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Un '''vote de rétention''' (''retention election'' ou ''retention referendum'' en anglais) est mécanisme électoral concernant les [[juge]]s. Il consiste à soumettre un juge nommé par le [[pouvoir exécutif]] au vote du peuple peu après sa nomination puis de façon régulière (tous les 10 ans en moyenne). Les électeurs votent oui ou non à la ''rétention'' du juge, c'est-à-dire pour ou contre le maintien dans ses fonctions. Si la majorité des votes est pour la rétention, le juge reste en fonction 10 ans supplémentaires. Si la majorité des votes est contre la rétention, le juge doit démissionner et le pouvoir exécutif doit lui substituer un remplaçant qui sera soumis au vote de rétention à son tour. Le juge n'est donc mis en concurrence avec aucun candidat adverse et son parti politique n'est pas mentionné sur le bulletin de vote.
Un '''vote de rétention''' (''retention election'' ou ''retention referendum'' en anglais) est un mécanisme électoral concernant les [[juge]]s.
Il consiste à soumettre un juge nommé par le [[pouvoir exécutif]] au vote du peuple peu après sa nomination puis de façon régulière (tous les 10 ans en moyenne).
Les électeurs votent oui ou non à la ''rétention'' du juge, c'est-à-dire pour ou contre le maintien dans ses fonctions. Si la majorité des votes est pour la rétention, le juge reste en fonction 10 ans supplémentaires. Si la majorité des votes est contre la rétention, le juge doit démissionner et le pouvoir exécutif doit lui substituer un remplaçant qui sera soumis au vote de rétention à son tour.
Le juge n'est donc mis en concurrence avec aucun candidat adverse et son parti politique n'est pas mentionné sur le bulletin de vote. Bien qu'à l’origine prévu pour les juges, il serait possible qu'un tel mécanisme soit appliqué à d'autres officiels.


== Dans le monde ==
== Dans le monde ==
=== Au USA ===
=== Aux États-Unis ===
Ce mécanisme existe aux [[États-Unis]] pour ce qui est des juges des États, mais pas pour les juges fédéraux. Il est connu sous le nom de ''Missouri Plan'' (où une commission de juristes concourt à la sélection du candidat qui sera choisi par le gouverneur). 16 cours suprêmes d'États sont soumis à ce mécanisme, sachant que 22 autres États lui ont préféré le mécanisme d'élection pure avec plusieurs candidats<ref>{{en}} {{cite journal|coauthors=Larry Aspin, William K. Hall, Jean Bax, Celeste Montoya|title=Thirty Years of Judicial Retention Elections: An Update|journal=Social Science Journal |year=2000| volume=37| issue=1| pages=1–17| accessdate=2011-02-24}}</ref>. Il est rare qu'un juge se voit refuser la rétention, en général cela n'arrive que lorsque celui-ci est impliqué dans un scandale ou une décision politique extrêmement controversée<ref>{{en}} [http://www.nytimes.com/2010/11/04/us/politics/04judges.html Ouster of Iowa Judges Sends Signal to Bench], sur le site nytimes.com du 4 novembre 2010</ref>. Les juges fédéraux, notamment ceux de la [[Cour suprême des États-Unis]], ne sont eux pas soumis à ce système et restent inamovibles sauf en cas d'[[impeachment]] voté par le [[Congrès]]<ref group=Note>Mais la Constitution fédérale prévoit expressément, dans la 2e section du [[Quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis|XIVe amendement]], la possibilité pour les États d'élire ''leurs'' officiers judiciaires.</ref>.
Ce mécanisme existe aux [[États-Unis]] pour ce qui est des juges des États, mais pas pour les juges fédéraux. Il est connu sous le nom de ''Missouri Plan'' (où une commission de juristes concourt à la sélection du candidat qui sera choisi par le gouverneur). 16 cours suprêmes d'États sont soumises à ce mécanisme, sachant que 22 autres États lui ont préféré le mécanisme d'élection pure avec plusieurs candidats<ref> {{article|langue=en|coauteurs=Larry Aspin, William K. Hall, Jean Bax, Celeste Montoya|titre=Thirty Years of Judicial Retention Elections: An Update|journal=Social Science Journal |année=2000| volume=37| numéro=1| pages=1–17| consulté le=2011-02-24}}</ref>. Il est rare qu'un juge se voit refuser la rétention, en général cela n'arrive que lorsque celui-ci est impliqué dans un scandale ou une décision politique extrêmement controversée<ref>{{en}} [https://www.nytimes.com/2010/11/04/us/politics/04judges.html Ouster of Iowa Judges Sends Signal to Bench], sur le site nytimes.com du 4 novembre 2010</ref>.
Les juges fédéraux, notamment ceux de la [[Cour suprême des États-Unis]], ne sont eux pas soumis à ce système et restent inamovibles sauf en cas d'[[impeachment (États-Unis)|impeachment]] voté par le [[Congrès]]<ref group=Note>Mais la Constitution fédérale prévoit expressément, dans la {{2e|section}} du [[Quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis|XIVe amendement]], la possibilité pour les États d'élire ''leurs'' officiers judiciaires.</ref>.


=== Au Japon ===
=== Au Japon ===
Ce mécanisme existe aussi pour la [[Cour suprême du Japon]], dont la Constitution a été rédigée en 1946 avec le concours des autorités américaines. Aucun juge n'y a jamais perdu le vote de rétention, il faut dire que cette Cour est réputée pour être l'une des plus conservatrices du monde démocratique ; depuis 1946 elle n'a invalidé que 8 lois de très faible importance politique sur le fondement du [[contrôle de constitutionnalité]]<ref>{{en}} [http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1406169 The Anatomy of a Conservative Court: Judicial Review in Japan], sur le site papers.ssrn.com, consulté le 18 novembre 2012</ref>. Le dernier vote de rétention date de 2012, où dix des quinze juges y ont été soumis. Tous l'on emporté avec au moins 92 % d'approbation<ref>{{ja}} [[:ja:2012年最高裁判所裁判官国民審査|2012年最高裁判所裁判官国民審査]]</ref>.
Ce mécanisme existe aussi pour la [[Cour suprême du Japon]], dont la Constitution a été rédigée en 1946 avec le concours des autorités américaines. Aucun juge n'y a jamais perdu le vote de rétention, il faut dire que cette Cour est réputée pour être l'une des plus respectueuses du vote démocratique ; depuis 1946 elle n'a invalidé que 8 lois de très faible importance politique sur le fondement du [[contrôle de constitutionnalité]]<ref>{{en}} [http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1406169 The Anatomy of a Conservative Court: Judicial Review in Japan], sur le site papers.ssrn.com, consulté le 18 novembre 2012</ref>. Lors du vote de rétention de 2014, cinq des quinze juges y ont été soumis. Tous l'on emporté avec au moins 90 % d'approbation<ref>{{ja}} [[:ja:2014年最高裁判所裁判官国民審査|2014年最高裁判所裁判官国民審査]]</ref>.


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== Articles connexes ==
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[[Catégorie:Droit constitutionnel]]
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[[Catégorie:Démocratie directe]]
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[[en:Retention election]]

Dernière version du 18 octobre 2021 à 22:36

Un vote de rétention (retention election ou retention referendum en anglais) est un mécanisme électoral concernant les juges.

Il consiste à soumettre un juge nommé par le pouvoir exécutif au vote du peuple peu après sa nomination puis de façon régulière (tous les 10 ans en moyenne).

Les électeurs votent oui ou non à la rétention du juge, c'est-à-dire pour ou contre le maintien dans ses fonctions. Si la majorité des votes est pour la rétention, le juge reste en fonction 10 ans supplémentaires. Si la majorité des votes est contre la rétention, le juge doit démissionner et le pouvoir exécutif doit lui substituer un remplaçant qui sera soumis au vote de rétention à son tour.

Le juge n'est donc mis en concurrence avec aucun candidat adverse et son parti politique n'est pas mentionné sur le bulletin de vote. Bien qu'à l’origine prévu pour les juges, il serait possible qu'un tel mécanisme soit appliqué à d'autres officiels.

Dans le monde[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Ce mécanisme existe aux États-Unis pour ce qui est des juges des États, mais pas pour les juges fédéraux. Il est connu sous le nom de Missouri Plan (où une commission de juristes concourt à la sélection du candidat qui sera choisi par le gouverneur). 16 cours suprêmes d'États sont soumises à ce mécanisme, sachant que 22 autres États lui ont préféré le mécanisme d'élection pure avec plusieurs candidats[1]. Il est rare qu'un juge se voit refuser la rétention, en général cela n'arrive que lorsque celui-ci est impliqué dans un scandale ou une décision politique extrêmement controversée[2].

Les juges fédéraux, notamment ceux de la Cour suprême des États-Unis, ne sont eux pas soumis à ce système et restent inamovibles sauf en cas d'impeachment voté par le Congrès[Note 1].

Au Japon[modifier | modifier le code]

Ce mécanisme existe aussi pour la Cour suprême du Japon, dont la Constitution a été rédigée en 1946 avec le concours des autorités américaines. Aucun juge n'y a jamais perdu le vote de rétention, il faut dire que cette Cour est réputée pour être l'une des plus respectueuses du vote démocratique ; depuis 1946 elle n'a invalidé que 8 lois de très faible importance politique sur le fondement du contrôle de constitutionnalité[3]. Lors du vote de rétention de 2014, cinq des quinze juges y ont été soumis. Tous l'on emporté avec au moins 90 % d'approbation[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Mais la Constitution fédérale prévoit expressément, dans la 2e section du XIVe amendement, la possibilité pour les États d'élire leurs officiers judiciaires.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Thirty Years of Judicial Retention Elections: An Update », Social Science Journal, vol. 37, no 1,‎ , p. 1–17
  2. (en) Ouster of Iowa Judges Sends Signal to Bench, sur le site nytimes.com du 4 novembre 2010
  3. (en) The Anatomy of a Conservative Court: Judicial Review in Japan, sur le site papers.ssrn.com, consulté le 18 novembre 2012
  4. (ja) 2014年最高裁判所裁判官国民審査

Articles connexes[modifier | modifier le code]