« Traité d'Aïgoun » : différence entre les versions

Navigation interactive dans l’historique

← Modification précédente

Contenu supprimé Contenu ajouté

VisuelWikicode

Intégrés

Dernière version du 7 mars 2024 à 09:38

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (novembre 2015).

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».

En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?

Le traité d'Aïgoun^[1] (ou Aigun en transcription anglophone) est un des « traités inégaux^[2] » ou « léonins » : il est signé en 1858 entre la Chine impériale et la Russie impériale, et fixe les frontières contemporaines de l'Extrême-Orient russe, représente la révision des clauses du traité de Nertchinsk au profit de la Russie. Ses dispositions furent confirmées par la convention de Pékin de 1860.

Le représentant de la Russie, Nikolaï Mouraviev, et le représentant de la Chine, Yishan, signèrent le traité le 28 mai 1858 dans la ville d'Aigun (en), alors en Mandchourie, aujourd'hui district d'Aihui dans le Dongbei. Ce fut l'un des nombreux traités inégaux passés entre l'Empire Qing, contrôlée par les Mandchous, et des puissances étrangères, qui forcèrent la Chine à des concessions territoriales et de souveraineté, au XIX^e siècle. Les habitants de ces territoires n'étaient pour la plupart pas des Hans, mais des Mandchous, des Mongols ou des Turcs^{[réf. nécessaire]}.

Depuis le XVIII^e siècle, la Russie cherchait à devenir une puissance maritime dans l'océan Pacifique. Elle établit ainsi des avant-postes près des chutes de l'Amour, encouragea les Russes à venir s'y établir et développa lentement une forte présence militaire dans la région. La Chine n'avait jamais réellement gouverné la région^{[réf. nécessaire]} et ces avancées russes passèrent inaperçues.

À la fin du XIX^e siècle, la Russie était forte et la Chine suffisamment affaiblie pour prendre en considération la proposition d'annexion des territoires de l'Amour à la Couronne russe. Les estimations chinoises des forces russes, en particulier dans le domaine militaire, étaient grossièrement exagérées, de telle sorte que lorsque les protestations officielles chinoises furent dédaignées par la Russie et que Mouraviev menaça de faire la guerre, la dynastie Qing accepta d'ouvrir des négociations avec la Russie.

Le traité qui en résulta établit une frontière le long du fleuve Amour, plus au sud que la frontière précédente. Selon les termes du traité :

La Russie gagnait tous les territoires au nord de l'Amour (Mandchourie-Extérieure appelée rive gauche), qui avaient été attribués à la Chine par le traité de Nertchinsk de 1689. Mais la Chine continuait d'administrer 64 villages à l'est du fleuve, dont le nom chinois est Heilongjiang. L'Amour, le Soungari et l'Oussouri ne devaient être ouverts qu'aux navires russes et chinois^[1]. Les Mandchous résidant au nord de l'Amour seraient autorisés à y demeurer.
Le territoire limité à l'ouest par l'Oussouri, au nord par l'Amour, au sud et à l'est par la mer du Japon serait administré conjointement par la Chine et la Russie. Ce territoire (où se trouve l'actuelle Vladivostok) sera finalement annexé à l'Empire russe par la convention de Pékin de 1860.
Les habitants des deux rives (chinoise et russe) des fleuves Amour, Soungari et Oussouri seraient autorisés à commercer entre eux^[1].
Les Russes conserveraient des copies en russe et en mandchou du texte, et les Chinois conserveraient des copies en mandchou et en mongol.
Toutes les restrictions au commerce seraient levées le long de la frontière.

La Mandchourie chinoise en rouge foncé, et la partie annexée par la Russie en 1858-1860 en rouge clair.

Le traité d'Aigun fut qualifié de « traité inégal » par les Chinois, et, n'étant pas approuvé par l'empereur Xianfeng, il fut largement remplacé par la convention de Pékin de novembre 1860.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Айгунский_договор, sur Wikisource
璦琿條約, sur Wikisource

Notes[modifier | modifier le code]

↑ ^{a b et c} D'après B. Nolde, Recueil des cours de l'Académie de droit international de La Haye, vol. 3, 1924/ii, « Les traités de commerce », p. 342.
↑ Cf. Mario Bettati et R.-J. Dupuy (dir.), Le conflit sino-soviétique, vol. 2 : Le conflit entre États, Armand Colin, coll. « U », 1971, « Les principes du droit international invoqués »

Source de la traduction[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Treaty of Aigun » (voir la liste des auteurs).

[Nolde-1] {a b et c} D'après B. Nolde, Recueil des cours de l'Académie de droit international de La Haye, vol. 3, 1924/ii, « Les traités de commerce », p. 342.

[Bettati-2] Cf. Mario Bettati et R.-J. Dupuy (dir.), Le conflit sino-soviétique, vol. 2 : Le conflit entre États, Armand Colin, coll. « U », 1971, « Les principes du droit international invoqués »

[1]

[2]

@@ Ligne 1 : / Ligne 1 : @@
+{{à sourcer|date=novembre 2015}}
-Le '''Traité d'Aigun''' est un traité entre la [[Civilisation chinoise|Chine]] et la [[Russie impériale]], qui fixa les frontières contemporaines de l'Extrême-Orient russe. Ses dispositions furent confirmées par le [[Convention de Pékin|Traité de Pékin]] de [[1860]].
+[[File:MANCHURIA-U.S.S.R BOUNDARY Ct002999.jpg|thumb|300px|Respectivement représentées en beige et en rose, les régions de [[Mandchourie extérieure]] attribuées à la Russie par le traité d'Aïgoun (1858 - attribution du nord du [[fleuve Amour]]) et la [[convention de Pékin]] (1860 - attribution du sud du [[fleuve Amour]]).]]
+Le '''traité d'Aïgoun'''<ref name=Nolde/> (ou ''Aigun'' en transcription anglophone) est un des « [[traités inégaux]]<ref name=Bettati>Cf. {{ouvrage|auteur1=Mario Bettati|auteur2=R.-J. Dupuy|directeur2=R.-J. Dupuy|titre=Le conflit sino-soviétique |volume=2|titre volume= Le conflit entre États|année=1971|chap=Les principes du droit international invoqués|éditeur=Armand Colin|collection=U}}</ref> » ou « léonins » : il est signé en [[1858]] entre la [[Chine impériale]] et la [[Russie impériale]], et fixe les [[Frontière entre la Chine et la Russie|frontières contemporaines]] de l'[[Extrême-Orient russe]], représente la révision des clauses du [[traité de Nertchinsk]] au profit de la Russie. Ses dispositions furent confirmées par la [[convention de Pékin]] de [[1860]].
-Le représentant de la Russie, [[Nikolaï Muravyov-Amursky|Nikolaï Mouraviev]], et le représentant de la Chine, Yishan, signèrent le traité le [[28 mai]] [[1858]] dans la ville d'[[Aigun]], en [[Mandchourie]]. Ce fut l'un des nombreux traités passés entre l'[[Empire Qing]] et des puissances étrangères, qui forcèrent à Chine à des concessions territoriales et de souveraineté, au {{XIXe siècle}}. Les habitants de ces territoires n'étaient pour la plupart pas des [[Hans (groupe ethnique)|Hans]], mais des [[Mandchous]], des [[Tibétains]] ou des [[Peuples turcs|Turcs]].
+Le représentant de la Russie, [[Nikolaï Mouraviov-Amourski|Nikolaï Mouraviev]], et le représentant de la Chine, [[Yishan]], signèrent le traité le {{date|28 mai 1858}} dans la ville d'{{lien|lang=en|Aigun}}, alors en [[Mandchourie]], aujourd'hui [[district d'Aihui]] dans le [[Dongbei]]. Ce fut l'un des nombreux traités inégaux passés entre l'[[Dynastie Qing|Empire Qing]], contrôlée par les [[Mandchous]], et des puissances étrangères, qui forcèrent la Chine à des concessions territoriales et de souveraineté, au {{s|XIX}}. {{refnec|Les habitants de ces territoires n'étaient pour la plupart pas des [[Hans (groupe ethnique)|Hans]], mais des [[Mandchous]], des [[Mongols]] ou des [[Peuples turcs|Turcs]]}}.
-Depuis le {{XVIIIe siècle}}, la Russie cherchait à devenir une puissance maritime dans l'[[océan Pacifique]]. Elle établit ainsi des avant-postes près des chutes de l'[[Amour (fleuve)|Amour]], encouragea les Russes à venir d'y établir et développa lentement une forte présence militaire dans la région. La Chine n'avait jamais réellement gouverné la région et ces avancées russes passèrent inaperçues.
+Depuis le {{s|XVIII}}, la Russie cherchait à devenir une puissance maritime dans l'[[océan Pacifique]]. Elle établit ainsi des avant-postes près des chutes de l'[[Amour (fleuve)|Amour]], encouragea les Russes à venir s'y établir et développa lentement une forte présence militaire dans la région. {{refnec|La Chine n'avait jamais réellement gouverné la région}} et ces avancées russes passèrent inaperçues.
-A la fin du {{XIXe siècle}}, la Russie était forte et la Chine suffisamment affaiblie pour prendre en considération la proposition d'annexion des territoires de l'Amour à la Couronne russe. Les estimations chinoises des forces russes, en particulier dans la domaine militaire, étaient grossièrement exagérées, de telle sorte que lorsque les protestations officielles chinoises furent dédaignées par la Russie et que Mouraviev menaça de faire la guerre, la [[dynastie Qing]] accepta d'ouvrir des négociations avec la Russie.
+À la fin du {{s|XIX}}, la [[Russie]] était forte et la [[Chine]] suffisamment affaiblie pour prendre en considération la proposition d'[[Annexion de la rive gauche de l'Amour|annexion des territoires de l'Amour]] à la Couronne russe. Les estimations chinoises des forces russes, en particulier dans le domaine militaire, étaient grossièrement exagérées, de telle sorte que lorsque les protestations officielles chinoises furent dédaignées par la Russie et que Mouraviev menaça de faire la guerre, la [[dynastie Qing]] accepta d'ouvrir des négociations avec la Russie.
-Le traité qui en résulta établit une frontière le long du fleuve Amour, plus au sud que la frontière précédente. Selon les termes du traité :
-* La Russie gagnait la rive gauche de l'Amour, qui avait été attribuée à la Chine par le [[traité de Nertchinsk]] de [[1689]]. Mais la Chine continuait d'administrer 64 villages à l'est du [[Heilongjiang]], nom chinois de l'Amour. L'Amour, le [[Songhua|Soungari]] et l'[[Oussouri]] ne devaient être ouverts qu'aux navires russes et chinois. Les Mandchous résidant au nord de l'Amour seraient autorisés à y demeurer. Le territoire limité à l'ouest par l'Oussouri, au nord par l'Amour, au sud et à l'est par la [[mer du Japon]] serait administré conjointement par la Chine et la Russie.
+Le traité qui en résulta établit une [[Frontière entre la Chine et la Russie|frontière]] le long du [[fleuve Amour]], plus au sud que la frontière précédente. Selon les termes du traité :
-* Les habitants des bords de l'Amour, du Soungari et de l'Oussouri seraient autorisés à commercer entre eux.
+* La Russie gagnait tous les territoires au nord de l'Amour ([[Mandchourie-Extérieure]] appelée rive gauche), qui avaient été attribués à la Chine par le [[traité de Nertchinsk]] de [[1689]]. Mais la Chine continuait d'administrer [[Soixante-quatre villages à l'est du fleuve|64 villages à l'est du fleuve]], dont le nom chinois est ''Heilongjiang''. L'Amour, le [[Songhua|Soungari]] et l'[[Oussouri]] ne devaient être ouverts qu'aux navires russes et chinois<ref name=Nolde>D'après {{Ouvrage|auteur1=B. Nolde|titre=Recueil des cours de l'Académie de droit international de La Haye|volume=3|éditeur=|année=1924/II|passage=342|isbn=|titre chapitre=Les traités de commerce}}.</ref>. Les Mandchous résidant au nord de l'Amour seraient autorisés à y demeurer.
+* Le territoire limité à l'ouest par l'[[Oussouri]], au nord par l'Amour, au sud et à l'est par la [[mer du Japon]] serait administré conjointement par la Chine et la Russie. Ce territoire (où se trouve l'actuelle [[Vladivostok]]) sera finalement annexé à l'[[Empire russe]] par la [[convention de Pékin]] de [[1860]].
+* Les habitants des deux rives (chinoise et russe) des fleuves [[Amour (fleuve)|Amour]], [[Soungari]] et [[Oussouri]] seraient autorisés à commercer entre eux<ref name=Nolde/>.
 * Les Russes conserveraient des copies en [[russe]] et en [[mandchou]] du texte, et les Chinois conserveraient des copies en mandchou et en [[mongol]].
 * Toutes les restrictions au commerce seraient levées le long de la frontière.
+[[Fichier:Manchuria.png|vignette|La Mandchourie chinoise en rouge foncé, et la partie annexée par la Russie en 1858-1860 en rouge clair.]]
+Le traité d'Aigun fut qualifié de « [[Traités inégaux|traité inégal]] » par les Chinois, et, n'étant pas approuvé par l'empereur [[Xianfeng]], il fut largement remplacé par la [[convention de Pékin]] de novembre [[1860]].
+== Voir aussi ==
-De manière significative, le Traité d'Aigun ne fut jamais approuvé par l'empereur [[Xianfeng]], et fut largement remplacé par le [[Convention de Pékin|Traité de Pékin]], en novembre [[1860]].
+{{Autres projets|wikisource=ru:Айгунский_договор|wikisource titre=Айгунский_договор|wikisource2=zh:璦琿條約|wikisource titre2=璦琿條約}}
+* [[Traité de Nertchinsk]] (1689)
+* [[Convention de Pékin]] (1860)
+* [[Annexion de la rive gauche de l'Amour]]
+* [[Mandchourie]]
+* [[Mandchourie-Extérieure]]
+* [[Soixante-quatre villages à l'est du fleuve]]
+* [[Traités inégaux]]
-== Source ==
+== Notes ==
+<references />
-Article de Wikipedia en anglais.
+== Source de la traduction ==
+{{traduction/Référence|en|Treaty of Aigun|115361528}}
+{{Portail|Empire russe|relations internationales|monde chinois|années 1850}}
-{{Portail Russie}}
-[[Catégorie:Frontière de Chine|Aigun]]
+[[Catégorie:Frontière entre la Chine et la Russie]]
 [[Catégorie:Histoire de la Chine impériale|Aigun]]
-[[Catégorie:Frontière de Russie|Aigun]]
+[[Catégorie:Traité signé par la Chine|Aigun]]
-[[Catégorie:Traité de Russie|Aigun]]
+[[Catégorie:Traité signé par l'Empire russe|Aigun]]
+[[Catégorie:Traités inégaux|Aigun]]
-[[de:Vertrag von Aigun]]
+[[Catégorie:Traité de 1858]]
+[[Catégorie:Mandchourie]]
-[[en:Treaty of Aigun]]
-[[es:Tratado de Aigun]]
+[[Catégorie:Histoire de la Sibérie]]
+[[Catégorie:Mai 1858]]
-[[he:חוזה אייגון]]
+[[Catégorie:Histoire de l'oblast de l'Amour]]
-[[ja:アイグン条約]]
-[[nl:Verdrag van Aigun]]
-[[ru:Айгунский договор (1858)]]
-[[zh:璦琿條約]]