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« Catholicisme au Japon » : différence entre les versions

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{{Ébauche|catholicisme}}
[[File:4223-20080119-0633UTC--nazareth-church-of-the-annunciation-japanese-madonna.jpg|thumb|200px|Mosaïque japonaise de la Vierge et l'Enfant, dans la [[Basilique de l’Annonciation (Nazareth)]].]]
[[File:4223-20080119-0633UTC--nazareth-church-of-the-annunciation-japanese-madonna.jpg|thumb|200px|Mosaïque japonaise de la Vierge et l'Enfant, dans la [[Basilique de l’Annonciation (Nazareth)]].]]


Le '''catholicisme''' est une confession présente au Japon depuis le {{s-|XVI}}. Elle compte en 2012 approximativement {{nombre|537000 fidèles}} <ref>[http://www.aed-france.org/observatoire/pays/japon/ AED, Observatoire par pays, Japon.]</ref>, soit moins de 0,5 % de la [[Démographie du Japon|population totale]] du pays. L'Église catholique au Japon est formée de [[diocèse]]s en communion avec l'[[catholicisme|Église catholique universelle]] se trouvant sous la conduite spirituelle du [[pape]], évêque de Rome.
Le '''[[catholicisme]]''' est une confession présente '''au [[Japon]]''' depuis le {{s|XVI}}. L'Église catholique au Japon est formée de [[diocèse]]s en communion avec l'[[catholicisme|Église catholique universelle]] se trouvant sous la conduite spirituelle du [[pape]], évêque de Rome.


Le [[christianisme]] est introduit dans les îles du [[Japon]] par les missionnaires [[Compagnie de Jésus|jésuites]], en particulier saint [[François Xavier]] qui débarque en 1549.
En 2012, le territoire japonais est divisé en seize [[diocèse]]s, dont trois [[archidiocèse]]s <ref>{{en}} [http://www.gcatholic.org/dioceses/country/JP.htm Catholic Giga Catholic Information, Church in Japan]</ref>, et 848 [[paroisse]]s. 1589 [[Prêtre catholique|prêtre]]s<ref>{{en}} [http://www.catholic-hierarchy.org/country/sc1.html Statistics by Country, by Catholic Population]</ref> sont au service de l'Église.

Le [[christianisme]] est introduit dans les îles du [[Japon]] par les missionnaires [[Compagnie de Jésus|jésuites]], en particulier saint [[François Xavier]] qui débarque à [[Yamaguchi (Yamaguchi)|Yamaguchi]] en 1549. Les catholiques portugais ont également fondé la ville de [[Nagasaki]], considérée comme le centre chrétien le plus important en [[Extrême-Orient]]. L'[[archidiocèse de Nagasaki]] est historiquement le plus important du pays.


== Histoire ==
== Histoire ==
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{{Article détaillé|Histoire du catholicisme au Japon}}
{{Article détaillé|Histoire du catholicisme au Japon}}


Les premières activités missionnaires lancées par les jésuites, dont [[François-Xavier|saint François-Xavier]], débutent en 1549. ils sont rejoints par les [[Ordres mendiants]] espagnols. Pendant la trentaine d'années qui suit la mort de François-Xavier, le christianisme se développe dans la région de [[Île de Kyushu|Kyushu]] doucement mais sans heurts<ref>[http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/le_christianisme_au_japon_des_origines_a_meiji.asp Le christianisme au Japon, des origines à Meiji, Jean-Pierre Duteil]</ref>. Le [[shogun]] Hideyoshi commence les persécutions contre les chrétiens en 1587.
Les premières activités missionnaires lancées par les [[Compagnie de Jésus|jésuites]], dont [[François-Xavier]], débutent en [[1549]]. Ils sont rejoints par les [[Ordres mendiants]] espagnols. Pendant la trentaine d'années qui suit la mort de François-Xavier, le christianisme se développe dans la région de [[Île de Kyushu|Kyushu]] doucement mais sans heurts<ref>[http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/le_christianisme_au_japon_des_origines_a_meiji.asp Le christianisme au Japon, des origines à Meiji, Jean-Pierre Duteil]</ref>. Les catholiques portugais ont également fondé la ville de [[Nagasaki]], considérée comme le centre chrétien le plus important en [[Extrême-Orient]]. L'[[archidiocèse de Nagasaki]] est historiquement le plus important du pays<ref>[https://www.institut-jacquescartier.fr/2010/10/le-christianisme-au-japon/ ''Le christianisme au Japon''. Institut Géopolitique et Culturel Jacques Cartier].</ref>{{'}}<ref>[https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses1-2007-4-page-170.htm# Japon : le « siècle chrétien ». Son historiographie et ses lieux de mémoire].</ref>.


[[Toyotomi Hideyoshi]] décide l'expulsion du pays des missionnaires en 1587, car il perçoit l'influence des [[Compagnie de Jésus|jésuites]], mais surtout des [[Ordre des Frères mineurs|franciscains]], comme une menace pour son pouvoir personnel. Toutefois, pour des raisons d'ordre économique ce décret est peu appliqué<ref>{{Ouvrage|langue=français |prénom1=Hiroyuki |nom1=Ninomiya |préface=[[Pierre-François Souyri]] |titre=Le Japon pré-moderne |sous-titre=1573 - 1867 |lieu=Paris |éditeur=[[CNRS Éditions]] |collection=Réseau Asie |année=2017 |année première édition=1990 |pages totales=231 |isbn=978-2-271-09427-8 |présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/histoire/7536-le-japon-pre-moderne.html |consulté le=15 février 2019 |numéro chapitre=3|titre chapitre=La structure des pouvoirs|passage=75}}.</ref>. Ce n'est qu'en [[1597]], un an avant la mort de Toyotomi Hideyoshi, que [[Vingt-six martyrs du Japon|26 Chrétiens]], la plupart japonais, sont crucifiés à [[Nagasaki]].
Le [[shogun]] [[Toyotomi Hideyoshi]] décide l'expulsion du pays des missionnaires en 1587, car il perçoit l'influence des [[Compagnie de Jésus|jésuites]], mais surtout des [[Ordre des Frères mineurs|franciscains]], comme une menace pour son pouvoir personnel. Toutefois, pour des raisons d'ordre économique ce décret est peu appliqué<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hiroyuki|nom1=Ninomiya|préface=[[Pierre-François Souyri]]|titre=Le Japon pré-moderne|sous-titre=1573 - 1867|éditeur=[[CNRS Éditions]]|collection=Réseau Asie|lieu=Paris|année=2017|année première édition=1990|pages totales=231|passage=75|isbn=978-2-271-09427-8|présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/histoire/7536-le-japon-pre-moderne.html|consulté le=15 février 2019|numéro chapitre=3|titre chapitre=La structure des pouvoirs}}.</ref>.


Un premier [[diocèse]] - le tout premier d'Extrême-Orient - est toutefois créé à Funai (aujourd'hui [[Oita]]) en 1588. Mais bientôt une violente opposition s'élève. Le 5 février 1597, [[Martyrs du Japon|26 catholiques]] sont crucifiés à [[Nagasaki]], et en [[1614]], le [[shogunat Tokugawa]] interdit le christianisme : les missionnaires sont expulsés. En 1624, les Espagnols sont tous expulsés. En 1637-1638 la rébellion chrétienne de [[Rébellion de Shimabara|Shimabara]] est réprimée par le massacre des insurgés, et suivie de l'expulsion des Portugais du Japon. Le pays est [[Sakoku|fermé]] entre 1641 et 1853 : aucun étranger ne peut entrer, ni aucun japonais ne peut sortir sous peine de mort.
Un premier [[diocèse]] - le tout premier d'Extrême-Orient - est toutefois créé à Funai (aujourd'hui [[Oita]]) en 1588. Mais bientôt une violente opposition s'élève. Le 5 février 1597, [[Vingt-six martyrs du Japon|26 catholiques]] sont crucifiés à [[Nagasaki]], et en [[1614]], le [[shogunat Tokugawa]] interdit le christianisme : les missionnaires sont expulsés. En 1624, les Espagnols sont tous expulsés. En 1637-1638 la [[Rébellion de Shimabara|rébellion chrétienne de Shimabara]] est réprimée par le massacre des insurgés, et suivie de l'expulsion des Portugais du Japon. Le pays est [[Sakoku|fermé]] entre 1641 et 1853 : aucun étranger ne peut entrer, ni aucun Japonais ne peut sortir sous peine de mort.


=== Renouveau du catholicisme au Japon ===
=== Renouveau du catholicisme au Japon ? ===
{{article connexe|Persécution des chrétiens au Japon}}
{{article connexe|Persécution des chrétiens au Japon}}
[[Fichier:Église des Vingt-Six-Martyrs de Nagazaki.JPG|vignette|Vue de la première église des Vingt-Six-Martyrs de Nagasaki en 1885.]]
[[Fichier:Église des Vingt-Six-Martyrs de Nagazaki.JPG|vignette|Vue de la première église des Vingt-Six-Martyrs de Nagasaki en 1885.]]
Au milieu du {{s-|XIX}}, jusqu'au milieu du {{s-|XX}}, ce sont les missionnaires français des [[Missions étrangères de Paris]] qui prennent la relève et fondent plusieurs [[Vicariat apostolique|vicariats apostoliques]]. Ainsi des prêtres des Missions étrangères de Paris s’établissent à [[Nagasaki]]. Le prêtre missionnaire [[Bernard Petitjean]] y construit la [[Basilique des Vingt-Six Saints Martyrs du Japon]], (L' {{japonais|'''église d'Ōura'''|大浦天主堂|''Ōura Tenshudō''}}) en 1864.
Au milieu du {{s-|XIX}}, jusqu'au milieu du {{s-|XX}}, ce sont les missionnaires français des [[Missions étrangères de Paris]] qui prennent la relève et fondent plusieurs [[Vicariat apostolique|vicariats apostoliques]]. Ainsi des prêtres des Missions étrangères de Paris s’établissent à [[Nagasaki]]. Le prêtre missionnaire [[Bernard Petitjean]] y construit la [[basilique des Vingt-Six Saints Martyrs du Japon]] ou {{japonais|église d'Ōura|大浦天主堂|Ōura Tenshudō}} en 1864. [[Hara Takashi]] fut le premier catholique à devenir [[Premier ministre du Japon]].


* Le sanctuaire de [[Notre-Dame d'Akita]] est devenu un centre important de [[pèlerinage]]s catholiques, à la suite des [[apparition mariale|apparitions mariales]] intervenues entre 1973 et 1975 à [[Akita]]<ref>Reconnues en 1986, cf. l'article [[Akita]]</ref>.
Le sanctuaire de [[Notre-Dame d'Akita]] est devenu un centre important de [[pèlerinage]]s catholiques, à la suite des [[apparition mariale|apparitions mariales]] intervenues entre 1973 et 1975 à [[Akita]]<ref>Reconnues en 1986, cf. l'article [[Akita]]</ref>.


=== ''Chrétiens cachés'' ===
=== Chrétiens cachés ===
{{article détaillé|Kakure kirishitan}}
{{article détaillé|Kakure kirishitan}}
{{japonais|'''''Kakure kirishitan'''''|隠れキリシタン||[[japonais]] pour « chrétiens cachés »}} est un terme moderne pour désigner un membre de l'église catholique japonaise de l'[[époque d'Edo]] qui entre dans la clandestinité après la [[rébellion de Shimabara]] dans les années 1630<ref name="enc">{{ouvrage | encyclopedia = Encyclopedia of Japan | titre = S | url = http://rekishi.jkn21.com/ | consulté le = 9 aout 2012 | année = 2012 | éditeur = Shogakukan | lieu = Tokyo | oclc = 56431036}}</ref>{{,}}<ref name="d">{{ouvrage | encyclopedia = Dijitaru Daijisen | titre = 隠れキリシタン | url = http://rekishi.jkn21.com/ | consulté le = 9 août 2012 | année = 2012 | éditeur = Shogakukan | lieu = Tokyo | langue = ja | trans_title = Kakure Kirishitan | oclc = 56431036}}</ref>.
{{japonais|''Kakure kirishitan''|隠れキリシタン||[[japonais]] pour « chrétiens cachés »}} est un terme moderne pour désigner un membre de l'Église catholique japonaise de l'[[époque d'Edo]] qui entre dans la clandestinité après la [[rébellion de Shimabara]] dans les années 1630<ref name="enc">{{Ouvrage | titre=Encyclopedia of Japan | éditeur=Shogakukan | lieu=Tokyo | année=2012 | isbn= | oclc=56431036 | lire en ligne=http://rekishi.jkn21.com/ | consulté le=9 aout 2012 }}</ref>{{,}}<ref name="d">{{Ouvrage | langue=ja | titre=Dijitaru Daijisen (隠れキリシタン) | éditeur=Shogakukan | lieu=Tokyo | année=2012 | isbn= | oclc=56431036 | lire en ligne=http://rekishi.jkn21.com/ | consulté le=9 août 2012}}</ref>.


Environ {{nombre|30000|chrétiens}} cachés<ref>[http://www.lemondedesreligions.fr/une/qui-etaient-vraiment-les-chretiens-caches-du-japon-17-01-2017-6074_115.php Qui étaient vraiment les chrétiens cachés du Japon ?], ''[[Le Monde des religions]]''.</ref>, dont certains ont adopté ces nouvelles façons de pratiquer le christianisme, sortent de cachette quand la liberté religieuse est rétablie en 1873 après la [[restauration de Meiji]]. Les ''kakure kirishitan'' sont alors appelés {{japonais|''mukashi kirishitan''|昔キリシタン}}, c'est-à-dire « anciens » chrétiens, et émergent non seulement des zones traditionnelles chrétiennes de [[Kyushu]], mais aussi d'autres régions rurales du Japon<ref name="enc" />.
Environ {{nombre|30000|chrétiens}} cachés<ref>[http://www.lemondedesreligions.fr/une/qui-etaient-vraiment-les-chretiens-caches-du-japon-17-01-2017-6074_115.php Qui étaient vraiment les chrétiens cachés du Japon ?], ''[[Le Monde des religions]]''.</ref>, dont certains ont adopté ces nouvelles façons de pratiquer le christianisme, sortent de cachette quand la liberté religieuse est rétablie en 1873 après la [[restauration de Meiji]]. Les ''kakure kirishitan'' sont alors appelés {{japonais|''mukashi kirishitan''|昔キリシタン}}, c'est-à-dire « anciens » chrétiens, et émergent non seulement des zones traditionnelles chrétiennes de [[Kyushu]], mais aussi d'autres régions rurales du Japon<ref name="enc" />.


== Chrétiens japonais au {{s-|XXI}} ==
== Chrétiens japonais au {{s-|XXI}} ==
[[Fichier:St. Francis Xavier - Asia Voyages.svg|vignette|Une carte des voyages de St. [[François Xavier]].]]
[[Fichier:St. Francis Xavier - Asia Voyages.svg|vignette|Une carte des voyages de St. [[François Xavier]].]]
Près de cinq siècles après l'arrivée des premiers [[Missionnaire chrétien|missionnaires]], il y a aujourd'hui, selon les chiffres des registres paroissiaux, environ un million de catholiques au Japon, dont plus de la moitié est issue de l’immigration<ref>Selon les dernier chiffre environ 1 % de la population de l'archipel. (2017), [[Églises d'Asie (agence de presse)]], rédaction Régis Anouilh.</ref>.
Près de cinq siècles après l'arrivée des premiers [[Missionnaire chrétien|missionnaires]], {{référence insuffisante|il y a en 2017, selon les chiffres des registres paroissiaux, environ un million de catholiques au Japon, dont plus de la moitié est issue de l’immigration}}<ref>Selon les derniers chiffres environ 1 % de la population de l'archipel. (2017), [[Églises d'Asie (agence de presse)]], rédaction Régis Anouilh.</ref>. On comptait en 2012 approximativement {{nombre|537000 fidèles}}<ref>[http://www.aed-france.org/observatoire/pays/japon/ AED, Observatoire par pays, Japon.]</ref>, soit moins de 0,5 % de la [[Démographie du Japon|population totale]] du pays.


Ces derniers, arrivés à la faveur de l'ouverture au compte-goutte du pays à l'arrivée d'étrangers il y a une vingtaine d'année, viennent principalement des [[Philippines]]. Mais ce sont aussi les représentants des deuxième et troisième générations de ces Japonais ayant émigré en Amérique latine au début du {{s-|XX}}, où ils ont perdu leur langue d'origine et se sont convertis au catholicisme, avant de revenir au Japon. Une situation qui pose de nouveaux défis [[Théologie pastorale|pastoraux]].
Ces derniers, arrivés à la faveur de l'ouverture au compte-goutte du pays à l'arrivée d'étrangers il y a une vingtaine d'années, viennent principalement des [[Philippines]]. Mais ce sont aussi les représentants des deuxième et troisième générations de ces Japonais ayant émigré en Amérique latine au début du {{s-|XX}}, où ils ont perdu leur langue d'origine et se sont convertis au catholicisme, avant de revenir au Japon. Une situation qui pose de nouveaux défis [[Théologie pastorale|pastoraux]].


Quand aux catholiques japonais, ils sont que {{nts|450000}} sur près de {{nts|127}} millions d'habitants, soit 0,36 % de la population totale, qui est à 71 % [[Bouddhisme|bouddhiste]] et à 15 % [[Shintoïsme|shintoïste]]. Il existe également une petite minorité protestante<ref>Pour tous les chiffres voir [[Églises d'Asie (agence de presse)]] et son site.</ref>.
{{référence insuffisante|Quant aux catholiques japonais, ils ne sont que {{nts|450000}} sur près de {{nts|127}} millions d'habitants, soit 0,36 % de la population totale. Il existe également une petite minorité protestante}}<ref>Pour tous les chiffres voir [[Églises d'Asie (agence de presse)]] et son site.</ref>.


Ce pourcentage est stable et la communauté ne connaît pas de croissance. Si l'ensemble de l'[[Évêque|épiscopat]] est local depuis [[1940]], le poids du clergé étranger est encore important dans le pays. Sur environ {{nts|1800}} prêtres (religieux ou non), {{nts|519}} sont des missionnaires étrangers, « un héritage historique »<ref>Régis Anouilh, [[Églises d'Asie (agence de presse)]].</ref> {{'}} <ref>Le poids de l'Église catholique dans la société est toutefois bien supérieur à son importance numérique. La Nef [https://lanef.net/], consacré au Japon, P. Olivier Chegaray, prêtre des [[Missions étrangères de Paris|MEP]].</ref>.
;Très peu de conversion

Ce pourcentage est stable et la communauté ne connaît pas de croissance. ''« Au Japon, se convertir, c'est comme se retrancher d'une société fortement homogène'' ». Cette communauté pourrait toutefois être bientôt menacée par le déclin. En 2017, sur l'ensemble des 16 diocèses du pays, un seul jeune homme est entré au [[Séminaire (catholicisme)|Grand séminaire japonais]]. Si l'ensemble de l'[[Évêque|épiscopat]] est local depuis [[1940]], le poids du clergé étranger est encore important dans le pays. Sur environ {{nts|1800}} prêtres (religieux ou non), {{nts|519}} sont des missionnaires étrangers, ''« un héritage historique »<ref>Régis Anouilh, [[Églises d'Asie (agence de presse)]].</ref> {{'}} <ref>Le poids de l'Église catholique dans la société est toutefois bien supérieur à son importance numérique. La Nef [https://lanef.net/], consacré au Japon, P. Olivier Chegaray, prêtre des [[Missions étrangères de Paris|MEP]].</ref>.
En 2012, le territoire japonais est divisé en seize [[diocèse]]s, dont trois [[archidiocèse]]s <ref>{{en}} [http://www.gcatholic.org/dioceses/country/JP.htm Catholic Giga Catholic Information, Church in Japan]</ref>, et 848 [[paroisse]]s. {{nombre|1589|[[Prêtre catholique|prêtres]]}}<ref>{{en}} [http://www.catholic-hierarchy.org/country/sc1.html Statistics by Country, by Catholic Population]</ref> sont au service de l'Église.

=== Philosophie et mode de vie ===
[[Fichier:Eglise catholique de Hakodate.jpg|vignette|Eglise catholique de [[Hakodate]].]]
Aujourd’hui, l'{{japonais|abbaye des trappistines|トラピスチヌ修道院|torapisuchinu shūdōin}} fondée le {{date|30 avril 1898}} (Meiji 31) par 8 sœurs venues de France, près du quartier de Yunogawa dans la ville de [[Hakodate]] de la préfecture de [[Hokkaidō]], est le tout premier édifice religieux dédié aux femmes jamais construit au Japon. Il dépend de l'[[Ordre cistercien de la Stricte Observance]] fondé en 1892 en France. Le nom de trappistes (trappistines pour les moniales) provient de celui de l'abbaye de La Trappe située à [[Soligny-la-Trappe|Soligny]] en Normandie où l'abbé [[Armand Jean Le Bouthillier de Rancé]] rétablit les strictes règles d'observance de l'[[ordre de Cîteaux]] à partir de 1662. Il désirait retourner à une vie monastique simple et authentique, fondée sur la règle de Saint-Benoît, selon laquelle le travail manuel alternait avec les prières en commun.

La philosophie et le mode de vie trappiste sont très appréciés au Japon. C'est la seule congrégation catholique qui a connu un véritable engouement au début du {{s-|XX}} dans l'archipel grâce à l'œuvre littéraire de l'écrivain japonais chrétien, [[Rofū Miki]] (1889-1964) dans laquelle il relate son expérience de la vie trappiste<ref>[https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Theologie/Un-trappiste-chez-les-moines-bouddhistes-II Un trappiste chez les moines bouddhistes].</ref>.


== Diocèses ==
== Diocèses ==
=== Province de Nagasaki ===
=== Province de Nagasaki ===
* [[Archidiocèse de Nagasaki]]
* [[Archidiocèse de Nagasaki]]
* [[Diocèse de Fukuoka]]
* {{Lien|langue=en|trad=Roman Catholic Diocese of Fukuoka|fr=Diocèse de Fukuaka}}
* {{Lien|langue=en|trad=Roman Catholic Diocese of Kagoshima|fr=Diocèse de Kagoshima}}
* {{Lien|langue=en|trad=Roman Catholic Diocese of Kagoshima|fr=Diocèse de Kagoshima}}
* {{Lien|langue=en|trad=Roman Catholic Diocese of Naha|Diocèse de Naha}}
* {{Lien|langue=en|trad=Roman Catholic Diocese of Naha|Diocèse de Naha}}
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=== Province d'Osaka ===
=== Province d'Osaka ===
[[Fichier:Funérailles Osaka.jpg|vignette|Funérailles d'un missionnaire [[Missions étrangères de Paris|MEP]] à [[Osaka]] dans les années 1910.]]
* [[Archidiocèse d'Osaka]]
* [[Archidiocèse d'Osaka]]
* [[Diocèse d'Hiroshima]]
* [[Diocèse d'Hiroshima]]
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== Saints japonais ==
== Saints japonais ==
[[Fichier:Märtyrer von Nagasaki 1628.jpg|vignette|Les martyrs de [[Nagasaki]] (1597), gravure de [[Wolfgang Kilian]], 1628.]]
{{article détaillé|Vingt-six martyrs du Japon|Seize martyrs de Nagasaki}}
{{article détaillé|Vingt-six martyrs du Japon|Seize martyrs de Nagasaki}}
* [[Paul Miki]]
* [[Paul Miki]]
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}

== Bibliographie ==
* {{ouvrage|auteur1=[[Alessandro Valignano]]|auteur2=Jacques Bésineau|titre=Les jésuites au Japon - Relation missionnaire (1583)|éditeur=Desclée de Brouwer|collection=Christus|année=1992|pages=285|isbn=978-2220031415}}
* {{ouvrage|auteur=Norbert Marchand|titre=Saint François-Xavier, un missionnaire au Japon|éditeur=Fleurus|collection=Belles histoires, belles vies|année=1999|pages=48|isbn=978-2215042471}}
* {{ouvrage|auteur=Edouard Brzostowski|titre=Évangéliser au Japon ?|éditeur=Editions L'Harmattan|année=2006|pages=288|isbn=978-2296014909}}
* {{ouvrage|auteur1=[[Shūsaku Endō]]|auteur2=Henriette Guex-Rolle (traduction)|titre=Silence|éditeur=Folio|année=2010|pages=304|isbn=978-2070414512}}
* Pierre Dunoyer
** {{ouvrage|titre=Histoire du catholicisme au Japon (1543-1945)|éditeur=Cerf|collection=Petits Cerf His.|année=2011|pages=379|isbn=978-2204093804}}
** {{ouvrage|titre=Christianisme et idéologie au Japon : XVIe-XIXe siècles|éditeur=Cerf|collection=Histoire|année=2012|pages=240|isbn=978-2204098229}}
* {{ouvrage|auteur=Vittorio Volpi|titre=Alessandro Valignano 1539-1606 Un Jésuite Au Japon|éditeur=Salvator|collection=Biographies|année=2012|pages=320|isbn=978-2706709722}}
* {{ouvrage|auteur=Jules Gondon|titre=Empire du Japon ouvert au christianisme et à la civilisation européenne|éditeur=Hachette Livre BNF|collection=Histoire|année=2014|pages=180|isbn=978-2013412964}}
* {{ouvrage|auteur=L. Delplace|titre=Le catholicisme au Japon. S. François Xavier et ses premiers successeurs|éditeur=Hachette Livre BNF|collection=Religion|année=2016|pages=302|isbn=978-2019605056}}
* {{ouvrage|auteur=Nathalie Kouamé|titre=Le christianisme à l'épreuve du Japon médiéval : ou les vicissitudes de la première mondialisation (1549-1569)|éditeur=Karthala|collection=Hommes et société|année=2016|pages=216|isbn=978-2811114558}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Religion au Japon]]
* [[Compagnie de Jésus]]
* [[Compagnie de Jésus]]
* [[François-Xavier]]
* [[François Xavier]]
* [[Kirishitan]]
* [[Kirishitan]]
* [[Martyrs du Japon]]
* [[Martyrs du Japon]]
* ''[[Silence (roman)|Silence]]'', roman historique sur les martyrs du {{s-|XVII|e}}, écrit par [[Shūsaku Endō]], catholique japonais.
* ''[[Silence (roman)|Silence]]'', roman historique sur les martyrs du {{s-|XVII|e}}, écrit par [[Shūsaku Endō]], catholique japonais, et notamment adapté en [[Silence (film, 2016)|film]] par Martin Scorsese.
* [[Vierge de Nagasaki]]
* [[Vierge de Nagasaki]]
* [[Notre-Dame d'Akita]]
* [[Notre-Dame d'Akita]]
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* [[Églises d'Asie (agence de presse)]]
* [[Églises d'Asie (agence de presse)]]


=== Lien externe ===
=== Liens externes ===
* [http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=29943.html] Film ''[[Silence (film, 2016)|Silence]]'' de [[Martin Scorsese]], 2016.
* [http://communautes-francophones.catholique.fr/communaute-catholique-francophone-du-japon/ Communauté catholique francophone du Japon].
* [http://communautes-francophones.catholique.fr/communaute-catholique-francophone-du-japon/ Communauté catholique francophone du Japon].
* [https://fr-fr.facebook.com/CentreCatholiqueJaponaisDeParis/ Centre Catholique Japonais de Paris].
* [https://fr-fr.facebook.com/CentreCatholiqueJaponaisDeParis/ Centre Catholique Japonais de Paris].
* [https://www.la-croix.com/Religion/Monde/Qui-sont-catholiques-Japon-2017-02-08-1200823380 Qui sont les catholiques du Japon ?] ''[[La Croix]]''.
* [http://eglasie.mepasie.org/asie-du-nord-est/japon Eglises d'Asie - Japon], EDA, agence d'information des missions étrangères de Paris.
* [http://eglasie.mepasie.org/asie-du-nord-est/japon Eglises d'Asie - Japon], EDA, agence d'information des missions étrangères de Paris.
* Marie Malzac, « [https://www.la-croix.com/Religion/Monde/Qui-sont-catholiques-Japon-2017-02-08-1200823380 Qui sont les catholiques du Japon ?] », ''[[La Croix]]'', 8 février 2017.
* [https://archives.mepasie.org/fr/annales/la-c-glise-catholique-au-japon L'église catholique au Japon - ''Archives des Missions Étrangères de Paris''].
* Jean Chabagno, « [https://archives.mepasie.org/fr/annales/la-c-glise-catholique-au-japon L'église catholique au Japon] », ''Archives des Missions Étrangères de Paris'', 1943, sur irfa.paris.
* [http://premium.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2006/06/02/01006-20060602ARTMAG90472-l_evangile_du_soleil_levant.php Depuis des siècles, les chrétiens japonais résistent aux épreuves] ''[[Le Figaro]]'' Régis Arnaud.
* Régis Arnaud, « [http://premium.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2006/06/02/01006-20060602ARTMAG90472-l_evangile_du_soleil_levant.php Depuis des siècles, les chrétiens japonais résistent aux épreuves] », ''[[Le Figaro]]'', 2 juin 2006.

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|auteur1=[[Alessandro Valignano]]|auteur2=Jacques Bésineau|titre=Les jésuites au Japon|sous-titre=Relation missionnaire (1583)|éditeur=Desclée de Brouwer|collection=Christus|année=1992|pages totales=285|pages=285|isbn=978-2-220-03141-5}}
* {{Ouvrage|auteur1=Norbert Marchand|titre=Saint François-Xavier, un missionnaire au Japon|éditeur=Fleurus|collection=Belles histoires, belles vies|année=1999|pages=48|isbn=978-2-215-04247-1}}
* {{Ouvrage|auteur1=Edouard Brzostowski|titre=Évangéliser au Japon ?|éditeur=Editions L'Harmattan|année=2006|pages totales=288|pages=288|isbn=978-2-296-01490-9}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Géraldine Antille|auteur2=[[Pierre François Souyri]] (Préface)|titre=Les chrétiens cachés du Japon|éditeur=Labor et Fides|collection=Religions en perspective|lieu=Genève/Paris|année=2007|pages totales=108|pages=108|isbn=978-2-8309-1226-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nS9Bnpfm9PMC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Shūsaku Endō]]|auteur2=Henriette Guex-Rolle (traduction)|titre=Silence|éditeur=Folio|lieu=Paris|année=2010|pages totales=295|pages=304|isbn=978-2-07-041451-2}}
* Pierre Dunoyer :
** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire du catholicisme au Japon (1543-1945)|éditeur=Cerf|collection=Petits Cerf His.|lieu=Paris|année=2011|pages totales=379|pages=379|isbn=978-2-204-09380-4}}
** {{Ouvrage|titre=Christianisme et idéologie au Japon|sous-titre={{sp-|XVI|-|XIX|s}}|éditeur=Cerf|collection=Histoire|année=2012|pages=240|isbn=978-2-204-09822-9}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|auteur1=Vittorio Volpi|titre=Alessandro Valignano 1539-1606 Un Jésuite Au Japon|éditeur=Salvator|collection=Biographies|lieu=Paris|année=2012|pages totales=297|pages=320|isbn=978-2-7067-0972-2}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jules Gondon|titre=Empire du Japon ouvert au christianisme et à la civilisation européenne|éditeur=Hachette Livre BNF|collection=Histoire|année=2014|pages=180|isbn=978-2-01-341296-4}}
* {{Ouvrage|auteur1=L. Delplace|titre=Le catholicisme au Japon. S. François Xavier et ses premiers successeurs|éditeur=Hachette Livre BNF|collection=Religion|année=2016|pages=302|isbn=978-2-01-960505-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nathalie Kouamé|titre=Le christianisme à l'épreuve du Japon médiéval : ou les vicissitudes de la première mondialisation (1549-1569)|éditeur=Karthala|collection=Hommes et société|lieu=Paris|année=2016|pages totales=204|pages=216|isbn=978-2-8111-1455-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Martin Nogueiras Ramos|titre=La foi des ancêtres. Chrétiens cachés et catholiques dans la société villageoise japonaise|éditeur=CNRS Éditions|année=2019|pages totales=416}}


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Mosaïque japonaise de la Vierge et l'Enfant, dans la Basilique de l’Annonciation (Nazareth).

Le catholicisme est une confession présente au Japon depuis le XVIe siècle. L'Église catholique au Japon est formée de diocèses en communion avec l'Église catholique universelle se trouvant sous la conduite spirituelle du pape, évêque de Rome.

Le christianisme est introduit dans les îles du Japon par les missionnaires jésuites, en particulier saint François Xavier qui débarque en 1549.

Histoire[modifier | modifier le code]

Chrétiens japonais en costume portugais, XVIe et XVIIe siècles.

Les premières activités missionnaires lancées par les jésuites, dont François-Xavier, débutent en 1549. Ils sont rejoints par les Ordres mendiants espagnols. Pendant la trentaine d'années qui suit la mort de François-Xavier, le christianisme se développe dans la région de Kyushu doucement mais sans heurts[1]. Les catholiques portugais ont également fondé la ville de Nagasaki, considérée comme le centre chrétien le plus important en Extrême-Orient. L'archidiocèse de Nagasaki est historiquement le plus important du pays[2]'[3].

Le shogun Toyotomi Hideyoshi décide l'expulsion du pays des missionnaires en 1587, car il perçoit l'influence des jésuites, mais surtout des franciscains, comme une menace pour son pouvoir personnel. Toutefois, pour des raisons d'ordre économique ce décret est peu appliqué[4].

Un premier diocèse - le tout premier d'Extrême-Orient - est toutefois créé à Funai (aujourd'hui Oita) en 1588. Mais bientôt une violente opposition s'élève. Le 5 février 1597, 26 catholiques sont crucifiés à Nagasaki, et en 1614, le shogunat Tokugawa interdit le christianisme : les missionnaires sont expulsés. En 1624, les Espagnols sont tous expulsés. En 1637-1638 la rébellion chrétienne de Shimabara est réprimée par le massacre des insurgés, et suivie de l'expulsion des Portugais du Japon. Le pays est fermé entre 1641 et 1853 : aucun étranger ne peut entrer, ni aucun Japonais ne peut sortir sous peine de mort.

Renouveau du catholicisme au Japon ?[modifier | modifier le code]

Vue de la première église des Vingt-Six-Martyrs de Nagasaki en 1885.

Au milieu du XIXe siècle, jusqu'au milieu du XXe siècle, ce sont les missionnaires français des Missions étrangères de Paris qui prennent la relève et fondent plusieurs vicariats apostoliques. Ainsi des prêtres des Missions étrangères de Paris s’établissent à Nagasaki. Le prêtre missionnaire Bernard Petitjean y construit la basilique des Vingt-Six Saints Martyrs du Japon ou église d'Ōura (大浦天主堂, Ōura Tenshudō?) en 1864. Hara Takashi fut le premier catholique à devenir Premier ministre du Japon.

Le sanctuaire de Notre-Dame d'Akita est devenu un centre important de pèlerinages catholiques, à la suite des apparitions mariales intervenues entre 1973 et 1975 à Akita[5].

Chrétiens cachés[modifier | modifier le code]

Kakure kirishitan (隠れキリシタン?, japonais pour « chrétiens cachés ») est un terme moderne pour désigner un membre de l'Église catholique japonaise de l'époque d'Edo qui entre dans la clandestinité après la rébellion de Shimabara dans les années 1630[6],[7].

Environ 30 000 chrétiens cachés[8], dont certains ont adopté ces nouvelles façons de pratiquer le christianisme, sortent de cachette quand la liberté religieuse est rétablie en 1873 après la restauration de Meiji. Les kakure kirishitan sont alors appelés mukashi kirishitan (昔キリシタン?), c'est-à-dire « anciens » chrétiens, et émergent non seulement des zones traditionnelles chrétiennes de Kyushu, mais aussi d'autres régions rurales du Japon[6].

Chrétiens japonais au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Une carte des voyages de St. François Xavier.

Près de cinq siècles après l'arrivée des premiers missionnaires, il y a en 2017, selon les chiffres des registres paroissiaux, environ un million de catholiques au Japon, dont plus de la moitié est issue de l’immigration[source insuffisante][9]. On comptait en 2012 approximativement 537 000 fidèles[10], soit moins de 0,5 % de la population totale du pays.

Ces derniers, arrivés à la faveur de l'ouverture au compte-goutte du pays à l'arrivée d'étrangers il y a une vingtaine d'années, viennent principalement des Philippines. Mais ce sont aussi les représentants des deuxième et troisième générations de ces Japonais ayant émigré en Amérique latine au début du XXe siècle, où ils ont perdu leur langue d'origine et se sont convertis au catholicisme, avant de revenir au Japon. Une situation qui pose de nouveaux défis pastoraux.

Quant aux catholiques japonais, ils ne sont que 450 000 sur près de 127 millions d'habitants, soit 0,36 % de la population totale. Il existe également une petite minorité protestante[source insuffisante][11].

Ce pourcentage est stable et la communauté ne connaît pas de croissance. Si l'ensemble de l'épiscopat est local depuis 1940, le poids du clergé étranger est encore important dans le pays. Sur environ 1 800 prêtres (religieux ou non), 519 sont des missionnaires étrangers, « un héritage historique »[12] ' [13].

En 2012, le territoire japonais est divisé en seize diocèses, dont trois archidiocèses [14], et 848 paroisses. 1 589 prêtres[15] sont au service de l'Église.

Philosophie et mode de vie[modifier | modifier le code]

Eglise catholique de Hakodate.

Aujourd’hui, l'abbaye des trappistines (トラピスチヌ修道院, torapisuchinu shūdōin?) fondée le (Meiji 31) par 8 sœurs venues de France, près du quartier de Yunogawa dans la ville de Hakodate de la préfecture de Hokkaidō, est le tout premier édifice religieux dédié aux femmes jamais construit au Japon. Il dépend de l'Ordre cistercien de la Stricte Observance fondé en 1892 en France. Le nom de trappistes (trappistines pour les moniales) provient de celui de l'abbaye de La Trappe située à Soligny en Normandie où l'abbé Armand Jean Le Bouthillier de Rancé rétablit les strictes règles d'observance de l'ordre de Cîteaux à partir de 1662. Il désirait retourner à une vie monastique simple et authentique, fondée sur la règle de Saint-Benoît, selon laquelle le travail manuel alternait avec les prières en commun.

La philosophie et le mode de vie trappiste sont très appréciés au Japon. C'est la seule congrégation catholique qui a connu un véritable engouement au début du XXe siècle dans l'archipel grâce à l'œuvre littéraire de l'écrivain japonais chrétien, Rofū Miki (1889-1964) dans laquelle il relate son expérience de la vie trappiste[16].

Diocèses[modifier | modifier le code]

Province de Nagasaki[modifier | modifier le code]

Province d'Osaka[modifier | modifier le code]

Funérailles d'un missionnaire MEP à Osaka dans les années 1910.

Province de Tokyo[modifier | modifier le code]

Saints japonais[modifier | modifier le code]

Les martyrs de Nagasaki (1597), gravure de Wolfgang Kilian, 1628.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le christianisme au Japon, des origines à Meiji, Jean-Pierre Duteil
  2. Le christianisme au Japon. Institut Géopolitique et Culturel Jacques Cartier.
  3. Japon : le « siècle chrétien ». Son historiographie et ses lieux de mémoire.
  4. Hiroyuki Ninomiya (préf. Pierre-François Souyri), Le Japon pré-moderne : 1573 - 1867, Paris, CNRS Éditions, coll. « Réseau Asie », (1re éd. 1990), 231 p. (ISBN 978-2-271-09427-8, présentation en ligne), chap. 3 (« La structure des pouvoirs »), p. 75.
  5. Reconnues en 1986, cf. l'article Akita
  6. a et b Encyclopedia of Japan, Tokyo, Shogakukan, (OCLC 56431036, lire en ligne)
  7. (ja) Dijitaru Daijisen (隠れキリシタン), Tokyo, Shogakukan,‎ (OCLC 56431036, lire en ligne)
  8. Qui étaient vraiment les chrétiens cachés du Japon ?, Le Monde des religions.
  9. Selon les derniers chiffres environ 1 % de la population de l'archipel. (2017), Églises d'Asie (agence de presse), rédaction Régis Anouilh.
  10. AED, Observatoire par pays, Japon.
  11. Pour tous les chiffres voir Églises d'Asie (agence de presse) et son site.
  12. Régis Anouilh, Églises d'Asie (agence de presse).
  13. Le poids de l'Église catholique dans la société est toutefois bien supérieur à son importance numérique. La Nef [1], consacré au Japon, P. Olivier Chegaray, prêtre des MEP.
  14. (en) Catholic Giga Catholic Information, Church in Japan
  15. (en) Statistics by Country, by Catholic Population
  16. Un trappiste chez les moines bouddhistes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alessandro Valignano et Jacques Bésineau, Les jésuites au Japon : Relation missionnaire (1583), Desclée de Brouwer, coll. « Christus », , 285 p. (ISBN 978-2-220-03141-5)
  • Norbert Marchand, Saint François-Xavier, un missionnaire au Japon, Fleurus, coll. « Belles histoires, belles vies », , 48 p. (ISBN 978-2-215-04247-1)
  • Edouard Brzostowski, Évangéliser au Japon ?, Editions L'Harmattan, , 288 p. (ISBN 978-2-296-01490-9)
  • Géraldine Antille et Pierre François Souyri (Préface), Les chrétiens cachés du Japon, Genève/Paris, Labor et Fides, coll. « Religions en perspective », , 108 p. (ISBN 978-2-8309-1226-5, lire en ligne)
  • Shūsaku Endō et Henriette Guex-Rolle (traduction) (trad. de l'anglais), Silence, Paris, Folio, , 295 p. (ISBN 978-2-07-041451-2)
  • Pierre Dunoyer :
    • Histoire du catholicisme au Japon (1543-1945), Paris, Cerf, coll. « Petits Cerf His. », , 379 p. (ISBN 978-2-204-09380-4)
    • Christianisme et idéologie au Japon : XVIe – XIXe siècles, Cerf, coll. « Histoire », , 240 p. (ISBN 978-2-204-09822-9)
  • Vittorio Volpi (trad. de l'italien), Alessandro Valignano 1539-1606 Un Jésuite Au Japon, Paris, Salvator, coll. « Biographies », , 297 p. (ISBN 978-2-7067-0972-2)
  • Jules Gondon, Empire du Japon ouvert au christianisme et à la civilisation européenne, Hachette Livre BNF, coll. « Histoire », , 180 p. (ISBN 978-2-01-341296-4)
  • L. Delplace, Le catholicisme au Japon. S. François Xavier et ses premiers successeurs, Hachette Livre BNF, coll. « Religion », , 302 p. (ISBN 978-2-01-960505-6)
  • Nathalie Kouamé, Le christianisme à l'épreuve du Japon médiéval : ou les vicissitudes de la première mondialisation (1549-1569), Paris, Karthala, coll. « Hommes et société », , 204 p. (ISBN 978-2-8111-1455-8)
  • Martin Nogueiras Ramos, La foi des ancêtres. Chrétiens cachés et catholiques dans la société villageoise japonaise, CNRS Éditions, , 416 p.