« Canalisation » : différence entre les versions

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Une '''canalisation''' est un [[tuyau]] ou un [[Canal (voie d'eau)|canal]]<ref>Définition du [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/canalisation/12604 Larousse]</ref> destiné à l'[[Pipeline|acheminement]] de matières gazeuses, liquides, solides ou polyphasiques.
Une '''canalisation''' est un [[tuyau]] ou un [[Canal (voie d'eau)|canal]]<ref>Définition du [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/canalisation/12604 Larousse]</ref> destiné à l'[[Pipeline|acheminement]] de matières gazeuses, liquides, solides ou polyphasiques.


Lorsqu’il s'agit d'un tuyau, le [[diamètre]] nominal ( DN) d'une canalisation peut aller de 30 mm environ (un pouce un quart) pour des fluides spéciaux jusqu'à plus de 3 m (66") pour les adductions d'eau.
Il s'agit d'un tuyau, dont le [[diamètre]] nominal (DN) peut aller de {{unité|30 mm}} environ (un pouce un quart) pour des fluides spéciaux jusqu'à plus de {{unité|3 m}} pour les adductions d'eau.


Le terme '''[[pipeline]]''' est utilisé pour les conduites de fluides sous pression sur de grandes distances.
Le terme '''[[pipeline]]''' est utilisé pour les conduites de fluides sous pression et sur de grandes distances.


Pour une canalisation de petit diamètre (< 30 mm environ), on parle de tuyauterie.
Pour une canalisation de petit diamètre (< {{unité|30 mm}} environ), on parle de [[tuyauterie]].


Différentes types de canalisations sont fabriquées et posées par des entreprises et corps de métiers spécialisés pour l'eau potable, le gaz, le pétrole, l'oxygène, l'hydrogène, les eaux résiduaires et dégouts et divers autres fluides, dont caloporteur ou porteurs de frigories, pour les [[Réseau de chaleur|réseaux de chaleur]] et les [[réseaux de froid]]. Il existe en France une organisation professionnelle dénommée ''« les Canalisateurs »'' (rassemblant environ {{nombre|300|entreprises}} en 2019), membre de la [[Fédération nationale des travaux publics]] (FNTP)<ref> [http://www.canalisateurs.com/ Site internet] de l'organisation professionnelle les canaliseurs, consulté le 23 janvier 2018</ref>.
Différentes types de canalisations sont fabriquées et posées par des entreprises et corps de métiers spécialisés pour l'eau potable, le gaz, le pétrole, l'oxygène, l'hydrogène, les eaux résiduaires et dégouts et divers autres fluides, dont caloporteur ou porteurs de frigories, pour les [[Réseau de chaleur|réseaux de chaleur]] et les [[réseaux de froid]]. Dans le secteur du [[Construction|BTP]], le métier spécifique associé a la création, au raccordement et a la maintenance, est celui de [[canalisateur]]. Il existe en France une organisation professionnelle dénommée « les Canalisateurs » (rassemblant environ {{nombre|300|entreprises}} en 2019), membre de la [[Fédération nationale des travaux publics]] (FNTP)<ref> [http://www.canalisateurs.com/ Site internet] de l'organisation professionnelle les canalisateurs, consulté le 23 janvier 2018</ref>.


Parmi les [[enjeu]]x de ce secteur figurent la sécurité (ex : risques d'explosion ou de feu pour les canalisations d'hydrocarbures ou de fluides sous très haute-pression, risques toxiques et écotoxiques avec les canalisations en amiante-ciment qui se dégradent plus vite que celles construites avec d'autres matériaux...) et la lutte contre les fuites, la cartographie des réseaux souterrains, la recherche de nouveaux matériaux, les [[réseau intelligent|réseaux intelligents]], l'installations de canalisations "sans tranchées"...
Parmi les [[enjeu]]x de ce secteur figurent la sécurité ({{ex}} risques d'explosion ou de feu pour les canalisations d'hydrocarbures ou de fluides sous très haute-pression, risques toxiques et écotoxiques avec les canalisations en amiante-ciment qui se dégradent plus vite que celles construites avec d'autres matériaux…) et la lutte contre les fuites, la cartographie des réseaux souterrains, la recherche de nouveaux matériaux, les [[réseau intelligent|réseaux intelligents]], l'installation de canalisations « sans tranchées »…


== Histoire et étymologie ==
== Histoire et étymologie ==
{{article détaillé|Qanat}}
{{article détaillé|Qanat}}
[[Fichier:Ольвія водопровідні труби 2000 років тому.jpg|vignette|Olvia, conduites d’eau en céramique, Musée de la périphérie de Mykolaïv]]
Les canalisations étaient autrefois un tunnel creusé dans la roche (Qanat), ou réalisées en bois (par exemple un tronc d'arbre percé dans la longueur), en pierre et en plomb (source de [[saturnisme]] notamment quand l'eau qui y circule est naturellement acide et/ou chaude ou sous forte pression) ; on a aussi constaté des relargages de plomb induits par la [[corrosion]] galvanique (quand et là où le plomb est contact avec un autre métal dont le [[potentiel électrochimique]] est différent)<ref name=RapportAvisAnses2017>ANSES (2017) ''[https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2015SA0094Ra.pdf Impacts du traitement des eaux destinées à la consommation humaine par des orthophosphates pour limiter la dissolution du plomb]'' ; Oct 2017, Edition scientifique ; Avis de l'Anses Saisine {{n°|2015-SA-0094}} Saisines liées {{n°|2001-SA-0218}}, 2003- A-0042, 2003-SA-0096, 2003-SA-0314, 2003-SA-0378, PDF, 194p </ref>.
Les plus anciennes canalisations répertoriées datent des civilisations de l'[[Égypte ancienne|Égypte]] à la [[Mésopotamie]]. Elles étaient constituées de tunnels creusés à même la roche (« ''qanat'' »), ou de conduites réalisées en bois, avec de troncs d'arbres évidés, taillées dans la pierre, formées d'éléments d'argile et de cuivre<ref>{{ouvrage|auteur=Henri Goblot|titre=Les Qanats : une technique d'acquisition de l'eau|lieu= Paris|éditeur=École des hautes études en sciences sociales|année= 1979}}.</ref>.


Les romains utilisèrent le plomb à leur disposition. Malheureusement, celui ci est source de [[saturnisme]] notamment quand l'eau qui y circule est naturellement acide et/ou chaude et du fait des ''relargages'' de plomb induits par le [[potentiel électrochimique]] à la [[corrosion]] [[Galvanisation|galvanique]]<ref name="RapportAvisAnses2017">ANSES (2017) ''[https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2015SA0094Ra.pdf Impacts du traitement des eaux destinées à la consommation humaine par des orthophosphates pour limiter la dissolution du plomb]'' ; Oct 2017, Edition scientifique ; Avis de l'Anses Saisine {{n°|2015-SA-0094}} Saisines liées {{n°|2001-SA-0218}}, 2003- A-0042, 2003-SA-0096, 2003-SA-0314, 2003-SA-0378, PDF, 194 p.</ref>.
En Europe le plomb a été abondamment utilisé jusque dans les [[années 1960]]<ref name=RapportAvisAnses2017/>. En France il est devenu plus marginal des années 1960 jusqu’en [[1995]] où il était parfois encore utilisé pour des branchements entre réseaux privés et publics de distribution d’eau, de même pour les réseaux intérieurs du domaine privatif ; il a été interdit pour tout nouveau réseau de distribution d'[[EDCH]] par décret<ref>Décret {{n°|95-363}} du 5 avril 1995</ref>. En 2012, une modélisation a estimé <ref>étude Plomb-Habitat par Lucas et al.(2012</ref>) que 2,9 % environ des logements français recevaient encore une EDCH contenant plus de 10 μg/L de plomb et une étude de 2015, à partir de vrais prélèvement a montré que près de 4 % (3,9 %) des logements recevaient une eau non conforme pour le plomb (mais dans 14 départements aucune non-conformité n'a été détectée)<ref name=RapportAvisAnses2017/>. Ces résultats doivent cependant être pris avec précaution car on manque de données sur le domaine privé et les réseaux prioritairement rénovés sont publics (écoles, crèches, hôpitaux, etc.)<ref name=RapportAvisAnses2017/>


En Europe, le plomb a été abondamment utilisé jusque dans les [[années 1960]]<ref name="RapportAvisAnses2017" />, à l'avènement de « l'eau courante », c'est-à-dire l'eau distribuée sous pression.
== Types de canalisation ==
Le type et le nom d'une canalisation dépendent des caractéristiques physiques et des conditions d'acheminement du produit à déplacer.


Sous [[Napoléon III]], le plan d'urbanisation dirigé par le baron Haussmann comprend également un volet d'ingénierie de l'''Eau Destinée à la Consommation Humaine'' ([[EDCH]]). Le système d'approvisionnement en eau potable des immeubles avec évacuation des eaux usées d'[[Eugène Belgrand]] (1810-1878) est retenu. C'est le coup d'envoi de l'eau sous pression avec des stations élévatoires, des réservoirs construits sur tout le territoire pour acheminer et stocker l’eau captée des sources ou des rivières.
* Pour le [[gaz naturel]], on parle de [[gazoduc]] ;

* Pour le [[pétrole]], on parle d'[[oléoduc]] ;
Toutefois, depuis bien longtemps le plomb donne mauvais goût à l'eau et l'habitude est prise d'y méler du vin ou du pastis. En France, le plomb est définitivement honni lorsqu'est démontré que le saturnisme lui est imputable. Il fut ainsi de moins en moins utilisé des années 1960 jusqu'en [[1995]], année à partir de laquelle l'emploi de tuyaux de plomb dans les nouveaux réseaux de distribution d'''eau potable'' ([[Eau potable#En France|EDCH]]) fut interdit par décret<ref>Décret {{n°|95-363}} du {{date-|5 avril 1995}}</ref>. Ainsi subsiste-t-il de moins en moins de tuyaux de plomb dans les branchements entre réseaux privés et publics de distribution d’eau, dans les réseaux intérieurs du domaine privatif.
* Pour l'[[eau]] industrielle ou alimentaire, on parle de [[Canal (voie d'eau)|canal]], d'[[aqueduc]] - dans lesquels l'écoulement se fait à l'air libre - de [[Conduite (fontainerie)|conduite]], de [[conduite hydraulique]] ou d'{{page h'|Émissaire|émissaire}} - constitué de [[tuyau]]x. Pour les eaux d'égouttage on parle d'égout.

* Pour l'eau salée, on utilise le terme de [[saumoduc]] ;
En 2012, une modélisation a estimé<ref>étude Plomb-Habitat par Lucas et al., 2012</ref> que 2,9 % environ des logements français recevaient encore une EDCH contenant plus de 10 μg/L de plomb et une étude de 2015, basée sur des prélèvement a montré que près de 4 % (3,9 %) des logements recevaient une eau non conforme chargée de plomb. Toutefois, dans 14 départements aucune non-conformité n'a été détectée<ref name="RapportAvisAnses2017" /> mais force est de constater que les données sur le domaine privé sont très peu documentées et que les réseaux rénovés sont publics (régions, communes et établissements sous administration publique, tels que les écoles, crèches, hôpitaux{{, etc.}})<ref name="RapportAvisAnses2017" />.
* Pour l'[[oxygène]], on utilise le terme d'oxygénoduc ou d'[[oxyduc]] ;

* Pour l'[[hydrogène]], on utilise le terme d'[[hydrogénoduc]].
== Types de canalisation ==
En français, la désignation d'une canalisation dépend de ses caractéristiques physiques et du nom de la matière à acheminer. De manière générale, le suffixe -duc — de l'adjectif latin ''ductus'', dérivé du verbe ''ducere'', diriger — permet de construire le mot adéquat par adjonction de la matière :
* on appelle [[Canal (voie d'eau)|canal]] ou d'[[aqueduc]] les canalisations acheminant les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH), qu'elle soit industrielle ou alimentaire; toutefois, lorsque l'écoulement se fait à l'air libre, on parle de [[Conduite (fontainerie)|conduite]], de [[conduite hydraulique]] mais d'{{page h'|Émissaire|émissaire}} lorsque l'écoulement a lieu à travers des [[tuyau]]x ;
* on appelle [[égout]] les canalisations évacuant les eaux usées d'une agglomération ;
* on utilise le terme de [[saumoduc]] pour l'eau salée ([[saumure]]) ;
* concernant les ''arbres ébranchés non équarris'' (« [[grume]]s »), transportés par [[Flottage du bois|flottaison]] de l'abattage à la [[scierie]] on parle de ''canal de flottage'' ou d'[[arboriduc]] ;
* pour les différentes suspensions minérales, on parle de [[minéroduc]] et spécifiquement ;
** pour le charbon transporté pulvérulent, mélangé à de l'eau, formant une boue liquide, le [[Schlamm]], on parle d'[[hydrocarboduc]]<ref>{{Lien web |titre=Le grand dictionnaire terminologique |url=http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheoqlf.aspx |site=gdt.oqlf.gouv.qc.ca |consulté le=2021-03-09}}</ref>,
** pour le [[pétrole]] et les [[Hydrocarbure|hydrocarbures]], on parle d'[[oléoduc]] ;


* pour le [[gaz naturel]], on parle de [[gazoduc]] et spécifiquement :
De manière générale, le suffixe d'origine latine « ductus » , dérivé de « ducere » qui veut dire « conduire », permet ainsi de construire le nom français d'une canalisation spécialisée pour l'acheminement d'un type de produit particulier.
** pour l'[[oxygène]], on utilise le terme d'oxygénoduc ou d'[[oxyduc]],
** pour l'[[hydrogène]], on utilise le terme d'[[hydrogénoduc]].


== Matériaux constitutifs d'une canalisation ==
== Matériaux constitutifs d'une canalisation ==
{{Article connexe|Tuyau#Matériaux{{!}}Tuyau § Matériaux}}
[[Fichier:Krah HDPE pipe instalation in Mexico.jpg|vignette|Installation d'une canalisation en [[polyéthylène haute densité]] à [[Mexico]] par la compagnie ''Krah Mexico''.]]
[[Fichier:Krah HDPE pipe instalation in Mexico.jpg|vignette|Installation d'une canalisation en [[polyéthylène haute densité]] à [[Mexico]] par la compagnie ''Krah Mexico''.]]
[[Fichier:Inside 118 inch HDPE pipe.jpg|vignette|À l'intérieur d'une canalisation de la même compagnie.]]
[[Fichier:Inside 118 inch HDPE pipe.jpg|vignette|À l'intérieur d'une canalisation de la même compagnie.]]
Les matériaux constitutifs d'une canalisation dépendent de la nature et de l'état des produits qu'elle doit acheminer.
Les matériaux constitutifs d'une canalisation dépendent de la nature et de l'état des produits qu'elle doit acheminer.
* Les oléoducs et gazoducs sont le plus souvent construits à partir de [[tube (forme)|tubes]] d'[[acier]] [[soudage|soudés]] bout à bout, revêtus extérieurement voire intérieurement et généralement enfouis dans le sol ;
* Les oléoducs et gazoducs sont le plus souvent construits à partir de [[tube (forme)|tubes]] d'[[acier]] [[soudage|soudés]] bout à bout, revêtus extérieurement voire intérieurement et généralement enfouis dans le sol.
* Les saumoducs ainsi que les oléoducs et les gazoducs de transport à haute pression sont construits avec des tubes d'acier soudés bout à bout et revêtus ;
* Les saumoducs ainsi que les oléoducs et les gazoducs de transport à haute pression sont construits avec des tubes d'acier soudés bout à bout et revêtus.
* Les gazoducs de distribution de gaz moyenne pression sont généralement en [[polyéthylène]] haute densité (PEHD) ;
* Les gazoducs de distribution de gaz moyenne pression sont généralement en [[polyéthylène]] haute densité (PEHD).
* Les canalisations d'eau, jadis en bois puis maçonnées ou en [[fonte (métallurgie)#Fonte GL (graphite lamellaire)|fonte grise à graphite lamellaire]], sont aujourd'hui en [[fonte (métallurgie)#Fonte GS (graphite sphéroïdal, aussi appelée fonte ductile)|fonte grise à graphite sphéroïdal]] (également appelée fonte ductile), en [[polychlorure de vinyle]], le [[Conduite en polyéthylène|polyéthylène]] mais également en [[béton armé]] ou en [[acier]] ; Début {{s-|XX}}, des [[Conduite d'eau en bois|pipelines en bois]] ont été construits aux [[États-Unis]];
* Les canalisations d'eau, jadis en bois puis maçonnées ou en [[fonte (métallurgie)#Fonte GL (graphite lamellaire)|fonte grise à graphite lamellaire]], sont aujourd'hui en [[fonte (métallurgie)#Fonte GS (graphite sphéroïdal, aussi appelée fonte ductile)|fonte grise à graphite sphéroïdal]] (également appelée fonte ductile), en [[polychlorure de vinyle]], le [[Conduite en polyéthylène|polyéthylène]] mais également en [[béton armé]] ou en [[acier]] ; Début {{s-|XX}}, des [[Conduite d'eau en bois|pipelines en bois]] ont été construits aux [[États-Unis]].
* Les [[canalisations d'évacuation des eaux usées|canalisations d'évacuation]] des [[eaux usées]] sont en [[polychlorure de vinyle]], en [[polyéthylène]] ou en [[Grès (céramique)#Le grès cérame|grès cérame]]
* Les [[canalisations d'évacuation des eaux usées|canalisations d'évacuation]] des [[eaux usées]] sont en [[polychlorure de vinyle]], en [[polyéthylène]] ou en [[Grès (céramique)#Le grès cérame|grès cérame]].
* Les canalisations de produits alimentaires sont souvent en [[acier inoxydable]] ;
* Les canalisations de produits alimentaires sont souvent en [[acier inoxydable]].
* Les conduites en [[Plastique à renfort de verre|PRV]].
* Les conduites en [[Plastique à renfort de verre|PRV]].


Pour l'eau potable, selon une extrapolation à partir de l’étude des canalisations de 8 départements, environ {{unité|36000|kilomètres}} de canalisations de France seraient en [[amiante-ciment]], soit 4,2 % des installations totales ; mais 9 % dans l’Allier, 7 % dans la Manche et la Somme selon un rapport de [[2002]] <ref name=RapportCador2002>Cador J.M (2002). [https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-29270-estimation-materiau-canalisation.pdf Le renouvellement du patrimoine en canalisations d'eau potable en France]. Rapport technique, Université de Caen, France, 18. (voir notamment {{p.|14}})</ref>
Pour l'eau potable, selon une extrapolation à partir de l’étude des canalisations de 8 départements, environ {{unité|36000|kilomètres}} de canalisations de France seraient en [[amiante-ciment]], soit 4,2 % des installations totales ; mais 9 % dans l’Allier, 7 % dans la Manche et la Somme selon un rapport de [[2002]]<ref name=RapportCador2002>Cador J.M (2002). [https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-29270-estimation-materiau-canalisation.pdf Le renouvellement du patrimoine en canalisations d'eau potable en France]. Rapport technique, Université de Caen, France, 18. (voir notamment {{p.|14}})</ref>.


== Risques liés aux canalisations ==
== Risques liés aux canalisations ==
Certaines canalisations en [[plomb]] ou en [[amiante-ciment]] sont sources de produits toxiques durant leur fabrication, mise en œuvre et fin de vie ou recyclage.
Les canalisations en [[plomb]] et en [[amiante-ciment]] sont sources de toxicité de leur fabrication à leur mise en place, jusqu'à la destruction ou recyclage.


Les risques majeurs de défaillance physique des pipelines sont liés aux agressions (volontaires ou involontaires) et à la [[corrosion]] interne ou externe.
Les [[Risque majeur|risques majeurs]] de défaillance physique des pipelines sont liés aux agressions (volontaires ou involontaires) et à la [[corrosion]] interne comme externe.


La corrosion externe est maintenant freinée par des dispositifs de [[protection cathodique]] et parfois par l'injection de substances ([[orthophosphate]]s par exemple) destinés à déposer un film protecteur<ref name=RapportAvisAnses2017/>.
La corrosion externe des tubes en acier enterrés est contrôlée à l'aide de dispositifs de [[protection cathodique]]. La corrosion interne est ralentie à l'aide d'injection d'additifs (notamment des [[Phosphate|orthophosphates]]) destinés à déposer un film protecteur<ref name=RapportAvisAnses2017/>.


== Économie du transport par canalisation ==
== Économie du transport par canalisation ==
[[File:Stacking of a connected pipeline for transportation of oil products.jpg|thumb|Empilement d'un pipeline connecté pour le transport de produits pétroliers]]
[[File:Stacking of a connected pipeline for transportation of oil products.jpg|thumb|Empilement d'un pipeline connecté pour le transport de produits pétroliers]]
Au contraire de leur investissement initial ; l'utilisation des canalisations est relativement peu coûteuse par rapport à d'autres formes de transport concurrentes, au moins sur de petites et moyennes distances.
Malgré leur cout initial élévé, l'utilisation de canalisations est moins coûteuse sur les petites et moyennes distances par rapport à d'autres formes de transport concurrentes.


Certaines canalisations de gros diamètre et ou de grande longueur s'avèrent coûteuses et parfois difficiles à mettre en œuvre selon les caractéristiques des terrains traversés. C'est le cas des ouvrages subaquatiques, des ouvrages enterrés au passage des fleuves, des ouvrages aériens sur du [[pergélisol]] qui fond, en zone de risque [[séisme|sismique]] ou politiquement instable).
Les canalisations de gros diamètre et ou de grande longueur sont coûteuses et difficiles à mettre en place selon les caractéristiques des terrains traversés par leur tracé. C'est le cas des ouvrages subaquatiques, des ouvrages enterrés au passage des fleuves, des ouvrages aériens sur du [[pergélisol|permafrost]] menacé de fondre, en zone [[séisme|sismique]] ou encore dans les zones politiquement instables.


En France, les canalisations d'eau potable — hors branchement — représentent {{formatnum:800000}} à {{unité|850000|km}} (''évaluations [[Institut français de l'environnement|IFEN]] et [[Assemblée des départements de France|ADF]]'' en 2002) :
Pour l'exemple de la France, les canalisations d'eau potable - hors branchement - représentent {{formatnum:800000}} à {{unité|850000|km}} (''évaluations [[Institut français de l'environnement|IFEN]] et [[Assemblée des départements de France|ADF]]'' en 2002). 10 % ont plus de 50 ans, 44 % ont plus de 30 ans. Les canalisations installées avant 1970 sont majoritairement en fonte. Les canalisations installées après 1970 sont majoritairement en plastique (''[[Polychlorure de vinyle|PVC]]-[[Polyéthylène haute densité|PEHD]]''). La longueur des canalisations est en moyenne de 40 mètres par abonné. Les communes rurales ont des réseaux plus longs, mais aussi moins performants. Le rendement primaire, défini par le pourcentage entre le volume comptabilisé et facturé et le volume mis en distribution atteint 72 % en moyenne, mais seulement 55 % pour les communes de moins de {{nombre|1000|habitants}}. La différence entre le volume distribué et le volume consommé (définie par le rendement du réseau) est liée aux fuites et aux quantités consommées non facturées, telles que les eaux de lavage du domaine public ou les eaux utilisées pour la lutte contre l'incendie. Dans le cas des petites communes, l'écart vient majoritairement de fuites<ref>[http://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-262.html La qualité de l'eau et assainissement en France (annexes) — Annexe 71 - Les canalisations du réseau d'eau potable] sur Sénat.fr en 2002</ref>.
* 10 % ont plus de 50 ans ;
* 44 % ont plus de 30 ans.


Les canalisations installées avant 1970 sont majoritairement en fonte.
== Le cas des tuyaux en Amiante-ciment ==
Selon le ''rapport Cador'' de [[2002]], l'[[amiante ciment]] (des tuyauteries) est ''{{Citation|souvent dégradé et pose des problèmes techniques, en particulier en environnement agressif. De nombreux départements envisagent sa dépose systématique. Avec 4% d'aimante ciment sur notre échantillon de huit départements, le linéaire national dans ces conditions représenterait 36 000 km, soit 3,6 milliards d'euros. Toutefois, il semblerait que des pratiques locales aient favorisé l'implantation de ce matériau en de large proportions dans quelques départements français}}''<ref name=RapportCador2002/>.


Les canalisations installées après 1970 sont majoritairement en plastique (''[[Polychlorure de vinyle|PVC]]-[[Polyéthylène haute densité|PEHD]]'').
En 2017, la question d'un éventuel [[Sécurité sanitaire|risque sanitaire]] est réévoquée par l’[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|Anses]] après que deux études récentes (2015, 2017) aient conclu à un lien entre exposition à l’amiante et le cancer du colon et le cancer colorectal (avec une relation dose-réponse). Le cancer de l'estomac et celui de l'œsophage pourraient aussi être concernés, mais sous réserve de confirmation par d’autres études. À ce jour les études n'évoquent pas de lien direct avec l’eau potable ayant circulé dans des tuyaux en amiante-ciment mais fin 2017 l'Anses a décidé de s'auto-saisir du sujet<ref> Risques professionnels. [http://www.batiactu.com/edito/exposition-a-amiante-et-cancers-digestifs-nouveaux-51319.php D'après une note de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), de nouveaux éléments scientifiques viennent attester l'idée d'un lien entre exposition professionnelle à l'amiante et développement de cancers digestifs]. Bati Actu 04/12/2017</ref>.

La longueur des canalisations est en moyenne de 40 mètres par abonné.

Les communes rurales ont des réseaux plus longs, mais aussi moins performants. Le rendement primaire, défini comme le rapport exprimé en pourcentage entre le volume comptabilisé et facturé et le volume mis en distribution atteint 72 % en moyenne, mais seulement 55 % pour les communes de moins de {{nombre|1000|habitants}}. La différence entre le volume distribué et le volume consommé (définie par le rendement du réseau) est liée aux fuites et aux quantités consommées non facturées, telles que les eaux de lavage du domaine public ou les eaux utilisées pour la [[lutte contre l'incendie]].

Dans le cas des communes rurales, l'écart vient du mauvais contrôle des canalisations et de la lenteur des interventions en cas de fuites<ref>[http://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-262.html La qualité de l'eau et assainissement en France (annexes) — Annexe 71 - Les canalisations du réseau d'eau potable] sur Sénat.fr en 2002</ref>.

== Le cas des tuyaux en amiante-ciment ==
Selon le ''rapport Cador'' de [[2002]], l'amiante-ciment (des tuyauteries) est {{Citation|souvent dégradé et pose des problèmes techniques, en particulier en environnement agressif. De nombreux départements envisagent sa dépose systématique. Avec 4 % d'amiante ciment sur notre échantillon de huit départements, le linéaire national dans ces conditions représenterait {{unité|36 000 km}}, soit {{unité|3,6 milliards}} d'euros. Toutefois, il semblerait que des pratiques locales aient favorisé l'implantation de ce matériau en de large proportions dans quelques départements français}}<ref name=RapportCador2002/>.

En 2017, la question d'un éventuel [[Sécurité sanitaire|risque sanitaire]] est évoquée de nouveau par l’[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|Anses]] après que deux études récentes (2015, 2017) aient conclu à un lien entre exposition à l’amiante et le cancer du côlon et le [[cancer colorectal]] (avec une [[Relation dose-effet|relation dose-réponse]]). Le [[cancer de l'estomac]] et celui de l'[[Cancer de l'œsophage|œsophage]] pourraient aussi être concernés, mais sous réserve de confirmation par d’autres études. À ce jour les études n'évoquent pas de lien direct avec l’eau potable ayant circulé dans des tuyaux en amiante-ciment, mais fin 2017 l'Anses a décidé de s'auto-saisir du sujet<ref>Risques professionnels. [http://www.batiactu.com/edito/exposition-a-amiante-et-cancers-digestifs-nouveaux-51319.php D'après une note de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), de nouveaux éléments scientifiques viennent attester l'idée d'un lien entre exposition professionnelle à l'amiante et développement de cancers digestifs]. Batiactu, 04/12/2017</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{références|colonnes=2}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
{{Autres projets
|Commons=Category:Pipelines
|Commons=Category:Pipelines
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* [[Pipeline|Transport par canalisation]]
* [[Pipeline|Transport par canalisation]]
* [[Hydraulicien]]
* [[Hydraulicien]]
* [[Canalisateur]]
* [[Système hydraulique]]
* [[Système hydraulique]]
* [[Hydromécanique]]
* [[Hydromécanique]]
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}}
}}


=== Lien externe ===
=== Liens externes ===
{{...}}
{{Liens}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* INERIS (2015) ''[http://www.ineris.fr/centredoc/guide-canalisations-sous-marines-1441270143.pdf Guide méthodologique pour l’analyse des risques des canalisations de transport sous-marines et subaquatiques]'' ; Rapport d'étude 10/06/2015 DRA-13-133667-03310 C
* INERIS (2015) ''[http://www.ineris.fr/centredoc/guide-canalisations-sous-marines-1441270143.pdf Guide méthodologique pour l’analyse des risques des canalisations de transport sous-marines et subaquatiques]'' ; Rapport d'étude 10/06/2015 DRA-13-133667-03310 C

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Conduite d'eau en bois, Ogden Canyon Conduit, Ogden, Comté de Weber
Ancienne canalisation, vestige de la machine de Marly à Bougival.
Sections de canalisation enterrée.
Égouts de Paris.

Une canalisation est un tuyau ou un canal[1] destiné à l'acheminement de matières gazeuses, liquides, solides ou polyphasiques.

Il s'agit d'un tuyau, dont le diamètre nominal (DN) peut aller de 30 mm environ (un pouce un quart) pour des fluides spéciaux jusqu'à plus de 3 m pour les adductions d'eau.

Le terme pipeline est utilisé pour les conduites de fluides sous pression et sur de grandes distances.

Pour une canalisation de petit diamètre (< 30 mm environ), on parle de tuyauterie.

Différentes types de canalisations sont fabriquées et posées par des entreprises et corps de métiers spécialisés pour l'eau potable, le gaz, le pétrole, l'oxygène, l'hydrogène, les eaux résiduaires et dégouts et divers autres fluides, dont caloporteur ou porteurs de frigories, pour les réseaux de chaleur et les réseaux de froid. Dans le secteur du BTP, le métier spécifique associé a la création, au raccordement et a la maintenance, est celui de canalisateur. Il existe en France une organisation professionnelle dénommée « les Canalisateurs » (rassemblant environ 300 entreprises en 2019), membre de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP)[2].

Parmi les enjeux de ce secteur figurent la sécurité (ex. : risques d'explosion ou de feu pour les canalisations d'hydrocarbures ou de fluides sous très haute-pression, risques toxiques et écotoxiques avec les canalisations en amiante-ciment qui se dégradent plus vite que celles construites avec d'autres matériaux…) et la lutte contre les fuites, la cartographie des réseaux souterrains, la recherche de nouveaux matériaux, les réseaux intelligents, l'installation de canalisations « sans tranchées »…

Histoire et étymologie[modifier | modifier le code]

Olvia, conduites d’eau en céramique, Musée de la périphérie de Mykolaïv

Les plus anciennes canalisations répertoriées datent des civilisations de l'Égypte à la Mésopotamie. Elles étaient constituées de tunnels creusés à même la roche (« qanat »), ou de conduites réalisées en bois, avec de troncs d'arbres évidés, taillées dans la pierre, formées d'éléments d'argile et de cuivre[3].

Les romains utilisèrent le plomb à leur disposition. Malheureusement, celui ci est source de saturnisme notamment quand l'eau qui y circule est naturellement acide et/ou chaude et du fait des relargages de plomb induits par le potentiel électrochimique dû à la corrosion galvanique[4].

En Europe, le plomb a été abondamment utilisé jusque dans les années 1960[4], à l'avènement de « l'eau courante », c'est-à-dire l'eau distribuée sous pression.

Sous Napoléon III, le plan d'urbanisation dirigé par le baron Haussmann comprend également un volet d'ingénierie de l'Eau Destinée à la Consommation Humaine (EDCH). Le système d'approvisionnement en eau potable des immeubles avec évacuation des eaux usées d'Eugène Belgrand (1810-1878) est retenu. C'est le coup d'envoi de l'eau sous pression avec des stations élévatoires, des réservoirs construits sur tout le territoire pour acheminer et stocker l’eau captée des sources ou des rivières.

Toutefois, depuis bien longtemps le plomb donne mauvais goût à l'eau et l'habitude est prise d'y méler du vin ou du pastis. En France, le plomb est définitivement honni lorsqu'est démontré que le saturnisme lui est imputable. Il fut ainsi de moins en moins utilisé des années 1960 jusqu'en 1995, année à partir de laquelle l'emploi de tuyaux de plomb dans les nouveaux réseaux de distribution d'eau potable (EDCH) fut interdit par décret[5]. Ainsi subsiste-t-il de moins en moins de tuyaux de plomb dans les branchements entre réseaux privés et publics de distribution d’eau, dans les réseaux intérieurs du domaine privatif.

En 2012, une modélisation a estimé[6] que 2,9 % environ des logements français recevaient encore une EDCH contenant plus de 10 μg/L de plomb et une étude de 2015, basée sur des prélèvement a montré que près de 4 % (3,9 %) des logements recevaient une eau non conforme chargée de plomb. Toutefois, dans 14 départements aucune non-conformité n'a été détectée[4] mais force est de constater que les données sur le domaine privé sont très peu documentées et que les réseaux rénovés sont publics (régions, communes et établissements sous administration publique, tels que les écoles, crèches, hôpitaux, etc.)[4].

Types de canalisation[modifier | modifier le code]

En français, la désignation d'une canalisation dépend de ses caractéristiques physiques et du nom de la matière à acheminer. De manière générale, le suffixe -duc — de l'adjectif latin ductus, dérivé du verbe ducere, diriger — permet de construire le mot adéquat par adjonction de la matière :

  • on appelle canal ou d'aqueduc les canalisations acheminant les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH), qu'elle soit industrielle ou alimentaire; toutefois, lorsque l'écoulement se fait à l'air libre, on parle de conduite, de conduite hydraulique mais d'émissaire lorsque l'écoulement a lieu à travers des tuyaux ;
  • on appelle égout les canalisations évacuant les eaux usées d'une agglomération ;
  • on utilise le terme de saumoduc pour l'eau salée (saumure) ;
  • concernant les arbres ébranchés non équarris (« grumes »), transportés par flottaison de l'abattage à la scierie on parle de canal de flottage ou d'arboriduc ;
  • pour les différentes suspensions minérales, on parle de minéroduc et spécifiquement ;

Matériaux constitutifs d'une canalisation[modifier | modifier le code]

Installation d'une canalisation en polyéthylène haute densité à Mexico par la compagnie Krah Mexico.
À l'intérieur d'une canalisation de la même compagnie.

Les matériaux constitutifs d'une canalisation dépendent de la nature et de l'état des produits qu'elle doit acheminer.

Pour l'eau potable, selon une extrapolation à partir de l’étude des canalisations de 8 départements, environ 36 000 kilomètres de canalisations de France seraient en amiante-ciment, soit 4,2 % des installations totales ; mais 9 % dans l’Allier, 7 % dans la Manche et la Somme selon un rapport de 2002[8].

Risques liés aux canalisations[modifier | modifier le code]

Les canalisations en plomb et en amiante-ciment sont sources de toxicité de leur fabrication à leur mise en place, jusqu'à la destruction ou recyclage.

Les risques majeurs de défaillance physique des pipelines sont liés aux agressions (volontaires ou involontaires) et à la corrosion interne comme externe.

La corrosion externe des tubes en acier enterrés est contrôlée à l'aide de dispositifs de protection cathodique. La corrosion interne est ralentie à l'aide d'injection d'additifs (notamment des orthophosphates) destinés à déposer un film protecteur[4].

Économie du transport par canalisation[modifier | modifier le code]

Empilement d'un pipeline connecté pour le transport de produits pétroliers

Malgré leur cout initial élévé, l'utilisation de canalisations est moins coûteuse sur les petites et moyennes distances par rapport à d'autres formes de transport concurrentes.

Les canalisations de gros diamètre et ou de grande longueur sont coûteuses et difficiles à mettre en place selon les caractéristiques des terrains traversés par leur tracé. C'est le cas des ouvrages subaquatiques, des ouvrages enterrés au passage des fleuves, des ouvrages aériens sur du permafrost menacé de fondre, en zone sismique ou encore dans les zones politiquement instables.

En France, les canalisations d'eau potable — hors branchement — représentent 800 000 à 850 000 km (évaluations IFEN et ADF en 2002) :

  • 10 % ont plus de 50 ans ;
  • 44 % ont plus de 30 ans.

Les canalisations installées avant 1970 sont majoritairement en fonte.

Les canalisations installées après 1970 sont majoritairement en plastique (PVC-PEHD).

La longueur des canalisations est en moyenne de 40 mètres par abonné.

Les communes rurales ont des réseaux plus longs, mais aussi moins performants. Le rendement primaire, défini comme le rapport exprimé en pourcentage entre le volume comptabilisé et facturé et le volume mis en distribution atteint 72 % en moyenne, mais seulement 55 % pour les communes de moins de 1 000 habitants. La différence entre le volume distribué et le volume consommé (définie par le rendement du réseau) est liée aux fuites et aux quantités consommées non facturées, telles que les eaux de lavage du domaine public ou les eaux utilisées pour la lutte contre l'incendie.

Dans le cas des communes rurales, l'écart vient du mauvais contrôle des canalisations et de la lenteur des interventions en cas de fuites[9].

Le cas des tuyaux en amiante-ciment[modifier | modifier le code]

Selon le rapport Cador de 2002, l'amiante-ciment (des tuyauteries) est « souvent dégradé et pose des problèmes techniques, en particulier en environnement agressif. De nombreux départements envisagent sa dépose systématique. Avec 4 % d'amiante ciment sur notre échantillon de huit départements, le linéaire national dans ces conditions représenterait 36 000 km, soit 3,6 milliards d'euros. Toutefois, il semblerait que des pratiques locales aient favorisé l'implantation de ce matériau en de large proportions dans quelques départements français »[8].

En 2017, la question d'un éventuel risque sanitaire est évoquée de nouveau par l’Anses après que deux études récentes (2015, 2017) aient conclu à un lien entre exposition à l’amiante et le cancer du côlon et le cancer colorectal (avec une relation dose-réponse). Le cancer de l'estomac et celui de l'œsophage pourraient aussi être concernés, mais sous réserve de confirmation par d’autres études. À ce jour les études n'évoquent pas de lien direct avec l’eau potable ayant circulé dans des tuyaux en amiante-ciment, mais fin 2017 l'Anses a décidé de s'auto-saisir du sujet[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Définition du Larousse
  2. Site internet de l'organisation professionnelle les canalisateurs, consulté le 23 janvier 2018
  3. Henri Goblot, Les Qanats : une technique d'acquisition de l'eau, Paris, École des hautes études en sciences sociales, .
  4. a b c d et e ANSES (2017) Impacts du traitement des eaux destinées à la consommation humaine par des orthophosphates pour limiter la dissolution du plomb ; Oct 2017, Edition scientifique ; Avis de l'Anses Saisine no 2015-SA-0094 Saisines liées no 2001-SA-0218, 2003- A-0042, 2003-SA-0096, 2003-SA-0314, 2003-SA-0378, PDF, 194 p.
  5. Décret no 95-363 du
  6. étude Plomb-Habitat par Lucas et al., 2012
  7. « Le grand dictionnaire terminologique », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  8. a et b Cador J.M (2002). Le renouvellement du patrimoine en canalisations d'eau potable en France. Rapport technique, Université de Caen, France, 18. (voir notamment p. 14)
  9. La qualité de l'eau et assainissement en France (annexes) — Annexe 71 - Les canalisations du réseau d'eau potable sur Sénat.fr en 2002
  10. Risques professionnels. D'après une note de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), de nouveaux éléments scientifiques viennent attester l'idée d'un lien entre exposition professionnelle à l'amiante et développement de cancers digestifs. Batiactu, 04/12/2017

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]