d'un gant sur le sol (Coleman slide) au milieu des années 1970, permettant de contrôler et freiner la planche à grande vitesse. Cette technique et ses dérivés permettent de skater de nouveaux environnements : pentes variées, routes à virages serrés et même route à trafic. Critiquée au début de la décennie, la pratique de la descente de routes montagneuses (downhill) est peu à peu médiatisée et diverses petites courses illégales sont organisées en Californie[21].

Durant l'été 1975 à Los Angeles, des figures marquantes sont réalisées dans des piscines vidées (pool) et des fosses de drainage (ditch), alors que sévit une sécheresse[22]. La légende mentionne notamment l'épopée d'un groupe de surfeurs, les Z-Boys, dont font partie Tony Alva (premiers aerials), Jay Adams et Stacy Peralta. Cette pratique spectaculaire est à l'origine des disciplines de rampe et bowl, mais aussi d'une nouvelle manière de skater « fluide et au ras du sol » ainsi qu'une image antisystème et élitiste[23].

Les innovations techniques et une production industrielle permettent une large diffusion du skateboard en Amérique du Nord et en Europe. Apparaissant comme un nouveau loisir à la mode et grand public, le skateboard rencontre un vif succès auprès des jeunes, avec une culture axée sur le fun (amusement) et un engouement pour les pratiques de saut, freestyle, slalom et descente. Les premiers skateparks voient le jour[19], tandis qu'une presse spécialisée émerge. En 1978, les pratiquants sont estimés à 11 millions aux États-Unis, 1,2 million en France[24].

En France, la discipline est reconnue comme sport en 1974 par le ministère des Sports et rejoint la fédération de surf[19]. 27 skateparks sont créés en France entre 1974 et 1978[24].

Années 1980 : le skate underground et trash

Planche des années 1980
Pratique de freestyle par Rodney Mullen, 1988
Pratique du street (slide sur un rail), Allemagne 1988

Effet de mode éphémère et sport jugé dangereux, la pratique, l'industrie et la presse du skateboard s'effondre au début des années 1980[24]. Aux États-Unis et en Europe, les skateparks publics sont abandonnés puis fermés[23].

Le skate devient alors un loisir underground. Les planches et la pratique évoluent vers un public restreint de passionnés, un esprit du trash (« malsain ») et le rapprochement avec d'autres cultures urbaines revendicatrices (graffiti, musiques)[24]. Cette nouvelle culture est diffusée par le magazine Thrasher Magazine (créé en 1981) avec sa devise « Skate and Destroy ». Le shape typique des planches devient large, avec un nose court et arrondi, un tail large et surélevé, à l'exemple des productions de Powell Peralta et d'autres petites entreprises fondées par des skateurs.

L'apparition d'une technique de saut sans tremplin ni pied au sol, le ollie, révolutionne la pratique tant en rampe que dans la rue. Avec le ollie sur le plat (1981), Natas Kaupas (inventeur du wall ride) et Mark Gonzales innovent dans l'utilisation du mobilier et des espaces urbains[24]. C'est la naissance de la discipline du street[24] et son utilisation des mains courantes, des rails, etc. Puis à la fin des années 1980, le franchissement des gaps : des sauts d'espaces, de marches. Apparaissent Rodney Mullen (popularisateur du kickflip), Mike Carroll.

En 1985, le film Retour vers le futur participe à populariser cette nouvelle culture skate. Urbaine, celle-ci est liée à des attributs vestimentaires (pantalons amples, baskets basses en toile, t-shirts graphiques) et musicaux.

Parallèlement, la pratique sur rampes a de plus en plus de succès au début de la décennie, et répand de nouvelles manières de skater. De petites rampes en contreplaqué sont bricolées par des particuliers. Le half-pipe est médiatisé par des compétitions et des skateurs de rampe se font connaitre, comme Tony Hawk, Steve Caballero, Colin McKay. Mais à la fin des années 1980, la pratique perd nettement en popularité au détriment du street[25].

Années 1990 : le succès du street

Tony Hawk, 2012

Concurrencé par de nouveaux sports à la mode, comme le roller agressif, le skate subit une brève crise au début des années 1990. Après quelques années discrètes, le succès du street revient et la pratique ne cessera dorénavant de progresser à travers le monde. Le skateboard, et plus exactement la discipline sportive du street, devient un phénomène culturel mondial.

Entre 1992 et 1995, le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique. Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveaux tricks : des flips, se créent et s'améliorent, Salman Agah "invente" le switch (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers en quelque sorte).

Rodney Mullen est principalement, avec Natas Kaupas, celui qui est à l'origine du skate moderne et qui a inventé une vingtaine de figures dont le kickflip et le heelflip.

Après ces quelques années passées à parfaire leurs tricks (figures), les skateurs — imitant des stars comme Pepe Martinez (1973-2003) — reviennent à leurs premières amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une nouvelle fois, les gros gaps et les handrails sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute nouvelle technique.

À partir de 1995, la médiatisation mondiale des X Games crée un nouvel intérêt du grand public pour le skateboard. L'ancien skate rebelle et underground fait place à un grand spectacle de performances sportives, suivi par des millions de personnes[26]. En même temps, les skateurs professionnels deviennent les ambassadeurs du marketing de grandes marques (vêtements, chaussures) visant les jeunes consommateurs masculins[26].

Si la rampe, très à la mode dans les années 1980, semble se marginaliser au début des années 1990, elle demeure néanmoins une discipline importante dans les compétitions et la médiatisation du skate. C'est l'époque, de Danny Way (considéré par certains comme le « plus grand ramprider de l'Histoire » ou encore le « maître de la vert' »), mais aussi de Rune Glifberg, Bucky Lasek, Tony Hawk, John Cardiel, Tony Trujillo. Au fil des années, la construction de skateparks ouvrira la discipline à de plus nombreux pratiquants[26].

Des années 2000 à aujourd'hui

Compétition de street, Argentine 2019

Les décennies précédentes, les skateurs étaient majoritairement des jeunes garçons (15-20 ans) issus de la classe moyenne ou aisés[27]. Ces dernières années sont marquées par le développement du skateboard féminin (sport, déplacement)[28], dans les milieux modestes[27], ainsi que l'émergence de pratiquants plus âgés (30-40 ans).

Les pratiquants aux États-Unis étaient estimés à plus de 8 millions en 2006 et seraient 3 millions en 2014[29]. Plusieurs indicateurs suggèrent un déclin de la pratique du skate comparé au début des années 2000, tant aux États-Unis qu'en Europe : baisse du nombre de pratiquants dans toutes les catégories d'âge, difficultés financières des industriels (DC Shoes, Quicksilver, Pacsun), fréquentation des skateparks, évolution des requêtes Google, fermeture de skateparks privés et de skateshops, etc[29].

Néanmoins la pratique du skateboard ne semble pas déclinante dans d'autres régions comme le Brésil, la Russie et l'Inde[29]. Au Brésil, avec presque 5 millions de pratiquants (2014)[10], en majorité à São Paulo, le skate est presque aussi populaire que la pratique du football[9]. De jeunes brésiliens se distinguent sur la scène internationale, tel Pedro Barros, Luan de Oliveira ou Leticia Bufoni[10].

Skateboards électriques en 2012

À côté d'une pratique dominée par le street, on assiste à une diversification ou un engouement des pratiques autour de la longboard et la miniboard[28], notamment la pratique de la promenade (cruising) et de la descente. C'est aussi l'émergence d'une nouvelle discipline acrobatique vers 2005, le longboard dancing, inspirée par les vidéos d'Adam Colton[30] et Adam Stokowski[31]. En Amérique du Nord, la longboard semble particulièrement progresser en zone urbaine ou auprès de pratiquants âgés de 25-35 ans ; la progression des ventes était estimée à 15-25% par an vers 2009[32]. En vert, les méga-rampes apparaissent dans les années 2000 avec des figures aériennes de plusieurs secondes (big air), ainsi que des revêtements en caoutchouc et des bacs à mousse pour l'entrainement. Sur ce type de rampe est rentré le premier 1080[33].

De même la pratique de nouveaux engins voisins du skate s'est développée, à l'exemple du bladeboard et du waveboard[28], ou bien l'émergence à la fin des années 2000 du skateboard électrique comme moyen de transport.

À partir des années 2000, de nouveaux modèles de trottinette deviennent à la mode et sont utilisées pour des pratiques acrobatiques. Plus accessible, la trottinette freestyle concurrence le skate dans les pratiques de street ou de rampe, et les conflits d'usage se généralisent dans les skateparks. En France, la trottinette devient majoritaire dans les skateparks et la pratique du skate aurait diminué (2013)[34].

En 2016, le skateboard est sélectionné pour les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. C'est une évolution vers la normalisation de la pratique, qui ne fait pas consensus parmi les skateurs[35].

Éléments d'un skateboard

Un skateboard peut être acheté complet (entièrement assemblé) ou bien en pièces détachées.

Le plateau

Mini-cruiser de type « Penny » : plateau en plastique avec un shape fish
Skate de street moderne avec un popsicle shape, forme classique depuis de nombreuses années.

Les plateaux, encore appelés planches ou decks ou boards sont de formes et tailles variées ; selon les époques, les disciplines pratiquées, mais aussi la taille, le poids, la pointure de chaussures ou les préférences du pratiquant[36].

L'avant de la planche est appelé le nose (« nez » en anglais), la partie intérmédiaire le wheelbase, et l'arrière de la planche le tail (« queue »). Sur la plupart des planches actuelles de street/bowl, il n'y a pas de réelle distinction entre l'avant et l'arrière de la planche.

Les planches contemporaines des disciplines du street et bowl ont une forme et des dimensions relativement standards. Le plateau est en bois (érable canadien le plus souvent pour les planches européennes), composée de sept à douze couches fines de bois séchées et collées (colle à base d'eau ou de résine époxy) puis compressées (contreplaqué)[36]. Depuis plusieurs années, le shape standard de la planche de street a la forme dite classic ou « popsicle shape », plutôt symétrique avec un nose et tail ayant pratiquement la même forme (twin-tip)[36]. Les planches de bowl sont plus larges, avec parfois un shape old school (tail moins arrondi)[36]. Plus récemment, des planches polyvalentes (bowl-street) ont adopté une forme intermédiaire dite « shaped deck »[36]. La courbure longitudinale (concave) varie selon les modèles et fabricants[36]. La longueur varie entre 28 et 33 pouces (70-80 cm)[36]. La largeur varie généralement de 7,4 pouces (190 mm (street) jusqu'à 9,5 pouces (bowl).

Les planches d'autres disciplines (longboard) ont des formes, dimensions et matériaux beaucoup plus variables, selon les pratiques ou les fabricants. Les matériaux peuvent être l'érable, le bambou, le plastique[36]. La longueur peut varier d'une trentaine de centimètres pour les plus petites (mini-cruiser) à plus de 2 mètres pour les plus longues.

D'autres éléments distinguent les planches, notamment les skate graphics, la décoration graphique. La planche en bois est généralement recouverte du grip, une feuille adhésive « anti-dérapante » comparable à du papier de verre, indispensable pour certaines figures (ollie) et responsable de l'usure rapide des chaussures.

Les trucks

Un truck de la marque Independent
Détail de la fixation drop through d'un truck longboard.

Un truck est un ensemble de pièces mobiles servant de liaison entre la planche et deux roues. Il y en a deux par skate, vissés à la planche. Un truck est constitué d'une armature en alliage d'aluminium, d'axes en acier et de pièces en gomme.

Il existe différentes variantes de trucks, notamment par la largeur (écartement des roues) ou le système de fixation à la planche (top mount ou drop through), mais ils ne diffèrent pas beaucoup de celui présenté sur la photo ci-contre. La forme et le type de « gommes » (bushings) plus ou moins dure et la force de serrage de l'écrou de l'axe déterminent la stabilité et la vivacité du skateboard.

Le terme axe (kingpin en anglais) fait également référence à la vis autour de laquelle toutes les parties du truck viennent s'assembler : l'embase, le hanger (partie sur laquelle le grind se fait) et les « gommes ».

Il existe des variantes de trucks, à l'exemple des trucks à suspension favorisant l'absorption de chocs[37] ou bien des trucks de surfskate facilitant les virages serrés.

Les roulements à billes

Des roulements à billes de skate

Il existe plusieurs types de qualité de roulements à billes. De la cage aux billes, certains sont en acier chromé, acier inox, ou céramiques , et souvent classés selon la norme ABEC qui vont de 1 à 9. Les ABEC1 étant des roulements bas de gamme peu performants mais solides, les ABEC3 et 5 sont les plus courants, solides et rapides tandis que les ABEC7 et 9 ont tendance à être moins solides, mais bien plus rapides. Beaucoup de marques actuelles ne tiennent plus vraiment compte de ces standards pour leurs roulements haut de gamme. Une planche nécessite huit roulements (deux par roue).

Le montage des roulements se fait à l'aide de rondelles et d'une entretoise, petit tube métallique assurant l'espacement des deux roulements.

L'absence de culture mécanique et de compréhension du rôle majeur de cette pièce en France fait qu'elle est souvent omise par les pratiquants.

Les roues

Roues de street

En polyuréthane, elles ont un diamètre qui peut varier de 45 à 60 mm pour les modèles les plus courants. En général les roues de petit diamètre sont préférées par les skateurs de street car elles offrent plus de réactivité au skateboard en abaissant le centre de gravité de la planche qui entre donc plus rapidement en contact avec le sol lorsque le skateur fait son trick. Les roues de grand diamètre offrent au contraire une moindre réactivité mais une plus grande stabilité ainsi qu'une vitesse de ride plus élevée et sont généralement utilisées par les ramp-riders ou les skateurs qui aiment la vitesse. La dureté des roues varie également. Enfin, les roulements sont insérés dans la partie centrale des roues. Celle-ci se trouve parfois renforcée par un cœur en matière plastique afin d'améliorer la durée de vie des roulements. Cette dureté est écrite avec un chiffre suivi d'un A correspondant à la dureté Shore. Il en existe plusieurs types: 92A (plus pour le street), 95A, 99A et même 101A pour les plus durs (utilisés surtout pour les skateparks ainsi que les slides en longskate).

La visserie

Des boulons (vis et écrou) ou parfois des clous sont utilisés pour fixer les trucks à la planche. Les vis peuvent être de longueurs différentes, selon que le skate possède des pads ou non. La taille classique de la visserie est de 1 pouce (25,4 mm).


Éléments optionnels

Différents éléments optionnels sont ajoutés selon les disciplines et préférences personnelles :

  • pads : petits rectangles en plastique à placer entre le truck et la planche. Ils ont la même superficie que la base du truck avec une hauteur d'environ 1 ou 2 mm. Ils permettent l'absorption des vibrations du sol et l'amortissement des chocs et le surélevement des trucks pour accueillir des roues d'un plus gros diamètre pour éviter le wheel-biting (quand les roues touchent la planche).
  • rails : deux barrettes en plastique vissées sous la planche. Les rails limitent l'usure du plateau lors des slides
  • lapper : protection plastique du kingpin du truck contre les chocs (grinding) ou l'accrochage aux obstacles
  • copers : protection plastique du hanger de truck pour le grind.
  • plaque de tail (skid plate) : protection plastique contre l'usure du dessous du tail
  • cale-pieds : pièces vissées au niveau du tail et du nose pour maintenir le pied en slalom
  • frein : système de frein, généralement commandé par une pédale, sur certaines longboards.

Disciplines

Street

Saut au-dessus d'un obstacle, exemple de pratique moderne du street

La pratique du street (« rue » en anglais) consiste principalement à réaliser des sauts et des figures (tricks) sur des mobiliers et éléments urbains (escalier, rampe, bordure). Mais le street inclut communément les tricks sur un espace dégagé et plat (flat) à l'identique de l'ancienne pratique du freestyle[24]. Le street est typiquement pratiqué dans la rue, mais il peut être pratiqué dans des skateparks dédiés, comportant des modules imitant le mobilier urbain : rampe, escalier, rail, box…

Depuis les années 1990, le street est la discipline la plus populaire et la plus pratiquée aux États-Unis et en Europe (environ 90% des skateurs[24]). Pour le grand public et les skateurs, la pratique du « skateboard » est ainsi souvent confondue ou rattachée par défaut avec celle du street.

Le skate pratiqué dans les espaces publics peut créer des conflits d'usage avec les riverains. La pratique de rue est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation du mobilier urbain, d'insécurité (rassemblement de jeunes). Selon les pays et les villes, des règlementations visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues[38]. La création de skateparks pour le street est souvent considérée comme un moyen d'éloigner les skateurs des espaces publics.

Rampe et bowl

Sean Goff exécute une figure aérienne (aerial) sur une rampe (half-pipe).
Figure aérienne (grab backside air) au-dessus de la margelle d'un bowl

La rampe, le bowl, le half-pipe (ou parfois la « vert' » ou la « courbe ») consiste à réaliser des déplacements et figures sur des modules de skatepark constitués de pentes courbées plus ou moins hautes et verticales. Cette discipline spectaculaire a pour origine la pratique du skateboard dans les années 1970 dans des piscines californiennes vidées (poolriding).

Dans son déplacement, le skateur cherche les meilleures « lignes » (trajectoires) et réalise des transferts de poids sur sa planche (pumping, carving) dans les zones de « transition » : courbes et plans inclinés. Ces transitions permettent au skateur de conserver ou augmenter sa vitesse sans mettre le pied au sol. Une vitesse suffisante permet ensuite au skateur d'atteindre le rebord supérieur du module (coping) et de réaliser des figures en l'air (aerial) ou sur la bordure métallique (grinding).

Freestyle

One-handed handstand, 1989
Hang ten nose manual en longboard dancing, 2012

Le freestyle consiste à réaliser des figures sur un terrain dégagé et plat (flat). Inspirée par les figures acrobatiques du surf et de la gymnastique et les performances de l'athlétisme, c'est l'une des plus anciennes pratique de skateboard. Le freestyle fut très populaire à certaines périodes entre les années 1960 et le début des années 1990, avec des figures emblématiques comme le saut en longueur (réception sur un second skate), le saut en hauteur (hippie jump), l'équilibre sur les mains (hand stand) et d'autres figures désignées depuis comme old school (« vieille école »)[39]

De nos jours, certaines pratiques acrobatiques modernes, comme le longboard dancing ou le street sur le plat, peuvent être comparées au freestyle.

Longboard dancing

La pratique du longboard dancing consiste à réaliser des figures acrobatiques sur une planche très longue (longboard), typiquement sur terrain plat et à faible vitesse. Le dancing est notamment caractérisé par des tricks et des mouvements fluides et artistiques (danse), des déplacements de pieds complexes sur la planche (boardwalking) inspirés du surf[31],[40].

Descente et freeride

Virage dans une descente sur route
Toeside Coleman grab slide

La descente (downhill, abrégé DH) consiste à descendre de longues routes montagneuses le plus rapidement possible avec des planches de type longboard[41]. La discipline trouve un regain d'intérêt depuis les années 1990. Des compétitions officielles sont organisées depuis 2002, notamment sur des routes fermées avec une pente de l'ordre de 10%[41]. Le record du monde de vitesse est une pointe à 147 km/h (2017)[42].

Cette pratique nécessite une maitrise d'un positionnement du corps pour la vitesse, le « tuck », afin d'optimiser l'aérodynamisme et la stabilité[43]. La technique fondamentale est le freinage « glissant », le slide, un dérapage avec la planche et les roues perpendiculaires à la trajectoire, le dos (backside/toeside) ou le torse (frontside/heelside) face à la pente. Plusieurs variantes de slide existent : le stand-up slide réalisé debout, le sitdown accroupi, le Coleman slide avec un gant s'appuyant sur la route[44], le grab en tenant la planche, le speed check, les tech slides, etc.

Vidéo de freeride

La descente nécessite des équipements de protection spécifiques contre les chocs et l'abrasion : casque intégral, combinaison en cuir, plaque dorsale, gants à puck (munis d'une plaque de glisse), genouillère renforcée, etc. Si le skate est l'engin le plus populaire pour la descente, la discipline peut également être pratiquée en roller, streetluge ou buttboard[41].

Le freeride consiste à se déplacer, souvent dans des pentes, à la recherche de sensations de glisse et de belles courbes, en réalisant de multiples manœuvres de virages dérapés (slides) et virages coupés (carving). Les planches de freeride sont typiquement rigides, avec une longueur variant de 90 à 105 cm[45].

Le carving est une manière de skater en virages coupés qui rappelle le surf, à la recherche de courbes bien appuyées et bien fluides, généralement pratiquée sur des pentes modérées. Les planches dites de « carving » sont en général longues et flexibles (carving longboard), ou au contraire courtes et rigides (surfskate), et disposant d'un truck avant adapté permettant un virage plus serré

Slalom

Compétition slalom, 1987

Le slalom consiste à se déplacer rapidement entre des plots. Les planches sont généralement courte et étroite (de type Penny), avec des trucks très souples, pour faciliter les virages nerveux et rapides. Si la discipline a été relativement populaire aux débuts du skate, la pratique du slalom est peu répandue aujourd'hui[24].

Promenade et longue distance

Promenade en longboard, avec poussée au bâton (land paddling)

La promenade, balade ou le cruising désigne l'usage du skateboard pour des déplacements. Munies de grosses roues molles, pour faciliter la vitesse et le roulement sur des sols irréguliers, les planches peuvent être de très petite taille (miniboard à l'exemple d'une Penny board) ou relativement longues (longboard dite « classique »).

L'endurance ou « LDP » (long distance pushing, « poussée de longue distance ») est une discipline consistant à parcourir de longue distance en skateboard, pour le voyage ou la performance sportive. Les planches d'endurance sont typiquement très basses, pour faciliter la poussée du pied[46].

Types de skateboard

Depuis son émergence, la configuration des éléments constitutifs du skateboard a évolué. Au fil des décennies, il s'est créé divers types de planches correspondant à des pratiques distinctes. Depuis plusieurs années, la pratique dominante est celle du street (tricks sur plat ou mobilier urbain), mais il existe d'autres type de planches et pratiques :

  • le cruiserboard ou miniboard ou Penny planche très courte et à grosses roues. Utilisé par exemple pour les petits déplacements et la promenade (cruising), le slalom
  • le longboard ou longskate : la planche ainsi que les trucks sont plus longs pour permettre plus de vitesse et de stabilité. Utilisé pour la descente (downhill), le slalom, la danse (longboard dancing), la promenade…
  • le surfskate : le truck avant facilite les virages serrés à plat et le pumping
  • le buttboard : littéralement « planche à fesse » pour la vitesse en position allongée, qui évoluera vers la streetluge
  • la mountainboard : planche avec footstraps, 4 roues avec jantes et pneus.
  • la streetboard ou snakeboard

Il existe des skateboard à moteur dédiés au déplacement, notamment le skateboard électrique.

Il existe des objets apparentés au skateboard à quatre roues :

  • la Bladeboard : les roues sont en ligne
  • la Waveboard : Essboard ou Caster board, seulement deux roues en ligne, planche très flexible
  • la Freeboard : 3 roues à l'avant, 3 roues à l'arrière
  • les Freeline skate : chaque pied a une mini-planche avec deux roues
  • la Cut board : chaque pied a une mini-planche avec une roue
  • le Flowboard : la planche possède deux rangées de 7 roues à l'avant et à l'arrière de la planche.
  • le soleskate : la planche possède deux roues à l'avant, une seule à l'arrière.

Il existe des jeux d'adresse inspirés du skateboard :

  • le fingerboard : planche d'une dizaine de cm. de long, elle se manie avec les doigts
  • la handboard : planche d'environ 27 cm. de long, elle se manie avec les mains

Tricks

Frontside lipslide sur rail incliné

Un « trick » désigne une manœuvre ou une figure acrobatique. Dans plusieurs disciplines (street, longboard dancing), la pratique régulière consiste à essayer d'exécuter complètement une figure (« rentrer un trick ») encore jamais maitrisée par le skateur, par de multiples tentatives (parfois pendant des mois). Une fois le trick maitrisé, le skateur considère qu'il fait partie de son répertoire personnel (surtout s'il a une preuve, comme une vidéo). Le skateur se consacre ensuite à l'apprentissage d'un autre trick encore plus difficile.

Toutes les figures peuvent s'effectuer avec des variations dans le but d'augmenter la difficulté. Par exemple, des variations de position des pieds (nollie, switch), en « marche-arrière » (fakie), sur seulement deux roues (manual), en saisissant la planche (grab), à la suite d'un autre trick, obstacle devant (frontside), obstacle derrière (backside).

Dans la discipline du street, la figure fondamentale est un saut avec la planche depuis le plat, dénommé ollie. Ce saut permet de surmonter des obstacles, de poser le skate sur du mobilier ou d'initier de nombreux autres tricks aériens, tels que des pivotements (flip) de la planche (kickflip, heelflip, shove-it) ou une rotation du skateur (ollie 180). Les interactions du skate avec un mobilier à la surface lisse (rampe d'escalier, bordure, marche d'escalier, coping de bowl, etc.) constituent de multiples tricks basés sur une « glissade » avec un appui du plateau du skate (slide) ou un appui des trucks (grind).

En longboard dancing, de nombreux tricks sont constitués de déplacements ou « pas de danse » sur la planche : croisement de jambes (cross step), pivotements du skateur (180 step), pied touchant le sol, etc.

Compétitions

Des compétitions internationales et nationales sont régulièrement organisées depuis les années 1980 pour différentes disciplines du skateboard, bien que la pratique compétitive concerne une minorité de skateurs. Ces compétitions prennent la forme de circuits ou d'évènements compétitifs isolés (contest). Sont distingués notamment les disciplines de street, de rampe ou bowl, de freestyle[47] ; et pour la longboard les disciplines de downhill, slalom, dancing[48]. Ces dernières années, les deux circuits professionnels majeurs étaient la Street League Skateboarding (SLS, discipline du street) et le circuit du Vans Park Series (discipline du bowl)[49]. Les compétitions internationales et leur médiatisation favorisent la professionnalisation des meilleurs skateurs, par les récompenses financières et le sponsoring de marques d'équipement ou de vêtements.

En France, le skateboard est rattaché depuis 1997 à la Fédération française de roller et skateboard et compte très peu de pratiquants fédérés (de l'ordre de 2000). Un circuit annuel de Championnat de France (street, bowl) est organisé[50].

Pour les Jeux olympiques d'été de 2020, les disciplines de skateboard retenues sont le street et le « park terrain » (bowl), en partenariat avec la fédération World Skate et le circuit professionnel SLS (street)[51].

Risques

Le port de protections (casques, genouillères, coudières…) diminue les risques et la gravité des blessures[52].

Le skateboard est généralement considéré comme un sport extrême ; il est notamment intégré aux X Games, ce qui contribue à lui donner une image de sport à risques. Néanmoins, selon une étude américaine de 2002 relative aux nombre de pratiquants, la pratique du skateboard apparait deux fois moins risquée (blessures) que celle d'un sport de contact comme le basket-ball[38]. Elle est deux fois plus risquée que celle du roller en ligne[38].

Selon la littérature internationale sur les blessures des sports à roulettes, la grande majorité des blessures sont liés à des chutes (89 % sur une étude d'un département français). Les autres circonstances sont les collisions avec des obstacles fixes (5 %), avec un véhicule motorisé, avec un vélo ou d'autres pratiquants à roulettes[38].

De nombreuses publications suggèrent une faible proportion (0-5 %) de collisions entre engins à roulettes et autres véhicules, mais les blessures sont alors les plus graves. Les collisions avec piétons sont rares[38].

Sur les circonstances des blessures, une étude sur des skateboarders canadiens rapportent que « 56 % des cas résultent de chutes lors d'une progression normale, 2 % de chutes lors d'une descente, et 41 % de chutes lors de la réalisations de figures (sauts ou autres : tricks) »[38]. La pratique de la descente sur route à grande vitesse (et l'accrochage aux véhicules) semblent à l'origine de la majorité des accidents mortels[53].

Sur la nature des blessures, les études relèvent une prédominance des atteintes aux membres supérieurs (fractures), mais également des atteintes fréquentes aux membres inférieurs et à la tête (tête et face)[38]. Une étude de 2014 révèle deux fois plus de blessures au crâne (fracture, traumatisme cérébral, hémorragie intracrânienne) et au cou chez les longboardeurs (23% des cas), et deux fois plus d'atteintes neurologiques sévères, et recommande l'usage du casque pour la pratique du longboard[52].

Culture du skateboard

Le skateboard et l'image

Un skateur à Venice Beach.

Les vidéos qui ont marqué, à chaque génération, l'histoire du skateboard, témoignent du lien entre skateboard et images. Même si l'innovation dans les figures et leurs enchaînements est devenue la mesure de référence d'une bonne vidéo, l'aspect esthétique de cet enchaînement, l'impression générale rendue, et le style demeurent indispensables pour que celle-ci entre dans l'histoire. Elle est, en général, associée à une bande-son qui « colle » aux séquences de chaque skateboarder.

On note la sortie du film Les Seigneurs de Dogtown, de Catherine Hardwicke, qui retrace l'évolution du skateboard à partir des années 1970 et des fondateurs d'une nouvelle discipline (le poolriding) qui va révolutionner le skateboard : Jay Adams, Stacy Peralta et Tony Alva.

Les vidéastes de skate Ty Evans et Spike Jonze, connus pour avoir réalisé la vidéo Yeah Right! sont les premiers à avoir franchi un cap au niveau de la réalisation des vidéos de skate. Ils utilisent des techniques et effets spéciaux de cinéma, et filment maintenant avec des caméras HD.

Mode vestimentaire

Tenues variées, inspirées de différents styles des skateurs américains. Chine 2007
« Aujourd’hui, je pense que quand les gens pensent au « look skater », ils pensent principalement aux Vans, aux pantalons Dickies, aux chemises en flanelle et aux petits bonnets » - A. Castro[54]

Les skateurs ne pratiquent pas avec une tenue spécifique de sport, mais avec des vêtements du quotidien permettant une aisance de mouvements. De par l'histoire du skateboard, ces vêtements sont ceux d'adolescents issus de milieux populaires californiens et d'une culture urbaine américaine. À partir des années 1980, avec le succès et la médiatisation de leur activité, les skateurs ne tardent pas à devenir prescripteurs de mode : leur style vestimentaire, le streetwear, est graduellement repris par les jeunes et le grand public à travers le monde. Rapidement de grands groupes de l'industrie du prêt-à-porter récupèrent cette tendance en investissant dans des marques prisées par les skateurs, à l'exemple de la marque de chaussures Vans[55].

Dans les années 1970, le style vestimentaire est inspiré par les surfeurs : short et couleurs vives, accessoires de surfeurs[56]

Paire de baskets Vans très utilisée par les skateurs dans les années 1980 et qui revient à la mode à partir de 2010.

Vers 1990, les skateurs diffuse un style de vêtements amples (inspiré par la culture rap), qualifié de Big pants, small wheels[56] (littéralement « gros pantalon, petites roues »), constitué typiquement d'un t-shirt blanc siglé et long et d'un pantalon large (baggy), avec des marques comme Supreme (1994) ou Blind (1989)[55]. Le style et les marques repris par le grand public, les skateurs se tournent vers d'autres styles ou la dissimulation des logos à la fin des années 1990[55]. Ultérieurement, se diffuse un style de vêtements serrés, avec des pantalons slim[55].

Moins visibles et plus âgés, les pratiquants de longboard sont parfois rattachés à la mode récente des hipsters californiens : chemise à motifs, barbe ou moustache, pantalon slim et attitude cool[57].

Les chaussures de skate, quant à elles, sont très particulières. Conçues à l'origine pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins possible, avec de grosses semelles et munies de lacets épais, les "skate-shoes" sont désormais plus fines, privilégiant ainsi la sensibilité pour permettre aux skaters de réaliser des figures qui sont de plus en plus techniques.

À partir des années 2010, diverses marques de luxe tentent de s'attacher à la culture skate, afin de rajeunir leur image : Hermès, Louis Vuitton, Kenzo, Saint Laurent[55].

Musique

Mike Muir, chanteur du groupe californien Suicidal Tendencies (punk/heavy), est le frère de Jim Muir, skateur du groupe Z-Boys

Selon les époques, divers courants musicaux ont été rattachés à la culture skateboard.

Vers 1975, lors de la mode du skateboard auprès du grand public, des styles musicaux très variés ont été accolés à l'image du skateboard par les médias généralistes et les publicitaires, à l'exemple du rock variété et du disco. Il semble néanmoins que les pratiquants assidus reliaient leur pratique du skate aux styles musicaux les plus agressifs de l'époque, notamment le heavy metal et le punk rock[58].

Au début des années 1980 se réalisent des rapprochements entre des groupes de punk hardcore et l'univers du skate (street, rampe et freestyle) : groupes comprenant des skateurs, pochettes de disque dans le thème du skate, compilations de « skate rock », articles de Trasher, engouement des adeptes de hardcore pour le skate, etc. Passion partagée ou opportunisme commercial, l'étiquette de « skate rock » apparait chez de nombreux groupes underground de hardcore, puis des groupes plus connus à l'exemple de Suicidal Tendencies (1982)[58]. Dérivé du punk californien, un courant musical nommé skate punk (ou skatecore) apparait à cette époque.

À partir de la fin des années 1980, des styles musicaux variés reprennent l'image du skateboard : le rap new-yorkais (Beastie Boys), le hardcore, le heavy metal (Metallica, Boneless Ones), le rock grand public (Red Hot Chili Peppers, INXS)[58].

Plus récemment, lors de grands contests, des styles différents semblent regroupés dans la notion de « skate rock », pour autant que les morceaux comportent quelques riff de guitare[58]. Dans les vidéos personnelles de skateurs (toutes disciplines confondues), les styles musicaux sont très variés et semblent plutôt rattachées aux goûts du skateur ou du réalisateur ; apparaissent ainsi une multitude de styles, tel que la folk, le jazz (Video Days 1981), le reggae, la funk, la pop, l'electro, etc[59].

À partir des années 2010, les pratiques de longboard dancing illustrent des clips de styles variés ; electro (Skrillex 2017[60], Michael Calfan[61], Merk & Kremont), pop (Yall[62])

Jeux vidéo

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Jeu vidéo de skateboard.

Plusieurs jeux vidéo ont pour thème le skateboard.

Vers 1985, quelques rares jeux d'arcade offraient de courtes scènes avec un personnage sur un skateboard. Mais c'est en 1986 que sortent les premiers jeux ayant pour thème principal le skateboard, comme 720° (Atari Inc, 1986), proposant les pratiques acrobatiques en skatepark, Skate Rock (1986), Electric Wonderland (1986)[63]. Plusieurs jeux de skate suivront les années suivantes, dont par exemple : Skate or Die! (1988), Top Skater (1997) ayant pour thème la descente, Skate and Destroy (Rockstar, 2000)[63],[64].

Le premier jeu de skateboard à avoir eu un gros succès est la série des Tony Hawk's Skateboarding (1999), considéré comme le meilleur jeu de skate mais aussi l'un des meilleurs jeux vidéo de l'époque[64]. D'autres jeux ont été remarqués comme Disney's Extreme Skate Adventure (2003), Skate (2007)[64], Skate 3 (2010).

Cinéma

Films dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :

Littérature

Livres dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :

Règlementation

Panneau d'interdiction du skateboard (Royaume-Uni)
Éléments métalliques « anti-skate » fixés sur un muret, pour empêcher les glissades (grind)

La pratique du skateboard dans les espaces publics est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation (mobilier urbain), d'insécurité (rassemblement de jeunes), de danger (collision avec piétons ou automobiles)[38].

Selon les villes, de nombreuses règlementations locales ou nationales visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues, les places publiques, sur la chaussée ou les trottoirs. Dans certains pays (France, Allemagne…), le skateboard n'est pas considéré comme un véhicule, et ses usagers n'ont pas le droit de circuler sur les routes ou les pistes cyclables.

Pour le chercheur Thierry Brenac, les interdictions du skateboard (en France) sont également motivées (au niveau local) par « une volonté de normaliser les conduites dans l'espace public, voire d'écarter une certaine population — jeune, peu consommatrice, et jugée susceptible de gêner ou d'effrayer les consommateurs et les touristes — d'espaces économiquement importants comme les secteurs touristiques et commerçants[38]. ».

En raison des risques de chute mortelle ou de collision, de nombreuses villes américaines interdisent (fortes amendes) la pratique de la descente sur route[66]. D'autres types de règlementation (notamment municipales) peuvent s'appliquer au skateboard : délimitation des lieux de pratique (places ou quartiers interdits), port du casque, interdiction d'écouteurs musicaux, manière de skater (interdiction d'être attaché, etc), horaires[52].

Ces interdictions sont parfois contestées par les skateurs à travers le slogan « skateboarding is not a crime » (auto-collant, T-shirt), qui fait écho aux fréquentes verbalisations et arrestations de skateurs américains[67] dans les années 1980 et au début des années 1990.

Règlementation en France

En France, le skateur, lorsqu'il circule sur la voie publique, est un piéton au regard du code de la route. C'est en tous les cas le sens de la réponse du ministre de l'intérieur en 2004 à une question écrite[68] : « En l'absence de réglementation spécifique, les utilisateurs d'engins à roulettes sont, lorsqu'ils circulent sur la voie publique, assimilés à des piétons ».

Néanmoins, des règlementations locales (décrets municipaux) interdisent la pratique du skateboard (street, déplacement) dans l'espace public de nombreuses villes françaises, à l'exemple de Paris[69], Aix-en-Provence[70].

Bibliographie

Depuis les années 2000, des travaux et publications scientifiques traitent spécifiquement du skateboard, autour d'une thématique particulière (professionnalisation du skate, règlementation des municipalités). De nombreuses autres publications incorporent le skateboard dans l'objet de leur étude : urbanisme, sociologie des sports, culture et design contemporain, etc[71].

Ouvrages :

Articles :

  • Claire Calogirou et Marc Touché, « Sport-passion dans la ville : le skateboard », Terrain. Anthropologie & sciences humaines, no 25,‎ , p. 37–48 (ISSN 0760-5668, DOI 10.4000/terrain.2843, lire en ligne, consulté le ).

Notes et références

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  2. Terme le plus courant chez les adolescents (Calogirou et Touché 1995, §12).
  3. Commission d’enrichissement de la langue française, « planche à roulettes », sur FranceTerme, ministère de la Culture (consulté le ).
  4. « planche à roulettes », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  5. Calogirou et Touché 1995, §12.
  6. Commission d’enrichissement de la langue française, « planchiste », sur FranceTerme, ministère de la Culture (consulté le ).
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